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Heute — 26. Juni 2025Haupt-Feeds

Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ?

26. Juni 2025 um 09:50

D’après une analyse préliminaire du renseignement militaire américain, les frappes sur l’Iran n’auraient touché que la surface des sites nucléaires ciblés, par conséquent le programme nucléaire de Téhéran n’aurait été retardé que de quelques mois. La Maison Blanche fulmine.

 

Donald Trump persiste et signe. Oui, les bombardements menés par Washington en appui à la campagne de frappes israéliennes « ont complètement détruit les sites nucléaires en Iran », a-t-il insisté sur son réseau Truth Social.

Quant aux « allégations » publiées dans plusieurs médias américains – selon lesquelles les frappes sur l’Iran n’avaient pas véritablement mis à mal les installations nucléaires de l’Iran, tout au plus, elles n’auraient que retardé que de quelques mois le programme nucléaire de Téhéran -, ce ne sont que des « fake news » dont le but est de rabaisser l’importance de « l’une des frappes militaires les plus réussies de l’histoire ».

Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en confirmant l’authenticité du rapport, déclare cependant qu’il était « tout à fait erroné et classé top secret et pourtant divulgué ». Cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien. Tout le monde sait ce qui arrive lorsqu’on largue parfaitement 14 bombes de 13 600 kg sur leurs cibles : l’anéantissement total », a-t-elle écrit sur X.

Lire aussi : Trump frappe les trois principaux sites nucléaires iraniens

Enfin, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a lui affirmé sur Fox News que dans les trois sites ciblés, « la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu’il sera presque impossible de relancer le programme ». Que de certitudes qui volent en éclat !

Camouflet

En effet, la version officielle n’est pas partagée par le renseignement américain. Selon un document classé confidentiel relayé par CNN et le New-York Times et dont l’authenticité a été confirmée par la Maison Blanche, l’agence du renseignement du Pentagone estime que les dégâts causés au programme nucléaire iranien étaient seulement « mineurs ».

Pis. Le rapport du renseignement insinue que les stocks d’uranium enrichi de l’Iran n’ont pas été détruits. De même, les frappes de trois sites nucléaires iraniens – en l’occurrence Fordo, Natanz et Ispahan au cours de la nuit de samedi à dimanche 22 juin par des bombes GBU-57 larguées par des bombardiers furtifs B-2 – « n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt « scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains » ; « retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement ».

Un camouflet pour Donald Trump qui se vantait d’avoir écarté définitivement et radicalement la menace iranienne.

C’est peut-être le point le plus inquiétant : selon les sources de CNN et du New York Times, l’Iran disposerait de plusieurs autres sites d’enrichissement secrets qui restent opérationnels.

Le rapport conclut également que l’essentiel du stock d’uranium enrichi à 60 % dont dispose l’Iran – environ 400 kg –, qui pourrait lui permettre de fabriquer une dizaine de petites bombes s’il était enrichi à 90 %, a été déplacé avant les frappes.

Notons à ce propos que ce n’est pas la première fois que Donald Trump est en désaccord avec ses propres services de renseignement. En 2019, lors de son premier mandat, la patronne de la CIA et le directeur du renseignement national avaient assuré publiquement que l’Iran continuait de respecter les termes du JCPOA (l’accord sur le nucléaire) malgré le retrait américain. Donald Trump les avait ridiculisés sur X : « Les gens du renseignement semblent extrêmement passifs et naïfs face aux dangers que représente l’Iran. Peut-être qu’ils devraient retourner à l’école ! ».

Place au doute

Mais, le doute s’est insinué dans les esprits. Et ce, d’autant plus que des photos satellites montrant des files de camions, sur le site de Fordo, pourraient suggérer que les stocks d’uranium ont été déplacés « avant » les bombardements, sachant que l’uranium enrichi, stocké sous forme de poudre dans des conteneurs, est facilement transportable en voiture. A-t-il été déplacé ?

Un doute également renforcé par les déclarations du chef d’état-major américain, le général Dan Caine, qui, pendant le week-end, s’est montré plus prudent en déclarant que les frappes américaines avaient causé « des dommages et des destructions extrêmement graves » aux installations visées. Tandis que, pour sa part, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, affirmant que « les plans pour la remise en marche des installations ont été préparés en amont », laissait penser que l’effet des frappes avait été anticipé. De même, l’Etat hébreu estime mercredi 25 juin qu’il est « encore tôt » pour évaluer les dommages.

Lire également : Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique?

Où est passé l’uranium enrichi ?

Pour rappel, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se gardent bien de tirer des conclusions. De nombreuses questions demeurent en effet, notamment sur ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 %, niveau proche du seuil de 90 % nécessaire à la conception d’une bombe atomique.

Enfin, le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire. Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé pour sa part que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi, concluant et que « la partie n’était pas terminée ».

A quand le prochain round ?

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Gestern — 25. Juni 2025Haupt-Feeds

De Bagdad à Téhéran ou quand l’histoire se répète

25. Juni 2025 um 08:24

L’histoire, dit-on, ne se répète pas, mais elle bégaie. En 2003, les États-Unis envahissent l’Irak au nom d’un danger imminent : Saddam Hussein détiendrait des armes de destruction massive (ADM). Vingt ans plus tard, le monde assiste au bombardement de l’Iran par Israël et les Etats-Unis, justifié par la crainte que la République islamique soit sur le point d’acquérir l’arme nucléaire. Dans les deux cas, les faits sont contestés, les preuves fragiles, et les conséquences dévastatrices.

Dr. Sadok Zerelli *

Deux guerres, un même mensonge

Après les attentats du 11 septembre 2001, l’administration Bush lance la «guerre contre le terrorisme». L’Irak est rapidement désigné comme cible prioritaire. Les justifications officielles abondent : liens supposés entre Saddam Hussein et Al-Qaïda, mais surtout, accusations de possession d’armes chimiques, biologiques et nucléaires.

Malgré les inspections de l’Onu qui n’ont trouvé aucune preuve tangible, la machine de guerre s’emballe. Colin Powell, alors secrétaire d’État, brandit des fioles supposées remplies de produits chimiques et bactériologiques dangereux et des schémas douteux à l’Onu.

Le 20 mars 2003, les États-Unis et leurs alliés envahissent l’Irak. La suite est connue : aucune arme de destruction massive ne sera jamais trouvée. Le régime est renversé, mais le pays s’enfonce dans le chaos, donnant naissance à une guerre civile et à des groupes terroristes comme Daech.

L’objectif réel ? Redessiner le Moyen-Orient, contrôler les ressources pétrolières, affirmer la domination américaine. Le mensonge d’État devient outil de guerre.

L’Iran, nouvelle cible du mensonge d’Etat

Le 13 juin 2025, Israël lance une série de frappes contre des sites iraniens. Motif officiel : empêcher l’Iran de fabriquer une bombe nucléaire. Pourtant, toutes les sources indépendantes, y compris des services de renseignement occidentaux et même la CIA, confirment que l’Iran ne possède pas d’arme nucléaire et n’est pas à quelques semaines de l’avoir. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a trouvé aucun indice de militarisation active du programme iranien.

Comme en 2003, les avertissements diplomatiques sont ignorés. Le récit dominant est imposé par une minorité de faucons politiques et militaires. Une peur orchestrée l’emporte sur les faits. A nouveau, le monde découvre, trop tard, que les raisons invoquées relèvent davantage de l’idéologie que de la vérité.

Un même schéma basé sur la peur, la désinformation et la création d’un ennemi absolu.

– En 2003, Saddam Hussein présenté comme un tyran fou prêt à utiliser ses ADM contre l’Occident.

-En 2025, le régime iranien décrit comme messianique, irrationnel, et résolu à détruire Israël avec une bombe nucléaire fictive.

Dans les deux cas, on assite à une marginalisation des organismes internationaux.

En Irak, l’Onu est contournée, ses inspecteurs discrédités.

En Iran, l’AIEA est ignorée malgré ses rapports rassurants.

La mise en scène médiatique est identique.

En 2003, les grands médias relayent les assertions américaines sans enquête sérieuse.

En 2025, de nombreuses chaînes occidentales reprennent les éléments israéliens sans vérification, noyant les avertissements contradictoires.

Le dogme de la guerre préventive

Les bombardements par Israël depuis le 13 juin des sites nucléaires et civils en Iran suivis par des bombardements encore plus dévastateurs il y a quelques jours de trois sites nucléaires par les B-52 américains, illustrent parfaitement la mentalité de «cowboy» de Donald Trump, un grand amateur du sport de combat MMA dont il ne rate pas les grands matchs, et qu’il a résumé lui-même ainsi : «Lorsque la bataille est inévitable, il faut frapper le premier». Il n’hésite pas à appliquer le même principe de combat dans les relations internationales comme si le monde est une vaste arène où celui qui frappe le premier et de préférence par surprise gagne le match.

Ce faisant, il oublie que l’’invasion de l’Irak a été un désastre humanitaire, politique et moral et que le bombardement de l’Iran, sous un faux prétexte nucléaire, pourrait mettre en danger la paix mondiale et engendrer un cataclysme bien plus vaste pour toute l’humanité.

L’Eté de toutes les peurs 

La riposte immédiate de l’Iran aux bombardements d’Israël et des Etats-Unis a été jusqu’à maintenant une pluie de missiles et de drones sur les villes israéliennes et même une base américaine dans la région.

Cependant, le Liban, la Syrie et même certains Etats monarchiques du Golfe tels que le Qatar ou l’Arabie Saoudite risquent d’être aspirés dans le conflit. Les prix du pétole vont flamber à la suite de la fermeture éventuelle par l’Iran du détroit d’Ormuz. Les marchés paniquent et la récession économique et l’inflation seront mondiales, obligeant d’autres puissances telles que la Chine ou la Russie ou l’Europe d’intervenir : l’embrasement régional deviendra mondial, avec le risque d’utilisation en dernier recours d’armes nucléaires tactiques ou balistiques, ce qui provoquera la disparition à plus ou moins brève échéance de l’humanité et de toute vie sur terre.

Ce scénario catastrophe rejoint malheureusement les conclusions du ‘Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock’, un modèle symbolique élaboré par un grand nombre de scientifiques du monde entier qui mesure la «proximité de la fin du monde» en minutes avant minuit et qui intègre les risques de guerre nucléaire, changement climatique, IA non contrôlée, etc. En 2024, il a été placé à «90 secondes avant minuit», le plus proche jamais atteint. 

L’impact sur la Tunisie

Je ne suis pas particulièrement superstitieux, mais je ne peux pas ne pas relever la succession de catastrophes internationales depuis cinq ans qui se traduisent par des «chocs extérieurs» subis par la Tunisie : Covid-19 avec récession mondiale, guerre en Ukraine avec flambée du coûts des produits énergétiques et alimentaires, élection de Donald Trump avec imposition de nouveaux droits de douanes supplémentaires de 28% sur le produits tunisiens exportés aux Etats-Unis, et maintenant la guerre entre Israël et l’Iran avec risque d’un embrasement du Moyen-Orient dont la Tunisie fait partie intégrale, si elle n’engendrera pas une troisième guerre mondiale.

Certes, la Tunisie ne serait pas directement impliquée militairement, mais elle subirait des conséquences politiques, économiques et sociales importantes, qui viendront aggraver la récession économique, le chômage et l’inflation qu’elle endure déjà depuis 2011, et réduiront pratiquement à néant les faibles espoirs de reprise de la croissance économique et de la paix sociale.

Même si le président Kaïs Saïed chercherait probablement à maintenir une position de neutralité, toutefois, une pression populaire anti-israélienne pourrait surgir, avec manifestations, voire troubles, en particulier si des images de civils iraniens massacrés circulent massivement.

Sur le plan de la politique interne, la guerre entre Israël et l’Iran pourrait réactiver des de vieux clivages idéologiques : certains mouvements islamistes ou panarabes (comme Ennahdha ou d’anciens milieux nassériens) pourraient exprimer un soutien implicite à l’Iran, vu comme une puissance antisioniste, tandis que d’autres courants pourraient appeler à la modération ou au soutien indirect à Israël, par hostilité à l’axe chiite.

Sur le plan de la politique internationale, un soutien tunisien – même diplomatique – à l’Iran serait immédiatement perçu par Donald Trump comme inacceptable et risque d’être qualifié de «soutien à une puissance terroriste». Avec son tempérament fougueux et imprévisible, il ne se contenterait pas de critiques verbales mais pourrait immédiatement ordonner le gel des aides économiques américaines, l’extension des sanctions financières internationales via la pression américaine sur Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), ou de nouveaux tarifs douaniers sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis encore plus élevés que les 28% qu’il a déjà décidé d’instaurer en mars dernier. Pire, il pourrait utiliser son réseau social Social Truth pour s’en prendre personnellement à Kaïs Saïd, en le qualifiant de «sympathisant de l’ennemi» et exercer même des pressions sur ses alliés du Golfe (Arabie Saoudite, Émirats, Qatar) pour qu’ils isolent diplomatiquement et économiquement la Tunisie, davantage qu’elle ne l’est déjà.

Bref, à part les retombées directes et indirectes de la guerre entre l’Iran et Israël, la Tunisie risque de payer cher les affinités présumées de Kais Saïd avec le régime iranien.

Que Dieu nous protège !

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Donald Trump en colère : Israël et l’Iran accusés de trahir l’accord de paix

24. Juni 2025 um 13:41
Donald Trump en colère : Israël et l’Iran accusés de trahir l’accord de paix

Le président américain Donald Trump a exprimé, ce mardi, sa profonde insatisfaction à l’égard d’Israël et de l’Iran, accusant les deux pays d’avoir violé le cessez-le-feu qu’il avait annoncé quelques heures plus tôt. S’exprimant devant les journalistes avant de se rendre au sommet de l’OTAN à La Haye, Trump a reproché à Israël de s’être […]

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Le compte à rebours de la 3e guerre mondiale s’accélère-t-il ?

24. Juni 2025 um 11:30

Les récentes frappes américaines contre les principales installations nucléaires iraniennes montrent les limites de la résistance du président Donald Trump à l’état profond et au lobby sioniste et surtout au diabolique Benjamin Netanyahu, malgré l’évaluation récente de la communauté américaine du renseignement selon laquelle le danger d’une militarisation du programme nucléaire iranien n’est pas imminent.

Elyes Kasri *

Les gouvernements du Golfe appréhendent une escalade qui risque de compromettre le commerce des hydrocarbures, leur principale source de revenus, en plus d’une contamination nucléaire en provenance de l’Iran ou d’Israël maintenant que le tabou des installations nucléaires a été levé.

De son côté, l’Europe craint les effets des hostilités sur le cours des hydrocarbures, facteur supplémentaire d’intensification de la crise économique et le détournement de l’attention mondiale et américaine du théâtre ukrainien.

Le président américain doit faire face à sa base politique Maga (Make America Great Again) auprès de laquelle il s’était engagé de ne pas laisser entraîner les Etats-Unis d’Amérique dans les guerres des autres et surtout pas dans le bourbier moyen oriental.

D’importants membres du Congrès ont pris leur distance avec les frappes contre le programme nucléaire iranien, certains invoquant la condition constitutionnelle de l’autorisation préalable du Congrès à tout acte de guerre.

Pour sa part, le célèbre chroniqueur Tucker Carlson qui a été très actif lors de la campagne présidentielle de Trump est allé jusqu’à annoncer la fin de la présidence de ce dernier.

Le compte à rebours de la troisième guerre mondiale s’accélère-t-il ?

* Ancien ambassadeur.

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Après avoir imposé «leur» guerre, les Etats-Unis et Israël veulent imposer «leur» paix

24. Juni 2025 um 10:24

Après avoir bombé le torse et copieusement bombardé les installations nucléaires iraniennes, endossant pour l’occasion le costume du chef de guerre, le président américain Donald Trump cherche à réendosser le costume de l’homme de paix dont il espère qu’il lui vaille le Prix Nobel de la Paix. C’est écœurant et pathétique de la part du dirigeant de la première puissance mondiale !

Imed Bahri

Dans cette sanglante tragi-comédie, où on n’a pas fini de compter les morts, surtout du côté iranien et palestinien, les États-Unis ont cru pouvoir annoncer, ce mardi 24 juin 2025, l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël. Dans la foulée, les autorités israéliennes ont dit avoir accepté la proposition américaine tout en menaçant que leur pays «réagira avec force à toute violation du cessez-le-feu» avec l’Iran, auquel pourtant les deux agresseurs, souvent alliés pour le pire, n’ont pas pris le soin de demander l’avis.

Il s’agit, on l’a compris d’un «cessez-le-feu bilatéral» israélo-américain, décidé unilatéralement après avoir atteint «tous les objectifs» de la guerre qu’Israël avait déclenchée le 13 juin contre l’Iran.

Grâce à cette guerre, Israël «a éliminé une double menace existentielle immédiate: nucléaire et balistique», affirme dans un communiqué le gouvernement israélien, remerciant le président américain Donald «Trump et les États-Unis pour leur soutien en matière de défense et leur participation à l’élimination de la menace nucléaire iranienne».

Le sale boulot ayant été mené à terme par les deux agresseurs, l’agressé n’a, lui, qu’à manger son chapeau et à accepter la défaite. Cela n’a qu’un seul nom : la loi du plus fort.

Les nations qui ne possèdent pas la puissance de feu nécessaire pour se protéger, à savoir la bombe nucléaire, que possède du reste Israël, savent ce qui les attend : ou bien s’incliner face à la puissance des armes adverses ou œuvrer secrètement, comme a tenté de le faire l’Iran sans y parvenir, à se doter de l’arme de dissuasion massive.

Outre Israël, deux autres pays au moins ont réussi à se doter secrètement de ce joujou, le Pakistan et la Corée du Nord, deux gros morceaux que les Etats-Unis se garderont bien d’attaquer. Pour le moment, du moins !

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Le cercle qui a poussé Trump à la guerre contre l’Iran

24. Juni 2025 um 09:54

Une véritable campagne d’influence et de pression a poussé Donald Trump à bombarder les installations nucléaires iraniennes. Différentes composantes de l’entourage du président américain a pris part à cette campagne. Il y a des membres importants de son administration, de la communauté du renseignement dont le directeur de la CIA ainsi que des hauts gradés de l’armée, les Évangéliques et de puissants milliardaires pro-israéliens. Les quelques voix dissonantes dans cet entourage n’ont pas pu peser. (Ph. Le général Dan Caine détaille les bombardements menés par les États-Unis sur les sites nucléaires iraniens, le 22 juin 2025.)

Imed Bahri

Le journal de gauche Haaretz a publié une enquête de son correspondant à Washington, Ben Samuels révélant l’identité des personnalités de différents horizon qui ont influencé la décision du président américain Donald Trump de lancer des frappes contre trois importantes installations nucléaires en Iran dont celle de Fordo.

Samuels a indiqué que Trump a succombé à une campagne d’influence et de pression exercée sur lui par de nombreux responsables et politiciens, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Maison-Blanche, ce qui l’a conduit à prendre cette mesure sans précédent.

Trump, «un homme impulsif», s’était fié aux conseils de ses collaborateurs et politiciens concernant les avantages et les inconvénients d’une frappe contre l’Iran.

Le journaliste estime que pour comprendre comment il s’est appuyé sur son entourage pour changer à jamais la politique étrangère américaine et le Moyen-Orient tel que nous le connaissons, il faut comprendre la pensée de ceux ces personnes et comment Trump a suivi leurs conseils concernant les répercussions des frappes sur les États-Unis, Israël et sur l’opinion américaine qui soutient Trump. 

Haaretz a passé au peigne fin les différentes catégories de l’entourage ayant influencé le président ainsi que les quelques voix dissonantes qui n’ont pas pesé. 

Un trio d’enfer

Il y a tout d’abord des membres importants de l’administration. Trump a choisi trois de ses conseillers pour l’épauler dans son discours à la nation qu’il a prononcé suite aux attaques contre les trois installations nucléaires iraniennes de Fordo, Natanz et Ispahan. Il s’agissait du trio d’enfer composé par le vice-président J.-D. Vance, du secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du secrétaire d’État (et conseiller à la sécurité nationale par intérim) Marco Rubio. Ce choix revêtait une importance particulière car Trump souhaitait démontrer leur soutien total en les ayant à ses côtés, d’autant plus que ces trois hommes avaient tenté ces derniers mois de le persuader de privilégier la diplomatie à l’action militaire.

Selon le journal israélien, Vance, en particulier, menait depuis quelques mois le camp anti-militaire au sein du cercle rapproché de Trump. Cependant, ces derniers jours, il a déclaré qu’il suivrait le président quelle que soit sa décision.

Hegseth, quant à lui, doutait de la possibilité que l’Amérique s’engage dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient et était réticent à évoquer les plans de l’Iran. Cependant, Trump a préféré lui confier la responsabilité des frappes.

De son côté, Marco Rubio a adopté une politique étrangère et un discours plus bellicistes afin de mieux s’aligner sur la rhétorique de Trump et est depuis longtemps considéré comme l’une des voix les plus va-t-en-guerre du Parti républicain sur la question iranienne.

Parmi les conseillers que Trump écoute le plus depuis sa décision de se présenter à la présidence suite à sa défaite à l’élection présidentielle de 2020 figure la très influente Suzi Wiles, aujourd’hui cheffe de cabinet de la Maison Blanche. Elle était présente dans la Situation Room lors des frappes sur les trois installations nucléaires samedi soir.

Wiles, selon Haaretz, a l’expérience «des actions néfastes» de l’Iran comme les menaces d’assassinat contre Trump lors de sa dernière campagne et le fait d’avoir été personnellement la cible d’une campagne d’hameçonnage.

Le renseignement en première ligne

La seconde catégorie qui a influencé la décision de Trump est celle la communauté du renseignement militaire. Le président apprécie grandement les contributions de ses principaux conseillers militaires et du renseignement même s’il rejetait publiquement certaines de leurs conclusions concernant les ambitions nucléaires de l’Iran. 

Il y a la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard, une ancienne démocrate critique envers Trump sur la question iranienne et désormais partisane du mouvement Maga. Plus tôt cette année, Gabbard a témoigné devant le Congrès que l’Iran ne construisait pas d’arme nucléaire, une déclaration qui contredisait les affirmations israéliennes. Le témoignage de Gabard visait à persuader Trump et sa base de s’abstenir d’attaquer l’Iran. Malgré les tensions apparentes entre elle et le président, elle était présente dans la Situation Room bien qu’elle ait brillé par son absence sur les photos officielles de la Maison-Blanche. 

Par contre, parmi les plus fervents soutiens aux frappes contre l’Iran figure le directeur de la CIA John Ratcliffe qui a sonné l’alarme à plusieurs reprises concernant les ambitions nucléaires et les intentions hostiles de l’Iran.

Trump a salué les contributions de deux généraux américains de haut rang dans les semaines précédant les frappes de samedi à savoir le général Michael Erik Kurilla, commandant du Commandement central américain qui supervise les opérations militaires américaines au Moyen-Orient et le chef d’état-major interarmées Dan Keane qui est le plus haut gradé de l’armée américaine et l’un des plus fidèles alliés d’Israël.

Des médias sionistes vas-t-en guerre

Il existe également deux voix très influentes qui 0poussent Trump à la guerre et qui ne travaillent pas au sein de l’administration américaine mais qui transmettent directement leur message à Trump via leurs interventions sur Fox News, chaîne préférée du président. Le premier est le présentateur Mark Levin, qui a longtemps été le média de droite pro-israélien de Trump, et qui a été un belliciste, influençant sa pensée.

Le second est le présentateur Sean Hannity qui l’a ouvertement appelé à détruire le site nucléaire de Fordo. Hannity a été le premier à révéler les détails opérationnels des frappes sur Fordo, Natanz et Ispahan dans son émission.

L’appel à la guerre de Fox News est cohérent avec la vision de son propriétaire le magnat Rupert Murdoch dont l’empire médiatique promeut la guerre tous azimuts. Murdoch a directement interpellé Trump sur les avantages d’une frappe contre l’Iran tandis que ses publications attaquaient l’envoyé du président pour le Moyen-Orient et négociateur américain sue le nucléaire iranien Steve Witkoff.

Murdoch n’est pas le seul milliardaire à avoir tenté de manipuler Trump. Ike Perlmutter, ancien PDG de Marvel Entertainment et important donateur républicain, a également assisté à une réunion entre le président et Mark Levin.

Perlmutter, né en Palestine mandataire et ayant servi dans l’armée israélienne pendant la guerre des Six Jours de 1967, a longtemps privilégié la discrétion.

Il n’est pas non plus le seul grand donateur de Trump à avoir soutenu les frappes israéliennes contre l’Iran. Parmi eux figure Miriam Adelson, qui a fait don de plus de 100 millions de dollars à la campagne présidentielle de Trump et qui, avec son mari Sheldon aujourd’hui décédé, est considérée comme la principale responsable de ses nombreuses décisions politiques en faveur d’Israël comme la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale éternelle et indivisible d’Israël. Miriam Adelson, qui a servi dans l’armée israélienne, est une intime du couple Netanyahu. Son époux Sheldon a accompagné et financé l’ascension politique de Benjamin Netanyahu. 

Si de nombreux partisans et soutiens importants de Trump ont justifié leur soutien aux frappes américaines par des préoccupations géopolitiques, ses principaux alliés au sein de la communauté chrétienne évangélique ont fondé leur soutien sur des raisons existentielles.

Trump a publié un message flatteur de l’ambassadeur américain en Israël, le pasteur évangélique Mike Huckabee qui est en totale accord avec l’extrême-droite israélienne sur tous les sujets comme l’attaque contre l’Iran, le rattachement de la Cisjordanie à Israël ou encore la création d’un État palestinien sur le territoire d’un pays arabe. Huckabee a été très insistant pour que Trump bombarde l’Iran. 

Parmi les figures évangéliques figure aussi Franklin Graham, fils du défunt révérend Billy Graham, considéré comme le principal relais de Trump au sein de cette communauté qui joue un rôle clé dans la coalition de soutien au président et qui forme le socle le plus solide de son électorat.

Les voix critiques très peu écoutées   

Les critiques irritent souvent Trump mais il n’est certainement pas habitué à ce que ces critiques les plus virulentes viennent de sa base, et encore moins des personnalités qui ont contribué à sa réélection. Tucker Carlson, ancien présentateur de Fox News et désormais à la tête de son propre empire médiatique influent, a sans doute été la première voix à critiquer le président.

Carlson a ouvertement critiqué Trump et les personnalités influentes susmentionnées pour avoir poussé le président à la guerre, y compris le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, recherché par la Cour pénale internationale, et son gouvernement.

On compte également Steve Bannon, ancien directeur de campagne et conseiller principal de Trump lors de son premier mandat, qui, avec Carlson, a explicitement averti que les divisions au sein de sa base sur sa position concernant l’Iran pourraient sonner le glas du mouvement Maga (Make America Great Again). De même, la représentante Marjorie Taylor Greene, peut-être l’une des plus ferventes partisanes de Trump au Congrès, est devenue l’une de ses critiques les plus virulentes.

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États-Unis : Trump dans la tourmente après l’opération « Marteau de minuit » en Iran

L’opération militaire américaine menée dans la nuit du 21 au 22 juin contre trois sites nucléaires en Iran suscite un tollé politique à Washington. Baptisée « Marteau de minuit », cette offensive d’envergure, décidée unilatéralement par Donald Trump, plonge la classe politique dans une crise institutionnelle aux contours explosifs. Au cœur des critiques : l’absence totale de consultation du Congrès, pourtant seule autorité constitutionnellement habilitée à autoriser une action militaire de cette ampleur.

Au lendemain de l’intervention, qui a mobilisé 125 avions, dont sept bombardiers furtifs B-2 Spirit, et impliqué le tir d’une vingtaine de missiles Tomahawk depuis un sous-marin dans le golfe Persique, les premières réactions n’ont pas tardé. Si le président se félicite d’un « succès total », affirmant que les installations nucléaires iraniennes à Fordo, Natanz et Ispahan ont été « totalement détruites », de nombreuses voix remettent en cause tant la légitimité que l’opportunité de cette frappe éclair.

Parmi les critiques les plus virulentes, la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a dénoncé « une dérive autoritaire du pouvoir exécutif » et appelé à ouvrir un débat parlementaire sur les suites à donner à cette action. D’autres élus, dont certains membres progressistes du Parti démocrate, évoquent déjà la possibilité d’une procédure de destitution, considérant que Trump a violé la Constitution en s’arrogeant seul le droit de déclencher une opération militaire majeure.

Dans les médias américains, de nombreux experts soulignent également l’absence de preuve indépendante permettant de confirmer les déclarations du président sur le résultat de l’opération. L’incertitude qui entoure les dégâts infligés aux sites iraniens et les possibles représailles de Téhéran alimentent l’inquiétude générale.

De son côté, Donald Trump persiste et signe : s’il assure ne pas vouloir la guerre, il menace l’Iran de nouvelles frappes « depuis le territoire américain » si ce dernier « ne choisit pas la paix ».

Alors que la campagne électorale pour les élections de mi-mandat de 2026 s’intensifie, cette nouvelle crise pourrait bien devenir un tournant politique majeur. L’opération « Marteau de minuit », loin de le consolider, pourrait accélérer les divisions internes et relancer le spectre d’un troisième impeachment.

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Après l’attaque américaine contre l’Iran, déclin du statut de valeur refuge du dollar

23. Juni 2025 um 08:33

La réaction des marchés financiers à l’intensification des tensions entre les États-Unis et l’Iran a révélé une forte érosion du statut de valeur refuge du dollar américain, prévient Nigel Green, PDG du cabinet de conseil financier mondial deVere Group, alors que les investisseurs guettent la prochaine action de Téhéran.

À la suite des frappes américaines ciblées sur les sites nucléaires iraniens – une escalade qui risque d’entraîner la région dans un conflit plus large – le dollar ne s’est que modestement raffermi.

Cette réaction modérée a surpris plus d’un, notamment compte tenu de la gravité du contexte géopolitique. Mais la réaction est révélatrice : le billet vert n’est plus le refuge automatique qu’il était autrefois.

«Nous assistons à un moment de vérité pour la réputation du dollar comme valeur refuge par excellence», déclare Green.

La réaction modérée du marché, même dans un contexte de confrontation à enjeux élevés, souligne l’évolution de la confiance des investisseurs. Le monde observe l’Iran, mais il réévalue aussi discrètement la fiabilité du dollar en temps de crise.

Ce changement de sentiment intervient après la chute de 8,6% du dollar face à un panier de devises majeures cette année. Cette baisse, explique Green, est en partie due à l’inquiétude suscitée par les dommages à long terme des droits de douane imposés par le président Donald Trump, qui ont miné les prévisions de croissance américaine et obscurci la stabilité politique, ainsi qu’aux inquiétudes concernant la dette nationale américaine.

«Pendant des décennies, la domination du dollar était une évidence en période de turbulences», note le PDG de deVere. Il ajoute : «Que ce soit pendant la guerre du Golfe, la crise financière mondiale ou après le 11 septembre, les capitaux affluaient vers le dollar comme garantie de sécurité. Mais cette certitude s’estompe.»

Des marchés sur le qui-vive

En revanche, la récente flambée de tension au Moyen-Orient n’a pas provoqué de ruée vers le billet vert. Malgré une hausse initiale, les investisseurs hésitent encore à s’engager. Ces faibles gains suggèrent que cette décision pourrait être une réaction tactique temporaire, et non un vote de confiance structurel.

«Il existe un consensus croissant sur le fait que la trajectoire budgétaire américaine, les dysfonctionnements politiques et l’instrumentalisation du dollar par les sanctions comportent des risques réels», explique Green.

Les marchés sont désormais sur le qui-vive face à la prochaine action de l’Iran. Si Téhéran riposte d’une manière qui menace les flux pétroliers mondiaux ou provoque une nouvelle escalade américaine, le monde pourrait connaître une volatilité importante. Mais cette volatilité pourrait ne pas se traduire par «le type d’afflux de dollars auquel nous nous attendions par le passé», explique Green. Il poursuit : «Si l’Iran réagit avec force et que les prix du pétrole flambent, nous pourrions assister à une rapide mobilisation des capitaux, mais pas nécessairement vers les actifs américains. Certains continueront de se tourner vers le dollar, mais moins nombreux et avec plus de prudence. D’autres privilégieront les matières premières, la zone euro, voire les marchés émergents considérés comme protégés des risques liés aux États-Unis.»

 Le rééquilibrage de la domination du dollar se renforce depuis des années. Nigel Green évoque les conséquences de la crise de 2008, lorsqu’un assouplissement quantitatif sans précédent a commencé à miner la valeur à long terme du dollar, et les années plus récentes où la politique étrangère et commerciale imprévisible de Washington a aliéné ses alliés et miné la confiance.

«Le monde a commencé à se couvrir contre le dollar», déclare-t-il. Et d’ajouter : «Les banques centrales diversifient leurs réserves. Les institutions explorent des alternatives. Les monnaies numériques, notamment les monnaies numériques de banque centrale et le Bitcoin, font également partie de la combinaison.»

Les investisseurs en état d’alerte maximale

Le directeur général de deVere met néanmoins en garde contre toute complaisance : «Le dollar ne disparaîtra pas du jour au lendemain en tant que valeur refuge, mais son attrait s’affaiblit.»

Alors que le monde attend la réponse de l’Iran, les investisseurs sont en état d’alerte maximale.

«Mais l’une des intrigues secondaires clés ne concerne pas seulement l’escalade militaire : il s’agit d’un réalignement fondamental de la perception du risque et de la sécurité par les capitaux mondiaux. Le mystère du billet vert s’estompe. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère où la confiance aveugle dans le dollar ne définit plus les crises financières», », conclut Nigel Green.

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Les frappes américaines contre l’Iran provoquent un choc mondial

22. Juni 2025 um 09:20

L’impact des frappes militaires du président Donald Trump sur les installations nucléaires iraniennes sur les marchés commence déjà à remodeler les attentes des investisseurs sur toutes les classes d’actifs, tous les secteurs et toutes les zones géographiques, déclare Nigel Green, PDG du géant du conseil financier deVere Group.

Avec la réouverture des marchés, les investisseurs se préparent à une forte volatilité, avec une flambée attendue des prix du pétrole brut et une surveillance étroite des prévisions d’inflation. «La frappe américaine sur les sites nucléaires iraniens est un moment clé pour le marché», déclare Green. «Elle porte directement atteinte aux hypothèses qui ont guidé le positionnement des investisseurs : une inflation plus faible, des taux en baisse et des prix de l’énergie stables. Ce cadre vient d’être brisé», ajoute-t-il.

Risque de flambée des cours de pétrole

Le cours du Brent avait déjà progressé régulièrement ces dernières semaines, mais la décision de cibler les installations nucléaires iraniennes a considérablement accru les craintes de représailles et de perturbations.

Toute fermeture ou menace visant le détroit d’Ormuz, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial, entraînerait une forte hausse des prix. Certains analystes préviennent désormais que le prix du brut pourrait atteindre 130 dollars le baril, selon la prochaine décision de l’Iran.

«Un tel choc de prix se répercuterait sur l’inflation mondiale, qui reste élevée et/ou stable dans de nombreuses régions. Les acteurs du marché anticipaient des baisses de taux des banques centrales, dont la Réserve fédérale, au second semestre. Cette situation est désormais remise en question», note le PDG de deVere.

«Une hausse soutenue des prix du pétrole rend les baisses de taux très difficiles à justifier. Si l’inflation repart à la hausse, les responsables de la politique monétaire seront contraints de maintenir leur politique, voire de reconsidérer complètement le cycle d’assouplissement», déclare encore Green. Qui ajoute : «Cela modifiera fondamentalement la donne pour les secteurs actions, les devises et le crédit.»

Fortes pressions sur plusieurs secteurs importants

«Concernant les actions, la réaction la plus immédiate sera probablement une rotation des secteurs sensibles aux taux et axés sur la consommation. Les entreprises du secteur du voyage et du tourisme, très vulnérables aux coûts de l’énergie et aux perturbations géopolitiques, devraient subir des pressions.

Les valeurs technologiques, en particulier celles qui se négocient à des multiples élevés, pourraient également subir des ventes, le marché obligataire réévaluant les perspectives de taux», explique Green.

Parallèlement, on assistera probablement à un appétit accru des investisseurs pour les producteurs d’énergie, les entreprises du secteur des matières premières et les entreprises liées à la défense nationale.

Avec des budgets militaires déjà en hausse dans plusieurs économies développées, les entreprises liées à la sécurité, à la surveillance, à l’aérospatiale et à la fabrication d’armes sont bien placées pour bénéficier d’une forte hausse de la demande.

Par ailleurs, les entreprises du secteur des biens de consommation de base et des services publics, bénéficiant de bénéfices stables et d’un pouvoir de fixation des prix, pourraient également attirer des capitaux dans ce contexte de volatilité accrue.

Intérêt croissant pour les valeurs refuges  

Les flux vers les valeurs refuges devraient s’intensifier. «Les rendements des obligations d’État pourraient chuter fortement à court terme, même si les anticipations d’inflation à long terme augmentent. L’or, qui a déjà progressé cette année, devrait encore grimper, les investisseurs se protégeant contre les risques géopolitiques et monétaires», note Green à ce propos.

Les marchés des changes pourraient observer une demande à court terme pour le dollar américain, privilégiant la sécurité, mais la situation à plus long terme est plus incertaine.

Alors que les États-Unis sont désormais profondément enlisés dans un conflit croissant au Moyen-Orient et que les risques d’inflation augmentent, l’attrait du dollar pourrait diminuer si les perspectives de croissance américaine se détériorent. «Le dollar pourrait initialement se redresser, mais il ne s’agit pas d’une valeur refuge absolue», déclare Nigel Green.

«Si le pétrole fait grimper l’inflation et freine la demande des consommateurs, nous pourrions assister à un ralentissement de la croissance aux États-Unis et à une nouvelle pression sur la stabilité budgétaire. Ce n’est pas nécessairement un environnement favorable au dollar à long terme», prévient Green.

Il note également que, bien que les événements géopolitiques passés dans la région aient souvent entraîné des baisses à court terme suivies de reprises des marchés, 2025 présente un contexte macroéconomique très différent. Lors des conflits précédents, l’inflation était faible, les taux proches de zéro et les banques centrales disposaient d’une marge de manœuvre suffisante pour soutenir les prix des actifs. Ce n’est plus le cas.

«Nous ne sommes plus en 2019. Nous sommes dans un système plus tendu et plus fragile, avec moins de marge d’erreur», déclare Green. «Les investisseurs ne peuvent pas se permettre d’attendre. Ils doivent réagir maintenant, repositionner leurs portefeuilles et se concentrer sur les secteurs et les stratégies capables de résister à une incertitude prolongée», conseille-t-il en conclusion.

Par conséquent, deVere conseille à ses clients du monde entier de réduire leur exposition aux secteurs vulnérables aux flambées des coûts de l’énergie et d’envisager une réorientation de leurs allocations vers l’énergie, les matières premières et les valeurs défensives.

Le temps de l’optimisme passif est révolu

L’or et les obligations indexées sur l’inflation sont également recommandés dans le cadre de stratégies de couverture de portefeuille plus larges.

«Le temps de l’optimisme passif est révolu», conclut le directeur général de deVere, qui conseille aux investisseursde se repositionner rapidement. «Ceux qui hésitent risquent de rester exposés», avertit-il.

deVere Group est l’un des plus grands conseillers indépendants au monde en matière de solutions financières internationales spécialisées pour une clientèle internationale, locale et aisée, ainsi que pour une clientèle fortunée. Il dispose d’un réseau de bureaux dans le monde entier, compte plus de 80 000 clients et gère 14 milliards de dollars d’actifs.

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La guerre israélo-iranienne │ Trump jette le masque et frappe l’Iran

22. Juni 2025 um 08:28

L’aviation américaine a donc bombardé **, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin 2025, trois sites nucléaires iraniens. On aurait dû le savoir depuis que le président américain avait exigé une reddition sans conditions de l’Iran, et qu’Israël avait attaqué ce pays qui pourtant poursuivait des négociations directes avec l’administration américaine sur son programme nucléaire. (Ph. Le site nucléaire iranien de Fordo, bombardé par l’US Army).

Dr Mounir Hanablia *

Le fait qu’à la suite de ces bombardements, il n’y ait pas eu d’émanations radioactives laisse raisonnablement supposer que ces sites étaient hors service.

Abstraction faite du devenir du stock d’uranium enrichi déjà constitué, rien ne prouve donc que l’Iran ait perdu ses capacités nucléaires, et il est tout à fait plausible qu’il en ait sauvegardé au moins une partie. Mais le plus important n’est pas ce nouvel épisode du contentieux américano-iranien. Si on peut le qualifier de guerre, ainsi que le font les néo-sionistes américains, elle aurait débuté en 1953 avec le renversement par la CIA du gouvernement, démocratiquement élu il faut le rappeler, du Premier ministre Mohammad Mossadegh qui avait chassé le Chah et nationalisé le pétrole iranien au détriment des Britanniques. Elle se serait poursuivie avec le rétablissement du Chah, et le soutien militaire à son régime, l’un des plus répressifs et des plus sanglants au monde.

Après l’Irak, l’Iran. A qui le tour ?

L’invasion de l’Iran par l’armée de Saddam Hussein en 1981 soutenue par l’Occident, l’usage des armes chimiques contre sa population, la destruction de ses villes, et de ses installations pétrolières, durant huit années de guerre, les millions de morts, l’Airbus civil iranien abattu «par erreur» par l’armée américaine, le gel des avoirs iraniens entreposés dans les banques américaines, tout cela n’avait fait qu’ajouter à l’exaspération des Iraniens qui avaient trouvé l’occasion de riposter au cours les années 80 et 90 au Liban dans des attaques contre les armées américaine, française, israélienne, puis dans des attentats à Paris.

C’est bien au début de la guerre Irak-Iran que, rappelons-le, l’armée de l’air israélienne avait attaqué et détruit le réacteur nucléaire irakien Osirak, du moins selon la version officielle. Ce réacteur avait été prévu pour ne pas permettre l’enrichissement du combustible nucléaire, démontrant ainsi que le but poursuivi par les Israéliens, et les Américains, était moins d’empêcher les Irakiens d’avoir la bombe, que d’acquérir le savoir-faire pour le faire.

Le sort des savants atomiques irakiens après l’invasion américaine de 2003 demeure inconnu. Ils ont probablement pour la plupart été pris et liquidés, selon un modus operandi qui vient d’être récemment appliqué en Iran avec l’élimination des spécialistes en nucléaire.

Ainsi pour en revenir au dernier bombardement américain contre les trois sites nucléaires iraniens, ils démontrent une fois de plus que les Américano-sionistes ne permettront à aucun pays du Moyen-Orient ou du Maghreb l’usage de l’énergie atomique, même à des fins civiles, en dehors de leur contrôle.

Il reste l’exception pakistanaise, mais il faut désormais s’attendre à ce qu’il y soit mis bon ordre, à l’emporte-pièce.

Cette intervention américaine était-elle programmée dès le début? Certainement ! Et même depuis le 7 octobre 2023, on peut affirmer que tout ce qui s’est passé ensuite était programmé. Mais il fallait laisser les villes israéliennes souffrir des dommages de la riposte iranienne afin de convaincre l’opinion américaine de son opportunité. Si c’est bien le cas, force est de constater que plusieurs voix se sont élevées en Amérique même pour dénoncer le caractère illégal d’un acte qui engage leur pays dans une guerre non approuvée préalablement par le Congrès Américain en exposant les vies américaines à des représailles.

Soumission arabe au diktat américano-sioniste

Naturellement, les Sionistes n’ont pas manqué d’applaudir, mais le fait est là: au Moyen-Orient, ce sont une nouvelle fois les thèses favorables au gouvernement israélien qui ont prévalu, et le président américain préfère une guerre de soutien à un pays qui ne cesse de coûter des sommes astronomiques au contribuable américain, du fait d’une politique colonialiste et belliciste, plutôt qu’un accord avec le pays le plus important de la région.

Malgré leur silence et leur soumission au diktat américano-sioniste, les pays arabes se retrouvent bel et bien dans l’œil du cyclone. D’aucuns ont même annoncé la prochaine cible: l’Algérie!

Quoi qu’il en soit, dans le monde actuel, le tandem israélo américain avec sa politique impérialiste démontre une nouvelle fois que le rêve d’indépendance et d’intégrité territoriale des Etats arabes et musulmans, et même de tous les pays, demeurera vain tant qu’ils n’auront pas acquis l’arme nucléaire et le savoir nécessaire pour le faire. 

* Médecin de libre pratique.  

** Donald Trump a annoncé tôt ce dimanche 22 juin sur X que les États-Unis ont mené une attaque « très réussie » sur trois sites nucléaires iraniens, Fordo, Natanz, et Ispahan, larguant une « charge complète de bombes » sur celui de Fordo. Les bombardiers B-2 qui ont mené l’opération avaient décollé d’une base américaine au-dessus du Pacifique.

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Pétrole : légère baisse des prix malgré les tensions entre l’Iran et Israël

20. Juni 2025 um 11:00

Les prix du pétrole ont baissé ce vendredi, malgré une tendance à la hausse pour la troisième semaine consécutive. Ainsi les contrats à terme sur le Brent ont reculé d’environ 2 % à 77,28 $ le baril, tout en restant sur une progression hebdomadaire proche de 4 %. C’est ce qu’a révélé le site zonebourse.com

Le brut américain WTI pour livraison en juillet, qui expire ce vendredi, a progressé de 0,7 % à 75,66 $. Tandis que le contrat d’août a gagné environ 0,8 % à 74,06 $. Toutefois, ce conflit, qui dure depuis une semaine, ne montre aucun signe d’apaisement.

La baisse des prix vendredi est liée à l’annonce de la Maison Blanche selon laquelle le président américain  Donald Trump prendrait une décision sur une éventuelle implication américaine dans les deux prochaines semaines. Ce qui a réduit l’incertitude immédiate sur le marché.

Cependant, les analystes soulignent que tant que les affrontements entre Israël et l’Iran se poursuivent, le risque d’une escalade touchant les infrastructures pétrolières reste élevé. L’Iran, troisième producteur de l’OPEP avec environ 3,3 millions de barils par jour, a déjà menacé de fermer le détroit d’Ormuz, passage stratégique par lequel transitent entre 18 et 21 millions de barils par jour. Ce qui pourrait perturber le commerce mondial du pétrole et faire grimper les prix.

Selon certains experts, la prime de risque actuelle liée au conflit s’élèverait à près de 10 $ par baril, et une escalade majeure pourrait faire monter le prix du baril jusqu’à 100 $ si les infrastructures d’exportation étaient attaquées ou si la navigation dans le détroit d’Ormuz était perturbée.

En résumé, malgré la légère correction des prix vendredi, le marché reste tendu en raison du conflit au Moyen-Orient et de l’incertitude sur l’implication américaine, avec un potentiel de hausse significative en cas d’escalade.

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La croisade de l’Occident et d’Israël contre les Musulmans

20. Juni 2025 um 09:16

Ce que les Israéliens sont en train d’expérimenter dans la douleur et l’indignation depuis le début de leur attaque militaire contre l’Iran, il y a une semaine, c’est le principe de réciprocité qui régit pourtant habituellement les relations humaines, individuelles et collectives, et que leur dédain vis-à-vis de leurs voisins leur aurait peut-être fait oublier.

Jamila Ben Mustapha *

Le suprémacisme dont ils sont imbus les aurait-il ainsi poussés à l’erreur en leur faisant croire qu’ils allaient pouvoir, en attaquant l’Iran, réaliser leur habituelle victoire rapide et facile sur un pays musulman ?

Et voilà que ce peuple anciennement persécuté n’a aucun problème à devenir le peuple actuellement le plus persécuteur vis-à-vis de ses voisins et le plus méprisant à l’égard du droit international, élaboré pourtant par et pour les pays dits «civilisés».

Israël a le droit… d’attaquer !

Ses alliés, aveuglés par un soutien inconditionnel, en sont venus à inverser les choses et faire une confusion sémantique entre les notions pourtant nettement opposées  d’«attaque» et de «défense». Alors que c’est ce pays qui a clairement déclenché les hostilités contre l’Iran, voilà que le président français Emmanuel Macron lance la phrase -mantra : «Israël a le droit de se défendre»; pourtant, il est clair comme le jour que c’est lui qui est le pays agresseur.

Quant au président américain Donald Trump, il se demande tout haut et devant le monde entier s’il va ou non faire tuer l’ayatollah Ali Khamenei. Imaginons un instant le président d’un pays musulman exprimant son désir de faire exécuter un homme politique qu’il considère comme un ennemi. On le traiterait, pour le moins, de dictateur sous-développé et de personne peu civilisée. Pourtant, l’affirmation de Trump n’a suscité aucune indignation collective; et face à cet appel décomplexé au meurtre d’un responsable précis venant du chef d’un pays puissant, on peut légitimement se poser la question suivante, en ce début du XXIe siècle : «Où allons-nous ?»

Les contradictions de l’Occident prédateur

Quant à l’Occident, qui compte par ailleurs des personnalités sincèrement humanistes, on pourrait le définir de façon synthétique comme la contradiction vivante entre la valorisation qu’il fait de valeurs humaines dites universelles mais qu’il n’applique qu’à lui-même, et une attitude pratique prédatrice vis-à-vis du reste du monde et dont on évoquera rapidement les grands moments : l’éradication des Indiens pour leur prendre leurs terres en Amérique, l’esclavage des Noirs auquel nous, Arabes, avons aussi participé, et la colonisation de vastes régions dont le dernier acte a été la création, aux dépens de voisins forcément hostiles, d’un Etat – Israël – qui le représente au Moyen-Orient, pour se faire pardonner les crimes  du régime allemand nazi vis-à-vis des juifs.

C’est ainsi que les peuples qui paient leur faute à leur place ne sont ni les Allemands, ni les Européens de façon générale, mais ceux des pays musulmans qui n’avaient rien à voir avec les crimes du régime hitlérien.

* Ecrivaine.

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Iran : Trump se donne deux semaines pour décider entre diplomatie et intervention

Donald Trump prendra une décision d’intervenir ou non dans la campagne militaire sioniste contre l’Iran au cours des deux prochaines semaines, a déclaré jeudi la Maison blanche.

Donald Trump a indiqué jeudi que les États‑Unis décideraient « dans les deux prochaines semaines » s’ils devaient s’engager militairement aux côtés d’Israël dans le conflit contre l’Iran.

Cette annonce a été faite par sa porte-parole, Karoline Leavitt, lors d’un point presse à la Maison‑Blanche. Elle a lu un message du président américain déclarant : « Etant donné qu’il existe une forte probabilité que des négociations aient lieu ou non avec l’Iran dans un proche avenir, je prendrai ma décision d’y aller ou non dans les deux prochaines semaines. »

Leavitt a précisé que Trump était « toujours prêt à saisir toute opportunité diplomatique », tout en avertissant qu’il n’hésiterait pas à recourir à la force si nécessaire. Selon elle, toute issue potentielle doit obligatoirement inclure l’arrêt de l’enrichissement d’uranium par l’Iran et le démantèlement de son programme nucléaire

Des raids aériens israéliens ont déjà frappé des sites iraniens liés au nucléaire, entraînant des ripostes de l’Iran, notamment des missiles et drones. Cette semaine marque la septième journée consécutive d’escalade, avec des interpellations internationales pour un cessez-le-feu.

Le plan américain est en pleine élaboration : Trump aurait validé certains scénarios d’attaque, mais attend les résultats des discussions diplomatiques. Selon Reuters, Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump, a entretenu plusieurs échanges téléphoniques avec le ministre iranien Abbas Araghchi depuis le début des frappes israéliennes.

De plus, les ministres des Affaires étrangères d’Europe, dont la France, l’Allemagne, et le Royaume-Uni, ainsi que le représentant de la diplomatie de l’UE, se préparent à rencontrer Araghchi à Genève ce vendredi dans un effort de relance des négociations.

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L’islam progresse et va devenir la première religion mondiale

19. Juni 2025 um 07:47

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump, Narendra Modi ou encore Benjamin Netanyahu : l’islam progresse et va devenir la première religion du monde dans quelques années et ils n’y pourront rien. La démographie en a décidé ainsi. Les islamophobes peuvent continuer à hurler au loup, ça ne changera rien. Une étude intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ passe au peigne fin les dynamiques et les tendances religieuses. 

Imed Bahri

Une enquête d’Angie Orellana Hernandez publiée par le Washington Post consacrée aux religions dans le monde indique que même si le christianisme est la première religion du monde en 2020, sa croissance n’a pas suivi celle de la population mondiale. Pour sa part, l’islam est considéré comme l’une des religions connaissant la croissance la plus rapide au monde. 

Le WP cite une enquête menée par le Pew Research Center qui révèle que le nombre de musulmans a augmenté au cours de la dernière décennie, entre 2010 et 2020, plus que toutes les autres religions réunies.

Les musulmans font plus d’enfants

L’étude publiée par le centre intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ attribue la croissance de l’islam à la croissance démographique et estime que l’évolution de la population musulmane mondiale n’a quasiment aucun lien avec la conversion ou l’abandon de l’islam. L’étude souligne que les musulmans font plus d’enfants et sont en moyenne plus jeunes que les adeptes de toute autre grande religion. 

L’étude ajoute: «Sur la base des données de la période 2015-2020, nous estimons qu’une femme musulmane aura en moyenne 2,9 enfants au cours de sa vie contre 2,2 enfants par femme non musulmane».

L’étude, qui examine l’évolution de la composition religieuse mondiale entre 2010 et 2020 conclut que bien que le christianisme demeure la religion la plus répandue de par le monde, avec 2,3 milliards de fidèles, l’écart entre les adeptes de l’islam et ceux du christianisme continue de se réduire. Selon l’étude, le nombre de chrétiens dans le monde a diminué d’environ 1,8% depuis 2010.

L’augmentation de la population musulmane mondiale s’est principalement concentrée dans les pays à majorité musulmane. L’islam a connu la plus forte croissance par rapport aux autres religions au Kazakhstan, au Bénin et au Liban tandis que le pourcentage de musulmans a diminué à Oman et en Tanzanie.

Le pourcentage de personnes sans appartenance religieuse a également fortement augmenté aux États-Unis, augmentant de 97% depuis 2010. La majorité des personnes sans appartenance religieuse vivent en Chine où 1,3 milliard de personnes n’ont aucune appartenance religieuse.

Le christianisme recule de 5% dans 40 pays

L’analyse de Pew révèle que les chrétiens constituent toujours une majorité dans 60% des pays et territoires étudiés. Cependant, le christianisme a reculé d’au moins 5% dans 40 pays tandis qu’il a connu une hausse significative dans un seul. Pew attribue une partie de ce déclin à l’abandon du christianisme, mesurant le nombre d’adultes ayant changé de religion pour une autre que celle de leur enfance.

Entre 2010 et 2020, pour chaque adulte converti au christianisme, trois l’ont quitté. Pour les personnes sans appartenance religieuse, c’est l’inverse: pour chaque adulte qui a cessé d’être sans appartenance religieuse, trois autres sont devenus sans appartenance religieuse.

Le bouddhisme et l’hindouisme ont également vu plus d’adultes quitter leur religion que d’adultes y adhérer.

L’islam est la seule religion où le nombre d’adultes adhérant à la religion est supérieur à celui des adultes qui la quittent.

L’islam est la deuxième religion au monde avec deux milliards de fidèles soit près d’un quart de la population mondiale. Le nombre de ses adeptes a augmenté d’environ 350 millions depuis 2010 soit trois fois plus que celui du christianisme et plus que toutes les autres religions réunies.

On compte également près de deux milliards de personnes sans appartenance religieuse soit une augmentation de 270 millions depuis 2010. Elles constituent le seul groupe, hormis l’islam, dont la part de la population mondiale progresse par rapport aux autres religions.

L’hindouisme, troisième religion au monde, avec 1,2 milliard de fidèles, a augmenté de 126 millions. Cependant, sa proportion est restée inchangée. Le nombre de fidèles d’autres confessions, comme le sikhisme et le bahaïsme, a également augmenté pour atteindre environ 200 millions soit 2,2% de la population mondiale.

La proportion des juifs est de 0,2% de la population mondiale

Le nombre d’adeptes du judaïsme a augmenté d’environ un million mais la proportion des juifs est restée à environ 0,2% de la population mondiale.

Le bouddhisme est la seule grande religion dont le nombre d’adeptes a diminué en une décennie de 18,6 millions. Leur proportion est passée d’environ 5% à 4% de la population mondiale.

«Il est remarquable que ce changement radical se soit produit en seulement dix ans», a déclaré Conrad Hackett du Pew Center, auteur principal de l’étude. Il a ajouté: «Durant cette période, les nombres de musulmans et de chrétiens ont convergé. La croissance des musulmans a été plus rapide que celle de toute autre grande religion. Parmi les jeunes, pour chaque personne dans le monde qui se convertit au christianisme, trois ont été élevés dans la foi chrétienne avant de l’abandonner».

Selon l’étude, la plus grande proportion de chrétiens –environ 31%– se trouve en Afrique subsaharienne. Auparavant, l’Europe abritait le plus grand nombre de chrétiens au monde. Hackett déclare : «Cela résulte de taux de fécondité élevés, d’une population jeune et d’une croissance rapide en Afrique subsaharienne, combinés au vieillissement, à la baisse des taux de fécondité et à la désunion religieuse en Europe».

Augmentation des personnes se déclarant non religieuses

L’auteur indique par ailleurs que les chercheurs avaient précédemment prédit une diminution de la population sans appartenance religieuse en raison du vieillissement et de la diminution du nombre d’enfants. Cependant, il expliqué que l’abandon de la religion, en particulier du christianisme, a entraîné une augmentation du nombre de personnes se déclarant non religieuses.

«On entend parfois des rumeurs de renouveau religieux et la religion peut certainement se développer dans certaines régions mais dans cette étude minutieuse que nous avons menée sur une période de dix ans, la tendance générale est à l’abandon de la religion dans de nombreux endroits», constate Hackett.

En se basant sur les tendances de conversion religieuse et les différences d’âge et de fécondité, Hackett estime que la tendance à la convergence entre chrétiens et musulmans se poursuit, l’islam devant devenir la première religion du monde dans les années à venir. Il indique que la prochaine étape du travail du Pew Center consistera à réaliser des projections démographiques pour fournir de nouvelles estimations du moment exact où les deux religions vont converger.

Lire l’étude de Pew en anglais

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Israël-Iran │Les Etats-Unis vont-ils être acculés à s’engager dans la guerre ?

17. Juni 2025 um 10:48

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique. (Ph. Explosion lors d’une attaque de missiles iraniens à Tel Aviv, le 13 juin 2025).

Elyes Kasri *

La pluie de missiles iraniens sur Tel Aviv, Haïfa et d’autres sites économiques et militaires israéliens constitue une première dans l’histoire moderne du Moyen Orient et suscite une grande excitation chez ceux qui ont été longtemps exaspérés par l’impunité dont a longtemps bénéficié Israël avec sa politique devenue ouvertement raciste, génocidaire et au-dessus de tout droit international et de toute morale humaine.

Il faut toutefois se rendre à l’évidence que, depuis le coup fatal du 13 juin 2025 qui a vu Israël décapiter le système de défense anti-aérienne et le commandement militaire iranien, en plus de l’élite des scientifiques nucléaires, toute riposte iranienne aux provocations israéliennes ne fait que renforcer la main du criminel de guerre Benjamin Netanyahu dans le plus important aspect de ce conflit qu’est l’engagement direct des Etats-Unis d’Amérique dans un conflit ouvert avec l’Iran.

Un conflit aux conséquences imprévisibles

Si plusieurs présidents américains ont résisté à cette manœuvre israélienne, Donald Trump, avec son credo «America First» et sa promesse de ne pas engager les Etats-Unis dans une guerre extérieure, semblait être le plus réfractaire à toute implication ouverte dans un conflit aux conséquences imprévisibles.

Toutefois, le diabolique Netanyahu semble, avec l’aide d’un régime iranien en désarroi et aux prises à de sérieuses remises en question internes, sur le point de forcer la main à Trump et créer une atmosphère de menace existentielle à l’Etat juif pour justifier une intervention américaine et même de l’Otan. Les pays membres de l’Alliance Atlantique seraient trop contents de voir la présidence américaine renoncer à sa tentation isolationniste pacifiste avec ses implications sur le théâtre européen et russo-ukrainien.

En conclusion, l’Iran a perdu une grande bataille le 13 juin et risque, avec ses tirs de missiles dont la valeur stratégique est inversement proportionnelle à leur effet psychologique immédiat, de perdre la guerre non seulement en étant obligé de renoncer définitivement à son ambition nucléaire mais en tombant dans une phase d’instabilité politique et un processus séparatiste qui pourrait aboutir à l’éclatement de l’Iran moderne en plusieurs provinces autonomes ou carrément des Etats ethniques indépendants.

Donald Trump dans l’expectative

En gagnant certains aspects de la guerre d’image, l’Iran a perdu l’initiative militaire et diplomatique et joue dorénavant dans un carré qui lui est tracé par Netanyahu et les pays de l’Otan désireux d’affaiblir le président américain Trump en le forçant à renoncer à son refus de s’engager dans des guerres extérieures et à être rejeté par son électorat Maga (Make America Great Again) pour le faire revenir à de meilleurs sentiments bellicistes et militaristes.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique.

* Ancien ambassadeur.

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Le démantèlement de l’Axe de la résistance a balisé la voie à la guerre d’Israël contre l’Iran

17. Juni 2025 um 10:07

La Ceinture du feu composée par les groupes armés et financés par l’Iran dans divers pays du Moyen-Orient et théorisée par l’ancien chef du Corps des Gardiens de la révolution Qassem Soleimani avait pour vocation de protéger la République islamique de toute attaque israélienne. Si l’État hébreu frappait l’Iran, il subirait les foudres de cette Ceinture du feu. Aujourd’hui, celle-ci n’existe plus, les Israéliens l’ont démantelée maillon par maillon et attaquent désormais l’Iran et le cœur de Téhéran. (Ph. Immeuble à Téhéran détruit par des raids aériens israéliens, le 13 juin 2025).

Imed Bahri

Dans une analyse publiée par le Guardian, Jason Burke est revenu sur la méthode du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a systématiquement et avec succès affaibli ses ennemis régionaux pour enfin se concentrer sur le régime iranien qu’il veut faire tomber. 

Burke indique que l’offensive israélienne contre l’Iran est le dernier maillon d’une série d’événements déclenchés suite à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. Tous ces événements ont successivement affaibli Téhéran et, militairement du moins, renforcé Israël et s’ils n’avaient pas eu lieu, il est difficile d’imaginer comment la nouvelle offensive lancée directement contre l’Iran vendredi aurait été possible.

Au commencement, la guerre contre le Hamas

Il y eut d’abord l’offensive israélienne à Gaza, qui a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens en quelques semaines et a suffisamment affaibli militairement le Hamas pour qu’il ne représente plus une menace significative pour les Israéliens.

Le Hamas faisant partie de ce qu’on appelle l’Axe de la Résistance, une coalition d’organisations similaires à travers le Moyen-Orient, rassemblée par Téhéran au cours de la dernière décennie pour projeter sa puissance dans la région et dissuader Israël de frapper son programme nucléaire iranien, cette offensive a eu des implications régionales majeures.

En avril dernier, Israël a bombardé e consulat de la République islamique d’Iran à Damas tuant sept personnes dont des hauts gradés du corps des Gardiens de la révolution. En réponse, l’Iran a attaqué Israël directement pour la première fois, lançant une salve inefficace de missiles et de drones. Le conflit entre l’Iran et Israël, longtemps mené par des intermédiaires, des assassinats et des frappes hors du territoire israélien, s’était alors ouvert au grand jour.

La déroute du Hezbollah libanais

À l’automne, le Hamas étant affaibli, Israël pouvait se retourner contre le Hezbollah, le groupe basé au Liban et soutenu par l’Iran, de loin le plus puissant des membres de l’Axe de la résistance.

En septembre, Israël a éliminé l’ensemble des dirigeants du Hezbollah ainsi que la majeure partie de son redoutable arsenal de missiles et a envahi le cœur de son territoire, le sud du Liban, sans rencontrer de résistance significative. Même les partisans du Hezbollah ont reconnu avoir subi une défaite cuisante.

L’Iran a de nouveau lancé une offensive aérienne inefficace contre Israël qui a riposté par des frappes aériennes qui ont anéanti une grande partie de son système de défense aérienne ouvrant ainsi la voie à l’attaque plus vaste de vendredi.

La chute de la dynastie Assad

De même, la faiblesse soudaine du Hezbollah a empêché l’Iran de défendre le régime Al-Assad en Syrie, son autre allié crucial, lorsque les rebelles ont lancé une offensive.

La chute d’Assad en décembre a mis fin à des décennies de relations étroites entre Téhéran et Damas. Cela a encore affaibli l’Axe de la résistance déjà en déclin, exposé les mandataires iraniens en Syrie et permis aux avions de chasse israéliens d’atteindre plus facilement des cibles vulnérables en Iran.

Les milices soutenues par l’Iran en Syrie et en Irak étant convaincues que transformer les menaces rhétoriques d’attaquer Israël en actes était une mauvaise idée, les Houthis au Yémen sont restés le seul membre de l’Axe de la résistance encore engagé dans les hostilités avec Israël. Ils ont certes harcelé les navires en mer Rouge mais les missiles balistiques qu’ils ont lancés sur Tel-Aviv ne pouvaient causer aucun dommage stratégique significatif.

Une fenêtre d’opportunité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, désireux d’exploiter ce qui pourrait être une fenêtre d’opportunité, a commencé à préparer l’offensive majeure qu’il espérait lancer depuis longtemps.

Le président américain Donald Trump n’a accordé que 60 jours aux négociations avec Téhéran pour parvenir à un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Ce délai a expiré la semaine dernière. Vendredi, Netanyahu a déclaré aux Iraniens qu’il espérait que la poursuite de l’opération militaire israélienne en Iran ouvrirait la voie à leur liberté, autrement dit à la chute du régime des mollahs. 

Même si Israël ne cherche pas à remonter le temps jusqu’à des années antérieures à la révolution iranienne de 1979, époque à laquelle le pays était un proche allié d’Israël et des États-Unis, la nature des cibles choisies par les stratèges israéliens pourrait avoir pour effet de démanteler le régime au pouvoir depuis cet événement sismique. Cela s’explique en partie par le rôle central que joue encore en Iran une génération d’hommes ayant débuté leur carrière au lendemain de la chute du Shah voire avant.

L’Iran seul face à son destin

Les premières victimes de vendredi comprenaient de nombreux officiers supérieurs parmi les premières recrues du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), fondé en 1980 pour protéger le nouveau pouvoir puis devenu le cœur idéologique et militant du projet révolutionnaire. Plusieurs d’entre eux étaient également des vétérans de la guerre Iran-Irak, qui a duré de 1980 à 1988 et que de nombreux historiens considèrent comme le creuset où le régime actuel s’est forgé.

Au moins un des scientifiques nucléaires tués lors de la première vague de frappes était également un vétéran du CGRI. Également, Ali Shamkhani, un proche collaborateur du Guide de la Révolution Ali Khameneï visé, avait été un militant islamiste clandestin dans les années 1970 avant d’occuper une série de postes de plus en plus importants. Khameneï lui-même est arrivé au pouvoir en tant que successeur de l’ayatollah Khomeini en 1989 mais son parcours d’activiste islamiste a débuté à la fin des années 1960.

Il est extrêmement improbable qu’une fois la guerre terminée, l’Iran revienne à une position pro-israélienne ou pro-américaine. En revanche, il semble très probable que le pouvoir des hommes qui ont d’abord renversé le chah puis dirigé le régime révolutionnaire au cours des décennies suivantes soit gravement, voire fatalement, affaibli. Et il est certain que la stratégie de l’Axe de la Résistance censé protéger l’Iran avec les groupes mandataires qui le composaient a échoué. Aujourd’hui, la République islamique fait face à son destin toute seule.

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Guerre Israël-Iran │ Le Moyen-Orient brûle et la loi du plus fort règne!

16. Juni 2025 um 07:58

Les États-Unis ont autrefois freiné Benjamin Netanyahu et l’ont empêché pendant quinze ans d’attaquer l’Iran. Avec Donald Trump, les choses ont changé. Et au-delà de la guerre actuelle au Moyen-Orient, c’est l’ordre international qui est bousculé et plus que jamais c’est la loi du plus fort qui prévaut. Plus aucun pays ne pourra être à l’abri de l’hégémonie des pays plus puissants que lui et cela donne lieu à un monde multicrises et très instable. (Des secouristes devant un bâtiment à Téhéran, l’une des quelque 100 cibles touchées par une frappe israélienne le 13 juin 2025. Ph. Meghdad Madadi/Tasnim News).

Imed Bahri

Une enquête de Steve Bloomfield paru dans The Observer indique que le général Amir Hajizadeh, commandant de l’armée de l’air au sein des Gardiens de la révolution, a tenu une réunion jeudi soir au quartier général du commandement ignorant les conseils d’éviter de se rassembler dans un même endroit. Lui et ses collègues pensaient que la menace d’une attaque israélienne n’allait pas se concrétiser. Ils avaient tort. Le bunker souterrain était l’un des 20 sites frappés par l’aviation israélienne en 15 minutes.

D’autres chefs militaires à l’instar de Hossein Salami, commandant des Gardiens de la révolution, ont été tués à leurs domiciles. Eux aussi avaient été avertis de se réfugier dans des maisons sûres, eux aussi ont ignoré l’avertissement

Des éminents dignitaires militaires iraniens et des chercheurs nucléaires ont été tués (14 à ce jour selon des sources israéliennes). Des radars et des systèmes de défense aérienne ont été détruits ainsi que des parties d’une installation d’enrichissement d’uranium.

Une guerre régionale

Ces attaques, qui ont déclenché une guerre régionale, révèlent les faiblesses du régime iranien, les capacités de renseignement d’Israël et la manière dont le Premier ministre israélien agit sans crainte de rendre des comptes ni de sanctions.

L’auteur ajoute que ces trois facteurs sont au cœur de la nouvelle guerre et soulignent l’instabilité des semaines à venir. Personne en dehors du régime iranien n’est conscient de la faiblesse de son guide suprême Ali Khameneï et de son gouvernement. Khameneï lui-même l’ignore peut-être. Un coup d’État, un effondrement ou un soulèvement sont autant de possibilités.

Les services de renseignement israéliens, critiqués au lendemain du 7 octobre 2023 pour leur incapacité à détecter les préparatifs de guerre du Hamas, avaient obtenu des résultats bien plus importants au cours de l’année écoulée depuis les attaques par bipeurs contre le Hezbollah et les assassinats de dirigeants du Hamas et du Hezbollah en Iran et au Liban jusqu’aux attaques de la semaine dernière. Non seulement Israël savait où se trouvaient les scientifiques et les hauts dirigeants nucléaires iraniens mais ils étaient également au courant des progrès du programme nucléaire du pays.

Bloomfield estime que le troisième facteur inquiète le plus: l’impunité. Quant à Netanyahu, il estime se battre pour préserver le peuple juif et empêcher ce qu’il appelle «un holocauste nucléaire». Alors que, ces quinze dernières années, les présidents américains successifs ont rejeté son idée d’une telle attaque contre l’Iran, Netanyahu ne ressent plus cette contrainte aujourd’hui.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane ont appelé samedi à la désescalade mais Israël n’a guère réagi, son ministre de la Défense avertissant que «Téhéran brûlera» si l’Iran continue de tirer des missiles.

L’Iran, de son côté, a averti les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France qu’il attaquerait leurs bases militaires et leurs navires s’ils aidaient Israël à intercepter des missiles et des drones iraniens. Le Premier ministre britannique a annoncé samedi soir l’envoi de nouveaux avions de la Royal Air Force dans la région «pour soutenir la sécurité régionale», faisant fi des avertissements iraniens et affichant ainsi clairement son soutien total à l’expansionnisme d’Israël, Etat belliqueux que la Grande-Bretagne (on l’oublie parfois) avait beaucoup aidé à implanter au Moyen-Orient comme un nid de guêpes au cœur de la région.

Bloomfield estime qu’à la lumière de l’attaque contre l’Iran, la pression internationale sur Israël pour qu’il assouplisse le blocus de Gaza s’est atténuée tandis qu’une conférence sur la création d’un État palestinien a été reportée.

Les germes des conflits futurs

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017, on craint un effondrement de l’ordre international fondé sur des règles en vigueur depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce sentiment s’est intensifié en février 2022 lorsque la Russie a envahi l’Ukraine et il est devenu plus difficile à ignorer avec le retour de Trump cette année. L’attaque de Netanyahu semble marquer le moment où il est désormais impossible de le nier.

«Nous vivons désormais dans un monde où les États puissants peuvent faire ce qu’ils veulent», a déclaré Bronwyn Maddox, directrice de Chatham House à Londres, avant d’ajouter: «Ce ne sont pas seulement les États qui déclenchent ces conflits, ils ne les arrêtent pas. Les conflits se poursuivent sans relâche».

Non seulement cela entraîne davantage de morts et de destructions aujourd’hui mais cela engendre également des problèmes pour l’avenir. «De nombreuses personnes voient leur vie brisée, cela sème les germes des conflits futurs», explique Maddox.

Peter Ricketts, ancien directeur au ministère britannique des Affaires étrangères et premier conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, considère que la période actuelle est la plus inquiétante depuis la Guerre froide. Selon lui, l’approche musclée des États-Unis, de la Russie et de la Chine dans les affaires internationales, conjuguée à la faiblesse des Nations Unies, est une combinaison inédite. Il ajoute: «Même pendant la Guerre froide, la situation était relativement stable entre les puissances et aujourd’hui, toutes les garanties sont tombées. La situation au Moyen-Orient échappe totalement à tout contrôle international».

Bloomfield estime qu’il existe une tendance à idéaliser la puissance américaine et la morale occidentale lorsqu’on évoque la période de la Guerre froide. Cela revient à ignorer son incapacité à intervenir au Rwanda et à empêcher le génocide, la décision des États-Unis et du Royaume-Uni d’envahir et d’occuper l’Irak sur la base de renseignements erronés et d’une idéologie aveugle et sa gestion désastreuse de la Syrie.

Il est clair cependant que l’utilisation de la puissance économique et diplomatique contre Israël et l’Iran a eu un effet. Non seulement elle a freiné pendant des années Netanyahu mais l’Iran était prêt à accepter un accord qui lui aurait permis de développer un programme nucléaire civil. Le précédent accord de Vienne signé en 2015 était certes imparfait, chaotique et fréquemment violé mais il a fonctionné.

Ricketts estime que les attaques actuelles renforceront à terme la détermination de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire. «À court terme, elles retarderont considérablement le programme mais à long terme, les Iraniens redoubleront d’efforts. Israël ne peut pas voler le savoir des ingénieurs iraniens», estime le diplomate britannique. 

Selon Maddox, la décision de Trump d’abandonner le traité iranien d’Obama, sous la pression de Netanyahu, a conduit au scénario qu’ils prétendaient tous deux vouloir éviter. Ils ont poussé l’Iran au bord de la bombe nucléaire et c’était évitable.

Un monde où tout est permis

Si la situation au Moyen-Orient est terrifiante, les conséquences de ces derniers jours se répercuteront également ailleurs dans le monde. La Russie a déjà clairement indiqué que les frontières internationales n’avaient aucune importance, et ses voisins membres de l’Otan –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– doutent que l’alliance leur vienne en aide si la Russie envoie des troupes pour occuper leurs territoires. Maddox affirme que la Chine ne tentera peut-être pas de prendre Taïwan par la force mais «cela peut rendre la vie de Taïwan très difficile» sans grande menace de réaction de la part de Trump.

«Les pays prennent les choses en main», déclare Ivo Daalder, ancien conseiller en politique étrangère de Bill Clinton et Barack Obama, avant d’ajouter: «La Corée du Nord pourrait décider que le moment est venu de s’emparer d’une partie de la Corée du Sud. Je ne suis pas tout à fait certain que les États-Unis interviendraient»

Dans les prochaines 24 heures, des avions transportant des dirigeants du «monde libre» atterriront en Alberta, au Canada, pour la 51e réunion du G7. Cette réunion des plus grandes puissances occidentales, quelques jours seulement après une guerre potentiellement catastrophique au Moyen-Orient, devrait être le signe que l’ordre mondial fondé sur des règles, aussi imparfait soit-il, peut encore tenir et freiner les activités militaires inconsidérées dans une région instable.

Toutefois, nous sommes désormais dans un monde nouveau. Les dirigeants s’exprimeront et pourraient publier une déclaration appelant au calme mais rien de ce qui se dira en Alberta ne devrait empêcher Israël et l’Iran d’intensifier le conflit. «Partout où l’on regarde, des puissances plus fortes tentent de dominer des voisins plus faibles. Nous sommes désormais dans un monde où tout est permis», affirme Ricketts.

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Iran – Israël : Une guerre pour enterrer la paix

14. Juni 2025 um 11:18

Ce n’est pas une opération militaire, c’est un sabotage diplomatique. En bombardant massivement des cibles iraniennes, y compris nucléaires, Israël a franchi un seuil historique. Pour la première fois, Tel-Aviv frappe de manière ouverte et systématique le territoire iranien, déclenchant un conflit d’ampleur.

Mais derrière la puissance de feu, c’est une stratégie politique cynique qui se dessine : empêcher tout retour à la négociation entre l’Iran et les États-Unis sur le nucléaire iranien, et torpiller toute initiative en faveur de la reconnaissance de la Palestine.

Ce double coup de force s’inscrit dans un timing savamment orchestré. Alors que des négociations étaient en cours à Oman entre Téhéran et Washington sur le dossier nucléaire, Benyamin Netanyahou a choisi de tout faire exploser – au sens propre comme au figuré. Une paix possible est une menace pour un Premier ministre affaibli sur le plan intérieur, qui n’a de cesse d’agiter l’épouvantail iranien pour cimenter sa coalition et détourner l’attention.

Autre victime collatérale : la diplomatie française. Emmanuel Macron devait, à New York, porter une déclaration forte à l’ONU en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Cette conférence, hautement symbolique, est désormais reportée sine die. Netanyahou, fidèle à son habileté tactique, sait que la guerre est souvent le meilleur moyen de geler les processus diplomatiques qui ne lui sont pas favorables.

La manœuvre rappelle une pièce de théâtre mal jouée mais terriblement efficace. Donald Trump, tout en se présentant en adversaire du chaos, a préparé le terrain durant son mandat en torpillant l’accord sur le nucléaire iranien. Aujourd’hui, son double politique, Netanyahou, s’assure que ce dossier ne ressuscite. Ce duo de « bateleurs », faussement opposés, avance main dans la main dans un jeu dangereux.

Car la paix, la vraie, celle qui exige compromis et courage, ne résiste pas longtemps face à la logique du fait accompli. En provoquant l’Iran, Israël joue avec le feu dans une région déjà à vif. La réponse de Téhéran est venue rapidement, avec des salves de missiles et de drones. Et demain ? Une guerre régionale ? Une déstabilisation globale ? Une nouvelle vague de haine ?

Dans ce poker menteur, il est plus que temps que les puissances internationales cessent d’être les figurants d’un scénario écrit à Tel-Aviv et à Washington. Car si l’on ne fait rien, ce ne sont pas seulement les négociations qui seront enterrées, mais l’idée même de paix.

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Trump met en garde l’Iran : « Il faut conclure un accord avant qu’il ne reste plus rien »

Alors que les frappes israéliennes contre l’Iran provoquent une flambée des tensions au Moyen-Orient, Donald Trump appelle Téhéran à conclure rapidement un accord diplomatique. L’ex-président américain avertit que sans compromis, les prochaines attaques seront « encore plus brutales », et que l’Iran pourrait être détruit.

Dans un message publié ce vendredi 13 juin sur sa plateforme Truth Social, le président américain Donald Trump a lancé un avertissement ferme à l’Iran, au moment où les frappes israéliennes visant des sites militaires et nucléaires iraniens se poursuivent. Il estime qu’un accord diplomatique est encore possible, mais que le temps presse.

    « L’Iran doit conclure un accord avant qu’il ne reste plus rien », a écrit Trump, ajoutant que les prochaines attaques israéliennes pourraient être « encore plus brutales ».

Le dirigeant républicain affirme avoir donné « chance après chance » à Téhéran pour renégocier un accord sur le nucléaire, et accuse les dirigeants iraniens d’avoir ignoré ces opportunités. Il a salué la puissance de feu d’Israël, soulignant que l’État hébreu dispose « d’armes létales fabriquées aux États-Unis » et « sait s’en servir ».

Tout en dénonçant les « nombreuses pertes humaines et destructions » déjà causées, Trump assure qu’il est encore temps d’« arrêter ce massacre », avant que l’Iran ne subisse des dégâts irréversibles.

Frappes massives et riposte iranienne

L’opération israélienne, baptisée Operation Rising Lion, aurait ciblé plus de cent installations stratégiques en Iran, notamment les sites nucléaires de Natanz et d’Ispahan. Les médias internationaux rapportent des frappes aériennes massives et l’élimination de plusieurs hauts responsables des Gardiens de la Révolution, dont les généraux Hossein Salami et Mohammad Bagheri.

En réaction, Téhéran a lancé une centaine de drones armés en direction du territoire israélien, provoquant une alerte régionale et la fermeture de plusieurs espaces aériens au Moyen-Orient.

Washington en retrait, mais attentif

Selon l’agence Reuters, l’administration Trump aurait signifié à Israël qu’aucune assistance militaire offensive ne serait fournie pour ces opérations, tout en maintenant un appui en matière de renseignement et de défense, notamment en cas de représailles iraniennes.

Donald Trump a insisté sur le fait que les États-Unis n’étaient pas impliqués dans l’offensive israélienne, tout en profitant de la situation pour renouveler son appel à une résolution diplomatique. En février dernier, il avait réactivé sa stratégie de « pression maximale » contre l’Iran, combinant sanctions économiques renforcées et menaces militaires.

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