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Projet de «Coran européen» │ L’entrisme musulman remonte au Moyen Âge

30. Juni 2025 um 09:38

De la lecture d’Averroès par Thomas d’Aquin aux subventions européennes du XXIe siècle pour les études coraniques, l’infiltration islamo-philosophique poursuit son œuvre dans les marges du savoir occidental.

Sadok Chikhaoui *

Une panique ancienne s’est saisie de la maison fasciste. Il y a quelques mois, une tempête s’est levée dans un verre d’eau bureaucratique quand des agitateurs de l’extrême-droite surent que l’Union européenne finance un programme de recherche sur le Coran en Europe**. Aussitôt, les réactions outrées ont fusé : «influence des Frères musulmans», «offensive théocratique», «réécriture de notre histoire».

Pourtant, ce que certains feignent de découvrir aujourd’hui était déjà à l’œuvre au XIIIe siècle.

L’Université de Paris, alors haut lieu du savoir chrétien, abritait en son sein les premières manifestations de cette prétendue infiltration. Saint Thomas d’Aquin, en traduisant Averroès, ouvrait déjà les portes de l’Occident à ce qui serait plus tard dénoncé comme l’entrisme islamique.
Quand le docteur angélique découvre la pensée d’Ibn Rushd à travers les traductions venues d’Espagne, il ne se doute pas qu’au XXIe siècle, son goût pour la logique aristotélicienne arabe lui vaudrait d’être soupçonné de «salafisme soft» par certains chroniqueurs du matin. Sa ‘‘Somme théologique’’, en intégrant des fragments de pensée islamique, aurait pu figurer, aujourd’hui, dans le viseur de ceux qui traquent l’ennemi de l’intérieur.

Averroès, Avicenne, Al-Fārābī : Frères musulmans avant la lettre ?

À en croire certaines lectures contemporaines — particulièrement celles d’un prof de sport converti en chroniqueur omniscient — les grands philosophes arabes seraient en réalité des agents dormants de l’islam politique. Leur crime ? Avoir transmis les textes grecs à l’Europe, et osé penser Dieu en des termes universels.

Déjà en 2008, Sylvain Gouguenheim opérait un tournant révisionniste en publiant ‘‘Aristote au Mont-Saint-Michel’’. Cet ouvrage emblématique d’une tendance idéologiquement orientée cherchait à redessiner l’histoire pour affirmer une pureté fantasmée de la civilisation occidentale. Gouguenheim y minimisait — voire niait — le rôle fondamental joué par les penseurs arabes et musulmans dans la transmission du savoir grec à l’Europe médiévale.

Sa thèse, largement contestée par les historiens des sciences et de la philosophie, s’inscrivait dans un courant néo-conservateur, plus politique qu’académique. Le fait que cet auteur ait ensuite conseillé un candidat d’extrême droite comme Éric Zemmour montre à quel point certains travaux, sous couvert d’érudition, peuvent nourrir une rhétorique identitaire, excluante, et dangereusement révisionniste.

On oublie commodément que sans ces penseurs — Avicenne, Al-Fārābī, Averroès — l’édifice même de la scolastique se serait probablement effondré dans un vide théologique. On oublie aussi que les manuscrits de Tolède, de Palerme, de Cordoue sont les véritables ancêtres de la mémoire européenne.

De la «science juive» à la philosophie islamique : l’angoisse de l’origine

L’analogie est frappante : ce que les nazis dénonçaient comme «science juive» — dans la psychanalyse, la théorie de la relativité ou la phénoménologie —, certains détracteurs de l’islam l’appliquent aujourd’hui à la philosophie arabo-musulmane.
C’est toujours la même peur : que l’origine du savoir ne soit pas purement européenne; que la rationalité ait transité par d’autres langues, d’autres visages, d’autres lieux. Que la pensée ait traversé l’islam sans s’y abîmer, mais au contraire s’y être élevée.
Pour certains cercles crispés sur une identité close, cette généalogie hétérogène est insupportable.

Le débat contemporain sur l’islam, comme naguère sur Freud ou Einstein, est mené par des figures qui ne lisent pas mais qui s’expriment. Wikipedia tient lieu de référence ; un petit «Que sais-je ?» devient certificat de spécialisation; et l’absence de lecture devient, pour un public désarmé culturellement, gage de clarté.

L’Europe, en reniant ses propres filiations intellectuelles, se condamne à l’amnésie et à la stérilité. Refuser la pluralité des sources, c’est se priver de la possibilité de comprendre son histoire — et d’échapper aux fantasmes qui l’empoisonnent.

La philosophie est cet entrisme qui ne dit pas son nom. Elle vient toujours d’ailleurs, par un biais, un écho, un exil.

* Enseignant.

** Il s’agit d’un projet visant à étudier l’influence du Coran en Europe du Moyen Age au XIXᵉ siècle, qui a été la cible d’attaques au motif qu’il serait un relais d’influence pour les Frères musulmans. « Des accusations qui paraissent déconnectées de la réalité de la production de ce programme de haut niveau », écrit notamment Le Monde.

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Zohran Mamdani, le candidat démocrate à la mairie de New York qui agace les sionistes

26. Juni 2025 um 07:51

À seulement 33 ans, Zohran Mamdani sera le candidat démocrate à la mairie de New York. Candidat de l’aile gauche du Parti démocrate, il a remporté mardi la primaire de son parti face au favori Andrew Cuomo qui a été procureur général puis gouverneur pendant dix ans de l’État de New York. Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère et la promesse de taxer les hauts revenus, ses thèmes de prédilection, cependant la candidature de ce musulman d’origine ougandaise et fervent soutien de Gaza agace le puissant lobby sioniste qui considère New York comme sa chasse gardée. 

Imed Bahri

Dans le Washington Post, Maeve Reston s’interroge sur ce nouveau venu sur la scène politique qui a bouleversé la dernière étape de la campagne des primaires démocrates pour la mairie de New York, en amassant une immense base de fans sur les réseaux sociaux. Il y a encore quelques mois, il était encore inconnu du grand public.

Le journal américain identifie ce nouveau venu comme étant le député de l’État de New York représentant le 36e district qui englobe Astoria et Long Island dans le Queens, démocrate de tendance socialiste et expliquant qu’il a attiré un grand nombre de jeunes électeurs en défendant des politiques de gauche.

Une surprise majeure

Mamdani était en tête de la course après le dépouillement du premier tour mardi et est désormais prêt à créer une surprise majeure face à l’ancien gouverneur Andrew Cuomo, 67 ans, qui a concédé sa défaite.

Bien que les résultats définitifs ne soient annoncés que la semaine prochaine, Mamdani qui pourra être le premier maire musulman de la ville, a reçu les éloges de ses partisans et bénéficie du soutien du sénateur indépendant Bernie Sanders et de la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez.

Mamdani a un programme axé sur la réduction des prix, qui, selon lui, «écrasent les travailleurs». Il a réclamé un gel des loyers pour les locataires établis, la gratuité des transports en commun, des services de garde d’enfants publics pour les moins de six ans et la création d’épiceries municipales qui achètent et vendent à prix de gros.

Le démocrate, qui prône une augmentation du salaire minimum à 30 dollars de l’heure d’ici 2030, affirme qu’il financera ses projets en augmentant le taux d’imposition des sociétés à 11,5% et en imposant un impôt forfaitaire de 2% aux New-Yorkais gagnant plus d’un million de dollars par an.

Le journal indique que l’ascension soudaine de Mamdani a été en partie alimentée par une campagne agressive sur les réseaux sociaux qui lui a permis de toucher de nombreux électeurs de la ville qui ne s’intéressaient pas à la politique. Il a expliqué ses idées dans de courtes vidéos, critiquant vivement l’influence de l’argent en politique et soulignant comment il a financé sa campagne grâce à de petits donateurs.

Mamdani est un grand critique des attaques israéliennes sur la bande de Gaza. Selon le WP, il a suscité la controverse en refusant de condamner le slogan «mondialiser l’Intifada», perçu par certains Juifs comme une incitation à la violence tandis que de nombreux Palestiniens y voient une adhésion à leur lutte pour leur patrie.

Élu à l’Assemblée de l’État de New York en 2020, Mamdani a bénéficié du soutien d’Osaka-Cortez et de Sanders, deux démocrates socialistes bénéficiant d’une large audience nationale et d’influents collecteurs de fonds.

En effet, Our Revolution, une organisation politique lancée par Sanders en 2016, a annoncé avoir mobilisé ses membres dans les cinq districts de New York et envoyé plus de 60 000 courriels et SMS exhortant les électeurs à se rendre aux urnes en faveur de Mamdani.

Un musulman soutenant Gaza

Mamdani est né à Kampala en Ouganda et a émigré à New York à l’âge de sept ans. Il a obtenu la nationalité américaine en 2018 et travaillé comme consultant en logement pour un programme d’aide aux propriétaires de couleur à faibles revenus. Cela l’avait incité à se lancer en politique et à se faire élire pour représenter le Queens.

Ce profil de musulman soutenant Gaza a déjà attiré les foudres du lobby sioniste qui considère la métropole américaine comme sa chasse gardée et qui a déjà accusé Mamdani d’antisémitisme. Dans une tribune publiée dans le journal israélien Haaretz, Abe Silberstein, chercheur en études et histoire hébraïques et juives à l’Université de New York, estime que même s’il n’existe aucune preuve pour étayer ces accusations, elles découlent en fait de véritables inquiétudes quant au déclin du soutien inconditionnel à Israël au sein du Parti démocrate. 

L’auteur indique que Mamdani a exprimé ouvertement et clairement ses opinions sur le conflit israélo-palestinien. Il affirme le droit d’Israël à exister mais insiste sur l’égalité des droits pour les Palestiniens. Silberstein, ajoute dans son article que Mamdani a déjà soutenu le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël et qualifié la guerre que mène Israël à Gaza de génocide.

Mamdani a également parrainé un projet de loi visant à révoquer le statut d’organisme de bienfaisance des organisations qui soutiennent les colonies israéliennes. Malgré ces opinions, il a condamné l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 et a toujours insisté sur son engagement à protéger toutes les communautés y compris la communauté juive qui compte un million de membres à New York.

Cependant, tout cela n’a pas aidé le jeune homme face à la campagne diffamatoire du lobby pro-israélien qui continue de le dépeindre comme antisémite en utilisant des tactiques malsaines comme la déformation de ses déclarations.

Maintenant qu’il a remporté la primaire et que ses chances de devenir maire de New York se sont accrues, les attaques vont se renforcer et il faudra avoir le cuir épais et être résilient pour y faire face. De plus, un autre protagoniste politique de premier plan peut en faire sa cible favorite en l’occurrence le président Donald Trump qui aura du mal à supporter que sa ville d’origine, New York, ait un maire issu de l’aile gauche du Parti démocrate. La bataille s’annonce rude. 

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