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Edito | Tunisie – Palestine : Le jour où la solidarité a glissé sur la pelouse …

09. Dezember 2025 um 08:06

Le match nul entre la Palestine et la Syrie, synonyme de qualification pour les quarts de finale et d’élimination de la Tunisie, aurait pu n’être qu’un épisode sportif parmi d’autres. Mais la rencontre a ouvert une brèche où se sont engouffrées frustrations, colère et accusations de manque de fair-play. Sur les réseaux sociaux tunisiens, la tempête n’a pas tardé. Les critiques, parfois virulentes, ont visé la posture de la sélection palestinienne, accusée d’avoir manqué de loyauté envers un pays dont la solidarité politique avec Gaza ne fait pourtant aucun doute.

Ce décalage entre diplomatie et football n’est pas nouveau : le terrain n’est jamais totalement étanche. Pourtant, l’émotion suscitée par ce match souligne à quel point le football, surtout en contexte régional et identitaire, peut devenir un réceptacle où se déversent espoirs, déceptions et visions du monde.

Il faut le dire clairement : le sport n’est pas redevable des positions politiques d’un pays. Une équipe nationale, quelle qu’elle soit, joue d’abord pour elle-même, pour un classement, pour un passage au tour suivant. Attendre d’un joueur qu’il traduise sur le terrain la gratitude due à une nation amie, c’est projeter sur le football une charge symbolique qu’il n’a jamais prétendu porter. La Palestine n’a pas trahi la Tunisie. Elle a joué un match de compétition internationale, avec ses propres impératifs.

Cela ne signifie pas que tout est parfait ou que les interrogations sur le déroulement de la rencontre n’ont pas lieu d’être. Le fair-play, lorsqu’il est mis en cause, mérite toujours débat. Mais réduire cette affaire à un affront politique, à un manque de reconnaissance ou à une ingratitude, c’est franchir une ligne dangereuse. Parce qu’alors, ce ne sont plus onze joueurs qui courent derrière un ballon, mais des représentations identitaires qui s’affrontent.

Un résultat sportif avant tout

Cette affaire révèle surtout une autre réalité : la Tunisie traverse une période où le football reste l’un des rares exutoires collectifs. La défaite ou l’élimination devient un miroir grossissant de nos frustrations. Le recours immédiat à l’interprétation politique est le symptôme d’une crispation plus profonde.

Rappelons que le soutien tunisien à Gaza n’est ni conditionnel ni tributaire d’un résultat sportif. Il s’agit d’un choix de valeurs, d’un positionnement historique et d’un devoir humanitaire. Le football, lui, répond à une logique de compétition, pas à celle des relations internationales.

Il serait donc salutaire de dissocier les deux. De ne pas demander au sport d’endosser la diplomatie, ni à la diplomatie de se mesurer en buts. Car lorsque le ballon devient un instrument politique, tout le monde perd : les joueurs, les supporters et, au-delà, l’idée même du sport comme espace où, malgré les tensions, subsiste encore un peu de jeu et d’imprévu.

L’élimination de la Tunisie doit être analysée pour ce qu’elle est : un résultat sportif. Le reste relève de projections, de passions, et parfois d’excès qui ne servent ni le football ni la cause que l’on cherche à défendre.

Lire aussi : Coupe Arabe : La Tunisie éliminée malgré le 3-0 infligé au Qatar

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Édito – Quand les chiffres racontent la nouvelle famille tunisienne

08. Dezember 2025 um 15:45

Il y a des chiffres qui bousculent plus fort que des discours. Seize mille divorces en 2024 : un pays peut changer silencieusement, puis soudain ces données tombent, nettes, tranchantes, et révèlent ce que l’on refusait de voir. La famille tunisienne n’est plus ce bloc compact d’hier. Elle se transforme, se réinvente, parfois se fragilise.

On se marie tard – souvent après 34 ans pour les hommes, près de 29 pour les femmes. Et l’on se marie moins : 70.000 mariages en 2024, contre 78.000 seulement un an plus tôt. Une baisse brutale, presque vertigineuse, qui raconte un pays où l’engagement se négocie autrement, où le couple n’est plus un destin automatique.

La natalité suit la même trajectoire : de 225.000 naissances en 2014 à 160.000 en 2023. Une chute qui redessine la société en profondeur, en réduisant la taille des foyers – de cinq membres hier, à trois aujourd’hui – comme si chaque génération rapetissait son nid pour mieux respirer.

Mais c’est le divorce qui dit le plus clairement notre époque. Seize mille ruptures en une année. Et près d’un tiers dans les dix premières années du mariage. L’âge moyen du divorce ? À peine 36 ans. Autrement dit : les Tunisiens se séparent au moment même où leurs parents entraient, eux, dans la stabilité. Et derrière ces lignes de statistiques, il y a des vies : près de 600.000 enfants pris dans les turbulences de familles éclatées, dont certains sombrent – une centaine de cas de suicide liés aux crises émotionnelles post-divorce.

Faut-il y voir une catastrophe sociale ? Ou la preuve que les Tunisiens refusent désormais les unions forcées, les compromis étouffants, les carcans d’un modèle familial qui ne leur ressemble plus ?

Les chiffres ne portent pas de jugement. Ils nous disent simplement ceci : la Tunisie change, profondément, rapidement, sans attendre que le débat suive. Elle passe d’un modèle où la famille était un refuge à un modèle où elle devient un choix – exigeant, parfois fragile, mais assumé.

Reste à savoir si nous saurons accompagner cette mutation. Parce qu’une société qui change n’est pas une société qui se perd. C’est une société qui s’écrit autrement – avec ses peurs, ses libertés et ses chiffres.

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La télévision nationale propulse « La Tunisie communautaire », polémique déclenchée !

04. Dezember 2025 um 07:49

L’annonce par la télévision nationale du lancement d’une nouvelle émission intitulée La Tunisie communautaire a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Le programme, qui entend mettre en avant le projet des entreprises communautaires porté par le président de la République, a suscité des réactions contrastées, révélant une sensibilité croissante autour de ce dispositif encore difficile à déployer sur le terrain.

Pour ses détracteurs, ce lancement traduit un choix éditorial orienté. Certains internautes estiment que la télévision publique chercherait ainsi à s’aligner sur les priorités du Palais de Carthage, notamment en donnant davantage de visibilité à l’un des projets phares du chef de l’État.

Les critiques évoquent un risque de dérapage vers une communication institutionnelle plus qu’un traitement journalistique indépendant.

À l’inverse, d’autres voix considèrent que l’émission répond à un besoin réel d’explication et de pédagogie. Le concept d’entreprise communautaire, censé encourager des modèles économiques locaux, participatifs et solidaires, continue de susciter des interrogations, d’autant que sa mise en œuvre demeure complexe malgré les incitations annoncées.

Plusieurs projets peinent à démarrer, notamment en raison d’un manque de cadre opérationnel clair, de difficultés de financement ou d’un accompagnement insuffisant des porteurs d’initiatives.

Eclairer le public

L’émission, selon ses promoteurs, vise à éclairer le public sur les objectifs, les mécanismes et les défis du dispositif, en donnant la parole à ses acteurs. Reste à voir si elle parviendra à s’imposer comme un espace d’information pluraliste ou si elle sera perçue comme un outil de promotion politique, dans un contexte où le rôle des médias publics fait l’objet d’une attention accrue.

Lire aussi : Tunisie : Une plateforme numérique pour accompagner les entreprises communautaires

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Voiture pour chaque famille : Le grand mirage !

30. November 2025 um 10:56

Il y a des annonces politiques qui attirent l’œil, qui flattent l’imaginaire collectif, et qui donnent l’impression d’un État protecteur, soucieux de répondre au désir légitime de mobilité sociale et géographique. L’adoption de l’article 55 du projet de loi de finances 2026, présenté comme « la possibilité pour chaque famille tunisienne d’importer ou d’acheter une voiture avec avantage fiscal », appartient clairement à cette catégorie. Sur le papier, le dispositif a tout d’un cadeau populaire. Dans la réalité, il s’apparente surtout à un mirage.

La Tunisie compte aujourd’hui environ 3,47 millions de familles, selon le dernier recensement de 2024. Trois millions et demi de foyers potentiellement concernés. À comparer avec un marché automobile qui, en 2022, n’a vendu que 55 281 voitures neuves. Le texte adopté limite en outre les véhicules importés dans ce cadre à 10 % des importations annuelles, soit un plafond d’environ 5 500 voitures par an. Un chiffre dérisoire face à l’ampleur de la demande potentielle.

Faisons un exercice simple : si un million de familles — soit moins du tiers du total — déposaient une demande, le délai d’attente théorique dépasserait 180 ans. Cent quatre-vingts ans pour que tout le monde bénéficie de la mesure. Un siècle et demi d’attente : voilà la véritable portée de ce dispositif présenté comme universel. La promesse d’une voiture pour chaque famille ressemble alors beaucoup à une promesse pour une poignée.

Une illusion ?

Le législateur peut bien encadrer l’avantage : un seul véhicule par famille, transfert possible au conjoint survivant, voiture âgée de moins de huit ans, cylindrée limitée, non-revente avant cinq ans, plafond de revenu pour éviter l’effet d’aubaine. Ces garde-fous ne changent rien au fond du problème : le réservoir d’offre est microscopique par rapport à l’océan de demande potentielle.

Le discours politique, lui, laisse entendre qu’un nouveau droit vient d’être accordé aux Tunisiens. Mais un droit dont l’exercice reste réservé à une minorité chanceuse — ou privilégiée — perd toute substance. Car derrière la rhétorique sociale, la mécanique réelle est implacable : le nombre de bénéficiaires est structurellement limité, les délais incommensurables, et la promesse, au final, inaccessible pour l’écrasante majorité des familles.

Si l’État veut réellement démocratiser l’accès à la voiture, il devra assumer un choix clair : augmenter massivement les importations, revoir le seuil des 10 %, ou — mieux — travailler sur une stratégie globale de mobilité, incluant transport public, fiscalité équitable et accès encadré au marché automobile. Tout le reste relève plus du symbole que de la solution.

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Tunisie : Les ambassadeurs étrangers de nouveau au cœur de la tourmente

28. November 2025 um 10:22

La diplomatie tunisienne est de nouveau sous tension. Les relations avec certains ambassadeurs étrangers, en particulier européens, révèlent des frictions qui dépassent le cadre protocolaire et touchent au cœur de la politique extérieure du pays.

Récemment, le président Kais Saïed a exprimé son mécontentement face à certaines positions de l’Union européenne, marquant une nouvelle étape dans des rapports déjà délicats. Le ton des échanges a culminé avec la convocation de l’ambassadrice des Pays-Bas à Tunis, illustrant la manière dont les désaccords politiques peuvent rapidement se traduire par des gestes diplomatiques forts. Ces incidents rappellent que les ambassadeurs ne sont pas seulement des représentants de leurs pays, mais aussi des interlocuteurs stratégiques dans un contexte de dialogue complexe et parfois conflictuel.

Il est toutefois essentiel que les comportements et activités des ambassadeurs soient strictement cadrés, conformément aux usages et coutumes diplomatiques. Toute action dépassant ce cadre, pouvant être perçue comme une ingérence dans les affaires internes, fragilise non seulement la souveraineté nationale, mais compromet aussi la confiance mutuelle nécessaire à une coopération constructive.

Si ces tensions sont perçues par certains comme l’expression d’une souveraineté affirmée, elles risquent également d’affaiblir la coopération essentielle avec des partenaires économiques et politiques clés. Les ambassadeurs jouent un rôle central dans le développement du pays, la facilitation de l’aide internationale et la promotion de la stabilité. Les placer au centre de polémiques récurrentes pourrait nuire à la réputation diplomatique de la Tunisie et limiter ses marges de manœuvre sur la scène internationale.

La Tunisie se trouve à un carrefour stratégique : il est crucial de gérer ces tensions avec discernement, en privilégiant le dialogue et la coopération plutôt que les confrontations, tout en veillant à ce que le cadre diplomatique soit respecté et que l’ingérence dans les affaires internes reste exclue.

Lire aussi : Affaire Sonia Dahmani : Saïed fustige ouvertement les Européens (Vidéo)

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Mabrouk passera-t-il à la caisse ? Un milliard pour la confiance …

24. November 2025 um 18:43

La justice tunisienne s’est retrouvée, ce lundi, face à un moment rare. En réclamant une caution d’un milliard de dinars pour examiner une éventuelle remise en liberté de Marouane Mabrouk, le ministère public a fait plus qu’avancer un chiffre inédit. Il a envoyé un message puissant sur l’état d’esprit d’un système judiciaire qui cherche à la fois à affirmer son autorité et à restaurer une confiance abîmée.

L’affaire dépasse le seul cadre d’un homme d’affaires influent. Elle met en lumière des responsabilités politiques, des zones d’ombre administratives et des décisions prises dans une période où la gestion publique naviguait entre improvisation et intérêts croisés. La levée du gel des avoirs de Mabrouk auprès de l’Union européenne en 2017 ne cesse depuis de soulever des interrogations.

La manière dont Karama Holding, société publique chargée du dossier, a traité l’affaire se retrouve aujourd’hui au cœur de la tourmente, aux côtés de plusieurs anciens ministres et hauts responsables.

Le chiffre avancé par le ministère public n’est pas anodin. Il reflète une volonté de marquer la rupture avec une époque où la justice semblait hésitante face aux puissants. Mais il interroge aussi la sérénité de l’institution judiciaire. Une caution aussi spectaculaire traduit-elle une volonté d’exemplarité ou une course à la démonstration dans un climat politique où la lutte contre la corruption est devenue un mot d’ordre permanent ?

Trois prévenus restent en détention, dont Marouane Mabrouk. D’autres comparaissent libres, certains sont en fuite. La Chambre criminelle spécialisée a mis l’affaire en délibéré. La décision à venir ne portera pas seulement sur une demande de libération. Un milliard de dinars pour une libération éventuelle. Un milliard pour rappeler que personne n’est au-dessus de la loi. Mais au-delà des chiffres et des symboles, la véritable attente reste celle d’un système judiciaire qui inspire confiance et qui rétablit la justice.


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Tunisie – Maroc : Un clin d’œil de Kais Saïed pour le dégel des relations ?

22. Oktober 2025 um 08:15

Lors de sa dernière rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Kaïs Saïed a glissé une phrase qui n’est pas passée inaperçue. Sans citer explicitement le Maroc, le président tunisien a dénoncé « l’exclusion injustifiée d’un pays frère » dans une récente réunion régionale. Un clin d’œil diplomatique clair à Rabat, dans un contexte où les relations entre les deux pays restent gelées depuis plus de deux ans.

Lire aussi: Dattes tunisiennes : Sans le nommer, Kaïs Saïed fustige l’exclusion du Maroc

Ce geste, discret mais calculé, intervient alors que la diplomatie tunisienne tente de se repositionner dans une région marquée par des recompositions rapides et des tensions persistantes. Faut-il y voir une volonté de réchauffement ? Ou simplement un message codé adressé à plusieurs acteurs à la fois, notamment à Alger, allié stratégique de Tunis et rival du Maroc ? Ce message va-t-il etre intercepté par Rabat ?

Depuis 2022, la brouille entre Tunis et Rabat s’était envenimée après la participation du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à la conférence TICAD 8 à Tunis. Rabat avait aussitôt rappelé son ambassadeur, jugeant cet accueil comme une « atteinte à la neutralité de la Tunisie dans le dossier du Sahara occidental ». De son côté, Carthage avait défendu une « position équilibrée », rappelant que Ghali avait été invité par l’Union africaine, non par la Tunisie.

Depuis, les échanges officiels se sont raréfiés. Le commerce bilatéral, déjà modeste, n’a pas connu de progrès, et les canaux diplomatiques sont restés au point mort. Pourtant, les deux pays partagent bien des défis communs — économiques, migratoires et sécuritaires — qui plaident en faveur d’une relance du dialogue.

Le geste de Saïed pourrait donc être perçu comme une ouverture, voire une tentative de décrispation. Mais tout dépendra de la réaction de Rabat. Si le Maroc y voit une main tendue sincère, la normalisation pourrait reprendre timidement. Dans le cas contraire, ce message restera une simple déclaration de principe, un signe de plus que les équilibres maghrébins demeurent fragiles.

À l’heure où les alliances régionales se redessinent, un apaisement entre Tunis et Rabat serait plus qu’un symbole : ce serait une bouffée d’oxygène pour un Maghreb trop souvent fragmenté.

Lire aussi: La Tunisie cherche-t-elle à renouer le dialogue avec le Maroc ?

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Augmentations salariales : Le gouvernement va-t-il snober l’UGTT et l’UTICA ?

17. Oktober 2025 um 14:24

L’annonce contenue dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 a surpris plus d’un : des augmentations de salaires et une revalorisation des pensions y sont prévues pour la période 2026-2028. Fait inhabituel : ces dispositions apparaissent sans qu’un accord social préalable n’ait été officiellement conclu avec l’UGTT, partenaire traditionnel des négociations salariales.

Selon les premières versions du PLF 2026, le gouvernement prévoit une montée de la masse salariale, estimée par certains experts à près de 10 % pour l’année 2026. Le texte mentionne des augmentations dont les montants seraient fixés par décret présidentiel ultérieur, sans préciser le calendrier d’application.

Or, en Tunisie, ces mesures relèvent historiquement du dialogue social tripartite entre le gouvernement, l’UGTT et l’Union Tunisienne de l’Industrie (UTICA). En les intégrant directement dans la loi de finances, l’exécutif semble envoyer un double message : assurer une certaine paix sociale… mais sans passer par la table de négociation syndicale habituelle.

En effet, traditionnellement, l’UGTT négocie les augmentations dans la fonction publique et les secteurs publics à travers des rounds de discussion, protocoles d’accord et signatures officielles. Désormais, le gouvernement introduit les hausses salariales dans le cadre budgétaire, comme une politique d’État, sans mention de concertation avec les acteurs sociaux.

UGTT et UTICA mises à l’écart ?

Face à une nette tension avec le gouvernement, L’UGTT acceptera-t-elle cette nouvelle méthode ? Exigera-t-elle l’ouverture de négociations parallèles ? Le gouvernement, lui, prend le risque d’ouvrir un précédent : inscrire des hausses salariales dans la loi sans passer par l’accord syndical pourrait redéfinir, durablement, le cadre du dialogue social tunisien.

Certains observateurs voient là une tentative de reprendre la main sur le dossier social, en contournant le pouvoir de blocage ou de pression des parties syndiclaes. D’autres y lisent une volonté de calmer les tensions sociales en anticipant les revendications.

Or, le PLF 2026 ne se limite pas à l’annonce d’augmentations. Il prévoit aussi plus de 23 000 recrutements dans la fonction publique et l’intégration de contractuels. Autant de mesures qui peuvent être interprétées comme un renforcement du role social au détriment de l’encouragement de l’initative économique.

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Lundi, 14h00 : La FTF invente la « fête populaire »… sans peuple

13. Oktober 2025 um 09:17

Ah, la Fédération Tunisienne de Football et son sens inégalé du timing ! Toujours là où on ne l’attend pas, surtout quand il s’agit de faire simple et efficace. Cette fois, elle a trouvé la formule magique pour « remplir » le stade Hamadi Agrebi : entrée gratuite pour les femmes et les enfants ! Généreux, n’est-ce pas ? Une offre irrésistible… pour un match programmé à 14h00 un lundi, autrement dit en plein milieu des cours et des heures de travail.

On imagine déjà la scène : des mamans lâchant tout à midi pour courir jusqu’à Radès, sandwichs dans une main, enfants dans l’autre, sous un soleil de plomb, juste pour applaudir une Tunisie déjà qualifiée. Une Tunisie qui, rappelons-le, joue un match « sans enjeu », mais « important pour le classement FIFA » – ce grand concept qui passionne surtout les algorithmes et très peu les supporters.

Quant aux enfants, ils auront un joli souvenir à raconter à leurs professeurs : « Désolé madame, j’ai séché les maths pour soutenir les Aigles de Carthage. » Une belle leçon de civisme sportif, offerte par la FTF. Peut-être que le ministère de l’Éducation pourrait suivre l’exemple et instaurer le « lundi foot » : congé national à chaque match ?

Le pire, c’est qu’on devine la justification : « Nous voulons créer une ambiance familiale et populaire. » Sauf que pour créer une ambiance, encore faut-il que le public puisse venir. À 14h00, le seul public réellement disponible, c’est le personnel du stade et quelques pigeons.

Alors oui, l’intention est belle sur le papier. Mais sur le terrain du bon sens, c’est un carton rouge direct. Peut-être que la prochaine fois, la FTF offrira des billets gratuits… à minuit, pour « éviter les embouteillages ».

En attendant, saluons cette initiative d’un modernisme rare : la fête du foot sans spectateurs, le plein tarif du vide. Bravo la Fédé, encore un dribble réussi… sur la logique.

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Gaza : Des milliers en route, des plaies à jamais ouvertes !

10. Oktober 2025 um 11:43

Aprèsdeux ans de combats acharnés, le nord de Gaza connaît enfin un retour à la vie quotidienne. Des images saisissantes montrent des familles palestiniennes regagnant leurs quartiers, souvent détruits, dans un mélange d’émotion et de résilience. Les rues marquées par les bombardements reprennent progressivement des airs de vie, alors que les habitants s’efforceront de reconstruire leur quotidien.

Ces clichés, diffusés sur les réseaux sociaux et dans les médias internationaux, témoignent de la douleur laissée par la guerre mais aussi de la force de la population palestinienne.

Des enfants jouent à nouveau sur des terrains partiellement effondrés, tandis que des familles observent les décombres et tentent de restaurer ce qui peut l’être. Chaque geste traduit une volonté de ne pas laisser la violence briser leur vie et leur communauté.

Pour beaucoup, ce retour est aussi un moment de retrouvailles, entre voisins et proches séparés par le conflit. Les organisations humanitaires présentes sur place appellent cependant à la prudence, rappelant que l’ampleur des destructions nécessite un soutien durable pour permettre la reconstruction et éviter une nouvelle crise humanitaire.

Gaza va se relever peu à peu, mais les images de ce retour rappellent que la fin de la guerre n’efface pas les cicatrices laissées sur les habitants et leur territoire. Elles sont à la fois un témoignage de la souffrance subie et un symbole d’espoir pour un avenir plus stable.

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7 octobre, deux ans après : La mémoire et les ruines

06. Oktober 2025 um 11:30

Deux ans après le 7 octobre 2023, la plaie reste béante. Ce jour-là, le monde s’est réveillé sous le choc d’une explosion de violence – celle d’un peuple enfermé depuis près de deux décennies dans une bande de terre assiégée, affamée, bombardée. Pour beaucoup de Palestiniens, ce jour n’a pas marqué le début d’une guerre, mais la continuité d’une occupation qui dure depuis 1948.

Les images du 7 octobre ont fait le tour du monde. Mais rarement a-t-on replacé cet événement dans son contexte : le blocus de Gaza depuis 2007, les bombardements récurrents, le désespoir d’une population privée d’eau, d’électricité, de liberté. Ce qui a été décrit comme une « attaque surprise » fut, pour Gaza, l’explosion d’une colère longtemps étouffée.

Depuis, la riposte israélienne a pris la forme d’une guerre d’anéantissement : plus de 60 000 morts à Gaza selon les organisations humanitaires, des quartiers rasés, des hôpitaux détruits, des enfants amputés ou orphelins. Deux ans plus tard, Gaza n’est plus qu’un champ de ruines – mais aussi un symbole de résistance.

Dans les discours officiels, on parle souvent des otages israéliens encore retenus. Mais les vrais otages, ce sont les 2,3 millions de Palestiniens enfermés depuis des années derrière les murs du blocus, collectivement punis. Des milliers de civils ont été arrêtés, détenus sans procès en Cisjordanie, torturés ou déplacés. Des enfants ont grandi sans connaître un seul jour de paix. Le mot « humanité » s’est dilué dans le vacarme des bombes.

Deux ans plus tard, la communauté internationale reste divisée, impuissante ou complice. Les appels à la trêve, à la protection des civils, aux enquêtes indépendantes n’ont pas empêché la poursuite des opérations israéliennes. Les États-Unis continuent de fournir des armes, tandis que l’Europe se débat entre sa culpabilité historique et son incapacité à défendre le droit international.

En deux ans, la bataille médiatique s’est intensifiée : entre les chaînes occidentales qui reprennent la narration israélienne et les plateformes indépendantes qui documentent les massacres à Gaza, la vérité se déchire entre les versions. Mais une chose demeure incontestable : le peuple palestinien paie le prix le plus lourd, et ce depuis bien avant octobre 2023.

Deux ans après, Gaza n’a pas plié. Malgré la faim, les blessures, les ruines, des enfants vont à l’école sous des tentes, des médecins opèrent sans électricité, des familles reconstruisent pierre après pierre. Cette ténacité, ce refus de disparaître, est le cœur battant de la cause palestinienne.

Et face à l’indifférence du monde, ce peuple nous rappelle une vérité simple : on peut tuer les corps, pas la dignité.

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Hammam Chott : 40 ans après, Israël frappait la Tunisie et l’impunité persiste

01. Oktober 2025 um 20:34

Le 1er octobre 1985, l’aviation israélienne lançait un raid aérien contre le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott, en banlieue sud de Tunis. L’opération, menée en pleine visite du chef de l’OLP, Yasser Arafat, visait à frapper un symbole de la résistance palestinienne loin du territoire israélien.

Le bombardement fit 68 victimes, dont 50 Palestiniens et 18 Tunisiens, et détruisit le siège de l’OLP ainsi que plusieurs infrastructures civiles. L’attaque choqua la Tunisie et la communauté internationale : jamais un État souverain n’avait été frappé de la sorte sur son sol sans déclaration de guerre préalable.

La Tunisie porta plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, qui adopta une résolution condamnant le raid, sans toutefois nommer Israël ni imposer de sanctions concrètes. L’affaire resta sans justice véritable et est restée dans les mémoires comme un symbole de l’impunité internationale face aux agressions ciblées.

Quarante ans plus tard, cet épisode résonne avec les menaces contemporaines sur la flottille pour Gaza, prise pour cible par des drones israéliens dans le port de Sidi Bou Saïd. Les parallèles sont troublants : à chaque fois, des initiatives humanitaires ou des symboles palestiniens sont frappés, et l’absence de réelles sanctions internationales persiste.

Rappeler Hammam Chott aujourd’hui, c’est rappeler la vulnérabilité des civils face aux frappes ciblées et l’impunité dont jouissent certains États ou entités face au droit international.

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Édito – Les fantômes de l’ancien régime ne cessent de hanter la Tunisie

01. Oktober 2025 um 16:03

L’arrestation en France de Halima Ben Ali, fille cadette de l’ancien président, sur demande des autorités tunisiennes, remet sur le devant de la scène une question que la Tunisie n’a jamais vraiment tranchée : celle de sa mémoire politique. Quinze ans après la chute du régime autoritaire de Zine El-Abidine Ben Ali, pourquoi ses fantômes continuent-ils d’occuper une place aussi pesante dans l’actualité ?

La justice transitionnelle, censée permettre à la société tunisienne de solder le passé, semble n’avoir été qu’une parenthèse inachevée. Institutions fragiles, querelles partisanes et calculs politiques ont vidé le processus de sa substance. Résultat : ni justice rendue aux victimes, ni véritable réconciliation nationale. L’ancien régime n’a pas été digéré, il a simplement été relégué dans un angle mort, prêt à resurgir à la faveur de chaque épisode judiciaire ou médiatique.

L’affaire Halima Ben Ali illustre cette persistance. Loin d’être un simple fait divers, elle révèle l’incapacité du pays à tourner la page. Chaque convocation, chaque arrestation, chaque procédure déclenche les mêmes débats, les mêmes clivages, comme si la Tunisie restait prisonnière d’un passé mal réglé. Cette incapacité à clore le dossier Ben Ali empêche de projeter l’avenir : comment reconstruire un État de droit solide quand l’ombre d’un régime déchu continue de planer sur la justice et la politique ?

Il ne s’agit pas de réclamer l’oubli, encore moins l’impunité. Mais il s’agit de s’interroger : pourquoi la Tunisie n’a-t-elle pas réussi à transformer le « plus jamais ça » de 2011 en un socle de mémoire collective partagée ?

En vérité, l’échec de la justice transitionnelle est aussi un échec politique. Faute d’un projet clair, les gouvernants successifs ont préféré instrumentaliser le dossier du passé à des fins de légitimation ou de diversion. On convoque le spectre Ben Ali quand il s’agit de se donner une posture morale, mais on évite soigneusement de bâtir une véritable politique de mémoire.

L’affaire Halima Ben Ali (qui avait seulement 17 ans lorsqu’elle a quitté le pays en 2011) devrait être un rappel. Non pas celui d’un feuilleton judiciaire qui s’ajoute aux innombrables dossiers en suspens, mais celui d’une responsabilité collective : faire enfin face à l’histoire, pour libérer l’avenir. Car tant que les fantômes de l’ancien régime continueront de hanter la Tunisie, le pays restera incapable d’écrire un nouveau chapitre.

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Tunisie : La prière sur le terrain de basket rallume la bataille autour de l’école

28. September 2025 um 11:26

La récente affaire du lycée Mohamed Boudhina, à Hammamet – des élèves priant sur le terrain de basket – a réactivé un débat déjà ancien en Tunisie : faut-il autoriser les prières dans les établissements scolaires ? Entre la neutralité de l’école, la liberté de culte, les usages politiques et le rôle de l’éducation, les lignes de fracture réapparaissent avec acuité.

À Hammamet, des lycéens ont prié collectivement sur le terrain de basket, défiant la direction et brandissant le slogan : « On ne peut pas obéir à une créature et désobéir au Créateur ». Les images, devenues virales, ont aussitôt transformé un incident local en nouvelle querelle nationale sur la place du religieux dans l’école.

Mais il serait dangereux de réduire l’éducation tunisienne à ce théâtre d’affrontements identitaires. L’école est d’abord un espace de savoir, de liberté et d’émancipation. Elle ne doit pas devenir un champ de bataille idéologique, où les adolescents se retrouvent instrumentalisés par des logiques qui les dépassent.

La Constitution garantit la liberté de culte, mais aussi la neutralité des lieux publics. Ce double principe impose une règle simple : chacun doit pouvoir croire, prier ou ne pas prier — mais l’école doit rester neutre, protégée de toute forme de pression, qu’elle soit religieuse, politique ou idéologique. Laisser se développer des pratiques collectives visibles, sous l’œil des caméras et au détriment du cadre éducatif, revient à miner l’autorité de l’institution scolaire et à fragiliser l’égalité entre élèves.

Il y a une hypocrisie à invoquer la liberté religieuse tout en niant celle des autres : qu’en est-il de ceux qui ne veulent pas participer à ces démonstrations, mais qui subissent la pression du groupe ? L’école n’est pas une mosquée, pas plus qu’elle n’est une salle de meeting. Elle doit être un sanctuaire pour l’esprit critique, pas un terrain de surenchère.

À l’heure où la Tunisie peine à redresser ses résultats scolaires et à préparer ses jeunes aux défis de demain — science, technologie, climat, citoyenneté — se focaliser sur des tapis de prière au milieu d’un lycée est un luxe qu’elle ne peut plus s’offrir.

Le débat est révélateur : certains veulent faire de l’école un miroir des clivages religieux, d’autres un espace d’unité et de savoir. Il est temps que l’État tranche, clairement, pour rappeler que la mission de l’école n’est ni d’encadrer des rites, ni de nourrir des polémiques, mais de former des citoyens libres et éclairés.

Défendre la neutralité de l’école, ce n’est pas être contre la foi. C’est protéger le droit de chaque élève, croyant ou non, d’apprendre dans un espace serein, à l’abri des pressions.

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Édito : Gaza, le réveil trop tardif de l’Europe

17. September 2025 um 09:45

Soixante mille morts. Vingt mille enfants. Deux cent quarante-huit journalistes assassinés. Combien fallait-il encore de victimes pour que Bruxelles sorte enfin de son mutisme ?

Il aura fallu plus de 700 jours de massacres pour que le Parlement européen adopte sa première résolution sur Gaza.

Le contraste avec l’Ukraine est saisissant. En quelques mois, l’Union européenne avait adopté plus d’une trentaine de résolutions et dix-huit trains de sanctions contre la Russie de Poutine. Face au gouvernement de Netanyahou, accusé de crimes de guerre et de violations massives du droit international, c’était le silence. Deux poids, deux mesures devenus insupportables. Comme l’a rappelé Manon Aubry, députée européenne de la Gauche, il a fallu deux ans de génocide pour que l’UE accepte d’ouvrir les yeux.

La résolution adoptée constitue une première brèche. Elle appelle à sanctionner des colons et des ministres du gouvernement israélien, à appliquer les mandats de la Cour pénale internationale, à enquêter sur l’assassinat de 248 journalistes et à suspendre les financements militaires européens. Cette avancée n’est pas le fruit d’un sursaut moral des institutions, mais celui de l’immense mobilisation populaire à travers l’Europe, relayée par quelques forces politiques au Parlement.

Mais ce premier pas reste très loin du compte. L’Union européenne refuse toujours de reconnaître le génocide, n’impose aucun embargo sur les armes et se limite à une suspension partielle de l’accord d’association avec Israël. La droite et l’extrême droite, épaulées par la Commission d’Ursula von der Leyen, continuent de protéger coûte que coûte Netanyahou, même au prix de la complicité avec ses crimes.

L’histoire jugera sévèrement l’aveuglement et l’inertie européenne. Quand il s’agit de Gaza, chaque jour de retard coûte des vies. Face à un génocide, il n’y a pas de demi-mesures.

C’est pourquoi la mobilisation doit continuer, dans la rue comme dans les institutions. La résolution votée n’est pas une fin en soi, mais la preuve que la pression populaire peut fissurer le mur du silence. Le combat doit se poursuivre, jusqu’à l’embargo, jusqu’à la fin de la complicité européenne, jusqu’à ce que la Palestine soit libre.

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Edito : Comment les Arabes vont-ils riposter face à Israël ?

15. September 2025 um 09:42

Doha, 15 septembre 2025. Les tapis rouges sont déroulés, les drapeaux flottent au vent, pays arabes et musulmans se pressent pour un sommet extraordinaire. Objectif officiel : riposter à l’attaque israélienne contre le Qatar. Objectif officieux : se donner l’air de faire quelque chose.

Car soyons honnêtes, l’attaque était claire : Israël frappe là où ça dérange, et le monde arabe… se réunit pour en parler. Les discours s’enchaînent, la solidarité est affichée, les phrases sont fortes, les regards déterminés… et c’est à peu près tout. Quelques hashtags sur Twitter, des communiqués bien tournés, et une photo de groupe avec sourires forcés, dignes d’un calendrier de charité.

Entre les lignes, on sent que l’ombre de l’impuissance plane : certains pays n’osent même pas hausser le ton, d’autres jonglent avec des mots comme “condamnation ferme” ou “préoccupation sérieuse”. Pendant ce temps, la menace réelle reste intacte et les armes de la diplomatie arabe semblent toujours calibrées pour de la poudre aux yeux.

Le Qatar, évidemment, rappelle que sa souveraineté ne se négocie pas. Et les autres ? Eh bien, ils rappellent surtout qu’ils sont tous solidaires… dans la bonne humeur, autour d’un buffet de luxe, avant de rentrer chez eux avec la même inquiétude que leurs électeurs : “Et maintenant, on fait quoi si ça recommence ?”

Cette situation illustre parfaitement ce paradoxe : des pays capables d’organiser des sommets somptueux mais encore incapables de transformer la solidarité en action concrète. Entre le poids des alliances, la dépendance économique et les divisions historiques, le monde arabe semble parfois figé dans un rôle de spectateur poli face aux crises régionales.

Bref, l’unité arabe existe sur le papier… et sur Instagram. Dans la réalité, il faudra plus que des photos de groupe et des discours bien huilés pour répondre à Israël. Mais qui sait ? Peut-être qu’un jour, le lion arabe se réveillera pour de vrai. Pour l’instant, il bâille juste derrière ses tapis persans.

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Édito : Flottille Soumoud, entre solidarité et défi géopolitique

13. September 2025 um 11:35

La Flottille Soumoud n’est pas seulement une opération maritime. C’est un symbole de solidarité régionale et internationale, un acte de défi face au blocus qui prive la bande de Gaza d’aide humanitaire vitale.

Depuis Barcelone jusqu’aux ports tunisiens, des militants venus de plus de 44 pays convergent vers ce convoi, portant avec eux l’espoir d’un peuple opprimé et le message d’une mobilisation citoyenne qui refuse de rester silencieuse.

Pourtant, derrière la ferveur populaire, se dessinent les complexités d’un monde en crise. Retards, conditions météorologiques, vérifications techniques et incidents – dont des attaques au drone contre deux navires – rappellent la fragilité d’initiatives civiles dans des zones de conflit. La Tunisie, en facilitant la préparation logistique tout en restant prudente sur le plan diplomatique, incarne la tension entre engagement humanitaire et contraintes géopolitiques.

Mais la Flottille Soumoud transcende les obstacles. Elle illustre le pouvoir de la mobilisation citoyenne et le rôle croissant de la diplomatie civile. Chaque bateau, chaque don, chaque participant devient un maillon dans la chaîne de solidarité internationale, envoyant un message clair aux gouvernements et aux instances internationales : lorsque la politique échoue à protéger les civils, la société civile prend le relais.

Au final, la mission de la Flottille Soumoud n’est pas seulement de briser un blocus maritime, elle est une démonstration de courage, de dignité et d’humanité. Et dans ce contexte, la Tunisie, en se positionnant comme plateforme régionale de solidarité, joue un rôle qui dépasse largement le simple cadre de ses ports : elle fait résonner un appel universel à la justice et à la protection des droits humains.

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Navires ciblés à Sidi Bou Saïd : les scénarios à retenir

11. September 2025 um 07:47

Le 8 septembre 2025, le navire Family, de la flottille Global Sumud, est touché par un incendie alors qu’il est amarré au port de Sidi Bou Saïd. Les autorités tunisiennes évoquent d’abord un accident lié à un gilet de sauvetage ou un mégot de cigarette. Le lendemain, un second navire, l’Alma, subit un incident similaire. Les organisateurs dénoncent immédiatement l’utilisation d’un drone.

Face à ces accusations, le ministère de l’Intérieur change radicalement de position et qualifie l’incident de « prémédité », annonçant l’ouverture d’une enquête pour identifier les responsables. Ce revirement, après des premières déclarations minimisant l’affaire, laisse entendre que l’enjeu dépasse le cadre d’un simple incident portuaire.

Les pistes à explorer

. Israël : un acteur probable
Les organisateurs de la flottille ont rapidement pointé Israël comme responsable. Plusieurs éléments alimentent cette hypothèse : seule l’armée israélienne dispose de drones capables d’atteindre les navires en haute mer et de frapper avec précision, et l’État hébreu a historiquement cherché à empêcher les initiatives internationales visant à briser le blocus de Gaza. L’attaque pourrait donc s’inscrire dans une logique de dissuasion et de contrôle du narratif international sur la question palestinienne. Sauf que la mobilisation de drone depuis Israel ou depuis une autre base régionale sans que les autorités tunisiennes ne parviennent à les detecter reste peu plausible.

. Acteurs régionaux ou locaux
Une autre hypothèse très probable et non négligeables, certains groupes locaux ou régionaux pourraient avoir un intérêt à semer le trouble en Tunisie. Une attaque contre une flottille humanitaire génère de la médiatisation et peut servir des agendas politiques ou économiques, notamment en alimentant les tensions entre la Tunisie et ses partenaires internationaux. N’oublions pas que la dernière guerre entre l’Iran et Israel a commencé lorsque ce dernier a ciblé son ennemi de l’intérieur du territoire iranien. En effet, des acteurs internes à la Tunisie pourraient également être impliqués, travaillant de manière indirecte pour servir des intérêts étrangers, notamment israéliens. Dans ce contexte, l’assassinat de Mohamed Zouari en 2016, ingénieur droniste tunisien lié au Hamas et tué à Sfax, rappelle que des réseaux locaux ont déjà été ciblés ou manipulés pour affaiblir des initiatives palestiniennes, soulignant la vulnérabilité des acteurs tunisiens face à des pressions géopolitiques et des opérations clandestines orchestrées depuis l’étranger.

. Les signes d’une opération planifiée
Le fait que deux navires aient été touchés à quelques heures d’intervalle et que le ministère parle désormais de préméditation suggère un niveau d’organisation élevé. L’incident ne ressemble pas à un simple accident, et les contradictions initiales entre démenti et qualification de préméditation soulignent les pressions politiques et diplomatiques qui entourent cette affaire.

L’incident de Sidi Bou Saïd dépasse largement la simple sécurité maritime. Il est devenu un révélateur des tensions géopolitiques qui entourent la question palestinienne, et un test pour la capacité des autorités tunisiennes à gérer des crises aux ramifications internationales. Les incohérences initiales dans les versions officielles montrent que derrière le feu d’un port tunisien se cachent des enjeux beaucoup plus complexes que ce que laissent apparaître les premières images.

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Edito : Partis politiques tunisiens… fantômes en vacances prolongées !

08. September 2025 um 07:39

Il fut un temps, pas si lointain, où la Tunisie vibrait au rythme des sigles, des congrès et des programmes. Après la révolution de 2011, le pays avait assisté à une explosion de l’activité partisane, comme une revanche sur des décennies de monopole politique. Les partis fleurissaient par dizaines, parfois par centaines, traduisant un besoin urgent d’expression, de représentation et de recomposition du champ politique.

Mais, près de quinze ans plus tard, le paysage est méconnaissable. Les événements du 25 juillet 2021 ont agi comme un séisme. Depuis, les partis semblent frappés de mutisme, incapables de digérer le changement de régime politique, tétanisés face à une nouvelle donne qui ne leur laisse que peu de marges de manœuvre. Le vide qu’ils laissent est flagrant : plus de mobilisation de terrain, plus de relais auprès des citoyens, plus de débat national structuré.

Cette quasi-absence n’est pas seulement conjoncturelle. Elle révèle, en profondeur, une faiblesse constitutive. Beaucoup de ces formations n’ont jamais été de véritables partis au sens plein du terme : dotés d’une organisation pérenne, d’une vie interne structurée, d’une vision programmatique claire. Trop souvent, elles se sont réduites à l’ombre d’un chef, à une coalition de personnalités, à un appareil sans base ni continuité.

Aujourd’hui, ce déficit se paie cash. Au lieu de s’imposer comme contre-pouvoirs ou force de proposition, les partis ont sombré dans l’invisibilité. Leur incapacité à s’adapter à la nouvelle réalité politique témoigne d’une crise de maturité.

La disparition quasi complète des partis du paysage national pose une question lourde : quelle place reste-t-il pour la médiation politique en Tunisie ? Sans partis solides, enracinés et capables d’incarner la diversité de la société, le risque est grand de voir la vie publique réduite à une relation directe, verticale, entre l’État et l’individu, sans espace de débat, de compromis ni de régulation collective.

L’histoire retiendra que la révolution avait ouvert une brèche, mais que les partis n’ont pas su l’élargir. Leurs silences actuels sont autant de preuves de leur fragilité.

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