Washington a commencé à réduire ses contributions aux institutions mondiales; et ce, dans le cadre d’un examen complet des dépenses fédérales des Etats-Unis d’Amérique.
Les États-Unis ont ainsi suspendu leurs contributions à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont déclaré, ce 28 mars 2025 à Reuters, trois sources gouvernementales. Alors que, dans le même temps, l’administration du président Donald Trump intensifie ses efforts pour réduire les dépenses publiques.
En effet, l’administration Trump est en train de retirer son soutien aux institutions mondiales. Et ce, tout en estimant que ce soutien est incompatible avec sa politique économique « America First ». Elle prévoit aussi de se retirer de certaines organisations, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De même qu’elle a réduit ses contributions à d’autres institutions, dans le cadre d’un examen complet des dépenses fédérales du pays.
A cet égard, notons que l’OMC avait déjà été affectée par une décision américaine en 2019, durant le premier mandat de Trump. Celle-ci avait consisté à bloquer la nomination de nouveaux juges à sa plus haute cour d’appel des Etats-Unis. Ce qui avait perturbé partiellement son principal système de règlement des différends. Concernant cette fois l’OMC, Washington a accusé son Organe d’appel d’outrepasser son autorité dans les différends commerciaux, précise Reuters.
Le ministère de la Santé des États-Unis a annoncé, ce jeudi, son intention de supprimer environ 10 000 emplois dans le cadre d’une vaste restructuration. Cette mesure s’inscrit dans la politique de réduction des dépenses fédérales menée par l’administration du président Donald Trump. Selon le communiqué officiel, cette réorganisation entraînera une baisse du nombre d’employés […]
Une erreur humaine a transformé la messagerie cryptée star des activistes et journalistes, Signal, en faille de sécurité géante. En effet, des conseillers de Donald Trump y ont discuté de plans militaires sensibles sur le Yémen… avant d’y ajouter un journaliste par accident.
D’ailleurs concernant Signal, Mohamed Azzam, expert en cybersécurité, explique à Mosaïque son fonctionnement :
Chiffrement de bout en bout : ni hackers, ni États, ni même Signal ne peuvent lire les messages.
Aucune collecte de données : seuls le numéro de téléphone et la date d’inscription sont stockés.
Messages volatils : option d’autodestruction des discussions.
Mais un risque persiste : « Si votre téléphone est piraté, toutes vos conversations le sont aussi », avertit M. Azzam.
40 millions d’utilisateurs… et des gouvernements
Peu populaire face à WhatsApp (2 milliards d’utilisateurs), Signal compte pourtant parmi ses adeptes :
Militants et lanceurs d’alerte.
D’anciens membres du gouvernement américain : secrétaires d’État, directeurs de la CIA, et même la porte-parole de la Maison Blanche – révélations confirmées par des fuites.
Menace pour la sécurité nationale?
L’incident Trump relance le débat : Pour ses défenseurs : Signal, open-source et sans publicité, reste plus sûr que les outils gouvernementaux, souvent ciblés par les hackers. Pour ses détracteurs : les erreurs humaines (comme ajouter un intrus dans un groupe) rendent son usage officiel trop risqué.
L’avenir des messageries cryptées
Fondé en 2012, Signal a explosé après la crise WhatsApp de 2021. Mais les États veulent davantage de contrôle… La quadrature du cercle :comment concilier données privées et sécurité nationale?
Les résultats d’une enquête de la Deutsche Bank publiée le 24 mars 2025 par CNBC relèvent que les chances que les Etats-Unis se dirigent vers une récession sont proches de 50-50. Ce qui soulève de nouvelles questions sur la direction de l’économie américaine.
La combinaison d’une inflation plus élevée et d’une croissance plus lente fait surgir le spectre de la stagflation aux Etats-Unis. Un phénomène qui n’avait pas été observé depuis le début des années 1980.
La probabilité d’un ralentissement de la croissance au cours des 12 prochains mois est d’environ 43 %. C’est ce qu’il ressort l’opinion moyenne de 400 répondants à l’enquête de la Deutsche Bank au cours de la période du 17 au 20 mars.
Bien que le chômage reste faible et que la plupart des données suggèrent une croissance continue, voire ralentie, les résultats de l’enquête renforcent le message des enquêtes de sentiment selon lequel les consommateurs et les chefs d’entreprise sont de plus en plus préoccupés par le risque croissant d’un ralentissement ou d’une récession.
Inquiétudes de la Fed
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a reconnu la semaine dernière ces inquiétudes. Mais il a déclaré qu’il considérait toujours l’économie comme « globalement forte », avec « des progrès significatifs vers nos objectifs au cours des deux dernières années ».
Pourtant, lors de la réunion de politique monétaire de deux jours, les 18 et 19 mars, Powell et ses collègues ont abaissé leur estimation du produit intérieur brut (PIB) cette année à seulement 1,7 % de croissance annualisée. Hors restrictions budgétaires liées à la Covid-19 en 2020, ce serait le pire taux de croissance depuis 2011.
En outre, les responsables de la Fed ont relevé leurs prévisions d’inflation sous-jacente à 2,8 %, bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la Banque centrale. Et ce, même s’ils s’attendent toujours à atteindre ce niveau d’ici 2027.
Vers une stagflation?
La combinaison d’une inflation plus élevée et d’une croissance plus lente fait surgir le spectre de la stagflation. Un phénomène qui n’a pas été observé depuis le début des années 1980. Peu d’économistes voient cette époque se reproduire dans l’environnement actuel. Même si la probabilité d’un défi politique où la Fed pourrait avoir à choisir entre stimuler la croissance et freiner la baisse des prix augmente.
Ces dernières semaines, les marchés ont été nerveux quant aux perspectives. Jeffrey Gundlach, expert obligataire chez DoubleLine Capital, a déclaré il y a quelques jours à CNBC que le risque de récession était estimé entre 50 et 60 %.
Le président américain Donald Trump a déclaré, lundi 24 mars, que les tarifs douaniers sur les automobiles seraient bientôt appliqués. Tout en précisant que ces taxes ne seraient pas imposées le 2 avril, et que certains pays pourraient bénéficier de répit. Une décision interprétée par Wall Street comme un signe de flexibilité sur un sujet qui agite les marchés depuis des semaines.
Dans le même temps, Trump a ouvert un nouveau front dans la guerre commerciale mondiale en imposant des droits de douane secondaires de 25 % à tout pays qui achète du pétrole ou du gaz au Venezuela. Une directive qui fait grimper les prix du pétrole.
À la Maison Blanche, Trump a déclaré aux journalistes que tous les nouveaux tarifs ne seraient pas annoncés le 2 avril. Tout en ajoutant qu’il pourrait accorder à « de nombreux pays » des réductions sur les tarifs, mais n’a fourni aucun détail.
Un responsable de la Maison Blanche a refusé de dire exactement quand les tarifs sectoriels sur les automobiles, les produits pharmaceutiques ou les puces semi-conductrices entreraient en vigueur. Tout en notant que cela restait « à déterminer » et à la discrétion du président. « Le président est déterminé à mettre en œuvre des tarifs douaniers réciproques très élevés. Les gens doivent s’y attendre », a-t-il ajouté.
Bloomberg et le Wall Street Journal ont rapporté plus tôt que l’administration réduisait son approche concernant le vaste lot de taxes dont Trump dit depuis des semaines qu’elles seraient imposées le 2 avril, et pourrait retarder les tarifs spécifiques à certains secteurs.
La Bourse applaudit
Les actions américaines ont terminé la journée de lundi en hausse, portées par l’optimisme quant à l’ampleur des droits de douane. Lesquels devraient être détaillés la semaine prochaine. L’indice S&P 500 a gagné près de 1,8 %, clôturant à son plus haut niveau en plus de deux semaines…
Trump, qui a déclaré que les pays peuvent toujours éviter les taxes s’ils réduisent leurs tarifs douaniers ou délocalisent leur production aux États-Unis, a également annoncé lundi un investissement de 21 milliards de dollars du groupe sud-coréen Hyundai Motor aux États-Unis.
L’investissement comprendrait une nouvelle usine sidérurgique de 5,8 milliards de dollars en Louisiane, a-t-il souligné à la Maison Blanche aux côtés du président de Hyundai, Euisun Chung, et du gouverneur de la Louisiane, Jeff Landry.
L’Inde est ouverte à une réduction des droits de douane sur plus de la moitié des importations américaines, d’une valeur de 23 milliards de dollars. Et ce, dans le cadre de la première phase d’un accord commercial que les deux pays négocient. C’est ce qu’ont rapporté des médias locaux ce mardi 25 mars. La plus forte réduction depuis des années vise à éviter des droits de douane réciproques.
La nation sud-asiatique souhaite atténuer l’impact des tarifs douaniers réciproques mondiaux imposés par le président américain Donald Trump. Lesquels doivent entrer en vigueur à partir du 2 avril prochain. Une menace qui a perturbé les marchés et poussé les décideurs politiques à se démener, même parmi les alliés occidentaux.
Dans une analyse interne, New Delhi a estimé que de tels tarifs réciproques toucheraient 87 % de ses exportations totales vers les États-Unis, d’une valeur de 66 milliards de dollars. C’est ce qu’ont déclaré à Reuters deux sources gouvernementales.
En vertu de l’accord, l’Inde est ouverte à la réduction des droits de douane sur 55 % des produits américains qu’elle importe et qui sont actuellement soumis à des droits de douane allant de 5 % à 30 %, a rapporté l’un des principaux médias indiens.
Globalement, le tarif douanier moyen pondéré des États-Unis s’élève à environ 2,2 %, selon les données de l’Organisation mondiale du commerce (OMC); contre 12 % pour l’Inde. Les États-Unis accusent un déficit commercial de 45,6 milliards de dollars avec l’Inde.
Lors de la visite du Premier ministre indien, Narendra Modi, aux États-Unis en février, les deux pays ont convenu d’entamer des négociations. Objectif : conclure rapidement un accord commercial et résoudre leur impasse sur les tarifs douaniers.
Ainsi, New Delhi souhaite conclure un accord avant l’annonce des tarifs réciproques. Dans ce cadre, le représentant adjoint américain au commerce pour l’Asie du Sud et l’Asie centrale, Brendan Lynch, dirigera une délégation de responsables américains pour des négociations commerciales à partir de ce mardi.
En outre, l’Inde envisage une réforme tarifaire plus large pour réduire les barrières de manière uniforme. Mais ces discussions n’en sont qu’à leurs débuts et pourraient ne pas figurer immédiatement dans les discussions avec les États-Unis.
Notons enfin que même si M. Modi a été parmi les premiers dirigeants à féliciter Trump pour sa victoire électorale en novembre, le président américain a continué à qualifier l’Inde de « abuseur des tarifs douaniers » et de « roi des tarifs douaniers ». Tout en jurant de n’épargner aucune nation des tarifs douaniers.
Sans la signature de l’accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, la présence à titre officiel du moindre contingent militaire ne serait-ce que d’un seul des pays membres de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra l’entrée directe de l’Alliance de l’Atlantique Nord en guerre contre la Fédération de Russie. Et cela, la plupart des pays de l’Otan le savent très bien qui réfléchiront par deux fois avant de faire le moindre pas en ce sens, malgré les gesticulations de la France et de la Grande-Bretagne. (Ph. L’Union européenne joue toutes ses cartes sur Volodymyr Zelenski).
Oleg Nesterenko *
Quelques jours après que le premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé que le plan de «coalition des volontaires» entrait dans une «phase opérationnelle», le 20 mars dernier, les représentants de la majorité des pays de l’Otan se sont réunis dans les banlieues de Londres pour discuter de la création de «la force de maintien de la paix» en Ukraine et élaborer les plans de son action.
Londres s’attend à ce que plus de 30 pays, dont l’intégralité des membres de l’Otan, prennent une participation dans la nouvelle coalition et apportent leurs contributions.
Lors de ladite réunion, les participants ont convenu que les forces «de maintien de la paix» en Ukraine comprendront autant de troupes terrestres que de forces aériennes et navales. Notamment, des militaires britanniques et français seront déployés tant dans les villes que dans les ports et les infrastructures critiques ; les navires de patrouille et dragueurs de mines de l’Otan opéreront en mer Noire.
De son côté, le 27 mars, Emmanuel Macron a organisé un nouveau sommet à Paris entre Volodymyr Zelensky et ses partenaires de guerre : «On a fait un gros travail avec les Britanniques sur les conditions d’encadrer le cessez-le-feu et donc là, je pense que ça va être l’occasion d’en discuter et de le préciser», a déclaré le président français.
Bien évidemment, en parlant d’une coalition et d’un grand déploiement militaire des forces de l’alliance du Traité de l’Atlantique Nord, ce n’est guère une action d’une durée de 30 jours couvrant le cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis d’Amérique qui est en discussion, mais une opération stratégique à long terme.
La grandeur des ambitions des idées exprimées et des plans élaborés par la coalition anglo-franco-centrique ne peut être comparée qu’à la profondeur abyssale de leur coupure de la réalité. Car, jamais aucune force d’aucun pays de l’Otan ne participera dans le prétendu processus de «maintien de la paix» sur le sol de l’Ukraine post-conflit.
Après la remise démonstrative des pays du Vieux continent à leur véritable place – celle des vassaux du maitre outre-Atlantique – par le rejet de leur présence à la table des futures négociations de paix en Ukraine qui n’auront lieu qu’entre les deux réelles puissances en guerre : les Etats-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie – les récentes déclarations des pays-membres du camp en défaite face à la Russie ne sont que des tentatives maladroites et désespérées de sauver les débris restant de leur réputation, en tant que puissances militaires, aux yeux du monde qui les observent d’une manière de plus en plus sceptique.
Contrairement à ces mensonges et illusions propagés depuis la réunion à Londres au sujet des futures actions des prétendues forces du «maintien de la paix» en Ukraine dans la période post-guerre, mon affirmation sur l’impossibilité de la participation des forces armées des pays de l’Otan dans le «maintien de la paix» en Ukraine est sans équivoque et basée sur des fondements juridiques incontournables.
Plusieurs facteurs-clés rendent parfaitement impossible l’initiative occidentale de «contrôler» la paix en Ukraine à la fin du conflit armé.
Sans la signature de l’accord de paix entre Moscou et Kiev, la présence à titre officiel du moindre contingent militaire ne serait ce que d’un seul des pays membres de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra l’entrée directe de l’Alliance de l’Atlantique Nord en guerre contre la Fédération de Russie.
Il est connu d’avance via de multiples déclarations de Moscou qui n’ont jamais varié au sujet des rapports entre Kiev et l’Otan : l’une des conditionssine qua non de la signature de l’accord de paix sera l’interdiction signée et ratifiée par la partie adverse de la présence des forces armées du bloc de l’Otan sur le territoire de l’Ukraine.
Soit, juridiquement, c’est bien le Kremlin et personne d’autre qui décidera de la présence du camp ennemi à ses frontières du sud-ouest. Une présence qui n’aura jamais lieu : sa seule menace a été l’une des raisons principales pour Moscou d’entrer en guerre qui dure depuis plus de trois ans.
L’unique moyen de réaliser les fantasmes des dirigeants des pays de l’Otan sur la présence en Ukraine de leurs forces «de maintien de la paix» est celui d’entrer en guerre contre la Russie et de l’importer.
Les casques bleus
Les Casques bleus sont une force qui agit au nom de l’Organisation des Nations unies (Onu) dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP). Il est donc logique de supposer que leur présence peut avoir lieu en Ukraine post-guerre.
Cela étant, le déploiement d’une telle mission ne peut être décidé que par le principal organe des Nations Unies qui est le Conseil de sécurité. Le Conseil, dont la Fédération de Russie est membre permanent et, à ce titre, dispose du droit de veto lorsque des résolutions doivent être votées.
Ainsi, une fois de plus, c’est bien Moscou qui décidera si la présence des casques bleus en Ukraine aura lieu ou non.
Navires de patrouille et dragueurs de mines en mer Noire
Lors de la réunion de 20 mars à Londres, l’une des décisions qui a été prise était celle de la future présence des navires de patrouille et dragueurs de mines de l’Otan qui opéreront en mer Noire.
Les propagateurs de la désinformation depuis Londres ont «oublié» de parler de l’existence de la convention de Montreux. La convention de Montreux, signée le 20 juillet 1936, détermine l’exercice de la circulation dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore (Turquie), ainsi que dans la mer Noire. Et le §2 de son article 18 est sans équivoque : «Quel que soit l’objet de leur présence en mer Noire, les bâtiments de guerre des Puissances non riveraines ne pourront pas y rester plus de vingt et un jours».
Soit, aucune sérieuse présence supplémentaire de la marine du bloc de l’Otan ne peut y avoir lieu. Hormis celles de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Turquie riveraines qui y sont déjà présentes et peuvent naviguer librement dans leurs eaux territoriales et les eaux internationales – ce qu’elles font depuis toujours.
Les déclarations européennes sur la future présence des navires de l’Otan qui opéreront en mer Noire dans le cadre de «la force de maintien de la paix» en Ukraine ne sont donc que de la rhétorique vide.
La constitution de l’Ukraine
En vue des grossières violations au quotidien de la Constitution de l’Ukraine depuis 2014 et, plus particulièrement, depuis les 3 dernières années par les régimes successifs installés à Kiev, il est presque déplacé de mentionner l’existence d’une Constitution dans ce pays et, encore moins, de mentionner l’existence de l’article 17 de ladite Constitution qui est sans équivoque : «Le déploiement de bases militaires étrangères sur le territoire ukrainien est interdit».
Il est tout à fait certain qu’une violation constitutionnelle de plus, parmi tant d’autres, par le déploiement des forces armées de l’Otan sur le territoire de l’Ukraine serait passé tout à fait inaperçu. De plus que l’existence de la Cour constitutionnelle qui est l’unique organe de juridiction constitutionnelle en Ukraine a été réduite par le régime de Zelensky à n’exister que sur papier.
Post-scriptum : En mettant de côté les fantaisies propagées par la composante européenne de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, revenons à la réalité : d’une manière incontournable, seule la Fédération de Russie peut réellement garantir la paix sur le territoire de l’Ukraine. Il n’y aura aucune paix, si les conditions de sécurité et la prise en compte des intérêts russes exigées par Moscou, durant tant d’années avant-même le déclenchement de la guerre, ne sont pas respectées par le camp-ennemi. Et en mentionnant l’ennemi, ce n’est guère du camp ukrainien qui n’a jamais été qu’un outil périssable entre les mains des tireurs de ficelles anglo-saxons dont je parle.
L’intervention directe et officielle de la moindre composante militaire d’un seul des pays de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra directement son entrée en guerre contre la Russie avec toutes les conséquences pour le monde qui en découleront.
Cela étant, si une telle situation a été soigneusement évitée dans les heures les plus sombres du règne belliqueux des «démocrates» sur la Maison Blanche – ce n’est certainement pas demain que cela arrivera dans le cadre des gesticulations archaïques et impuissantes des anciennes puissances européennes, dont «l’âge d’or» a sombré à tout jamais dans l’oubli du passé.
* Président du CCIE, spécialiste de la Russie, CEI et de l’Afrique subsaharienne.
L’objectif que le président américain ne cesse de proclamer, depuis son premier mandat et jusqu’à ce jour, est de « rendre sa grandeur à l’Amérique » (Make America great again). Sa conception de la grandeur est bien particulière. Car la grandeur d’un pays, selon le bon sens commun ne se mesure pas uniquement par la puissance économique et militaire. La grandeur se mesure aussi et surtout par le respect des principes élémentaires du droit, de la morale et de l’humanisme.
De ce point de vue, et sans remonter très loin dans l’histoire, on peut affirmer sans risque d’erreur, que depuis George W. Bush jusqu’à Donald Trump, aucun président n’a œuvré pour la grandeur de son pays; ni même pris la moindre décision pour améliorer un tant soit peu sa réputation fortement endommagée aux yeux du monde.
Depuis sa prise de fonctions, Trump est en train d’œuvrer non pas à rendre sa grandeur à l’Amérique, mais à endommager encore plus son image et sa réputation dans le monde. Passons sur ses prétentions consternantes sur le Canada, le Mexique, Panama et le Groenland, et concentrons-nous sur le soutien de Trump à son ami Netanyahu, le Premier ministre génocidaire d’Israël. Un soutien qui, du fait de l’immoralité et l’irrespect des principes élémentaires du droit et de l’humanisme, détruit aux yeux de l’écrasante majorité des pays du monde le peu qui reste de la réputation en lambeaux des élites gouvernantes à Washington.
Les dernières statistiques palestiniennes parlent de plus de 51 000 morts et plus de 114 000 blessés à Gaza depuis le début de la campagne génocidaire israélienne. Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout dans l’enclave palestinienne. Et, en plein mois de Ramadan, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire, privant les survivants du génocide de nourriture, d’eau et d’électricité!
Ces données terrifiantes n’ont pas empêché Donald Trump de donner le feu vert au gouvernement israélien de reprendre le bombardement des ruines de Gaza et de poursuivre sa campagne génocidaire contre le peuple palestinien.
La haine insensée que témoigne le président américain envers les Palestiniens est incompréhensible. Il ne se contente pas de poursuivre, dans les traces de son prédécesseur, l’implication de son pays dans l’entreprise génocidaire du gouvernement israélien; mais il ordonne, en violation de la Constitution américaine et du droit international, l’arrestation de quiconque manifeste son soutien à la cause palestinienne.
Le cas de l’étudiant syrien Mahmoud Khalil, diplômé de l’université new yorkaise de Columbia est révélateur à cet égard. Khalil est résident permanent, titulaire de la « Green Card » et marié à une Américaine de naissance. Il a été arrêté il y a quelques jours à la résidence universitaire où il habite et transféré immédiatement dans une prison pour immigrants dans l’Etat de Louisiane.
Il n’est accusé ni de crime, ni de mauvaise conduite, et encore moins de violation d’aucune loi américaine. Il est arrêté sur la base de cette étrange déclaration du Secrétaire d’Etat Marco Rubio : « Le soutien de Mahmoud Khalil à un Etat palestinien est un obstacle à la mise en œuvre de la politique étrangère américaine » !!!
Epoustouflant. Parce que Mahmoud Khalil a dénoncé dans un rassemblement universitaire le génocide qui se déroule à Gaza et à Jénine, le Secrétaire d’Etat Rubio va trouver des difficultés à effectuer son travail…
Mais l’affaire de Khalil Mahmoud ne s’arrête pas là. La subvention de 400 millions de dollars dont bénéficie l’université de Columbia a été suspendue. La raison? Les responsables de cette institution « n’ont pas fait le nécessaire pour s’opposer à l’antisémitisme à l’université. »
Sous l’administration de Joseph Biden et sous l’administration actuelle, la définition de l’antisémitisme ne concerne plus seulement la défense des droits des Palestiniens; mais aussi la dénonciation du génocide et de l’entreprise d’annihilation de tout un peuple.
Peu de temps après l’arrestation de Mahmoud Khalil, ce fut le tour d’une professeure de médecine libanaise à l’université Brown. Résidente permanente aux Etats-Unis, elle est arrêtée à son retour du Liban à l’aéroport Logan de Boston. La raison? La police, qui s’est permis de consulter son téléphone portable, a découvert une vidéo qui montre la présence de la professeure aux funérailles du chef de Hezbollah, Hassan Nasrallah. C’était suffisant pour qu’elle soit expulsée vers le Liban, en dépit de l’ordonnance d’un juge fédéral interdisant l’expulsion.
Quelle grandeur Trump prétend-il rétablir quand le dévoiement de la plus grande puissance du monde atteint des proportions si absurdes? En fait, le président américain est en train de puiser dans les pages les plus sombres de l’histoire américaine. Sa politique rappelle celle des « Raids de Palmer » des années 1919-1920, du nom du procureur général Mitchell Palmer qui entreprit d’arrêter et d’expulser quiconque soupçonné de communisme et d’anarchisme. Une page noire de la politique américaine du début du XXe siècle qui s’est terminée par l’exécution sur la chaise électrique de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, accusés d’anarchisme, dont l’histoire est relatée dans le célèbre film de Giuliano Montaldi qui porte leur nom.
Trump puise aussi dans l’histoire tragique du Maccarthysme des années 1950, du nom du sénateur Joseph McCarthy, qui déclencha ce que les historiens qualifient de « chasse aux sorcières » et de « Peur rouge » qui saisit alors les Etats-Unis.
Plutôt que d’œuvrer à la grandeur de l’Amérique comme il le prétend, Trump est en train de puiser dans les pages sombres de son histoire. Avec en prime la continuation de la politique entamée par son prédécesseur : la participation par l’argent, les armes et le soutien politique au génocide du peuple palestinien.
Le ralentissement économique américain et ses répercussions sur les pays du Maghreb : une réflexion rationnelle.
Dans un monde interconnecté, où les destins économiques des nations se croisent et s’entrelacent, le poids des grandes puissances, en particulier celui des États-Unis, se fait sentir avec une intensité palpable.
Aujourd’hui, alors que l’Amérique traverse une période de ralentissement économique, une ombre inquiétante plane non seulement sur ses propres rivages, mais également sur les terres vibrantes du Maghreb. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie se voient confrontés à un tournant qui pourrait redéfinir leur avenir économique et social.
L’écho des exportations et des investissements
Les économies maghrébines, liées par un fil invisible aux États-Unis, ressentent déjà les tremblements de ce ralentissement. Le Maroc, par exemple, envoie une multitude de ses produits, des textiles élégants aux fruits gorgés de soleil, vers les marchés américains.
Une baisse de la demande américaine n’est pas qu’une question de chiffres : c’est une menace qui pèse sur les familles, des artisans aux agriculteurs, dont la subsistance dépend des échanges commerciaux. Lorsque les exportations diminuent, c’est comme si une part de l’espoir s’évanouissait, laissant place à l’anxiété et à l’incertitude.
Les entreprises locales, souvent déjà frêles, se voient contraintes de réduire leurs effectifs, et avec elles les rêves d’une vie meilleure s’effacent lentement.
De plus, la perspective d’une diminution des investissements directs étrangers (IDE) américains ne fait qu’aggraver ce sentiment d’inquiétude. Les projets d’infrastructure, qui pourraient transformer des régions entières, sont désormais menacés par la prudence des investisseurs, craintifs face à un horizon économique incertain. Les promesses de progrès s’effritent, et avec elles les aspirations d’un futur radieux pour des millions de citoyens.
Un secteur touristique en danger
Le tourisme, fleuron des économies maghrébines, se retrouve au cœur de cette tempête. Des destinations comme le Maroc et la Tunisie, qui ont longtemps séduit les voyageurs américains par leurs paysages enchanteurs et leur riche patrimoine culturel, pourraient voir leurs rives désertées.
La peur d’un avenir incertain pourrait pousser les visiteurs à restreindre leurs envies d’évasion, réduisant ainsi les flux touristiques qui nourrissent non seulement les entreprises, mais aussi l’âme de ces nations.
Les conséquences d’une telle diminution vont bien au-delà des simples statistiques : elles touchent des cœurs, des familles, et des communautés entières qui, dans leur quotidien, dépendent de l’afflux des touristes.
La diaspora maghrébine, vibrant lien entre ces pays et les États-Unis, joue également un rôle crucial. Les transferts d’argent, qui permettent à des milliers de familles de vivre dignement, pourraient s’assécher face à un ralentissement économique.
La douleur de l’incertitude se propage, affectant non seulement le bien-être immédiat de ces familles, mais aussi la vitalité de petites entreprises et d’initiatives locales qui comptent sur ces fonds pour fleurir et grandir.
Une volatilité éprouvante sur les marchés financiers
La volatilité des marchés financiers, exacerbée par le ralentissement américain, amplifie encore davantage le sentiment d’angoisse. Les capitaux, hésitants, s’éclipsent des marchés émergents, tels ceux du Maghreb, laissant derrière eux des promesses non tenues et un accès plus difficile au financement. Les gouvernements et les entreprises, déjà fragilisés, se retrouvent confrontés à une insurmontable montagne de défis pour réaliser leurs projets de développement.
Avec un dollar américain qui se déprécie, les coûts d’importation explosent, entraînant une inflation qui étrangle littéralement le pouvoir d’achat des consommateurs locaux. Les familles, déjà en difficulté, voient leurs ressources s’amenuiser, plongeant encore plus profondément dans un cycle de précarité qui semble inéluctable.
La dépréciation du dollar pourrait être globalement bénéfique pour la Tunisie en réduisant la facture des importations. Mais cet effet dépendra de l’évolution d’autres devises et des prix internationaux des matières premières. Une appréciation de l’euro ou des hausses de prix sur les marchés mondiaux pourraient limiter les avantages pour l’économie tunisienne.
Vers un avenir incertain mais résilient?
Les défis posés par le ralentissement économique aux États-Unis ne sont pas que des chiffres sur un tableau statistique. Ils incarnent des luttes, des espoirs et des rêves d’une génération au-delà des graphiques abstraits.
Les pays du Maghreb, bien que confrontés à des obstacles, doivent puiser dans leur résilience et leur ingéniosité pour naviguer à travers une conjoncture éclectique.
La route est semée d’embûches, mais c’est souvent dans les moments les plus sombres que la lumière de la solidarité et de la créativité humaine brille le plus intensément.
En ces temps incertains, le Maghreb doit se dresser avec courage, se réinventer et tracer un chemin vers un avenir meilleur.
La fin de l’Empire Soviétique ne suscite plus qu’un intérêt marginal. Et encore, n’est elle désormais prise en compte que dans une vision géostratégique relative à la présente guerre russo-ukrainienne et à la légitimité des revendications des protagonistes.
Dr Mounir Hanablia
On arguera toujours que les empires ayant une fin inéluctable, celui-ci n’aura pas dérogé à la règle. Certes! Mais il demeure étonnant que le pays le plus vaste du monde et disposant des ressources naturelles quasiment illimitées se soit effondré avec le mur de Berlin comme un château de cartes, sous l’effet de l’alcoolisme ainsi qu’on l’a prétendu, et n’ait pas réussi à empêcher la réunification allemande, décrétée unilatéralement par le chancelier Helmut Kohl, dont il s’avère que la France et même les Etats-Unis ne l’eussent considérée selon l’auteur qu’avec la plus grande circonspection.
Faisant face à des difficultés économiques et financières considérables, Gorbatchev s’est trouvé face à un dilemme, celui d’intégrer une Europe dominée par l’Allemagne, tout en sauvegardant l’Union Soviétique. Le corollaire géostratégique à une Allemagne de nouveau puissante a été la perte du glacis extérieur de l’Empire constitué par les pays de l’Europe de l’Est, à commencer par la Pologne, dont l’occupation avait déclenché la seconde guerre mondiale. Mais c’est le nationalisme périphérique des marges de l’Empire, pays baltes et du Caucase, les plus petits, considérés comme les plus faibles, qui en aura finalement eu raison, au moment même où l’émergence de l’Etat proprement russe, incarné par Boris Eltsine, entrera en concurrence avec les institutions soviétiques, puis s’y substituera.
L’échec du coup d’État immédiatement avant le nouveau traité de l’Union censé garantir sa survie, suivie par l’interdiction du Parti communiste russe n’a fait que consacrer la fin de l’Union Soviétique, officialisée à Belovej le 7 décembre 1991 par une déclaration des présidents russe, biélorusse, et ukrainien.
Les soubresauts politiques russes ultérieurs opposant la présidence à un parlement nostalgique de la grandeur passée avec l’intervention de l’armée au bénéfice du premier qui fera 150 morts, n’y changeront rien.
Il n’en demeure pas moins que si la question des armes nucléaires a été réglée, au bénéfice de la Russie, celle du différend territorial russo-ukrainien n’a pas été abordée.
Plus que cela, Boris Eltsine a entériné l’exigence du président ukrainien de l’intangibilité des frontières héritées de l’Union Soviétique. Est-ce à dire que la Russie n’a aucun droit à revendiquer une part quelconque du territoire ukrainien? Toujours est-il que contrairement aux thèses occidentales et ukrainiennes, le contentieux territorial n’est pas né avec Vladimir Poutine, pas plus que le problème de l’élargissement à l’Est de l’Otan.
En effet, lors de la réunification de l’Allemagne, le secrétaire d’Etat américain James Baker avait proposé à Mikhaïl Gorbatchev soit un retrait des forces de l’Otan d’Allemagne, soit l’interdiction de tout stationnement de ses forces à l’Est de la frontière allemande, c’est-à-dire dans les anciens pays du Pacte de Varsovie. Le plus étrange c’est que cette proposition n’ait pas été suivie du traité en bonne et due forme que le président soviétique puis son successeur russe eussent été en droit d’exiger. Si donc la guerre a fait rage en Ukraine 30 ans plus tard, c’est aussi à l’incompétence et à l’imprévoyance des dirigeants de l’époque qu’on la doit.
La politique nazie à l’Est
En dépit de l’érudition de l’auteur et de sa remarquable capacité à éclairer sur un sujet complexe, en particulier les relations conflictuelles dans la vie politique au sein de la Fédération de Russie, dont la classe politique tunisienne aurait pu s’inspirer pour éviter les dérives qui ont conduit le pays vers l’autoritarisme qui prévaut aujourd’hui, le livre pourtant publié en 2015 après l’annexion de la Crimée par la Russie n’aborde pas la question cruciale de la politique nazie à l’Est, c’est-à-dire dans le grenier à blé ukrainien, si semblable par ses moyens et dans ses objectifs, à celle mise en œuvre aujourd’hui par les Etats-Unis et l’Europe en Ukraine, et qu’on ne peut nullement mettre sur le compte de la folie de Vladimir Poutine.
Un incident tragique s’est produit ce samedi 22 mars 2025 dans la ville de Las Cruces, au Nouveau-Mexique, où une fusillade a éclaté dans le parc “Young Park”, semant la panique parmi les visiteurs. Selon les autorités locales, l’attaque a fait au moins un mort et plusieurs blessés, rapidement transportés vers des hôpitaux de la […]
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi 21 mars que des programmes essentiels gérés par le ministère de l’Éducation pour les prêts étudiants et la nutrition seraient transférés à d’autres ministères dans le cadre de ses efforts pour fermer l’agence.
Trump, qui a signé jeudi 20 mars 2025 un décret visant à démanteler le ministère de l’Éducation, a déclaré aux journalistes dans le Bureau ovale que le portefeuille de prêts étudiants serait géré par la Small Business Administration. Les programmes de besoins spécifiques et de nutrition seraient administrés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, a-t-il précisé.
« Nous avons un portefeuille très important, composé de nombreux prêts, de dizaines de milliers », a déclaré Trump. « Ce financement sera immédiatement assuré par le ministère de l’Éducation, et il sera dirigé par Kelly Loeffler (administratrice de la SBA) ».
Le département de l’Éducation gérait plus de 1 600 milliards de dollars de prêts étudiants pour quelque 44 millions de bénéficiaires en 2023. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a cependant indiqué, jeudi, que le ministère continuerait de gérer les prêts étudiants et les bourses Pell, destinées à aider les étudiants à faibles revenus.
Les prix du pétrole ont progressé vendredi 21 mars, enregistrant une deuxième hausse hebdomadaire consécutive, alors que les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran et le dernier plan de production de l’Opep+ ont fait naître des attentes d’un resserrement de l’offre.
Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté vendredi de 16 cents, soit 0,2%, pour s’établir à 72,16 dollars le baril. Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate ont augmenté de 21 cents, soit 0,3%, pour atteindre 68,28 dollars.
Sur une base hebdomadaire, le Brent a augmenté de 2,1% et le WTI d’environ 1,6%, leurs plus fortes hausses depuis la première semaine de l’année 2025.
Jeudi, le Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran, qui visent, pour la première fois, un raffineur chinois indépendant parmi d’autres entités et navires impliqués dans la fourniture de pétrole brut iranien à la Chine.
Cela a probablement envoyé un message au marché selon lequel les entreprises chinoises, les plus gros acheteurs de pétrole iranien, ne sont pas à l’abri de la pression des sanctions américaines, a déclaré Scott Shelton, analyste énergétique chez TP ICAP.
Il s’agit de la quatrième série de sanctions de Washington contre Téhéran depuis que le président Donald Trump a promis en février une « pression maximale » et s’est engagé à réduire à zéro les exportations de pétrole iranien.
Le durcissement du régime de sanctions américaines va probablement inciter certains acteurs du marché impliqués dans le transport de brut iranien à se montrer plus prudents à l’avenir, a déclaré Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
Les analystes de la banque ANZ prévoient une réduction d’un million de barils par jour (bpj) des exportations iraniennes de pétrole brut en raison du durcissement des sanctions.
Les prix du pétrole ont également été soutenus par le nouveau plan de l’Opep+, qui prévoit que sept membres réduisent encore leur production afin de compenser une production supérieure aux niveaux convenus.
Un responsable de la Maison Blanche a déclaré que les Émirats arabes unis s’étaient engagés à investir 1,4 billion de dollars sur 10 ans aux États-Unis, à la suite d’une réunion entre de hauts responsables émiratis et le président Donald Trump le 18 mars 2025.
Le responsable a indiqué que le nouveau cadre « augmentera considérablement les investissements existants des Émirats arabes unis dans l’économie américaine » dans les infrastructures d’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’énergie et la fabrication.
Il a ajouté que l’accord est intervenu après une réunion tenue mardi 18 mars 2025 par Trump avec le conseiller à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, Cheikh Tahnoun bin Zayed, dans le bureau ovale, et un dîner organisé par le vice-président JD. Vance et plusieurs membres du cabinet avec la délégation des Émirats, qui comprenait les dirigeants des principaux fonds souverains et sociétés émiraties.
Dans le cadre de ce partenariat, ADQ, le fonds d’investissement des Émirats arabes unis, et Energy Capital Partners, une société américaine de production d’électricité et d’énergie renouvelable, ont annoncé un partenariat 50/50 pour investir un total de plus de 25 milliards de dollars dans des projets capables de générer 25 gigawatts d’électricité, « pour répondre à la demande croissante d’énergie nécessaire aux centres de données, aux sociétés de cloud computing et autres ».
Le responsable a déclaré que XRG, la branche d’investissement de l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), a également annoncé son engagement à soutenir la production et les exportations de gaz naturel aux États-Unis en investissant dans l’installation d’exportation de GNL NextDecade au Texas.
Il a ajouté que les deux sociétés ont des projets supplémentaires d’investissements importants dans des actifs américains dans les secteurs du gaz, des produits chimiques, des infrastructures énergétiques et des solutions à faible émission de carbone.
Si Trump est sérieux dans sa promesse de campagne d’apporter la paix au Moyen-Orient, il doit commencer par utiliser son influence considérable sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour mettre fin au carnage à Gaza mais il semble indifférent et laisse faire la machine de guerre israélienne.
Imed Bahri
Chassez le naturel, il revient au galop. À peine deux mois après le très précaire cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l’État hébreu s’est dérobé de ses engagements dans les négociations et a repris son génocide avec sa soif de sang habituelle faisant des centaines de morts à Gaza chaque jour depuis mardi.
Vendredi 21 mars 2025, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a déclaré: «J’ai donné l’ordre à Tsahal de prendre davantage de territoire à Gaza. Plus le Hamas continuera à refuser de libérer les otages, plus il perdra de territoire qui sera annexé à Israël». Il a également agité la menace de l’occupation permanente. Beaucoup en appellent à l’administration Trump, tel le comité éditorial du Financial Times(FT), qui a appelé à la restauration du cessez-le-feu à Gaza, soulignant que le président américain Donald Trump est le seul dirigeant à avoir un pouvoir de pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’appelant à agir dans ce sens.
Le journal a rappelé tout d’abord que les Gazaouis avaient bénéficié de deux mois de répit après les frappes aériennes et les bombardements israéliens qui avaient transformé la bande de Gaza en un champ de ruines et avaient commencé à recoller les morceaux de leur vie brisée. De leur part, les familles des Israéliens encore détenus par le Hamas dans la bande de Gaza s’accrochaient à l’espoir de les revoir et de les libérer.
Cependant, Netanyahu a dissipé toute illusion que la paix serait enfin rétablie après 17 mois de conflit brutal. Mardi, l’armée a ordonné la reprise de ses bombardements sur Gaza où ses raids ont tué plus de 500 personnes pour cette seule journée, selon le ministère de la Santé de Gaza, ce qui en fait l’une des journées les plus sanglantes de la guerre d’Israël à Gaza avec un bilan total approchant les 50 000 morts.
Netanyahu a accusé le Hamas d’avoir repris les combats en refusant de libérer les détenus sauf que c’est Israël qui a cherché à modifier les termes de l’accord. Le FT estime, pour sa part, que rien ne justifiait la décision de Netanyahu de reprendre la guerre et de mettre en danger la vie des détenus restants et appelle à un cessez-le-feu immédiat forçant les parties belligérantes à faire des concessions qui mettraient fin aux massacres et garantiraient la libération des 59 détenus avant qu’il ne soit trop tard pour ceux qui restent en vie.
Le FT affirme que Trump est le seul dirigeant ayant une influence sur Netanyahu et qui peut faire pression sur le Premier ministre israélien. L’équipe Trump a contribué à négocier l’accord de cessez-le-feu conclu en janvier et en a revendiqué la paternité sauf que depuis, le président américain a dévoilé un plan dangereux visant à vider Gaza des Palestiniens et a proféré des menaces agressives contre le Hamas, reprises par Netanyahu.
Lorsque Israël a interrompu toutes les livraisons d’aide à Gaza et coupé les dernières lignes électriques ce mois-ci pour faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte un accord de cessez-le-feu révisé, l’administration Trump est restée silencieuse. Lorsque Israël a repris son attaque contre Gaza, la Maison-Blanche et Trump lui-même ont soutenu l’attaque et se sont joints à Israël pour accuser le Hamas.
Le Mouvement de résistance islamique, qui a tiré des roquettes sur Israël pour la première fois depuis plusieurs mois, s’était engagé à respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu. Dans la première phase, 38 détenus ont été libérés en échange de la libération par Israël de plus de 1 500 prisonniers palestiniens. La deuxième phase prévue pour débuter début janvier a constitué l’épreuve la plus difficile. Les deux parties étaient censées accepter un cessez-le-feu permanent et un retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza en échange de la libération des détenus restants. Cependant, Netanyahu a refusé à plusieurs reprises de mettre définitivement fin à la guerre ou de retirer ses troupes. Il n’a jamais engagé de discussions sérieuses sur une deuxième phase.
Au lieu de cela, avec le soutien des États-Unis, Israël a exigé que le Hamas libère la moitié des détenus restants en une seule fois plutôt que de les libérer comme convenu en échange d’une prolongation de la trêve. Comme prévu, le Hamas a rejeté la proposition.
Au lieu de coopérer avec les médiateurs, Netanyahu, sous la pression des partenaires de sa coalition et plus que jamais rattrapé par ses scandales, s’accroche au pouvoir et pour y parvenir a de nouveau déclenché la guerre. Ses détracteurs l’accusent de faire passer ses intérêts avant ceux des Israéliens. Les bombardements et les nouvelles effusions de sang ne feront en effet que mettre en danger la vie des détenus et n’accéléreront pas leur libération. C’est ce que l’accord de cessez-le-feu aurait pu accomplir.
Comme l’ont dit les familles des détenus, Netanyahu aurait dû se battre dans la salle de négociation, et non pousser Israël vers une guerre sans fin. Le FT insiste sur le fait que si Trump est sérieux dans sa promesse de campagne d’apporter la paix au Moyen-Orient, il doit commencer par utiliser son influence considérable pour mettre fin au carnage à Gaza mais il semble indifférent et laisse faire la machine de guerre israélienne.
Quant au Hamas, il a dénoncé vendredi le soutien américain aux nouveaux bombardements israéliens sur Gaza accusant Washington d’être un partenaire dans cette agression. Le conseiller à la sécurité nationale américain Michael Waltz a déclaré hier que «le Hamas avait choisi la guerre plutôt que de libérer les otages et qu’Israël avait parfaitement le droit de défendre son peuple contre ce qu’il a appelé les terroristes du Hamas.»
En réponse à ces déclarations qualifiées de biaisées, le Hamas a déclaré dans un communiqué que «parler du droit d’Israël à se défendre est une déformation de la réalité. L’occupant n’a pas le droit de défendre son occupation car il est l’agresseur».
Le Hamas considère que les déclarations de Washington révèlent une fois de plus sa complicité dans l’agression contre le peuple palestinien et dans les crimes perpétrés par Israël.
Le mouvement palestinien a poursuivi en affirmant qu’il est fallacieux de prétendre qu’il avait préféré la guerre à la libération des détenus. Il estime que ceci constitue une déformation des faits et que toute tentative de déformation des faits ne parviendrait pas à exonérer l’armée d’occupation de ses crimes ni à fournir aux États-Unis une couverture morale pour son soutien à Israël.
Le ralentissement de la croissance économique, conjugué à une reprise de l’inflation, risque de faire passer les Etats-Unis du statut de pays performant au niveau mondial à celui de poids lourd pour le reste du monde, alors que les Banques centrales étrangères et d’autres acteurs doivent faire face aux répercussions des efforts rapides du président Donald Trump pour restructurer le commerce international.
Alors que les analystes américains notent la tendance stagflationniste des perspectives américaines (production plus faible et prix plus élevés), les Banques centrales du monde entier analysent les conséquences que cela pourrait avoir pour elles.
En maintenant son taux directeur inchangé jeudi, la Banque d’Angleterre a pointé du doigt les mesures tarifaires de Trump comme un facteur assombrissant pour les perspectives mondiales. « D’autres incertitudes géopolitiques se sont également accrues et les indicateurs de volatilité des marchés financiers ont progressé à l’échelle mondiale », a-t-elle souligné dans un communiqué.
Des avertissements similaires ont été émis par la Banque du Japon, qui a maintenu son taux directeur inchangé et a indiqué que les futures décisions pourraient être influencées par la manière dont le plan de Trump visant à inonder le monde de nouveaux tarifs douaniers se concrétise.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré jeudi que les mesures douanières américaines et les probables représailles de l’Union européenne porteraient un coup dur à la croissance et augmenteraient l’inflation d’un demi-point de pourcentage, au moins à court terme.
Petra Tschudin, membre du directoire de la Banque nationale suisse, a déclaré, alors que la BNS abaissait son taux directeur, que « l’évolution de la situation à l’étranger continue de représenter le principal risque » dans un climat économique « devenu considérablement plus incertain ».
La Riksbank suédoise a maintenu ses taux inchangés, citant des perspectives locales « intactes », mais a néanmoins qualifié les récents développements mondiaux de « dramatiques ».
Une croissance indéniablement négative
Le Fonds monétaire international (FMI), qui se réunit le mois prochain à Washington pour la première fois depuis l’investiture de Trump, avait déjà mis en garde contre l’impact qu’une guerre commerciale pourrait avoir sur l’économie mondiale. Les économistes anticipent une probable récession au Canada et au Mexique, pays fortement dépendants des exportations vers les États-Unis et particulièrement visés par Trump.
De plus, l’évolution des flux monétaires et de capitaux mondiaux, ainsi que des dépenses extérieures des États-Unis, crée déjà des groupes de gagnants et de perdants.
« La prolifération des droits de douane et les incertitudes qui y sont liées augmentent le risque d’un atterrissage brutal de l’économie mondiale. Les indicateurs d’incertitude liés à la politique commerciale ont continué de grimper à des niveaux sans précédent, tandis que les enquêtes de conjoncture… montrent désormais également une perte de dynamisme de la croissance mondiale », a déclaré Ken Wattret, économiste mondial chez S&P Global Market Intelligence.
Entouré d’étudiants et d’enseignants, le président américain Donald Trump a signé, jeudi 20 mars 2025, un décret visant à démanteler le ministère fédéral de l’Education. Il honore ainsi une promesse de campagne.
L’ordonnance vise à laisser la politique scolaire presque entièrement entre les mains des États et des conseils locaux. Une perspective qui alarme les défenseurs de l’éducation libérale.
Le décret de jeudi constitue une première étape vers la « suppression » du département, a déclaré Trump. Et ce, lors d’une cérémonie de signature dans la salle Est de la Maison Blanche. Le démantèlement complet dudit ministère nécessite une loi du Congrès et Trump ne dispose pas des voix nécessaires pour cela.
« Nous allons tout simplement rendre l’éducation aux États, à qui elle appartient », a déclaré Trump, devant un arrière-plan coloré de drapeaux d’États.
Les jeunes étudiants invités à l’événement se sont assis à leurs bureaux en classe, encerclant le président, et ont signé leurs propres décrets exécutifs fictifs à ses côtés.
La signature fait suite à l’annonce faite la semaine dernière par le ministère de licencier près de la moitié de son personnel, conformément aux efforts considérables de Trump pour réduire la taille d’un gouvernement fédéral qu’il considère comme pléthorique et inefficace.
L’éducation est depuis longtemps un sujet politique majeur aux États-Unis. Les conservateurs privilégient le contrôle local de la politique éducative et les options de choix d’école favorisant les écoles privées et religieuses, tandis que les électeurs de gauche soutiennent largement un financement important des écoles publiques et des programmes de diversité.
Mais Trump a élevé le combat à un autre niveau, en l’intégrant à une campagne généralisée contre ce que les conservateurs considèrent comme un endoctrinement libéral dans les écoles américaines, du niveau universitaire jusqu’à l’enseignement primaire et secondaire.
Il a cherché à réorganiser l’enseignement supérieur aux États-Unis en réduisant le financement et en faisant pression pour éliminer les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion dans les collèges et les universités. Tout comme il l’a fait au sein du gouvernement fédéral.
L’Université Columbia, par exemple, a dû répondre jeudi à une échéance pour renforcer les restrictions sur les manifestations sur le campus. Condition préalable à l’ouverture de négociations sur le rétablissement de 400 millions de dollars de financement fédéral suspendu.
La Maison Blanche affirme également que le ministère de l’Éducation est un gaspillage d’argent, citant des résultats médiocres aux tests, des taux d’alphabétisation décevants et des compétences mathématiques laxistes parmi les étudiants comme preuve que le retour sur les milliers de milliards de dollars d’investissement de l’agence était faible.
Les conflits locaux concernant les programmes scolaires de la maternelle à la terminale se sont intensifiés pendant la pandémie de coronavirus, qui a vu des parents s’en prendre violemment aux responsables lors des réunions des conseils scolaires à travers le pays. Trump, d’autres candidats républicains et des groupes de défense conservateurs comme Moms for Liberty ont su exploiter ce mécontentement.
Les démocrates ont reconnu jeudi que Trump pourrait effectivement vider le département de sa substance sans action du Congrès.
Depuis 20 ans, on observe une confrontation feutrée entre trois empires : les États-Unis, la Russie et la Chine. La mondialisation est en lambeaux, et les couteaux sont aiguisés. La bataille ne fait que commencer avec une fuite en avant dans la guerre commerciale et le réarmement…
Helal Jelali *
D’abord, une question adressée aux éminents spécialistes de géopolitique et analystes des affaires internationales qui hantent les studios des télévision spour nous expliquer la marche du monde : pourquoi le mot «empire» a-t-il presque disparu de votre lexique? Pourtant, et le constat est limpide, nous assistons actuellement à une bataille entre les empires américain, russe et chinois. Ce concept d’empire ne fait pas partie de l’histoire ancienne, il est bien vivace, en tout cas dans l’esprit des dirigeants de ces trois puissances.
Depuis la Mésopotamie, les hommes ont vécu plus de temps sous des empires que sous l’autorité d’un petit État ou d’un petit royaume, rappelle l’historien Yuval Noah Harari dans son livre ‘‘Sapiens, une brève histoire de l’humanité’’.
La mondialisation est un leurre
Le siècle dernier était celui des guerres européennes, de la reconstruction, et d’une course à l’armement entre les États-Unis et l »URSS dans une atmosphère lourde de guerre froide. Avec la chute de l’URSS, nous avons eu droit à la «fin de l’Histoire» et au projet d’une «bienheureuse» mondialisation. Aujourd’hui, rares sont ceux qui osent dire la vérité –au risque d’être traités de gauchistes ou de woke–, à savoir que la dite mondialisation n’était qu’un leurre pour envahir les marchés des pays du Sud sans grand frais et sans taxes douanières, et surtout pour mettre la main sur les matières premières du globe au moindre coût.
Les empires n’affichent pas toujours leur identité, même si chacun d’entre eux possède la sienne : par les conquêtes, ils peuvent montrer leur force militaire, comme la Rome antique et l’empire ottoman, leurs motivations d’expansion religieuse, comme les empires omeyade et abbasside, leurs appétits économiques comme la Chine, ou au XXe siècle, leur messianisme soi-disant démocratique comme chez les Américains et les Russes, avec deux idéologies aux antipodes l’une de l’autre.
La principale motivation des empires et qui dicte leurs actions, c’est la stabilisation des territoires périphériques pour un accès plus facile aux ressources dont ils ont besoin pour renforcer leur puissance. On le constate aujourd’hui avec la Chine et la bataille non avouée qu’elle livre dans les mers du sud avec la récupération du Tibet et de Hong Kong et la poursuite du harcèlement de Taïwan.
Pour la Russie, l’obsession est de récupérer tout le Caucase et d’affaiblir un voisin qui risque avec ses alliances, européenne et américaine, de devenir une puissance régionale : l’Ukraine.
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump, nouvellement élu, voudrait mettre la main sur le Canada et le Groenland pour profiter des richesses minières du pôle nord, avec, au sud, des prétentions sur le Golfe du Mexique, qui devrait dorénavant s’appeler le Golfe américain ou, pourquoi pas, le Golfe Trump…
Une logique expansionniste
Pourquoi les Etats depuis la Mésopotamie tiennent-t-ils à construire des empires? Pour instaurer la paix et la prospérité à l’intérieur de leurs frontières et dans leur environnement immédiat. Mais pas seulement, car les progrès techniques, scientifiques et culturels ne peuvent être réalisés dans le cadre étriqué des petits États ou royaumes.
Quels traits communs décelons-nous aujourd’hui entre les empires américain, russe et chinois ? Un néo-libéralisme décomplexé et l’apparition d’une oligarchie financière rapace qui réduit les aspirations de la classe moyenne à la satisfaction de ses besoins les plus élémentaires : avoir juste où se loger, de quoi manger et regarder la télé avant de dormir… Pour survivre, ces empires ont besoin d’autocratie et de populisme.
Quand est-ce qu’un empire entame sa décadence, car les empires naissent et meurent nécessairement ? Le jour où il commence à coûter plus cher qu’il ne rapporte, répondent les économistes. Autre facteur : le déclin démographique. Dans la Rome antique, la péninsule italienne comptait sept millions d’habitants dont la moitié étaient des esclaves. Quant les esclaves étaient devenus rares et chers, l’empire a commencé à décliner. Emmanuel Todd prévoit le même scénario pour l’empire américain.
Et l’Europe dans tout cela? Elle reste actuellement un enjeu pour les Russes et les Américains qui cherchent à y étendre leurs influences respectives. Pour se libérer, les Européens doivent bâtir une fédération et se doter d’une force militaire autonome et puissante. Ils doivent sortir du «Printemps des Peuples» de 1848 pour préparer un avenir unitaire avec une identité fédérative qui mettrait en veilleuse les nationalismes d’antan.
A l’occasion de la célébration du 69e anniversaire de son indépendance, il n’est pas excessif de penser que la Tunisie peut mieux faire et mérite très certainement mieux en matières de relations diplomatiques et de coopération internationale.
Elyes Kasri *
Alors que les Etats-Unis d’Amérique ont pris conscience du fardeau stratégique et moral que représente pour eux une Europe de plus en plus vieille et décadente moralement et économiquement avec un délire belliciste suicidaire, du moment que les véritables enjeux se dessinent désormais dans la zone Asie-Pacifique, et qu’un nouveau Yalta avec une reconfiguration géostratégique et des zones d’influence se profile à l’horizon, la Tunisie se trouve confrontée à de nombreux défis depuis les errements de sa révolution de la liberté et de la dignité, auxquels s’ajoutent les prémices de naufrage géostratégique et économique de son principal partenaire européen avec lequel elle a conclu de nombreux accords dont le dernier qualifié de mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global le 16 juillet 2023.
Outre le rétrécissement de l’espace géostratégique de la Tunisie dans la région maghrébine, tant en raison de l’abandon de la politique traditionnelle d’impartialité positive sur l’affaire du Sahara Occidental que du naufrage du voisin libyen, l’espace africain de notre pays a été chahuté par des positions et déclarations tunisiennes sur la vague migratoire subsaharienne et un désintérêt pour les réunions et les questions continentales.
L’atmosphère d’incompréhension s’alourdit jour après jour
En même temps, le maximalisme prôné au sujet de la cause palestinienne a fait sortir la Tunisie de la zone de confort relatif que lui procurait le consensus arabe et la positionne paradoxalement dans la région Moyen Orient-Afrique du Nord (Mena) dans un front du refus qui se marginalise de jour en jour et fond comme de la neige sous le soleil ardent du Sahara.
Quant à l’Europe, en dépit du mémoire d’entente de juillet 2023, l’atmosphère d’incompréhension s’alourdit de jour en jour et les quelques visites à un niveau gouvernemental se limitent à la question migratoire et au rôle de la Tunisie dans la protection des frontières européennes.
Le dialogue politique tant à Bruxelles qu’à Strasbourg et dans les principales capitales européennes, semble au point mort avec la paralysie du conseil d’association depuis 2019 en dépit de sa fréquence annuelle convenue entre la Tunisie et l’Union Européenne.
Quant aux relations avec le partenaire classique américain, après une période de négligence et des relents d’animosité au sein de la Chambre des représentants et du Sénat, la nomination pour la première fois d’un ambassadeur politique (Bill “Bilel” Bazzi), proche du président Trump, d’origine libanaise et de confession chiite, peut se prêter à toute sorte d’interprétations.
Toutefois, dans l’attente de son audition de confirmation par le sénat et l’ordre de mission qui lui sera donné par le législatif américain, il suffit de relever ce qui semble être une méthode chère au président Trump qui est de nommer un émissaire proche du pays sur lequel il compte exercer une attention personnelle et des pressions qui selon le tempérament du président américain peuvent être cassantes et brutales.
La Russie et la Chine, conscientes des nouvelles réalités géostratégiques, recentrent, quant à elles, leurs priorités sur l’Europe pour la Russie et la région Asie-Pacifique pour la Chine qui se prépare à une exacerbation de l’adversité américaine en commençant par une guerre tarifaire avec un potentiel non négligeable de dérapage militaire.
Le lâchage sans états d’âme par la Russie du régime syrien et des bases stratégiques à Tartous et Hmeimim donne des sueurs froides à ses clients dans le monde arabe et notre voisinage immédiat. Il devrait être pris comme un avant-goût du nouveau Yalta qui se profile à l’horizon.
Des opportunités de coopération insuffisamment explorées
Avec l’Inde, l’autre géant asiatique et pays fondateur du groupe des Brics, en plus d’être un partenaire et client traditionnel de la Tunisie en engrais chimiques, la coopération bilatérale semble au ralenti avec un projet de jumelage entre le gouvernorat de l’Ariana et l’Etat de Karnataka en hibernation.
L’Etat de Karnataka (69 millions d’habitants) a pour capitale Bangalore, le vivier technologique de l’Inde avec son plus grand pôle technologique, des filiales opérationnelles des plus grandes entreprises mondiales, en plus du siège de l’Isro, l’agence spatiale indienne qui a envoyé une navette spatiale sur la lune en août 2023. Je me rappelle que lors d’une visite à Isro en 2004, son directeur m’avait confié que son agence prévoyait d’envoyer une navette sur la lune à l’horizon 2024.
Autant d’opportunités de dialogue et coopération gagnant-gagnant insuffisamment explorées et concrétisées avec l’Inde et d’autres pays asiatiques comme la Corée du Sud et la Malaisie, dénués de passé et d’arrière-pensées coloniaux et qui étaient il y a quelques décennies au même niveau de développement que la Tunisie.
Il n’est pas exagéré de penser qu’il est temps de donner à la coopération internationale stratégiquement étudiée et suivie sa part dans la solution des problèmes tunisiens et de la nécessité vitale d’ adopter une politique de relance en dehors des sentiers battus des slogans idéologiques éculés, de l’endettement et de la solidarité/charité internationale qui, même entre frères, ne vient pas son lot d’arrière-pensées et de compromissions.
A l’occasion de la célébration du soixante neuvième anniversaire de son indépendance, il n’est pas excessif de penser que la Tunisie peut mieux faire et mérite très certainement mieux.