Genève accueille des négociations décisives
Dix jours pour conclure un traité mondial contre la pollution plastique
Les représentants de près de 180 pays se réunissent depuis mardi 6 août à Genève pour une session cruciale de négociations sous l’égide de l’ONU. Objectif : parvenir à un accord juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique, un fléau mondial qui coûte chaque année au moins 1.500 milliards de dollars, selon « The Lancet ».
Cette session, baptisée CIN5-2, a été convoquée après l’impasse des discussions en 2024 à Busan, bloquées par certains pays producteurs de pétrole. Le président des négociations, l’ambassadeur équatorien Luis Vayas Valdivieso, a insisté sur la complexité des pourparlers et la nécessité d’inclure ONG et société civile dans les débats sur les sujets sensibles : plafonds de production, interdictions de substances chimiques, etc.
Malgré les tensions géopolitiques, la volonté d’aboutir semble partagée. « La plupart des pays à qui j’ai parlé veulent un accord », a affirmé Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), tout en reconnaissant les nombreux obstacles à surmonter.
Sur le terrain, la pression monte. ONG et scientifiques multiplient les alertes. « La pollution plastique est un danger grave, croissant et sous-estimé pour la santé », selon le chercheur américain Philip Landrigan. En RDC, les déchets plastiques polluent les eaux et provoquent des maladies infantiles, dénonce l’ONG Solidarité Protection droits de l’enfant.
A Genève, une installation artistique baptisée « Le fardeau du Penseur » représente la statue de Rodin submergée par des déchets plastiques. Son auteur, l’activiste canadien Benjamin Von Wong, espère toucher les négociateurs sur le plan émotionnel.
Mais les industriels, représentés notamment par le Conseil américain de l’industrie chimique, défendent encore l’utilité du plastique pour la santé publique. Un discours rejeté par Greenpeace et d’autres ONG, qui appellent à une réduction drastique de la production mondiale.
«Il faut une transition juste », plaide l’ONG suisse Trash Hero, soulignant les enjeux sociaux dans les pays producteurs d’Asie du Sud-Est. A Genève, l’heure est venue de trancher.
Pétrole
L’Afrique à la peine sur l’échiquier mondial
La production pétrolière africaine connaît un lent déclin. En juin 2025, les pays du continent n’ont produit que 6,6 millions de barils par jour (mb/j), soit moins de 3 % de l’offre mondiale.
Le Nigeria, la Libye, l’Angola, l’Algérie et l’Egypte concentrent l’essentiel de cette production, mais tous voient leurs volumes s’éroder.
Premier producteur du continent, le Nigeria a vu sa production chuter depuis 2005, passant de 2,5 mb/j à 1,1 mb/j en 2022. Une légère remontée à 1,532 mb/j a été enregistrée récemment, due principalement à la baisse du siphonage de brut. Le pays mise désormais sur ses réserves « offshore » pour retrouver ses niveaux d’antan, mais les coûts d’exploitation en eaux profondes freinent les investissements.
L’Angola affiche une production stabilisée à 1,1 mb/j, loin du pic de 2 mb/j atteint en 2008. Sorti de l’Opep en 2023, le pays tente de relancer la machine grâce à une politique fiscale plus incitative et à de nouveaux projets « offshore » soutenus par 850 millions de dollars d’investissements.
En Algérie, la situation est critique. La production est tombée à 0,92 mb/j, contre 1,5 mb/j en 2019. La forte croissance de la consommation intérieure devrait, selon les projections, absorber 80 % de la production d’ici 2030, réduisant drastiquement les capacités d’exportation.
La Libye, bien que riche en réserves, reste paralysée par l’instabilité politique, tandis que l’Egypte enregistre ses plus bas niveaux depuis un demi-siècle, à 0,51 mb/j.
Malgré des réserves importantes, l’Afrique peine à attirer les grands groupes pétroliers, freinés par le climat des affaires et la faible rentabilité des projets. Sans réformes structurelles, le continent risque de rester à l’écart du jeu pétrolier mondial.
Catastrophes naturelles
Un coût estimé 135 milliards de dollars en 2025
Les six premiers mois de l’année 2025 confirment une tendance inquiétante : les catastrophes naturelles deviennent non seulement plus fréquentes, mais aussi plus coûteuses.
Selon une estimation préliminaire publiée récemment par le géant de la réassurance « Swiss Re », les pertes économiques mondiales liées aux événements climatiques extrêmes atteignent 135 milliards de dollars. À titre de comparaison, elles s’élevaient à 123 milliards pour la même période en 2024.
Cette aggravation est en grande partie attribuée à des phénomènes météorologiques d’une violence exceptionnelle aux États-Unis. Des incendies massifs ont ravagé les alentours de Los Angeles, tandis qu’une série d’orages violents a causé des dégâts matériels importants dans plusieurs États. Ces catastrophes à répétition accentuent la pression sur les compagnies d’assurance, de plus en plus sollicitées.
« Swiss Re » chiffre à 80 milliards de dollars les indemnisations versées par le secteur assurantiel au premier semestre, contre 62 milliards un an plus tôt. Ces montants reflètent une accélération de l’impact financier du dérèglement climatique, qui affecte à la fois les zones traditionnellement exposées et des régions jusqu’alors épargnées.
Le réassureur alerte régulièrement sur les risques systémiques liés au climat et sur la nécessité de renforcer les politiques d’adaptation. Si la deuxième moitié de 2025 suit la même trajectoire, l’année pourrait devenir l’une des plus coûteuses jamais enregistrées en matière de sinistres climatiques. De quoi relancer les débats sur l’anticipation des risques, la couverture assurantielle et surtout la lutte contre les causes profondes du réchauffement.
Les pouvoirs cachés de l’argent
Qui gouverne vraiment l’économie mondiale ?
Depuis toujours, le système monétaire échappe à la compréhension du grand public, alors même qu’il structure les rapports de pouvoir entre nations. En réalité, ce ne sont pas les Etats qui gouvernent, mais de puissants groupes financiers tels que « BlackRock », « Vanguard » ou « Goldman Sachs », dont l’influence repose sur le contrôle de la monnaie.
Les banques centrales, bien qu’appartenant à chaque pays, fonctionnent selon un même schéma : elles créent de l’argent, régulent l’économie par les taux directeurs et injectent ou retirent des liquidités. Officiellement garantes de la stabilité, elles servent souvent les intérêts du capital. En 2008, la Réserve fédérale a ainsi sauvé les géants financiers, pas les PME.
L’argent d’aujourd’hui n’est plus seulement physique : il est créé numériquement, à crédit, puis prêté aux États et aux particuliers avec intérêts. Cette mécanique enrichit un système où seuls les plus puissants influencent réellement l’économie mondiale. Le dollar, pierre angulaire du commerce international, confère aux États-Unis un avantage stratégique. Ceux qui tentent de s’en défaire s’exposent à des représailles.
Les institutions comme le FMI ou la Banque mondiale, censées aider les pays, imposent souvent des conditions drastiques qui érodent leur souveraineté. La Grèce en est un exemple.
A l’heure où les tensions économiques, géopolitiques et climatiques s’aggravent, une question se pose: combien de temps encore ce système, concentré entre les mains de quelques-uns, pourra-t-il perdurer ?