Reprise imminente de la guerre entre Israël et l’Iran
En l’absence de négociations, d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et dans un contexte de flou total concernant les stocks de matières nucléaires iraniennes, nombreux sont ceux qui, dans la région, craignent qu’une nouvelle guerre avec Israël soit inévitable. Les deux ennemis souhaitent en découdre. La République islamique souhaite prendre sa revanche après la guerre des 12 jours de juin dernier quant à Israël, il estime que la menace nucléaire iranienne n’est pas écartée. Également, le gouvernement Netanyahu n’a pas abandonné son objectif de faire tomber le régime islamiste. (Ph. Des manifestants à Téhéran ont commémoré mardi l’anniversaire de la prise d’assaut de l’ambassade américaine le 4 novembre 1979.)
Imed Bahri
Dans le New York Times, Steven Erlanger a averti, en se basant sur les informations de responsables et les analyses d’experts, qu’une nouvelle guerre entre Israël et l’Iran n’est plus qu’une question de temps, compte tenu de l’échec des négociations nucléaires et de l’absence de tout contrôle international sur le programme nucléaire iranien.
2 000 missiles simultanément sur Israël
Le journal révèle une intensification des préparatifs militaires des deux côtés. «Les usines iraniennes de missiles fonctionnent 24 heures sur 24», a déclaré Ali Vaez, directeur du projet Iran au sein de l’International Crisis Group, indiquant que des responsables iraniens lui avaient confié que «l’Iran se prépare à lancer 2 000 missiles simultanément sur Israël lors du prochain conflit afin de saturer les défenses israéliennes», lui qui n’en a lancé que 500 lors des affrontements de juin dernier.
«Israël estime que la mission n’est pas encore accomplie et ne voit aucune raison de ne pas reprendre le conflit. C’est pourquoi l’Iran redouble d’efforts pour préparer la prochaine confrontation», a ajouté M. Vaez, laissant entendre qu’une nouvelle guerre entre les deux pays est inéluctable.
Le journal américain indique, de son côté, que le précédent accord nucléaire avait pris fin et que les sanctions américaines avaient été rétablies. L’Iran posséderait suffisamment d’uranium pour fabriquer 11 armes nucléaires mais l’emplacement de ce stock reste incertain. Téhéran prétend qu’il a été enfoui sous les décombres après les frappes américaines, tandis qu’Israël allègue qu’il a été déplacé vers des sites secrets.
L’Iran poursuit également le développement d’un nouveau site d’enrichissement d’uranium, surnommé «Pickaxe Mountain», et Téhéran refuse l’accès aux inspecteurs internationaux.
Le journal américain a cité la déclaration du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, au Financial Times, selon laquelle la majeure partie du stock d’uranium iranien existe toujours, l’estimant à environ 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60%, un niveau très proche de celui nécessaire à la fabrication d’armes nucléaires.
Le NYT cite aussi Suzanne Maloney, de la Brookings Institution, affirmant que «l’Iran est plus faible qu’auparavant mais cela pourrait le rendre plus dangereux car il pourrait agir de manière désespérée».
Hisham Hellyer, expert au Center for American Progress, estime pour sa part qu’Israël souhaite endiguer le programme nucléaire iranien et, comme il est peu probable que cela aboutisse par la négociation, il pourrait frapper à nouveau. Il précise, en outre, que les Iraniens sont occupés à reconstruire mais une fois qu’ils auront franchi une certaine ligne, Israël les attaquera de nouveau.
Une nouvelle confrontation est inévitable
Le NYT rapporte, par ailleurs, que certains responsables iraniens souhaiteraient parvenir à un accord avec le président américain Donald Trump, justifiant cette position par l’impact des sanctions sur le pays et arguant que toute résistance supplémentaire profiterait à Israël et pourrait affaiblir le gouvernement iranien sous la pression populaire.
Cependant, d’autres responsables iraniens prônent la confrontation, ne voyant aucun intérêt à dialoguer avec M. Trump, qui s’est retiré de l’accord nucléaire de 2015 et a exacerbé la colère de l’Iran en bombardant les installations nucléaires iraniennes.
Le journal estime que les deux camps considèrent une nouvelle confrontation avec Israël comme inévitable, comme l’explique Ali Vaez: «C’est pourquoi le pays intensifie ses préparatifs pour la prochaine étape et souhaite instaurer un nouvel équilibre des forces qui dissipe l’impression de faiblesse iranienne».
Par ailleurs, le NYT note que les principaux États arabes tentent d’empêcher le déclenchement d’une nouvelle guerre régionale. Ils souhaitent collaborer avec M. Trump afin de limiter l’influence d’Israël qui ambitionne de devenir une puissance hégémonique régionale après avoir dévasté Gaza, le Hamas et le Hezbollah et affaibli l’Iran. Les responsables arabes encouragent la reprise des négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis mais avec peu d’optimisme pour le moment.
Cette enquête dresse un tableau sombre du Moyen-Orient à la veille d’une nouvelle confrontation entre Israël et l’Iran sans négociations, sans supervision internationale, sans confiance mutuelle, seulement une course aux armements nucléaires et balistiques qui s’accélère et des calculs de représailles qui rendent la prochaine guerre plus imminente que jamais. L’ère de la paix et de la prospérité que promet Donald Trump n’est pas pour demain…
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