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Le génocide de Gaza et la question qui dérange

05. Mai 2025 um 12:18

Les Palestiniens qui ont échappé aux bombes qui pleuvent sur Gaza depuis un an et sept mois, meurent de faim après deux mois de blocus strict empêchant l’entrée de convois de nourriture, d’eau, de médicaments ou de fioul. 190 Etats dans les cinq continents observent le génocide en cours depuis le 8 octobre 2023, sans prendre la moindre mesure concrète contre la folie meurtrière du gouvernement israélien.

C’est d’autant plus consternant que le génocide par les bombes et la famine est diffusé pratiquement en direct sur les réseaux sociaux, sans que le monde ne soit troublé au point de décider d’intervenir pour mettre fin à l’horreur. Même si Gaza est un tas de ruines. Même si les affamés en sont réduits à bouillir de l’herbe dans l’eau de mer dans une tentative désespérée de survivre.

Une honte pour l’humanité? Sans doute. Mais une abjection et une ignominie pour les 57 Etats musulmans, dont 22 Etats arabes, qui depuis dix-neuf mois se contentent de communiqués creux de condamnation. Malgré l’ampleur inédite de l’horreur, ceux qui entretiennent des relations avec l’Etat génocidaire israélien n’ont même pas eu le courage d’arrêter, ni même de geler ces relations!

Pire encore, dans son édition du 5 mai, le site américain Counterpunch nous apprend que « l’Égypte a autorisé le MV Kathrin, battant pavillon allemand et chargé d’explosifs RDX destinés aux fabricants militaires israéliens, à accoster à Alexandrie. »

Dans le même article, on apprend que « la Turquie a ouvert le port de Mersin au Nexoe Maersk qui transporte des composants de F-35 à destination d’Israël. »

Rien d’étonnant quand on sait que l’Egypte, un pays de 100 millions d’habitants et frontalier avec Gaza, se plie au blocus imposé par la soldatesque israélienne. Et ce, au moment où les voisins palestiniens, tentant d’échapper à la mort par la faim, se tournent vers le fourrage des animaux…

Rien d’étonnant non plus de la part de la Turquie quand on sait que ce pays, tout en publiant de temps à autre des communiqués incendiaires contre Israël, continue de commercer avec lui. La Turquie pousse la passivité, pour ne pas dire l’hypocrisie, envers les exactions israéliennes à Gaza jusqu’à regarder ailleurs quand Netanyahu a ordonné le bombardement des abords du palais présidentiel syrien, où se trouve pourtant le président installé au pouvoir par la volonté d’Erdogan…

Sans parler de l’Occident, « défenseur » des droits de l’Homme et du droit international; 54 pays musulmans, totalisant plus d’un milliard d’âmes et disposant de moyens substantiels pour imposer l’arrêt de l’horreur génocidaire israélienne, ont préféré les condamnations creuses à l’action concrète.

Une attitude indigne quotidiennement mise à nu par la communauté houthie du Yémen. Une communauté qui a largement démontré que la modestie des moyens n’empêche pas de réagir concrètement contre la brutalité israélo-américaine, si la volonté y est.

Les Houthis, malgré les bombardements incessants de l’aviation américaine, continuent de lancer missile sur missile sur des cibles israéliennes. Le dernier lancé le 4 mai sur l’aéroport Ben Gourion a provoqué l’arrêt du trafic, l’annulation de plusieurs vols en provenance de l’étranger et la panique de trois millions d’Israéliens qui se sont précipités dans la confusion et la bousculade dans les abris.

Que le monde le reconnaisse ou pas, les Houthis sont les seuls êtres humains sur cette planète à dire Non à l’horreur non pas par la publication de communiqués de condamnation, mais par l’envoi de missiles en direction de l’Etat génocidaire.

Les deux seuls sentiments qui échappent au contrôle de l’être humain sont le respect et le mépris. En d’autres termes, il y a des situations où, individus et Etats, se trouvent dans l’obligation d’éprouver malgré eux du respect pour l’ennemi. C’est le cas de l’Amérique et d’Israël qui, tout en déployant toute leurs forces pour détruire les Houthis, ne peuvent s’empêcher de leur témoigner en leur for intérieur et malgré eux du respect.

Cela dit, la question qui dérange est la suivante : si quelques dizaines de milliers de Houthis avec des moyens très modestes ne cessent de donner du fil à retordre à la machine génocidaire israélo-américaine, qu’auraient pu faire 54 Etats musulmans avec leurs moyens très substantiels, s’ils étaient animés de la même volonté?

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