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Forces de «maintien de la paix» en Ukraine | Les mensonges des impuissances européennes

25. März 2025 um 09:27

Sans la signature de l’accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, la présence à titre officiel du moindre contingent militaire ne serait-ce que d’un seul des pays membres de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra l’entrée directe de l’Alliance de l’Atlantique Nord en guerre contre la Fédération de Russie. Et cela, la plupart des pays de l’Otan le savent très bien qui réfléchiront par deux fois avant de faire le moindre pas en ce sens, malgré les gesticulations de la France et de la Grande-Bretagne. (Ph. L’Union européenne joue toutes ses cartes sur Volodymyr Zelenski).

Oleg Nesterenko *

Quelques jours après que le premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé que le plan de «coalition des volontaires» entrait dans une «phase opérationnelle», le 20 mars dernier, les représentants de la majorité des pays de l’Otan se sont réunis dans les banlieues de Londres pour discuter de la création de «la force de maintien de la paix» en Ukraine et élaborer les plans de son action.

Londres s’attend à ce que plus de 30 pays, dont l’intégralité des membres de l’Otan, prennent une participation dans la nouvelle coalition et apportent leurs contributions.

Lors de ladite réunion, les participants ont convenu que les forces «de maintien de la paix» en Ukraine comprendront autant de troupes terrestres que de forces aériennes et navales. Notamment, des militaires britanniques et français seront déployés tant dans les villes que dans les ports et les infrastructures critiques ; les navires de patrouille et dragueurs de mines de l’Otan opéreront en mer Noire.

De son côté, le 27 mars, Emmanuel Macron a organisé un nouveau sommet à Paris entre Volodymyr Zelensky et ses partenaires de guerre : «On a fait un gros travail avec les Britanniques sur les conditions d’encadrer le cessez-le-feu et donc là, je pense que ça va être l’occasion d’en discuter et de le préciser», a déclaré le président français.

Bien évidemment, en parlant d’une coalition et d’un grand déploiement militaire des forces de l’alliance du Traité de l’Atlantique Nord, ce n’est guère une action d’une durée de 30 jours couvrant le cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis d’Amérique qui est en discussion, mais une opération stratégique à long terme.  

Les tentatives désespérées de se sauver la face

La grandeur des ambitions des idées exprimées et des plans élaborés par la coalition anglo-franco-centrique ne peut être comparée qu’à la profondeur abyssale de leur coupure de la réalité. Car, jamais aucune force d’aucun pays de l’Otan ne participera dans le prétendu processus de «maintien de la paix» sur le sol de l’Ukraine post-conflit.

Après la remise démonstrative des pays du Vieux continent à leur véritable place – celle des vassaux du maitre outre-Atlantique – par le rejet de leur présence à la table des futures négociations de paix en Ukraine qui n’auront lieu qu’entre les deux réelles puissances en guerre : les Etats-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie – les récentes déclarations des pays-membres du camp en défaite face à la Russie ne sont que des tentatives maladroites et désespérées de sauver les débris restant de leur réputation, en tant que puissances militaires, aux yeux du monde qui les observent d’une manière de plus en plus sceptique.

Contrairement à ces mensonges et illusions propagés depuis la réunion à Londres au sujet des futures actions des prétendues forces du «maintien de la paix» en Ukraine dans la période post-guerre, mon affirmation sur l’impossibilité de la participation des forces armées des pays de l’Otan dans le «maintien de la paix» en Ukraine est sans équivoque et basée sur des fondements juridiques incontournables.

Plusieurs facteurs-clés rendent parfaitement impossible l’initiative occidentale de «contrôler» la paix en Ukraine à la fin du conflit armé. 

La condition sine qua non de Moscou

Sans la signature de l’accord de paix entre Moscou et Kiev, la présence à titre officiel du moindre contingent militaire ne serait ce que d’un seul des pays membres de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra l’entrée directe de l’Alliance de l’Atlantique Nord en guerre contre la Fédération de Russie.

Il est connu d’avance via de multiples déclarations de Moscou qui n’ont jamais varié au sujet des rapports entre Kiev et l’Otan : l’une des conditionssine qua non de la signature de l’accord de paix sera l’interdiction signée et ratifiée par la partie adverse de la présence des forces armées du bloc de l’Otan sur le territoire de l’Ukraine. 

Soit, juridiquement, c’est bien le Kremlin et personne d’autre qui décidera de la présence du camp ennemi à ses frontières du sud-ouest. Une présence qui n’aura jamais lieu : sa seule menace a été l’une des raisons principales pour Moscou d’entrer en guerre qui dure depuis plus de trois ans.

L’unique moyen de réaliser les fantasmes des dirigeants des pays de l’Otan sur la présence en Ukraine de leurs forces «de maintien de la paix» est celui d’entrer en guerre contre la Russie et de l’importer.

Les casques bleus

Les Casques bleus sont une force qui agit au nom de l’Organisation des Nations unies (Onu) dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP). Il est donc logique de supposer que leur présence peut avoir lieu en Ukraine post-guerre. 

Cela étant, le déploiement d’une telle mission ne peut être décidé que par le principal organe des Nations Unies qui est le Conseil de sécurité. Le Conseil, dont la Fédération de Russie est membre permanent et, à ce titre, dispose du droit de veto lorsque des résolutions doivent être votées.

Ainsi, une fois de plus, c’est bien Moscou qui décidera si la présence des casques bleus en Ukraine aura lieu ou non.

Navires de patrouille et dragueurs de mines en mer Noire

Lors de la réunion de 20 mars à Londres, l’une des décisions qui a été prise était celle de la future présence des navires de patrouille et dragueurs de mines de l’Otan qui opéreront en mer Noire.

Les propagateurs de la désinformation depuis Londres ont «oublié» de parler de l’existence de la convention de Montreux. La convention de Montreux, signée le 20 juillet 1936, détermine l’exercice de la circulation dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore (Turquie), ainsi que dans la mer Noire. Et le §2 de son article 18 est sans équivoque : «Quel que soit l’objet de leur présence en mer Noire, les bâtiments de guerre des Puissances non riveraines ne pourront pas y rester plus de vingt et un jours».

Soit, aucune sérieuse présence supplémentaire de la marine du bloc de l’Otan ne peut y avoir lieu. Hormis celles de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Turquie riveraines qui y sont déjà présentes et peuvent naviguer librement dans leurs eaux territoriales et les eaux internationales – ce qu’elles font depuis toujours.   

Les déclarations européennes sur la future présence des navires de l’Otan qui opéreront en mer Noire dans le cadre de «la force de maintien de la paix» en Ukraine ne sont donc que de la rhétorique vide.

La constitution de l’Ukraine

En vue des grossières violations au quotidien de la Constitution de l’Ukraine depuis 2014 et, plus particulièrement, depuis les 3 dernières années par les régimes  successifs installés à Kiev, il est presque déplacé de mentionner l’existence d’une Constitution dans ce pays et, encore moins, de mentionner l’existence de l’article 17 de ladite Constitution qui est sans équivoque : «Le déploiement de bases militaires étrangères sur le territoire ukrainien est interdit».

Il est tout à fait certain qu’une violation constitutionnelle de plus, parmi tant d’autres, par le déploiement des forces armées de l’Otan sur le territoire de l’Ukraine serait passé tout à fait inaperçu. De plus que l’existence de la Cour constitutionnelle qui est l’unique organe de juridiction constitutionnelle en Ukraine a été réduite par le régime de Zelensky à n’exister que sur papier.

Post-scriptum : En mettant de côté les fantaisies propagées par la composante européenne de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, revenons à la réalité : d’une manière incontournable, seule la Fédération de Russie peut réellement garantir la paix sur le territoire de l’Ukraine. Il n’y aura aucune paix, si les conditions de sécurité et la prise en compte des intérêts russes exigées par Moscou, durant tant d’années avant-même le déclenchement de la guerre, ne sont pas respectées par le camp-ennemi. Et en mentionnant l’ennemi, ce n’est guère du camp ukrainien qui n’a jamais été qu’un outil périssable entre les mains des tireurs de ficelles anglo-saxons dont je parle.

L’intervention directe et officielle de la moindre composante militaire d’un seul des pays de l’Otan sur le sol ukrainien vaudra directement son entrée en guerre contre la Russie avec toutes les conséquences pour le monde qui en découleront.

Cela étant, si une telle situation a été soigneusement évitée dans les heures les plus sombres du règne belliqueux des «démocrates» sur la Maison Blanche – ce n’est certainement pas demain que cela arrivera dans le cadre des gesticulations archaïques et impuissantes des anciennes puissances européennes, dont «l’âge d’or» a sombré à tout jamais dans l’oubli du passé.

* Président du CCIE, spécialiste de la Russie, CEI et de l’Afrique subsaharienne.

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 ‘‘Six années qui ont changé le monde’’ | Une paix pour rien !

23. März 2025 um 08:01

La fin de l’Empire Soviétique ne suscite plus qu’un intérêt marginal. Et encore, n’est elle désormais prise en compte que dans une vision géostratégique relative à la présente guerre russo-ukrainienne et à la légitimité des revendications des protagonistes.

Dr Mounir Hanablia

On arguera toujours que les empires ayant une fin inéluctable, celui-ci n’aura pas dérogé à la règle. Certes! Mais il demeure étonnant que le pays le plus vaste du monde et disposant des ressources naturelles quasiment illimitées se soit effondré avec le mur de Berlin comme un château de cartes, sous l’effet de l’alcoolisme ainsi qu’on l’a prétendu, et n’ait pas réussi à empêcher la réunification allemande, décrétée unilatéralement par le chancelier Helmut Kohl, dont il s’avère que la France et même les Etats-Unis ne l’eussent considérée selon l’auteur  qu’avec la plus grande circonspection.

Faisant face à des difficultés économiques et financières considérables, Gorbatchev s’est trouvé face à un dilemme, celui d’intégrer une Europe dominée par l’Allemagne, tout en sauvegardant l’Union Soviétique. Le corollaire géostratégique à une Allemagne de nouveau puissante a été la perte du glacis extérieur de l’Empire constitué par les pays de l’Europe de l’Est, à commencer par la Pologne, dont l’occupation avait déclenché la seconde guerre mondiale. Mais c’est le nationalisme périphérique des marges de l’Empire, pays baltes et du Caucase, les plus petits, considérés comme les plus faibles, qui en aura finalement eu raison, au moment même où l’émergence de l’Etat proprement russe, incarné par Boris Eltsine, entrera en concurrence avec les institutions soviétiques, puis s’y substituera.

Les soubresauts politiques russes

L’échec du coup d’État immédiatement avant le nouveau traité de l’Union censé garantir sa survie, suivie par l’interdiction du Parti communiste russe n’a fait que consacrer la fin de l’Union Soviétique, officialisée à Belovej le 7 décembre 1991 par une déclaration des présidents russe, biélorusse, et ukrainien.

Les soubresauts politiques russes ultérieurs opposant la présidence à un parlement nostalgique de la grandeur passée avec l’intervention de l’armée au bénéfice du premier qui fera 150 morts, n’y changeront rien.

Il n’en demeure pas moins que si la question des armes nucléaires a été réglée, au bénéfice de la Russie, celle du différend territorial russo-ukrainien n’a pas été abordée.

Plus que cela, Boris Eltsine a entériné l’exigence du président ukrainien de l’intangibilité des frontières héritées de l’Union Soviétique. Est-ce à dire que la Russie n’a aucun droit à revendiquer une part quelconque du territoire ukrainien? Toujours est-il que contrairement aux thèses occidentales et ukrainiennes, le contentieux territorial n’est pas né avec Vladimir Poutine, pas plus que le problème de l’élargissement à l’Est de l’Otan.

En effet, lors de la réunification de l’Allemagne, le secrétaire d’Etat américain James Baker avait proposé à Mikhaïl Gorbatchev soit un retrait des forces de l’Otan d’Allemagne, soit l’interdiction de tout stationnement de ses forces à l’Est de la frontière allemande, c’est-à-dire dans les anciens pays du Pacte de Varsovie. Le plus étrange c’est que cette proposition n’ait pas été suivie du traité en bonne et due forme que le président soviétique puis son successeur russe eussent été en droit d’exiger. Si donc la guerre a fait rage en Ukraine 30 ans plus tard, c’est aussi à l’incompétence et à l’imprévoyance des dirigeants de l’époque qu’on la doit.

La politique nazie à l’Est

En dépit de l’érudition de l’auteur et de sa remarquable capacité à éclairer sur un sujet complexe, en particulier les relations conflictuelles dans la vie politique au sein de la Fédération de Russie, dont la classe politique tunisienne aurait pu s’inspirer pour éviter les dérives qui ont conduit le pays vers l’autoritarisme qui prévaut aujourd’hui, le livre pourtant publié en 2015 après l’annexion de la Crimée par la Russie n’aborde pas la question cruciale de la politique nazie à l’Est, c’est-à-dire dans le grenier à blé ukrainien, si semblable par ses moyens et dans ses objectifs, à celle mise en œuvre aujourd’hui par les Etats-Unis et l’Europe en Ukraine, et qu’on ne peut nullement mettre sur le compte de la folie de Vladimir Poutine. 

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