L’Iran a rouvert, ce samedi, une partie de son espace aérien aux vols internationaux, après l’avoir entièrement fermé le 13 juin à la suite d’une attaque sans précédent menée par l’occupation israélienne. Si les compagnies aériennes étrangères peuvent désormais survoler le centre et l’ouest du pays, les vols domestiques et l’activité des principaux aéroports, notamment […]
Une fuite relayée par le New York Times et confirmée par plusieurs sources secoue les milieux diplomatiques et militaires : près de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60 % auraient échappé aux frappes américaines menées dans la nuit du 21 au 22 juin contre des installations iraniennes. Cette matière nucléaire fissile, proche du seuil militaire, pourrait suffire à produire jusqu’à 9 bombes nucléaires.
Par Mahjoub Lotfi Belhedi *
La piste d’une fuite fiable gagne en crédibilité
Washington a reconnu ignorer l’emplacement exact de ce stock stratégique. L’information est jugée plausible par les experts du renseignement : l’Iran dispose d’un réseau d’installations souterraines, mobiles ou clandestines, difficilement repérables même par les frappes de haute précision.
Le facteur centrifugeuse : maîtrise technologique iranienne
L’Iran a acquis une indépendance industrielle dans le domaine de l’enrichissement : ses centrifugeuses IR-1, IR-2m et IR-6 sont conçues localement, avec des pièces issues d’un réseau d’usines sidérurgiques avancées. Cette autonomie technologique est la clé : même sous sanctions, Téhéran peut maintenir voire accélérer son programme.
Du 60 % au 90 % : quelques jours suffisent
Les experts en sciences atomiques s’accordent sur un point crucial : le passage de l’uranium enrichi à 60 % au grade militaire (90 %) peut prendre quelques jours à quelques semaines, selon le nombre de centrifugeuses mobilisées. Le vrai défi réside ensuite dans la conversion en métal d’uranium et l’assemblage d’une ogive nucléaire, ce qui pourrait prendre entre 2 à 6 mois… Ou plutôt moins, si des recherches ont été menées en parallèle.
Des bombes, oui – mais des vecteurs aussi
Avoir la bombe ne suffit pas. Il faut pouvoir la lancer. Or l’Iran possède déjà des missiles balistiques (jusqu’à 3 000 km) et développe des drones militaires avancés. Certains experts estiment que la miniaturisation nécessaire pour monter une petite charge nucléaire sur ces vecteurs est à portée de ses ingénieurs.
L’ombre de Medvedev
La déclaration récente de Dmitri Medvedev – à peine voilée par les organes de veille stratégique au monde, excluant toute livraison de têtes nucléaires russes à l’Iran – pourrait être interprétée comme un aveu implicite : si Téhéran n’a pas besoin d’aide, c’est peut-être qu’il est déjà prêt. La Russie, tout en affichant sa non-implication, semble reconnaître la maturité nucléaire du programme iranien.
L’après-bombe : le séisme géopolitique
Un Iran doté de l’arme nucléaire ne se contenterait pas d’un simple rôle dissuasif. Une telle évolution bouleverserait profondément l’équilibre stratégique du Proche-Orient.
Ce serait la fin d’une ère : celle de la suprématie nucléaire absolue d’Israël au Moyen-Orient. Depuis plusieurs décennies, l’État sioniste reste la seule puissance nucléaire non déclarée de la région, bénéficiant ainsi d’un avantage stratégique décisif. L’émergence d’un Iran nucléaire remettrait radicalement en question cet équilibre.
Face à cette nouvelle donne, des puissances régionales comme l’Arabie saoudite, la Turquie ou l’Égypte pourraient être tentées d’entrer à leur tour dans la course à l’atome. Une prolifération en chaîne deviendrait alors plausible…
Les États-Unis, traditionnellement garants de la sécurité de leurs alliés dans la région, seraient contraints de revoir leur posture stratégique. Leur capacité à imposer des lignes rouges, à prévenir l’escalade et à maintenir la dissuasion serait mise à l’épreuve. Washington devrait composer avec une nouvelle réalité multipolaire, dans laquelle ses marges de manœuvre seraient réduites.
Le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), pilier du régime international de non-prolifération, subirait un coup dur. Déjà affaibli, il verrait sa crédibilité encore davantage entamée. L’incapacité à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique pourrait sonner le glas d’un ordre nucléaire basé sur la limitation de l’accès à l’arme suprême.
Une porte désormais entrouverte
Les 408,6 kg d’uranium enrichi à 60 % ne sont pas qu’un chiffre, une donnée technique ou un simple seuil critique : ils incarnent une bascule historique. Ce stock place l’Iran dangereusement près de la capacité à produire de l’uranium enrichi à 90 %, qualité militaire, en un laps de temps réduit. Il ne manque qu’une décision politique pour franchir le pas.
Derrière ce chiffre se cache une transformation silencieuse mais lourde de conséquences : celle d’un monde où les règles du jeu nucléaire ne seraient plus dictées uniquement par les grandes puissances établies. Une porte s’entrouvre sur une ère d’accentuation des incertitudes stratégiques, marquée par la remise en cause des tabous nucléaires, la tentation de la prolifération régionale d’où l’arme nucléaire pourrait cesser d’être un privilège d’États puissants pour devenir un instrument de pouvoir revendiqué par tout régime en quête de statut ou de sécurité.
——————-
*Chercheur en réflexion stratégique & digitale // Data scientist & aiguilleur d’IA
Le guide suprême de la république iranienne a salué à travers une vidéo partagée par l’Agence France Presse(AFP) ce qu’il a appelé la victoire de l’Iran contre le régime « fallacieux » sioniste.
Voici la transcription de la vidéo :
Al Khamanei a assuré que malgré tous les bruits et affirmations, le régime sioniste a presque été écrasé sous les coups de la République islamique.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé aux médias locaux qu’Israël aurait été prêt à éliminer le guide suprême iranien, Ali Khamenei, si l’occasion s’était présentée lors du récent conflit de douze jours avec l’Iran. « S’il avait été à portée, nous l’aurions neutralisé », a-t-il déclaré, jeudi 26 juin, sur les ondes de la radio publique Kan.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé que l’élimination du guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait été envisagée durant la guerre éclair de douze jours contre l’Iran, mais que l’opération n’avait pas pu être menée à bien. « Nous n’avons pas eu d’opportunité opérationnelle », a-t-il déclaré, jeudi 26 juin, à la radio publique israélienne Kan, ajoutant que le guide suprême s’était « enfoncé très profondément sous terre », rendant toute frappe irréaliste.
Invité sur Channel 12 et 13, M. Katz a confirmé qu’Israël n’avait pas pu localiser Khamenei. Lors du conflit, il avait affirmé que ce dernier ne pouvait « pas continuer à exister ». Il a reconnu, après le cessez le feu que la situation avait changé et qu’Israël ne poursuivait plus ce projet.
Il n’a cependant pas manqué d’avertir Ali Khamenei : « Je lui recommande de rester dans un bunker. »
Israël Katz estime que le guide suprême devrait prendre exemple sur l’ancien dirigeant du Hezbollah libanais pro-iranien, Hassan Nasrallah, qui s’était retranché pendant des années dans un bunker.
« Je lui recommande d’en faire autant », a-t-il lancé.
En effet, Nasrallah a été tué par une frappe israélienne en septembre 2024.
M. Katz a admis qu’Israël ignore l’emplacement exact des stocks d’uranium enrichi détenus par l’Iran, mais il a assuré que les frappes ciblées contre les sites nucléaires avaient neutralisé les capacités d’enrichissement de Téhéran. « Le matériel en lui-même n’était pas l’objectif direct », a-t-il expliqué à Channel 12.
« Nous avons détruit les infrastructures nucléaires ainsi que les capacités de développement des missiles iraniens, en éliminant toutes les usines de fabrication », a-t-il ajouté.
Cette information a été relayée par plusieurs médias.
Les conflits régionaux, en particulier au Moyen-Orient, continuent de façonner la dynamique du marché pétrolier mondial. La volatilité des prix, accentuée par ces tensions géopolitiques, révèle la fragilité des chaînes d’approvisionnement et l’interdépendance énergétique entre les nations. De nombreux experts ayant participé au débat en ligne organisé par l’IACE sur le thème « L’impact des conflits régionaux sur les prix du pétrole », ont proposé leur analyse. Tout en mettant en lumière les mécanismes par lesquels ces crises influencent le marché pétrolier, les économies nationales et la sécurité énergétique mondiale.
Depuis le début de 2025, les prix du pétrole évoluent dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient.
Des tensions géopolitiques au cœur de la volatilité pétrolière
Les affrontements entre Iran et Israël, les attaques contre les infrastructures pétrolières et les menaces sur les routes maritimes stratégiques, comme le détroit d’Ormuz ou la mer Rouge, ont provoqué des hausses brutales du prix du baril. Par exemple, en juin 2025, le Brent a bondi de plus de 13 % à la suite de l’escalade entre Israël et l’Iran, démontrant la sensibilité extrême du marché à la moindre perturbation régionale.
Les attaques de groupes armés, notamment les Houthis au large du Yémen, ont entraîné des détournements massifs du trafic maritime, allongeant les routes et augmentant les coûts logistiques et les primes d’assurance. Ce phénomène a contribué à la hausse des prix et à l’incertitude persistante sur les marchés.
Les fondamentaux du marché contrebalancés par l’instabilité
Si la demande mondiale et la production de l’OPEP+ continuent d’influencer les prix, le risque géopolitique est désormais le principal moteur des fluctuations du marché pétrolier. Les menaces de blocage du détroit d’Ormuz, par où transite un tiers des exportations mondiales de pétrole, pourraient provoquer des flambées jusqu’à 120 dollars le baril selon certains analystes, avec des conséquences majeures pour l’économie mondiale et l’inflation.
Cependant, ces tensions sont parfois atténuées par des signaux baissiers, comme le ralentissement de la demande mondiale ou l’augmentation de la production. Malgré tout, l’équilibre reste fragile, et chaque nouvelle crise régionale ravive la volatilité du marché
Reste à savoir ce qu’il en est pour le cas de la Tunisie
A cet effet, la Tunisie illustre la vulnérabilité des économies dépendantes des importations énergétiques. Sa production nationale de pétrole est en déclin, avec une moyenne de 27 300 barils/jour en avril 2025, loin de couvrir une demande quotidienne d’environ 100 000 barils. Ce déficit énergétique s’est aggravé malgré une baisse des prix mondiaux, en raison d’une production en repli et d’une demande intérieure soutenue.
Les exportations tunisiennes d’hydrocarbures ont chuté, tandis que les importations augmentaient, creusant le déficit commercial énergétique. Cette situation rend la Tunisie particulièrement sensible aux fluctuations des prix mondiaux, elles-mêmes dictées par les crises régionales.
Vers une coopération régionale accrue ?
Face à ces défis, les experts invités lors de l’émission « 90 minutes avec L’IACE »insistent sur la nécessité d’une intégration énergétique régionale. L’exemple nord-américain, où le Canada exporte son pétrole vers les États-Unis, montre l’intérêt de renforcer les échanges intra-régionaux pour sécuriser l’approvisionnement et limiter l’impact des crises extérieures.
En Afrique du Nord, la coopération entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye dans le domaine des hydrocarbures pourrait atténuer la vulnérabilité face aux chocs externes. Le transit du gaz algérien et libyen via la Tunisie vers l’Europe, avec une part destinée au marché local, en est une illustration concrète.
Perspectives et enjeux mondiaux
Les intervenants rappellent que, malgré la montée en puissance des énergies renouvelables, le pétrole reste la colonne vertébrale de l’économie mondiale. La transition énergétique sera longue et les énergies fossiles continueront de jouer un rôle central dans les décennies à venir. Ainsi, la stabilité des marchés pétroliers demeure un enjeu stratégique, conditionné en grande partie par la gestion des conflits régionaux et la capacité des pays producteurs et consommateurs à coopérer.
En somme, tout cela nous amène à dire que l’impact des conflits régionaux sur les prix du pétrole est immédiat et profond, affectant non seulement les marchés mais aussi la sécurité énergétique et la stabilité économique mondiale. La coopération régionale et la diversification des sources d’énergie apparaissent comme des réponses incontournables pour atténuer cette vulnérabilité structurelle.
Des dommages de 10 milliards de shekels (environ 3 milliards de dollars) ont été causés à Israël au cours de sa guerre de 12 jours avec l’Iran, les fonds nécessaires à la fois pour réparer les bâtiments touchés par les missiles et pour payer des compensations aux entreprises locales.
Les calculs partagés jeudi 26 juin par le ministère israélien des Finances et l’Autorité fiscale montrent à quel point l’Iran a percé les défenses israéliennes au cours de près de deux semaines de tirs de missiles.
« C’est le plus grand défi auquel nous avons été confrontés – il n’y a jamais eu un tel volume de dégâts dans l’histoire d’Israël », a déclaré aux journalistes Shay Aharonovich, directeur général de l’Autorité fiscale israélienne responsable du versement des indemnisations.
Ce chiffre n’inclut pas le coût pour Israël du remplacement des armes et des systèmes de défense utilisés dans la campagne. Ce qui risque de faire grimper le total beaucoup plus haut lorsque les estimations seront terminées.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a souligné, lors d’une conférence de presse, que le coût total de la guerre pourrait atteindre 12 milliards de dollars. Tandis que le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a estimé ce chiffre à environ la moitié… Quel que soit le chiffre final, il représente un défi pour une économie déjà mise à mal par un conflit généralisé qui dure depuis 20 mois.
Quid du système du dôme de fer?
Bien qu’Israël dispose de systèmes de défense aérienne parmi les plus avancés au monde, il s’attend généralement à ce que 10 à 15 % des missiles passent à travers. « Ces missiles balistiques, ont détruit beaucoup de bâtiments. Israël et l’Iran sont fatigués, épuisés », a déclaré Trump mercredi 25 juin.
Durant les 12 jours de campagne, l’économie de l’entité a été presque entièrement paralysée, les écoles et les commerces étant fermés, à l’exception de ceux jugés essentiels. Le gouvernement versera aux entreprises une indemnisation estimée à 5 milliards de shekels par le ministère des Finances.
Le montant des indemnisations auxquelles le gouvernement pourrait prétendre serait le double de ce qu’il a versé pour les dommages matériels depuis octobre 2023, y compris les indemnisations versées à des communautés entières détruites lors des attaques du Hamas…
La guerre d’Israël contre l’Iran a été beaucoup plus coûteuse que les conflits avec le Hamas et le Hezbollah pour deux raisons principales.
La première est que les communautés ciblées par les milices soutenues par Téhéran étaient petites et rurales. En revanche, l’Iran lui-même a ciblé des villes densément peuplées du centre d’Israël – une zone d’environ 1 600 kilomètres carrés, incluant l’agglomération de Tel-Aviv, où vit au moins 50 % de la population israélienne, souvent dans des quartiers surpeuplés ou des immeubles de grande hauteur.
La deuxième raison est que les missiles iraniens sont beaucoup plus puissants que ceux des alliés de l’Iran, certains transportant au moins 500 kilogrammes d’explosifs et de bombes à fragmentation qui se dispersent à l’impact.
Benjamin Netanyahou a déclaré durant la campagne électorale que limiter la capacité de l’Iran à utiliser des missiles balistiques était un objectif de guerre essentiel, au même titre que la destruction de son programme nucléaire. Selon les estimations israéliennes, à la veille du conflit, l’Iran disposait de 2 000 à 2 500 missiles de ce type et en possède encore environ la moitié.
L’ayatollah Ali Khamenei est sorti de son silence ce jeudi 26 juin 2025, une semaine après l’entrée en vigueur de la trêve entre l’Iran et Israël. Dans un message vidéo largement diffusé à travers les médias d’État, le guide suprême iranien a salué ce qu’il qualifie de « victoire » de la République islamique, tout en adressant des menaces voilées mais fermes aux États-Unis.
Dans une posture résolument triomphaliste, Khamenei a affirmé que l’Iran avait infligé « une gifle au visage de l’Amérique » et que le régime israélien avait été « humilié » par la résistance iranienne. Il n’a pas hésité à présenter la fin des affrontements comme une démonstration de la puissance stratégique de l’Iran dans la région. Selon lui, ni les frappes ni les sanctions américaines n’ont pu freiner les capacités militaires du pays.
Mais derrière ces déclarations, le discours du guide suprême s’inscrit aussi dans une logique de dissuasion. Khamenei a averti que l’Iran ne resterait pas passif face à d’éventuelles nouvelles attaques. Il a rappelé que son pays garde l’œil sur les bases américaines dans la région et que toute action hostile serait suivie de représailles « douloureuses ». Ce ton martial s’adresse autant à la communauté internationale qu’à l’opinion publique iranienne, dans un contexte de tensions persistantes malgré l’accalmie apparente.
Ce message survient alors que l’Iran sort d’un épisode militaire intense ayant mobilisé son appareil sécuritaire et diplomatique. La trêve obtenue grâce à une médiation régionale a permis une désescalade, mais la situation demeure fragile. Si les États-Unis n’ont pas officiellement réagi aux propos de Khamenei, les chancelleries occidentales redoutent une nouvelle phase d’instabilité.
Dans ce contexte tendu, les déclarations du guide suprême marquent un tournant : elles referment provisoirement un cycle de confrontation directe, tout en laissant planer une menace explicite en cas de regain de tension. Un équilibre instable, dans lequel la parole du leader iranien continue de peser lourd.
D’après une analyse préliminaire du renseignement militaire américain, les frappes sur l’Iran n’auraient touché que la surface des sites nucléaires ciblés, par conséquent le programme nucléaire de Téhéran n’aurait été retardé que de quelques mois. La Maison Blanche fulmine.
Donald Trump persiste et signe. Oui, les bombardements menés par Washington en appui à la campagne de frappes israéliennes « ont complètement détruit les sites nucléaires en Iran », a-t-il insisté sur son réseau Truth Social.
Quant aux « allégations » publiées dans plusieurs médias américains – selon lesquelles les frappes sur l’Iran n’avaient pas véritablement mis à mal les installations nucléaires de l’Iran, tout au plus, elles n’auraient que retardé que de quelques mois le programme nucléaire de Téhéran -, ce ne sont que des « fake news » dont le but est de rabaisser l’importance de « l’une des frappes militaires les plus réussies de l’histoire ».
Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en confirmant l’authenticité du rapport, déclare cependant qu’il était « tout à fait erroné et classé top secret et pourtant divulgué ». Cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien. Tout le monde sait ce qui arrive lorsqu’on largue parfaitement 14 bombes de 13 600 kg sur leurs cibles : l’anéantissement total », a-t-elle écrit sur X.
Enfin, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a lui affirmé sur Fox News que dans les trois sites ciblés, « la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu’il sera presque impossible de relancer le programme ». Que de certitudes qui volent en éclat !
Camouflet
En effet, la version officielle n’est pas partagée par le renseignement américain. Selon un document classé confidentiel relayé par CNN et le New-York Times et dont l’authenticité a été confirmée par la Maison Blanche, l’agence du renseignement du Pentagone estime que les dégâts causés au programme nucléaire iranien étaient seulement « mineurs ».
Pis. Le rapport du renseignement insinue que les stocks d’uranium enrichi de l’Iran n’ont pas été détruits. De même, les frappes de trois sites nucléaires iraniens – en l’occurrence Fordo, Natanz et Ispahan au cours de la nuit de samedi à dimanche 22 juin par des bombes GBU-57 larguées par des bombardiers furtifs B-2 – « n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt « scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains » ; « retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement ».
Un camouflet pour Donald Trump qui se vantait d’avoir écarté définitivement et radicalement la menace iranienne.
C’est peut-être le point le plus inquiétant : selon les sources de CNN et du New York Times, l’Iran disposerait de plusieurs autres sites d’enrichissement secrets qui restent opérationnels.
Le rapport conclut également que l’essentiel du stock d’uranium enrichi à 60 % dont dispose l’Iran – environ 400 kg –, qui pourrait lui permettre de fabriquer une dizaine de petites bombes s’il était enrichi à 90 %, a été déplacé avant les frappes.
Notons à ce propos que ce n’est pas la première fois que Donald Trump est en désaccord avec ses propres services de renseignement. En 2019, lors de son premier mandat, la patronne de la CIA et le directeur du renseignement national avaient assuré publiquement que l’Iran continuait de respecter les termes du JCPOA (l’accord sur le nucléaire) malgré le retrait américain. Donald Trump les avait ridiculisés sur X : « Les gens du renseignement semblent extrêmement passifs et naïfs face aux dangers que représente l’Iran. Peut-être qu’ils devraient retourner à l’école ! ».
Place au doute
Mais, le doute s’est insinué dans les esprits. Et ce, d’autant plus que des photos satellites montrant des files de camions, sur le site de Fordo, pourraient suggérer que les stocks d’uranium ont été déplacés « avant » les bombardements, sachant que l’uranium enrichi, stocké sous forme de poudre dans des conteneurs, est facilement transportable en voiture. A-t-il été déplacé ?
Un doute également renforcé par les déclarations du chef d’état-major américain, le général Dan Caine, qui, pendant le week-end, s’est montré plus prudent en déclarant que les frappes américaines avaient causé « des dommages et des destructions extrêmement graves » aux installations visées. Tandis que, pour sa part, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, affirmant que « les plans pour la remise en marche des installations ont été préparés en amont », laissait penser que l’effet des frappes avait été anticipé. De même, l’Etat hébreu estime mercredi 25 juin qu’il est « encore tôt » pour évaluer les dommages.
Pour rappel, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se gardent bien de tirer des conclusions. De nombreuses questions demeurent en effet, notamment sur ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 %, niveau proche du seuil de 90 % nécessaire à la conception d’une bombe atomique.
Enfin, le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire. Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé pour sa part que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi, concluant et que « la partie n’était pas terminée ».
Mercredi 25 juin, les marchés boursiers mondiaux oscillent entre un sentiment d’optimisme et de prudence face à une trêve Iran-Israël jugée encore fragile, qui diminue toutefois la prime de risque géopolitique. La plupart des marchés européens étaient en hausse.
Un cessez-le-feu précaire est actuellement en place entre l’Iran et Israël. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre d’Israël, a qualifié de « victoire historique » la lutte contre Téhéran et son programme nucléaire. L’Iran, qui a été frappé par les États-Unis dimanche 22 juin sur trois de ses sites nucléaires majeurs, lui aussi a revendiqué une « victoire », réaffirmant ses « droits légitimes » à continuer son programme nucléaire à des fins civiles.
Entre prudence et soulagement
Dans les marchés boursiers, le sentiment varie entre soulagement et prudence. Lors des premières transactions en Europe, la Bourse de Paris a enregistré une baisse de 0,16%, celle de Francfort de 0,14%, Londres de 0,16% et Milan de 0,30%. L’indice principal SMI de la Bourse suisse, quant à lui, enregistrait une légère hausse de 0,20% aux alentours de 09h45, comme le rapporte le site spécialisé Zone Bourse.
À la Bourse de Tokyo en Asie, l’indice phare Nikkei a conclu sur une augmentation de 0,39%. L’indice boursier de Hong Kong a augmenté de 1,23%. Sur le continent chinois, l’indice global de Shanghai a progressé de 0,99%, tandis que celui de Shenzhen a augmenté de 1,65%. « L’espoir de conserver la fragile paix entre l’Iran et Israël a stimulé les marchés boursiers, propulsant les valeurs. Cependant, des incertitudes commencent à se manifester sur la pérennité de cette trêve », remarque Susannah Streeter, directrice de l’analyse des marchés chez Hargreaves Lansdown, citée par l’AFP.
Plusieurs médias américains ont rapporté mardi qu’un document classifié du renseignement américain a révélé que les attaques américaines contre l’Iran n’avaient retardé son programme nucléaire que de quelques mois, sans donc le détruire totalement.
Streeter souligne que ce rapport « a ravivé les inquiétudes d’une possible reprise des hostilités ». Un autre élément à surveiller pour les marchés : le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, sera entendu par le Sénat américain mercredi. En effet, il a réaffirmé mardi, devant la Commission financière de la Chambre des représentants, qu’il ne percevait « pas d’urgence » à réduire les taux d’intérêt, contrairement à certains membres de l’institution, mais aussi Donald Trump.
La défense sous le radar
Tous les projecteurs sont maintenant tournés vers le sommet de l’Otan qui se tient à La Haye ce 25 juin, où les pays participants devraient s’engager à augmenter considérablement leurs dépenses militaires, jusqu’à 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2035. « Cet accord pourrait appuyer les perspectives du domaine de la défense, bien qu’une majorité des prévisions de dépenses soit déjà prise en compte dans les évaluations », souligne Streeter, selon la même source.
Aux alentours de 09h15 à Paris, Thales enregistrait une hausse de 0,71% tandis que Dassault Aviation progressait de 1,03%. BAE Systems a enregistré une hausse de 0,67% à Londres. À Francfort, Rheinmetall a progressé de 1,39%, Hensoldt de 2,18%. À Stockholm, Saab a augmenté de 1,15% et à Milan, Leonardo a progressé de 1,49%.
À la fin de 2024, seulement 22 des 32 pays membres de l’Otan ont atteint le but fixé de consacrer 2% de leur budget à la défense, une cible établie lors du sommet de l’Alliance en 2014.
Augmentation modérée du prix du pétrole
Concernant le pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord augmentait de 1,62% pour atteindre 68,23 dollars, tandis que le brut américain, WTI, progressait de 1,69% pour se fixer à 65,46 dollars aux alentours de 09h15. Cela marque une légère reprise après une chute importante la veille.
Selon Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, « le détroit d’Ormuz, voie maritime cruciale traversée par une grande partie du pétrole mondial, reste accessible. Il ne semble pas que l’Iran ait l’intention de le fermer, c’est la raison pour laquelle la prime liée au prix du pétrole a été diminuée lors des dernières sessions », rapporte le média suisse Zone Bourse.
En votant, ce mercredi 25 juin 2025, en faveur d’un projet de loi pour la suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le parlement iranien n’a fait que prendre acte de l’inutilité d’une telle coopération qui ne lui a pas évité douze jours de bombardements israéliens et américains, notamment contre ses installations nucléaires pourtant surveillées par l’AIEA.
«L’AIEA, qui n’a même pas daigné condamner les attaques contre nos installations nucléaires, a gravement entamé sa crédibilité sur la scène internationale», a déclaré le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, à l’issue du vote.
Il a précisé que «l’Organisation iranienne de l’énergie atomique suspendra toute coopération avec l’AIEA tant que la sécurité de ses sites nucléaires ne sera pas pleinement assurée», selon les propos rapportés par la télévision officielle.
Les frappes israéliennes et américaines ont certes détruit une bonne partie des infrastructures nucléaires iranienne, mais les experts estiment que l’Iran a su mettre à l’abri certains de ses équipements et même l’essentiel de son uranium enrichi. Ce qui reste à confirmer, l’Iran étant resté silencieux sur cet aspect de la guerre, laissant les Israéliens et les Américains fanfaronner tout leur soul sur une supposée destruction des capacités nucléaires iraniennes.
La plupart des scientifiques impliqués dans le programme nucléaire iranien ont certes été tués, mais le savoir nucléaire iranien, lui, reste intact et peut à tout moment être mis à contribution pour relancer ce programme, affirment plusieurs experts internationaux.
Quoi qu’il en soit, l’Iran cherche désormais à se libérer de tout engagement envers la communauté internationale en matière de limitation de son programme nucléaire, à l’instar d’Israël, de la Corée du Nord, du Pakistan et de tous les autres pays déjà détenteurs de la bombe atomique, et qui ne rendent compte à aucune instance de leurs capacités dans ce domaine.
Le Parlement iranien a adopté mercredi une loi visant à suspendre la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Une décision qui doit encore être validée par le Conseil suprême de sécurité nationale. Cette mesure intervient après douze jours de conflit marqué par des frappes israéliennes et américaines sur des sites nucléaires iraniens.
Selon zonebourse.com, le président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, a critiqué la « crédibilité internationale » de l’AIEA. Et ce, en lui reprochant de ne pas avoir condamné les attaques contre les installations nucléaires iraniennes. Il a également précisé que l’Iran allait accélérer son programme nucléaire à des fins « pacifiques ».
L’adoption de cette loi implique la suspension de l’installation de caméras de surveillance, des inspections et de la transmission de rapports à l’AIEA tant que la sécurité des sites nucléaires ne sera pas garantie, selon les autorités iraniennes. Le texte a été voté massivement au Parlement, avec 221 voix pour, une abstention et aucun vote contre.
L’escalade des tensions au Moyen-Orient franchit une nouvelle étape. Le Parlement iranien a voté, ce mercredi, la suspension de toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en réaction aux récentes frappes israéliennes et américaines ayant visé plusieurs sites nucléaires sur le territoire iranien.
L’annonce a été faite par la télévision d’État iranienne, citant une déclaration du président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf. « L’AIEA, qui n’a même pas daigné condamner les attaques contre nos installations nucléaires, a gravement entamé sa crédibilité sur la scène internationale », a-t-il affirmé à l’issue du vote.
Le responsable politique a indiqué que la suspension des échanges avec l’agence onusienne resterait en vigueur « tant que la sécurité de nos sites nucléaires ne sera pas pleinement assurée ». Cette décision, qui marque un tournant dans les relations déjà tendues entre Téhéran et l’Occident, est perçue comme une riposte politique forte à l’inaction supposée de l’AIEA face aux frappes ciblées.
Cette mesure survient au douzième jour d’un conflit armé entre l’Iran et Israël, auquel les États-Unis ont pris part. Depuis le début des hostilités, plusieurs installations sensibles iraniennes ont été la cible de bombardements, exacerbant les inquiétudes autour du programme nucléaire iranien et de son encadrement international.
En suspendant son dialogue avec l’AIEA, Téhéran envoie un signal clair à la communauté internationale : il n’entend plus coopérer tant que sa souveraineté et la sécurité de ses infrastructures nucléaires ne sont pas garanties. Cette rupture de coopération pourrait compliquer davantage les efforts de contrôle du programme nucléaire iranien, relançant les craintes d’un isolement accru et d’une potentielle reprise d’activités sensibles à l’abri de toute surveillance.
Le cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump entre l’Iran et l’entité sioniste semblait tenir mercredi, un jour après que les deux parties ont annoncé la fin de leur confrontation armée.
Chacune a revendiqué la victoire mardi, quarante-huit heures après que les États-Unis ont mené des frappes contre les principaux sites nucléaires iraniens.
L’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a déclaré mardi en fin de journée que les discussions entre les États-Unis et l’Iran étaient “prometteuses” et que Washington espérait parvenir à un accord de paix à long terme.
« Nous nous parlons déjà, non seulement directement, mais aussi par l’intermédiaire d’interlocuteurs. Je pense que ces conversations sont prometteuses. Nous espérons que nous pourrons conclure un accord de paix à long terme qui ressuscitera l’Iran », a-t-il déclaré lors d’une interview sur Fox News.
« Il nous appartient maintenant de nous asseoir avec les Iraniens et de parvenir à un accord de paix global, et je suis convaincu que nous y parviendrons », a ajouté Steve Witkoff.
Donald Trump a affirmé dimanche que les frappes américaines avaient “complètement et entièrement anéanti” les principaux sites nucléaires de l’Iran, notamment Fordo, Ispahan et Natanz.
Des sources ont toutefois indiqué mardi à Reuters qu’une analyse préliminaire des services de renseignement américains avait conclu que ces bombardements menés au cours du week-end n’avaient fait que retarder le programme nucléaire de Téhéran de quelques mois.
Selon le Washington Post, citant une source informée du dossier, certaines centrifugeuses seraient restées intactes.
L’administration Trump a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité des Nations unies que ses frappes avaient “dégradé” le programme nucléaire iranien.
Le Premier ministre de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu, a déclaré que son pays avait atteint l’objectif de neutraliser la menace nucléaire et balistique iranienne. Dans une vidéo diffusée mardi, il a salué une « victoire historique » qui, selon lui, marquera « des générations ».
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a salué une « grande victoire » de Téhéran dans une guerre qu’il a imputée à l’entité sioniste, et que l’Iran, selon ses propos relayés par la presse officielle, a menée à terme avec succès.
Le conflit entre l’entité sioniste et l’Iran a éclaté vendredi 13 juin à l’aube, lorsque des bombardements sionistes ont visé le haut commandement iranien ainsi que des sites nucléaires de la République islamique. Ces frappes ont causé plusieurs centaines de morts en Iran. En représailles, les missiles tirés par l’Iran ont fait 28 morts dans les territoires occupés.
L’histoire, dit-on, ne se répète pas, mais elle bégaie. En 2003, les États-Unis envahissent l’Irak au nom d’un danger imminent : Saddam Hussein détiendrait des armes de destruction massive (ADM). Vingt ans plus tard, le monde assiste au bombardement de l’Iran par Israël et les Etats-Unis, justifié par la crainte que la République islamique soit sur le point d’acquérir l’arme nucléaire. Dans les deux cas, les faits sont contestés, les preuves fragiles, et les conséquences dévastatrices.
Dr. Sadok Zerelli *
Deux guerres, un même mensonge
Après les attentats du 11 septembre 2001, l’administration Bush lance la «guerre contre le terrorisme». L’Irak est rapidement désigné comme cible prioritaire. Les justifications officielles abondent : liens supposés entre Saddam Hussein et Al-Qaïda, mais surtout, accusations de possession d’armes chimiques, biologiques et nucléaires.
Malgré les inspections de l’Onu qui n’ont trouvé aucune preuve tangible, la machine de guerre s’emballe. Colin Powell, alors secrétaire d’État, brandit des fioles supposées remplies de produits chimiques et bactériologiques dangereux et des schémas douteux à l’Onu.
Le 20 mars 2003, les États-Unis et leurs alliés envahissent l’Irak. La suite est connue : aucune arme de destruction massive ne sera jamais trouvée. Le régime est renversé, mais le pays s’enfonce dans le chaos, donnant naissance à une guerre civile et à des groupes terroristes comme Daech.
L’objectif réel ? Redessiner le Moyen-Orient, contrôler les ressources pétrolières, affirmer la domination américaine. Le mensonge d’État devient outil de guerre.
L’Iran, nouvelle cible du mensonge d’Etat
Le 13 juin 2025, Israël lance une série de frappes contre des sites iraniens. Motif officiel : empêcher l’Iran de fabriquer une bombe nucléaire. Pourtant, toutes les sources indépendantes, y compris des services de renseignement occidentaux et même la CIA, confirment que l’Iran ne possède pas d’arme nucléaire et n’est pas à quelques semaines de l’avoir. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a trouvé aucun indice de militarisation active du programme iranien.
Comme en 2003, les avertissements diplomatiques sont ignorés. Le récit dominant est imposé par une minorité de faucons politiques et militaires. Une peur orchestrée l’emporte sur les faits. A nouveau, le monde découvre, trop tard, que les raisons invoquées relèvent davantage de l’idéologie que de la vérité.
Un même schéma basé sur la peur, la désinformation et la création d’un ennemi absolu.
– En 2003, Saddam Hussein présenté comme un tyran fou prêt à utiliser ses ADM contre l’Occident.
-En 2025, le régime iranien décrit comme messianique, irrationnel, et résolu à détruire Israël avec une bombe nucléaire fictive.
Dans les deux cas, on assite à une marginalisation des organismes internationaux.
En Irak, l’Onu est contournée, ses inspecteurs discrédités.
En Iran, l’AIEA est ignorée malgré ses rapports rassurants.
La mise en scène médiatique est identique.
En 2003, les grands médias relayent les assertions américaines sans enquête sérieuse.
En 2025, de nombreuses chaînes occidentales reprennent les éléments israéliens sans vérification, noyant les avertissements contradictoires.
Les bombardements par Israël depuis le 13 juin des sites nucléaires et civils en Iran suivis par des bombardements encore plus dévastateurs il y a quelques jours de trois sites nucléaires par les B-52 américains, illustrent parfaitement la mentalité de «cowboy» de Donald Trump, un grand amateur du sport de combat MMA dont il ne rate pas les grands matchs, et qu’il a résumé lui-même ainsi : «Lorsque la bataille est inévitable, il faut frapper le premier». Il n’hésite pas à appliquer le même principe de combat dans les relations internationales comme si le monde est une vaste arène où celui qui frappe le premier et de préférence par surprise gagne le match.
Ce faisant, il oublie que l’’invasion de l’Irak a été un désastre humanitaire, politique et moral et que le bombardement de l’Iran, sous un faux prétexte nucléaire, pourrait mettre en danger la paix mondiale et engendrer un cataclysme bien plus vaste pour toute l’humanité.
L’Eté de toutes les peurs
La riposte immédiate de l’Iran aux bombardements d’Israël et des Etats-Unis a été jusqu’à maintenant une pluie de missiles et de drones sur les villes israéliennes et même une base américaine dans la région.
Cependant, le Liban, la Syrie et même certains Etats monarchiques du Golfe tels que le Qatar ou l’Arabie Saoudite risquent d’être aspirés dans le conflit. Les prix du pétole vont flamber à la suite de la fermeture éventuelle par l’Iran du détroit d’Ormuz. Les marchés paniquent et la récession économique et l’inflation seront mondiales, obligeant d’autres puissances telles que la Chine ou la Russie ou l’Europe d’intervenir : l’embrasement régional deviendra mondial, avec le risque d’utilisation en dernier recours d’armes nucléaires tactiques ou balistiques, ce qui provoquera la disparition à plus ou moins brève échéance de l’humanité et de toute vie sur terre.
Ce scénario catastrophe rejoint malheureusement les conclusions du ‘Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock’, un modèle symbolique élaboré par un grand nombre de scientifiques du monde entier qui mesure la «proximité de la fin du monde» en minutes avant minuit et qui intègre les risques de guerre nucléaire, changement climatique, IA non contrôlée, etc. En 2024, il a été placé à «90 secondes avant minuit», le plus proche jamais atteint.
Je ne suis pas particulièrement superstitieux, mais je ne peux pas ne pas relever la succession de catastrophes internationales depuis cinq ans qui se traduisent par des «chocs extérieurs» subis par la Tunisie : Covid-19 avec récession mondiale, guerre en Ukraine avec flambée du coûts des produits énergétiques et alimentaires, élection de Donald Trump avec imposition de nouveaux droits de douanes supplémentaires de 28% sur le produits tunisiens exportés aux Etats-Unis, et maintenant la guerre entre Israël et l’Iran avec risque d’un embrasement du Moyen-Orient dont la Tunisie fait partie intégrale, si elle n’engendrera pas une troisième guerre mondiale.
Certes, la Tunisie ne serait pas directement impliquée militairement, mais elle subirait des conséquences politiques, économiques et sociales importantes, qui viendront aggraver la récession économique, le chômage et l’inflation qu’elle endure déjà depuis 2011, et réduiront pratiquement à néant les faibles espoirs de reprise de la croissance économique et de la paix sociale.
Même si le président Kaïs Saïed chercherait probablement à maintenir une position de neutralité, toutefois, une pression populaire anti-israélienne pourrait surgir, avec manifestations, voire troubles, en particulier si des images de civils iraniens massacrés circulent massivement.
Sur le plan de la politique interne, la guerre entre Israël et l’Iran pourrait réactiver des de vieux clivages idéologiques : certains mouvements islamistes ou panarabes (comme Ennahdha ou d’anciens milieux nassériens) pourraient exprimer un soutien implicite à l’Iran, vu comme une puissance antisioniste, tandis que d’autres courants pourraient appeler à la modération ou au soutien indirect à Israël, par hostilité à l’axe chiite.
Sur le plan de la politique internationale, un soutien tunisien – même diplomatique – à l’Iran serait immédiatement perçu par Donald Trump comme inacceptable et risque d’être qualifié de «soutien à une puissance terroriste». Avec son tempérament fougueux et imprévisible, il ne se contenterait pas de critiques verbales mais pourrait immédiatement ordonner le gel des aides économiques américaines, l’extension des sanctions financières internationales via la pression américaine sur Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), ou de nouveaux tarifs douaniers sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis encore plus élevés que les 28% qu’il a déjà décidé d’instaurer en mars dernier. Pire, il pourrait utiliser son réseau social Social Truth pour s’en prendre personnellement à Kaïs Saïd, en le qualifiant de «sympathisant de l’ennemi» et exercer même des pressions sur ses alliés du Golfe (Arabie Saoudite, Émirats, Qatar) pour qu’ils isolent diplomatiquement et économiquement la Tunisie, davantage qu’elle ne l’est déjà.
Bref, à part les retombées directes et indirectes de la guerre entre l’Iran et Israël, la Tunisie risque de payer cher les affinités présumées de Kais Saïd avec le régime iranien.
Douze jours après le déclenchement du conflit entre Israël et l’Iran, un cessez-le-feu fragile, annoncé par Donald Trump, semble tenir entre les deux puissances rivales. En ce 25 juin 2025, les armes se sont tues au nord, mais la guerre continue de faire rage dans la bande de Gaza, où les frappes israéliennes ont tué au moins 21 Palestiniens depuis minuit, selon des sources médicales locales.
La Maison Blanche a vigoureusement démenti un rapport du renseignement américain qui remet en cause l’efficacité des frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes. Contrairement aux évaluations de plusieurs agences, l’administration Trump assure que les sites ont été « sévèrement endommagés » et que le programme nucléaire iranien a été « irrémédiablement compromis ».
De part et d’autre, Israël et l’Iran revendiquent la victoire. À Téhéran, des scènes de liesse ont envahi les rues, symbolisant une résilience nationale face à l’attaque israélo-américaine. À Al-Qods, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a parlé d’un « succès stratégique qui marquera l’histoire de l’État hébreu pour des générations ».
Selon les autorités iraniennes, les bombardements israéliens depuis le 13 juin ont causé la mort d’au moins 610 personnes, dont 13 enfants, et blessé plus de 3 000 civils. En Israël, 28 personnes ont péri sous les frappes iraniennes, principalement dans le nord du pays.
Alors que le monde s’interroge sur la durabilité de cette accalmie entre Tel-Aviv et Téhéran, une autre guerre, celle contre les civils à Gaza, se poursuit dans un silence international de plus en plus pesant.
Le cessez-le-feu annoncé entre Israël et l’Iran n’aura tenu que quelques heures. Moins d’une journée après la signature de l’accord, le président américain Donald Trump a accusé Israël de l’avoir immédiatement violé, provoquant une reprise des hostilités.
« À peine on a conclu l’accord, ils [Israël] sont sortis et ont lâché un tas de bombes, comme je n’en avais jamais vu », a-t-il déclaré mardi, avant de s’envoler pour un sommet de l’OTAN à La Haye. Visiblement en colère, Trump a poursuivi sans retenue : « On a en gros deux pays qui se battent depuis si longtemps et si fort qu’ils ne savent même plus ce qu’ils foutent. »
Cette sortie brutale tranche avec le langage habituellement mesuré dans les affaires diplomatiques. Elle révèle la frustration du président américain face à un accord qu’il avait personnellement soutenu, et qui semble déjà compromis.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a revendiqué des « frappes intenses » sur Téhéran, justifiées selon lui par une prétendue violation iranienne de la trêve. Téhéran nie catégoriquement, et accuse Israël de saboter le processus dès ses premières heures.
En représailles, l’Iran a menacé de répondre avec force à toute nouvelle attaque. Les tensions restent vives, et la fragile médiation américaine apparaît plus incertaine que jamais.
Le président américain Donald Trump a exprimé, ce mardi, sa profonde insatisfaction à l’égard d’Israël et de l’Iran, accusant les deux pays d’avoir violé le cessez-le-feu qu’il avait annoncé quelques heures plus tôt. S’exprimant devant les journalistes avant de se rendre au sommet de l’OTAN à La Haye, Trump a reproché à Israël de s’être […]
Le président américain Donald Trump a affirmé que l’entité sioniste et l’Iran ont violé, tous les deux, les termes du cessez-le-feu en menant des attaques après la date limite fixée, tôt mardi, pour mettre fin aux hostilités.
Dans des déclarations faites aux journalistes à la Maison-Blanche, avant son départ pour le sommet de l’OTAN à La Haye, Trump a exprimé en effet sa déception face à la poursuite des attaques. “Les Iraniens l’ont violé, mais Israël l’a violé aussi”, a déclaré Trump. “Je ne suis pas content d’Israël”, déplore-t-il.
Le récent affrontement militaire entre Israël et l’Iran n’a pas seulement été une démonstration de puissance : il a révélé une nouvelle architecture de la guerre moderne. Un conflit mené sur plusieurs plans- militaire, psychologique, technologique et médiatique- où les objectifs flous d’un camp ont rencontré la résilience et l’adaptation tactique de l’autre.
Résultat : une guerre sans vainqueur déclaré, mais dont les dividendes stratégiques penchent, contre toute attente, en faveur de Téhéran.
Objectifs changeants, stratégie confuse : le faux départ israélien
Dès les premières heures de l’offensive, Israël a présenté un discours brouillé. Était-il question de neutraliser les capacités nucléaires de l’Iran? D’éliminer ses missiles balistiques? Ou de faire tomber le régime? Cette succession d’objectifs contradictoires a semé le doute non seulement chez ses alliés, mais également au sein de ses propres cercles décisionnels.
Une guerre déclenchée sans vision claire produit rarement les résultats escomptés. Et celle-ci n’a pas fait exception.
Supériorité militaire israélienne… mais vulnérabilité stratégique
Israël dispose d’un avantage technologique considérable : des systèmes de renseignement redoutablement efficaces, une domination aérienne quasi absolue, des capacités de frappe chirurgicale testées et éprouvées. Pourtant, ces atouts n’ont pas empêché l’Iran d’infliger des coups d’une intensité inédite au cœur même du territoire israélien. Des infrastructures militaires, économiques et sécuritaires majeures ont été atteintes, mettant à nu une réalité que Tel-Aviv peine à admettre : la dissuasion classique ne fonctionne plus face à un ennemi capable de mêler drones, missiles de saturation et guerre de l’information.
L’ADN d’une guerre hybride et asymétrique
Ce conflit n’a rien eu de conventionnel. Il a été mené à la fois sur le terrain, dans les airs, dans le cyberespace et dans l’espace symbolique. L’Iran a montré qu’il pouvait transformer son infériorité technologique en une force tactique en combinant la dispersion stratégique, l’opacité de ses installations et une guerre psychologique maîtrisée. Nous sommes entrés dans l’ère des conflits multidimensionnels : asymétriques dans les moyens, hybrides dans les méthodes, flous dans les lignes rouges. Le champ de bataille est désormais sans frontières.
Un programme nucléaire intact? La grande inconnue
Israël a martelé avoir visé les sites de centrifugeuses et les stocks d’uranium hautement enrichi. Mais jusqu’à présent, aucun élément tangible ne permet de conclure que les capacités nucléaires iraniennes ont été significativement entamées. Au contraire, de nombreuses sources suggèrent que Téhéran aurait pu anticiper l’attaque, disperser ses matériaux sensibles et préparer des installations de repli dans des zones souterraines. Si cela est confirmé, le cœur du programme nucléaire iranien aurait survécu. Ce qui rend l’objectif israélien initial doublement manqué.
Une guerre gagnée… sur le terrain du récit?
Le rôle de la narration dans cette guerre est central. Si Israël a mené la guerre avec des armes, l’Iran l’a aussi menée avec des symboles : se présenter comme la victime d’un axe américano-israélien, rallier l’opinion publique régionale à sa cause, et revendiquer la capacité de riposter avec une efficacité stratégique. L’intervention militaire américaine, modérée et limitée, a paradoxalement renforcé la posture de résistance du régime iranien. En sauvant la face d’un allié, Washington a peut-être offert à l’ennemi commun un levier de légitimité intérieure.
La fin du mythe de la guerre décisive
Ce conflit marque aussi la fin d’un modèle hérité : celui de la guerre aux contours clairs avec un gagnant et un perdant. Ni Israël, ni l’Iran n’ont remporté une victoire totale. Pourtant, l’Iran, en parvenant à encaisser l’assaut, à riposter, à maintenir sa structure étatique et, peut-être, à protéger l’essentiel de ses capacités stratégiques, a transformé une guerre défensive en succès psychopolitique. « Ne pas perdre », dans ce nouveau paradigme, devient une forme de victoire absolue.
Tout compte fait, ce que révèle la guerre irano-israélienne, c’est une transformation radicale du concept même de conflit armé. La supériorité technologique ne garantit plus la sécurité. L’ambiguïté stratégique est un piège pour ses auteurs. Et la capacité de nuisance, plus que la conquête, redéfinit le rapport de force.
Dans ce duel où personne n’a triomphé, c’est l’Iran qui ressort renforcé. Non pas pour avoir gagné la guerre, mais pour avoir survécu à celle que tout annonçait comme perdue.