Les dirigeants du Brésil et de l’Inde se sont engagés à « défendre le multilatéralisme » après que le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane « punitifs » sur les importations en provenance des deux pays.
C’est ce qui ressort d’un appel téléphonique entre le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et le Premier ministre indien, Narendra Modi, le 7 août, soit au lendemain de l’annonce par Trump des droits de douane de 50 % sur les produits indiens et brésiliens.
La présidence brésilienne indique que Lula et Modi ont souligné la nécessité de « défendre le multilatéralisme et de faire face aux défis économiques » posés par la guerre tarifaire, selon l’Agence France-Presse (AFP).
De ce fait, Modi a écrit sur Twitter qu’il s’engageait à approfondir les liens avec le Brésil, membre des BRICS, ajoutant : « Un partenariat fort, centré sur les personnes, entre les pays du Sud global profite à tous ».
Rappelons que Trump a annoncé mercredi 6 août qu’il doublerait les droits de douane sur les produits indiens à 50 % en raison des achats de pétrole russe par New Delhi, une source majeure de revenus pour la guerre de Moscou en Ukraine…
Trump a également désigné le Brésil comme pays à l’origine de sanctions spéciales pour avoir poursuivi son allié, l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, accusé d’avoir fomenté un coup d’État au lendemain de sa défaite aux élections présidentielles brésiliennes du 30 octobre 2022.
Ainsi, des droits de douane de 50 % ont été imposés sur une série d’exportations brésiliennes vers les États-Unis, notamment le café.
On apprend que les États-Unis ont imposé des droits de douane sur les importations de lingots d’or d’un kilo. Une mesure qui menace de bouleverser le marché mondial de l’or et de porter un nouveau coup à la Suisse. Le pays étant considéré comme le plus grand centre de raffinage d’or au monde, rapporte le Financial Times.
Le journal cite à cet égard le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP). Et plus précisément un document pertinent, qui mentionne la décision relative aux lingots d’or. Laquelle est datée du 31 juillet.
Tout d’abord, notons que les barres d’un kilogramme sont la forme la plus courante négociée sur le Comex. De même qu’elles constituent la majeure partie des exportations d’or de la Suisse vers les États-Unis.
A ce propos, relevons que les relations entre Washington et Berne se sont détériorées. Et ce, après que les États-Unis ont imposé de manière inattendue des droits de douane de 39 % sur les exportations en provenance de la Suisse.
Au final, cette décision porte un « nouveau coup dur » au commerce d’or de la Suisse avec les Etats-Unis. C’est ce qu’a déclaré Christoph Wild, président de l’Association suisse des fabricants et négociants en métaux précieux.
Donald Trump a clairement indiqué, mercredi 6 août, qu’il entendait procéder à l’imposition de droits de douane supplémentaires « sur les microcircuits et les semi-conducteurs », mais sans préciser pour l’instant quand la mesure entrera en vigueur.
« Nous allons imposer des droits de douane élevés sur les microcircuits et les semi-conducteurs », a déclaré le président américain, « environ 100 % ». Ce n’est qu’il a décrit comme une « bonne nouvelle pour les entreprises américaines qui fabriquent » ces articles.
Vers de nouveaux droits de douane sur la Chine
Dans le même temps, il a indiqué qu’il pourrait bientôt annoncer de nouveaux droits de douane sur la Chine, similaires aux droits de douane supplémentaires de 25 % qu’il avait annoncés plus tôt et qui seraient imposés à l’Inde, en raison des achats de pétrole à la Russie, en fonction de l’évolution de la situation.
« C’est possible (…) Je ne peux pas encore vous le dire », a souligné Donald Trump. « Nous l’avons fait avec l’Inde. Nous le ferons probablement avec d’autres pays. L’un d’eux pourrait être la Chine ».
Le décret ne mentionne pas la Chine, qui est également un acheteur majeur de brut russe. Cependant, la semaine dernière, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a averti la Chine qu’elle pourrait se voir imposer de nouveaux droits de douane si elle continuait d’acheter des hydrocarbures russes.
Les États-Unis procèdent à l’imposition d’un tarif supplémentaire de 25 % sur les produits en provenance d’Inde, par décret de Donald Trump, portant ainsi le taux final à 50 %.
Le texte du décret du mercredi 6 août reproche à l’Inde d’« importer directement ou indirectement du pétrole de la Fédération de Russie. Par conséquent, et conformément à la législation en vigueur, les marchandises indiennes importées sur le territoire des États-Unis sont soumises à un droit ad valorem supplémentaire de 25 % ».
Cette nouvelle taxe s’ajoute au tarif de 25 % qui doit entrer en vigueur jeudi 7 août, ainsi qu’aux tarifs que Trump présente comme « réciproques », sachant que le tarif supplémentaire entrera en vigueur dans 21 jours, selon le décret.
Ces derniers jours, Trump a menacé d’augmenter les tarifs douaniers sur l’Inde, accusant le pays d’acheter « de grandes quantités de pétrole russe ».
« L’Inde n’est pas un bon partenaire commercial, car elle échange beaucoup avec nous, mais nous n’en avons pas avec elle. Nous avons donc convenu d’un taux de 25 %, mais je pense que je vais l’augmenter considérablement dans les prochaines 24 heures, car elle achète du pétrole russe », a assuré le président américain dans une interview accordée à CNBC.
Le président américain a indiqué la semaine dernière qu’il imposerait un tarif de 25 % sur les marchandises importées d’Inde et a ajouté que la cinquième économie mondiale serait également confrontée à une pénalité non spécifiée, mais n’a pas fourni de détails.
Inde : la décision de Trump sur les droits de douane supplémentaires est « extrêmement regrettable »
Juste après l’annonce américaine, le ministère indien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que la décision du président Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires de 25 % sur les produits importés par les États-Unis en provenance d’Inde était « extrêmement regrettable ».
Il ajoute que New Delhi prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts nationaux.
Les droits de douane de 50 % imposés sur une grande partie des marchandises importées du Brésil sont entrés en vigueur, mercredi 6 août, sept jours après la signature du décret prévoyant cette mesure par le président américain Donald Trump.
Alors qu’initialement le Brésil n’allait pas devoir faire face à des droits de douane supplémentaires au-delà des 10 % appliqués actuellement à une grande partie des produits importés sur le marché américain, le président Trump les a augmentés à 50 %, un niveau plus élevé que tout autre pays.
Le républicain exprime sa colère face aux poursuites engagées contre l’ancien président d’extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro, par la justice brésilienne pour tentative de coup d’État après sa défaite à l’élection présidentielle de 2022. Ce dernier est désormais assigné à résidence surveillée.
Les poursuites, que Trump a qualifiées de « chasse aux sorcières », ont également conduit à l’imposition de sanctions américaines au juge de la Cour suprême fédérale brésilienne, Alessandro G. Morais…
Bien que les droits de douane aient provoqué une forte réaction à Brasilia, le président Lula da Silva dénonçant une attaque américaine contre la « souveraineté nationale » de son pays, son gouvernement semble minimiser l’impact qu’ils auront.
En partie parce que le décret de Donald Trump prévoit des exemptions pour certaines catégories de biens, du jus d’orange à l’énergie en passant par l’industrie aéronautique. En revanche, d’autres secteurs clés, comme celui du café, seront confrontés à des droits de douane de 50 %.
Cependant, selon le gouvernement brésilien, seulement 36 % des produits exportés par le pays vers le marché américain sont soumis aux nouveaux droits de douane.
Pour les producteurs tunisiens, la principale préoccupation concernant l’imposition des droits de douane par Donald Trump n’est pas la perte de revenus ou de parts de marché auprès des consommateurs américains. Ils craignent plutôt les dommages que ces impositions causeront aux relations qu’ils ont durement cultivées. (Ph. L’huile d’olive est le principal produit d’exportation de la Tunisie vers les États-Unis).
Sabina Henneberg *
Depuis le début du mois, les États-Unis ont commencé à imposer un droit de douane de 25 % sur toutes les marchandises importées de Tunisie. Dans une lettre officielle envoyée le 7 juillet, Washington a invoqué l’excédent commercial «à long terme et très persistant» de ce pays d’Afrique du Nord avec les États-Unis comme raison de cette taxe.
Bien que la Tunisie ne soit pas un partenaire commercial majeur des États-Unis, cette décision met en évidence un changement plus large de la politique commerciale américaine, qui privilégie les équilibres bilatéraux à court terme aux relations économiques et sécuritaires de longue date. Pour les petites économies comme la Tunisie, les implications sont importantes.
Opportunités manquées
La Tunisie compte 12 millions d’habitants. Ses principales exportations sont les pièces automobiles, le textile, l’habillement, le pétrole et les produits agricoles. Seulement 3 % des exportations tunisiennes sont destinées aux États-Unis. En 2024, la Tunisie a enregistré un excédent commercial de 621 millions de dollars avec les États-Unis, selon les données du recensement américain. Cette même source indique qu’au cours des dernières années, les importations tunisiennes en provenance des États-Unis ont parfois dépassé les exportations, ce qui suggère que les échanges commerciaux entre les deux pays sont globalement équilibrés.
L’huile d’olive est le principal produit d’exportation du pays vers les États-Unis. Pour les producteurs, la principale préoccupation concernant les droits de douane n’est pas la perte de revenus ou de parts de marché auprès des consommateurs américains. Ils craignent plutôt les dommages qu’ils causeront aux relations qu’ils ont durement cultivées. L’un d’eux estime qu’à l’origine de son entreprise et de ses produits se trouve un héritage culturel qui a permis à la Tunisie d’être le premier pays arabe, sous la présidence d’Habib Bourguiba (1956-1987), à interdire la polygamie et à réduire considérablement le taux d’analphabétisme chez les filles. Bloquer soudainement le commerce bilatéral menace une amitié de plus de 200 ans entre les deux pays, ancrée dans des valeurs occidentales communes et une vision qui a façonné l’identité tunisienne.
Pour d’autres exportateurs, les droits de douane représentent une occasion manquée. Cela concerne en particulier les petits collectifs d’artisans, qui ont bénéficié de fonds américains pour développer leurs marchés en Amérique du Nord. Les exportations de produits tunisiens en bois d’olivier, notamment des bols et autres articles de cuisine, ainsi que des pièces décoratives sculptées dans des troncs d’olivier, ont commencé à augmenter grâce à la baisse des exportations de produits similaires en provenance des pays d’Europe du Sud, qui ont adopté la récolte mécanique des olives. La menace des droits de douane aurait commencé à avoir un effet dissuasif sur ces artisans, qui doivent désormais se tourner vers d’autres marchés pour développer leurs exportations.
Effets néfastes
L’économie tunisienne est déjà en difficulté, en raison de décennies de politiques inefficaces. Après la révolution du «Printemps arabe» de 2011, les gouvernements successifs ont reporté les réformes qui auraient permis d’attirer les investissements, laissant le pays avec un endettement élevé. Bien que des secteurs importants comme le tourisme aient commencé à se remettre de l’impact de la pandémie de Covid-19 et que le gouvernement ait reconnu la nécessité de relancer les industries du phosphate et de l’énergie, l’endettement de la Tunisie a continué d’augmenter.
Le 22 juillet, lors d’une visite officielle du conseiller spécial américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Massad Boulos, et du secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique du Nord, Josh Harris, le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré à ses invités que son pays avait décidé de diversifier ses partenariats stratégiques «pour servir les intérêts de son peuple». Cette remarque sur les partenaires stratégiques fait sans aucun doute allusion à la Russie et à la Chine; la Tunisie semble également approfondir ses relations avec l’Iran.
Les commentaires de Saïed ne doivent pas nécessairement être interprétés comme une réponse directe à la menace de droits de douane de Trump. Le président tunisien s’adressait au profond sentiment pro-palestinien de sa population et a peut-être choisi d’adopter une position farouchement anti-américaine, même sans la lettre du 7 juillet. Il a également régulièrement évoqué la réorientation des partenariats stratégiques de son pays. Parallèlement, les relations américano-tunisiennes ont souffert, leur trajectoire démocratique s’étant progressivement dégradée.
Mais le résultat est clair : ce pays arabe, connu pour son adhésion historique aux valeurs occidentales, pour avoir été le premier à abolir l’esclavage, pour avoir mis l’accent sur l’égalité entre les hommes et les femmes et pour avoir eu, de 2014 à 2022, la constitution la plus libérale du monde arabe, poursuit à toute vitesse sa réorientation, loin de l’alignement et des idéaux occidentaux.
Chercheuse principale au Washington Institute et directrice de son programme de recherche junior.
L’Union européenne (UE) va suspendre pendant six mois ses deux paquets de contre-mesures contre les tarifs douaniers américains; et ce, suite à un accord trouvé avec Donald Trump. C’est ce qu’a révélé, lundi 4 août, un porte-parole de la Commission européenne.
L’accord UE/États-Unis laisse de nombreuses questions ouvertes, notamment les tarifs douaniers sur les boissons alcoolisées. Tandis que le décret de Trump de la semaine dernière, qui a imposé des tarifs douaniers de 15 % sur la plupart des produits de l’Union européenne, n’incluait pas d’exemptions.
Les responsables de l’UE ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que d’autres décrets exécutifs suivent bientôt. « L’UE continue de travailler avec les États-Unis pour finaliser une déclaration commune, comme convenu le 27 juillet ». C’est ce qu’a déclaré pour sa part le porte-parole dans un communiqué, rapporté par Reuters.
« Avec ces objectifs en tête, la Commission prendra les mesures nécessaires pour suspendre pendant 6 mois les contre-mesures de l’UE contre les États-Unis, qui devaient entrer en vigueur le 7 août », note-t-il.
Les tarifs de rétorsion sont divisés en deux parties : l’une en réponse aux tarifs américains sur l’acier et l’aluminium, et l’autre en réponse aux tarifs de base et aux tarifs automobiles de Trump.
Le secteur automobile allemand est confronté à la flambée des coûts de l’énergie, aux tarifs douaniers américains et à une concurrence croissante.
Le géant automobile allemand BMW a annoncé une forte baisse de ses bénéfices au premier semestre, les tarifs douaniers américains, la faible demande et la concurrence croissante de la Chine ayant pesé sur ses bénéfices.
Selon un rapport d’activité publié samedi 2 août 2025, le groupe a enregistré un bénéfice après impôts de 4 milliards d’euros (4,6 milliards de dollars), soit en baisse de 29 % par rapport à la même période de l’année précédente. Il s’agit de la troisième baisse consécutive du constructeur automobile au premier semestre.
BMW a déclaré que les droits d’importation américains sur les voitures et les pièces détachées automobiles, imposés par le président Donald Trump en avril, pesaient lourdement sur ses bénéfices.
Les constructeurs automobiles européens digèrent encore le nouveau tarif douanier de 15 % convenu entre Washington et Bruxelles, qui doit entrer en vigueur le 7 courant. Cet accord commercial a suscité de vives réactions dans l’ensemble du bloc, certains responsables européens le qualifiant de « scandaleux » et de « désastre », en ce sens que le bloc n’a obtenu aucune concession de la part de Washington.
Le constructeur allemand n’a pas révélé combien les tarifs douaniers américains lui ont coûté au premier semestre, mais a averti que les frais liés au commerce pourraient réduire de 1,25 point de pourcentage sa marge automobile cette année. Ce qui pourrait coûter des milliards d’euros.
Le PDG de la marque, Oliver Zipse, tout en saluant l’accord tarifaire, a toutefois averti que les droits de douane pèsent toujours sur les exportations et nuisent aux consommateurs.
BMW a également signalé une « pression concurrentielle » intense, notamment de la part de la Chine.
D’autres géants automobiles allemands ont enregistré des baisses encore plus marquées. Volkswagen et Audi ont vu leurs bénéfices chuter de plus d’un tiers, tandis que les bénéfices de Mercedes ont chuté de plus de 50 %.
Le ralentissement du secteur a alimenté les craintes quant à la santé de la puissance économique de l’UE. L’Allemagne a traversé une récession l’année dernière et le FMI prévoit désormais une croissance nulle en 2025. Soit les prévisions les plus faibles parmi les pays du G7.
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre canadien Mark Carney vont probablement s’entretenir « dans les prochains jours » après que les États-Unis ont imposé des droits de douane de 35 % sur les biens non couverts par l’accord commercial États-Unis-Mexique-Canada (ACEUM). C’est ce qu’a déclaré, dimanche 3 août, Dominic LeBlanc, le ministre fédéral en charge du Commerce entre les États-Unis et le Canada.
Il a également indiqué à « Face the Nation » de CBS News que les récentes discussions (entre les deux pays) étaient « encourageantes ». « Nous sommes plus optimistes suite aux discussions avec le secrétaire Lutnick et l’ambassadeur Greer, mais nous n’en sommes pas encore au point où nous devons parvenir à un accord qui soit dans l’intérêt des deux économies », a ajouté M.LeBlanc, faisant référence au secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et au représentant américain au Commerce, Jamieson Greer.
« Nous pensons qu’il existe un potentiel pour un accord qui réduira certains de ces tarifs et offrira une plus grande certitude en matière d’investissement », souligne-t-il.
L’Afrique du Sud annonce qu’elle va élaborer des mesures pour soutenir les exportateurs touchés par le nouveau tarif douanier de 30 % imposé par le président américain Donald Trump, qui devrait entraîner des pertes d’emplois massives notamment dans les secteurs automobile et agricole du pays.
Le ministère du Commerce sud-africain, Parks Tau, a ainsi lancé un « Bureau d’assistance à l’exportation » pour aider les entreprises concernées et les conseiller sur des marchés alternatifs pendant une période qu’il a décrite comme « un moment difficile pour l’Afrique du Sud ».
A souligner que Trump a publié, jeudi 31 juillet, un décret imposant des droits d’importation plus élevés à des dizaines de pays, qui devraient entrer en vigueur dans sept jours (7 août), dans le cadre de ses efforts pour remodeler le commerce mondial en faveur des États-Unis.
« Tous les canaux de communication restent ouverts pour dialoguer avec les États-Unis, et nos négociateurs attendent l’invitation des États-Unis », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué publié vendredi 1er août.
Il a ajouté que le gouvernement était en train de finaliser un plan de soutien pour les exportateurs vulnérables, dont les détails seront annoncés prochainement…
Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial bilatéral de l’Afrique du Sud après la Chine, important des biens tels que des voitures, des produits sidérurgiques, du vin et des agrumes. Mercedes-Benz Afrique du Sud est d’ailleurs l’un des principaux exportateurs automobiles du pays vers les États-Unis.
Exportations en danger
Les tarifs douaniers de Trump ont déjà perturbé les exportations de voitures sud-africaines vers les États-Unis, un organisme industriel qualifiant cela de « crise socio-économique en devenir ».
La Banque centrale a estimé que le dernier tarif de Trump pourrait entraîner la perte de 100 000 emplois, principalement dans les secteurs de l’agriculture et de l’automobile.
Les producteurs d’agrumes, fortement dépendants du marché américain, ont déclaré que le passage à des marchés alternatifs tels que l’Asie serait difficile en raison des différences de préférences en matière de fruits.
La Fédération des industries de l’acier et de l’ingénierie d’Afrique australe (SEIFSA) a déclaré que les droits de douane mettaient en danger les exportations d’acier et de produits connexes du pays, qui s’élevaient à 1,8 milliard de dollars l’année dernière.
« Si l’on considère que l’accès aux États-Unis s’est fait par le biais de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui était exempt de droits de douane, l’augmentation des droits de douane à 30 % annule effectivement ce marché », a déclaré le directeur général de la SEIFSA, Tafadzwa Chibanguza, en référence à la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique.
Chibanguza se dit inquiet quant à la perte de parts de marché au profit de pays comme l’Indonésie, qui ont négocié des tarifs douaniers américains plus bas.
« Une fois que ces tendances d’exportation et ces relations se consolident, même si vous réparez les choses en Afrique du Sud, il est peu probable que vous gagniez des parts de marché à ces pays », a-t-il déclaré à Reuters.
La Suisse a eu une mauvaise surprise, vendredi 1er août – jour férié national : le président américain Donald Trump a décidé d’imposer des droits de douane de 39 % sur les produits suisses, un taux bien plus élevé que ce que le pays avait prévu.
Il s’agit de l’un des droits de douane les plus élevés au monde, menaçant les exportations du pays. Il convient de noter que les États-Unis représentent environ un sixième des exportations totales de la Suisse.
Les principales exportations suisses comprennent les produits chimiques et pharmaceutiques, les montres et les bijoux, les chocolats, les pierres précieuses et l’électronique.
Le gouvernement suisse a exprimé son « grand regret », soulignant que le nouveau taux tarifaire diffère « significativement » d’un projet de cadre que les deux pays étaient en train de négocier.
La Suisse a été surprise par cette annonce, car elle avait reçu des messages encourageants de plusieurs hauts responsables américains, selon une source citée par Bloomberg. Toutefois, le pays prévoit de poursuivre les négociations avec les États-Unis et garde espoir d’un accord sur une baisse de ces droits de douane.
L’association des fabricants Swissmem a souligné que le taux de 39 % frapperait « extrêmement durement » l’industrie technologique, les exportations, et donc l’ensemble du pays, notant qu’un franc sur deux importé dans l’économie provient du commerce extérieur.
« Je suis surpris. Ces droits de douane ne reposent sur aucune base rationnelle et sont arbitraires. Cette décision met en péril des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur », a déclaré Stefan Brupbacher, directeur de l’Association Swissmem.
Beat Wittmann, président de Porta Advisors, a souligné pour sa part que la nouvelle constitue un coup « catastrophique » pour l’économie et les entreprises suisses. « Cela entraînera un affaiblissement de l’économie suisse, du franc suisse et de la Bourse suisse, en particulier du secteur d’exportation très important », a-t-il souligné sur CNBC.
Adrian Prettejohn, économiste européen chez « Capital », a averti, quant à lui, qu’un taux de droits de douane de 39 % réduirait le PIB de la Suisse d’environ 0,6 % ou plus.
Donald Trump n’a jamais tenu en grande estime l’Union européenne (UE) et a toujours voulu prendre le dessus dans sa relation avec elle. L’accord acté entre les États-Unis et l’UE le week-end dernier en Écosse symbolise la capitulation des 27 face à l’Oncle Sam cependant les signes de faiblesse sont là depuis des mois. Certains États ont souhaité une attitude plus ferme et plus virile vis-à-vis de l’administration américaine mais d’autres qui privilégient la servilité à l’égard Washington ont poussé vers la capitulation. C’est plutôt la désunion européenne ! À chaque fois que les Européens avancent en rang dispersé, ils perdent la partie.
Imed Bahri
Le Financial Times qui a consacré une enquête au sujet estime que l’UE a entamé son chemin vers la capitulation le 10 avril 2025 en réagissant mollement à la guerre commerciale «vicieuse» que lui a lancée par le président américain.
Les droits de douane massifs imposés par Trump à la plupart des pays du monde au début du mois d’avril, à l’occasion de ce qu’il avait baptisé «Jour de la Liberté», ont semé la pagaille sur les marchés financiers et les investisseurs ont fui les actifs américains par crainte d’une récession. Face à l’intensification des ventes de ces actifs, Trump a fait marche arrière et, le 9 avril, a réduit les droits de douane à 10%, les qualifiant de mesure temporaire.
Cependant, Bruxelles a également reculé. Le 10 avril, elle a suspendu ses droits de douane de rétorsion et accepté l’offre américaine de négociations avec un droit de douane de 10% sur la plupart de ses échanges ainsi que des droits de douane plus élevés sur l’acier, l’aluminium et les véhicules alors considérés comme une menace.
Divergences entre les États membres
Plutôt que de se joindre au Canada et à la Chine pour prendre des mesures de rétorsion immédiates, l’UE, entravée par les divergences entre ses États membres, a choisi de rechercher un compromis dans l’espoir d’obtenir un meilleur accord.
En vertu de l’accord-cadre conclu dimanche par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Trump au complexe de golf de Turnberry, l’UE a été contrainte d’accepter un tarif de base américain de 15% qui couvre principalement les voitures mais pas l’acier qui serait soumis à des quotas.
Toutefois, selon le journal britannique, le soulagement des décideurs politiques d’avoir évité une guerre commerciale transatlantique immédiate a été tempéré par quelques regrets. L’UE, premier bloc commercial mondial et prétendument une puissance économique majeure, aurait-elle pu obtenir de meilleures conditions si elle n’avait pas initialement modéré ses actions?
Le FT cite un diplomate: «C’est la brute de la cour d’école (Trump, Ndlr). Nous n’avons pas uni nos forces contre lui. Ceux qui ne coopèrent pas sont pendus seuls».
George Yerkelis, ancien fonctionnaire de la Commission ayant participé aux négociations du Brexit, a déclaré que la dernière menace de l’UE d’imposer des droits de douane en représailles sur 93 milliards d’euros (108,33 milliards de dollars) de marchandises américaines est arrivée trop tard.
Yerkelis, qui travaille aujourd’hui au Centre de politique européenne, a ajouté: «Avec le recul, l’UE aurait mieux fait de réagir avec force face aux États-Unis en avril, en ripostant aux hausses de droits de douane chinoises qui ont laissé les marchés et Trump sous le choc».
Selon le journal, Trump considère l’UE comme un parasite, se nourrissant du lucratif marché américain tout en bloquant le sien par des réglementations et des normes. Le président américain a déclaré que l’UE avait été «créée pour affaiblir les États-Unis» et était «plus grossière que la Chine».
Une réponse tardive et hésitante
La réponse de l’UE au retour au pouvoir de Trump en janvier a été hésitante, gaspillant des mois de planification par une équipe dédiée de hauts responsables du commerce, dirigée par Sabine Weyand, experte du Brexit, et Thomas Burt, conseiller commercial de von der Leyen.
Cette équipe a élaboré un plan en trois points.
Le premier : une offre visant à réduire le déficit commercial de près de 200 milliards d’euros (233 milliards de dollars) en achetant davantage de gaz naturel liquéfié, d’armes et de produits agricoles.
Le second: une offre de réductions tarifaires mutuelles sur les marchandises de chaque partie.
Le troisième: si les deux parties échouent, elles prépareront des mesures de rétorsion et compteront sur la réaction du marché à une éventuelle guerre commerciale ou à une hausse de l’inflation aux États-Unis pour forcer Trump à reculer.
Trump a agi plus vite que prévu et, en mars, il avait imposé des droits de douane de 25% sur l’acier, l’aluminium et les voitures.
Lors d’une réunion à Luxembourg ce mois-là, plusieurs ministres du Commerce étaient au bord de la guerre commerciale contre les États-Unis. L’Allemagne, la France et quelques autres pays ont poussé la Commission à la consultation sur l’utilisation du nouveau «bazooka commercial», un outil anti-coercition conçu après le premier mandat de Trump pour contrer l’utilisation de la politique commerciale pour faire pression sur les gouvernements sur d’autres sujets. Cet outil permettrait à Bruxelles d’exclure les entreprises américaines des appels d’offres publics, de supprimer les protections de propriété intellectuelle et de restreindre les importations et les exportations.
Des diplomates ont déclaré, avant le dernier accord, qu’il était difficile de savoir si une majorité des États membres accepterait la menace d’utiliser cet outil anti-coercition.
Sabine Weyand a appelé les ambassadeurs de l’UE, qui se réunissaient au moins une fois par semaine pour discuter de la question, à faire preuve de patience stratégique.
Lorsque la Grande-Bretagne a conclu un accord commercial avec Washington en mai, acceptant le tarif douanier de base de 10% de Trump, ces pays ont encouragé les États membres de l’UE en quête de compromis, notamment l’Allemagne, à accepter une condition similaire.
Trump ne veut pas un accord gagnant-gagnant
Pendant des mois, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le chancelier allemand Friedrich Merz ont maintenu fermement l’offre initiale de l’UE d’éliminer tous les droits de douane industriels si les États-Unis faisaient de même, même si Washington a depuis longtemps exprimé clairement sa volonté de concessions unilatérales.
L’UE a envoyé son commissaire au commerce et à la sécurité économique, Maroš Šefkovich, à Washington à sept reprises pour proposer des pistes d’accord, souligner l’importance des relations transatlantiques et promouvoir le programme allemand d’indemnisation des accidents automobiles. Au total, Šefkovich a eu plus de 100 heures de discussions frustrantes avec ses homologues américains, selon le FT.
Trump a catégoriquement rejeté un accord réciproque permanent de 10% sur les droits de douane auquel sont parvenus plus tôt ce mois-ci les Européens et le représentant américain au Commerce Jamieson Greer ainsi que le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et il a menacé au contraire de relever les droits de douane sur l’UE de 20% à 30% à compter d’août. Trump ne veut pas un accord gagnant-gagnant pour les deux parties mais seulement pour son pays.
Pendant des mois de négociations, Sefcovic a exhorté les ministres européens à la prudence. Le ministre irlandais du Commerce, Simon Harris, a été un interlocuteur fréquent, souhaitant préserver les industries pharmaceutique et bovine de son pays d’une éventuelle contre-attaque américaine, sensibilisant le monde entier, et notamment les Américains, à cette préoccupation par de fréquentes publications sur les réseaux sociaux.
Les chefs d’entreprise ont vivement appelé à la retenue, préférant accepter des marges bénéficiaires réduites plutôt que de risquer des droits de douane punitifs qui auraient un impact négatif sur leurs ventes.
L’UE a réduit une deuxième série de droits de douane imposés en représailles aux États-Unis à 72 milliards d’euros (83,86 milliards de dollars) avant d’accepter finalement, le 24 juillet, de les utiliser en cas d’échec des négociations, portant le total à 93 milliards d’euros (108,33 milliards de dollars).
Des mois d’incertitude quant à l’orientation des négociations ont révélé des divisions au sein même de la Commission. Malgré les tentatives du gouvernement français de protéger les entreprises françaises contre les représailles, celui-ci a appelé à plusieurs reprises la Commission à une approche plus ferme face aux droits de douane imposés par Trump. Finalement, l’UE a capitulé et les États-Unis ont remporté la partie.