Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 03. Dezember 2024Haupt-Feeds

Les États-Unis et Israël « coordonnent » une offensive djihadiste en Syrie, selon Téhéran

03. Dezember 2024 um 10:56

L’offensive djihadiste en Syrie a été lancée en coordination avec les Etats-Unis et Israël. C’est ce qu’a déclaré lundi 2 décembre 2024 le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei. Le diplomate affirme que ce n’est pas une coïncidence si les terroristes ont attaqué le nord de la Syrie; et ce, juste après qu’Israël a conclu un cessez-le-feu avec le Hezbollah.

Le groupe terroriste Hayat Tahrir-al-Sham (HTS) (anciennement Jabhat al-Nusra), en collaboration avec des milices alliées, a lancé mercredi 27 novembre une attaque contre le territoire contrôlé par le gouvernement dans le nord de la Syrie. Les djihadistes ont pris le contrôle de plusieurs villages et villes dans les provinces d’Alep, d’Idlib et de Hama. De même qu’ils sont entrés vendredi dans la ville d’Alep.

L’offensive initiale a débuté le jour même de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié de longue date entre Israël et le Hezbollah. Israël a accepté à contrecœur le cessez-le-feu, mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé à « répondre avec force » à toute violation de la part du Hezbollah.

« La concordance des récents développements en Syrie avec le cessez-le-feu au Liban et les déclarations des responsables américains à cet égard indiquent l’existence d’une sorte de coordination et de coopération entre les terroristes, les États-Unis et le régime sioniste ». C’est encore ce qu’a déclaré M. Baghaei, lors d’un point de presse.

Le responsable a suggéré que les USA et Israël utilisaient l’attaque pour « affaiblir la Syrie » et « créer des divisions et des séditions entre les pays islamiques ». Selon M. Baghaei, Washington aide depuis longtemps les groupes militants opérant dans le pays. Tandis qu’Israël est « la partie qui profite le plus des développements en Syrie ».

L’attaque de la semaine dernière a effectivement rompu la trêve entre le gouvernement syrien et les militants, qui avait été négociée par la Russie et la Turquie en 2020. Selon M. Baghaei, Téhéran travaille actuellement avec les puissances régionales pour tenter de rétablir l’accord. Il a noté que cela pourrait se faire dans le cadre du processus d’Astana, lancé en 2017 pour résoudre la guerre civile syrienne et plus tard pour soutenir le pays dans sa reconstruction d’après-guerre, sous la direction de la Turquie, de la Russie et de l’Iran…

Les États-Unis soutiennent depuis longtemps les milices anti-Assad en Syrie, notamment le groupe HTS. Dans une interview accordée en 2021, l’ancien représentant spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey, a décrit ce groupe comme « un atout » pour la stratégie américaine en Syrie.

L’article Les États-Unis et Israël « coordonnent » une offensive djihadiste en Syrie, selon Téhéran est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Le plan israélien de rattachement de la Cisjordanie occupée

03. Dezember 2024 um 09:39

Dans une démarche décrite comme concrète et sans précédent dans l’histoire des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, le journal Israel Hayom -quotidien très proche de Benjamin Netanyahu- a révélé un plan global sur lequel travaille un groupe de dirigeants politiques notamment du Likoud et des responsables des colonies israéliennes dans le but du rattachement de l’ensemble de la Cisjordanie d’en faire une partie intégrante d’Israël. (La photo montre des maisons nouvellement construites dans la colonie israélienne de Givat Zeev, près de la ville palestinienne de Ramallah en Cisjordanie occupée.)

Imed Bahri

Ce plan a été révélé par l’écrivain Hanan Greenwood, un colon né dans la colonie de Kiryat Arba dans la ville d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, et qui vit actuellement dans la colonie d’Efrat près de Jérusalem.  

Ce plan, préparé par le Conseil régional de Yesha Settlements et des membres de droite de la Knesset, s’inscrit dans le cadre de l’exploitation de ce qu’ils appellent la «fenêtre d’opportunité» offerte par l’administration du prochain président américain Donald Trump et comprend l’établissement de quatre nouvelles villes, l’extension du contrôle israélien sur de vastes zones et la transformation des conseils locaux en autorités régionales.

Hanan Greenwood révèle que la semaine dernière, des dizaines de militants de droite, de personnalités publiques et de maires se sont rassemblés à l’hôtel Ramada de Jérusalem dans le cadre d’une conférence extraordinaire organisée par le Conseil de Yesha.

Greenwood déclare: «Alors que les déclarations du ministre des Finances Bezalel Smotrich sur l’avenir des colonies dans la bande de Gaza faisaient la une des journaux, le véritable drame s’est déroulé dans les coulisses: le plan exécutif pour les colonies qui a commencé à prendre forme.»

Autour de la table-ronde, dirigée par le député du Likoud Avichai Boaron, étaient assis le président du Conseil de Yesha Israël Gantz, le directeur général du Conseil Omar Rahamim, le président de la colonie de Sha’ar Shomron, Avi Roa, qui était auparavant président du Conseil de Yesha et les chefs des conseils des colonies d’Efrat, Karni et Shomron, Kedumim, Oranit et d’autres.

Quatre nouvelles villes israéliennes en Cisjordanie

L’un des principaux éléments du plan est la création de quatre nouvelles villes en Cisjordanie en les attribuant à des groupes de population spécifiques. Selon les détails contenus dans l’article de Greenwood, le plan comprend la création d’une ville druze (pour les Druzes israéliens) et d’une ville ultra-orthodoxe ainsi que la conversion des colonies existantes en grandes villes dotées d’infrastructures modernes.

Dans ce contexte, le député Avichai Poaron qui mène la campagne a souligné que cette initiative n’est pas seulement un plan théorique mais plutôt une mesure pratique qui doit être mise en œuvre immédiatement. «Nous sommes dans une fenêtre d’opportunité que nous pouvons exploiter judicieusement pour transformer la Judée et Samarie (appellation israélienne de la Cisjordanie occupée) en partie intégrante de l’État d’Israël», a-t-il déclaré Boaron.

Pour atteindre cet objectif, le plan cherche à étendre les pouvoirs des conseils régionaux pour inclure les zones situées entre les colonies israéliennes (zone C sous contrôle militaire israélien et autorité civile de l’Autorité palestinienne).

Les colons affirment que les colonies israéliennes ne se trouvent que dans des zones limitées tandis que la situation dans les terres situées entre ces colonies est caractérisée par un vide administratif ignorant que le statut de ces terres est sujet de négociation entre Israël et les Palestiniens conformément aux accords d’Oslo. Toutefois ce plan stipule que «la juridiction des conseils régionaux des colonies existantes s’appliquera à toutes les terres situées entre les colonies ce qui augmentera l’efficacité de la gestion de ces zones»

Boaron a expliqué que le plan vise à changer complètement l’équation en plaçant toutes les terres situées entre les colonies sous le contrôle total de l’administration israélienne et en élargissant les pouvoirs de ces conseils pour inclure ce qu’on appelle la zone C.

Abolition de l’Autorité palestinienne et création de municipalités arabes

Parmi les points les plus importants abordés dans le plan figure l’abolition de l’Autorité palestinienne et la création de municipalités arabes à sa place (similaire à l’expérience israélienne de formation d’associations villageoises en 1976 qui a échoué) ce qui transformerait Israël en un État fédéral à certains égards.

Le député Boaron a déclaré: «La solution à deux États doit être définitivement retirée de l’agenda selon une directive claire du niveau politique», faisant ainsi référence à la décision prise par la Knesset israélienne le 18 juillet de cette année de rejeter la création d’un État palestinien unilatéralement.

Il a ajouté en expliquant le plan convenu par les colons: «Au lieu de cela, la population arabe (pour les sionistes, le peuple palestinien n’existe pas et le désigne par le terme population arabe, Ndlr) de Judée et Samarie se concentrera sur un petit nombre de municipalités qui se géreront elles-mêmes, recevront les services d’Israël et les paieront, et le statut de la population sera exactement la même que celui des Arabes à Jérusalem (résidents) et leur orientation nationale sera la même qu’avant 1967 sous l’administration jordanienne.»

Pour justifier cette position, il explique: «Nous ne devons pas permettre aux milices terroristes d’opérer contre nous. Elles exploseront sur nous comme cela s’est produit le 7 octobre sur des distances beaucoup plus courtes d’Hébron à Qalqilya, Beer Sheva et Kfar Saba.» Et poursuit: «La plus grande communauté juive du monde est vulnérable au massacre et par conséquent le gouvernement central palestinien doit être démantelé et transformé en autorités municipales subordonnées à un gouvernement fédéral.»

Cette proposition fait référence à la transformation des villes et villages de Cisjordanie occupée en municipalités au sein du système de gouvernement local israélien ce qui reflète un changement radical de politique dans la réalité géopolitique de la région.

Renforcer la connectivité entre les colonies israéliennes

Le plan comprend également des projets d’infrastructures massifs visant à renforcer la connectivité entre les colonies israéliennes et d’autres régions d’Israël où le réseau routier sera étendu.

Ces projets ne se limiteront pas uniquement aux routes mais comprendront également des plans de construction de centrales électriques dans la région et des projets de production d’énergie solaire. Le ministre israélien de l’Energie Eli Cohen a annoncé son intention de construire le plus grand champ d’énergie solaire de la vallée du Jourdain. Selon ces plans, «la Cisjordanie deviendra un centre énergétique et industriel ce qui en fera la centrale électrique de l’État d’Israël», a précisé le député du Likoud Boaron.

L’un des éléments du plan est un projet agricole qui vise à augmenter le nombre de fermes dans la région en particulier dans les zones considérées comme ouvertes ou les terres domaniales. Les dirigeants des colonies veulent stimuler la colonisation agricole en créant des centaines de nouvelles fermes ce qui contribuera selon leurs termes à «la protection des terres et augmentera la présence israélienne en Cisjordanie».

L’auteur cite l’une des personnalités publiques qui ont participé à la préparation du plan: «L’objectif est d’obtenir un maximum de terres avec un minimum de personnes.» C’est une déclaration qui reflète la tendance à renforcer le contrôle israélien sur les terres tout en réduisant la densité de la population et indique d’une manière on ne peut plus clair l’intention de déplacer les Palestiniens pour assurer le succès du projet de colonisation.

L’auteur affirme que le projet a commencé sous la première administration Trump lorsque la politique américaine était davantage favorable aux colonies mais il souligne que les personnalités politiques soutenant les colonies en Israël sont déterminées à le mettre en œuvre quels que soient les changements politiques à Washington.

Au cours de sa précédente présidence, Trump a présenté les Accords d’Abraham, qualifiés de «Deal du siècle», qui appelait à un règlement à long terme comprenant la création d’un État palestinien tout en rattachant les colonies israéliennes de Cisjordanie à Israël. Cependant, les dirigeants des colonies sont insatisfaits et estiment que le «Deal du siècle» ne suffit pas à garantir le contrôle total de la Cisjordanie occupée et ils cherchent donc à mettre en œuvre leurs propres plans.

L’article Le plan israélien de rattachement de la Cisjordanie occupée est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 02. Dezember 2024Haupt-Feeds

Moshe Yaalon : «Israël commet une épuration ethnique à Gaza»

02. Dezember 2024 um 12:25

Dans des déclarations au radiodiffuseur public Kan et à la chaîne privée DemocratTV, dimanche 1er décembre 2024, Moshe Yaalon, ancien chef de l’armée et ministre de la Défense israélien, a accusé Israël d’avoir commis des crimes de guerre et une épuration ethnique dans la bande de Gaza. Silence complice des médias occidentaux qui n’ont pas cru devoir rapporter ces propos.

Khémaïs Gharbi *

Au cœur des tragédies humaines, le silence des grandes plumes du journalisme occidental résonne comme une trahison. Là où l’on attendait des dénonciations courageuses, on n’a trouvé qu’une omerta glaçante. L’épuration ethnique et le déracinement d’un peuple millénaire, les Palestiniens, se déroulent sous nos yeux, sur leur territoire ancestral, dans un vacarme d’explosions et un silence complice.

Les grands penseurs et donneurs de leçons de morale, si prompts à s’indigner lorsqu’il s’agit de condamner ailleurs, semblent soudain frappés de cécité et de mutisme lorsqu’il s’agit de Gaza. Pourtant, l’évidence est là. Aujourd’hui, Moshé Yaalon, ancien ministre israélien de la Défense – homme de guerre, faucon de la droite extrême et artisan des politiques coloniales – s’élève contre cette horreur. Il parle, sans détour, de «nettoyage ethnique».

Lors d’une interview, Yaalon a déclaré : «La route sur laquelle on est entraînés, c’est la conquête, l’annexion et le nettoyage ethnique.» Évoquant la destruction systématique des villes de Gaza, il a décrit l’inhabitable, le chaos, l’effacement méthodique d’un peuple. Peut-on accuser cet homme, ancien membre du Likoud, de gauchisme? Faut-il l’étiqueter antisémite ou apologiste du terrorisme ?

Son témoignage est un miroir impitoyable pour ceux qui, dans les rédactions occidentales, ont choisi de détourner le regard. Il met en lumière leur hypocrisie et leur alignement idéologique avec les courants les plus extrêmes. Pire encore, il leur offre une ultime chance de dénoncer les crimes qu’ils ont jusqu’alors refusé de condamner.

Alors, que faudra-t-il de plus pour réveiller leur conscience? La providence leur tend une dernière perche, mais ils persisteront – j’en suis intimement convaincu – à trahir la mission première du journalisme : celle de porter la vérité, même lorsque celle-ci dérange.

J’accuse ces éditorialistes et journalistes en vue d’avoir volontairement ignoré les souffrances d’un peuple réduit à l’exil et à l extermination. J’accuse ces moralistes à géométrie variable d’avoir travesti l’histoire pour épargner un régime colonialiste. J’accuse ce silence de n’être rien d’autre qu’un crime par omission, une complicité par lâcheté.

Le temps viendra où les faits ne pourront plus être dissimulés. Ce jour-là, les mots qu’ils n’ont pas écrits les poursuivront comme des fantômes. Mais il sera trop tard pour se racheter.

* Traducteur et écrivain.

L’article Moshe Yaalon : «Israël commet une épuration ethnique à Gaza» est apparu en premier sur Kapitalis.

Bachar Al-Assad peut-il tenir sans l’Iran et le Hezbollah?

02. Dezember 2024 um 08:38

Alors que la majeure partie d’Alep, deuxième ville syrienne, avec ses bâtiments administratifs, son aéroport et sa prison a été prise par les rebelles syriens menés par le groupe islamiste Hay’at Tahrir al-Sham, le régime syrien semble subir un contexte complètement défavorable. Ses alliés sur le terrain sont mal en point. Le Hezbollah sort épuisé d’une guerre contre Israël et ses positions en Syrie ainsi que celles des Gardiens de la révolution iraniens ont été pilonnées par l’aviation israélienne et des dépôts d’armes du régime ont été également bombardés. Quant à la Russie, qui lui assurait un soutien aérien, elle a d’autres chats à fouetter en Ukraine. Les vents contraires soufflent de plus en plus fort sur le régime du Baas syrien et l’inoxydable Bachar Al-Assad. 

Imed Bahri

Le journal israélien Jerusalem Post estime que le régime syrien est sur le point de perdre sa ville d’Alep, dans le nord du pays, au profit des groupes rebelles syriens dirigés par Hay’at Tahrir al-Sham en raison de sa faiblesse et de la faiblesse du soutien de l’Iran et du Hezbollah dont les positions en Syrie ont fait l’objet de multiples frappes israéliennes ces derniers mois. 

Le journal explique dans une analyse de Seth J. Frantzman que la région du Moyen-Orient se trouve à un carrefour important puisque Hay’at Tahrir al-Sham peut désormais porter le coup le plus dur au régime du président syrien Bachar Al-Assad en 2017. Des années après, on pensait, il y a encore quelques jours, que ses partisans à Moscou et à Téhéran étaient capables de le protéger.

Les alliés traditionnels ont la tête ailleurs

En regardant en arrière plusieurs années pour comprendre l’importance de ce moment, l’analyste rappelle que le commandant de la Force Al-Quds des Gardiens de la révolution iraniens, Qassem Soleimani a joué un rôle clé dans l’intervention de la Russie en Syrie et a personnellement dirigé la bataille d’Alep en décembre 2015 après s’être rendu à Moscou pour convaincre la Russie d’intervenir militairement dans la guerre contre les rebelles  et le régime syrien. 

La Russie et l’Iran étaient présents en Syrie ainsi que le Hezbollah libanais qui a déplacé ses forces vers la Syrie en 2012 via Qusayr depuis le nord du Liban. Après 2016, le régime syrien a continué à s’emparer de davantage de zones aux rebelles qui ont fini par se diviser: certains se sont mués en mandataires de la Turquie et d’autres se sont installés à Idlib pour vivre sous le règne de Hay’at Tahrir al-Sham. 

Ce groupe était liée à Al-Qaïda il y a des années avant de changer de nom à plusieurs reprises. Il a déclaré avoir pris des mesures pour se rapprocher de l’Occident et tenter de communiquer avec les États-Unis, mais il reste toujours la faction la plus extrémiste parmi les rebelles syriens, tout en disposant de forces importantes sur le terrain. Ce qu’il a démontré après s’être emparé de dizaines de villages et d’avoir vaincu les forces du régime syrien, et marché sur Alep.

En 2015 et 2016, le régime syrien bénéficiait de l’aide précieuse de milliers de membres du Hezbollah et du soutien de l’Iran via sa force Al-Quds présente en Syrie ainsi que des avions de guerre russes. Aujourd’hui, il semble impuissant en partie à cause de l’attention portée par Moscou à l’Ukraine où la guerre fait rage et où la Russie elle-même a besoin de davantage d’effectifs mais surtout à cause des coups portés par Israël au Hezbollah qui ne peut plus envoyer de forces via Qusayr et même s’il le pouvait la route est devenue impraticable car détruite par l’aviation israélienne. 

Le régime syrien pensait que l’histoire évoluait en sa faveur alors qu’il normalisait ses relations avec l’Égypte et plusieurs grands États du Golfe mais aujourd’hui les rapports de force sur le terrain semble être en sa défaveur, estime Seth J. Frantzman, ajoutant que la crise à Alep pourrait contraindre ce régime à démanteler les défenses ailleurs dans le pays. Ce qui aiderait l’Etat Islamique ou inciterait les milices irakiennes à pénétrer dans certaines zones de la Syrie.

Ces milices pourraient finir par menacer le Golan ainsi que les forces américaines en Syrie comme elles l’ont fait par le passé. C’est important et cela intervient alors que le nouveau président américain Donald Trump se prépare à prendre ses fonctions. Ce dernier avait cherché à retirer les forces américaines de Syrie en 2018 et 2019. Cela signifie que de nombreux fronts sont en jeu actuellement dans la région.

Les rapports de force ont changé, les vents contraires soufflent de plus en plus fort et l’unique survivant des printemps arabes, l’inoxydable Bachar Al-Assad va-t-il pouvoir s’en sortir seul alors que ses alliés qui lui permis de tenir jusque-là sont plus affaiblis que jamais? Le doute est permis mais seul l’avenir proche pourra indiquer si le règne de la dynastie Al-Assad qui dure depuis 53 ans va se poursuivre ou bien s’il vit son crépuscule. 

L’article Bachar Al-Assad peut-il tenir sans l’Iran et le Hezbollah? est apparu en premier sur Kapitalis.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

La fin de l’impunité internationale des dirigeants?

29. November 2024 um 11:04

Au-delà des tergiversations et contradictions exprimées par diverses puissances occidentales à l’égard des mandats émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre B. Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, ces actes de justice représentent un évènement historique. En effet, il s’agit de la première fois que la CPI vise des dirigeants appartenant au bloc géopolitique occidental. Une avancée qui mérite d’être mise en perspective.

Le droit international pénal organise l’incrimination et la répression des violations des règles du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. L’individu est ici tenu par des obligations internationales, dont la violation peut engager sa responsabilité pénale internationale. La création de tribunaux pénaux internationaux ad hoc par le Conseil de sécurité de l’ONU, puis l’institution d’une CPI (permanente) par le traité de Rome (1998), ainsi que les débats relatifs à la « compétence/juridiction universelle » (en vertu de ce principe, tout Etat peut ou doit juger les personnes suspectées de crimes internationaux se trouvant sur son territoire) témoignent des progrès dans la lutte contre l’impunité des individus auteurs des crimes ou violations des droits de l’Homme les plus graves.

L’affirmation d’un droit international pénal 

Historiquement, le droit international pénal ne se développe qu’à partir de la moitié du XXe siècle, en réaction aux crimes massifs commis lors de la Seconde Guerre mondiale. L’évènement permet de dépasser le principe classique de la responsabilité internationale de l’Etat, pour imposer l’idée même d’une responsabilité pénale internationale des individus, en général, et des plus hauts représentants étatiques, en particulier.

Les tribunaux militaires internationaux de Nuremberg (1945-1946) et de Tokyo (pour l’Extrême-Orient, 1946-1948) sont les premières juridictions pénales internationales à juger de responsables (de l’Allemagne nazie et l’empire du Japon) de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

La guerre froide n’a pas permis de consacrer ce changement de paradigme, à travers notamment l’institution d’une justice pénale internationale (permanente et universelle).

En revanche, la chute du mur de Berlin a ouvert des perspectives nouvelles en la matière. Des crimes de masse ont fondé le Conseil de sécurité de l’ONU à créer deux tribunaux ad hoc – l’un pour l’ex-Yougoslavie en 1993, l’autre pour le Rwanda en 1994. Des expériences qui ont contribué à la juridictionnalisation du droit international pénal et à sa consécration par le Statut de Rome (traité signé le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002), acte constitutif de la CPI permanente et à vocation universelle.

Le principe de responsabilité pénale individuelle

Le Statut de Rome pose le principe de responsabilité pénale individuelle, d’abord en termes de compétence : « [l]a Cour est compétente à l’égard des personnes physiques en vertu du présent Statut » (art. 25 § 1). Puis en termes de responsabilité proprement dite : « [q]uiconque commet un crime relevant de la compétence de la Cour est individuellement responsable et peut être puni conformément au présent Statut. » (art. 25 § 2).

Le Statut de la CPI énumère enfin une série de comportements criminels, comme le fait de commettre le crime, de l’ordonner ou de s’en faire l’instigateur (art. 25 § 3).

Toutefois, la compétence de la Cour concerne les « crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale » commis après l’entrée en vigueur du Statut de Rome. A savoir les : crimes de génocide; crimes contre l’humanité; crimes de guerre; et les crimes d’agression (catégorie qui criminalise l’usage de la force, ajoutée à la suite de la première Conférence de révision du Statut de Rome en juin 2010).

Le Statut de Rome fixe ainsi une définition complète (définitive?) des crimes internationaux, dont les composantes sont essentiellement des violations du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.

Les limites de la CPI

En dépit des innovations importantes dans la reconnaissance du droit à réparation des victimes de crimes internationaux, la CPI demeure confrontée à des critiques en déficit d’efficacité et de légitimité. D’une part, l’action de la CPI dépend largement de la coopération des Etats, car elle ne dispose pas de moyens de contrainte pour la mise en œuvre de ses propres mandats. D’autre part, le fait que des responsables non-occidentaux, en général, et africains, en particulier, représentent l’essentiel des poursuites nourrit les critiques en partialité et iniquité à l’encontre de la CPI.Il y a une forme d’alignement de la CPI sur les intérêts stratégiques des puissances occidentales.

C’est donc en ce sens que les mandats émis contre les dirigeants israéliens marquent une rupture de nature à renforcer la légitimité de la CPI aux yeux des pays du Sud global. En même temps, la réaction pour le moins équivoque des Occidentaux (les Etats-Unis ayant carrément critiqué vertement l’initiative de la CPI) est, elle, de nature à affaiblir l’autorité de la CPI, dont le fonctionnement dépend en grande partie des moyens fournis par ces puissances du Nord…

L’article La fin de l’impunité internationale des dirigeants? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Israël-Hezbollah: Le cessez-le-feu peut-il durer?

29. November 2024 um 08:57

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a débuté le mercredi 27 novembre 2024 avec un accord négocié par les États-Unis et la France qui prévoit un cessez-le-feu de 60 jours et visant à mettre un terme à 14 mois d’hostilités qui avaient infligé de lourdes pertes des deux côtés. (Image : Des personnes déplacées par les annonces de frappes aériennes israéliennes s’abritent à l’entrée du centre médical de l’Université américaine de Beyrouth, le 26 novembre 2024).

Imed Bahri

Le magazine américain Newsweek considère que l’accord – au respect duquel un comité international dirigé par les États-Unis est censé veiller – prévoit le retrait des combattants du Hezbollah au nord du fleuve Litani et le retrait progressif par Israël de ses forces du sud du Liban avec le déploiement des forces de l’armée libanaise. 

Au cours de cette guerre, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a été tué de même que son héritier putatif Hachem Safieddine. L’état-major du parti chiite a également été décimé et l’infrastructure militaire du parti a subi de graves dommages outre les pertes humaines. Pour Israël, cette guerre a nécessité le déplacement d’un certain nombre d’habitants du nord du pays loin de la frontière avec le Liban.

Les manœuvres politiques de Netanyahu

Pour faire la lumière sur cette question, Newsweek a contacté des experts régionaux pour évaluer les perspectives d’un cessez-le-feu et ses répercussions sur la stabilité future au Moyen-Orient notant que de nombreux Libanais avides de paix s’inquiètent de la possibilité de son effondrement et de la reprise du conflit.

Yazid Sayigh, historien au Centre Carnegie pour le Moyen-Orient à Beyrouth, a déclaré qu’il doutait que le Hezbollah sape le cessez-le-feu car il a désespérément besoin de repos après l’attaque israélienne massive et il estime que le principal facteur affectant la durabilité du cessez-le-feu pourrait être les calculs politiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu car il peut arriver un moment où il estime que son intérêt à saper le cessez-le-feu est plus grand que son intérêt à le maintenir.

Sayegh a déclaré que Netanyahu fait face à une opposition gouvernementale interne importante à l’accord et qu’il devra donc peut-être manœuvrer pour garder ses partenaires d’extrême droite afin d’assurer son maintien au poste de Premier ministre et de retarder son procès pour des accusations de corruption.

Le chercheur a poursuivi en expliquant: «Je ne comprends pas vraiment pourquoi Netanyahu accepterait un cessez-le-feu avec le Hezbollah à moins qu’il ne reçoive un message indiquant que le président élu des États-Unis Donald Trump veut arrêter la guerre avant son investiture et si tel est le cas alors la balance penche vers le maintien du cessez-le-feu à moins que le Hezbollah ne rende cela impossible».

Pour sa part, Henry J. Barkey, professeur de relations internationales, a déclaré qu’il croit que le cessez-le-feu tiendra malgré certaines violations et il a résumé les raisons qui le font tenir dans le fait que le Hezbollah a subi les plus grands dommages possibles et que l’armée israélienne est épuisée et surtout Netanyahu cherche désespérément à montrer un succès tangible avec le retour des colons du nord d’Israël à leurs foyers.

Quant à James Gelvin, chercheur au département d’histoire de l’Université de Californie, il estime qu’il y a de très bonnes chances que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah se poursuive car le parti a participé à contrecœur à la guerre l’opposant à Israël en soutien au Mouvement de la résistance islamique Hamas en tant que membre de l’axe de résistance pro-iranien et il lui a semblé que provoquer la mort et la destruction au Liban était une mesure irréaliste et impopulaire à la lumière de la crise économique que traverse le pays.

De plus, l’Iran a évolué sur la question par rapport à la période d’avant l’élection de Trump où Téhéran ne voulait pas entendre parler de l’arrêt de la guerre sur un front et son maintien sur un autre et où ses officiels déclaraient que l’unité des fronts était indiscutable.

L’Iran a poussé le Hezbollah pour qu’il accepte un cessez-le-feu parce qu’il ne veut pas d’une nouvelle escalade qui pourrait déstabiliser sa situation intérieure déjà fragile en particulier ses défis économiques. En outre, la république islamique craint qu’une nouvelle escalade ne force les États-Unis à entrer dans la mêlée ce que l’elle veut éviter à tout prix surtout avec le retour à la Maison-Blanche du très anti-iranien Donald Trump. 

Quant à Israël, Gelvin estime qu’il a atteint son objectif de pousser le Hezbollah à se retirer de ses frontières, à reculer derrière le Litani outre le retour de 60 000 Israéliens du nord dans leurs foyers quel qu’en soit le coût. L’armée israélienne veut également se concentrer sur le front sud avec Gaza qui la préoccupe.

A quand la fin de l’interminable guerre de Gaza ?

Autre élément, Netanyahu évitera un champ de mines politique en n’ayant pas à recruter les ultra-orthodoxes. En effet, avec l’épilogue de la guerre sur le front nord, il y a un allègement en matière d’effectif et il n’est plus acculé à enrôler cette frange de la population israélienne qui jusque-là était dispensé de servir dans l’armée.

Quant à l’épilogue de la guerre de Gaza, elle demeure la grande question. Haaretz et le New York Times ont révélé cet automne que Netanyahu n’était pas prêt à faire un cadeau de cessez-le-feu à Gaza à l’administration Biden et qu’il attendait l’élection et l’entrée en fonction de Trump pour le faire.

D’autres analyses estiment que le retour de Trump n’est pas l’unique préalable à la fin de l’interminable guerre de Gaza. Des poches de résistance du Hamas demeurent et en plus au sein de sa coalition, il est difficile de lui faire avaler deux pilules en même temps, celle d’un cessez-le-feu avec le Hezbollah et en même temps avec le Hamas surtout que les partenaires dans son alliance d’extrême-droite appellent au retour de la colonisation de Gaza et au rattachement de la Cisjordanie afin d’en finir définitivement avec la cause palestinienne.

L’article Israël-Hezbollah: Le cessez-le-feu peut-il durer? est apparu en premier sur Kapitalis.

Les sionistes s’en prennent à une fresque murale pro-palestinienne à Paris

28. November 2024 um 07:17

Il y a quelques jours, nous avons publié un article sur l’initiative de graffeurs et d’artistes de rue qui ont réalisé une fresque murale dans une rue du 11e arrondissement de Paris pour dénoncer le génocide commis par Israël à Gaza et au Liban. L’œuvre d’art n’a pas survécu longtemps aux saccages des barbares sionistes.

Un groupe de suprémacistes blancs et de sionistes ont, dès le lendemain, badigeonné de peinture noire les dessins et les slogans appelant à la libération de la Palestine et à la fin du génocide auquel l’armée d’occupation israélienne soumet depuis 1947 le peuple palestinien.

Par la violence barbare qu’il exprime, cet acte de guerre illustre bien la haine raciale qui anime ces barbares des temps modernes.  

Interrogé par Kapitalis à ce propos, l’un des initiateurs de cette action militante nous a répondu : «Hélas, la fresque a été sabotée par des suprémacistes. Nos visages et noms circulent sur internet dans les réseaux pro-génocide et nous recevons des menaces. Mais cela fait parti de la lutte». C’est tout dire…

A. B. S.

L’article Les sionistes s’en prennent à une fresque murale pro-palestinienne à Paris est apparu en premier sur Kapitalis.

Mandat d’arrêt contre Netanyahu et hystérie à Washington

27. November 2024 um 11:39

Le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine, pour « crime de guerre et déportation illégale d’enfants ukrainiens. » On se rappelle alors les louanges qui pleuvaient sur la CPI à partir de Washington. Biden et ses collaborateurs et les membres du Congrès rivalisaient à qui mieux encense la Cour de Lahaye. Pourtant, les milliers d’enfants ukrainiens dont il était question n’étaient ni kidnappés ni déportés par Poutine. Orphelins pour la plupart, ils étaient transférés en Russie dans le but de les protéger des affres de la guerre.

Le 21 novembre 2024, la même CPI a émis un mandat d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » dans la bande de Gaza.

Passons sur les réactions en Israël où le président de ce pays a estimé que le 21 novembre 2024 est « une journée noire pour la justice et pour l’humanité ». Passons aussi sur la réaction du génocidaire Netanyahu qui affirme être « victime d’un nouveau procès Dreyfus par une Cour antisémite ». Aussi absurdes que soient ces réactions, elles n’étonnent personne venant de responsables enragés d’un pays paria, honni par la quasi-totalité de l’humanité.

Ce qui est tragi-comique, c’est le changement radical de ton de Washington où les insultes proférées contre la CPI après l’accusation de Netanyahu ont remplacé les louanges qui avaient suivi l’accusation de Poutine.

Joe Biden a déversé son fiel sur la Cour en jugeant « scandaleux » les mandats d’arrêt émis contre ses amis sionistes. Son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, est lui « profondément préoccupé par l’empressement du procureur à réclamer des mandats d’arrêt et par les erreurs troublantes dans le processus qui a mené à cette décision. »

La chose prend des proportions ubuesques quand des membres du Congrès s’en prennent non seulement à la Cour qui a émis les mandats d’arrêt, mais aussi à la France, la Grande Bretagne, la Hollande, le Canada et autres pays qui avaient affirmé leur prédisposition à appliquer la décision de la Cour en arrêtant Netanyahu et Galant si jamais ils se retrouvent sur leurs territoires.

Les sénateurs Tom Cotton et Lindsay Graham sont devenus littéralement hystériques. Le premier a menacé… d’envahir la Hollande si elle ose appliquer la décision de la Cour basée dans sa capitale La Haye. Quant au second, il s’est déchainé contre les pays européens et même le Canada, le voisin du Nord, les menaçant de « sanctions et de destruction de leurs économies », rien de moins…

Aussi grotesques que puissent être ces réactions, elles n’étonnent nullement, venant d’individus qui siègent dans une institution qui s’est permis 58 standing ovations le jour où le criminel de guerre Netanyahu donna son discours démagogique et mensonger au Congrès.

La rage et l’hystérie avec laquelle les politiciens américains ont réagi à la décision de la CPI contre deux génocidaires israéliens s’expliquent par deux raisons.

La première a trait à l’obséquiosité avec laquelle l’écrasante majorité des politiciens américains rampent devant le Lobby qui tient les leviers de leurs succès ou de la destruction de leurs carrières. C’est ainsi que l’on assiste souvent à cette piteuse et pathétique surenchère à Washington à qui mieux défend Israël et pourfend ses ennemis.

La seconde raison est le choc avec lequel ils ont fait le constat de cette décision inédite de la CPI, consistant à émettre pour la première fois de son existence un mandat d’arrêt contre un allié de l’Occident. En effet, jusqu’à ce 21 novembre, toutes les décisions de la CPI visaient des personnalités politiques que l’Occident déteste ou abhorre.

Dans son édition du 22 novembre, le journal Le Monde qualifie la décision de la Cour de « tournant historique ». Car « pour la première fois depuis la création de la CPI, en 1998, des responsables politiques sont inculpés contre la volonté de leurs alliés occidentaux. »

Il y a peu de chances que les deux génocidaires israéliens réclamés par la CPI soient arrêtés. Ils n’ont d’autre choix que de limiter leurs déplacements seulement vers les Etats-Unis, ou vers la Hongrie. Et ce, s’ils répondaient à l’invitation-provocation que leur a adressée l’inimitable et idiosyncratique Viktor Orban.

L’article Mandat d’arrêt contre Netanyahu et hystérie à Washington est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur, les civils retournent au sud du Liban

27. November 2024 um 09:40

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah soutenu par l’Iran est entré en vigueur mercredi 27 novembre 2024. Et ce, après que les deux parties ont accepté un accord négocié par les Etats-Unis et la France. Une rare victoire pour la diplomatie, dans une région traumatisée par deux guerres dévastatrices depuis plus d’un an.

L’armée libanaise, chargée de veiller au respect du cessez-le-feu, a déclaré ce mercredi dans un communiqué qu’elle se préparait à se déployer dans le sud du pays.

L’armée a également demandé aux habitants des villages frontaliers de retarder leur retour chez eux jusqu’à ce que l’armée israélienne, qui a mené une guerre contre le Hezbollah à plusieurs reprises et a pénétré sur environ six kilomètres à l’intérieur du territoire libanais, se retire.

L’accord, qui promet de mettre fin à un conflit à la frontière israélo-libanaise qui a tué des milliers de personnes depuis qu’il a été déclenché par la guerre de Gaza l’année dernière, est une réalisation majeure pour les États-Unis dans les derniers jours de l’administration du président Joe Biden.

Des rafales de coups de feu ont été entendues à Beyrouth, la capitale du Liban, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 02h00 GMT. On ignore pour l’instant si ces tirs étaient motivés par des célébrations, car les tirs ont également été utilisés pour alerter les habitants qui n’auraient pas reçu les avertissements d’évacuation émis par l’armée israélienne.

Plus tard, des voitures et des camionnettes chargées de matelas, de valises et même de meubles ont traversé la ville portuaire de Tyr, dans le sud du pays, qui avait été lourdement bombardée dans les derniers jours avant le cessez-le-feu, pour se diriger plus au sud.

La plupart des villages où les personnes déplacées étaient censées retourner ont été détruits. Mais les familles déplacées qui louent des logements alternatifs subissent des pressions financières et espèrent éviter de payer un mois de loyer supplémentaire, ont déclaré certaines d’entre elles à Reuters.

« Les Israéliens ne se sont pas encore complètement retirés, ils sont encore sur le bord du gouffre. Nous avons donc décidé d’attendre que l’armée annonce que nous pouvons entrer. Ensuite, nous mettrons immédiatement les voitures en marche et irons au village », ont-t-ils expliqué.

« Cessation définitive »

Biden s’est exprimé mardi 26 novembre à la Maison Blanche, peu après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé l’accord par 10 voix contre 1. Il a déclaré avoir parlé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati, et que les combats prendraient fin à 04h00 heure locale (02h00 GMT).

« Il s’agit d’une cessation permanente des hostilités », a déclaré Biden. « Ce qui reste du Hezbollah et d’autres organisations terroristes ne seront plus autorisés à menacer la sécurité d’Israël ».

Israël retirera progressivement ses forces sur une période de 60 jours. Tandis que l’armée libanaise prendra le contrôle du territoire près de sa frontière avec Israël pour s’assurer que le Hezbollah ne reconstruise pas ses infrastructures là-bas, a déclaré Biden.

Le Hezbollah n’a pas officiellement commenté le cessez-le-feu, mais un haut responsable, Hassan Fadhallah, a déclaré à la chaîne de télévision libanaise Al Jadeed que même s’il soutenait l’extension de l’autorité de l’Etat libanais, le groupe sortirait renforcé de la guerre.

« Des milliers de personnes rejoindront la résistance […] Désarmer la résistance était une proposition israélienne qui a échoué », a déclaré H. Fadlallah, qui est également membre du Parlement libanais.

L’Iran, qui soutient le Hezbollah, le groupe palestinien Hamas ainsi que les rebelles houthis qui ont attaqué Israël depuis le Yémen, a déclaré qu’il saluait le cessez-le-feu.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré sur X que l’accord était « l’aboutissement d’efforts entrepris depuis de nombreux mois avec les autorités israéliennes et libanaises, en étroite collaboration avec les États-Unis ».

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que l’armée libanaise déploierait au moins 5 000 soldats dans le sud du Liban après le retrait des troupes israéliennes.

Un haut responsable américain, s’adressant à la presse sous couvert d’anonymat, a déclaré que les Etats-Unis et la France allaient rejoindre un mécanisme avec la force de maintien de la paix de la FINUL qui travaillerait avec l’armée libanaise pour dissuader d’éventuelles violations du cessez-le-feu. Les forces de combat américaines ne seront pas déployées, a précisé le responsable.

Dans les heures qui ont précédé le cessez-le-feu, les hostilités ont fait rage tandis qu’Israël intensifiait sa campagne de frappes aériennes à Beyrouth et dans d’autres régions du Liban, les autorités sanitaires faisant état d’au moins 18 morts.

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé « des éléments de la gestion financière et des systèmes du Hezbollah », notamment un bureau de change. Le Hezbollah a également continué à tirer des roquettes sur Israël dans les dernières heures.

L’article Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entre en vigueur, les civils retournent au sud du Liban est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Benjamin Netanyahu va-t-il réussir à détruire Israël?

26. November 2024 um 07:56

À l’heure où Israël poursuit sa guerre génocidaire contre Gaza ainsi que dans une autre contre le Liban, une guerre interne oppose Benjamin Netanyahu et sa coalition d’extrême-droite à l’establishment sécuritaire, militaire et du renseignement. Il exige une loyauté sans faille à sa personne et à ses intérêts personnels ce qui soulève des inquiétudes sur la pérennité du système qui a toujours prévalu jusque-là en Israël. 

Imed Bahri

Lior Ackerman, qui est également responsable du domaine de la résilience nationale à l’Institut de politique et de stratégie de l’Université Reichman, a attaqué dans les colonnes du journal israélien Maariv le Premier ministre israélien et a averti que ce dernier ne quitterait pas le pouvoir tant qu’il n’aurait pas détruit Israël.

L’écrivain israélien a écrit que Netanyahu et son gouvernement ont passé les deux dernières années à essayer de démanteler et détruire tout le système juridique du pays et cela a commencé avec la prise de contrôle de la police israélienne par Ben Gvir et sa mainmise directe sur les officiers en violation de tous les ordres administratifs appropriés.

Le gouvernement Netanyahu s’est engagé dans une lutte continue contre le procureur général, contre le chef d’état-major Herzi Halevy, contre le chef de l’Agence de sécurité intérieure (Shin Bet) Ronen Bar et contre les enquêteurs de la police israélienne qui ont osé interroger ses porte-parole. 

Une marionnette au ministère de la Défense

Ackerman a poursuivi en disant: «Ce Premier ministre qui est censé être un symbole et un exemple de l’État s’est comporté tout au long de son mandat de la manière la plus informelle imaginable. Il a permis à tous ses ministres d’attaquer le chef du Shin Bet, le chef de cabinet, l’ancien commissaire de police, le procureur général et les juges de la Cour suprême et il limoge même un ministre de sa défense (Yoav Gallant, Ndlr) pour le remplacer par une marionnette qui manque de compréhension et de connaissances dans ce domaine.»

L’auteur pointe les méthodes sournoises utilisées par Netanyahu en refusant de former une commission d’enquête gouvernementale et en essayant d’établir une commission d’enquête politique qui déclarerait tout le monde coupable sauf lui! Il va jusqu’à écrire que le Premier ministre fait courir – pas seulement à lui-même mais aussi à des centaines d’officiers de l’armée et du Shin Bet – le risque que des mandats d’arrêt soient émis contre eux par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Ackerman accuse également Netanyahu de réprimer les médias et d’élargir les divisions et la polarisation dans la société israélienne en continuant à promulguer et à financer des projets de lois d’évasion pour la communauté ultra-orthodoxe et le décrit comme «pratiquant l’incitation contre quiconque ne lui montre pas de loyauté»

L’auteur attaque ensuite le comportement de Netanyahu à l’endroit des services de sécurité et affirme que ce dernier a prononcé un discours fou et ridicule de neuf minutes dans lequel il a directement attaqué le Shin Bet, ses chefs et les enquêteurs de la police israélienne les accusant de faire pression sur son porte-parole pour les affaires sécuritaires Ellie Feldstein, des pressions qui pourtant n’ont jamais existé. Il a expliqué que tout cela a pour but de protéger sa communauté de loyalistes et des porte-parole qui ont créé la fameuse machine empoisonnée en son nom.

Les prochaines cibles de Bibi

Ackerman affirme que les prochaines cibles de Netanyahu, après le limogeage du ministre de la Défense, ce sont le procureur général du gouvernement et le chef du Mossad dans le but de s’emparer de toutes les agences chargées du maintien de l’ordre en Israël, estimant que le comportement du chef du gouvernement conduit directement à la destruction de la démocratie israélienne et de sa société au mépris total des besoins et des intérêts sécuritaires, économiques, politiques et sociaux de l’État. Après cela, il n’y aura pas d’État et il n’y aura pas de public israélien unifié, pas de haute technologie, pas de médecins, de scientifiques et de capitalistes, avertit-il.

Il ne reste plus grand-chose à détruire avec tout ce qui a été détruit par ce gouvernement, souligne Ackerman. Après le système judiciaire, après les médias, après l’économie, après les systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale, après l’échec des infrastructures de transport et après ce qui est pire que tout cela, à savoir l’échec de la sécurité lors des événements du 7 octobre 2023, Ndlr, aujourd’hui il ne reste que «quelques petites étapes pour mener à bien la mission, détruire la démocratie et établir le Bibisme [en référence à Bibi Netanyahu, Ndlr] comme un nouveau type de régime en Israël».

Ackerman conclue sa tribune en rapportant les propos d’un membre éminent du Likoud lui qui lui a dit un jour que Benjamin Netanyahu ne partirait pas tant qu’il n’aurait pas détruit l’ensemble du parti. Il est clair aujourd’hui qu’il n’a pas l’intention de partir avant même d’avoir détruit tous les piliers du pays.

L’article Benjamin Netanyahu va-t-il réussir à détruire Israël? est apparu en premier sur Kapitalis.

CPI – Mandat d’arrêt contre Netanyahu : entre soutien et rejet

25. November 2024 um 12:01

La Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi 21 novembre un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense ainsi que le chef militaire du Hamas Mohammed Deif pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Cette décision historique sera-t-elle suivie d’effet? Il est permis d’en douter tant les divisions au sein des pays occidentaux sur cette question sont profondes.

Série noire pour le boucher de Gaza de plus en plus contesté à l’international et même dans son propre pays. Ainsi, des manifestations houleuses ont eu lieu hier dimanche à Tel Aviv pour exiger la libération des otages restants dans la bande de Gaza et la fin de la guerre. Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’obstine mordicus à poursuivre sa guerre génocidaire pour éliminer, selon son délire, le dernier combattant du Hamas.

« La Cour s’attaque désormais aux puissants »

Jeudi 21 novembre, le chef du Likoud et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ainsi que le chef militaire du Hamas Mohammed Deif étaient visés par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Ainsi, pour la première fois depuis la création de cette institution, en 2002, des responsables politiques sont inculpés contre la volonté des Occidentaux. Les mêmes qui applaudirent à deux mains le mandat d’arrêt émis par la Cour de La Haye, vendredi 17 mars, contre le président russe Vladimir Poutine, pour le crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens.

« Il se passe quelque chose d’important. Avant, les personnes inculpées étaient toujours des responsables du tiers-monde. La Cour s’attaque désormais aux puissances », note Sévag Torossian, avocat pénaliste au barreau de Paris et auprès de la CPI.

« Un test pour la coopération internationale »

« C’est un test pour la coopération internationale en matière pénale », fait observer l’avocat auprès de la CPI. Car, « les 124 pays qui ont ratifié le Traité de Rome ont l’obligation d’arrêter Benyamin Netanyahu et de l’extrader à la Haye s’il se rend dans leur pays. Si les Etats-Unis, Israël, la Russie ou la Chine n’en sont pas signataires, tous les pays européens reconnaissent l’institution ».

« Cependant, aucune sanction n’est prévue si un Etat ne respecte pas la décision de la CPI. Preuve en a été faite en septembre dernier quand Vladimir Poutine s’est rendu en Mongolie – pays qui a ratifié le Traité de Rome – sans être arrêté par les autorités locales ».

La famine comme crime de guerre

Pour rappel, les deux Israéliens sont poursuivis pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » pour des faits allant du 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque perpétrée par le Hamas, jusqu’au 24 mai 2024, jour où le procureur de la CPI, Karim Khan, avait officialisé la demande de mandats d’arrêt à leur encontre.

Les juges estiment qu’ils ont trouvé « des motifs raisonnables » de croire que le premier ministre israélien et Yoav Gallant sont responsables de plusieurs actes : « Crimes de guerre de famine comme une arme de guerre, crimes contre l’humanité de meurtre, de persécution et d’autres actes inhumains ». Dans le même temps, la chambre a émis un mandat d’arrêt contre Mohammed Deïf, le chef de la branche militaire du Hamas, probablement mort dans un bombardement en juillet dernier, sans que son corps soit retrouvé.

Divisions

Au final, le Premier ministre de l’Etat hébreu sera-t-il jugé ?

En apprenant la décision de la CPI, le cabinet de Benjamin Netanyahu s’est empressé comme à  l’accoutumée de crier à « la haine antisémite d’Israël ». Allant même jusqu’à la comparer à « l’équivalent moderne de l’affaire Dreyfus ».

Alliés inconditionnels de l’Etat hébreu, les Etats-Unis « rejettent catégoriquement la décision de la Cour d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens ».

Pour sa part, Joe Biden juge cette décision « scandaleuse ». Alors que le futur conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, a lui promis « une réponse forte » au « biais antisémite » de la CPI, quand le président élu prêtera serment en janvier.

Les Européens pour leur part sont profondément divisés sur cette question : ainsi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, a affirmé que les mandats d’arrêt devaient être « respectés et appliqués ».

L’Espagne compte « se conformer à ses engagements et obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international ». Le gouvernement irlandais a indiqué dans un communiqué « soutenir fermement la CPI » et appelle « tous les Etats à respecter son indépendance et son impartialité, en s’abstenant de toute tentative d’affaiblir la Cour ». Tandis que les Pays-Bas ont également annoncé qu’ils respecteront la décision de la Cour pénale internationale, tout comme la Belgique.

Plus ambigüe est la position de la France qui par la voix du porte-parole Quai d’Orsay rappelle lors d’un point presse jeudi 21 novembre « l’importance de la CPI ». Tout en jugeant l’arrestation de Benyamin Netanyahu comme étant « un point juridiquement complexe ».

En Italie, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré que son pays serait « obligé d’arrêter le Premier ministre israélien ou son ancien ministre en cas de visite dans le pays ». Mais dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est montré beaucoup plus prudent : « Nous évaluerons avec nos alliés la manière de réagir et d’interpréter cette décision. »

Le porte-parole du gouvernement allemand quant à lui a indiqué « avoir du mal à imaginer que les arrestations puissent être effectuées en Allemagne ».

En revanche, certains Européens sont totalement opposés à l’arrestation de Benyamin Netanyahu. En Autriche, le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg estime qu’ « il paraît absurde de placer sur le même plan les membres d’un gouvernement élu démocratiquement et le dirigeant d’une organisation terroriste ».

Par pure provocation, l’infréquentable Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, a invité son homologue israélien à visiter son pays et a promis que le mandat d’arrêt émis contre lui « ne serait pas appliqué ».

Pour résumer, il convient de rappeler que chacun des 125 États membres de la Cour internationale pénale, dont les États-Unis ne font pas partie, sont théoriquement contraints d’arrêter les deux responsables israéliens s’ils se trouvaient sur leur territoire. Cela étant, la Cour ne  disposant  d’aucune force de police pour faire appliquer ses mandats, compte sur le bon vouloir de ses États membres pour exécuter ses décisions.

L’article CPI – Mandat d’arrêt contre Netanyahu : entre soutien et rejet est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Netanyahu et Gallant menacent l’économie israélienne, selon Calcalist

25. November 2024 um 10:20

Le journal israélien Calcalist indique que l’impact des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Galant, s’étend à l’ensemble de l’économie israélienne. Car ils constituent un réel danger pour la stabilité de l’économie israélienne et sa position sur la scène financière mondiale.

Le journal a indiqué dans un article que ce n’est pas une coïncidence si l’agence de notation de crédit Standard & Poor’s a considéré, en mai 2024, la poursuite judiciaire intentée par la Cour pénale internationale contre Netanyahu parmi les risques menaçant la cote de crédit d’Israël.

Le journal a souligné que la stabilité et la confiance sont des questions essentielles, en particulier pour un pays dont les exportations constituent environ 30 % du produit intérieur brut et dont 80 % des capitaux proviennent de l’étranger. Tout en indiquant que les investisseurs et clients étrangers ont le pouvoir de décider du sort des exportations, des investissements et des coûts de financement de l’économie israélienne.

La plus grande peur

Calcalist a indiqué que la plus grande crainte est que les ordres d’arrestation n’aggravent l’instabilité politique et géopolitique interne. Ce qui se répercuterait sur le système économique, provoquerait une augmentation des rendements obligataires, une baisse de la valeur du shekel et nuirait aux marchés des capitaux.

Il a expliqué dans son rapport que de nombreuses institutions financières internationales, telles que les fonds de pension et les fonds souverains, achètent des obligations gouvernementales et privées israéliennes. Et que la décision de stigmatiser Israël comme ayant commis un « crime de guerre » n’encourage pas les affaires et les investissements.

Le taux de détention par les étrangers d’obligations d’État négociables de l’État d’Israël a diminué depuis le 7 octobre 2023, passant d’environ 15 % à environ 9 % ces derniers mois. Et si la guerre et les troubles internes se poursuivent et que le boycott sous toutes ses formes augmente, on craint que les investisseurs étrangers continuent de réduire leurs avoirs et d’augmenter le rendement des obligations, estime la même source.

Calcalist ajoute que le ratio dette/PIB a déjà atteint 70 %, contre environ 60 % début 2023. Et ce, à un moment où le ministère des Finances a désespérément besoin de financer le déficit et le paiement des intérêts.

Le journal souligne que la guerre contre Gaza et le Liban a ajouté environ 11 milliards de shekels (3 milliards de dollars) aux paiements d’intérêts sur la dette. A un moment où l’économie mondiale est confrontée à des pressions inflationnistes et à des taux d’intérêt élevés.

Le rapport Calcalist considère que le plus grand défi auquel Israël est actuellement confronté est de restaurer la confiance internationale. D’ailleurs, il constate que « la perte de confiance des investisseurs pourrait nécessiter de nombreuses années à reconstruire. Et avec l’escalade des appels au boycott international contre Israël, le problème économique de la situation devient plus fragile ».

L’article Les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Netanyahu et Gallant menacent l’économie israélienne, selon Calcalist est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Débat à Tunis : «Palestine en Afrique du Nord»

25. November 2024 um 09:51

L’Atelier du Décolonial, porté par un collectif de chercheurs et universitaires maghrébins, lance officiellement les inscriptions pour le premier atelier à Tunis sous le thème : «Palestine en Afrique du Nord : résistances et solidarités», qui se déroulera du jeudi 28 novembre au dimanche 1er décembre 2024 dans divers lieux de la capitale.

Cet événement traite des liens entre la Palestine et l’Afrique du Nord à travers des conférences, des rencontres et la projection de documentaires.

La participation est gratuite, mais conditionnée à une inscription aux différents ateliers via ce lien. Elle est ouverte aux étudiants, chercheurs et militants associatifs.

La solidarité avec le peuple palestinien, victime d’un génocide en dépit du droit international bafoué par Washington, Londres, Paris…, a besoin d’être portée par des analyses politiques et juridiques élaborées par des intellectuels sur la base des valeurs universelles.

Les Palestiniens sont victimes d’une injustice révoltante. Ils sont aujourd’hui sous les bombes israéliennes qui tuent femmes, enfants et civils de tous âges. La Palestine ou ce qui en reste, Gaza et Cisjordanie, est abandonnée par les grandes nations dites civilisées qui proclament pourtant, hypocritement et mensongèrement, leur attachement au droit international. Si, en cette année 2025, on continue de parler de la Shoa juive qui hante la conscience occidentale, la «Shoa» palestinienne passe souvent par perte et profit dans les capitales occidentales qui, par sentiment de culpabilité, continuent de prendre fait et cause pour Israël financièrement et diplomatiquement.  Et faire peu de cas de la souffrance des Palestiniens.

Commentaire de l’ancien ambassadeur Elyes Kasri, dans un poste Facebook : «Maintenant que la Cour pénale internationale a établi la culpabilité du chef du gouvernement et de l’ancien ministre de la défense de l’entité sioniste et a lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre pour crimes de guerre et contre l’humanité, il y a lieu de se poser la question de la chaine de responsabilités et de l’éventuelle culpabilité de binationaux engagés dans l’exécution du génocide de Gaza originaires de France et d’autres pays européens et arabes y compris le Maroc et possiblement d’autres pays arabes.»

«En laissant ces criminels génocidaires fouler leur sol en toute impunité, ces pays pourraient devenir complices du génocide commis par leurs ressortissants quoique binationaux et hors du territoire national», ajoute-t-il, estimant qu’«à la suite de l’extrême sauvagerie manifestée par l’armée sioniste à Gaza et au Liban, chaque pays accordant la citoyenneté et des passeports à des ressortissants israéliens a le devoir moral de vérifier si ces ressortissants ne se sont pas rendus coupables de crimes de guerre à l’étranger en particulier en Palestine et au Liban.»

I. B.

L’article Débat à Tunis : «Palestine en Afrique du Nord» est apparu en premier sur Kapitalis.

Les mandats d’arrêt de la CPI sont un test pour la communauté internationale

25. November 2024 um 08:40

Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a toujours fait l’objet de critiques virulentes comme ne s’attaquant qu’à des dictateurs africains déchus et tombés en disgrâce chez les Occidentaux, voilà que les mandats d’arrêt internationaux contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant changent cette donne et prouvent que la juridiction internationale n’est pas sélective dans son application du droit. Par conséquent, la balle n’est plus aujourd’hui dans le camp de la CPI mais de la communauté internationale et des pays occidentaux qui doivent prouver qu’ils se soumettent à l’application des décisions de la Cour. 

Imed Bahri

Le journal britannique The Observer, version du week-end du Guardian, a estimé que les mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI contre Netanyahu et Galant sont un examen auquel le monde ne doit pas échouer. 

Le journal considère que l’intervention de la CPI doit être soutenue par le système international fondé sur des règles afin que nous ayons un meilleur avenir. Pour The Observer, l’accusation de Netanyahu et Gallant par la CPI d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza aurait d’énormes répercussions sur Israël, la Palestine et le système judiciaire international fondé sur le droit que la Grande-Bretagne et ses alliés se sont engagés à respecter. C’est une tentative sans précédent, nécessaire et transnationale de poursuivre en justice des responsables occidentaux démocratiquement élus. C’est un test dans lequel la communauté internationale ne doit pas échouer.

The Observer rappelle la réaction de Netanyahu qui avait rejeté les accusations, les qualifiant de ridicules et d’antisémites et attaqué la CPI en la considérant comme un organe partial et politisé.

«Aucune décision anti-israélienne flagrante ne nous empêchera – et elle ne m’empêchera pas non plus de continuer à défendre notre pays par tous les moyens», a-t-il déclaré.

Pour le journal britannique, Netanyahu devra faire mieux que ces éléments de langage surconsommés. Cette question n’a rien à voir avec l’antisémitisme, ni avec le droit d’Israël à se défendre mais plutôt avec la question de savoir comment faire face à de telles accusations. Il s’agit d’impunité et de justice. Netanyahu et Gallant doivent se rendre volontairement au tribunal et se défendre devant l’organe juridictionnel international.

Une campagne militaire disproportionnée

Le journal a constaté que les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Netanyahu, Gallant et Muhammad Deif, le chef militaire du Hamas qui a été assassiné selon Israël ne suscitent ni surprise ni étonnement. Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé ces mandats en mai et, après une longue enquête, les dirigeants israéliens n’ont pas coopéré.

Netanyahu et Gallant ont eu suffisamment de temps pour contester les preuves qui ont conduit à leur condamnation pour crimes contre l’humanité, notamment meurtre, torture et autres actes inhumains et crimes de guerre par famine. Netanyahu aurait dû prendre l’initiative et accepter qu’un organisme indépendant enquête sur les allégations mais il a rejeté cette idée. En effet, toute enquête indépendante portera sur l’échec des renseignements et de la sécurité israéliens lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, le 7 octobre 2023, et sur le rôle qu’il y a joué.

Israël prétend que la CPI n’a aucune compétence légale à son égard. Comme la Chine, la Russie et les États-Unis, Israël n’est pas signataire du Statut de Rome dont est issue la CPI. Cependant, comme l’a expliqué la Chambre préliminaire de la CPI, la Palestine a été reconnue comme membre de la Cour en 2015 et les enquêtes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité se concentrent sur les territoires palestiniens.

En outre, le débat sur l’égalité morale mené par la CPI entre les dirigeants israéliens et les dirigeants du Hamas est sans fondement et fondamentalement immoral car un crime est un crime quels que soient le lieu, la politique et l’idéologie de son auteur.

Pour The Observer, tout le bruit et la fureur suscités par l’annonce des mandats d’arrêt ne devraient pas occulter le problème sous-jacent. Le fait est que les dirigeants politiques israéliens se sont lancés dans une campagne militaire disproportionnée en réponse aux attaques du Hamas qui ont tué 1200 personnes et en ont capturé 250 autres entraînant la mort d’environ 44 000 Palestiniens pour la plupart des civils et ce nombre ne concerne que les corps retrouvés. Cela continue de causer d’énormes souffrances à des centaines de milliers de Gazaouis.

The Observer affirme que Netanyahu et Gallant sont considérés comme des partenaires responsables de la campagne, et la question est: Est-ce vrai ou non?

C’est la question à laquelle la CPI et le monde extérieur à Israël exigent une réponse. En l’absence d’une décision juste, fiable et juridiquement contraignante, justice ne sera jamais rendue et les meurtres pourraient ne jamais cesser. Le journal ajoute que ceux qui craignent que la vérité éclate ou la trouvent politiquement inappropriée ont accéléré le processus de déformation et de perte de crédibilité de la CPI.

Le sentiment d’exception d’Israël

Il est regrettable que les attaques de Netanyahu contre le tribunal et son procureur trouvent un écho dans les déclarations des hommes politiques israéliens de tous bords. Le journal Haaretz a écrit dans un éditorial: «On aurait pu espérer que l’annonce de la CPI soulèverait des questions spécifiques en Israël sur l’éthique de la guerre en cours à Gaza mais malheureusement, le gouvernement et l’opinion publique, soutenus par la plupart des médias, refusent d’écouter.» 

Cet état délibéré de déni et le sentiment d’exception d’Israël trouvent un écho aux États-Unis, un proche allié et son principal fournisseur d’armes et bailleur de fonds financier.

Le président Joe Biden a qualifié les mandats d’arrêt de scandaleux et la Maison-Blanche les a refusés catégoriquement. Une fois de plus, l’écart entre ces perceptions biaisées et la façon dont la plupart des autres pays perçoivent la guerre à Gaza se creuse. Les États-Unis n’ont jamais soutenu la CPI sauf lorsque elle prend des décisions qu’ils approuvent comme porter des accusations de crimes de guerre contre le président russe Vladimir Poutine et l’ancien dirigeant soudanais Omar Hassan Al-Bashir.

Les Américains craignent que la Cour n’intensifie les enquêtes sur leurs actions en Irak et en Afghanistan. Le journal n’exclut pas que Donald Trump protège Netanyahu lors de son entrée à la Maison Blanche. Il n’a cessé d’attaquer la CPI et a imposé en 2020 des sanctions odieuses à ses fonctionnaires et à leurs familles.

Même parmi les 124 pays qui ont signé le Statut de Rome, il y aura des pays hésitants. L’Allemagne tergiverse dans la prise de décisions tandis que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a promis de dérouler le tapis rouge à Netanyahu s’il décidait de s’y rendre ce qui est inacceptable.

Ces dernières années, la CPI a été critiquée pour avoir semblé concentrer ses efforts sur les dirigeants africains déviants. Maintenant que les dirigeants occidentaux sont sur le banc des accusés, il ne faut plus hésiter. L’engagement futur des pays en développement en faveur d’un ensemble commun de règles et de lois mondiales pourrait dépendre de cette question et le monde observe l’Occident. 

Le journal britannique a rappelé la responsabilité particulière de la Grande-Bretagne qui a contribué à la création du CPI lorsque le ministre travailliste des Affaires étrangères, Robin Cook, était aux affaires. Il s’agit là d’une réalisation importante et précieuse qui ne devrait pas être remise en question maintenant. Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit préciser catégoriquement et sans ambiguïté que si Netanyahu ou Gallant mettent le pied sur le sol britannique, ils seront arrêtés et remis au tribunal pour y être jugés. La question n’est pas politique ou personnelle mais relève de la justice.

L’article Les mandats d’arrêt de la CPI sont un test pour la communauté internationale est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Iraq from revolution to dictatorship’’ : massacres, coups d’Etat et ambitions. Le rêve unitaire fracassé

24. November 2024 um 08:00

Après l’échec du rêve unitaire arabe dont sa population a longtemps été bercée, l’Irak est aujourd’hui un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones sur Israël. Et son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.

Dr Mounir Hanablia *  

L’Irak est ce pays ancien bien connu correspondant grosso modo à la Mésopotamie, peuplé d’une mosaïque de communautés. Considéré comme un jalon important sur la route des Indes devant être verrouillé pour interdire l’accès au golfe Arabo-persique aux Allemands alliés des Ottomans, durant le premier conflit mondial, son accession à l’ère moderne commence  en 1917 par sa conquête sur les Ottomans par les Anglais et par la découverte et l’exploitation du pétrole par une filiale de l’Anglo-persian Oil Company. Aux provinces de Basra et de Bagdad, ils adjoignent celle pétrolière kurde de Kirkouk, au grand dam des Turcs qui n’auront de cesse d’ambitionner de la reconquérir.

Une monarchie, celle des Hachémites originaires du Hedjaz, y est installée dans les années 1920 après l’expulsion du Roi Fayçal de Syrie par les Français. Et toutes les révoltes sont matées par la Royal Air Force, qui n’hésite pas à bombarder les populations et les habitations civiles sans aucune considération du nombre de victimes. Ainsi Sulaymaniyah dans  le Kurdistan est pratiquement détruite en 1926.

La monarchie hachémite en Irak est étroitement dépendante du pouvoir anglais, et sa principale ressource est constituée par les maigres dividendes concédées par l’Irak Petroleum Company. Cela n’empêche pas le pays d’adopter le parlementarisme britannique, mais celui-ci n’est que le reflet de la domination exercée sur la société par les classes éduquées des villes et les grands propriétaires terriens. Le pays demeure essentiellement rural et agricole, sans toutefois assurer ses besoins alimentaires.

Le paradoxe de l’Irak tout comme l’Egypte soumise à la domination anglaise, est son incapacité à produire suffisamment dans l’agriculture malgré ses immenses ressources hydriques. Quant à l’industrie, elle est, mis à part le pétrole, inexistante.

Durant la seconde guerre mondiale, un groupe d’officiers nationalistes, plus précisément anti-anglais, le carré d’or, prend le pouvoir et veut fournir une base à la Luftwaffe à Kirkouk dans l’espoir de voir la Wehrmacht débouler des montagnes du Caucase et du désert de Syrie pour libérer le pays de l’occupation anglaise. Le projet tourne court lorsque le chef de l’escadrille allemande envoyé à Kirkuk est tué accidentellement. Mais rares sont les Irakiens qui ont approuvé de voir leur pays s’associer aux Nazis.

Avènement de l’idéologie panarabiste

Après la seconde guerre mondiale, et avec la guerre froide, la Grande Bretagne veut faire de l’Irak une pièce essentielle du dispositif anticommuniste, avec la Turquie, l’Iran, et le Pakistan, dans ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de Bagdad.

Entretemps s’est formé un puissant Parti communiste irakien essentiellement au sein de la communauté chiite, la plus nombreuse mais aussi la plus opprimée. Un autre parti, le Baath, créé par le visionnaire utopiste syrien Michel Aflaq, prônant la renaissance d’une mythique nation arabe, ne fait que quelques adeptes au début des années 50. Mais l’arrivée au pouvoir en Egypte des officiers libres et  l’émergence du nationaliste égyptien, Nasser en tant que leader de la nation arabe, à son corps défendant semble-t-il, fournit à l’idéologie panarabiste une impulsion décisive dans sa revendication contre les puissances coloniales anglo-françaises, et sioniste. C’est peut être faire abstraction des événements d’Iran et de la lutte engagée par l’Anglo Iranian Oil Company contre Mossadeq sur la région. Mais en juillet  1958 se produit un coup d’État militaire issu d’ officiers nationalistes irakiens contre le régime royal anglophile dont la figure de proue est un ancien officier de l’armée ottomane, Nouri Saïd. La population de Bagdad se soulève à l’appel des putschistes et massacre les principales personnalités du régime dans les rues.

De Abdelkarim Kassem à Saddam Husseïn

Le nouveau régime militaire dirigé par Abdelkarim Kassem s’appuie sur les communistes, instaure la république, mais face aux Nassériens, se prétend avant tout nationaliste irakien. Kassem prétend réintégrer le Koweït à la mère patrie irakienne par la force et veut la réforme agraire, ce qui lui assure certes une réelle popularité dans la population mais désorganise la production agricole. Il est prudent en s’abstenant de remettre  en question le statu quo dans le domaine du pétrole, mais se place néanmoins en porte à faux contre les puissances occidentales, les pays arabes du Golfe, ainsi que et surtout, Nasser. Il refuse néanmoins de se jeter dans les bras du Parti communiste, pourtant son seul soutien, qu’il n’hésite pas à marginaliser.

En fin de compte, après le soulèvement de Mossoul dirigé par un officier, Abderrahmane Chawaf, qui se conclut par un bain de sang perpétré contre les nationalistes arabes et les baathistes, puis plusieurs tentatives d’assassinats dont l’une dans laquelle est impliquée un certain Saddam Hussein, Kassem malgré sa popularité, et malgré l’appui de la population descendue dans la rue le soutenir, est renversé et exécuté en 1963 par des officiers nassériens soutenus par des militaires du Baath, qui ne lui ont pas pardonné les exécutions de manifestants, qu’on lui attribue. Les communistes sont pourchassés dans les rues et massacrés en masse par les militants du Baath. Pourtant l’Union syro-égyptienne s’est conclue deux années auparavant par un échec retentissant.

Le nouveau président, Abderrahmane Aref, quoique nationaliste arabe, ne veut pas être sous la coupe de Nasser. Et l’union tripartite envisagée avec l’Egypte et la Syrie est cantonnée à un simple slogan. Les militaires au pouvoir sont conservateurs sur le plan économique et social et ne veulent pas du socialisme prôné par Nasser. Ils sont hostiles aux revendications autonomistes kurdes et se lancent dans une guerre absurde au Kurdistan qui se conclut par un échec retentissant.

En 1965, ces militaires s’allient aux conservateurs du Baath et à son fondateur Michel Aflaq pour réprimer l’aile gauche du parti dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Salah Saadi accusé de vouloir prendre le pouvoir et de faire le jeu de la branche syrienne du parti.

Des militants armés comprenant l’inévitable Saddam Hussein font irruption dans le siège du Congrès en scandant : «Une seule nation arabe au message éternel» au moment même où la scission au sein de leur parti est consommée.

Abderrahmane Aref meurt dans un mystérieux accident d’hélicoptère. Son frère lui succède en 1967 mais il n’a pas le charisme nécessaire. Il essaie bien d’obtenir un consensus minimum et de conférer au gouvernement une apparence civile, mais c’est peine perdue. Il est renversé par les militaires du Baath dirigés par Ahmed Hassan Al Bakr qui cette fois s’assurent de la réalité du pouvoir malgré l’instauration d’un conseil du commandement de la révolution. La suite on la connaît. Saddam Hussein qui est un parent du président s’assure progressivement le contrôle de la police secrète, du parti, de l’administration, de l’armée. En 1973 il élimine Nazem Al Kazzaz, le puissant chef de la police secrète, qui tente de prendre le pouvoir, et qui semble en l’occurrence avoir été victime d’une provocation soigneusement préparée. Cette affaire permet d’éliminer quelques autres rivaux et sert d’avertissement à tous ceux qui s’opposent à l’ascension du nouvel homme fort qui joue des communistes et des Kurdes les uns contre les autres afin de neutraliser toute opposition et incrimine le parti frère ennemi de Damas dans des complots dont la réalité n’est le plus souvent pas prouvée.

Saddam n’hésite pas à nationaliser le pétrole en 1972 en s’assurant le soutien de la France sans encourir l’hostilité des Britanniques et la hausse du prix du pétrole de 1973 sert ses intérêts en décuplant les revenus de l’État. Il a alors en main les moyens nécessaires pour transformer le pays et commence par mener une guerre coûteuse dans le Kurdistan qui n’aboutit pas du fait de l’appui apporté aux autonomistes par le Shah d’Iran, l’Amérique, et Israël. Les accords d’Alger avec l’Iran en 1975 en consacrant l’abandon des Kurdes lui fournit l’occasion de «pacifier» la région du nord par une politique d’arabisation forcée, de déportation, et de réinstallation des populations.

Contrôle total sur la population et culte de la personnalité

Il est vrai que l’époque est à la prospérité et la population irakienne jouit d’une élévation considérable de son niveau de vie dont le Baath tire profit pour assurer son contrôle total sur la population. Mais à partir de 1977, un nouvel adversaire apparaît, le clergé chiite. Les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer sur la foule des pèlerins dans les lieux saints. La capture opportune sur les lieux d’un soldat syrien permet au régime d’étoffer sa thèse du complot extérieur mais Saddam est obligé de donner des gages aux religieux au détriment de la politique officiellement laïque jusque-là pratiquée.

Il est vrai que la Révolution Islamique d’Iran survenue en 1979, année à laquelle Saddam accède à la présidence, en fait désormais l’un de ses principaux ennemis. Il enfile alors les bottes du conquérant arabe musulman face au perse païen et du défenseur des régimes du Golfe. Il envahit l’Iran en 1981 avec l’appui des Occidentaux et des régimes arabes conservateurs qui financent son armée, et ses opérations militaires. La guerre lui permet d’instaurer un véritable culte de la personnalité et d’exercer un contrôle absolu sur l’armée en nommant des personnes de sa famille et de son clan aux postes les plus sensibles.

A partir de 1983, le front se stabilise grosso modo de part et d’autre de la frontière. C’est le statu quo que plusieurs offensives iraniennes meurtrières ne parviennent pas à modifier. La guerre se termine en 1989 avec l’acceptation par l’Iran des résolutions des Nations unies, et l’usage d’armes chimiques par l’armée irakienne devenue coutumière du fait contre les populations kurdes provoque le célèbre massacre de Halabja.

L’Irak a la fin de la guerre est un pays surarmé par l’Occident qui lui a même livré des usines de fabrication de gaz de combat, et ruiné, qui doit rembourser ses créanciers arabes, alors que les prix du pétrole baissent. Saddam croit alors obtenir le feu vert des Américains pour envahir le Koweït. Il juge que c’est le seul moyen pour lui de sauver ce qui lui paraît essentiel, son propre pouvoir. Le pays est alors détruit par la campagne militaire américaine sous couverture internationale Tempête du Désert, puis soumis à un sévère embargo qui fait plus de victimes que la guerre. Le Kurdistan irakien jouit d’une sécession de fait.

Le régime de Saddam est liquidé en 2003 avec l’occupation du pays  par les troupes américaines opérant pour le compte d’Israël. Lui-même est pris, jugé et exécuté, pour des crimes dont on ne peut pas l’exonérer, et sa mort courageuse ne doit pas occulter sa responsabilité.

Un pays contrôlé par les Américains

En effet, le rêve unitaire arabe prôné par le Baath ne fut pour lui qu’un moyen de réaliser ses propres ambitions et il ne chercha jamais à masquer ses mesures expéditives, dont la plus spectaculaire reste sans aucun doute cette trentaine de personnes cueillies par la sécurité d’Etat  à l’appel de leurs noms dans la salle du Congrès du Parti, sans avoir la possibilité de se justifier et emmenées sans autre considération vers des destinations inconnues.

On peut certes l’accréditer des nombreuses réalisations économiques et sociales du pays. Mais il ne s’agissait là que d’un vernis. La société irakienne qui pouvait se targuer de posséder la classe la plus cultivée du Moyen-Orient dans les années 50, ne s’est pas sous le Baath laïc modernisée en profondeur, et la meilleure preuve en est l’irruption de Daech de ses entrailles quelques années après.

D’autre part, les succès attribués au régime exclusivement issus de la rente pétrolière n’ont pas assuré la transition vers une société sans pétrole. La réforme agraire n’a pas assuré au pays l’autosuffisance alimentaire que ses ressources en eau eussent dû lui assurer. Au contraire, les huit années de guerre contre l’Iran ont assuré à la Turquie voisine l’opportunité pour réaliser le gigantesque projet Atatürk de barrages de retenue sur les cours de l’Euphrate et du Tigre. Quant à l’industrialisation militaire dont elle avait acquis le savoir-faire avec la guerre contre l’Iran, l’occupation américaine l’en a privée.

Aujourd’hui l’Irak est toujours un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones. Et son avenir paraît plus dans un modèle de cohabitation de communautés disparates à la libanaise que dans l’émergence véritable d’une nation. Pour tout dire, son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.  

* Médecin de libre pratique.

‘‘Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship’’, de Marion Farouk-Sluglett et Peter Sluglett, éd. I. B. Tauris, 25 août 2001, 416 pages.

L’article ‘‘Iraq from revolution to dictatorship’’ : massacres, coups d’Etat et ambitions. Le rêve unitaire fracassé est apparu en premier sur Kapitalis.

Quel impact des mandats d’arrêt de la CPI sur les relations internationales

22. November 2024 um 07:38

La Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a annoncé ce jeudi 21 novembre 2024, avoir délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des «crimes contre l’humanité» présumés commis contre les Palestiniens à Gaza. Quelles implications significatives cet acte a-t-il sur les relations internationales ?

Khémaïs Gharbi

Le mandat d’arrêt de la CPI représente un mécanisme par lequel la communauté internationale cherche à poursuivre les individus pour des crimes graves tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Le Statut de Rome, adopté en 1998, établit les bases légales de la CPI et définit les crimes jugés. Et certains de ses articles pertinents méritent d’être rappelés, notamment l’Article 86 relatif à l’obligation de coopération, qui stipule que les États parties ont l’obligation de coopérer pleinement avec la CPI dans l’accomplissement de son travail. Cela comprend l’obligation d’exécuter les mandats d’arrêt.

Israël, tout comme son principal allié et protecteur, les Etats-Unis, ne figurent parmi les quelque 124 États membres de la CPI, mais cela ne minimise pas la portée juridique et symbolique du mandat d’arrêt émis hier par la CPI à l’encontre de Netanyahu et Gallant, qui réfléchiront par deux avant de quitter leur pays.   

Sanctions et pressions diplomatiques

L’Article 89 relatif à l’arrestation et la remise des personnes détaille les procédures par lesquelles un État doit remettre un individu faisant l’objet d’un mandat de la CPI. Les États sont tenus de traiter ces demandes avec sérieux et de participer activement.

Selon l’Article 27 relatif à l’immunité des chefs d’État, la qualité officielle d’une personne, y compris celle de chef d’État, ne peut pas être utilisée comme un moyen d’échapper à la compétence de la CPI pour des crimes internationaux.

Concernant l’impact d’une telle mesure judiciaire contraignante sur les relations internationales, on citera l’obligation de coopération à laquelle sont astreints les États signataires du Statut de Rome. La CPI n’ayant pas la possibilité de procéder elle-même à des arrestations, les Etats signataires sont tenus d’arrêter et de remettre les individus sous mandat d’arrêt. Cela crée une pression sur les gouvernements qui cherchent à maintenir des relations diplomatiques avec des individus ou des régimes ciblés par la Cour.

Le non-respect des mandats d’arrêt peut entraîner des sanctions économiques, des mesures diplomatiques et une pression de la part d’organisations internationales telles que l’Onu. Cela peut aussi affecter les relations bilatérales entre États.

Concernant la responsabilité pénale individuelle, notons que les individus qui facilitent le déplacement ou l’activisme d’une personne sous mandat d’arrêt peuvent être poursuivis pour complicité ou aide, ce qui dissuade certains acteurs étatiques ou non étatiques de collaborer avec ces individus devenus des parias internationaux.

Évolution des normes internationales

La CPI joue un rôle essentiel dans le développement du droit international en matière de justice pénale. L’existence de mandats d’arrêt souligne un engagement envers la responsabilité et l’imputabilité, encourageant les États à respecter les normes internationales

En somme, le mandat d’arrêt de la CPI n’est pas seulement un instrument juridique, mais également un puissant outil de justice internationale qui affecte les relations entre États. Il pousse à la coopération internationale tout en mettant en évidence les enjeux de responsabilité individuelle. Cela souligne l’importance de la communauté internationale dans la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves.

Pour rappel, on citera les chefs d’Etat ayant été visés par un mandat d’arrêt de la CPI :

– le président russe Vladimir Poutine, en raison des crimes de guerre perpétrés en Ukraine, mais son pays ne reconnaît pas la compétence de cette juridiction;  

– le vice-président du Congo Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Centrafrique, condamné en première instance à dix-huit ans de prison, puis acquitté;

– l’ancien président déchu du Soudan, Omar El-Bachir, a été le premier chef d’État en exercice poursuivi par la CPI. Inculpé en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, puis en 2010 pour génocide lors du conflit au Darfour, il sera renversé en 2019 et restera toujours au Soudan, entre prison et hôpital militaire;

– l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sera détenu pendant sept ans à La Haye, avant d’être reconnu non coupable en 2019 et acquitté en 2021;

– le guide libyen Mouammar Kadhafi, qui mourra en octobre 2011, son fils Seif Al-Islam et son chef des renseignements Abdallah Senoussi, qui sont toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI;

– le président kényan Uhuru Kenyatta est le premier chef d’État en exercice à comparaître devant la CPI en 2014, pour les violences post-électorales ayant déchiré le Kenya fin 2007 et début 2008, mais il sera acquitté faute de preuves.  

C’est ce club de criminels internationaux que Netanyahu et Gallant rejoignent. Et c’est tout dire…

*Traducteur et écrivain.

L’article Quel impact des mandats d’arrêt de la CPI sur les relations internationales est apparu en premier sur Kapitalis.

Steve Witkoff, des greens de golf de Floride au bourbier du Moyen-Orient

19. November 2024 um 11:06

Un envoyé spécial pour le Moyen-Orient qui ne connaît rien au Moyen-Orient. À l’heure où cette région bouillonne avec la guerre à Gaza qui s’éternise, où le Liban est à feu et à sang et où l’Iran et Israël sont désormais dans un conflit direct, le président élu Donald Trump a nommé son partenaire de golf Steve Witkoff comme envoyé spécial pour le Moyen-Orient.

Imed Bahri

En piochant un peu, on découvre que cette nomination a pour objectif de récompenser un ami dont la loyauté n’a jamais fait défaut pour qu’il étoffe son carnet adresses dans les pays du Golfe et en fasse profiter son business comme son prédécesseur à ce poste lors du premier mandat de Trump, Jared Kushner, qui aujourd’hui a fondé un fonds d’investissement financé par les pétromonarchies du Golfe.

Le Wall Street Journal a indiqué dans une enquête menée par Joshua Chaffin et Deborah Acosta que l’envoyé spécial du président élu américain pour le Moyen-Orient, le magnat de l’immobilier Steve Witkoff, n’a aucune expérience en diplomatie et a été choisi parce qu’il est proche de Donald Trump et qu’il est censé faire face à la crise au Moyen-Orient comme dans la négociation d’une transaction immobilière difficile. 

Les auteurs de l’enquête ont déclaré que Witkoff avait fait un long chemin dans la construction d’un empire immobilier depuis son enfance dans le Bronx à New York et son ascension dans le commerce immobilier à New York et en Floride.

Ils ont évoqué le mariage de son fils Zach Witkoff avec l’actrice Sophia Knight qui a eu lieu à la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago en 2022. Parmi les personnes présentes se trouvaient Trump et son épouse Melania, le gouverneur de Floride Ron DeSantis et des familles investies dans l’immobilier bien connues telles que Barry Strengchelt et le joueur de baseball Alex Rodriguez.

Le WSJ affirme qu’Elon Musk était peut-être l’un des nouveaux meilleurs amis de Trump mais Steve Witkoff est un ami de longue date qui est toujours resté proche du président élu. Witkoff a accompagné Trump tout au long de sa campagne électorale et jouait au golf avec lui lorsqu’il a été victime d’une seconde tentative d’assassinat en septembre.

Aujourd’hui, Trump l’a choisi pour mener à bien une mission majeure, celle de déterminer la politique étrangère américaine et comme son envoyé au Moyen-Orient. C’est une tâche qu’il a confiée lors de son premier mandat à son gendre, Jared Kushner, qui a également travaillé dans le domaine immobilier.

Une négociation complexe pour l’achat d’une propriété

Le journal ajoute que le choix par Trump d’un autre entrepreneur immobilier a renforcé le sentiment que le président élu traite la crise du Moyen-Orient comme une négociation complexe pour l’achat d’une propriété.

Witkoff partage ce point de vue, considérant la région comme une énorme transaction immobilière selon une personne familière avec la pensée du prochain envoyé. Choisir un proche de la famille signifie également que Witkoff poursuit l’approche de Kushner.

Comme Trump, Witkoff, 67 ans, est de New-York où il a grandi, y a fait fortune puis a déménagé dans le sud de la Floride, et comme Trump, il adore jouer au golf. Ses pairs le décrivent comme une personnalité avec un talent particulier dans les négociations.

Le célèbre promoteur immobilier Don Peebles qui a assisté au mariage de Mar-a-Lago a déclaré que: «Witkoff a sa propre façon de négocier et il n’est pas agressif. Il n’est pas le genre de personne qui veut voir du sang avant de signer un accord. Qu’il soit capable de connaître l’histoire complexe du Moyen-Orient est une autre affaire»

Witkoff qui est juif est considéré comme un fervent partisan d’Israël et n’a aucune expérience diplomatique bien que ses amis soulignent les relations commerciales qu’il a nouées dans la région. L’année dernière, Witkoff a vendu l’hôtel Park Lane à Manhattan à la Qatar Investment Authority pour 623 millions de dollars et l’Abu Dhabi Investment Authority a également participé à la transaction.

«Il est conscient de ce qu’il sait et de ce qu’il ne sait pas», a déclaré son ami l’avocat Paul Edelman de la compagnie Paul Hastings. Il a décrit Witkoff comme «quelqu’un qui  comprend le Rubik’s Cube et les personnes qui le déplacent».

Cependant un gestionnaire immobilier a exprimé son scepticisme quant aux qualifications de Witkoff tout en louant son intelligence. Cette personne a déclaré que le rétablissement de la paix au Moyen-Orient n’était pas le monde de Witkoff.

Outre les sensibilités de la région, Witkoff devra peut-être bien entretenir ses relations en Amérique d’autant plus que Kushner a laissé entendre qu’il continuerait à participer à la prochaine administration bien que sans position officielle. Dans une interview accordée il y a quelque temps au WSJ, il a déclaré: «Je leur donnerai mes conseils et je les aiderai de toutes les manières dont ils auront besoin.»

Witkoff espère parler, coopérer et consulter Kushner, qui, selon lui, possède une «connaissance extraordinaire de la dynamique de la région», et surtout, ce qui ne gâche rien, sur le double plan de l’investissement et de l’immobilier.

Vers la relance des accords d’Abraham

Lorsque Kushner a été nommé conseiller de Trump et chargé de la mission au Moyen-Orient, de nombreux experts de la région ont été choqués mais le gendre de Trump a réussi à parvenir aux accords d’Abraham qui ont conduit un certain nombre de pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël. L’élan de cet accord s’est depuis arrêté en raison de l’opération Déluge d’Al-Aqsa  et de la guerre à Gaza qui en a résulté.

Kushner a également révélé le potentiel commercial de ce poste. Après avoir quitté ses fonctions, il a reçu deux milliards de dollars de soutien de l’Arabie Saoudite pour son nouveau fonds de capital-investissement. Un autre milliard de dollars provenait des Émirats arabes unis et du Qatar.

Il est certain que Witkoff recevra l’attention et le soutien de Trump puisqu’ils se sont rencontrés pour la première fois en 1986 alors que Witkoff était un jeune avocat au sein du cabinet Dreyer&Traub avec lequel Trump faisait affaire. La relation a commencé, dit Witkoff, avec un sandwich, selon le témoignage qu’il a soumis l’année dernière au nom de Trump dans le cadre d’un procès pour fraude intenté par le procureur général de New York. Ils se sont rencontrés dans un restaurant après avoir travaillé ensemble sur un accord. «Trump n’avait pas d’argent alors je lui ai commandé du jambon et du fromage suisse», a témoigné Witkoff.

Selon le fils de Witkoff, Alex, Trump a été l’une des grandes inspirations qui a poussé son père à passer du droit à l’immobilier.

L’amitié entre eux s’est approfondie lorsque Witkoff a fait l’éloge de Trump et de sa position le soutenant lorsque son fils Andrew est décédé d’une overdose d’opioïdes en 2011.

Dans un discours prononcé à la Convention nationale républicaine cette année, il a déclaré à propos de Trump que sa présence apportait du réconfort dans une heure sombre. Il a ajouté: «Trump est gentil et émotif et je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui de ma vie».

Après leur arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump et son épouse Melania ont invité Steeve Witkoff à parler des dangers de l’opium mais les relations du magnat de l’immobilier avec Trump sont loin des projecteurs. Il a été le premier à se précipiter au secours de son ami et témoigner dans une affaire de fraude à Manhattan et il l’a fait lorsque ses anciens donateurs et partisans se sont éloignés de lui. Il est resté avec Trump tout au long de la campagne électorale et quand un partenaire immobilier lui a demandé quand il le verrait, il lui a répondu: «Je resterai avec le président pendant cette période» et il était l’une des personnes invitées par Trump sur scène le soir des élections pour célébrer la victoire.

Un précieux missi dominici pour Trump

Witkoff a été l’un des plus grands collecteurs de fonds de Trump ayant des liens avec des donateurs juifs très influents dont Miriam Adelson, une fervente partisane d’Israël, qui a finalement donné 100 millions de dollars à la campagne. Il a également joué le rôle de résolveur de problèmes. Après que Trump ait insulté le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, lors d’un rassemblement, Witkoff s’est envolé pour Atlanta pour calmer la situation. Quelques jours plus tard, Kemp est apparu sur Fox News pour déclarer sa loyauté envers Trump.

Lorsque le gouverneur de Floride DeSantis s’est retiré de la course, Witkoff a négocié une percée entre Trump et Santis, le candidat devenu rival. En avril, Witkoff les a réunis pour un petit-déjeuner au Shell Bay Club à Hallandale, en Floride, où les adhésions au golf coûtent plus d’un million de dollars. Une personne a décrit son complexe comme étant comme Mar-a-Lago mais en plus joli. Witkoff a également réussi à convaincre la candidate qui défiait Trump Nikki Haley de négocier une trêve et elle a raconté comment il s’est rendu chez elle en Caroline du Sud. Il lui a demandé ce qu’elle attendait de Trump et elle a répondu: «Rien». Elle a soutenu sa candidature mais ne croyait pas en lui.

Qu’il semble loin le temps de ses débuts lorsque Witkoff, le fils d’un vendeur de manteaux, et un autre avocat de Dreyer & Traub, Lawrence Glack, ont passé au peigne fin Harlem et le Bronx dans les années 1980 à la recherche d’immeubles d’habitation comme activité secondaire dans l’immobilier et nommé leur entreprise Stellar, contraction de Steve et Larry (diminutif de Lawrence). Ils travaillaient dans la location de propriétés à bas prix. À cette époque, il quittait souvent les événements familiaux pour effectuer des travaux d’entretien dans des maisons de location et portait une arme à feu pour se protéger dans ces deux quartiers difficiles.

On l’aura compris, la nomination de M. Witkoff n’aura pas pour objectif de résoudre les conflits du Moyen-Orient car les dés sont jetés et Israël aura tout ce qu’il veut avec une administration ultra-sioniste mais que ce poste lui servira pour étoffer son carnet d’adresses avec les investisseurs de la région et en faire profiter son business comme M. Kushner avant lui. Un renvoi d’ascenseur de Trump à son fidèle ami et partenaire de golf Steve qui ne l’a jamais laissé tomber et sur lequel il a pu compter pour revenir au pouvoir.

L’article Steve Witkoff, des greens de golf de Floride au bourbier du Moyen-Orient est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌