La Presse — L’imadat Chrichira (délégation de Haffouz) compte 7.000 habitants et occupe une superficie de 14.000 hectares. L’élevage et l’agriculture constituent les principales activités des villageois.
En outre, le nom de Chrichira est toujours lié aux sondages qui desservent la région du Sahel en eau potable. Plus de 15 km séparent l’imadat Chrichira de la délégation de Haffouz.
En ce lundi 12 mai, notre véhicule avançait avec peine sur la piste cahoteuse et bordée de cactus.
En arrivant dans certaines agglomérations de Chrichira, dont Ouled Youssef et Ezzourg, nous avons pu admirer le spectacle des champs qui s’éveillaient et plusieurs collines et montagnes qui flottaient à l’horizon.
Chrichira, enveloppée dans un paysage vert-clair, se réveillait ce jour-là sur un nouveau jour, comme les autres, les logements ruraux, les petites boutiques et les dispensaires s’échelonnent avec nonchalance dans un monde rural individualiste et sans fard.
Cependant, les villageois que nous avons rencontrés et écoutés sont unanimes sur plusieurs points : «Si l’Etat veut améliorer notre situation, il faudra résoudre le problème du chômage en créant des unités de transformation des produits agricoles, restaurer les écoles souffrant de vétusté, doter les centres de santé de base d’équipements adéquats et résoudre les problèmes de l’érosion, de l’exode rural et de l’indigence…».
Une marbrerie au pied d’une montagne
Après une petite pause, nous nous sommes dirigés vers la marbrerie de Chrichira et dont le marbre est extrait de la montagne. Cette marbrerie, qui fait travailler beaucoup d’ouvriers et d’agents de maîtrise, connaît certaines difficultés dues à la concurrence du marbre importé. En outre, les habitants se plaignent de la dégradation de l’environnement devenu trop poussiéreux, aggravé par les gros camions de transport. Beaucoup souffrent d’allergie respiratoire…
Un important projet à Aïn Zina
Après Chrichira, nous avons pris la route pour Aïn Zina, une petite agglomération qui se trouve à Houfia-Nord de la délégation de Haffouz. Il faisait beau et une odeur de terre humide montait dans l’air pur. Le charme de cette zone tient à ses jolis paysages, à ses petits logements et à ses plantations.
Là, à Aïn Zina, nous avons constaté qu’un important projet entrant dans le cadre de ceux qui visent à sauver les zones assoiffées a été crée il y a plusieurs années. Ce projet a consisté en la création de sondages, leur équipement et leur électrification, en la construction de réservoirs, de bornes fontaines et de potence. En outre, 8 km de canalisations d’eau potable ont été créés au profit de 1.500 habitants.
Les femmes, de leur côté, passent leur temps à chercher l’eau, à s’occuper des moutons et des poules, à laver le linge, à cuisiner et à répondre aux besoins de leurs enfants.
Certaines femmes ont choisi de gagner leur vie en tissant des tapis et des mergoums qu’elles revendent ensuite à Kairouan. Mme Khadija Hlaïli, 41 ans, fait partie de ces artisanes à domicile et nous reçoit chez elle pour nous montrer ses dernières créations. Avec son sourire et son incroyable beauté, éclatant mariage d’étoffes écarlates et de bijoux, Khadija voulait que nous nous reposions dans la plus belle pièce de sa maison, s’excusant presque de la modestie de ses meubles.
Comment pouvions-nous lui dire que la chaleur de son accueil et la saveur de la tabouna qu’elle nous avait préparée valaient de très loin toutes les richesses du monde tant nous nous sentions émus comme un enfant qu’on aurait retrouvé après un long voyage.