Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 26. Juni 2025Haupt-Feeds

Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ?

26. Juni 2025 um 09:50

D’après une analyse préliminaire du renseignement militaire américain, les frappes sur l’Iran n’auraient touché que la surface des sites nucléaires ciblés, par conséquent le programme nucléaire de Téhéran n’aurait été retardé que de quelques mois. La Maison Blanche fulmine.

 

Donald Trump persiste et signe. Oui, les bombardements menés par Washington en appui à la campagne de frappes israéliennes « ont complètement détruit les sites nucléaires en Iran », a-t-il insisté sur son réseau Truth Social.

Quant aux « allégations » publiées dans plusieurs médias américains – selon lesquelles les frappes sur l’Iran n’avaient pas véritablement mis à mal les installations nucléaires de l’Iran, tout au plus, elles n’auraient que retardé que de quelques mois le programme nucléaire de Téhéran -, ce ne sont que des « fake news » dont le but est de rabaisser l’importance de « l’une des frappes militaires les plus réussies de l’histoire ».

Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en confirmant l’authenticité du rapport, déclare cependant qu’il était « tout à fait erroné et classé top secret et pourtant divulgué ». Cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien. Tout le monde sait ce qui arrive lorsqu’on largue parfaitement 14 bombes de 13 600 kg sur leurs cibles : l’anéantissement total », a-t-elle écrit sur X.

Lire aussi : Trump frappe les trois principaux sites nucléaires iraniens

Enfin, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a lui affirmé sur Fox News que dans les trois sites ciblés, « la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu’il sera presque impossible de relancer le programme ». Que de certitudes qui volent en éclat !

Camouflet

En effet, la version officielle n’est pas partagée par le renseignement américain. Selon un document classé confidentiel relayé par CNN et le New-York Times et dont l’authenticité a été confirmée par la Maison Blanche, l’agence du renseignement du Pentagone estime que les dégâts causés au programme nucléaire iranien étaient seulement « mineurs ».

Pis. Le rapport du renseignement insinue que les stocks d’uranium enrichi de l’Iran n’ont pas été détruits. De même, les frappes de trois sites nucléaires iraniens – en l’occurrence Fordo, Natanz et Ispahan au cours de la nuit de samedi à dimanche 22 juin par des bombes GBU-57 larguées par des bombardiers furtifs B-2 – « n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt « scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains » ; « retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement ».

Un camouflet pour Donald Trump qui se vantait d’avoir écarté définitivement et radicalement la menace iranienne.

C’est peut-être le point le plus inquiétant : selon les sources de CNN et du New York Times, l’Iran disposerait de plusieurs autres sites d’enrichissement secrets qui restent opérationnels.

Le rapport conclut également que l’essentiel du stock d’uranium enrichi à 60 % dont dispose l’Iran – environ 400 kg –, qui pourrait lui permettre de fabriquer une dizaine de petites bombes s’il était enrichi à 90 %, a été déplacé avant les frappes.

Notons à ce propos que ce n’est pas la première fois que Donald Trump est en désaccord avec ses propres services de renseignement. En 2019, lors de son premier mandat, la patronne de la CIA et le directeur du renseignement national avaient assuré publiquement que l’Iran continuait de respecter les termes du JCPOA (l’accord sur le nucléaire) malgré le retrait américain. Donald Trump les avait ridiculisés sur X : « Les gens du renseignement semblent extrêmement passifs et naïfs face aux dangers que représente l’Iran. Peut-être qu’ils devraient retourner à l’école ! ».

Place au doute

Mais, le doute s’est insinué dans les esprits. Et ce, d’autant plus que des photos satellites montrant des files de camions, sur le site de Fordo, pourraient suggérer que les stocks d’uranium ont été déplacés « avant » les bombardements, sachant que l’uranium enrichi, stocké sous forme de poudre dans des conteneurs, est facilement transportable en voiture. A-t-il été déplacé ?

Un doute également renforcé par les déclarations du chef d’état-major américain, le général Dan Caine, qui, pendant le week-end, s’est montré plus prudent en déclarant que les frappes américaines avaient causé « des dommages et des destructions extrêmement graves » aux installations visées. Tandis que, pour sa part, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, affirmant que « les plans pour la remise en marche des installations ont été préparés en amont », laissait penser que l’effet des frappes avait été anticipé. De même, l’Etat hébreu estime mercredi 25 juin qu’il est « encore tôt » pour évaluer les dommages.

Lire également : Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique?

Où est passé l’uranium enrichi ?

Pour rappel, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se gardent bien de tirer des conclusions. De nombreuses questions demeurent en effet, notamment sur ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 %, niveau proche du seuil de 90 % nécessaire à la conception d’une bombe atomique.

Enfin, le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire. Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé pour sa part que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi, concluant et que « la partie n’était pas terminée ».

A quand le prochain round ?

L’article Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Gestern — 25. Juni 2025Haupt-Feeds

La Nuit des idées fait son retour au coeur de Tunis le 27 juin 2025

25. Juni 2025 um 21:05

La Nuit des idées est enfin de retour. Comme pour chaque édition, c’est en Tunisie que cela se passe, plus précisément à l’Institut français, qui organisera l’événement en partenariat avec des acteurs culturels et associatifs du centre-ville et de la Médina de Tunis. Le tout autour d’une volonté commune : agir en réseau pour dynamiser la vie culturelle dans le centre de Tunis.

L’événement se déroulera le vendredi 27 juin 2025, de 17h00 jusqu’à minuit. Que ce soit en Tunisie, en France ou dans le monde entier, « La Nuit des idées » signifie une nuit de réflexion collective.

Chaque année, « La Nuit des idées » réunit penseurs, artistes, associations et militants pour débattre d’un grand enjeu de société contemporain. Le thème de cette édition met l’accent sur l’importance de   « Pouvoir agir ».

Le programme de cette année invite petits et grands à s’émerveiller et à réfléchir ensemble sur l’accès à la culture et le rôle de l’art dans les préoccupations citoyennes. À travers tables rondes, performances, conférences, concerts, réalité virtuelle et ateliers participatifs, il offre un espace d’échange et de réflexion avec ceux qui œuvrent pour donner à chacun les moyens d’apprendre, s’exprimer et s’engager par l’art et la culture.

Ainsi, le programme débutera dès l’après-midi et se poursuivra toute la soirée. Cette fête de la pensée mettra en lumière les enjeux de constructions collectives et partagées, à travers une programmation destinée à un public curieux, de tout âge, et surtout désireux de vivre de nouvelles expériences !

Vers un parcours à la fois intellectuel et festif

Des tables rondes se tiendront à Tunis, Sousse et Sfax, tandis que musique et projections auront lieu à l’Institut français de Tunisie. En somme, vous pourrez suivre l’événement où que vous soyez.

Aujourd’hui, le constat est clair : « La Nuit des idées » est devenu un grand rendez-vous dédié à la pensée contemporaine et au partage international des idées. L’événement se propage un peu partout, que ce soit à Tunis, Sfax, Sousse, Djerba, Le Kef, Kairouan ou Sidi Bouzid.

L’artisanat  est également omniprésent. « La halfa dans tous ses états ». Cet atelier propose une immersion culturelle autour de la halfa, avec une présentation et un débat. Il inclut un moment musical avec des chants twaleb interprétés par Mustapha Aouidet, artiste et membre de l’association de protection des Ksour de Beni Khdech, accompagnés d’une projection vidéo du spectacle Twaleb (28 minutes) dans la black box de la médiathèque.

L’atelier se poursuit par une démonstration et une initiation au tissage de la halfa, animée par quatre artisanes de Jbel Semmama : Imen Missaoui, Zineb Ben Ahmed, Khadija Omri et Ounissa Helali.

De nombreuses autres surprises sont prévues pour cette « journée » des idées, qui se prolongera jusque tard dans la nuit à l’Institut français de Tunisie.

L’article La Nuit des idées fait son retour au coeur de Tunis le 27 juin 2025 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique?

24. Juni 2025 um 12:39

Le récent affrontement militaire entre Israël et l’Iran n’a pas seulement été une démonstration de puissance : il a révélé une nouvelle architecture de la guerre moderne. Un conflit mené sur plusieurs plans- militaire, psychologique, technologique et médiatique- où les objectifs flous d’un camp ont rencontré la résilience et l’adaptation tactique de l’autre.

Résultat : une guerre sans vainqueur déclaré, mais dont les dividendes stratégiques penchent, contre toute attente, en faveur de Téhéran.

Objectifs changeants, stratégie confuse : le faux départ israélien

Dès les premières heures de l’offensive, Israël a présenté un discours brouillé. Était-il question de neutraliser les capacités nucléaires de l’Iran? D’éliminer ses missiles balistiques? Ou de faire tomber le régime? Cette succession d’objectifs contradictoires a semé le doute non seulement chez ses alliés, mais également au sein de ses propres cercles décisionnels.

Une guerre déclenchée sans vision claire produit rarement les résultats escomptés. Et celle-ci n’a pas fait exception.

Supériorité militaire israélienne… mais vulnérabilité stratégique

Israël dispose d’un avantage technologique considérable : des systèmes de renseignement redoutablement efficaces, une domination aérienne quasi absolue, des capacités de frappe chirurgicale testées et éprouvées. Pourtant, ces atouts n’ont pas empêché l’Iran d’infliger des coups d’une intensité inédite au cœur même du territoire israélien. Des infrastructures militaires, économiques et sécuritaires majeures ont été atteintes, mettant à nu une réalité que Tel-Aviv peine à admettre : la dissuasion classique ne fonctionne plus face à un ennemi capable de mêler drones, missiles de saturation et guerre de l’information.

L’ADN d’une guerre hybride et asymétrique

Ce conflit n’a rien eu de conventionnel. Il a été mené à la fois sur le terrain, dans les airs, dans le cyberespace et dans l’espace symbolique. L’Iran a montré qu’il pouvait transformer son infériorité technologique en une force tactique en combinant la dispersion stratégique, l’opacité de ses installations et une guerre psychologique maîtrisée. Nous sommes entrés dans l’ère des conflits multidimensionnels : asymétriques dans les moyens, hybrides dans les méthodes, flous dans les lignes rouges. Le champ de bataille est désormais sans frontières.

Un programme nucléaire intact? La grande inconnue

Israël a martelé avoir visé les sites de centrifugeuses et les stocks d’uranium hautement enrichi. Mais jusqu’à présent, aucun élément tangible ne permet de conclure que les capacités nucléaires iraniennes ont été significativement entamées. Au contraire, de nombreuses sources suggèrent que Téhéran aurait pu anticiper l’attaque, disperser ses matériaux sensibles et préparer des installations de repli dans des zones souterraines. Si cela est confirmé, le cœur du programme nucléaire iranien aurait survécu. Ce qui rend l’objectif israélien initial doublement manqué.

Une guerre gagnée… sur le terrain du récit?

Le rôle de la narration dans cette guerre est central. Si Israël a mené la guerre avec des armes, l’Iran l’a aussi menée avec des symboles : se présenter comme la victime d’un axe américano-israélien, rallier l’opinion publique régionale à sa cause, et revendiquer la capacité de riposter avec une efficacité stratégique. L’intervention militaire américaine, modérée et limitée, a paradoxalement renforcé la posture de résistance du régime iranien. En sauvant la face d’un allié, Washington a peut-être offert à l’ennemi commun un levier de légitimité intérieure.

La fin du mythe de la guerre décisive

Ce conflit marque aussi la fin d’un modèle hérité : celui de la guerre aux contours clairs avec un gagnant et un perdant. Ni Israël, ni l’Iran n’ont remporté une victoire totale. Pourtant, l’Iran, en parvenant à encaisser l’assaut, à riposter, à maintenir sa structure étatique et, peut-être, à protéger l’essentiel de ses capacités stratégiques, a transformé une guerre défensive en succès psychopolitique. « Ne pas perdre », dans ce nouveau paradigme, devient une forme de victoire absolue.

Tout compte fait, ce que révèle la guerre irano-israélienne, c’est une transformation radicale du concept même de conflit armé. La supériorité technologique ne garantit plus la sécurité. L’ambiguïté stratégique est un piège pour ses auteurs. Et la capacité de nuisance, plus que la conquête, redéfinit le rapport de force.

Dans ce duel où personne n’a triomphé, c’est l’Iran qui ressort renforcé. Non pas pour avoir gagné la guerre, mais pour avoir survécu à celle que tout annonçait comme perdue.

 

——————–

Du même auteur:

Site nucléaire Fordo : Sésame, ouvre-toi !

Le droit international est mort, « vive » le droit international inhumain !

Guerre Iran/Israël : l’IA, nouveau centre de gravité stratégique

—————–

* Mahjoub Lotfi Belhedi

Chercheur en réflexion stratégique & digitale // Data scientist & Aiguilleur d’IA

L’article Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Guerre Iran-Israël : un cessez-le-feu aux contours flous

24. Juni 2025 um 10:14

Le président américain Donald Trump a annoncé lundi soir que l’Iran et Israël avaient accepté un « cessez-le-feu total » qui doit déboucher sur « la fin officielle » de la guerre. Trop beau pour être vrai?

Après la guerre, le défi de la paix? Quarante-huit heures après le bombardement américain des sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, l’Iran avait deux options : attaquer des bases américaines dans la région, avec le but d’avoir un impact limité, pour sauver la face ou opter pour une attaque meurtrière contre personnel américain, avec le risque d’une escalade face à la première puissance militaire du monde. Téhéran a choisi la désescalade, comme il l’avait fait lors de sa riposte après l’assassinat du général Soleimani en 2020, après une frappe ordonnée par Donald Trump. Avec un cessez-le-feu à la clé.

Ainsi, l’armée iranienne vient de tirer 14 missiles-un nombre égal à celui des bombes américaines larguées sur ses sites nucléaires-en direction de la base militaire d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante pour les États-Unis dans la région avec plus de 10 000 soldats stationnés. Mais le régime des mollahs avait averti les États-Unis et le Qatar en amont. « A l’heure actuelle, aucune victime américaine n’a été signalée », a déclaré un responsable américain, affirmant n’être au courant « d’aucun dégât sur la base ».

Une riposte calibrée

Toutefois, Téhéran a bien précisé dans un communiqué que son attaque visait « exclusivement » les intérêts américains, mais ne constituait aucune menace pour le Qatar, «notre voisin ami et frère».

Faut-il rappeler que l’Iran aurait prévenu les autorités qataries de l’imminence des tirs, afin de minimiser les pertes. Comme, il aurait alerté Washington d’avance de leur riposte contre la base américaine au Qatar.

La preuve? Donald Trump a assuré lundi soir dans un message publié sur sa plateforme Truth Social que l’Iran avait prévenu en amont les Etats-Unis de ces frappes ; allant même jusqu’à « remercier l’Iran de nous avoir prévenus à temps. Ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne ».

De même, selon les révélations d’Axios, Téhéran aura prévenu la Maison-Blanche après les tirs de missiles qu’il n’y aurait pas d’autre attaque. Trump, qui avait hésité à frapper l’Iran, considérait que les bombardements américains devaient être « une opération ponctuelle » et ne souhaitait pas engager l’Amérique dans une nouvelle « guerre éternelle » au Moyen-Orient. Toujours selon la même source, il aurait informé l’Iran, par l’intermédiaire du Qatar, qu’il ne riposterait pas et que la diplomatie pouvait reprendre.

Faut-il en conclure que la riposte iranienne, par ailleurs soigneusement calibrée et circonscrite, n’était qu’un baroud d’honneur destiné à sauver la face tout en évitant une escalade militaire avec le « Grand Satan » à l’issue de laquelle le régime islamique laisserait forcement des plumes? Bref, une porte de sortie convenable pour les deux parties?

D’ailleurs, cité anonymement par l’agence Reuters, un haut responsable iranien a d’ailleurs ouvert lundi la porte à une reprise du dialogue, indiquant que l’Iran avait « la rationalité nécessaire » pour renouer avec la voie diplomatique « après avoir puni l’agresseur ». A condition cependant que cessent les frappes israéliennes et américaines.

« Il est temps pour la paix »

Acceptant la main tendue, Trump, s’empressa de remercier lundi l’Iran pour sa « notification précoce » après que le pays eut attaqué une base aérienne américaine au Qatar. Tout en ajoutant qu’il souhaitait que Téhéran « continue vers la paix et l’harmonie dans la région et encouragerait avec enthousiasme Israël à faire de même ». Dans un deuxième message, il écrit : « Félicitations au monde, il est temps pour la paix ».

Moins de six heures plus tard, le 47e président des Etats-Unis annonça avec fracas sur son réseau Truth Social : l’Iran et Israël ont donné leur accord à un « cessez-le-feu complet et total ».

Donald Trump, a décrit un cessez-le-feu échelonné qui devait commencer autour de minuit à Washington (soit 5 heures du matin à Tunis ) : l’Iran est censé respecter l’accord le premier pendant 12 heures, puis Israël doit s’abstenir de toute attaque pendant les 12 heures suivantes. Et, si les armes se taisent pendant 24 heures, la guerre sera « terminée » ce mardi soir.

Un cessez-le-feu fragile

Premier couac : l’Iran a d’abord démenti ce mardi 24 juin tout « accord ». Mais dans le même temps, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, a affirmé à l’aube que son pays n’avait « pas l’intention de continuer » sa riposte si Israël stoppait « son agression ».

Pour sa part, le gouvernement israélien a annoncé mardi matin avoir accepté la proposition américaine d’un « cessez-le-feu bilatéral » avec Téhéran, affirmant non sans fanfaronnade avoir atteint « tous les objectifs » de la guerre qu’il a déclenchée le 13 juin contre l’Iran.

Grâce à cette guerre, Israël « a éliminé une double menace existentielle immédiate : nucléaire et balistique », affirme dans un communiqué le gouvernement israélien, remerciant le président américain Donald « Trump et les États-Unis pour leur soutien en matière de défense et leur participation à l’élimination de la menace nucléaire iranienne ».

Entre temps, des explosions ont été signalées dans le ciel de Tel-Aviv et de Jérusalem à 4 h 45 du matin, et un missile a touché un immeuble de Beer-Sheva, dans le sud du pays, faisant trois morts et six blessés, selon un bilan provisoire des services d’urgence israélien. Ceci explique cela.

L’article Guerre Iran-Israël : un cessez-le-feu aux contours flous est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

ZOOM – Dédollarisation – l’Afrique redéfinit ses règles du jeu — Une voie stratégique pour le Maghreb

24. Juni 2025 um 06:17

Alors que l’Afrique s’emploie à réduire sa dépendance au dollar par des mécanismes de paiement régionaux innovants, le Maghreb peut transformer cette dynamique en levier stratégique. Moins exposé aux secousses monétaires mondiales, plus ancré dans l’espace continental, il a l’occasion de repositionner sa politique économique à l’échelle africaine.

Le déclin silencieux d’un monopole

Le dollar a longtemps été la clef de voûte du système monétaire mondial. Depuis les accords de Bretton Woods, il s’est imposé comme l’étalon de référence, régissant les flux commerciaux, les réserves internationales et les prix des matières premières. Mais cette domination, à la fois politique et technique, s’effrite à mesure que les déséquilibres se creusent et que les acteurs émergents contestent la centralité américaine. Si la Chine, la Russie ou le Brésil ont déjà engagé des stratégies alternatives, c’est désormais l’Afrique qui, dans une discrétion stratégique, avance ses propres pions.

 Une infrastructure de souveraineté : le PAPSS

Le Système panafricain de paiements et de règlements (PAPSS) constitue la réponse africaine à l’hyper-dépendance monétaire. Développé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ce système permet des transactions en monnaies locales entre pays africains, sans passer par des devises fortes comme le dollar ou l’euro. Déjà opérationnel dans une quinzaine de pays, et soutenu par plus de 150 banques commerciales, le PAPSS incarne une volonté nouvelle : celle de repenser les échanges sur une base endogène, libérée des frictions imposées par l’extérieur.

En permettant à une entreprise sénégalaise de payer un fournisseur ghanéen en franc CFA pendant que celui-ci reçoit du cedi (la monnaie ghanéenne), sans conversion en dollar, le PAPSS réduit les délais, les coûts, et surtout la dépendance aux circuits bancaires occidentaux. C’est un acte de souveraineté monétaire autant qu’une rationalisation économique.

 Lire aussi: Nizar Yaïche à HEC Paris : « Pourquoi l’Afrique a besoin d’une monnaie numérique commune »

Une transition soutenue, mais non idéologique

Il serait réducteur de voir dans cette évolution une opposition frontale à l’ordre monétaire mondial. La démarche africaine est d’abord pragmatique. Il ne s’agit pas de boycotter le dollar, mais d’en faire un usage mesuré, contextuel, lorsqu’il est nécessaire. En supprimant les circuits longs et coûteux qui transitent par des banques correspondantes étrangères, l’Afrique cherche avant tout à gagner en efficience.

Cette rationalité est soutenue par des institutions internationales comme la SFI, qui accorde désormais des prêts en monnaies locales pour protéger les acteurs économiques du risque de change.

Derrière cette mutation, ce sont les fondations d’une économie africaine plus autonome qui se dessinent.

 Le Maghreb à la croisée des chemins

Pour les pays du Maghreb, cette dynamique continentale constitue une opportunité décisive. Longtemps arrimés à l’Europe, ils disposent désormais d’un levier concret pour rééquilibrer leur stratégie économique vers le sud. Intégrer le PAPSS, c’est s’ouvrir à une nouvelle zone d’échanges plus fluide, plus sécurisée, où les contraintes liées aux devises fortes sont réduites.

Dans un contexte où les réserves en devises se contractent, où les dettes extérieures pèsent lourdement sur les équilibres budgétaires, la possibilité de commercer et d’investir en monnaies africaines constitue une voie de résilience stratégique. Cela concerne autant les flux commerciaux que les expansions bancaires, les investissements directs ou les partenariats industriels.

Mais ce repositionnement ne va pas de soi. Il suppose une volonté politique claire, des réformes monétaires internes, et une redéfinition du rôle du Maghreb dans l’économie continentale. Il implique aussi une diplomatie économique active dans les instances panafricaines, notamment au sein de la ZLECAf, dont le succès dépend en partie de la fluidité monétaire et du bon fonctionnement du PAPSS.

Lire aussi: Trump menace d’imposer de 100 % de droits de douane les produits des BRICS si…  

De la périphérie à l’interface stratégique

Ce qui se joue, au fond, dépasse les seules considérations techniques. L’Afrique est en train de bâtir une architecture économique plus cohérente avec ses besoins, ses priorités et ses réalités. En intégrant cette dynamique, le Maghreb peut passer du statut de périphérie euro-méditerranéenne à celui de plateforme charnière entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne.

La dédollarisation n’est pas une fin en soi. C’est un outil de transformation, un moyen de réduire les vulnérabilités structurelles tout en stimulant l’innovation institutionnelle. C’est également une invitation à repenser les modèles d’intégration régionale à l’aune d’une autonomie mieux maîtrisée.

In fine, saisir le moment africain

Le PAPSS n’est pas qu’un système de paiement. C’est le signal d’un continent qui prend en main ses leviers monétaires, qui cherche à commercer selon ses propres règles et à orienter ses flux financiers vers des circuits plus adaptés. Le Maghreb, s’il en comprend l’enjeu, a tout à gagner à s’y insérer pleinement.

Dans un monde fragmenté et incertain, construire sa souveraineté ne se résume plus à défendre ses frontières ou ses institutions. C’est aussi savoir maîtriser ses instruments monétaires, orienter ses partenariats, et, surtout, choisir les espaces dans lesquels projeter son avenir. Pour le Maghreb, le moment est venu d’ancrer sa stratégie dans le « moment africain ».

 

===============================

* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG).

L’article ZOOM – Dédollarisation – l’Afrique redéfinit ses règles du jeu — Une voie stratégique pour le Maghreb est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Guerre israélo-américaine contre l’Iran : les clés du puzzle

23. Juni 2025 um 17:15

L’implication de Washington dans les guerres d’Ukraine, de Gaza et d’Iran n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis, répètent inlassablement les opposants à la tenace agressivité de la politique étrangère américaine. Cette implication, dévastatrice pour la paix et la stabilité dans le monde, n’est pas dans l’intérêt du peuple américain sans aucun doute. Mais elle est dans l’intérêt évident de Wall Street, du Complexe militaro-industriel et de l’infime minorité de millionnaires et de milliardaires en dollars qui tiennent les rênes du pouvoir de décision dans la capitale américaine.

Cette militarisation effrayante de la politique étrangère américaine a atteint l’Iran dans la nuit du 21 au 22 juin, menaçant d’engloutir la région dans un tourbillon de violence. Les promoteurs de cette politique se soucient comme d’une guigne des principes de la morale, du droit international, des Nations Unies, et même de la Constitution américaine. Mais ils ne vont pas jusqu’à déclarer les vraies raisons et les réelles motivations qui les poussent à poursuivre cette stratégie du bord du gouffre : s’opposer à l’émergence du monde multipolaire, entraver la dédollarisation du commerce et de l’investissement dans le monde et déstabiliser les promoteurs de cette nouvelle tendance mondiale initiée par la Chine et la Russie et dont l’Iran constitue un pilier central.

Pour cacher ces vraies raisons, ils mettent en avant la rengaine de la démocratie contre l’autoritarisme et versent les larmes de crocodile sur le sort des peuples russe, chinois et iranien « enchainés » par Vladimir Poutine, Xi Jinping et Ali Khamenei.

Les opposants à la guerre avec l’Iran à Washington, y compris dans l’entourage de Donald Trump ont empêché l’intervention directe à côté d’Israël pendant une semaine. Finalement les avions américains ont lancé quelques bombes sur l’Iran. Mais il semble que, cette fois, les néoconservateurs ne sont pas entrés en guerre par volonté de détruire l’Iran et renverser son régime comme ils l’avaient fait en 2003 avec l’Irak; mais par détresse de voir Israël détruit par les violentes représailles iraniennes qui ont dévasté Tel-Aviv, Haifa et d’autres villes israéliennes, dévastations que l’Etat sioniste n’a jamais subies ou pensées subir un jour.

Il faut préciser tout d’abord que, les frappes terminées, Trump a salué « l’excellent travail que seule l’Amérique peut faire. Nous avons détruit le programme nucléaire iranien. Maintenant, il faut faire la paix. » Mais personne ne l’a cru. Chacune des bombes ‘’bunker buster’’, dont Trump a prétendu en avoir utilisé six, aurait dû provoquer des secousses équivalentes à un tremblement de terre de 3,5 ou 4 degrés sur l’échelle de Richter que les Iraniens auraient dû  ressentir, si elles avaient été réellement lancées sur les sites nucléaires. Or, ils n’ont rien ressenti.

Ensuite, si toutes les installations nucléaires ont été détruites comme le prétendent Trump et Netanyahu, on aurait assisté à une catastrophe provoquée par les rejets de radioactivité dans l’atmosphère, comme ce fut le cas en 1986 à Chernobyl. Or, les autorités iraniennes n’ont décelé aucune trace de radioactivité.

Enfin, immédiatement après l’attaque, Trump a dépêché des intermédiaires en Iran pour les informer que « les Etats-Unis n’ont programmé aucune autre attaque et ne cherchent pas à renverser le régime ». Une telle assurance de Trump pour les Iraniens est intervenue peu de temps après ses fanfaronnades, ordonnant aux 17 millions d’habitants de Téhéran… d’évacuer leur ville, et menaçant Ali Khamenei en ces termes : « Nous savons où vous êtes, mais nous ne comptons pas vous tuer, du moins pas pour le moment » ! Et c’est le président de la plus grande puissance de l’histoire qui utilise ce langage d’un chef de bande mafieuse.

Un autre élément important à prendre en compte : la nuit du 22 au 23 juin est la première nuit calme depuis le début de l’agression israélienne.

Alors qu’est-ce qui s’est passé? Où se trouvent les clés du puzzle? L’explication est fournie d’une part par les missiles iraniens et la terrifiante efficacité et l’incroyable précision avec lesquelles ils atteignent leurs cibles. Elle est fournie d’autre par l’inefficacité des défenses anti-aériennes qui a laissé la voie libre à l’Iran d’atteindre d’importantes cibles militaires, industrielles et stratégiques. Sans parler des dévastations qui font que de nombreux quartiers de Tel-Aviv et Haifa ressemblent comme deux gouttes d’eau à Khan Younes et Jabalia.

Hassan Nasrallah devrait se délecter dans sa tombe. C’est grâce à lui que le fameux ‘’Hodhod’’, le drone muni de caméra, avait en juin et juillet 2024, filmé tous les sites militaires, industriels et stratégiques israéliens. Trésor que Nasrallah avait passé à l’Iran…

Partis le 13 juin avec l’idée de faire de l’Iran une nouvelle Syrie, Trump et Netanyahu se sont trouvés le 22 juin avec un Iran plus solide, uni, défiant et déterminé à poursuivre les destructions en Israël et l’humiliation de l’Etat sioniste. D’où leur recherche d’une stratégie non pas de détruire l’Iran, mais d’empêcher la destruction d’Israël.

Si les néoconservateurs s’étaient souciés du sort de l’Ukraine et des Ukrainiens comme ils se soucient aujourd’hui du sort d’Israël et des Israéliens, la crise russo-ukrainienne aurait été résolue dès le début et des centaines de milliers de vies humaines auraient été épargnées. Mais à Washington, l’élite gouvernante a décidé de poursuivre la guerre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Mais pas de poursuivre la guerre contre l’Iran jusqu’au dernier Israélien.

L’article Guerre israélo-américaine contre l’Iran : les clés du puzzle est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La fin du droit international?

23. Juni 2025 um 14:54

A la fin du XXe siècle, l’effondrement du bloc communiste a laissé place à un monde unipolaire dominé par les Etats-Unis. Son président, George H. W. Bush décrète alors l’avènement d’un “nouvel ordre mondial“. « Une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix […] ; où la primauté du droit remplace la loi de la jungle. Un monde où les Etats reconnaissent la responsabilité commune de garantir la liberté et la justice. Un monde où les forts respectent les droits des plus faibles » (discours devant le Congrès américain, le 11 septembre 1990). Or, le XXIe siècle sonne comme un démenti cinglant à cette vision et vient rappeler le rapport ambivalent entre droit international et relations internationales.

Les rapports entre les relations internationales et le droit n’en demeurent pas moins ambivalents. D’un côté, il existe un droit des relations internationales. Celui-ci est à la base de l’ordre international libéral établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale et formalisé par la Charte des Nations unies. Les « principes de justice et du droit international » relèvent des buts de l’ONU (art. 1er). Les relations internationales mobilisent des règles, des principes, des institutions constitutifs du droit international. En témoignent l’inflation des textes juridiques internationaux et l’extension des domaines désormais régis par le droit international.

L’ambivalence des rapports entre le droit et les relations internationales

Ces normes juridiques relèvent d’un droit spécifique : le « droit international public », sorte de « langage commun indispensable, [de] technique instrumentale au service des Etats et de tous les acteurs de la société internationale » (E. Tourme-Jouannet). Celui-ci contribue à la prévisibilité et à la pacification des rapports internationaux. Au niveau purement des Etats, les discours de politique étrangère mobilisent eux-mêmes le droit international, qui se trouve instrumentalisé en support d’objectifs politiques.

De l’autre, les relations internationales échappent, de fait, au cadre prescrit par le droit international : les relations internationales sont parfois réduites à une logique de puissance et de rapports de force. Une impuissance du droit international liée à l’absence d’ « Etat mondial » (fort d’une armée et d’une police internationales) qui pourrait faire respecter le droit international face à des « Etats voyous ».

Au sein de la « communauté internationale », il n’existe pas d’autorité centrale et supérieure capable d’imposer le droit international à des Etats souverains. Si ces derniers peuvent s’engager à respect le droit international, leur puissance (militaire, économique et diplomatique) peut également leur permettre d’échapper à son respect sans être sanctionné…

Le Moyen-Orient : zone de non droit 

Le siècle s’est ouvert sur les attentats du 11 septembre 2001, mais aussi par l’agression d’un Etat souverain, l’Irak, en 2003. Une invasion illégale lancée par le duo Bush-Blair, au nom d’une guerre préventive justifiée par la volonté d’imposer la « démocratie par la force », y compris au prix de mensonges sur les « armes de destruction massive ».

Le bilan fut dramatique : plus de 500 000 morts entre 2003 et 2011, l’assassinat de civils, la systématisation de la torture institutionnalisée (à Abou Ghraib, notamment) et la création d’une créature djihadiste : Daech…

Aujourd’hui, de la Palestine à l’Iran en passant par la Syrie ou  le Liban, le Moyen-Orient est le théâtre de tensions et conflits où la puissance et la violence prévalent. Comme si la région représentait le cimetière du droit international. Le comportement et l’impunité d’Israël confortent le sentiment suivant lequel la région relève d’un espace de non-droit digne d’un vulgaire western. Un sentiment légitime qui s’inscrit plus globalement dans un mouvement de déclassement ou de marginalisation du droit international comme vecteur de régulation des relations internationales (voir le cas de l’agression de la Russie contre l’Ukraine).

Pour autant, l’ouverture de ce cycle historique ne saurait invisibiliser la construction historique qui a abouti à l’ordre juridique international.

A Gaza, depuis le 7 octobre 2023, le blocus total, les bombardements (massifs, disproportionnés et indifférenciés – entre civils et combattants), les destructions des bâtiments civils et de santé, le « transfert forcé » de près de 1,5 million de civils sont constitutifs des pires crimes internationaux. Ultime espoir dans la justice internationale, malgré les pressions occidentales, la Cour internationale de justice (CIJ) continue d’instruire l’accusation pour génocide qui vise Israël, et la Cour pénale internationale (CPI) poursuit B. Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’article La fin du droit international? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La Tunisie résistera bien à une double dégradation des marchés d’énergie et de change

23. Juni 2025 um 14:25

L’entrée des États-Unis dans la guerre entre Israël et l’Iran pourrait, théoriquement, constituer un point chaud géopolitique susceptible de faire chuter les marchés. Cependant, les investisseurs font largement abstraction de cette escalade, pour le moment. De nombreux stratèges estimant que le conflit est maîtrisé et qu’il est même porteur pour certains actifs à risque.

Les valeurs refuges sont également mitigées. Ce lundi 23 juin, à 7h00 (heure de Tunisie), le yen japonais s’affaiblissait de 0,72 % par rapport au dollar. Tandis que le prix de l’or baissait de 0,40 % pour atteindre 3 372,30 dollars l’once. L’indice du dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de devises, a augmenté de 0,21 %.

Un conflit, mais pas un risque systémique

En général, les réactions du marché après les frappes américaines ont été moins agressives, surtout par rapport à la semaine dernière, lorsqu’Israël a lancé les hostilités. Les investisseurs considèrent l’attaque contre l’Iran comme un soulagement, la menace nucléaire étant désormais écartée pour la région. Il y a une quasi-unanimité que les risques de voir le conflit s’étendre au reste de la région sont minimes bien que la gravité des derniers événements ne doive pas être négligée.

Les Iraniens ont averti que Téhéran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté. Le Parlement du pays a également approuvé la fermeture du détroit d’Ormuz. Une voie navigable essentielle pour le commerce mondial du pétrole, où transitent chaque jour environ 20 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers.

 In fine, tout dépend de la réaction de l’Iran. Si le pays accepte de mettre fin à ses désirs nucléaires militaires, le conflit pourrait prendre fin et les marchés se porteront bien.

Le pire scénario pour les marchés serait que l’Iran ferme le détroit, ce qui est peu probable. Dans ce cas, les prix du pétrole dépasseraient les 100 dollars, la peur et la panique s’installeraient, les actions chuteraient de deux chiffres et les investisseurs se précipiteraient vers les valeurs refuges. Toutefois, les marchés sont actuellement modérés étant donné la faible marge de manœuvre dont dispose Téhéran pour riposter.

Un cours du baril de Brent à 90 dollars est supportable

Pour la Tunisie, une telle hausse des prix des carburants n’est pas la bienvenue. Les finances publiques du pays sont en rémission et ont bénéficié d’un contexte de prix plus que favorable ces derniers mois. Dans la loi de finances 2025, l’hypothèse retenue est celle d’un prix moyen de 77,4 dollars le baril de Brent. Ce qui constituait une supposition assez pessimiste. Les marchés étaient détendus avec un excédent d’offre et une demande morose.

 

pétrole

Jusqu’à aujourd’hui, le prix moyen du baril en 2025 s’élève à 70,8 dollars le baril de Brent. Et comme chaque dollar de moins dans les prix signifie une économie de 162 millions de dinars dans les dépenses de subvention, et si nous supposons une consommation mensuelle stable des carburants, cela nous donne une économie d’environ 530 millions de dinars.

A cela s’ajoute la tendance baissière du dollar vis-à-vis du dinar. Chaque 0,010 TND de moins dans le taux de change correspond à un gain de 52 MTND dans les dépenses de compensation. Les données du marché de change montrent que la moyenne du taux USD/TND est de 3,0914, soit un gain de 0,276 TND. Cela signifie des gains de près de 700 MTND depuis le début de l’année.

En tout, il y aurait une économie de 1 230 MTND depuis le début de l’année. Ce qui constitue une belle bouffée d’oxygène pour les finances publiques. Cela permet également de supporter la hausse actuelle, même au-delà de ce qui a été budgétisé. Tout calcul fait, la Tunisie pourrait supporter un prix moyen de 93,6 dollars le baril de Brent durant la seconde partie de l’année, avec un cours de change moyen USD/TND de 3,10000.

Bien évidemment, tous ces chiffres demeurent approximatifs car nous ne disposons pas des quantités exactes de carburant consommées sur cette période ainsi que les gains de changes précis. Le cours appliqué dépendant de la date de la transaction. Néanmoins, les tendances sont correctes et les gains se chiffrent en centaines de millions de dinars dans le pire des cas. Sauf catastrophe qui secoue les marchés internationaux, la Tunisie est à l’abri d’une crise dans ses finances publiques.

L’article La Tunisie résistera bien à une double dégradation des marchés d’énergie et de change est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Site nucléaire Fordo : Sésame, ouvre-toi !

23. Juni 2025 um 10:04

Dans une démarche exploratoire selon le modèle interactif « Belhedi Vs OpenAI »*, plusieurs questions ont été adressées à l’un des systèmes d’intelligence artificielle de pointe au monde, afin de mieux cerner les enjeux stratégiques du site souterrain hautement sécurisé de Fordo, en Iran.

 

Aiguilleur d’IA 

Pourquoi le site Fordo suscite-t-il un tel engouement mondial, alors que d’autres sites nucléaires iraniens restent dans l’ombre?

ChatGPT a dit :

Le site nucléaire de Fordo, en Iran, suscite un engouement mondial particulier — notamment de la part des puissances occidentales et des agences de non-prolifération — pour plusieurs raisons spécifiques qui le distinguent des autres installations nucléaires iraniennes.

1. Caractère secret et emplacement souterrain

Fordo a été révélé en 2009, non par l’Iran, mais par les services de renseignement occidentaux (notamment les États-Unis).

Il est enterré profondément sous une montagne, près de Qom, ce qui le rend extrêmement difficile à bombarder ou détruire par une frappe aérienne.

Ce camouflage soulève des soupçons sur les intentions iraniennes, notamment sur une éventuelle volonté de développer des capacités nucléaires à des fins militaires à l’abri des regards extérieurs.

2. Enrichissement d’uranium à des niveaux préoccupants

Fordo est un site d’enrichissement d’uranium, initialement prévu pour des usages civils (enrichissement jusqu’à 3,67 % dans le cadre de l’accord de 2015 – JCPOA).

Mais l’Iran y a enrichi de l’uranium à des taux bien supérieurs (jusqu’à 60 %), ce qui est proche du seuil de l’armement nucléaire (environ 90 %).

Le fait d’utiliser Fordo pour un tel enrichissement avancé a fortement inquiété l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et la communauté internationale.

3. Symbolique stratégique

Fordo est devenu un symbole de la détermination iranienne à poursuivre son programme nucléaire, malgré les pressions et sanctions internationales.

C’est aussi une carte politique majeure dans les négociations nucléaires : fermer Fordo ou y limiter les activités est souvent vu comme un geste de bonne foi, tandis que l’y intensifier est un signal de défiance.

4. Capacités techniques spécifiques

Fordo abrite des centrifugeuses avancées, notamment des modèles IR-1 et IR-6, capables d’enrichir plus rapidement et efficacement.

Sa taille relativement modeste mais sa technologie sophistiquée en font un site hautement stratégique.

Aiguilleur d’IA :

Y a-t-il un lien entre cette attention et la récente décision américaine de repousser de deux semaines sa position sur une potentielle participation à un conflit régional?

ChatGPT a dit :

Oui, il existe un lien direct entre l’attention portée au site nucléaire de Fordo et la décision américaine de repousser de deux semaines le choix de participer ou non à un éventuel conflit régional. Ce délai vise à :

  • Observer l’évolution des négociations entamées à Genève sous l’égide européenne.
  • Utiliser la menace implicite d’une frappe sur Fordo comme levier de pression pour obtenir des concessions iraniennes.
  • Éviter une escalade incontrôlée, un scénario jugé trop risqué pour les troupes américaines stationnées au moyen-orient.

Aiguilleur d’IA :

En cas d’attaque ciblée, les États-Unis seraient-ils capables d’endommager efficacement ce site profondément enterré, malgré ses lourdes fortifications naturelles et bétonnées et le seuil limite (60 mètres de profondeur) du missile GBU-57 ?

ChatGPT a répondu :

Oui, mais avec des limites.

✅ Capacité technique — GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator)

C’est la bombe la plus puissante anti-bunker des États-Unis.

Elle peut pénétrer jusqu’à 60 mètres de béton armé ou 8 mètres de roche avant d’exploser.

⚠ Limites face à Fordo

Fordo est enterré sous 80 à 90 mètres de roche, ce qui dépasse théoriquement les capacités maximales de la GBU-57.

Le site est renforcé par plusieurs couches de béton et structures souterraines, ce qui le rend résistant aux frappes directes.

🛠 Stratégies alternatives possibles

Frappes répétées et coordonnées avec plusieurs GBU-57.

Perturbation des accès, des systèmes électriques ou d’aération, pour rendre le site inutilisable sans le détruire entièrement.

Cyberattaques ou sabotage complémentaire.

Aiguilleur d’IA :

Le missile GBU-57, réputé pour percer les bunkers, a-t-il déjà fait ses preuves en opération réelle ou demeure-t-il un outil théorique?

ChatGPT a dit :

Le missile GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), bien qu’opérationnel depuis plus de dix ans, n’a jamais été utilisé en situation de combat réelle à ce jour.

Autrement dit, la GBU-57 est donc une arme crédible sur le papier, mais qui n’a pas encore démontré ses capacités dans un théâtre d’opérations réel.

Aiguilleur d’IA :

Quelles sont les options alternatives de l’Iran pour faire face à un tel scénario ? Serait-il possible d’envisager que Téhéran ait déjà transféré ses équipements d’enrichissement vers d’autres lieux, inconnus du renseignement occidental surtout quand on sait que le site de Fordo lui-même n’a été révélé qu’en 2009? Et quel crédit technologique peut-on accorder à cette hypothèse, concrètement?

ChatGPT a dit :

Votre question touche à un scénario stratégique central pour l’Iran : anticiper une frappe sur Fordo et garantir la continuité de son programme nucléaire. Voici une réponse structurée et concrète.

1. Options alternatives de l’Iran en cas de menace sur Fordo

a. Transfert ou duplication des équipements

Hypothèse crédible : L’Iran aurait pu, par précaution, transférer ou dupliquer des centrifugeuses (notamment des IR-6) vers d’autres sites secrets.

Ce serait cohérent avec la doctrine iranienne de dispersion et de dissimulation (déjà utilisée dans le passé avec Natanz et Fordo).

b. Création de nouveaux sites cachés

Téhéran possède l’expertise pour construire des installations discrètes, voire souterraines, dans des zones montagneuses.

Les capacités de camouflage et d’ingénierie ont été démontrées par la dissimulation de Fordo jusqu’en 2009.

c. Parades techniques : durcissement et mobilité

Sites possibles dans des installations civiles, industrielles ou militaires intégrées, difficiles à cibler sans coût politique.

Possibilité d’utiliser les unités mobiles d’enrichissement (conteneurs renforcés et dispersables), bien que leur efficacité soit plus limitée.

2. Crédibilité technologique de l’hypothèse de déplacement vers des sites inconnus

Oui, il est technologiquement et stratégiquement plausible que l’Iran ait déjà transféré ou dissimulé une partie de ses équipements nucléaires.

Cette hypothèse est prise au sérieux par les services de renseignement occidentaux, notamment après la découverte tardive de Fordo.

Cela complexifie toute stratégie de frappe : même si Fordo était détruit, la capacité d’enrichissement pourrait survivre ailleurs.

Aiguilleur d’IA :

Et si cela s’avérait vrai, quelle serait alors la véritable portée stratégique d’une telle campagne militaire israélienne?

ChatGPT a dit :

Si l’Iran a effectivement dispersé son programme nucléaire :

➡ Portée stratégique réelle d’une campagne militaire israélienne :

Tactique, non décisive : destruction partielle de sites connus, mais incapacité à éliminer la menace nucléaire si les capacités sont cachées ailleurs.

Effet boomerang : risque d’accélérer la militarisation du programme nucléaire iranien, voire sa sortie du TNP.

Déstabilisation régionale : déclenchement probable d’une guerre multi-fronts (Hezbollah, milices chiites, Gaza), affaiblissant la sécurité régionale.

Affaiblissement diplomatique : sabotage des efforts internationaux de négociation et division du front occidental.

Conclusion : une telle frappe, dans ce scénario, aurait une valeur stratégique limitée et des effets potentiellement contre-productifs. Autrement dit, toute intervention militaire risquée contre Fordo pourrait, si elle est mal calibrée, frapper dans le vide – avec un coût politique et opérationnel majeur.

 

* Selon ChatGPT : Le modèle « Belhedi Vs OpenAI » développé par Mahjoub Lotfi Belhedi est conçu comme un test-baromètre d’échange critique avec les IA, particulièrement ChatGPT. Il s’agit d’un cadre dialectique délibérément structuré en duel intellectuel, visant à confronter la réflexion humaine et l’analyse algorithmique sur des sujets complexes (géopolitique, relations internationales…). Le modèle « Belhedi Vs OpenAI » n’est pas un algorithme autonome ou un réseau de neurones distinct : c’est un processus interactif, une structure de travail pour :

  • soumettre l’IA à un vrai débat.
  • dégager les limites techniques et éthiques de l’IA.
  • affiner la posture d’aiguilleur — en ajustant prompts, reformulations, réorientations.
  • produire des contenus enrichis, plus structurés et critiques.

Cela en fait un pilier méthodologique dans le métier d’aiguillage stratégique : Belhedi n’utilise pas l’IA de manière passive, mais la met soigneusement en tension, pour en tirer le meilleur tout en gardant le contrôle.

L’article Site nucléaire Fordo : Sésame, ouvre-toi ! est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Arabes, dites vous?

22. Juni 2025 um 17:31

C’était au départ un geste symbolique. Depuis, il a pris des proportions qui dé passent l’entendement. Il s’agit de cette initiative, baptisée « Caravane Al Soumoud » qui vise à briser symboliquement le blocus imposé à Gaza et à affirmer un soutien populaire aux Palestiniens. Bloquée par les autorités de l’Est libyen, on aurait même interdit toute livraison de nourriture, d’eau et de médicaments aux quelque 1.500 participants. Bien sûr, sans parler des tensions diplomatiques égyptiennes et de l’embarras de plusieurs capitales arabes qui ne trouvaient rien à dire, ni à redire d’ailleurs.

Mais bon, qu’à cela ne tienne. La symbolique de la réaction était à la mesure des crimes commis, même quand il va bien falloir se demander comment aller plus loin, et surtout plus efficacement, pour tenter de répondre à la force aveugle. Certains diront que cela ne servait à rien. Il n’empêche que c’était un geste qui avait plein de sens. Cette fois-ci encore, à l’origine de l’épreuve, il y a la poursuite en toute impunité de la politique sioniste. La logique de la force veut que les mieux armés, ou les plus belliqueux, aient des droits qui ne passent pas par la case du droit. Il en a toujours été ainsi, et cela fait plusieurs décennies que les foules arabes manifestent en promettant du sang et en se calfeutrant tout de suite après, de peur de manquer de nourriture, judicieuse ment devenue arme de guerre et moyen sûr de museler les plus ardents défenseurs d’une cause. Depuis toujours, les élans de solidarité sincère sont venus des peuples. Les Etats, eux, ont créé ce « machin » qu’ils ont pompeusement appelé Ligue des Etats arabes. Il faut bien relever la nuance : « des Etats arabes », et non des peuples. Cette nuance explique entièrement le silence assourdissant de la Ligue en question par temps de tempête. Les Etats ne chassent pas en ligue, ni même en meute. Pour les uns, ventre affamé n’a point d’oreilles, pour d’autres, les « frères »  arabes sont des boulets quand ils ne sont pas tout simplement des ennemis à abattre en priorité.

Les derniers deals n’ont même pas eu à se parer de morale : plusieurs membres de ladite Ligue ont renoué avec apparat avec Israël et n’éprouvent aucun besoin de s’en cacher, ni de redouter les accès de fièvre des peuples. La liste est longue et le président américain Donald Trump n’a pas hésité à s’en vanter, tout en déclarant, pour ne rien gâcher, vouloir expulser les Gazaouis de leur terre pour la reconstruire. Il y a eu bien sûr quelques timides mouvements de protestation, mais tout le monde en est resté là. La loi du plus fort est toujours la meilleure, disait un fabuliste. Pour la bonne blague, il s’est même vanté d’avoir fourgué, au prix fort, des avions et quelques autres matériels de guerre aux pays du Golfe, mais juste de quoi tuer d’autres Arabes au moment où les alliances les plus secrètes se concrétisent avec Israël. Personne n’a demandé leur avis aux peuples, on est en Arabistan, pardi ! A ce propos, dans un débat sur la question palestinienne sur une chaîne française, un expert nécessairement averti avait justifié la politique israélienne par un postulat : « Israël est tout de même une démocratie ». Ainsi donc, à partir du moment où quelqu’un est très civilisé avec sa femme chez lui, il est tout à fait justifié de violer la femme du voisin.

Mais tout ça ne change rien au comportement de la Ligue. Au fond, comme pour le foot, la Ligue ne fait que compter les coups et les coups bas, quitte à rouler des mécaniques pour épater le bon peuple. Et entre les mécomptes de l’une ou de l’autre des Ligues, y a-t-il vraiment photo? A part celle, bien sûr, qui nous vient de l’intérieur même de l’Etat sioniste, celle des dégâts occasionnés par les missiles iraniens. Mais ça, c’est une autre histoire. Les Iraniens ne sont pas des Arabes. 

Le mot de la fin disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18  juin au 2 juillet. 

 

L’article Arabes, dites vous? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Israël/Etats-Unis vs Iran : vers une Troisième Guerre mondiale?

22. Juni 2025 um 16:45

La question et sur toutes les lèvres chez beaucoup de profanes. Depuis le début de la guerre – directe aérienne – déclenchée par Israël contre l’Iran, vendredi 13 juin 2025, certains redoutent non seulement un embrasement total de la région du Moyen-Orient, mais aussi une implication de plusieurs pays dans cette guerre, surtout l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le régime des mollahs. D’où la crainte d’une « Guerre mondiale ».

Maintenant, est-ce que toutes les conditions sont réunies pour un embrasement mondial comme ce fut le cas de la Première et de la Deuxième guerre moniales ? Certainement pas.

Un petit retour en arrière pour comprendre cela. Les deux Premières Guerres dites « mondiales » ont été qualifiées comme telles, parce qu’en 1914-1918 et 1939-1945, le monde était partagé entre quelques puissances coloniales, à savoir la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, et à une moindre mesure par l’Italie, l’Allemagne et le Japon.

Dans les deux cas et dans cette atmosphère, la Germanie s’estimait lésée, d’où son offensive pour tenter de changer la donne. Or, chaque pays « colonial » attaqué faisait appel à l’ensemble des territoires qu’il occupait.

Aujourd’hui, en 2025, est-ce que cette condition est remplie pour parler ou s’inquiéter d’une « guerre mondiale »? Certainement pas. Est-ce que les Russes voire les Chinois vont s’impliquer directement dans cette guerre entre Israël/USA et l’Iran? Il faut en douter. On évoque ces derniers jours du Pakistan qui aurait indiqué vouloir aider l’Iran. Mais là aussi c’est peu probable.

Iran: l’expansion dérangeante de l’islam chiite

Depuis le début de la Révolution iranienne en 1979, le régime des mollahs n’a pas fait que des amis ou des alliés. Au contraire, dès l’arrivée de l’ayatollah Rouhollah Khomeini au pouvoir, on a assisté à une sorte de guerre d’influence entre Riyadh et Téhéran dans tous les pays musulmans, entre sunnites et chiites. Suivez mon regard.

Du coup, ce « processus de destruction » du régime des mollahs – pas de l’Iran – qui a fait de la course à l’armement, notamment nucléaire, la quintessence de son existence, est sans doute salué (bien entendu en sourdine) par beaucoup de pays arabes. D’ailleurs, ceci expliquant cela, la plupart des régimes arabes du Golfe dépendant pour leur sécurité du parapluie américain.

Par conséquent, on voit mal comment un de ces pays prendre fait et cause pour l’Iran. Bien sûr qu’on condamne ici et là cette guerre israélienne contre l’Iran, mais seulement du bout des lèvres.

Depuis 46 ans, l’Iran a orienté toute son énergie – financière, technologique, nucléaire, militaire – vers l’armement à des fins d’expansion religieuse, l’islam en général et le chiisme en particulier dans le monde.

Pour s’en rendre compte, regarder les changements à 180 degrés des habitudes vestimentaires dans les populations musulmanes d’Afrique et d’Asie, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Les Iraniens ont fait émerger des « fanatiques » dans le monde musulman, même dans des pays qui pratiquent un islam dit « modéré ». Tout se passe comme les Iraniens s’étaient donnés pour mission de réinventer l’islam pour les musulmans.

In fine, si le régime des mollahs est démoli, peu de « régimes politiques » vont s’en émouvoir. Ceci dit, on en est loin, car les Iraniens ont des capacités de riposte importantes; riposte qui pourrait toucher au-delà d’Israël d’autres pays au Moyen-Orient, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Jordanie, Oman, Egypte, etc. Avec les conséquences économiques – voire politiques – que cela pourrait occasionner pour plusieurs pays, notamment une flambée des prix du pétrole et du gaz.

Mais ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas de Troisième Guerre mondiale suite aux attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes. Au contraire, tout porte à penser qu’on se dirige vers une « reddition » voire une capitulation pure et simple du régime des mollahs. Et là l’histoire retiendra, encore une fois que les Américains sont sauvé le monde, comme ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale en 1945, avec la double capitulation de l’Allemagne et du Japon.

L’article Israël/Etats-Unis vs Iran : vers une Troisième Guerre mondiale? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Réforme du chèque : retour triomphant du cash

22. Juni 2025 um 12:29

La publication récente du dernier bulletin des « paiements en chiffres en Tunisie » de la Banque centrale semble confirmer les craintes exprimées depuis l’entrée en vigueur de la réforme du chèque. Les données révèlent une baisse de 62% de l’utilisation du chèque comme moyen de paiement entre le premier trimestre 2024 et celui de 2025.

Depuis le 2 février 2025, les nouveaux chèques circulent, soumis à un plafond et permettant de vérifier la solvabilité de l’émetteur avant d’accepter le chèque. Les Tunisiens étaient nombreux à l’utiliser comme moyen de paiement différé. Cette mesure a ainsi profondément perturbé et désorganisé les circuits habituels de paiement. Ni la lettre de change ni les virements ne semblent constituer des alternatives crédibles. Le constat aujourd’hui est un repli vers le cash. Un phénomène attesté par les données récentes qui indiquent qu’à la fin avril 2025, la masse monétaire M3 a augmenté de 11,3% par rapport à la même période de 2024.

Si cette montée du cash ne peut être directement attribuée qu’à cette seule cause, elle pousse néanmoins à s’interroger sur les effets de cette réforme sur les comportements de paiement des Tunisiens. Par ailleurs, cette progression du cash dans les transactions quotidiennes vient compliquer la mise en œuvre de la stratégie de de-cashing engagée par les autorités publiques et la Banque centrale de Tunisie (BCT) depuis plusieurs années. De surcroît, cela rend plus difficile la traçabilité des transactions financières, alimente directement le marché informel et complique davantage l’équation des finances publiques.

Ce glissement vers le cash intervient alors même que le secteur informel représente près de 35% du PIB tunisien, selon un rapport du PNUD portant sur l’économie informelle en Tunisie. Cela représente un défi stratégique majeur pour la stabilité financière, une fuite dans les canaux de mobilisation des ressources fiscales et une entrave sur le chemin de la transparence économique. L’effort des autorités de réintégrer le secteur informel se heurte aux effets de cette réforme qui rendent l’objectif plus difficile à atteindre dans l’immédiat. Pendant que le monde est embarqué dans l’ère de la digitalisation, l’économie tunisienne se réjouit de naviguer encore dans l’univers du cash au point de ne pas pouvoir s’en détacher !? 

Par Noura Harboub-Labidi

Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025

L’article Réforme du chèque : retour triomphant du cash est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Edito: Epreuve

22. Juni 2025 um 03:58

Combien de divisions ? La question d’allure martiale est moins anodine qu’elle n’y paraît. La réalité est que très peu de postulants au baccalauréat viennent d’horizons ou de filières scientifiques. Le phénomène est encore plus accentué au terme du cursus universitaire. La place et le poids des écoles d’ingénieurs, des facultés de sciences pures et des instituts technologiques font davantage référence au passé lointain qu’ils n’expriment les préoccupations du moment, et moins encore qu’ils n’anticipent les exigences du futur.

151.808 élèves sont sur la ligne de départ pour l’épreuve du baccalauréat. Moins de 10.000 portent le brassard scientifique, ultime marqueur des temps modernes. Peu d’appelés pour, au final, très peu d’élus, en comparaison avec les dragons asiatiques qui doivent leur fulgurante ascension à la nature et à l’efficacité de l’architecture de leur système d’enseignement. Au total, moins de 10.000 entre ingénieurs et scientifiques sur près de 70.000 diplômés de l’enseignement supérieur. Sans l’apport du secteur privé qui monte en puissance, le tableau serait encore plus troublant.

 

Nul ne peut ni ne doit, au nom précisé ment de la liberté, s’opposer à l’exode de cerveaux et de compétences, même quand le phénomène prend de l’ampleur et menace de déstabiliser les fondements mêmes des structures productives.

 

Un grand nombre, si ce n’est la totalité des lauréats scientifiques, vont poursuivre leurs études à l’étranger, souvent sans grand espoir de retour. Ils y seront accueillis à bras ouverts. Ils seront détournés, en toute légalité, de leur pays d’origine, qui s’est saigné aux quatre veines pour les hisser au sommet de la connaissance et de la créativité. Au pillage et à la confiscation des richesses et des ressources naturelles, s’ajoute, dans la stratégie des anciens empires coloniaux, la captation du capital humain à leur seul bénéfice. La voie est libre et pavée de sollicitations pour les ingénieurs, les scientifiques, les chercheurs, les médecins, les universitaires, au nom du sacro-saint principe de liberté, mais qu’on récuse et renie quand il s’agit d’immigration indésirable et non voulue. A charge pour notre diplomatie de faire valoir nos droits auprès des pays d’accueil. La morale et les valeurs qu’ils défendent valent bien dédommagement et indemnisation pour service rendu ! Nul ne peut ni ne doit, au nom précisé ment de la liberté, s’opposer à l’exode de cerveaux et de compétences, même quand le phénomène prend de l’ampleur et menace de déstabiliser les fondements mêmes des structures productives. L’ennui, c’est qu’on ne sait même pas s’il faut se plaindre ou se réjouir du montant des transferts de revenus des TRE. Le problème n’est pas d’ordre moral.

La question qui se pose est de s’interroger sur les motivations qui poussent nos compétences à quitter le pays. Les conditions financières, même si elles sont bien réelles, ne sont pas l’unique raison. Il y a aussi la promesse d’un plan de carrière valorisant, de meilleures conditions de travail et de vie. Et les raisons politiques ne sont pas tout à fait absentes aussi. Certains se résignent à voter avec leurs pieds, déçus, frustrés et découragés qu’ils sont par l’absence de visibilité politique et de réelles perspectives d’avenir. Le mal est en nous-mêmes. Si une large frange de l’élite – mais pas elle seule – s’en va, c’est pour fuir le malaise et la déprime qui s’incrustent pour on ne sait combien de temps.

 

Nos facultés et écoles d’ingénieurs sauront s’y prendre; elles disposent d’un énorme potentiel de développement, pour peu qu’elles aient les coudées franches. C’est l’honneur de l’enseignement tunisien qu’elles auront à défendre.

 

Que faire pour éviter que le pays ne se vide de sa substance ? Que faire dans l’immédiat et à terme pour lutter contre les déserts scientifique, technologique, médical et industriel et les prévenir ? On est en droit de nous alarmer au vu du nombre effrayant des départs et du vide qu’ils laissent derrière eux. Que doit-on faire pour stopper l’hémorragie et pourquoi ne pas inverser cette tendance ? Que faire pour ne pas subir la tyrannie du vide, qui impacte lourdement la machine économique ? Pour toute réponse : agir vite, fort, tout en déployant une vision lointaine. Faire ce que nous savons faire, là où nous avons excellé depuis plusieurs générations : former des scientifiques encore et toujours, tout en améliorant et en diversifiant l’offre des diplômes. Nos facultés et écoles d’ingénieurs sauront s’y prendre; elles disposent d’un énorme potentiel de développement, pour peu qu’elles aient les coudées franches. C’est l’honneur de l’enseignement tunisien qu’elles auront à défendre. Le ventre qui a enfanté ces graines de génie qui brillent de mille feux, ailleurs plus qu’ici, est encore fécond. Encore faut-il qu’on en prenne soin. Former en nombre et en qualité, c’est notre principal défi dans un contexte mondial marqué par d’inquiétants bouleversements géopolitiques.

Face à la montée des périls liés aux incertitudes du nouvel ordre économique mondial et à l’irruption de l’IA, principal levier stratégique d’innovation, de modernisation et d’émergence des économies, nous n’avons d’autre choix que de relever le défi de l’enseignement, de la recherche et de la formation. Il s’agit là rien de moins que de la mère de toutes les batailles.

 

Ils ont d’énormes marges de progression et un très grand nombre de places à conquérir pour prétendre figurer dans l’échiquier mondial.

 

Pour compter, nos universités, nos grandes écoles et nos centres de recherche doivent y être. Ils partent aujourd’hui de très bas pour avoir subi pendant près de deux décennies l’usure du temps, l’indifférence des pouvoirs publics et les effets pervers d’une contestation sociale dévastatrice. Ils ont d’énormes marges de progression et un très grand nombre de places à conquérir pour prétendre figurer dans l’échiquier mondial.

Il n’y a pas mieux que le couple université-entreprise pour concevoir, écrire, dessiner et construire le futur. C’est l’épicentre, le point focal de toute politique de développement souveraine. Il ne peut y avoir de réelles avancées sans ce réacteur à propulsion humaine. Le problème est qu’en la matière, il y a loin de la coupe aux lèvres. L’université est aujourd’hui coupée de son environnement et du socle productif à un point tel que cela suscite d’énormes craintes. Il ne peut y avoir de croissance souveraine sans un fort maillage et une puissante intégration entre les universités et les entreprises, de quelque taille qu’elles soient.

D’où l’impérieuse nécessité de maîtriser toute la chaîne de valeur : enseignement-recherche-innovation pour nous affranchir des aléas du présent et des incertitudes du futur. On n’accédera pas autrement à de nouveaux paliers de développement. N’ayons pas peur des mots : paradoxalement, c’est plus facile d’entreprendre aujourd’hui ce qui ne pouvait l’être par le passé. Car à l’heure de l’IA, la recherche n’est plus l’apanage des grands groupes ou des grandes puissances industrielles.

Mission difficile, certes, mais pas impossible pour un pays riche de son capital humain – pourtant dévasté par l’émigration – et de la résilience de son tissu industriel et économique. A condition de porter à son plus haut niveau le curseur des bacheliers et des diplômés en mathématiques, en sciences et en technologies émergentes. A nous de choisir entre les architectes du futur et les ingénieurs du chaos. 

Cet édito est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n°922 du 18 au 2 juillet 2025.

L’article Edito: Epreuve est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La guerre contre l’Iran, trop ruineuse pour l’économie israélienne ?

21. Juni 2025 um 10:29

Les analystes s’accordent à ce sujet : l’État hébreu peut supporter une guerre de très courte durée. Mais, fait observer l’ancienne gouverneure de la Banque d’Israël, « qu’elle dure une semaine, c’est une chose, qu’elle dure deux semaines ou un mois, c’est une tout autre histoire ». En d’autres termes, le temps joue inéluctablement contre Israël.

 

Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? L’État hébreu – habitué à mener les Blitzkrieg, des guerres éclairs contre ses voisins arabes, à l’instar de sa promenade militaire contre l’armée égyptienne qui n’aura duré que 6 jours en 1967 – s’enlise aujourd’hui dans une guerre aérienne extrêmement coûteuse contre le régime iranien. Lequel, après les coups reçus les premiers jours, s’est montré d’une étonnante résilience en portant à son tour des coups mortels à l’agresseur au cœur même de Tel-Aviv et Haïfa.

De quoi poser un problème au gouvernement Netanyahou, contraint de débourser des centaines de millions de dollars par jour. Or, on sait comment commencer une guerre, y mettre fin est une autre paire de manches.

12 milliards US en un mois

Ainsi, selon une étude menée par l’Institut Aaron de politique économique de l’université Reichman située à Herzliya en Israël, une guerre avec l’Iran qui durerait un mois coûterait au gouvernement israélien environ 12 milliards de dollars. Le coût le plus important concerne les intercepteurs de missiles iraniens, qui peuvent représenter plusieurs dizaines, voire centaines de millions de dollars par jour ; sachant que Téhéran aurait tiré en une semaine plus de 1 000 projectiles sur le territoire israélien, dont 450 missiles balistiques.

En conséquence, le coût de la défense d’Israël se chiffre en plusieurs centaines de millions d’euros par jour, notamment en raison du prix unitaire des missiles intercepteurs utilisés par Tsahal.

À titre d’exemple, précise ladite étude, l’interception d’un missile à l’aide du système David’s Sling coûte environ 700 000 dollars. Ce chiffre grimpe à 3 ou 4 millions de dollars lorsqu’il s’agit d’interceptions réalisées avec les systèmes Arrow 2 ou Arrow 3.

En revanche, des missiles et drones lancés par l’Iran sont produits à des coûts dérisoires, de l’ordre de quelques milliers ou dizaines de milliers de dollars. Or, selon un rapport du Times of Israel, le coût de l’interception d’un seul missile dépasse souvent des dizaines de fois le prix du missile lancé.

Coûts exorbitants

La même source précise également que les dépenses ne se limitent pas à la défense aérienne : elles comprennent des coûts liés à l’aviation militaire.

Ainsi, le maintien en vol de dizaines d’avions de combat, comme les F-35, ou le ravitaillement des avions et des munitions l’exploitation d’avions de chasse peut atteindre 10 000 dollars par heure, sans compter les munitions, telles que les bombes guidées de précision JDAM et MK84. Ces dépenses portent la facture de la défense aérienne à des niveaux records, jamais atteints lors des précédentes grandes guerres contre le Hezbollah ou la bande de Gaza.

Dégâts matériels énormes

D’autre part, en addition du coût de sa défense, Israël devra également dépenser autour de 350 millions d’euros pour réparer les dégâts matériels causés par les frappes iraniennes. Des centaines de bâtiments et d’immeubles résidentiels ont été détruits dans la capitale Tel-Aviv et plus de 5 000 personnes ont été évacuées de leur domicile ; la reconstruction d’une seule tour d’habitation coûterait des dizaines de millions de dollars.

Attention au vent qui tourne

Pourtant, en dépit du bilan morbide qui ne cesse de s’alourdir, on décompte déjà plus de 24 morts et 380 blessés, le soutien de la population à la guerre est quasi unanime. Selon un sondage de l’Université hébraïque de Jérusalem, près de 70% des citoyens israéliens soutiennent les attaques et 54% des Israéliens disent avoir confiance en leur Premier ministre ; une aubaine pour Benjamin Netanyahou, fortement critiqué pour l’enlisement de la guerre à Gaza et pour sa gestion des otages.

Mais à peine 10 jours après l’attaque massive contre l’Iran, le vent semble avoir tourné. Face aux coûts économiques exorbitants de la guerre, la pression intérieure monte en Israël pour mettre fin à la confrontation : « L’opinion peut varier selon les résultats et la durée de la guerre ; or tout peut changer et des Israéliens pourront se retourner contre Netanyahou et lui demander des comptes », prévient un sociologue israélien.

Ce risque majeur n’empêche pas le Premier ministre israélien de maintenir que la guerre ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint ses objectifs militaires, en l’occurrence la neutralisation des capacités nucléaires et de missiles de l’Iran, et pourquoi pas au passage la chute du régime des mollahs ? De l’art de prendre ses désirs pour des réalités…

L’article La guerre contre l’Iran, trop ruineuse pour l’économie israélienne ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌