Le gouvernement chinois s’est fixé comme objectif une croissance de 5 % pour cette année 2025. Et ce, dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis et de mécontentement croissant sur son marché intérieur.
Selon un document officiel consulté mercredi 5 mars 2025 par l’Agence France-Presse, peu avant le grand rendez-vous politique de l’année, la Chine se fixe un objectif de croissance « autour de 5 % », identique à celui de 2024, globalement conforme aux prévisions des analystes. Il fixe également comme objectif une inflation proche de 2 %.
Pékin souhaite aussi créer 12 millions d’emplois dans les centres urbains, selon le document.
Le géant asiatique reste confronté à une crise de la dette immobilière, à un chômage élevé, notamment chez les jeunes, et à une consommation atone, sa dynamique ayant ralenti depuis la pandémie de coronavirus. Sans parler des difficultés supplémentaires apportées par Donald Trump.
En effet, le président américain a imposé, mardi 4 mars, de nouveaux droits de douane supplémentaires sur les produits importés aux États-Unis en provenance de Chine, après une mesure similaire annoncée le mois dernier.
Ces tarifs affecteront des centaines de milliards de dollars d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies du monde.
Lors d’une conférence de presse, mercredi 5 mars 2025, Lu Qingjian, porte-parole de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale, a reconnu que l’économie chinoise devait surmonter « de nombreuses difficultés et défis ». « L’incertitude économique et politique à l’échelle mondiale augmente. La demande intérieure est insuffisante et certaines entreprises sont confrontées à des difficultés en termes de production et de fonctionnement », a-t-il poursuivi.
Les exportations chinoises ont atteint un niveau record en 2024. Mais avec la guerre commerciale entre Pékin et Washington relancée par Donald Trump, le pays va devoir trouver de nouveaux moteurs de croissance.
Toutefois, la Chine a annoncé, le 5 courant, les premières mesures de rétorsion aux nouveaux tarifs douaniers américains et a promis de se battre « jusqu’au bout » pour défendre ses intérêts.
Les autorités chinoises imposeront ainsi des droits de douane supplémentaires pouvant aller jusqu’à 15 % sur une série de produits américains, notamment le soja, le porc et le maïs, à partir du 10 mars.
Les mesures de Pékin constituent une « réponse relativement mesurée » si l’on considère que les tarifs douaniers de Donald Trump visent tous les produits chinois importés aux États-Unis, a déclaré Lin Song, économiste spécialisé dans la Chine continentale chez ING. « La réaction pourrait être beaucoup plus forte, mais à chaque nouvelle escalade, le risque d’une réponse plus forte (des États-Unis) augmente également », a-t-il ajouté.
Augmentation de 7,2 % du budget de défense
Les autorités chinoises pourraient présenter dans la semaine les grandes lignes de nouvelles mesures pour stimuler l’économie, après une série d’annonces qualifiées de fortes fin 2024.
En marge de la session annuelle du Parlement, la Chine a annoncé son budget de défense, le deuxième plus important au monde derrière celui des États-Unis. Il connaîtra une croissance de 7,2 % cette année, comme en 2024. Ce taux de croissance, qui répond globalement aux attentes, est inscrit dans le document budgétaire du gouvernement.
Pékin prévoit de dépenser 1,78 trillion de yuans (245,7 milliards de dollars) pour sa défense. A noter toutefois que, malgré sa taille énorme, son budget reste inférieur à trois fois celui de Washington.
Les États-Unis restent de loin le premier pays au monde en termes de dépenses militaires, avec 916 milliards de dollars en 2023, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, SIPRI. Viennent ensuite la Chine (296 milliards), la Russie (109), l’Inde (83,6), l’Arabie saoudite (75,8), la Grande-Bretagne (74,9), l’Allemagne (67), l’Ukraine (66,8) et la France (61,3).

La rivalité géopolitique entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales va s’intensifier cette année, préviennent les analystes. La question de Taïwan, que la Chine considère comme sa province, reste une source majeure de tension dans les relations bilatérales.
Donald Trump propose une réduction coordonnée des budgets de défense des États-Unis, de la Russie et de la Chine. Pékin est probablement sceptique. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a récemment déclaré que toute réduction des dépenses militaires devrait d’abord être envisagée par Washington, compte tenu de son ampleur.
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