L’évolution favorable de la parité USD/TND est parmi les bonnes nouvelles économiques pour la Tunisie en 2025. Cela n’est pas dû à une reprise du dinar, mais plutôt au pire premier semestre pour le billet vert depuis 1973.
L’indice du dollar, qui mesure la force de la monnaie par rapport à un panier de six autres, dont la livre sterling, l’euro et le yen, a glissé de 10,8 % jusqu’à fin juin 2025. Les politiques économiques du président Donald Trump ont conduit à une liquidation massive des avoirs en billets verts.
Un dollar faible est un objectif pour la Maison Blanche
Les inquiétudes quant à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed) ont contribué à saper l’attrait du dollar en tant que valeur sûre. Même sentiment par rapport à la loi fiscale de Trump – adoptée récemment par le Congrès aussi promulguée par le chef de la Maison Blanche. Le nouveau texte, qui devrait ajouter 3 300 milliards de dollars à la dette américaine d’ici 2034, a suscité des interrogations quant à la viabilité des emprunts de Washington, provoquant un exode du marché du Trésor américain.
Un dollar faible n’inquiète guère la Maison Blanche qui cherche à doper la compétitivité des marchandises américaines. Des valorisations élevées du dollar imposent des charges excessives aux entreprises et aux travailleurs américains. À première vue, c’est vrai. Un dollar plus faible rendrait en effet les produits américains moins chers pour les acheteurs étrangers et les importations plus onéreuses. Ce qui contribuerait à réduire les déficits commerciaux du pays. Toutefois, ces effets commerciaux typiques restent en suspens en raison des menaces tarifaires persistantes.
Quelles projections pour le dinar ?
Pour la Tunisie, un billet vert plus faible réduira le coût en monnaie locale du remboursement de sa dette libellée en dollars (26,2 % de l’ensemble de es prêts extérieurs fin mars 2025), ce qui soulagera ses finances publiques. Chaque baisse de 10 millimes dans le taux moyen de change moyen USD/TND permettra de réaliser des économies de 56,9 millions de dinars (MTND) dans le service de la dette, selon le dernier rapport de budget de l’Etat 2025.
Idem pour les prix du pétrole qui sont lourdement affectés par des perspectives de croissance mondiales moroses.
Mais pour combien de temps cela va-t-il durer ? Si nous regardons les estimations des principales banques internationales, nous constatons que le consensus évoque un taux de change EUR/USD de 1,20 fin 2025 et 1,22 fin 2026. Actuellement, la parité est de 1,17. Par rapport aux cours moyens affichés pas la Banque centrale de Tunisie, le dollar ne dépasserait le seuil des 3 TND de nouveau qu’en 2026, offrant encore un répit pour les opérateurs économiques tunisiens, notamment le secteur public.
D’ailleurs, en observant les échanges commerciaux avec les Etats-Unis sur les cinq premiers mois de l’année, nous constatons une flambée des importations de 31,6 % en glissement annuel à environ 1 024 MTND. Les entreprises ont bien conscience que cette aubaine ne durera pas à l’infini et qu’il faut en profiter pour dégager un maximum de marge.
En recevant hier, mercredi 9 juillet 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, le Président de la République, Kaïs Saïed, est revenu à sa grande idée du moment : débarrasser l’administration publique des éléments réfractaires au projet de libération nationale qu’il mène depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 et les remplacer par des jeunes compétences patriotes et responsables.
Selon un communiqué de la présidence de la République, l’entretien a porté sur plusieurs thèmes, dont le rapport synthétique qui sera élaboré pour mettre en place le projet de loi du plan de développement pour la période 2026-2030 devant servir de référentiel à l’ensemble des législations économiques et sociales.
Le Chef de l’État a souligné que des efforts sont en cours pour ouvrir de larges perspectives dans tous les domaines et dans toutes les régions, afin que chaque Tunisien puisse jouir de sa dignité et de ses droits légitimes.
«Il est temps que les jeunes compétences prennent la place de ceux qui n’ont pas tiré les leçons du passé ni compris que la responsabilité, à quel niveau que ce soit, est un fardeau lourd à porter», a-t-il dit, en évoquant, dans ce contexte, le mauvais fonctionnement de plusieurs services publics et en insistant sur la nécessité de sanctionner chaque manquement.
Les responsables des services publics sont payés par l’argent des contribuables, lesquels doivent recevoir de bons services en retour, a rappelé Saïed, en soulignant que «les budgets importants alloués à des institutions inefficaces devraient être versés à d’autres qui remplissent réellement les objectifs pour lesquels elles ont été créées».
Comme à son habitude, le locataire du Palais de Carthage n’a pas désigné nommément les responsables défaillants ni les institutions budgétivores et inutiles qu’il va falloir supprimer ou intégrer à d’autres.
La cheffe de gouvernement, qui se contente souvent d’opiner de la tête, en signe d’accord, n’a pas cru devoir communiquer sur ce sujet qui revient sans cesse lors de ses rencontres avec le président de la république ni nous expliquer ce que son gouvernement compte faire pour mettre en œuvre de si insistantes instructions présidentielles.
Quant à nous autres, journalistes, analystes, commentateurs ou simples citoyens, nous en sommes réduits à supputer sur l’identité des prochains fusibles qui vont sauter.
Cela dit, on n’aimerait pas être à la place des ministres, secrétaires d’Etat, PDG, directeurs généraux et autres hauts responsables dont le président de la république dénonce l’incompétente ou qu’il désigne à la vindicte populaire.
Hélène Ségara était officiellement annoncée dans le programme de la 59e édition du Festival international de Carthage (FIC), avant que la direction de cette manifestation ne se rétracte et n’annonce, dans un communiqué publié mercredi 9 juillet 2025, avoir retiré la chanteuse française de sa programmation, sans donner la moindre explication à cette décision. On sait cependant que cette annonce fait suite à une campagne sur le web dénonçant les positions de Mme Ségara favorables à l’Etat d’Israël.
Imed Bahri
La polémique à ce sujet a tellement enflé que le président de la république Kaïs Saïed a cru devoir convoquer (et c’est le cas de le dire), hier, au Palais de Carthage, la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, pour lui rappeler que «les festivals tunisiens, à l’instar de ceux de Carthage, de Hammamet et de Tabarka sont reconnus à l’échelle mondiale comme espaces de créativité et de défense des causes de la liberté et de la libération» et qu’ils «doivent être ouverts à ceux qui portent une pensée libre et ne doivent pas accueillir ceux dont la seule motivation est de gagner de l’argent, sans égard pour les valeurs humaines».
«Tous ces festivals doivent s’inscrire dans le contexte de la lutte pour la libération que mène actuellement la Tunisie, et dans le cadre des positions de principe de l’État tunisien, qui émanent de la volonté libre du peuple tunisien», lit-on dans un communiqué de la présidence de la République. «Chaque manifestation culturelle ou artistique doit s’inscrire dans la défense des causes de la liberté et de la libération, non seulement en Tunisie, mais dans le monde entier», a souligné Saïed. Et de trancher : «Il n’y a pas de place dans ces festivals pour ceux qui ne partagent pas ces positions fondamentales».
Saïed n’a certes pas nommément cité la cause palestinienne mais l’allusion y est limpide.
Les relations avec Israël sont un sujet sensible en Tunisie, qui n’entretient pas de relations officielles avec l’État d’Israël et où le sentiment propalestinien est fort. Tunis, rappelons-le aussi, a accueilli l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat de 1982 à 1994, et le président Kaïs Saïed exprime régulièrement son soutien à la cause palestinienne.
Cependant, l’affaire serait restée tuniso-tunisienne si la chanteuse française n’a pas réagi à la «déprogrammation» de son concert en faisant savoir, dans une déclaration à l’AFP, qu’elle n’a signé aucun contrat avec la direction du FIC pour se produire cet été sur la scène de l’amphithéâtre romain de Carthage, ce qui a ajouté du piment à cette affaire.
Certes, depuis 2016, une vidéo circule en ligne, tirée de comptes propalestiniens, où l’on voit Ségara interpréter en duo ‘‘Yerusalem Shel Zavav’’ (Jérusalem dorée), chanson emblématique pour de nombreux Israéliens, avec le chanteur franco-israélien Amir.
«Je n’ai jamais pris position pour Israël et je chante dans les pays arabes depuis des années», a déclaré l’interprète du tube ‘‘There Are Too Many People Who Love You’’ (2000), se plaignant d’avoir reçu des «messages offensants».
Une déshonorante reculade
Quoi qu’il en soit, que ce contrat existe ou pas, la direction du FIC a, dans cette affaire, fait preuve de légèreté et d’amateurisme, ajoutant le ridicule au pathétique. D’autant plus que le tropisme israélien de Mme Ségara est un secret de polichinelle et que, dans une volonté d’autojustification, et sans que personne ne le lui ait demandé, cette direction s’est fendue d’un communiqué où elle rappelle, au cas où on en aurait douté, «l’engagement constant de la Tunisie en faveur du peuple palestinien pour la restitution de l’ensemble de ses droits et l’établissement de son État indépendant avec pour capitale Al-Qods».
Dans ce même contexte, la direction du FIC a affirmé aussi avoir «veillé à ce que cette édition comprenne des spectacles en soutien à la Palestine et à son peuple en hommage à leur résistance, à leur résilience et en défense de leur droit à la vie et à la liberté.» Et d’énumérer les spectacles où la cause palestinienne est évoquée d’une manière ou d’une autre. Avant de conclure par l’expression de «sa reconnaissance envers son fidèle public pour son engagement en faveur de la cause palestinienne et son rejet de toute forme de normalisation ce qui fait de la Tunisie et de son peuple une fierté parmi les nations.»
Cette reculade, qui déshonore la direction du FIC et jette le discrédit sur les autorités culturelles du pays dans leur ensemble, apporte la preuve du gabegie qui règne dans certains cercles de décision où l’improvisation tient souvent lieu de méthode de gouvernance et dont cette «affaire Ségara» est la parfaite illustration. Car si aucun contrat n’a été signé avec cette dame, on est en droit de nous demander avec quelle autre partie la direction du FIC a pris langue pour la faire venir à Carthage. Son imprésario, ou sa société de production ou encore quelque intermédiaire louche dont les coulisses de la culture pullulent ?
Un grave problème de crédibilité
Un grand opérateur du secteur, producteur de spectacles au long cours, qui a souvent contribué à la programmation des artistes occidentaux dans les festivals tunisiens, Mourad Mathari en l’occurrence, s’est exprimé sur cette affaire dans un poste Facebook où il ne se montre pas tendre avec les autorités culturelles tunisiennes qu’il connaît très bien pour les avoir côtoyées de près au cours des quatre dernières décennies. Il nous apprend d’ailleurs que «ce n’est malheureusement pas la première fois que des artistes sont annoncés publiquement dans une programmation, sans avoir été dûment informés, ni même contractualisés pour les concerts en question.»
«Cette pratique, bien que répandue dans certains contextes, soulève de graves problèmes de crédibilité, de transparence et de respect professionnel. Elle expose les organisateurs, les institutions partenaires et le pays lui-même à des malentendus sérieux avec les artistes et leurs représentants — sans parler des conséquences diplomatiques et juridiques potentielles», écrit Mathari. Et d’ajouter : «Un festival digne de ce nom ne peut exister sans le consentement explicite, l’accord formel et la confiance des artistes qu’il met en avant. Il est donc essentiel que les pratiques évoluent vers plus de rigueur et d’éthique, pour garantir la fiabilité des engagements pris et préserver l’image de la scène culturelle tunisienne à l’échelle internationale.»
La Tunisie continue de faire face à une crise persistante des finances publiques, malgré une modeste réduction prévue de son déficit budgétaire pour 2025 à 5,5 % du PIB, contre 6,3 % en 2024, grâce à des hausses ciblées des impôts sur les sociétés et les hauts revenus. Néanmoins, la dette publique devrait rester élevée, atteignant environ 80,5% du PIB d’ici fin 2025, contre 82,2% en 2024.
Imed Bahri
Le projet de budget 2025 prévoit un déficit d’environ 9,8 milliards de dinars, avec des dépenses prévues de 59,8 milliards et des recettes limitées à 50 milliards de dinars. Il reste qu’à mi-parcours, les engagements financiers pris par l’Etat au cours des derniers mois et qui n’étaient pas prévus dans son budget pour l’exercice en cours risquent de sérieusement hypothéquer l’atteinte de ces objectifs.
La politique budgétaire à connotation sociale vise à alléger la charge des ménages à faibles revenus tout en augmentant les impôts des particuliers et des entreprises les plus aisés générant plus de 20 millions de dinars de chiffre d’affaires annuel, désormais imposés à 25%.
Besoins importants de financement
Face à des dépenses publiques élevées et à une stabilité monétaire fragile, due en partie à une dépendance accrue à la Banque centrale, les banques sont fortement sollicitées, ce qui limite leur capacité à soutenir le secteur privé et retarde la relance espérée pour sortir du cycle d’une croissance atone où le pays est engagé depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011.
Alors que les prévisions officielles tablent sur une croissance de 3,2% en 2025, la Banque mondiale propose une prévision plus prudente et plus réaliste de 1,9%, évoquant une faible amélioration économique, et un contexte international de plus en plus défavorable.
Les négociations avec le FMI étant au point mort depuis octobre 2023, cela a privé la Tunisie d’un soutien financier essentiel. Et la note souveraine du pays («Caa1», perspective stable) continue d’entraver son accès à d’autres sources de financement, et même si plusieurs bailleurs de fonds continuent de faire confiance à la signature tunisienne mais les prêts sont accordés à des taux d’intérêt relativement élevés.
Pour un rétablissement de la confiance des investisseurs
En résumé, si la trajectoire budgétaire de la Tunisie montre de légers signes d’amélioration, avec notamment de meilleures recettes fiscales, une stabilité financière durable reste difficile à atteindre sans réformes structurelles, un accès renouvelé aux financements internationaux et un rétablissement de la confiance des investisseurs, autant de facteurs qui sont loin d’être actuellement réunis. D’autant plus que, dans un souci d’autonomie de décision, le gouvernement résiste à ce que le président Kaïs Saïed appelle les «diktats» des bailleurs de fonds internationaux, refuse de mettre en œuvre certaines réformes structurelles préconisées par les experts et poursuit ses politiques sociales volontaristes et budgétivores en faveur des classes démunies.
Le Comité pour le respect des libertés et les droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a fermement dénoncé les peines prononcées à l’encontre des accusés dans l’affaire de «complot 2».
Dans un communiqué publié ce mercredi 9 juillet 2025, le CRLDHT a pointé du doigt «un procès politique déguisé en justice antiterroriste », tout en rappelant que les 21 anciens responsables et figures politiques ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 35 ans de prison.
« Ce n’est pas un procès, c’est une purge », a ajouté le Comité qui dénonce ainsi « un simulacre de justice »et qui exige «l’annulation des jugements, la libération immédiate des détenus d’opinion et la fin de la répression à l’encontre de l’opposition » .
Pour rappel, ci-dessous les détails des peines prononcées telles que publiées par l’agence Tap :
Accusés en détention :
Rached Ghannouchi : 14 ans;
Kamel Bedoui : 14 ans;
Rayen Hamzaoui : 12 ans;
Abdelkarim Laâbidi : 12 ans;
Habib Ellouze : 12 ans;
Fathi Beldi : 12 ans;
Samir Hannachi: 12 ans;
Mehrez Zouari : 12 ans;
Accusés en fuite (35 ans avec exécution immédiate) :
Hélène Ségara a réagi, dans la soirée de ce mercredi 9 juillet 2025, à son retrait de la 59e édition du Festival international de Carthage, annoncé ce jour, après une polémique en lien avec Israël.
Alors que le concert d’Hélène Ségara était annoncée pour le jeudi 31 juillet en Tunisie, la concernée a déclaré à l’AFP n’avoir jamais signé pour ladite soirée : « J’apprends l’annulation d’un concert que je n’ai jamais signé … Aucun concert n’était prévu », a-t-elle insisté.
Rappelons qu’après l’annonce du programme du festival de Carthage, de nombreux Tunisiens ont dénoncé la programmation d’un concert d’Hélène Ségara pour son Israël après qu’elle ait notamment participé à des concerts de levée de fonds organisés par une organisation juive.
La chanteuse a pour sa part indiqué n’avoir « jamais pris position pour Israël » ajoutant par ailleurs qu’elle « chante depuis des années dans les pays arabes »…
L’Algérie a exclu toute possibilité de grâce présidentielle pour l’écrivain français d’origine algérienne Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour «atteinte à l’unité nationale», une affaire considérée par l’Algérie comme une «ligne rouge».
L’agence de presse officielle algérienne APS a rapporté cette information, précisant que «contrairement aux illusions alimentées par l’extrême droite française, le décret de grâce signé par le président Abdelmadjid Tebboune le 5 juillet ne concerne pas l’intéressé».
Pour l’Algérie, Sansal «n’est pas un otage, mais il est jugé pour une affaire intérieure qui touche à l’unité nationale, une ligne rouge pour tout État souverain», note l’agence de presse officielle algérienne. «Et où est la France dans tout cela? Absente, si ce n’est par une nouvelle posture arrogante et coloniale, adoptée par une partie de sa classe politique, perdue et en quête de prétextes pour justifier son ingérence», poursuit le long texte publié par l’APS.
«Les ordres de Paris n’y changeront rien»
«L’affaire Boualem Sansal est une affaire purement algérienne, et les ordres de Paris n’y changeront rien», souligne l’agence d’État, ajoutant que l’intéressé «est un citoyen algérien jugé sur le sol national et selon ses lois».
L’APS rappelle également que l’écrivain «est né en Algérie, a obtenu ses diplômes dans ses universités, a travaillé dans ses institutions et a terminé sa carrière comme haut fonctionnaire de l’État».
Les autorités algériennes ont critiqué ce qu’elles appellent la «nouvelle dérive colonialiste» de Paris et dénoncé le deux poids, deux mesures du gouvernement français qui, face à plus de 2 290 citoyens français détenus à l’étranger, «ne fait qu’élever la voix dans le cas algérien».
Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage de Tunisair se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable. La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.
Elyes Kasri *
Les défaillances de plus en plus visibles et insupportables de la compagnie Tunisair font invoquer par les mêmes cercles corporatistes, rentiers ou nostalgiques des slogans classiques pour cacher l’évidence de l’anachronisme de cette entreprise qui fut il y a longtemps un motif de fierté nationale mais qui est devenue un fardeau insupportable et une image dégradante de la Tunisie à l’étranger.
Dès qu’en temps de crise une entreprise publique, déficitaire chronique et incapable de se redresser, commence à invoquer la souveraineté nationale et à se cacher derrière des lignes rouges, il faut se rendre à l’évidence qu’il y a en matière de vision et de gouvernance un mélange toxique et fatal.
Des défaillances chroniques
Tunisair a été une bonne compagnie mais n’a visiblement pas su vieillir et s’adapter à la nouvelle conjoncture internationale pour des considérations endogènes et exogènes. Et elle démontre une nouvelle fois ses défaillances au démarrage de la saison des vacances pour les tunisiens résidents à l’étranger et une saison touristique que l’on espère porteuse d’espoirs pour renflouer les réserves en devises étrangères.
Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable.
La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.
C’est le constat qu’il faut savoir accepter pour pouvoir envisager une sortie de crise qui puisse servir les intérêts supérieurs de l’économie nationale et l’image du pays à l’étranger, loin de tout corporatisme ou nostalgie que le pays en difficulté ne peut tolérer ni se permettre.
Le câble sous-marin HVDC de 600 MW et 200 km qui reliera la Sicile en Italie au Cap Bon en Tunisie d’ici 2028, sera posé d’ici la fin de ce mois de juillet 2025. Il devrait renforcer l’intégration des réseaux électriques entre l’Europe et l’Afrique du Nord et créer de nouvelles opportunités de marché pour les opérateurs économiques dans les deux pays et au-delà.
L’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie est considérée comme stratégique pour la sécurité énergétique de la Méditerranée.
Selon le journal La Presse de Tunisie, qui cite les déclarations du directeur général de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), Fayçal Trifa, lors d’une récente audition devant la commission des finances du parlement.
Selon M. Trifa, les travaux de pose de câbles, commencés ces derniers mois, sont à un stade avancé et devraient être achevés d’ici fin juillet. Présentant l’avancement du projet, le directeur général de la Steg a indiqué que les enveloppes relatives aux offres techniques ont été ouvertes et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’approbation de la Banque mondiale, bailleur de fonds du projet, pour procéder à l’ouverture des offres financières, prévue en septembre. Des retards initiaux ont été signalés en raison du manque d’expertise locale, qui a nécessité le recours à des cabinets de conseil étrangers, ainsi que de problèmes liés aux transferts fonciers.
Le projet Elmed (Mediterranean Power Line), promu par Terna et Steg, vise à relier la station de conversion de Mlaâbi en Tunisie à celle de Partanna en Sicile, via un câble sous-marin à courant continu haute tension d’environ 220 kilomètres de long, dont 200 en mer. La nouvelle infrastructure, qui aura une capacité de transmission de 600 MW, permettra des échanges d’électricité bidirectionnels, favorisant l’intégration des énergies renouvelables et renforçant la résilience des réseaux électriques des deux pays.
L’interconnexion représente également un élément clé du plan de coopération énergétique euro-méditerranéen et du Plan Mattei pour l’Afrique promu par l’Italie.
Financé à hauteur de plus de 850 millions d’euros, le projet Elmed bénéficie d’une contribution européenne de 307 millions d’euros au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), le reste étant soutenu par Terna et Steg, ainsi que par des institutions financières internationales au sein du partenariat Team Europe.
L’achèvement des stations de conversion est prévu pour 2027, tandis que la mise en service commerciale de la connexion est prévue pour mi-2028.
La déclaration récemment faite avant-hier, lundi 7 juillet 2025, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, concernant la décision des autorités compétentes d’augmenter de 30%, à partir de la rentrée universitaire 2025/2026, le nombre de places ouvertes aux bacheliers qui souhaitent faire des études de médecine en Tunisie mérite une sérieuse attention.(Ph. Hôpital de Médenine).
Raouf Chatty *
Cette décision serait judicieuse et pertinente si notre pays manquait de médecins et si notre économie nationale était capable de répondre dignement aux attentes légitimes des centaines de médecins qui sont mis chaque année sur le marché du travail. Or la réponse est tout simplement non. Le pays risque même de connaître une inflation de médecins… au chômage. Personne, bien entendu, ne désire que ce triste sort soit réservé aux médecins ni aux diplômés des autres secteurs.
La situation actuelle est d’autant plus pénible que les jeunes médecins qui protestent aujourd’hui pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération comptent parmi les élèves qui ont brillamment réussi au baccalauréat, qui ont longuement et durement investi dans leurs études et qui ont consacré, chacun, une douzaine d’années de leur jeunesse (soit de 20 à 32 ans) aux études et au travail dans les hôpitaux publics dans des conditions extrêmement pénibles.
Le pays ne manque pas de médecins
La Tunisie ne manque pas aujourd’hui de médecins. Elle n’en manquera pas dans l’avenir. Les quatre facultés de médecine du pays forment, depuis cinq décennies, des centaines de médecins chaque année. Nous n’avons pas besoin non plus d’en construire d’autres.
Le fait que des établissements hospitaliers, à Tunis et dans des villes et villages de l’intérieur, manquent de personnel médical doit être imputé aux stratégies suivies dans l’affectation et la répartition de nos jeunes médecins et aux raisons qui les incitent à fuir nos hôpitaux voire même pour beaucoup, le pays lui-même.
Nous savons que des centaines de médecins attendent aujourd’hui impatiemment d’être recrutés et ne demandent qu’à travailler dans des conditions dignes avec des salaires gratifiants. Malheureusement, la situation économique et financière du pays ne le permet pas. Le ministre de la Santé se débat très sérieusement pour améliorer la situation. Depuis son arrivée à la tête du Département, les choses commencent à bouger. Fort de sa longue expérience de professeur de médecine et de celles de ses collaborateurs, Mustapha Ferjani est présent sur tous les terrains. Cela est à mettre à son actif.
Toutefois, l’examen de la question de l’augmentation des capacités d’accueil des facultés de médecine reste épineuse et nécessite un débat national digne de ce nom dans le cadre d’une vision globale de l’avenir de la santé en Tunisie
Nombreux parmi les jeunes médecins choisissent de quitter le pays à la recherche de perspectives meilleures, en particulier en France et en Allemagne. Beaucoup le font dans la précipitation. Nombreux ne savent pas qu’il s’agit souvent d’une décision lourde et grave qui va engager leur avenir. Souvent, il s’agit d’un ticket aller sans retour. Ils ne savent pas non plus qu’ils doivent batailler dur pour s’imposer compte tenu de l’environnement nouveau où ils vont travailler et vivre… Ils seront généralement exploités et beaucoup rémunérés que leurs confrères originaires de ces pays.
Parmi les raisons qui incitent les médecins, jeunes et moins jeunes, à s’expatrier figurent les modestes salaires servis en Tunisie, les misérables conditions de travail dans lesquelles ils exercent leur métier, la dégradation de leur statut social, l’insécurité, les risques auxquels ils s’exposent dans les hôpitaux en relation avec un environnement peu propice à l’exercice de la médecine, la faiblesse de l’encadrement, la modicité des moyens mis à disposition, la vétusté du matériel, les relations difficiles avec des patients souvent issus de classes défavorisées qui déversent toutes leurs frustrations sur les jeunes médecins, et, last but not least, l’environnement souvent tendu dans lequel ils exercent.
N’oublions jamais que les médecins pratiquent une profession très honorable où ils font face à la précarité humaine ce qui a un fort impact sur leur psychisme
En somme, les jeunes médecins travaillent souvent dans des conditions indignes de jeunes personnes qui ont consacré une dizaine d’années de leur vie à des études souvent difficiles et exigeantes et au travail dans des hôpitaux publics manquant de tout et où ils se sont dépensés sans compter. Il est crucial de les écouter…
Augmenter de 30% le nombre des bacheliers autorisés à faire des études de médecine c’est tout simplement se risquer de charger démesurément nos facultés de médecine, d’affaiblir les capacités d’encadrement des apprentis médecins souvent laissés à eux-mêmes, de porter un coup dur à la qualité de la formation médicale, de dévaloriser la réputation de nos médecins en Tunisie et à l’étranger. Bref, c’est courir le risque de former des médecins au rabais… et de les voir gonfler les rangs des diplômés chômeurs. À moins qu’on ait d’ores et déjà prévu des solutions pratiques et fiables pour désamorcer ces bombes à retardement.
On n’aimerait pas voir des centaines de jeunes médecins, au terme de douze ans d’études et de résidanat dans les hôpitaux, attendre des années pour trouver du travail dans le secteur public ou pour pouvoir s’installer dans le privé, entreprise qui nécessite des fonds conséquents et dont la réussite n’est souvent pas assurée compte tenu de la concurrence effrénée dans le domaine.
Ceux qui croient que les jeunes futurs médecins pourront toujours trouver des postes dans les déserts médicaux à l’étranger ont une vision courte des choses. La France a déjà commencé à mettre la barre très haut pour l’accès de médecins étrangers à ses établissements hospitaliers. Les restrictions à l’entrée iront crescendo dans les prochaines années. Le marché allemand ne tardera pas à réagir de la même façon dans les prochaines années. Celui du Golfe également. Il viendra un jour où ces pays fermeront leurs portes aux médecins étrangers ou mettront des conditions draconiennes pour les prendre dans leurs hôpitaux. Il faut donc être attentif à l’évolution de la situation.
J’ose espérer que toutes les parties concernées par une décision aussi importante et aux conséquences prévisibles aient été consultés à l’avance et leurs points de vue entendues. Je pense en particulier à l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), aux professionnels de l’enseignement médical, aux doyens des facultés de médecine, au Conseil national de l’ordre des médecins, aux syndicats de médecins, à l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), aux ministères des Finances, des Affaires sociales, des Affaires étrangères…
Il faut prendre le temps nécessaire pour réfléchir à la question dans toutes ses dimensions et décider ensuite des mesures à prendre. Le credo doit être l’intérêt général et, bien entendu aussi, celui légitime des médecins car personne ne souhaite que la profession médicale en Tunisie soit dévalorisée et que la santé des citoyens soit mise à rude épreuve… Nos médecins et notre médecine, qui a toujours privilégié le mérite personnel et l’efficacité professionnelle, ne méritent pas d’être galvaudés !
Le taux d’inflation urbaine en Egypte devrait avoir légèrement ralenti en juin à 16,2 %. Alors que les prix de certains produits alimentaires et boissons ont baissé, selon un sondage Reuters publié le 7 juillet.
Selon les prévisions moyennes de 15 analystes interrogés par Reuters, l’inflation urbaine en Égypte devrait être tombée à 16,2 % en glissement annuel en juin, contre 16,8 % en mai. Les données de l’enquête ont été recueillies du 2 au 7 juillet.
« La principale raison en est la volatilité des prix des aliments et des boissons, qui contribuent généralement à la variation de l’IPC », a déclaré Amr Al-Alfy, analyste chez Thunder Securities.
A noter que l’Égypte s’est engagée à relever les prix du carburant à un niveau permettant de couvrir les coûts d’ici la fin de l’année. C’est ce dans ce cadre que le gouvernement a augmenté les prix du carburant jusqu’à 15 % en avril, une mesure exigée par le Fonds monétaire international.
L’inflation est sur une trajectoire descendante depuis qu’elle a atteint un sommet historique de 38 % en septembre 2023. L’économie égyptienne a reçu un plan de soutien financier de 8 milliards de dollars signé par Le Caire avec le Fonds monétaire international (FMI) le 6 mars 2024.
Cependant, l’inflation devrait augmenter en juillet après que le gouvernement a approuvé des amendements à la loi sur la taxe sur la valeur ajoutée pour inclure davantage de biens et de services.
« Nous nous attendons à quelques pressions inflationnistes en juillet après que le Parlement égyptien a approuvé (la semaine dernière) quelques amendements à la loi sur la taxe sur la valeur ajoutée pour certains produits, notamment les cigarettes et le tabac », a déclaré Hiba Mounir, de HC Securities.
Elle a ajouté : « Les prix des cigarettes devraient augmenter d’environ 16 % dans quelques jours, en plus d’une augmentation potentielle des prix de l’électricité en raison de la hausse des prix du gaz naturel ».
Ramla Dahmani, la sœur de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, a été condamnée par contumace à deux ans de prison avec exécution immédiate, annonce Me Sami Ben Ghazi.
L’avocat a précisé, dans un post publié ce mardi 8 juillet 2025 sur son compte Facebook que Ramla Dahmani a été condamnée en vertu du décret 54, le 1er juillet courant.
Commentant sa condamnation, Ramla Dahmani dénonce un acharnement en écrivant notamment : « Ils m’ont condamnée parce que je parle trop. Parce que je ne plie pas. Parce que j’expose leur honte. Nationalement et Internationalement…. Qu’ils sachent que tant que je respire, je continuerai à dénoncer, à écrire, à hurler, à me battre. Pour Sonia. Pour les autres. Pour la vérité. Parce qu’il y a une chose qu’ils n’ont pas encore comprise : ce ne sont pas les barreaux qui réduisent une femme au silence. Ce sont les compromis. Et moi, je n’en fais aucun ».
Alors que les plaintes des usagers des retards et des annulations de vols de Tunisair se multiplient sur les réseaux sociaux, traduisant une grande lassitude face à l’aggravation de la crise de la compagnie aérienne publique, la situation générale du secteur du transport public a été au centre d’un entretien tenu lundi 7 juillet 2025 au Palais de Carthage entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et le ministre des Transports, Rachid Amri.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de reconstruire ce service public sur de nouvelles bases signalant que la Tunisie ne renoncera pas à ses institutions et infrastructures publiques, fermant ainsi la porte à toute perspective de cession ou de partenariat public/privé souvent évoquée par des experts pour sortir Tunisair de la crise où elle continue de s’enfoncer jour après jour.
Le Chef de l’État a estimé que les compétences tunisiennes dans les domaines du transport aérien et maritime sont capables de rebâtir ce secteur sur des fondements solides rappelant que de nombreuses compagnies aériennes et maritimes étrangères convoitent ces compétences.
Par ailleurs, Saïed a souligné l’urgence de ramener un certain nombre de bus depuis l’étranger afin d’alléger les difficultés de déplacement des citoyens.
Comment peut-on qualifier la si particulière relation entre les États-Unis et Israël? Depuis Harry Truman, rien n’a pu altérer la relation si étroite et si complémentaire entre l’Oncle Sam et l’État hébreu. C’est un véritable mariage catholique qui n’admet pas le divorce. Une alliance indéfectible depuis presque 80 ans où tout le monde connaît le rôle protecteur américain mais où Israël rend bien des services à l’Amérique et à son rôle de puissance mondiale. C’est sur cet aspect que le journal israélien Israel Hayom, propriété du couple israélo-américain Adelson qui a aussi bien financé Trump que Netanyahu, est revenu. (Ph.Le président américain Donald Trump aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le 7 avril 2025.)
Imed Bahri
Le besoin pour Israël de voir les États-Unis tenir tête à ceux qui cherchent à le détruire est indéniable mais que Tel-Aviv a également contribué de nombreuses manières à l’essor de la superpuissance américaine, estime Ariel Kahana.
L’opération Déluge d’al-Aqsa du 7 octobre 2023 ainsi que d’autres événements ont ébranlé la confiance d’Israël démontrant son besoin urgent que l’Amérique demeure dans son rôle de protecteur. Cependant, Israel Hayom note que l’État hébreu a toujours offert «son soutien à son grand ami d’outre-mer» et a établi à l’occasion du 249e anniversaire de l’Indépendance américaine une liste qualifiée de non exhaustive des moyens par lesquels Tel-Aviv a aidé l’Amérique.
Élimination du programme nucléaire iranien : le journal rappelle que toutes les administrations américaines ont considéré le programme nucléaire iranien comme une menace pour les États-Unis bien que les avis divergent sur la manière d’y faire face mais s’accordent toutes sur la nécessité d’agir.
Selon le journal, Israël a accompli sa mission en éliminant, en 12 jours, une menace que la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris a qualifiée d’extrêmement dangereuse pour la sécurité nationale des États-Unis. Le président américain Donald Trump y est finalement arrivé et a célébré cette victoire avec un bombardier B-2.
Destruction des missiles iraniens : Ariel Kahana souligne que l’Iran avait planifié à long terme et avait déjà commencé à construire un arsenal de missiles balistiques capables de traverser l’océan et d’atteindre l’Amérique. Cependant, grâce à l’action israélienne, seule une petite partie de cet arsenal a subsisté.
Effondrement de l’Axe iranien : le journal rappelle aussi que le Hezbollah, le régime du président syrien déchu Bachar el-Assad, les milices iraniennes et le Mouvement de résistance islamique (Hamas) étaient des ennemis non seulement d’Israël mais aussi des États-Unis qui les ont classés mouvements terroristes. Washington s’est réjoui de l’effondrement de cet axe après la fuite d’El-Assad car cela a renforcé la sécurité nationale des États-Unis grâce aux efforts militaires israéliens.
Supériorité des armes américaines : avec le succès d’Israël contre l’Iran et le Hezbollah, Tel-Aviv a démontré, selon Israel Hayom, l’incroyable efficacité des systèmes d’armes américains. Rien ne prouve cette efficacité en ce qui concerne les produits de défense chinois et russes.
Renforcement de la dissuasion américaine
Bien que de nombreux Américains et Israéliens le nient, la plupart des pays du monde considèrent toujours Tel-Aviv comme le bras long de Washington ce qui signifie que toute victoire israélienne est par ricochet une victoire américaine.
Le journal rapporte qu’il y a deux ans, la Chine avait servi de médiateur dans un accord de réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Aujourd’hui, grâce à la présence de Trump et d’Israël dans la région, chacun réalise que Washington seul façonne le Proche-Orient et que la Chine et la Russie ont été marginalisées.
Gendarmerie du monde : Ariel Kahana affirme qu’aucune autre puissance ne dispose d’un pays à l’autre bout du monde qui mène ses guerres. Ni la Russie ni la Chine n’ont leur propre «Israël» en Amérique latine par exemple. Israël joue donc un rôle crucial dans cet ordre mondial et dans le renforcement de la position de l’Amérique en tant que «gendarme du monde».
Le journal note que Trump a baptisé le système de défense qu’il projette de construire Dôme d’or, il est inspiré du Dôme de fer, le système de défense antimissile complet développé par Israël. C’est une manière de saluer les avancées technologiques israéliennes dans les systèmes Arrow II et III, le Bouclier de David et le Dôme de fer qui servent les États-Unis et leurs alliés.
Israel Hayom indique que la haute technologie israélienne est le deuxième pôle de développement technologique au monde après la Silicon Valley. L’agence a précisé que 2500 entreprises américaines investissent dans l’économie israélienne sans y être contraintes. Des dizaines d’entreprises israéliennes sont cotées au Nasdaq (l’indice boursier des entreprises du secteur technologique de Wall Street) ce qui représente environ 20% des entreprises étrangères qui y sont cotées.
Ce qui peut être ajouté à la liste d’Isarel Hayom c’est que ce mariage catholique entre le États-Unis et Israël qui se distingue par sa longévité et son caractère inaltérable ne manque pas de preuves d’amour aussi crapuleuses et inadmissibles soient-elles! Washington, par exemple, ne se gêne pas à être complice depuis presque deux ans du génocide perpétré par Israël à Gaza et ce en livrant des quantités énormes d’armes et de bombes qui ont détruit le territoire palestinien et tué des dizaines de milliers de civils sans parler du soutien diplomatique et en matière de renseignement.
Également, le silence pernicieux des États-Unis sur les exactions criminelles de l’armée israélienne et des colons en Cisjordanie. Pire, le pasteur évangélique Mike Huckabee nommé par Donald Trump ambassadeur en Israël soutient avec le plus grand culot du monde le rattachement de la Cisjordanie à Israël.
Ce mariage catholique entre l’Oncle Sam et l’État hébreu peut se poursuivre surtout avec le couple soudé Trump-Netanyahu!
Pour essayer de comprendre les malheurs actuels de Tunisair, la compagnie aérienne nationale tunisienne, dont les rares avions en bon état ont toujours du mal à décoller à l’heure, il suffit de s’informer sur l’excellente santé de la Royal Air Maroc, «compagnie sœur» comme on dit sous ces cieux, qui vole de succès en succès.
Imed Bahri
En fait, la compagnie marocaine a pris les bonnes décisions à temps en mettant en œuvre les réformes nécessaires et en acceptant de courir le risque de la concurrence en s’engageant dans l’Open Sky, dont elle a su tirer profit à moyen terme, alors que sa «sœur» tunisienne s’est enfoncée dans un archaïsme de mauvais aloi qui, conjugué à une mauvaise gouvernance chronique, l’a menée, au fil des ans, à l’état de déliquescence avancée où elle se morfond depuis au moins une décennie, et cela au prétexte qu’elle est un «bijou de famille» (un bijou bien rouillé) et qu’elle doit être surprotégée.
Les difficultés tunisiennes
Le résultat de ce choix toxique, qui tient plus du dogmatisme intellectuel que du pragmatisme gestionnaire, ce sont les déboires actuels de cette compagnie dont les Tunisiens, voyageurs et contribuables, ne cessent de payer le lourd tribut.
Ce n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie, mais notre rôle de journalistes nous impose d’informer, y compris sur nos déboires et sur les réussites des autres, peut-être apprendrions-nous d’en tirer de bommes leçons pour nous-mêmes.
Pour revenir à la Royal Air Maroc, le site d’information économique Bloomberg a indiqué, en citant des sources proches du dossier, que, pour développer sa flotte déjà beaucoup mieux fournie que celle de Tunisair, la compagnie aérienne marocaine souhaiterait acquérir une vingtaine de Boeing 787 Dreamliners pour sa flotte long-courrier et jusqu’à 50 Boeing 737 pour les vols court-courriers. Elle envisagerait également l’achat d’une vingtaine d’Airbus A220 pour ses vols régionaux.
Vus de Tunis, ces chiffres pourraient paraître délirants, d’autant plus que Tunisair est dans l’incapacité d’aligner une quinzaine d’appareils en état de fonctionner et éprouve parfois des difficultés à mobiliser les fonds nécessaires pour réparer les appareils cloués au sol ou acheter les pièces de rechanges nécessaires à leur réparation.
Les ambitions marocaines
Royal Air Maroc cherche à répondre à une forte demande et à développer son activité de fret afin de concrétiser l’ambition du royaume de devenir la principale plaque tournante du transport aérien en Afrique occidentale. Le pays se prépare également à co-organiser la Coupe du monde de football 2030 et vise à porter le nombre de touristes à 26 millions d’ici là.
Inutile de comparer, chiffres à l’appui, les performances de deux pays maghrébins voisins en termes de transport aérien et d’entrées touristiques. La Tunisie qui, dans les années 1990, devançait largement le Maroc dans ces domaines, se trouve aujourd’hui largement devancée par le royaume chérifien. Pire encore : face aux déboires actuels de Tunisair, on ne voit même pas de perspectives de sortie de crise et encore moins de relance. Cherchez l’erreur !
Quelques jours après l’instauration du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, le débat autour de cette guerre reste vif, notamment parmi les élites et les militants iraniens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce débat survient dans un contexte de répression politique accrue en Iran, rendant toute prise de parole libre de plus en plus difficile. Quel écho cette guerre a-t-elle rencontré dans l’opinion publique iranienne ? Quel impact a-t-elle eu sur la société civile ? Et comment les politiques de la République islamique concernant la cause palestinienne sont-elles perçues par la population ? Autant de questions que nous avons abordées avec Chahla Chafiq (ou Shala Shafigh), écrivaine et sociologue irano-française installée à Paris, spécialiste des questions d’islamisme et de droits des femmes dans les sociétés musulmanes. (Ph. Mostafa Khalaji).
Entretien réalisé par Mostafa Khalaji
Kapitalis. Les Iraniens, qui ont enduré huit années de guerre contre l’Irak, se retrouvent aujourd’hui, moins de quarante ans plus tard, face à un nouveau conflit — cette fois entre leur propre gouvernement et Israël. Comment cette guerre est-elle perçue dans l’opinion publique ? Quelles ressemblances et quelles différences les Iraniens y voient-ils par rapport à la guerre Iran-Irak ?
Chahla Chafiq : Malgré la censure dominante et le risque d’être arrêté sous prétexte de trouble à l’opinion publique, les Iraniens, femmes et hommes, parviennent à s’exprimer à travers les messages qu’ils envoient à leurs contacts personnels ou aux médias à l’extérieur du pays ou encore, de manière anonyme, sur les réseaux sociaux. En les écoutant et en les lisant, on s’aperçoit clairement qu’au-delà de leurs divergences d’opinion sur cette guerre, ils considèrent, dans leur majorité, qu’elle résulte de l’ambition de la République islamique d’éradiquer Israël. Un constat logique, puisqu’Israël n’a aucune frontière commune avec l’Iran et que nul conflit n’opposait les deux pays avant l’instauration de la République islamique.
En revanche, depuis 1979, la population entend quotidiennement des slogans promettant l’éradication d’Israël et subit les conséquences néfastes de la mise en œuvre de cette menace, que ce soit avec la création du Hezbollah libanais par le régime iranien au début des années 1980 ou son soutien actif au Hamas.
Le régime iranien semble exploiter à la fois la cause palestinienne et le sentiment patriotique pour tenter de rallier les intellectuels et les élites iraniennes, en Iran comme à l’étranger. Comment cette instrumentalisation se manifeste-t-elle concrètement ?
Après l’avoir emporté dansla révolution de 1979, les Khomeynistes ont appliqué leur ligne idéologique islamiste à la cause palestinienne en la transformant en une guerre contre les juifs, ennemis de l’islam. C’est ainsi qu’ils ont remplacé la perspective de deux États par l’anéantissement d’Israël et ont profité de leur pouvoir étatique à cette fin. Ce faisant, la République islamique a engagé le pays sur une voie guerrière en s’inscrivant dans le fameux «axe de la résistance» avant de le conduire, en juin 2025, dans cette guerre avec Israël.
Lors de plusieurs mouvements de protestation ces dernières années, un slogan a marqué les esprits : «Ni Gaza, ni le Liban, je donne ma vie pour l’Iran». Que traduit-il du rapport entre la population et la politique étrangère du régime ? La position de la République islamique vis-à-vis de la Palestine a-t-elle contribué à désolidariser une partie de la société iranienne de cette cause ?
Ce slogan qui apparaît visiblement dans les manifestations en Iran dès les années 2010 traduit en effet le profond mécontentement de la population par rapport aux ambitions idéologiques du régime iranien au Moyen-Orient. Un fait qui s’est accompagné au fur et à mesure d’un clair désintérêt pour le conflit israélo-palestinien.
Plusieurs défenseurs des droits humains estiment que cette guerre a affaibli les luttes civiles en Iran et permis au régime de durcir encore plus la répression. Dans quel état se trouvent aujourd’hui les mouvements civils iraniens, notamment après la répression du soulèvement «Femme, Vie, Liberté» ? Et dans ce contexte de guerre, quel avenir peut-on leur envisager ?
Cette affirmation fait l’objet de débats parmi les défenseurs des droits humains. Certains y opposent qu’avant même cette guerre, dans la période post-soulèvement «Femme, Vie, Liberté» qui a connu une répression sanglante, le régime a continué à réprimer sévèrement la société civile, notamment par des exécutions.
En effet, une analyse du sort réservé aux diverses formes de protestations qui se sont fait entendre ces dernières décennies confirme que, pour la République islamique, loin d’être un levier ponctuel, la terreur (au sens large de répression) s’inscrit dans un projet idéologico-politique visant à transformer le peuple iranien en une oumma guidée par le leader suprême religieux sur le chemin de la charia.
Toute opposition étant considérée comme un acte de guerre contre l’instance divine et toute insoumission comme un péché, la répression se justifie comme nécessaire au formatage individuel et collectif (j’ai analysé ce mécanisme dans mon essai ‘‘La Prison politique en Iran, logiques et ressorts de la terreur islamiste’’).
Ce conflit aurait-il pu ouvrir la voie à un changement de régime en Iran ? Ou, au contraire, a-t-il renforcé l’appareil du pouvoir en place ?
Si l’on regarde cette guerre à l’aune des discours du leader suprême Ali Khamenei qui répétait qu’il n’y aurait ni guerre ni négociation, on ne peut que constater l’échec cuisant du pouvoir islamiste.
Dans le même temps, en jetant la lumière sur la vaste infiltration de la République islamique par Israël et sur l’incapacité du régime iranien en matière de défense du pays, cette guerre a fait apparaître l’ampleur de la corruption et de l’incompétence des dirigeants.
Il est donc clair que la République islamique sort affaiblie de cet épisode. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à mettre le pays en péril en cessant sa collaboration avec l’AIEA.
Les difficultés économiques s’aggravent également, accroissant mécaniquement les mécontentements.
Cependant, dans la mesure où le régime montre ses dents au peuple au moyen des arrestations et des exécutions, tout en généralisant une surveillance armée dans l’espace public, les marges d’action contestataire semblent étroites.
Le ministère du Transport a annoncé, ce lundi 7 juillet 2025, une nouvelle nomination à la tête du Conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale Tunisair.
c’est Basma Loukil Yaakoubi qui a été choisie pour la présidence du Conseil, et ce, en remplacement de Habib Mekki, qui a été démis de ses fonctions il y a deux jours.
La même source ajoute que Basma Loukil Yaakoubi occupe les fonctions d’administratrice représentant l’État pour le compte du ministère des Finances au sein du Conseil d’administration de Tunisair et qu’elle exerce également les fonctions de directrice générale des participations publiques au sein du même ministère.
Il ne m’est pas facile d’écrire ces mots, mais c’est nécessaire. Et urgent. Quand on a aimé une compagnie, qu’on lui a donné du temps, de l’énergie, parfois même des sacrifices personnels… voir ce qu’elle devient aujourd’hui, c’est douloureux. Tunisair n’a jamais été parfaite. Mais elle n’était jamais descendue aussi bas.
Rihab Said Guissouma *
On a connu les retards, les galères, les pannes. Mais malgré tout, il y avait une âme. Des équipes soudées, du respect pour les passagers, une fierté de servir notre drapeau dans les airs.
Aujourd’hui, ce que je vois me brise le cœur : des vols annulés sans explication; des passagers laissés seuls, sans informations ni soutien; des équipes au sol très qualifiées, mais qui manquent cruellement de moyens pour faire leur travail correctement. Tout va mal
On ne peut plus se taire. Il faut parler. Il faut agir. Et surtout, il faut respecter. Respecter les voyageurs qui paient pour un service digne. Respecter les employés qui donnent tout avec peu de moyens. Respecter le nom de Tunisair, parce qu’il représente plus qu’une entreprise. C’est un symbole national. Ce n’est pas trop tard. Il faut remettre les avions en état. Il faut reconstruire la confiance avec des gestes simples : informer, accompagner, s’excuser quand il le faut. Il faut des responsables présents, visibles, engagés. Et surtout, il faut arrêter de faire semblant que tout va bien. Parce que non, tout ne va pas bien. Et il n’y a rien de honteux à l’admettre.
Une seconde chance
À ceux qui portent encore l’uniforme : respect et courage. Je sais ce que vous vivez. Je sais que vous tenez la baraque comme vous pouvez. Vous méritez mieux. Vous méritez qu’on vous écoute. Qu’on vous soutienne. Qu’on vous rende les moyens de faire votre travail avec fierté. Et c’est justement pour cela que je m’adresse aujourd’hui au ministre du Transport : Tunisair ne peut plus être traitée comme un simple dossier administratif. Elle doit devenir une affaire d’État. Je demande la création d’une cellule de crise nationale, avec de vrais experts; un budget annuel structuré et suivi, dédié à la relance du transport aérien; une révision complète des responsabilités, avec obligation de résultats; et surtout, une vision à long terme, claire, ambitieuse, transparente.
Je ne me fais pas d’illusions. Mais je refuse de rester silencieuse face à l’effondrement d’une compagnie que des générations ont servie avec loyauté et honneur.
Tunisair mérite une seconde chance. Elle mérite mieux que des réponses automatiques. Elle mérite une vraie décision politique. Avec respect, mais sans silence.
Les prix du pétrole ont chuté ce lundi 7 juillet après que l’OPEP+ a surpris les marchés en annonçant une augmentation de sa production plus que prévu en août. Tandis que l’incertitude concernant les tarifs douaniers américains et leur impact potentiel sur la croissance économique mondiale a pesé sur les prévisions de la demande.
Les contrats à terme sur le brut Brent étaient en baisse ce matin de 47 cents, soit 0,69 %, à 67,83 dollars le baril. lors que le brut américain West Texas Intermediate était en baisse de 0,95 dollar, soit 1,42 %, à 66,05 dollars.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, un groupe connu sous le nom d’OPEP+, ont convenu samedi 5 juillet d’augmenter la production de 548 000 barils par jour en août.
« Il est clair que l’augmentation de la production représente une concurrence plus intense pour les parts de marché et une certaine tolérance à la baisse des prix et des revenus qui en résulte », a déclaré Tim Evans d’Evans Energy dans une note.
L’augmentation d’août représente un bond par rapport aux augmentations mensuelles convenues par l’OPEP+ pour mai, juin et juillet, qui s’élevaient à 411 000 barils par jour et 138 000 barils par jour en avril.
Les analystes de RBC Capital, dirigés par Helima Croft, ont indiqué dans une note que cette décision rétablirait sur le marché près de 80 % des réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour (bpj) décidées par huit producteurs de l’OPEP. Ils ont toutefois ajouté que l’augmentation réelle de la production était inférieure aux prévisions jusqu’à présent.
Quant aux analystes de Goldman Sachs, ils s’attendent à ce que l’OPEP+ annonce une augmentation finale de 550 000 barils par jour pour septembre lors de sa prochaine réunion le 3 août.
Incertitude concernant les tarifs douaniers américains et leur impact potentiel sur la croissance mondiale
Le pétrole a également été mis sous pression, les responsables américains ayant indiqué un report des tarifs douaniers, mais sans fournir de détails.
Donald Trump a déclaré dimanche 6 juillet que les États-Unis étaient sur le point de finaliser plusieurs accords commerciaux dans les prochains jours et qu’ils informeraient les autres pays des taux tarifaires plus élevés d’ici le 9 juillet. Lesquels devraient entrer en vigueur le 1er août.
En avril, Trump a annoncé un tarif de base de 10 % sur la plupart des pays et des tarifs « compensatoires » plus élevés pouvant atteindre 50 %, la date limite initiale étant fixée à mercredi prochain.
« Les inquiétudes concernant les tarifs douaniers de Trump restent le thème dominant au second semestre 2025, un dollar plus faible constituant le seul soutien au pétrole pour le moment », a affirmé Priyanka Sachdeva, analyste de marché senior chez Philip Nova.