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Le secteur des assurances face au dérèglement climatique

20. Oktober 2025 um 20:44

Les conséquences actuelles et futures du dérèglement climatique sont multidimensionnelles. Il s’agit d’une source majeure d’incertitude et de préoccupation pour la société civile, les politiques et les opérateurs économiques. Même un secteur comme celui des assurances n’échappe pas au défi climatique, notamment au regard de la hausse des coûts des sinistres face aux événements climatiques extrêmes : inondations, submersions marines, sécheresse et retrait-gonflement des sols, cyclones et tempêtes, grêle, ou encore pertes agricoles…

 

La hausse continue des températures : l’échec de la régulation internationale

 

L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C (par rapport à l’ère préindustrielle) a été fixé par l’Accord de Paris sur le climat (2015). Un objectif considéré désormais comme impossible à atteindre par diverses études scientifiques. Au contraire, celles-ci soulignent que les concentrations des gaz à effet de serre (et donc de chaleur) dans l’atmosphère continue de croître, ce qui nourrit une hausse (à un rythme toujours plus soutenu) des températures.

 

Prenant acte de l’avènement de l’« anthropocène » (nouvelle ère géologique ou période de l’histoire caractérisée par le fait que les activités humaines ont un impact global sur le système planétaire), la question du climat est reconnue désormais par l’ONU comme une « préoccupation commune » de l’humanité. L’intensification et l’accélération du phénomène de dérèglement climatique et ses conséquences humaines et économiques revêtent un caractère systémique. Ce phénomène nourrit les risques de déstabilisation socio-politiques, mais aussi de conflictualité internationale.

 

Des conséquences pour les assureurs

 

Cette situation pose aussi la question de la soutenabilité du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles. Il existe également une tentation pour les assureurs de quitter les zones les plus à risques. Les implications et risques multidimensionnels du dérèglement climatique sont en effet des sources d’incertitude et d’insécurité pour les infrastructures, les personnes, leurs biens. Une nouvelle donne qui affecte la gestion des risques en général, et le secteur de l’assurance en particulier.

 

De fait, la multiplication et l’accroissement de l’intensité des catastrophes naturelles participent à la hausse des coûts directs et indirects des sinistres. Au-delà de ses implications économiques, le dérèglement climatique soulève de sérieux questionnements juridiques pour les marchés de l’assurance. Ce phénomène est source d’augmentation du nombre, de l’intensité et de la fréquence des incendies ([1]).

 

A l’échelle mondiale, le nombre de personnes exposées aux feux de forêt a fortement crû ces vingt dernières années (+40 %), une tendance qui se confirme au niveau de la France : si l’efficacité des politiques de prévention et de lutte contre les incendies a permis de réduire nettement le nombre de surfaces brûlées, l’exposition aux incendies est appelée à encore augmenter.

 

L’assurabilité des personnes physiques et morales étant en jeu, les assureurs se mobilisent et tendent à s’adapter progressivement aux nouvelles contraintes liées aux risques climatiques. Des réflexions et solutions innovantes se développent lentement, quoique parmi les acteurs du secteur, mais aussi parmi les chercheurs et les experts. Une mobilisation plus concertée et collective semble nécessaire à l’échelle internationale, dans le contexte notamment de la transition économique et écologique.

 

—————————–

 

[1] Source : S.T. SEYDI et alii, « L’exposition humaine mondiale aux incendies de forêt augmente malgré la diminution des superficies brûlées », Nature, août 2025, Vol. 389, n° 6762, pp. 826-829 ; Les Cahiers Lysias, septembre 2025.

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Pollution industrielle à Gabès | Le gouvernement annonce des travaux d’urgence

20. Oktober 2025 um 13:47

Il a fallu attendre plus de trois semaines de protestations quotidiennes de la population contre la pollution industrielle à Gabès pour qu’on apprenne enfin, ce lundi 20 octobre 2025, que cette crise est due au… non-parachèvement de six projets programmés dans ce gouvernorat et qui visent à maîtriser les rejets de gaz et améliorer la situation environnementale dans cette région qui s’énorgueillit d’abriter l’unique oasis maritime au monde. C’est bon à savoir, mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour l’annoncer ?

Latif Belhedi

C’est le ministre de l’Equipement, Salah Zouari qui a fait cette déclaration aujourd’hui lors d’une séance à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à la crise larvée à Gabès, à laquelle prenait part aussi le ministre de la Santé Mustapha Ferjani.

La crise, rappelons-le, a été déclenchée le 27 septembre par l’asphyxie de plusieurs élèves suite à des émissions de gaz toxiques des unités du Groupe chimique tunisien (GCT). On peut donc estimer que cette annonce gouvernementale est venue avec un retard que rien ne peut justifier.

Le ministre Zouari, qui a n’a pas cru devoir expliquer pourquoi l’exécution de ces 6 projets a-t-elle été retardée, s’est contenté de préciser que leur coût global s’élève à 200 millions de dinars, que les études et financements y afférents sont disponibles, tout en annonçant le démarrage immédiat des travaux pour leur finalisation, ajoutant qu’ils sont à divers états d’avancement.  

Outre les interventions immédiates prévues, il existe des projets complémentaires qui seront mis en œuvre au cours d’une seconde phase. Leur financement, estimé à 180 millions de dinars, est actuellement en cours de négociation avec la Banque africaine de développement (BAD), a aussi annoncé M. Zouari, le but étant d’«améliorer la situation environnementale dans la région et de garantir un environnement sain pour tous», selon ses termes.

Des mesures d’urgence exceptionnelles seront prises afin de relancer les travaux et c’est ce qui a fait l’objet de discussions lors de la réunion, samedi dernier, entre le ministre de l’Equipement et l’ambassadeur de Chine à Tunis, Li Wang.  Une équipe d’experts chinois se rendra d’ailleurs demain à cet effet aux usines du GCT à Gabès

Concernant les rejets de phosphogypse directement dans la mer Méditerranée, Salah Zouari a souligné la nécessité de mettre fin à cette pratique sans fixer une date ou un délai pour cela, se contentant de parler d’une aire de stockage de ces rejets pour leur revalorisation et leur réutilisation dans les travaux de bâtiment.

«Si ces projets programmés avaient été achevés dans les délais initialement impartis, on aurait pu en programmer d’autres pour l’amélioration de la situation environnementale et la réhabilitation totale des unités industrielles au profit du développement agricole et économique du pays», a conclu le ministre, sans préciser les causes exactes qui sont derrière le retard mis dans l’achèvement des projets en cours. Sont-elles bureaucratiques, financières ou autres ?

Il reste dépendant à espérer que ces annonces convaincront les habitants de Gabès, qui continuent de protester pour exiger la fermeture pure et simple des unités du GCT, et les rassureront sur les véritables intentions du gouvernement qui est resté, jusque-là, insensible à leurs souffrances et les a longtemps abandonnés à leur sort.

Cela dit, il reste une question que les habitants de Gabès, et pas seulement eux, se posent : pourquoi ces annonces ont-elles été faites à Tunis et non à Gabès ? Et pourquoi, à ce jour, aucun haut responsable de l’Etat n’a cru devoir aller à la rencontre des Gabésiens ?

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Stratégie | Les terres rares dans la course sino-américaine

20. Oktober 2025 um 12:29

La ruée mondiale vers les terres rares et autres minéraux critiques s’accélère, et le cabinet de conseil financier deVere Group estime qu’elle constituera l’un des thèmes d’investissement déterminants de 2026, alors que les États-Unis et la Chine intensifient leur lutte pour le contrôle des matières premières qui alimentent l’économie moderne.

Nigel Green, directeur général de deVere Group, déclare : «Les terres rares sont passées de la périphérie du marché des matières premières au cœur de la stratégie mondiale. La bataille pour leur sécurisation façonnera les décisions commerciales, technologiques et d’investissement pour les années à venir.»

Les minéraux, essentiels aux véhicules électriques, aux smartphones et aux systèmes d’armement avancés, ont longtemps été dominés par la Chine, qui contrôle actuellement environ 70 % de l’exploitation minière et près de 90 % des capacités de traitement, ce qui expose fortement les fabricants mondiaux aux décisions politiques de l’Empire du Milieu.

Une «guerre» larvée sino-américaine

Cette domination est aujourd’hui remise en question par l’administration Trump, qui a fait des terres rares une priorité nationale, investissant massivement dans la production aux Etats-Unis et dans les pays alliés.

Les Etats-Unis ont pris des participations dans des sociétés minières nord-américaines, proposé un prix plancher soutenu par le gouvernement pour stabiliser l’offre et élaboré des plans pour la constitution d’une réserve minérale stratégique. Les procédures d’autorisation sont accélérées et les règles environnementales ont été assouplies pour accélérer la construction de mines dans le cadre de la politique dite «mine, baby, mine».

La Chine contrôle actuellement environ 70 % de l’exploitation minière et près de 90 % des capacités de traitement.

«L’intervention de Washington marque le début d’un nouveau cycle industriel», estime Nigel Green. Il ajoute : «Les États-Unis veulent reprendre le contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement et réduire leur vulnérabilité face à Pékin. Il ne s’agit pas seulement d’une mise en scène politique; il s’agit de la plus grande initiative coordonnée en faveur de la sécurité des ressources depuis une génération.»

Dans le même temps, la Chine a resserré son emprise. Pékin a imposé de nouveaux contrôles à l’exportation, obligeant les entreprises à obtenir une autorisation avant d’expédier des aimants contenant des traces de terres rares d’origine chinoise. Elle a également ajouté cinq éléments supplémentaires, à savoir l’holmium, l’erbium, le thulium, l’europium et l’ytterbium, à sa liste restreinte.

«La Chine démontre que le contrôle de l’offre implique le contrôle des marchés», déclare le PDG de deVere, estimant que «les États-Unis et leurs alliés sont désormais contraints de construire des chaînes d’approvisionnement alternatives, ce qui entraîne une vague d’investissements sans précédent en Australie, en Amérique du Nord et dans certaines régions d’Afrique». D’autant plus que, comme il l’explique, «les marchés financiers suivent la géopolitique.»

Changement de paradigme générationnel

«Les implications en matière d’investissement sont considérables. Il s’agit d’une transformation sur plusieurs années, et non d’un scénario à court terme. Les infrastructures et les capacités de raffinage ne se construisent pas du jour au lendemain. Les investisseurs qui se positionnent tôt bénéficieront des flux de capitaux soutenus vers les ressources stratégiques», expliquent encore les analystes de deVere, en prévoyant une volatilité persistante du secteur, des interventions des gouvernements et des annonces politiques influençant les prix.

«Ces marchés ne fluctueront pas uniquement en fonction des bénéfices. Ils fluctueront en fonction des politiques. Chaque restriction à l’exportation, chaque participation gouvernementale, chaque partenariat stratégique aura un impact sur le marché. Cette volatilité peut créer des opportunités pour les investisseurs disciplinés», analyse Nigel Green. Et de poursuivre : «La diversification de la chaîne d’approvisionnement, de l’extraction minière au raffinage en passant par les technologies de recyclage, sera essentielle. Il s’agit de sécuriser les systèmes qui assurent la continuité des économies. Les investisseurs qui en seront conscients seront les gagnants à long terme.»

Conclusion de l’expert économique et financier : «Les terres rares sont au carrefour de la politique industrielle, des énergies propres et de la sécurité nationale. La compétition pour leur contrôle sera déterminante en 2026. L’ampleur des investissements déjà en cours montre la rapidité avec laquelle le monde s’adapte à une nouvelle réalité économique. Il s’agit d’un changement de paradigme générationnel dans la création de valeur.»

Latif Belhedi (avec communiqué.)

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Kia devient le premier constructeur automobile à tester publiquement un passeport numérique pour les cellules de ses batteries

20. Oktober 2025 um 10:14
  • Kia accélère sur la mise en place d’un passeport numérique pour les batteries avant l’entrée en vigueur de la réglementation européenne,
  • Dans le cadre d’une étude, Kia a utilisé un EV3 équipé de moniteurs de cellules pour explorer les opportunités offertes par l’exploitation de données avancées sur les batteries,
  • En complément des recherches préliminaires, Kia a créé une entité dédiée pour fournir de manière indépendante un service de passeport batterie de référence,
  • Kia vise à permettre aux clients de véhicules électriques de bénéficier d’une meilleure réparabilité, d’une durée de vie de batterie prolongée et d’une valeur de revente supérieure grâce à des données de santé précises pour chaque cellule.

Kia Europe mène le premier essai public d’un passeport numérique de batterie au niveau cellulaire, dans le cadre de recherches préliminaires. Cette avancée assure une transparence accrue sur la condition des batteries de véhicules électriques (VE) en fournissant des données de santé détaillées et en temps réel pour chaque cellule. Un passeport de batterie permet le suivi en direct de l’état de santé (State of Health – SoH), des diagnostics de réparation en temps réel et une traçabilité sur l’ensemble du cycle de vie de la batterie. Pour les clients, cela se traduit par une durée de vie prolongée des batteries, une maintenance plus abordable et une confiance renforcée lors de l’achat ou de la revente de VE d’occasion.

« Kia entend établir un nouveau standard pour ses clients en matière de transparence et de performance des batteries », déclare Marc Hedrich, Président et CEO de Kia Europe.

« En testant des passeports de batterie au niveau cellulaire, nous identifions les bénéfices concrets à offrir à nos clients. Au-delà d’une durée de vie prolongée des batteries, nous construisons aussi une relation de confiance. »

Parallèlement à ces recherches, Kia a créé une organisation interne dédiée, réunissant des experts de l’entreprise afin de développer son propre service de passeport de batterie en collaboration avec des partenaires de la chaîne de valeur des batteries et des réseaux associés. Le passeport de batterie Kia ira au-delà des exigences réglementaires en intégrant des données supplémentaires liées à la sécurité, établissant un standard exemplaire pour l’industrie. Kia prévoit de proposer ce service sur l’ensemble des modèles électriques (VE) et hybrides (HEV) vendus en Europe d’ici à février 2027, conformément au règlement européen sur les batteries.

Expérimentation sur un véritable modèle Kia

Dans le cadre de cet essai, un Kia EV3 équipé d’un système de surveillance des cellules de batterie Dukosi a été acheminé jusqu’en Europe depuis la Corée du Sud. Arrivé en Allemagne en février dernier, ce véhicule d’essai est capable de contrôler et transmettre en temps réel les données propres à chaque cellule du pack de batterie et de les télécharger dans son passeport numérique.

Une fois les données téléchargées, les utilisateurs, les techniciens et les contrôleurs entre autres, pourront accéder en temps réel aux informations relatives à l’état de santé de la batterie via le système d’info divertissement du véhicule. Afin de garantir la précision et la traçabilité des données tout au long du cycle de vie de la batterie, le système effectuera une mise à jour automatique après chaque réparation. Pour accéder aux données du passeport de batterie collectées lors de l’essai, la TNO a développé un environnement pilote de partage de données spécialement prévu à cet effet.

La Delft University of Technology, en partenariat avec Hyundai Motor Group, a coordonné ce test de passeport collaboratif. Cette solution pourrait également être configurée pour d’autres applications, notamment pour être expérimentée sur un autre modèle de véhicule ou pour tester son interopérabilité avec une marque différente, voire à des fins d’utilisation dans un autre secteur d’activité.

Projet de recherche conjoint associant plusieurs partenaires au niveau européen dans le but d’évaluer la maturité du passeport de batterie

Cette expérimentation sur le passeport de batterie est fondée sur une initiative de recherche collaborative de portée européenne visant à gérer et à appréhender les défis et opportunités liés à la mise en œuvre du passeport de batterie européen dans un contexte concret impliquant des partenaires multiples. Pour garantir la sécurité de transfert des données entre les systèmes du véhicule et les partenaires concernés, l’intégration technique du passeport de batterie a été gérée par le distributeur mondial de pièces automobiles Hyundai Mobis et Hyundai Motor Group.

Un essai, mené en collaboration avec le projet DATAPIPE financé par l’UE, et l’ARN (l’organisation néerlandaise des producteurs responsables spécialisée dans le traitement en fin de vie des véhicules et de leurs batteries), a permis d’étudier la manière dont les passeports numériques pourraient s’avérer bénéfiques à l’avenir. Pour l’heure, le passeport de batterie européen comprend plus d’une centaine d’attributs de données.

Plus intelligent, plus abordable et plus propre pour les clients

Contrairement aux systèmes de surveillance classiques qui mesurent uniquement l’état de santé du pack ou du module de batterie dans son ensemble, la nouvelle solution de Kia recueille et affiche les données pour chacune des cellules. Cette collecte de données approfondie offre divers avantages aux clients. Grâce aux informations en temps réel sur l’état de santé de la batterie, les clients peuvent identifier et résoudre les problèmes d’entretien à un stade précoce. Il en résultera un allongement de la durée de vie de la batterie et une réduction des coûts à long terme.

Cette surveillance plus précise de la batterie permet également de cibler les cellules à réparer. Il est ainsi possible de changer les cellules individuellement au lieu de remplacer les modules dans leur totalité, d’où un gain de temps et d’argent. Grâce aux données en temps réel sur l’état de la batterie, les propriétaires de VE d’occasion ont davantage confiance dans les performances de leur véhicule, ce qui contribue à accroître sa valeur de revente.

Ce niveau de transparence permet de prendre des décisions éclairées sur la réutilisation et le recyclage des batteries. Ainsi, les batteries des VE peuvent rester plus longtemps sur le marché, favorisant ainsi une réduction des déchets.

L’essai de Kia établit une nouvelle référence quant à la manière dont les constructeurs automobiles peuvent concilier conformité et valeur ajoutée pour leurs clients. Grâce à une parfaite transparence de l’état de santé des cellules, au diagnostic en temps réel et à une approche directe du partage de données, l’entreprise ouvre la voie à un écosystème des VE plus durable.

À PROPOS DE DUKOSI

Dukosi développe des technologies révolutionnaires qui améliorent sensiblement les performances, la sécurité et l’efficacité des systèmes de batterie et permettent de créer une chaîne de valeur des batteries plus durable. L’entreprise propose une solution exclusive de surveillance des cellules basée sur la technologie de puce sur cellule et le protocole de communication C-SynQ® pour les VE, le transport industriel et les marchés de stockage d’énergie stationnaire. Basé à Édimbourg au Royaume-Uni, Dukosi est présent dans le monde entier, avec des sites aux États-Unis, en Asie et en Europe. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur www.dukosi.com.

À PROPOS DE L’ARN

L’ARN est pleinement engagée dans le recyclage des véhicules aux Pays-Bas depuis plus de 30 ans. L’organisation joue un rôle de facilitateur et de rapporteur, et se situe au cœur d’un réseau d’importateurs et de sociétés de désassemblage, de broyage et de recyclage des véhicules. L’ARN collabore avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de recyclage des véhicules et des batteries, contribue au respect des responsabilités des producteurs, lance des initiatives si nécessaire, et innove pour continuer à atteindre les objectifs de recyclage à l’avenir.

À PROPOS DE L’UNIVERSITÉ DE TECHNOLOGIE DE DELFT (TU DELFT)

La TU Delft est l’une des universités les plus réputées au monde en matière de recherche. Delft figure régulièrement en haut du classement mondial des établissements d’enseignement supérieur. Bien qu’aucune valeur absolue ne puisse être attribuée à ces classements, ils n’en restent pas moins un indicateur de la réputation exceptionnelle de la TU Delft. Elle doit notamment sa qualité à sa taille et à sa diversité. La TU Delft regroupe une communauté dynamique d’environ 30 000 personnes originaires des quatre coins du monde. Elle comporte 8 facultés couvrant un large éventail de disciplines académiques. Plus d’informations sur https://www.tudelft.nl/en/

À PROPOS DE LA TNO

La TNO est la plus grande organisation indépendante de recherche et de technologie des Pays-Bas et l’une des plus importantes de l’Union européenne. Elle est force d’innovation, mène des enquêtes et joue un rôle de coordinateur en collaborant étroitement avec les gouvernements, les universités et le secteur privé. Elle informe le gouvernement sur les différentes politiques et favorise une prise de décisions basée sur des données probantes grâce à des enquêtes rigoureuses, des connaissances scientifiques de pointe et des mesures fiables. En établissant des consortiums et des écosystèmes nationaux et internationaux, la TNO encourage les avancées technologiques et méthodologiques qui contribuent à la création d’une société numérique sûre, durable et saine, et au renforcement de la puissance économique des Pays-Bas. Plus d’informations sur Innovation for life | TNO

Site web : KIA

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Kia teste un passeport numérique pour les cellules de ses batteries

20. Oktober 2025 um 10:16

Kia Europe mène le premier essai public d’un passeport numérique de batterie au niveau cellulaire, dans le cadre de recherches préliminaires. Cette avancée assure une transparence accrue sur la condition des batteries de véhicules électriques (VE) en fournissant des données de santé détaillées et en temps réel pour chaque cellule.

Un passeport de batterie permet le suivi en direct de l’état de santé (State of Health – SoH), des diagnostics de réparation en temps réel et une traçabilité sur l’ensemble du cycle de vie de la batterie.

Pour les clients, cela se traduit par une durée de vie prolongée des batteries, une maintenance plus abordable et une confiance renforcée lors de l’achat ou de la revente de VE d’occasion.

«Kia entend établir un nouveau standard pour ses clients en matière de transparence et de performance des batteries», déclare Marc Hedrich, président et Ceo de Kia Europe.

«En testant des passeports de batterie au niveau cellulaire, nous identifions les bénéfices concrets à offrir à nos clients. Au-delà d’une durée de vie prolongée des batteries, nous construisons aussi une relation de confiance», ajoute-t-il.

Parallèlement à ces recherches, Kia a créé une organisation interne dédiée, réunissant des experts de l’entreprise afin de développer son propre service de passeport de batterie en collaboration avec des partenaires de la chaîne de valeur des batteries et des réseaux associés.

Le passeport de batterie Kia ira au-delà des exigences réglementaires en intégrant des données supplémentaires liées à la sécurité, établissant un standard exemplaire pour l’industrie. Kia prévoit de proposer ce service sur l’ensemble des modèles électriques (VE) et hybrides (HEV) vendus en Europe d’ici à février 2027, conformément au règlement européen sur les batteries.

Expérimentation sur un véritable modèle Kia

Dans le cadre de cet essai, un Kia EV3 équipé d’un système de surveillance des cellules de batterie Dukosi a été acheminé jusqu’en Europe depuis la Corée du Sud. Arrivé en Allemagne en février dernier, ce véhicule d’essai est capable de contrôler et transmettre en temps réel les données propres à chaque cellule du pack de batterie et de les télécharger dans son passeport numérique.

Une fois les données téléchargées, les utilisateurs, les techniciens et les contrôleurs entre autres, pourront accéder en temps réel aux informations relatives à l’état de santé de la batterie via le système d’infodivertissement du véhicule.

Afin de garantir la précision et la traçabilité des données tout au long du cycle de vie de la batterie, le système effectuera une mise à jour automatique après chaque réparation. Pour accéder aux données du passeport de batterie collectées lors de l’essai, la TNO a développé un environnement pilote de partage de données spécialement prévu à cet effet.

La Delft University of Technology, en partenariat avec Hyundai Motor Group, a coordonné ce test de passeport collaboratif. Cette solution pourrait également être configurée pour d’autres applications, notamment pour être expérimentée sur un autre modèle de véhicule ou pour tester son interopérabilité avec une marque différente, voire à des fins d’utilisation dans un autre secteur d’activité.

Evaluer la maturité du passeport de batterie

Cette expérimentation sur le passeport de batterie est fondée sur une initiative de recherche collaborative de portée européenne visant à gérer et à appréhender les défis et opportunités liés à la mise en œuvre du passeport de batterie européen dans un contexte concret impliquant des partenaires multiples.

Pour garantir la sécurité de transfert des données entre les systèmes du véhicule et les partenaires concernés, l’intégration technique du passeport de batterie a été gérée par le distributeur mondial de pièces automobiles Hyundai Mobis et Hyundai Motor Group.

Un essai, mené en collaboration avec le projet Datapipe financé par l’Union européenne (UE), et l’ARN (l’organisation néerlandaise des producteurs responsables spécialisée dans le traitement en fin de vie des véhicules et de leurs batteries), a permis d’étudier la manière dont les passeports numériques pourraient s’avérer bénéfiques à l’avenir. Pour l’heure, le passeport de batterie européen comprend plus d’une centaine d’attributs de données.

Plus intelligent, plus abordable et plus propre

Contrairement aux systèmes de surveillance classiques qui mesurent uniquement l’état de santé du pack ou du module de batterie dans son ensemble, la nouvelle solution de Kia recueille et affiche les données pour chacune des cellules. Cette collecte de données approfondie offre divers avantages aux clients. Grâce aux informations en temps réel sur l’état de santé de la batterie, les clients peuvent identifier et résoudre les problèmes d’entretien à un stade précoce. Il en résultera un allongement de la durée de vie de la batterie et une réduction des coûts à long terme.

Cette surveillance plus précise de la batterie permet également de cibler les cellules à réparer. Il est ainsi possible de changer les cellules individuellement au lieu de remplacer les modules dans leur totalité, d’où un gain de temps et d’argent. Grâce aux données en temps réel sur l’état de la batterie, les propriétaires de VE d’occasion ont davantage confiance dans les performances de leur véhicule, ce qui contribue à accroître sa valeur de revente.

Ce niveau de transparence permet de prendre des décisions éclairées sur la réutilisation et le recyclage des batteries. Ainsi, les batteries des VE peuvent rester plus longtemps sur le marché, favorisant ainsi une réduction des déchets.

L’essai de Kia établit une nouvelle référence quant à la manière dont les constructeurs automobiles peuvent concilier conformité et valeur ajoutée pour leurs clients. Grâce à une parfaite transparence de l’état de santé des cellules, au diagnostic en temps réel et à une approche directe du partage de données, l’entreprise ouvre la voie à un écosystème des VE plus durable.

Communiqué.

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Trump ordonne à la CIA de mener des opérations secrètes au Venezuela

20. Oktober 2025 um 08:55

Après avoir encerclé le Venezuela le mois dernier par la marine américaine, Donald Trump a ordonné à la CIA d’y mener des opérations secrètes, révèle le New York Times. Trump accuse le président Nicolás Maduro d’avoir libéré de prison un dangereux gang et de l’avoir envoyé aux États-Unis. Il accuse même celui qui est qualifié de «narcoterroriste» par l’administration américaine d’être à la tête de ce gang. Maduro dénonce de faux prétextes pour faire tomber son régime. Dans tous les cas, l’opération de la CIA réveille de très mauvais souvenirs d’une époque où les États-Unis soufflaient le chaud et le froid sur l’Amérique latine qu’elle considérait comme son arrière-cour. 

Imed Bahri

Le New York Times cite des responsables américains affirmant que l’administration Trump avait autorisé la CIA à mener des opérations secrètes au Venezuela. Il s’agit d’une escalade dans la campagne de Washington contre le président Maduro, ajoutent ces responsables qui ont requis l’anonymat.

Ces nouveaux pouvoirs confèrent à la CIA la capacité de mener des «opérations meurtrières» au Venezuela, ainsi qu’une série d’activités dans les Caraïbes, soit unilatéralement, soit en coordination avec des opérations militaires plus vastes.

On ignore si l’agence de renseignement prévoit des opérations spécifiques ou si ces pouvoirs constituent une mesure de précaution. Cependant, ils interviennent dans un contexte de pression croissante menée par Washington contre le gouvernement Maduro.

Les documents de renseignement récélés par le journal indiquent que ces pouvoirs, connus sous le nom de «rapport présidentiel classifié», ont été signés après que Trump a ordonné la suspension des négociations diplomatiques avec le gouvernement Maduro, suite aux accusations croissantes des États-Unis concernant son implication dans le trafic de drogue et ses liens avec un groupe criminel connu sous le nom de «Train d’Aragua», allégations qui ont été remises en question par des évaluations du renseignement interne.

Si les opérations militaires américaines sont généralement rendues publiques, celles de la CIA restent secrètes, ce qui soulève des questions quant au contrôle parlementaire limité de ces décisions.

Des navires de guerre dans les Caraïbes

La semaine dernière, le Venezuela a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu pour discuter de «l’escalade de l’agression» des États-Unis qui ont déployé des navires de guerre dans les Caraïbes.

Dans une lettre adressée aux Nations Unies, le Venezuela a décrit la situation comme «une dangereuse escalade de l’agression américaine et un déploiement militaire sans précédent des États-Unis dans les Caraïbes». Le gouvernement du président Maduro n’excluant pas une attaque armée américaine contre le Venezuela à très court terme.

Cette demande vénézuélienne intervient au lendemain du vote des membres du Congrès contre une loi qui aurait restreint la capacité du président américain à recourir à la force militaire létale contre les narcotrafiquants.

Il y a plus d’un mois, Washington a déployé huit navires de guerre et un sous-marin nucléaire dans le sud de la mer des Caraïbes, au large des côtes vénézuéliennes, dans le cadre d’une mission présentée comme visant à lutter contre le trafic de drogue.

À ce jour, l’administration Trump a lancé plusieurs frappes militaires contre des bateaux soupçonnés d’être utilisés dans ce trafic , tuant au moins 21 personnes.

Le président Maduro a dénoncé une «agression armée» accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte pour «imposer un changement de régime» et s’emparer des richesses d’un pays possédant l’une des plus grandes réserves de pétrole au monde.

Le NYT précise que la CIA est habilitée depuis longtemps à collaborer avec les gouvernements d’Amérique latine sur les questions de sécurité et de partage de renseignements. Cela lui a permis de collaborer avec les autorités mexicaines pour cibler les cartels de la drogue. Cependant, ces autorisations ne lui permettent pas de mener des opérations létales directes.

Evincer Maduro du pouvoir

La stratégie de l’administration Trump concernant le Venezuela, élaborée par le secrétaire d’État Marco Rubio avec l’aide de John Ratcliffe, directeur de la CIA, vise à évincer Maduro du pouvoir.

M. Ratcliffe a peu parlé des activités de son agence au Venezuela. Il a toutefois promis que, sous sa direction, la CIA deviendrait plus agressive. Lors de son audition pout confirmer sa nomination, il a déclaré qu’il rendrait la CIA moins réticente au risque et plus disposée à mener des actions secrètes sur ordre du président et à aller là où personne d’autre ne peut aller et faire des choses que personne d’autre ne peut faire. 

La CIA a refusé de commenter cette autorisation de mener des opérations secrètes au Venezuela, cependant mercredi 15 octobre et après les révélations du NYT, M. Trump a déclaré avoir donné cette autorisation car le Venezuela avait vidé ses prisons pour envoyer les délinquants aux États-Unis, rapporte le NYT.

Le président semblait faire référence aux allégations de son administration selon lesquelles des membres du gang de la prison Tren de Aragua avaient été envoyés aux États-Unis pour commettre des crimes. En mars, M. Trump a proclamé que le gang, fondé dans une prison vénézuélienne, était une organisation terroriste menant une «guerre irrégulière» contre les États-Unis sous les ordres du gouvernement Maduro.

Une évaluation des services de renseignement réalisée en février a contredit cette affirmation, expliquant pourquoi les agences d’espionnage ne pensaient pas que le gang était sous le contrôle du gouvernement Maduro, bien que le FBI ait partiellement exprimé son désaccord. Un haut responsable de l’administration Trump a insisté pour que l’évaluation soit révisée. L’évaluation initiale a été confirmée par le Conseil national du renseignement. Par la suite, le directeur par intérim du Conseil, Michael Collins, a été démis de ses fonctions.

Les États-Unis ont offert 50 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation et à la condamnation de M. Maduro pour trafic de drogue.

M. Rubio, qui est également conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, a qualifié M. Maduro d’illégitime et l’administration Trump le qualifie de «narcoterroriste».

M. Maduro a empêché le gouvernement démocratiquement élu l’année dernière de prendre le pouvoir. Cependant, les accusations de l’administration Trump selon lesquelles il aurait profité du trafic de drogue et que son pays serait un important producteur de drogue pour les États-Unis ont été débattues.

Bien que l’administration Trump ait publiquement avancé des justifications juridiques peu convaincants pour sa campagne, M. Trump a déclaré au Congrès qu’il avait décidé que les États-Unis étaient en conflit armé avec des cartels de la drogue qu’ils considèrent comme des organisations terroristes. Dans une note au Congrès publiée à la fin du mois dernier, l’administration Trump a déclaré que les cartels de la drogue étaient des «groupes armés non étatiques dont les actions constituent une attaque armée contre les États-Unis».

La CIA intensifie ses efforts de lutte contre les stupéfiants depuis des années. Gina Haspel, deuxième directrice de la CIA sous M. Trump lors de sa première administration, a consacré davantage de ressources à la traque de drogue au Mexique et en Amérique latine. Sous William J. Burns, directeur de la CIA sous Biden, l’agence a commencé à faire voler des drones au-dessus du Mexique, à la recherche de laboratoires de fentanyl, opérations que M. Ratcliffe a ensuite étendues.

Actions secrètes de la CIA en Amérique latine

L’autorisation d’opérations secrètes de Trump pourrait paraître comme une évolution naturelle de ces efforts antidrogue mais l’histoire des actions secrètes de la CIA en Amérique latine et dans les Caraïbes est, pour le moins, mitigée.

En 1954, l’agence a orchestré un coup d’État qui a renversé le président Jacobo Árbenz du Guatemala, inaugurant des décennies d’instabilité. L’invasion de Cuba par la Baie des Cochons, soutenue par la CIA, en 1961, s’est soldée par un désastre et l’agence a tenté à plusieurs reprises d’assassiner Fidel Castro. La même année, la CIA a fourni des armes aux dissidents qui ont assassiné Rafael Leónidas Trujillo Molina, le dirigeant autoritaire de la République dominicaine.

L’agence a également été impliquée dans le coup d’État de 1964 au Brésil, la mort de Che Guevara et d’autres machinations en Bolivie, le coup d’État de 1973 au Chili et la lutte des Contras contre le gouvernement sandiniste de gauche du Nicaragua dans les années 1980.

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Gestern — 19. Oktober 2025Haupt-Feeds

Bâtir la cité intérieure | Pour un urbanisme du lien social

19. Oktober 2025 um 10:53

Il devient urgent de réinterroger les choix urbanistiques de la Tunisie pour qu’ils reflètent une vision humaine de la ville — non pas une juxtaposition d’appartements, mais une communauté vivante. Car l’architecture peut fabriquer du lien social, comme elle peut aussi le détruire. (Ph. Médina de Tunis : créer du lien social).

Zouhaïr Ben Amor *

Nos villes sont les miroirs silencieux de nos âmes collectives. Elles révèlent notre rapport à l’autre, au temps, à la nature. Ce que nous appelons «urbanisme» n’est pas qu’un exercice d’ingénierie : c’est une mise en forme de notre société, une écriture invisible qui traduit nos valeurs.

La Tunisie, comme beaucoup de nations en mutation rapide, a vu son paysage urbain se transformer en quelques décennies : des médinas humaines et poreuses, nous sommes passés à des banlieues standardisées, où l’anonymat est devenu la règle. Derrière les murs des immeubles collectifs, chacun vit replié sur soi, tandis que les rues, autrefois lieux de sociabilité, se réduisent à de simples couloirs de transit.

Pourtant, l’habitat peut être un ferment de fraternité. La disposition des maisons, la présence d’une cour, d’un banc ou d’un arbre peut inviter à la rencontre. Mal pensée, l’architecture isole ; bien pensée, elle relie. Il devient donc urgent de réinterroger nos choix urbanistiques pour qu’ils reflètent une vision humaine de la ville — non pas une juxtaposition d’appartements, mais une communauté vivante.

L’urbanisme : science de l’espace, science du vivre ensemble

L’urbanisme ne se limite pas à dessiner des rues et des bâtiments. Il organise la cohabitation des individus et modèle leurs comportements. Henri Lefebvre, dans ‘‘Le Droit à la ville’’ (1968), insistait sur le fait que l’espace urbain n’est jamais neutre : il est le produit d’un rapport social. L’urbaniste ne trace pas seulement des plans, il définit les conditions de la vie collective.

Jane Jacobs, dans ‘‘The Death and Life of Great American Cities’’ (1961), a montré que la vitalité d’un quartier dépend de la présence d’espaces mixtes et d’activités diverses. Les rues animées, disait-elle, sont les plus sûres parce qu’elles sont «surveillées» naturellement par les habitants : «Eyes on the street». À l’inverse, les grands ensembles isolés, fruits d’une vision technocratique de la ville, ont engendré la désocialisation.

Le Corbusier, dans ‘‘La Charte d’Athènes’’ (1943), rêvait de villes fonctionnelles et géométriques, séparant rigoureusement les zones d’habitation, de travail et de loisirs. Ce modèle, séduisant sur le papier, a souvent produit dans la réalité des espaces sans âme.

Les théoriciens contemporains comme Françoise Choay (‘‘L’Urbanisme, utopies et réalités’’, 1965) ou Richard Sennett (‘‘Building and Dwelling: Ethics for the City’’, 2018) rappellent que l’urbanisme doit redevenir une éthique du vivre-ensemble. La ville est d’abord un organisme social, et son architecture doit refléter cette vocation.

La Tunisie urbaine : du village au bloc de béton

Jusqu’aux années 1960, les villes tunisiennes étaient des mosaïques humaines. Les médinas, avec leurs ruelles étroites, favorisaient la rencontre et la solidarité. Les maisons s’ouvraient sur des patios intérieurs, véritables cœurs battants où s’exprimait l’équilibre entre intimité et convivialité.

Mais la modernisation postindépendance a bouleversé cet équilibre. Sous l’effet de la croissance démographique et des politiques de logement de masse, on a vu surgir des cités entières à la périphérie des grandes villes : blocs d’immeubles identiques, sans âme, ni verdure, ni cœur communautaire. Ce fut la victoire du modèle «fonctionnel» sur l’humain.

Ces «cités sociales» étaient pensées pour loger, non pour relier. L’urbaniste tunisien Ali Ben Salem notait déjà dans les années 1980 que «la cité devient un refuge sans horizon, où l’habitant perd jusqu’à la mémoire du voisinage». Les équipements collectifs promis ne voient souvent pas le jour ; les espaces publics se dégradent ; les habitants vivent dans un anonymat que rien ne vient compenser.

Et pourtant, dans les villages tunisiens — Testour, Mahdia ou Houmt Souk — la convivialité demeure une seconde nature. Les gens s’y saluent, s’assoient sur le pas de la porte, partagent un café. La structure même du bâti, à échelle humaine, rend cette interaction possible. Elle enseigne une vérité simple : l’architecture peut fabriquer du lien social, mais elle peut aussi le détruire.

Quand l’architecture façonne la psychologie sociale

L’espace habité agit sur la psychologie de l’individu. Les chercheurs en psychologie environnementale, comme David Canter ou Roger Barker, ont démontré que la configuration spatiale influence la manière dont les gens se comportent, communiquent et perçoivent autrui.

Un espace lumineux et végétalisé incite à la détente ; une rue ombragée encourage la promenade ; un hall froid et vide provoque la fuite. L’absence de lieux de transition entre le public et le privé — cour, jardin, perron — engendre des existences confinées.

Les anciens habitats tunisiens avaient compris cette nécessité. Le patio, la terrasse, le banc à l’entrée de la maison jouaient le rôle d’espaces médiateurs. Ils permettaient de voir sans être vu, d’échanger sans être exposé. En supprimant ces zones intermédiaires, l’architecture moderne a créé des «non-lieux», pour reprendre le terme de Marc Augé (‘‘Non-Lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité’’, 1992).

Ces espaces neutres — parkings, ascenseurs, halls impersonnels — ne favorisent ni la rencontre ni l’attachement. Or, la qualité d’une société se mesure aussi à sa capacité à offrir des lieux de gratuité : des endroits où l’on n’achète rien, où l’on se croise simplement, où la parole circule.

La psychologie collective tunisienne souffre aujourd’hui d’une architecture qui segmente. Nos villes produisent plus d’isolement que de voisinage. Le «vivre ensemble» ne se décrète pas : il se construit, pierre après pierre, autour d’espaces qui encouragent la rencontre.

Construire autrement : vers un urbanisme relationnel

Face à la crise du lien social urbain, de nombreuses villes à travers le monde ont entrepris de repenser la manière de bâtir. On parle désormais d’urbanisme relationnel, où la priorité n’est plus la densité mais la qualité de la relation humaine.

À Medellín (Colombie), les autorités ont transformé les quartiers pauvres en y implantant bibliothèques publiques, jardins suspendus, écoles d’art et téléphériques reliant les collines au centre. Le sociologue Javier Echeverri parle de «reconstruction du tissu moral par la beauté». La criminalité a baissé, la fierté citoyenne a renaît.

À Copenhague, la conception urbaine repose sur la «ville des piétons». Selon l’architecte Jan Gehl (‘‘Cities for People’’, 2010), marcher, s’asseoir, observer, sont des actes fondateurs de la démocratie urbaine. Plus une ville encourage ces gestes simples, plus elle est humaine.

À Barcelone, le modèle des superilles (superblocs) a redonné aux habitants la maîtrise de leurs rues. La circulation automobile y est restreinte, les places publiques redeviennent des espaces de jeux et de dialogue.

Ces exemples montrent que la réussite d’une politique urbaine ne se mesure pas seulement au nombre de logements construits, mais à la qualité du lien social qu’elle engendre. Une cité vivante est un organisme où la mixité sociale, la verdure, la beauté et la convivialité se conjuguent.

Repenser les constructions sociales en Tunisie

La Tunisie connaît aujourd’hui une relance des programmes de logements sociaux. Mais trop souvent, ils reproduisent les erreurs du passé : uniformité, isolement, absence d’espaces partagés. Or, le logement n’est pas une fin en soi : c’est un cadre de vie qui influence l’éducation, la sécurité et même la démocratie locale.

Chaque projet devrait commencer par une étude sociologique :

– Qui va y habiter ?

– Quels liens sociaux existent déjà ?

– Quels usages culturels faut-il préserver ?

    Un urbanisme socialement intelligent doit intégrer plusieurs éléments essentiels :

    – des espaces communs ouverts et végétalisés;

    – des commerces de proximité et des services intégrés;

    – des écoles, ateliers, cafés culturels et bibliothèques au cœur du quartier ;

    – des formes architecturales diversifiées, favorisant la mixité générationnelle et sociale ;

    – et surtout, la participation des habitants à la conception du projet.

    Les architectes tunisiens, nombreux et talentueux, devraient être associés à cette refondation. Des initiatives locales émergent déjà : à Sousse, le projet «Darna» tente d’introduire des cours collectives ; à Tunis, certains collectifs d’architectes proposent des «micro-espaces partagés» dans les zones densifiées. Ces tentatives montrent la voie : la cité doit redevenir un lieu de citoyenneté.

    Le philosophe Paul Ricoeur rappelait dans ‘‘L’idéologie et l’utopie’’ (1986) que l’espace bâti «donne forme à nos relations sociales». En ce sens, l’État tunisien, les municipalités et les promoteurs portent une responsabilité morale : construire, c’est aussi éduquer.

    Les nouvelles constructions sociales ne doivent pas être de simples logements de secours, mais des écoles de coexistence. En y intégrant des jardins communautaires, des ateliers pour enfants, des espaces de rencontre, on y sème la graine de la citoyenneté.

    Bâtir la cité intérieure

    Une société se lit dans ses murs. Une ville qui enferme ses habitants produit des citoyens méfiants ; une ville ouverte, verte et équilibrée engendre la confiance.

    La Tunisie a un héritage architectural exceptionnel : nos médinas, nos villages, nos patios témoignent d’un art du lieu où beauté et mesure cohabitaient. Nous n’avons pas besoin de revenir au passé, mais d’en extraire la leçon : l’harmonie entre l’individuel et le collectif.

    Bâtir des maisons, ce n’est pas seulement couler du béton, c’est façonner des comportements. Si nos murs sont trop hauts, nous perdrons la voix de nos voisins. Si nos places sont trop grandes et vides, nous perdrons la chaleur des rencontres.

    Il faut redonner à l’urbanisme sa dimension éthique. Comme l’écrivait Richard Sennett, «habiter, c’est apprendre à composer avec les autres dans la proximité» (‘‘The Conscience of the Eye’’, 1990).

    La Tunisie du futur ne se jugera pas seulement à ses lois ou à ses technologies, mais à la qualité de ses quartiers. Une cité où l’on se salue, où l’on s’assoit sous un arbre, où les enfants jouent ensemble, sera toujours plus forte qu’une cité où l’on se barricade.

    Construire pour vivre ensemble, c’est bâtir la cité intérieure — celle où l’humain précède le béton, où chaque maison devient un signe d’ouverture. Si nos urbanistes savent entendre cette leçon, alors nos villes redeviendront des espaces de paix et d’hospitalité.

    Références bibliographiques :

    Lefebvre, Henri. Le Droit à la ville. Paris : Anthropos, 1968.

    Jacobs, Jane. The Death and Life of Great American Cities. New York : Random House, 1961.

    Le Corbusier. La Charte d’Athènes. Paris : Minuit, 1943.

    Choay, Françoise. L’Urbanisme, utopies et réalités. Paris : Seuil, 1965.

    Sennett, Richard. Building and Dwelling: Ethics for the City. New Haven : Yale University Press, 2018.

    Augé, Marc. Non-Lieux : introduction à une anthropologie de la surmodernité. Paris : Seuil, 1992.

    Gehl, Jan. Cities for People. Washington : Island Press, 2010.

    Ricoeur, Paul. L’idéologie et l’utopie. Paris : Seuil, 1986.

    Echeverri, Javier. Urbanismo social en Medellín. Bogotá : Universidad Nacional de Colombia, 2015.

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    Tech, or et «légitimité» des Etats | Le triangle du XXIᵉ siècle

    19. Oktober 2025 um 09:20

    Jamais les marchés n’auront autant incarné nos contradictions. Alors que les actions des géants de l’intelligence artificielle (IA) s’envolent —Nvidia +1531 %, Palantir +2265 % en trois ans —, l’or atteint simultanément des sommets historiques à 4 250 dollars l’once, une envolée de +157 % sur la même période. La planète financière célèbre le triomphe de la raison artificielle tout en se ruant vers le refuge le plus archaïque qui soit, comme si l’avenir prometteur des transformations de l’IA et la fin du monde cotaient désormais sur le même marché. Deux actifs censés s’exclure montent ensemble : le risque et la peur, la promesse du futur et la couverture contre la fin. Les investisseurs n’ont plus une foi unique, ils en ont deux, contradictoires mais simultanées. Ils croient à la toute-puissance du code informatique et à la fragilité de la civilisation. Ils misent sur l’IA pour reconstruire la croissance, et sur l’or pour survivre à l’échec de cette promesse.

    Yahya Ould Amar *

    Ce qui se joue ici dépasse les courbes : c’est le récit même du capitalisme contemporain qui vacille. Là où autrefois le progrès et la stabilité marchaient main dans la main, ils avancent désormais dos à dos.

    Les investisseurs des pays développés s’abandonnent à une nouvelle mystique, celle de l’IA. Ils croient que les machines sauveront la croissance, que les algorithmes répareront ce que les gouvernements ont détruit, et que les data remplaceront la diplomatie. Le progrès technique devient la dernière idéologie universelle, une théologie du calcul où le code se substitue à la loi, et la prédiction à la politique. Les ingénieurs remplacent les hommes d’État comme gardiens du destin collectif. Les citoyens doutent des institutions, mais croient aux mises à jour logicielles. Les investisseurs ne font plus confiance aux devises, mais aux start-ups. Le capitalisme ne cherche plus à produire, il cherche à croire.

    Pour la première fois depuis la machine à vapeur, le capitalisme s’imagine infini. L’IA promet d’abolir la rareté, la fatigue, l’erreur — jusqu’à la mort du doute. Les bénéfices futurs sont actualisés à l’infini, comme si la technologie annulait le temps. Les marchés, eux, se sont faits métaphysiques, s’ils pensent que l’IA peut tout prédire, alors plus rien ne peut surprendre — et donc tout vaut plus, les entreprises technologiques n’ont plus de prix.

    Derrière cet enthousiasme algorithmique se cache cependant un autre récit, celui du désespoir d’un monde qui ne croit plus en ses dirigeants. La tech est devenue le dernier substitut à la confiance politique.

    Détresse du Sud : des États fantomatiques

    Pendant que les investisseurs du Nord se laissent envoûter par les promesses de l’IA, les peuples du Sud, eux, fuient des États devenus fantomatiques, incapables de s’imposer comme entités tangibles : infrastructures en déliquescence, institutions minées par la suspicion, populations délaissées se repliant sur des réseaux informels ou choisissant l’exode.

    À quoi bon un drapeau flottant au vent avec une monnaie nationale, si les territoires qu’il surplombe ne recèlent que du néant ?

    Lorsque la protection, l’équité et l’espérance se réfugient dans des enclaves communautaires, des factions armées ou des migrations forcées, l’État se mue en abstraction bureaucratique – tolérée par les puissances étrangères, mais reléguée à l’insignifiance par ceux qu’elle devrait élever.

    Aujourd’hui, la planète des investisseurs s’enflamme pour les promesses de l’IA, tandis que des centaines de millions de personnes dans le Sud Global cherchent encore un abri, une justice, une école ou un dispensaire pour se soigner. L’Occident parie sur la machine; le Sud réclame encore la légitimité de ses Etats. L’un veut abolir les contraintes de la réalité, l’autre cherche simplement à en retrouver une.

    Ce contraste n’est pas seulement économique, il est existentiel. Le Nord rêve d’un monde dématérialisé; le Sud réclame encore de la matière — des routes, de la nourriture, de l’eau, de la dignité. Les uns déploient des réseaux neuronaux ; les autres cherchent des réseaux électriques. Le fossé n’est plus entre riches et pauvres, mais entre ceux qui croient encore à la promesse d’un futur, et ceux qui peinent à tenir le présent.

    L’or : la revanche du réel

    Pendant que les entreprises de la tech fabriquent des promesses, la planète redécouvre la plus vieille valeur refuge : l’or.

    Le métal ne produit rien, n’innove pas, ne distribue aucun dividende ni intérêt — et pourtant il redevient la seule vérité quand tout vacille. Chaque lingot acheté est un aveu de doute, un bulletin de défiance silencieux. La Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie ou le Brésil en remplissent leurs coffres, c’est la dédollarisation par la gravité.

    L’or est la monnaie des nations méfiantes, des économies blessées, des peuples trahis. Dans les villages du Sahel ou les ruelles du Venezuela, il circule comme une contre-monnaie de la confiance. Quand la parole de l’État ne vaut plus rien, le métal pèse ce que la légitimité ne vaut plus.

    Ainsi, la ruée vers l’or et la foi dans la tech ne s’opposent pas, elles se complètent. Elles disent la même chose que le monde a perdu confiance. Le Nord se protège de la faillite du système; le Sud, de la faillite de l’État. Les uns achètent des puces ; les autres, de la poussière d’or. Mais tous achètent la même chose : une assurance contre la fin.

    Faillites jumelles des monnaies et des États

    Ce que les marchés vivent sur les écrans, les peuples du Sud le vivent dans la chair. La perte de confiance monétaire et la perte de légitimité politique ne sont que les deux faces d’un même effondrement économique, politique et moral. Là où les investisseurs n’ont plus foi en la valeur de leurs monnaies, les citoyens n’ont plus foi en la parole de leurs gouvernants. Le capital symbolique – celui de la confiance – s’est évaporé.

    Le résultat est identique : la fuite. Fuite vers les cryptos ou vers les exils. Fuite des capitaux au Nord, des cerveaux au Sud. Les deux mondes fuient la même chose, la promesse trahie d’un ordre stable. Il n’y a plus d’hommes ou femmes d’Etat, il n’y a dans plusieurs pays que des gestionnaires du déclin ou des comptables du chaos.

    Dans les marchés comme dans les institutions, la crédibilité s’est dissoute. Et dans cette érosion, l’humanité redécouvre son vide : sans foi, il n’y a ni monnaie, ni État, ni avenir.
    La légitimité : la vraie valeur refuge.

    La seule ressource durable du XXIe siècle, ce n’est ni le pétrole, ni le lithium, ni les data, c’est la légitimité. C’est elle qui convertit le pouvoir en autorité, la richesse en prospérité, la loi en justice. Sans elle, les États se désagrègent en zones grises, et les marchés se perdent dans les bulles.

    Dans le Sud global, la légitimité devient la frontière entre l’effondrement et la renaissance. L’Indonésie ou Singapour l’ont compris, la confiance se gagne par la performance, l’inclusion et la justice. Un État est légitime, non pas parce qu’il est reconnu internationalement, mais parce qu’il répond aux besoins de ses citoyens. Un peuple ne croit pas à un drapeau, mais à une promesse tenue.

    Demain, la technologie construira des outils, mais seule la confiance construira des nations. L’IA pourra anticiper des famines, prévenir des crises, détecter la corruption, mais encore faut-il que les gouvernants veuillent s’en servir pour le bien commun. La technologie sans légitimité des Etats n’est qu’un pouvoir sans boussole.

    Le Sud, laboratoire de la refondation mondiale

    C’est au cœur de l’instabilité que naissent les grandes renaissances. Et si la fracture du Sud global, loin d’être une fatalité, devenait l’opportunité fondatrice du XXIᵉ siècle ?Berceau des défis majeurs de notre temps — climatiques, démographiques, technologiques, le Sud n’est pas condamné à subir le désordre du monde, il peut en devenir l’architecte du renouveau.

    Déjà, des expériences émergent : plateformes citoyennes pour suivre la gestion des budgets publics, IA prédictives pour anticiper les famines ou les sécheresses. Autant d’initiatives qui prouvent qu’une autre modernité est possible, enracinée dans la réalité du terrain.

    Le Sud peut ainsi transformer la technologie en instrument de légitimité, et non en bulle spéculative. Car l’innovation, lorsqu’elle sert la justice, la transparence et la dignité, devient le ciment d’un nouvel ordre mondial, un ordre fondé sur la confiance, non sur la domination.

    Le monde de demain ne se divisera plus entre riches et pauvres, mais entre sociétés crédibles et sociétés désavouées, entre celles qui inspirent confiance et celles qui la perdent. Et sur ce terrain décisif, le Sud détient un avantage, celui d’avoir connu la fragilité, et d’avoir appris à rebâtir. Le Sud pourrait réconcilier progrès et légitimité, technologie et humanité.

    Enfin, le XXIᵉ siècle s’ouvre sur une équation inédite : la technologie promet l’infini, l’or rappelle la peur, et la légitimité des Etats devient la condition de survie. Entre la foi dans les machines et la fuite vers les refuges anciens, l’humanité cherche un cap — un sens, une boussole, un horizon commun.

    Or, cette boussole ne se trouve ni dans les algorithmes ni dans les lingots d’Or, mais dans la confiance retrouvée entre les peuples et leurs États. C’est elle, et elle seule, qui transformera la puissance en civilisation, la richesse en avenir, le progrès en justice.

    * Economiste, banquier et financier.

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    Crise environnementale à Gabès | Grève régionale le 21 octobre

    Von: Yusra NY
    18. Oktober 2025 um 21:50

    L’Union régionale du travail de Gabès a annoncé une grève générale régionale le 21 octobre 2025 dans la région, et ce, à cause de la crise environnementale qui se poursuit.

    Les services publics et privés, y compris les écoles, seront à l’arrêt, lundi prochain, afin de faire pression sur les autorités pour une prise de mesures concrètes et radicale pour préserver la santé des Gabésien et l’environnement dans la région.

    Notons que les habitants de Gabès et leur soutiens dans les autres régions exigent le démantèlement des unités industrielles du complexe chimique entre autres solutions pour mettre fin à cette détérioration qui durent depuis de longues années.

    Y. N.

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    Pollution à Gabès | Saïed promet des «solutions immédiates»

    18. Oktober 2025 um 09:21

    Le président Kaïs Saïed a promis des solutions «urgentes» et «immédiates» sont en cours d’élaboration, en attendant la mise en œuvre d’une stratégie globale pour la région de Gabès, où des manifestations se poursuivent depuis le 27 septembre pour protester contre la pollution industrielle provoquée par les émissions de l’usine d’engrais du Groupe chimique tunisien (GCT).

    Le président de la République a fait cette déclaration en recevant, vendredi 17 octobre, au palais de Carthage, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ibrahim Bouderbala, et le président du Conseil national des districts et des régions (CNRD), Imed Derbali.

    Selon un communiqué de la présidence, Kais Saïed a rendu hommage aux habitants de Gabès pour leur conscience et leur sens du civisme, citant en exemple une citoyenne qui a appelé les manifestants à rouvrir les routes bloquées entre Aïn Salem, Sidi Boulbaba et Chentech. Il a, dans ce contexte, exhorté les citoyens à se tenir aux côtés des forces de sécurité face à ceux qui tentent d’exploiter la situation à des fins personnelles.

    Le président de la République a par ailleurs réaffirmé la détermination de la Tunisie à poursuivre sa marche en s’appuyant sur ses capacités nationales et sur les résultats obtenus, tout en dénonçant les manœuvres de certains «comploteurs à la solde de l’étranger», assurant que le peuple tunisien restera fidèle au chemin qu’il a choisi «jusqu’à la libération définitive».

    I. B.

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    La véritable révolution tunisienne reste à faire

    18. Oktober 2025 um 08:25

    Le drame qui se déroule aujourd’hui à Gabès dont l’onde de choc retentit dans les médias du monde entier, présentant notre pays sous son jour le moins reluisant, traduit l’interminable agonie d’un modèle socio-économique obsolète mis en place en Tunisie au lendemain de l’indépendance en 1956 et dont la pollution industrielle destructrice de l’environnement et de la santé n’est pas la seule conséquence néfaste. Des leçons sont à tirer et des décisions mises en œuvre dans l’urgence.  

    Elyes Kasri *

    Les gouvernements tunisiens successifs depuis 2011 n’ont apparemment pas suffisamment rationalisé que l’effondrement du régime Ben Ali n’est pas la fin du despotisme, de la corruption et de la mal gouvernance mais plutôt le spasme d’une agonie interminable d’un modèle socio-économique en décrépitude devenu désormais obsolète, prohibitif, contre-productif et incitant à la rigidité et aux passe-droits.

    Un nouvel équilibre viable et durable

    La véritable révolution tunisienne reste à faire et n’est pas principalement un quelconque fantasme socio-politique ni une quête de pouvoir et de ses subsides mais un changement profond de paradigme de gouvernance en vue de l’établissement d’un nouvel équilibre viable et durable entre entrepreneuriat, innovation et une véritable équité sociale non pas pour faire des Tunisiens un peuple d’assistés mais une Tunisie innovatrice et entreprenante sans barrières sociales, régionales ou de rente de toute sorte.

    C’est là que résident le principal défi et le véritable enjeu du futur. Alors que des observateurs émettent de sérieuses craintes qu’au rythme suivi depuis 2011 de décrépitude et d’obsolescence accélérée de l’infrastructure nationale et au vu de l’absence de grands projets d’infrastructure dans le projet fuité de loi de finance 2026, année supposée être celle du démarrage du plan quinquennal de développement 2026-2030, Gabès avec son désastre écologique et son lourd tribut humain, trop longtemps tu et ignoré, risque de faire des petits à travers le territoire national pour en faire que Dieu ne veuille un champ de compétition de forces régionales et en premier lieu des faux frères avec des conséquences tragiques.

    Prélèvements fiscaux et survie budgétaire

    Pour revenir au projet de loi de finance 2026, il semble s’inscrire dans le droit fil des budgets post révolution qui ont privilégié les prélèvements fiscaux et une politique économique faussement distributive sur la relance économique et le soutien à la création d’entreprises, de richesses et d’emplois.

    Le mode de survie budgétaire adopté depuis 2011 semble, d’après la majorité des experts économiques, mener progressivement à une asphyxie fatale avec en sus, au lieu de l’indépendance économique et financière invoquée, une dépendance non seulement financière mais également politique, diplomatique et possiblement sécuritaire qui risquerait d’hypothéquer ce que les Tunisiens ont de plus précieux.

    * Ancien ambassadeur.

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    Tunisie | WFN : Le Pr Riadh Gouider élu N°2 de la neurologie mondiale

    Von: Yusra NY
    17. Oktober 2025 um 19:48

    Le Conseil national de l’Ordre des médecins de Tunisie a félicité le Professeur Riadh Gouider, qui a été élu Premier vice-président de la Fédération mondiale de neurologie (WFN).

    L’Ordre des médecin a publié une note dce vendredi, en rappelant que Pr Gouider a été élu à la WFN lors du Congrès mondial de neurologie, qui a eu lieu à Séoul du 12 au 15 octobre 2025, sachant qu’il est administrateur de la Fédération Mondiale depuis 2014.

    Chef du service de neurologie et professeur de neurochirurgie Riadh Gouider est aussi membre correspondant à l’étranger à l’Académie française de médecine depuis septembre 2022.

    Y. N.

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    Palestine | Epopée tragique d’une dépossession centenaire

    17. Oktober 2025 um 13:30

    À travers une plume acérée et une documentation rigoureuse, Rachad Antonius (1) nous invite, dans son livre ‘‘La conquête de la Palestine. De Balfour à Gaza’’ à parcourir le long chemin de croix de la Palestine, depuis l’ambition coloniale de la Déclaration Balfour jusqu’à l’enfer de Gaza. Son ouvrage, aussi dense qu’implacable, se lit comme une fresque historique où s’entremêlent conquête, résistance et silence complice des nations.

    Abdelhamid Larguèche *

    Rachad Antonius structure son récit en trois actes, comme les mouvements d’une symphonie funèbre

    – L’ensemencement (1917-1948) : sous le regard bienveillant de l’Empire britannique, le projet sioniste prend racine. Le Mandat et la Déclaration Balfour deviennent les outils juridiques d’une colonisation naissante, tandis que les institutions sionistes préparent l’avènement d’un État juif sur une terre peuplée.

    – L’effraction (1948-1993) : en 1948, la Nakba – la Catastrophe – scelle le destin de centaines de milliers de Palestiniens chassés de leurs foyers. La guerre de 1967 parachève cette mainmise, étendant l’occupation à la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Le territoire palestinien se fragmente, la colonisation s’installe.

    – Le leurre (1993-2023) : les accords d’Oslo, présentés comme l’aube d’une paix possible, deviennent en réalité le paravent d’une annexion décomplexée. Derrière le langage diplomatique, les colonies prospèrent, le mur s’élève, Gaza étouffe.

    Les forces de l’ouvrage

    Ce qui frappe, à la lecture, c’est la puissance de la démonstration. Antonius ne se contente pas de raconter; il prouve, cite, archive. Il s’appuie sur les travaux d’historiens israéliens – Ilan Pappé, Benny Morris – pour déconstruire le récit officiel. Chaque affirmation est étayée, chaque phase décortiquée avec une clarté pédagogique rare.

    Son analyse de la «colonisation territoriale et démographique» est particulièrement saisissante. Il montre comment, depuis plus d’un siècle, s’opère une lente mais inexorable transformation du paysage humain et géographique de la Palestine.

    La «dénonciation de l’apartheid» israélien est tout aussi percutante. Check-points, routes réservées aux colons, lois discriminatoires : Antonius décrit un système où deux peuples vivent sous deux régimes distincts, l’un privilégié, l’autre assiégé.

    Enfin, son chapitre sur la «guerre de Gaza (2023)»  est d’une actualité brûlante. Il y voit l’aboutissement logique d’un processus génocidaire, où la violence n’est plus un moyen, mais une fin.

    Un livre-miroir

    ‘‘La Conquête de la Palestine’’ est plus qu’un livre d’histoire : c’est un miroir tendu à l’Occident. Antonius y interroge sa complicité, son silence, la facilité à accepter le récit du plus fort. Il met en lumière la «confusion savamment entretenue entre antisionisme et antisémitisme», instrumentalisée pour réduire au silence toute critique.

    Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui refusent l’amnésie organisée et la pensée unique. Il est une clé pour comprendre un conflit trop souvent résumé à des «cycles de violence», alors qu’il s’agit d’une «guerre d’occupation et de résistance», dont les racines plongent dans l’histoire coloniale européenne.

    Rachad Antonius signe ici un essai majeur, courageux et nécessaire. Par sa rigueur, son style et sa force argumentaire, ‘‘La Conquête de la Palestine’’ s’impose comme une référence pour quiconque cherche à percer le voile des apparences et à saisir les soubassements d’un drame qui continue de déchirer le monde.

    * Historien.

    1) Rachad Antonius, professeur associé à l’université de l’UQAM, est un sociologue du monde contemporain, il sera l’hôte de l’Académie Tunisienne Beit al-Hikma où il présentera, le lundi 20 octobre 2025, son ouvrage sur la conquête de la Palestine.

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    Pollution chimique | La tension ne baisse pas à Gabès

    17. Oktober 2025 um 10:07

    Les habitants de Gabès ont observé hier, jeudi 16 octobre 2025, une «Journée régionale de colère» pour exiger la fermeture des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) qui continuent d’émettre dans l’air saturé des gaz toxiques causant de nombreux cas d’asphyxie et d’hospitalisation parmi les riverains. (Ph. Captures d’écran).

    Le mouvement de protestation, qui a commencé le 27 septembre dernier avec les premiers cas d’asphyxie ayant touché des écoliers, ne semble pas près de connaître son épilogue. Les protestataires, encadrés par des acteurs de la société civile, reprochent au gouvernement de ne pas avoir tenu les promesses qu‘il avait faites en 2016 de fermer l’usine d’engrais chimiques et de n’avoir pas encore réagi à leur mouvement en proposant des solutions urgentes au problème de la pollution industrielle qui a atteint un seuil critique dans la région, en provoquant diverses maladies chroniques.

    Les Gabésiens se sentent abandonnés à leur sort face un ogre qui continue d’émettre des gaz toxiques dans l’air et des boues chimiques dans la mer, portant ainsi atteinte à la biodiversité, à l’agriculture et à la pêche dont vivent beaucoup d’entre eux.

    L’équipe d’experts dépêchée dans la région par le président de la république a fait son travail. Elle devra remettre son rapport et ses éventuelles propositions à Kaïs Saïed, dont les Gabésiens attendent non pas des paroles et des promesses, mais des décisions concrètes et fermes à la hauteur de la situation dramatique prévalant dans la région, et notamment un plan de démantèlement des unités polluantes et de réorientation de l’économie régionale vers des activités moins destructrices.

    En attendant, les heurts se poursuivent entre les manifestants et les forces de l’ordre et la tension ne baisse pas, alimentée par les arrestations effectuées dans les rangs des protestataires dont beaucoup d’adolescents et de jeunes, mais aussi des femmes.

    En fait, le mouvement, qui était porté par des acteurs de la société civile, mobilise aujourd’hui toutes les catégories de la société, et la crainte est de le voir bientôt déborder les limites du gouvernorat de Gabès pour être rejoint par les citoyens dans le reste du pays, et notamment les autres régions affectées par la pollution industrielle, comme Sfax, Gafsa et même, à un degré moindre, Tunis, Bizerte et Monastir.

    Latif Belhedi

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    Pollution à Gabès | L’assassinat de l’environnement que la Tunisie refuse de regarder en face

    17. Oktober 2025 um 07:07

    Les manifestations à Gabès, après une nouvelle vague d’intoxications au gaz, ont forcé l’État à réagir. Le président Kaïs Saïed a dénoncé «l’assassinat de l’environnement à Gabès depuis de longues années». Faut-il alors choisir entre l’économie et la santé des citoyens ? Faisons le point sur la situation. (Ph. Le complexe chimique de Gabès qui fait polémique, et pas seulement en Tunisie).

    Tarek Kaouache *

    Le 10 octobre 2025, Gabès s’est de nouveau soulevée. Dix personnes, dont plusieurs lycéens, ont été hospitalisées après une fuite de gaz issue du Groupe chimique tunisien (GCT). Des émanations de soufre et d’ammoniac ont provoqué des troubles respiratoires et relancé la colère des habitants ainsi que des militants écologistes du collectif Stop Pollution.

    L’armée a été déployée autour du site. L’UGTT locale a menacé d’une grève générale. Et, seulement après coup, le 11 octobre, Kaïs Saïed a réuni au palais de Carthage les ministres de l’Industrie et de l’Environnement, ordonnant l’envoi d’une mission d’inspection et promettant des «mesures urgentes».

    Mais Gabès ne suffoque pas depuis une semaine : elle étouffe depuis plus de trente ans. Les solutions, connues depuis longtemps, attendent toujours la volonté politique d’être appliquées.

    Un complexe vital pour l’économie… mortel pour son environnement

    Le complexe du GCT transforme le phosphate tunisien en engrais destinés à l’exportation. C’est une source importante de devises et d’emplois : à lui seul, le groupe contribue à environ 0,1 % à 0,4 % du PIB tunisien, selon une estimation fondée sur les données de l’INS pour le secteur chimique (valeur ajoutée : 1,2 % du PIB en 2024).

    Mais cette activité essentielle produit aussi un sous-produit toxique : le phosphogypse, une boue acide chargée de métaux lourds, déversée directement dans le golfe de Gabès depuis des décennies. Résultat : une mer quasiment stérile, une biodiversité détruite, et des habitants exposés quotidiennement à des gaz irritants et corrosifs.

    En 2017 déjà, une décision gouvernementale avait ordonné la délocalisation du site. Huit ans plus tard, rien n’a changé. Les rapports s’empilent, les intoxications se répètent et la confiance des citoyens s’évapore.

    Des solutions connues, mais coûteuses

    Contrairement à une idée reçue, la dépollution de Gabès est techniquement possible. Les procédés existent et ont été testés ailleurs dans le monde : le phosphogypse peut être purifié et réutilisé dans le bâtiment; les gaz (soufre, ammoniac) peuvent être captés et convertis en acide sulfurique; les effluents acides peuvent être neutralisés et recyclés.

    Le Maroc, via l’OCP, ou la Jordanie, avec la JPMC, ont déjà adopté ces approches. Mais ces investissements coûtent plusieurs centaines de millions de dinars, et le GCT, déjà affaibli, ne peut les financer sans soutien public ou international.

    L’État impuissant, les investisseurs frileux

    L’autre vérité, plus dure encore, est que l’État n’a plus les moyens d’assurer seul la modernisation environnementale du GCT. Ses marges budgétaires sont épuisées par une dette publique élevée et des subventions énergétiques croissantes.

    Les partenaires étrangers, eux, n’accepteraient d’investir qu’à une condition : un plan d’assainissement structurel, c’est-à-dire une réorganisation profonde du groupe, avec rationalisation des coûts et réduction des effectifs. Or, le GCT emploie directement et indirectement des milliers de personnes dans le Sud et tout plan social massif risquerait d’allumer une nouvelle crise sociale et syndicale que pays ne semble pas prêt à affronter.

    Résultat : on repousse encore la décision, en entretenant un statu quo aussi dangereux qu’insoutenable.

    Le dilemme tunisien : polluer ou perdre en compétitivité ?

    La mise aux normes environnementales ferait grimper le coût de production des engrais, réduisant la compétitivité tunisienne face à des concurrents mieux capitalisés. D’un côté, continuer à rejeter ces déchets permet de préserver les emplois et les marges. De l’autre, dépolluer réduirait les exportations et mettrait en péril un fleuron industriel.

    Mais ce raisonnement est trompeur, parce qu’il ne prend pas en compte le coût réel de la pollution : pertes agricoles et halieutiques, maladies chroniques, baisse de la valeur foncière et destruction d’un patrimoine naturel.

    Valoriser au lieu de rejeter : une voie tunisienne

    Le salut de Gabès ne viendra ni d’un communiqué présidentiel, ni d’une inspection express. Il viendra d’une stratégie claire de valorisation : transformer les déchets en ressources.

    Le phosphogypse, une fois stabilisé, peut servir dans le ciment ou le plâtre. Les gaz récupérés peuvent devenir des intrants industriels. Les eaux traitées peuvent être réutilisées dans le cycle de production.

    Une telle approche créerait des emplois verts, des revenus locaux et réconcilierait économie et environnement. Mais cela demande un plan de financement national, un pilotage technique et une gouvernance transparente — pas des promesses à chaque crise.

    Le choix à faire

    Gabès n’est pas un accident industriel isolé : c’est le miroir du modèle de développement tunisien — produire vite, exporter beaucoup, corriger peu. Le président a eu raison de dénoncer «l’assassinat de l’environnement à Gabès depuis de longues années». Mais il reste à savoir si la Tunisie veut enfin juger le vrai coupable : l’arbitrage constant en faveur du court terme.

    Le jour où le Groupe chimique cessera de voir ses déchets comme un fardeau et commencera à les traiter comme une ressource, Gabès cessera d’être une victime, pour redevenir un symbole de résilience.

    * Tribune personnelle rédigée avec le recours à l’IA.

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    A Charm El-Cheikh, la Palestine réduite à une carte postale égyptienne

    16. Oktober 2025 um 10:10

    Le 13 octobre 2025, les dirigeants du monde se sont réunis à Charm El-Cheikh, au bord de la mer Rouge, pour parler de paix à Gaza. Autour de la table : Abdel Fattah Al-Sissi, Donald Trump et une vingtaine de chefs d’État venus d’Europe, du Golfe et d’Afrique du Nord. Le décor était parfait : drapeaux, caméras, formules calibrées. Mais derrière la mise en scène, un vide régnait. Les corps étaient là, l’esprit non. La diplomatie parlait encore, mais le sens avait quitté la salle. Et les mots flottaient comme des drapeaux sans vent. 

    Manel Albouchi *

    Donald Trump a déclaré : «La phase deux a déjà commencé… Gaza, c’est un nettoyage à faire.»  Des mots d’entrepreneur, pas de bâtisseur d’humanité. Il parlait en mètres carrés, en contrats, en «reconstruction rentable».

    Ce sommet, prétendument pour la paix, sonnait comme une transaction immobilière sur les ruines d’un peuple. Et les représentants paraissaient lourds de pouvoir, mais légers de sens. Ils incarnent la matière : l’économie, les intérêts, les chiffres sans plus porter d’idéal. Ils n’ont plus le poids des pères fondateurs, ni la parole : seulement la posture de gestionnaires du visible. Comme si leur gravité vient de la matière, non de la conscience. Comme un Moi hypertrophié, sûr de ses moyens, mais vidé de son âme. 

    Les absents, eux, pesaient autrement : le peuple palestinien n’a eu aucune voix (celle de Mahmoud Abbas, présent, compte pour des prunes), Netanyahu s’est retiré, le Hamas et l’Iran n’ont pas droit de cité. Mais l’absence la plus lourde était celle des mères de Gaza; celles qui dorment entre les décombres, respirent la poussière des écoles détruites et bercent encore des enfants qu’elles n’ont plus. Leur douleur ne figure dans aucune déclaration finale. Elle brûle sous la cendre diplomatique, comme une braise sous la peau du monde. Et sous cette cendre, il y a aussi les souffles à venir : les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux dont le monde prépare déjà le certificat de martyr avant même leur naissance. 

    Au même moment à Téhéran 

    Pendant que les puissants jouaient la gravité à Charm El-Cheikh, un autre sommet, plus discret, se tenait à Téhéran : la 8ᵉ Conférence internationale de solidarité avec les enfants palestiniens, organisée à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Muhammad al-Durrah, tué avec son fils, le 30 septembre 2000, à Gaza, par l’armée israélienne, lors d’un échange de tirs. 

    Plus de cent participants venus de trente-deux pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et du monde arabe s’y sont rassemblés non pour négocier, mais pour penser et pleurer ensemble. Pas de tapis rouge, pas de promesses de milliards : seulement des visages marqués par la réalité. 

    À Charm El-Cheikh, on parlait de bâtir des murs, on comptait des budgets de reconstruction.  À Téhéran, on comptait les cicatrices, on tentait encore de recoudre la peau du monde. Deux conférences, deux humanités : l’une dans la lumière artificielle des caméras, l’autre dans la clarté silencieuse de la conscience meurtrie. 

    Freud parlait du trauma comme d’une effraction du pare-excitation. Aujourd’hui, c’est la peau du monde qui a cédé. Les guerres sont ses inflammations : elles surgissent quand le lien humain ne tient plus. 

    Le sommet de Charm El-Cheikh n’a pas réparé cette peau; il a seulement posé un pansement diplomatique sur une brûlure encore vive. 

    Pour Didier Anzieu, penser, c’est peau-tenir : tant que le monde n’aura pas retrouvé sa fonction symbolique, il continuera de se gratter jusqu’au sang. 

    Le regard qui ne voit plus 

    Tout se joue dans le regard : celui des puissants, des médias, des peuples, des algorithmes…  

    À Charm El-Cheikh, les dirigeants regardaient la paix comme un objet à négocier, non comme une blessure à penser et à panser. 

    La politique, autrefois espace de vision, est devenue un espace de gestion. Et dans ce glissement, la parole a perdu son poids symbolique : elle flotte, sans ancrage, comme un regard vide sur un monde épuisé.  

    Et la paix dans tout cela ? 

    Gaza n’est pas une géographie, c’est une peau blessée de l’humanité. Les représentants du monde se sont réunis pour la soigner, mais ils n’ont apporté ni souffle ni regard. Leurs mots ont du poids dans les bilans, mais aucune gravité dans la conscience. 

    La paix ne viendra pas de ceux qui possèdent, mais de ceux qui ressentent. Elle ne se signe pas. Elle se respire. 

    * Psychothérapeute, psychanalyste.

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    Au moins 50 milliards de dollars pour reconstruire Gaza

    16. Oktober 2025 um 09:27

    Après deux ans de génocide dans la bande de Gaza, une paix précaire et incertaine s’installe dans un territoire réduit à néant par la soldatesque israélienne. Un territoire totalement détruit et invivable. Il faut au moins 50 milliards de dollars et pas mois d’une décennie pour reconstruire la bande de Gaza. Le journal britannique The Times a mené une enquête sur l’enjeu de la reconstruction. 

    Imed Bahri

    Depuis les décombres de sa maison détruite, Hamza al-Shami contemplait un spectacle de dévastation totale. Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza vendredi dernier, ce technicien informatique de 29 ans s’est précipité dans son quartier de Khan Younis depuis la tente où il s’était abrité à l’ouest de la ville.

    «Je suis allé directement voir ma maison mais je n’ai trouvé que des décombres. La maison comptait plusieurs étages et un atelier où mes frères et moi travaillions mais elle a été complètement détruite. Tout a disparu. Même les rues et les monuments que je connaissais sont méconnaissables», a déclaré al-Shami au Times

    Bien qu’al-Shami et ses amis soient soulagés par le cessez-le-feu, ils savent qu’un long et difficile chemin les attend pour reconstruire leur ville dévastée.

    17 734 bâtiments complètement détruits

    L’ampleur des destructions est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les dernières données de l’Onu basées sur des images satellite prises entre le 22 et le 23 septembre, environ 83% des bâtiments de la ville de Gaza ont été endommagés dont environ 17 734 complètement détruits.

    À Khan Younis, dans le sud, la situation est similaire. Des quartiers entiers, comme celui d’al-Shami, ont été rasés après que l’armée d’occupation israélienne a intensifié ses attaques ces dernières semaines. Dans toute la bande de Gaza, le nombre de bâtiments détruits a augmenté d’un tiers par rapport au mois précédent.

    Le journal britannique indique que le président américain Donald Trump envisageait initialement un projet radical de réaménagement de type «Riviera» pour la bande côtière de 40 kilomètres de Gaza, la transformant en un complexe hôtelier de luxe et en versant de l’argent aux habitants pour qu’ils partent vivre ailleurs.

    Cependant, il a ensuite adopté un plan moins radical soutenu par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, basé sur la reconstruction de Gaza pour ses propres habitants.

    Andreas Krieg, professeur associé à la School of Security Studies du King’s College de Londres et membre du Middle East Institute, estime que ce processus de reconstruction sera sans précédent dans l’histoire moderne

    Krieg a cité des exemples de villes détruites par la guerre comme Sarajevo pendant les guerres yougoslaves, Grozny, détruite par les Russes en Tchétchénie et Mossoul, détruite par Daech en Irak. «Il existe des précédents mais la situation est totalement différente. Dans ces cas-là, nous parlions d’une seule ville, mais ici, il s’agit de quatre villes combinées. C’est un secteur immense», a-t-il déclaré, ajoutant qu’environ deux millions de personnes vivent sous les décombres dont beaucoup ont besoin d’abris temporaires, d’écoles et d’hôpitaux.

    Une autre différence cruciale, selon Krieg, est que les Gazaouis doivent commencer à travailler immédiatement mais les progrès seront lents, compte tenu de la présence de combattants armés du Hamas dans les tunnels. Par conséquent, une force de maintien de la paix est nécessaire pour assurer la sécurité en attendant l’arrivée des fonds et des équipements nécessaires à la reconstruction.

    Cependant, Philippe Bouverat, ancien cadre du fabricant d’engins de chantier JCB, fort de son expérience dans les grands projets de reconstruction urbaine et travaillant actuellement avec des équipes en Ukraine, affirme : «Les villes détruites par la guerre offrent des enseignements importants». Il ajoute: «Il existe ce que l’on pourrait appeler un programme logistique composé d’étapes séquentielles à suivre, commençant par la fourniture d’eau potable, d’assainissement et d’abris temporaires puis la planification du réseau routier et son extension électrique. Ensuite dégager des décombres et enfin l’arrivée des ouvriers du bâtiment».

    Toutefois, chacune de ces étapes est plus complexe qu’il n’y paraît. Les Nations Unies estiment que 54 millions de tonnes de décombres doivent être enlevées à Gaza. À titre de comparaison, la destruction de Mossoul en Irak n’en a laissé que huit millions de tonnes.

    Des contrats très lucratifs en perspective

    Un sommet majeur s’est tenu en Égypte, auquel a participé le président Trump et des dirigeants arabes et européens. Il devait afin élaborer un plan de reconstruction et obtenir un financement, qui, selon la Banque mondiale, pourrait nécessiter au moins 50 milliards de dollars.

    Le journal britannique s’attend à ce que le Qatar investisse des sommes considérables, soit par l’intermédiaire d’institutions publiques, soit par des fonds d’investissement privés, et qu’il mette en œuvre ses projets avec ses propres entreprises locales ou en coopération avec des entrepreneurs turcs. Un ancien diplomate s’attend à ce que les investisseurs émiratis fassent appel à leurs partenaires égyptiens pour mettre en œuvre des projets à Gaza.

    Le journal ajoute que le président turc Recep Tayyip Erdoğan devrait également promouvoir une forte implication des entreprises turques, comme ce fut le cas pour la reconstruction de Sarajevo.

    Aux États-Unis, KBR et Bechtel, qui ont remporté d’importants contrats en Irak, figurent parmi les principaux candidats pour des contrats à Gaza, aux côtés de deux entreprises britanniques, Balfour Beatty et Laing O’Rourke.

    Des cabinets de design britanniques comme Arup devraient également décrocher des contrats juteux, ayant déjà remporté d’importants projets en Arabie saoudite.

    Face aux destructions massives qui les entourent, personne à Gaza ne se fait d’illusions quant à l’avenir proche de cette situation.

    Thabet Al-Amour, analyste de 47 ans originaire de Khan Younis, estime que la reconstruction prendra une décennie entière et que le seul déblaiement des décombres prendra deux ans, une estimation partagée par l’opinion publique locale.  Le technicien informatique Al-Shami est plus optimiste: «Je pense que la reconstruction pourrait marquer un nouveau départ pour Gaza. Elle créera des milliers d’emplois pour ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance pendant la guerre et pourrait relancer l’économie. Les jeunes attendent cette opportunité, ils veulent simplement travailler et vivre dignement».

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    Tunisie | Les caisses enregistreuses seront généralisées le 1er juillet 2028

    16. Oktober 2025 um 09:16

    Une décision du ministre des Finances en date du 14 octobre 2025 et publiée sur le Journal officiel de la République Tunisienne (Jort), porte sur l’obligation de mise en place de la caisse enregistreuse pour les services de consommation sur place.

    La mise en œuvre de cette décision s’établit selon les dates suivantes :

    1. A partir du 1er novembre 2025 : les personnes morales exerçant les activités suivantes :

    – restaurants classés touristiques,

    – salons de thé,

    – cafés de deuxième et troisième catégorie.

    2. A partir du 1er juillet 2026 : les autres personnes morales exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

    3. A partir du 1er juillet 2027 : les personnes physiques soumises au régime réel et au dépôt des déclarations mensuelles d’impôts et exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

    4. A partir du 1er juillet 2028 : les autres personnes physiques exerçant les activités de prestation de services de consommation sur place mentionnées à l’article premier du présent arrêté.

    On rappellera que cette décision avait été prise une première fois en 2016 mais elle n’a pu être mise en œuvre pour des raisons que l’on ignore. Y a-t-il eu des interventions politiques pour empêcher la mise en œuvre de ce dispositif ? Ou bien les services techniques du ministère des Finances n’avaient pas la compétence nécessaire pour le gérer efficacement ? Et d’ailleurs, dans le meilleur des cas, les fameuses caisses enregistreuses, en vigueur dans de nombreux pays depuis des décennies, ne seront généralisées en Tunisie qu’au 1er juillet 2028. Espérons-le, quoique nous avons de bonnes raisons d’avoir des doutes à ce sujet…

    I. B.

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    Pollution industrielle | Poursuite des tensions à Gabès

    16. Oktober 2025 um 08:43

    Des dizaines de personnes ont été hospitalisées dimanche 15 octobre 2025 à Gabès après des émanations de substances toxiques de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT), dont des milliers de manifestants continuent d’exiger la fermeture lors de marches quotidiennes dispersées par les unités sécuritaires.

    «Le peuple veut le démantèlement des usines ! », criaient les manifestants, qui marchaient en direction du complexe de transformation du phosphate. Pour les disperser, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène.

    Depuis le début des manifestations, le 11 octobre, la foule des manifestants n’a cessé de grossir, le mouvement semblant avoir été renforcé par le manque de réactivité des autorités qui, à ce jour, n’ont rien proposé de concret pour sortir de la crise.

    Il faut dire que ce regain de tension, pourtant prévisible, a contrarié les engagements du GCT auprès de ses clients et partenaires étrangers, ainsi que les projets d’extension de ses activités dans la région.

    Sur Internet, les Tunisiens marquent désormais leur indignation avec le hashtag «Nous sommes tous Gabès» et la crainte des autorités est de voir ce mouvement, jusque-là localisé à Gabès, gagner d’autres zones confrontées au même problème de pollution industrielle, comme Sfax et Gafsa, où le GCT dispose d’usines chimiques.

    I. B.

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