Tunisie | Harcèlement judiciaire contre le journaliste Mohamed Boughalleb
Le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a publié, mardi 22 avril 2025, un communiqué sous le titre «Mohamed Boughalleb : un journaliste sous pression politique permanente» où il dénonce le harcèlement judiciaire dont ce dernier est l’objet et appelle à «mettre un terme immédiat» à la procédure judiciaire en cours contre lui.
«Après avoir été condamné à huit mois de prison en 2024 à la suite d’une plainte déposée par une le ministre des Affaires religieuses — une affaire montée de toutes pièces sur la base d’une capture d’écran non authentifiée — Mohamed Boughalleb a purgé sa peine. Mais loin d’être acquitté ou réhabilité, il est aussitôt resté la cible d’une nouvelle machination judiciaire», note le CRLDHT. Et explique : «Dans cette seconde affaire, toujours pendante, il est accusé d’avoir insulté une professeure universitaire sur Facebook, via un post attribué à un compte qui, selon ses avocats, ne lui appartient pas. Aucune expertise numérique n’a été diligentée malgré les demandes de la défense. Aucune vérification sérieuse n’a été faite sur l’origine du post incriminé. Et pourtant, les poursuites ont été maintenues et renvoyées devant une chambre criminelle comme si les faits en question relevaient d’une infraction grave à l’ordre public.»
«Mohamed Boughalleb est ainsi maintenu dans un état de vulnérabilité permanente, exposé à une condamnation lourde sur la seule base de présomptions infondées — pour avoir, en réalité, persisté à exercer son métier avec courage et sincérité», souligne le même communiqué, qui dénonce une «pression judiciaire» et rappelle la dégradation de l’état de santé du journaliste qui, rappelle le CRLDT «souffre de plusieurs affections chroniques dont le diabète, l’hypertension artérielle et des troubles de la prostate. À cela s’ajoutent une dégradation de la vue et de l’audition, des douleurs persistantes et une grande fatigue nerveuse (…) séquelles d’une détention inhumaine et l’absence de soins adéquats à laquelle il a été confronté.»
Le CRLDHT exige des autorités tunisiennes de «mettre un terme immédiat à la procédure judiciaire en cours contre Mohamed Boughalleb, viciée dès l’origine, fondée sur des éléments non authentifiés et entachée de graves violations des garanties procédurales les plus fondamentales», «réhabiliter publiquement Mohamed Boughalleb et garantir sans restriction sa liberté d’exercer en tant que journaliste, sans craintes de représailles»; «abroger le décret-loi n°2022-54, ou à défaut en suspendre l’application dans toutes les affaires liées à l’expression d’opinion, dans l’attente d’une réforme alignée sur les standards internationaux en matière de droits humains.»
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