Le juge d’instruction du Pôle judiciaire antiterroriste a décidé de boucler le dossier de l’enquête relative à l’avocat Ahmed Souab et de le renvoyer devant la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d’appel de Tunis.
C’est ce que rapporte Diwan FM en citant une source proche du parquet.
Il convient de rappeler que l’ancien juge administratif à la retraite, rendu célèbre par ses sorties médiatiques peu conformistes, où il défendait les droits humains et l’indépendance de la justice a été arrêté et accusé pour «terrorisme» suite à la diffusion d’une vidéo où il faisait une déclaration devant son cabinet, le 19 avril dernier, à propos de l’affaire dite de complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat dans laquelle plusieurs dizaines d’acteurs politiques, d’hommes d’affaires, d’activistes de la société civile et de journalistes sont poursuivis.
Saïd Sayagh, né à Meknès, Maroc, est docteur en Histoire, agrégé d’arabe, écrivain, poète, traducteur, calligraphe, c’est dire qu’il a plusieurs cordes à son arc. Il se traduit lui-même dans une édition bilingue, parue aux Ed. Mars-A.
‘‘De l’ombre’’ est un recueil qui rassemble, non sans émotion, des poèmes dictés à son épouse sur son lit d’hôpital. Ils disent la crainte, l’abattement, la menace sur le corps, l’obscurité qui guette, l’attachement à la lumière, la résilience entre flux et reflux.
Souffle, rythme, concision, métaphore, vision, s’entremêlent pour se sauver de la désespérance. On est moins convaincu par les calligraphies, mais la gestuelle du signe était-elle, peut-être, nécessaire à l’auteur pour apaiser ces textes sombres.
Tahar Bekri
عندما يحاصرني الليل
اعرف انّ النور كائن
و أنتظر النهار
و عند إصباح النّهار
يكون الليل قد عاد
Quand la nuit m’entoure
Je sais que la lumière est
Et j’attends le jpur
Quand le jour est là
La nuit est déjà de retour
Saïd Sayagh, ‘‘De l’ombre’’, préface de Marc Wetzel, collection dirigée par Christian Viguié, Ed. Mars-A, 20 euros.
Faisant écho à la Journée mondiale des petites et moyennes entreprises, la Banque européenne d’investissement (BEI) a dévoilé, jeudi 3 juillet 2025, à Tunis, une nouvelle enquête intituléeEnquête BEI / UE : Les défis des PME en Tunisie en 2025, réalisée dans le cadre du Trade & Competitiveness Programme (TCP) cofinancé par l’Union européenne.
L’étude, menée auprès de 150 dirigeant.e.s de PME tunisiennes opérant dans les chaînes de valeur exportatrices du pays, notamment l’agro-industrie, le textile et l’automobile, dresse le portrait d’un tissu entrepreneurial à la fois combatif et contraint, qui cherche à se projeter à l’international malgré un environnement particulièrement compétitif.
Des ambitions freinées
Les PME, essentielles à l’économie tunisienne et représentant près de 97% du tissu productif national, incarnent une volonté d’ouverture mais butent encore sur des réalités structurelles et conjoncturelles qui freinent leur essor.
Si l’accès au financement et le manque de capital propre restent des préoccupations centrales pour les chef.fe.s d’entreprise interrogé.e.s, c’est la concurrence accrue et la saturation de certains marchés qui apparaissent comme les obstacles les plus difficiles à surmonter.
Dans un contexte mondial où les marchés sont de plus en plus saturés par l’affluence de divers produits et services, un quart des dirigeant.e.s de PME identifient la concurrence accrue comme leur principale difficulté à croître, devant le manque de capital (17%).
Mais c’est à l’international que leur compétitivité est encore plus mise à l’épreuve : 6 PME sur 10 estiment que la saturation des marchés étrangers et l’intensité concurrentielle limitent fortement leur développement.
Face à ce constat, le Trade & Competitiveness Programme mise sur le renforcement de la compétitivité : il propose des formations techniques ciblées, autour de sujets stratégiques comme les règles d’origine, ou encore la décarbonation, afin de positionner les PME tunisiennes comme des entreprises compétitives sur les marchés européens.
«Ce dont nous avons besoin, ce sont des idées audacieuses, des formations ciblées et un accompagnement structuré pour franchir les barrières à l’export. C’est ainsi que nos PME pourront renforcer leur compétitivité et s’imposer durablement sur les marchés internationaux», témoigne un chef d’entreprise tunisien interrogé lors de l’enquête.
Le manque de financement
Derrière chaque ambition se cache un besoin fondamental : celui des ressources. Pour 48% des dirigeant.e.s interrogé.e.s, le manque de financement est un frein principal à toute velléité d’internationalisation.
Malgré le fait que 88% d’entre elles exportent déjà, seulement la moitié le fait de manière régulière, tandis que 1 PME sur 10 reste entièrement absente des circuits d’exportation, faute de moyens pour investir dans l’innovation, la mise aux normes, ou la prospection commerciale.
Conscient de cet écart, le Trade & Competitiveness Programme met en œuvre des solutions concrètes : en partenariat avec les banques tunisiennes, il facilite l’accès au crédit via des lignes de financement dédiées aux PME, allégées en garanties, et orientées vers des projets structurants. Ces instruments visent à libérer la capacité d’investissement des entreprises et à leur permettre de franchir le cap de l’international avec des bases solides.
Freins structurels à l’exportation
Même pour les PME qui ont déjà engagé une stratégie exportatrice, les freins logistiques et commerciaux restent redoutables. 62% dénoncent des coûts logistiques, douaniers et de conformité prohibitifs, tandis que 44% évoquent la difficulté à identifier des partenaires commerciaux à l’étranger. Ces contraintes techniques et relationnelles entravent l’intégration dans les chaînes de valeur internationales, pourtant essentielle pour assurer une croissance pérenne à l’export.
L’enquête Trade & Competitiveness : Panorama des PME en Tunsie en 2025, commandée par la BEI et réalisée par l’institut de sondage Potloc, a été conduite en mai 2025 auprès de 150 propriétaires et/ou dirigeants de PME tunisiennes, sélectionnés pour être représentatifs à l’échelle nationale. Les entreprises interrogées appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaînes de valeur exportatrices ciblées par le programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancé par l’Union européenne. Ces chaînes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.
Le ministre tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, a inauguré la cinquième édition de l’École de physique des plasmas et de la fusion de la région Mena (MPFuS 2025), qui se tient du 30 juin au 4 juillet 2025, à Tabarka, sur la côte nord-ouest de la Tunisie,
S’exprimant lors de la séance d’ouverture, en présence d’experts et de chercheurs locaux et internationaux de diverses nationalités, le ministre a déclaré que, depuis sa création, cette école est devenue une initiative régionale de référence, fondée sur une vision commune visant à élargir la coopération scientifique entre l’Afrique, le monde arabe, l’Europe et l’Asie.
Elle incarne l’ambition de la Tunisie et des pays participants d’investir dans la science et les technologies de pointe du futur, d’assurer leur souveraineté énergétique, de promouvoir une transition durable et de former les jeunes talents, a-t-il ajouté.
L’École de physique des plasmas et de la fusion est une plateforme régionale de partage des connaissances, d’interaction avec les jeunes chercheurs et de création de partenariats durables, capables de soutenir efficacement les économies des pays participants et de créer des alternatives pour l’avenir malgré le contexte difficile actuel. «Le gouvernement tunisien est prêt à soutenir cette école, motivé par ses convictions, ses engagements et sa volonté de renforcer et d’élargir les réseaux de coopération scientifique à travers ce type d’événement, offrant toutes les garanties de succès», a déclaré M. Belaid à l’agence de presse Tap, rappelant que la Tunisie a été l’un des premiers pays africains à s’intéresser à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et qu’elle est membre fondateur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en plus d’avoir récemment ratifié l’Initiative arabe pour l’énergie de fusion (AFEI).
Le directeur général de l’Agence arabe de l’énergie atomique (AAEA), Salem Hamdi, a déclaré que tous les pays arabes s’intéressent à la fusion nucléaire, tant en termes d’utilisation que de formation. Cet objectif pourrait réduire l’écart entre pays développés et pays en développement, a-t-il souligné.
Pour sa part, le directeur général du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN), Adel Trabelsi, a déclaré que la formation actuellement proposée à plus de 60 chercheurs constitue l’un des piliers clés de l’engagement envers ce projet technologique de pointe.
Lors de l’événement, un accord de coopération et de partenariat a été signé sous la supervision du ministre entre l’Agence arabe de l’énergie atomique, l’Institut chinois de physique des plasmas, le Commissariat à l’énergie atomique français et le Centre national des sciences et technologies nucléaires.
Tout est prêt dans le gouvernorat de Bizerte, au nord de la Tunisie, pour la 15e édition de la Semaine de la Mer, un événement scientifique destiné aux étudiants, qui se tiendra du 21 au 27 juillet.
Selon le bureau Afrique du Nord du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui l’a annoncé à Tunis, sur ses réseaux sociaux, cet événement scientifique représente pour les étudiants universitaires une occasion unique de perfectionner leurs compétences en biologie et écologie marines.
Les participants pourront bénéficier d’ateliers pratiques et de cours animés par des experts du domaine.
Selon les organisateurs, l’édition de cette année offrira également l’occasion d’explorer le monde sous-marin à travers une série de voyages éducatifs et d’activités pratiques.
L’initiative vise également à faciliter les contacts entre les passionnés de la mer, leur permettant d’élargir leurs réseaux et de nouer de nouvelles relations professionnelles dans le domaine de la recherche et de la conservation marines.
L’histoire contemporaine du Moyen-Orient s’écrit autant avec des idées qu’avec des armes. Certaines théories intellectuelles, nées dans les cercles académiques, finissent par s’incarner dans des bombes, des murs et des lois. Ces discours, qu’on pourrait appeler des «prophéties impériales», prescrivent ce que l’Orient doit être et subir pour «entrer dans l’histoire».(Ph. Soldat israélien dans Gaza détruite par des armes livrés par les puissancesoccidentales).
Sadok Chikhaoui *
Bernard Lewis fut un intellectuel majeur du XXe siècle, dont l’orientalisme savant a fourni un cadre mental justifiant les pires violences politiques. Mais il ne fut pas seul : les néoconservateurs américains, dans les années 1990, ont repris et durci ce diagnostic, matérialisé brutalement par la guerre d’Irak en 2003. Celle-ci a incarné l’idée d’un Orient «malade» incapable de démocratie, qu’il faut réorganiser par la force -au nom du bien de l’Orient et de la sécurité occidentale.
Aujourd’hui, Israël semble incarner cette transgression décomplexée : au nom d’un droit mythique, il viole systématiquement les lois internationales avec le soutien sans faille des États-Unis. Dans ce nouvel âge impérial, les récits anciens -orientalisme, colonialisme, messianisme-ressurgissent, armés d’une puissance technologique et militaire inédite.
Bernard Lewis, prophète d’un Orient fantasmé
Dans un article célèbre paru en 1990 (The Roots of Muslim Rage), Bernard Lewis popularise l’idée que l’islam serait ontologiquement hostile à l’Occident, non pas pour des raisons politiques, mais en raison d’un ressentiment irrationnel, presque religieux, envers la modernité occidentale. Cette vision essentialiste, qui nie toute diversité et histoire interne au monde musulman, deviendra un pilier du «choc des civilisations» de Samuel Huntington.
Ainsi, tout compromis devient vain : il faut imposer l’ordre de l’extérieur, justifiant une forme de néo-impérialisme qui s’impose avec force après les attentats du 11 septembre 2001 et donnera aux «faucons» néoconservateurs déjà imbibés des idées de Lewis l’occasion de radicaliser leur discours avec l’invasion de l’Irak en 2003 comme laboratoire de reconfiguration politique et géopolitique du Grand Moyen-Orient.
Lewis conseille directement l’administration Bush, affirmant que les peuples arabes attendent d’être libérés par les Américains. Cette illusion se fracasse contre la réalité : la guerre détruit l’État irakien, alimente le sectarisme et jette des millions de gens dans la misère. Mais elle incarne aussi un retour du Manifest Destiny -cette idéologie américaine du XIXe siècle qui justifiait l’expansion divine vers l’Ouest, transposé au Proche-Orient musulman.
Israël, transgression coloniale et impunité
Dans ce contexte, Israël apparaît comme le bras armé de cette vision prophétique, bénéficiant d’une impunité américaine totale. Sa politique de colonisation, d’annexion et de purification ethnique, voire génocidaire, se déroule sous le regard complice des puissances occidentales.
La guerre contre Gaza depuis octobre 2023, avec ses dizaines de milliers de morts civils et sa destruction massive, est présentée comme un «droit de se défendre». En réalité, elle révèle une volonté d’effacer un peuple, justifiée non par le droit mais par un récit orientaliste et messianique déshumanisant : les Palestiniens sont des barbares, l’islam une menace éternelle, et Israël le bastion de l’Occident.
Ce modèle s’inscrit dans la continuité du colonialisme classique : comme en Algérie ou en Afrique du Sud, les colons se posent en victimes et porteurs de civilisation. Mais ils sont aujourd’hui plus cyniques, plus puissants, soutenus par des systèmes entiers mêlant médias, finance et technologie.
Cette séquence révèle la subversion de la rationalité occidentale : le logos grec, la raison universelle, est remplacé par la force brute et le silence de l’autre. Le droit devient modulable selon les rapports de force. Les prophéties de Lewis, le discours néoconservateur et l’idéologie sioniste ne décrivent plus le monde, elles le fabriquent — autorisant expropriations, bombardements, famines et censures. Le réel devient le théâtre d’un mythe violent : l’Occident élu, attaqué, justifié dans son expansion infinie.
Don’t cry for me Palestina
Au moment où Israël trouve un soutien quasi inconditionnel en Occident — États-Unis et Europe — une autre dynamique tragique se joue : la déliquescence du soutien arabe à la cause palestinienne.
Dans plusieurs pays occidentaux, la montée des extrêmes droites colonialo-nostalgiques est frappante, en France notamment, avec un électorat issu des pieds-noirs, où la mémoire coloniale est niée et où l’islamophobie s’allie au soutien à Israël qui devient le modèle d’un État occidental agressif, ethno-nationaliste, technologiquement avancé, impitoyable envers son «ennemi intérieur» et laboratoire de contre-insurrection.
Mais ce renforcement s’appuie aussi sur l’effondrement de la colonne vertébrale politique du monde arabe. Depuis les années 1990, et plus encore après les Printemps arabes avortés, nombre de régimes arabes du Golfe à l’Afrique du Nord ont abandonné la cause palestinienne, perçue comme un fardeau anachronique gênant leur intégration dans la mondialisation capitaliste.
Ces régimes aspirent à devenir des vitrines luxueuses de la modernité : gratte-ciels, stades climatisés, plages artificielles, circuits de Formule 1, tourisme de luxe… Les Palestiniens dérangent cette mise en scène, rappel douloureux que l’histoire n’est pas finie.
Les Accords d’Abraham, signés sous houlette américaine, normalisent les relations entre Israël et plusieurs États arabes sans qu’aucune concession ne soit demandée à Israël. Le message est clair : les Palestiniens sont seuls.
Le colonialisme n’est pas mort, il s’est transformé. Les prophéties orientalistes se réalisent parce qu’elles servent une volonté de puissance déliée de toute limite.
Le monde arabe, et plus largement musulman, redevient un théâtre de guerre d’imaginaire. Ce n’est pas l’islam en soi qui dérange, mais sa résistance : la mémoire vivante d’un peuple humilié, d’une dignité qui refuse de disparaître. C’est cette altérité vivante qu’on cherche à faire taire.
L’Association du multimédia et de l’audiovisuel (Amavi) organise du 30 juin au 5 juillet 2025 à Tunis la première cohorte du programme «Ateliers Sud-Sud : Ici et ailleurs», marquant ainsi une étape significative dans le renforcement des capacités des jeunes talents des industries culturelles et créatives (ICC) en l’Afrique.
Ce projet panafricain, qui s’étend sur 24 mois, implique une collaboration enrichissante entre des acteurs culturels de la Tunisie, du Maroc, du Sénégal, du Kenya et de la Côte d’Ivoire.
Les ICC représentent un secteur dynamique et en pleine expansion en Afrique, jouant un rôle central dans l’innovation et le développement socio-économique. Cependant, les jeunes créateurs font face à de nombreux défis, notamment le manque de financement, des réseaux professionnels restreints et l’absence de mentorat structuré. Le programme « Ateliers Sud-Sud » se positionne comme une réponse à ces enjeux, en offrant une plateforme pour le co-développement de projets culturels innovants et la création de contenus qui reflètent la diversité des cultures africaines.
Parcours de cocréation et développement de projet
La première cohorte, en cours à Tacir Lab Tunis dans le cadre de Dar Bach Hamba, réunit des participants de de Tunisie, du Maroc et du Sénégal, chacun apportant son propre projet culturel. Les participants bénéficient d’une série d’ateliers qui allient théorie et pratique, favorisant ainsi l’échange d’idées et la collaboration.
Pendant une semaine, les jeunes créateurs sont plongés dans un environnement d’apprentissage dynamique, où ils ont l’occasion de développer leurs compétences à travers divers ateliers interactifs. Ces sessions portent sur des thèmes essentiels tels que le panorama des ICC, le design thinking, le storytelling, et l’idéation, leur permettant de mieux comprendre les défis et les opportunités qui se présentent à eux. Grâce à des méthodes innovantes et un accompagnement personnalisé, ils travaillent sur la mise en scène de leurs projets, élaborent des prototypes, et réalisent des études de marché. Cette approche collaborative renforce non seulement leur capacité à formuler des propositions artistiques pertinentes, mais favorise également des échanges enrichissants entre les créateurs, consolidant ainsi un réseau créatif transnational.
Un impact durable et transnational
Le programme « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » vise à établir un réseau solide de jeunes talents, facilitant les échanges transnationaux et l’émulation créative. Chaque cohorte accueille 15 jeunes créateurs qui sont accompagnés dans le développement de leurs projets. Les résultats de cette première cohorte devraient avoir un impact durable sur les ICC en Afrique, favorisant l’émergence de propositions artistiques et entrepreneuriales innovantes.
À l’avenir, le programme prévoit d’étendre ses activités au Kenya et à la Côte d’Ivoire en 2026, renforçant ainsi la dynamique de coopération entre les pays participants.
L’initiative « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » représente une avancée majeure pour les jeunes créateurs africains, leur offrant les outils et le soutien nécessaires pour surmonter les défis actuels.
Avec le soutien d’organisations partenaires telles que la Fondation Hiba-Kawaliss (Maroc), Fidadoc (Maroc), DocA (Kenya), et Les Films du Continent (Côte d’Ivoire), ainsi que des partenaires financiers comme la Coopération suisse et le Fonds d’expertise français, ce programme cherche à transformer le paysage culturel de la région.
Selon le Financial Times, les pays situés à l’extrême est de l’Europe se préparent à toute décision éventuelle de la part de la Russie, représentant une grave menace pour eux. À leurs yeux, une guerre déclenchée par Moscou viserait à tester les capacités défensives de l’Otan qui a récemment achevé des exercices aériens en Finlande.
L’enquête du journal britannique indique que si Moscou est actuellement préoccupé par sa guerre en Ukraine, nombreux sont ceux qui, le long de la frontière entre la Finlande et la Russie, s’attendent à ce que le président Vladimir Poutine se tourne un jour vers le flanc oriental de l’Otan.
Le secrétaire général de l’organisation transatlantique, Mark Rutte, a averti le mois dernier que Moscou pourrait être prêt à recourir à la force contre l’Alliance d’ici cinq ans. Dans un discours, M. Rutte a déclaré: «Ne nous leurrons pas: nous sommes tous sur le flanc oriental désormais».
Plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti, dans un discours prononcé lors du sommet de l’Alliance qui s’est tenu la semaine dernière à La Haye, aux Pays-Bas, que la Russie prévoyait de nouvelles opérations militaires sur le territoire de l’Otan.
Alors que le président américain Donald Trump avait rassuré ses alliés à son arrivée à La Haye pour le sommet, affirmant qu’il serait à leurs côtés «jusqu’au bout», il avait inquiété les capitales européennes quelques heures plus tôt en laissant entendre que l’accord de défense mutuelle de l’Alliance, connu sous le nom d’article 5, était sujet à interprétation.
Selon le journal britannique, la présidence Trump a soulevé des questions quant à la solidité et à la pérennité des garanties de sécurité américaines soumettant les capacités de défense européennes à un examen minutieux comme jamais vu depuis des décennies.
Des images satellite montrent une activité accrue sur les bases russes proches du flanc est de l’Otan notamment les aéroports de Levashovo, Kamenka et Olenya, cibles d’attaques de drones ukrainiens. Le Financial Times considère cela comme la preuve que Moscou a déjà commencé à prendre des mesures pour renforcer sa présence régionale.
Le journal cite le secrétaire général de l’Otan déclarant ne pas s’attendre à une attaque russe dans un avenir proche. Le chef d’état-major adjoint des forces de défense finlandaises, le lieutenant-général Kari Nissula, confirme quant à lui ne pas s’inquiéter du moment d’une telle agression. Il précise que, depuis des siècles, la question n’est pas de savoir si une attaque aura lieu, mais quand et quoi qu’il en soit, «je dois être prêt au quotidien».
L’Europe augmente ses capacités militaires
De nombreux États d’Europe de l’Est membres de l’Otan font pression pour augmenter leurs dépenses de défense afin de combler leurs lacunes en matière de capacités militaires, sous la pression de la Russie et de Trump.
Lors de leur récent sommet à La Haye, les alliés ont réaffirmé leur «ferme engagement en faveur de la défense collective» convenant d’augmenter les dépenses de défense à 5% du PIB au cours de la prochaine décennie tout en prévoyant une certaine flexibilité quant au montant à consacrer à la défense de première ligne. L’Espagne a obtenu une exception controversée en promettant d’atteindre l’objectif de dépenses de défense de l’Otan à moindre coût.
Le journal cite un responsable d’un service de renseignement européen sous couvert d’anonymat: «Nous voulons tous dissuader la Russie en faisant preuve de force et en renforçant nos capacités. Mais d’un autre côté, Poutine finira par faire ses propres calculs quant à sa capacité à remporter la victoire. Nous devons veiller à ce qu’il ne se trompe pas».
Examinant l’étendue des préparatifs des pays de l’Otan sur le front oriental, le Financial Times a estimé que la Norvège, qui partage une frontière de 200 kilomètres avec la Russie, est un modèle pour les pays européens qui augmentent leurs dépenses pour renforcer leurs forces militaires.
Bien que la Norvège ne soit pas directement menacée par la Russie, comme l’affirme le journal, son Premier ministre, Jonas Gahr Støre, affirme que tous les pays en première ligne sont conscients du projet russe de rétablir les districts militaires distincts de Moscou et de Leningrad fusionnés en 2010.
Rares sont ceux qui croient qu’une attaque russe contre l’Otan commencerait dans le nord gelé de la Norvège continentale. Cependant, certains craignent que Moscou ne procède à un petit essai sur l’archipel arctique démilitarisé du Svalbard, territoire norvégien mais également siège d’une colonie russe.
Un autre pays de l’Otan, la Finlande, a subi la douleur de perdre une partie de son territoire au profit de la Russie. Malgré sa résistance face à l’Union soviétique lors de la guerre d’Hiver de 1929-1940, la Finlande a perdu environ 10% de son territoire pendant la Seconde Guerre mondiale.
C’est pourquoi, depuis la fin de cette guerre il y a 80 ans, la Finlande se prépare sans relâche à une éventuelle invasion russe et qui renforce ses forces et son matériel militaire à la frontière. Cependant, les Finlandais estiment que les Russes pourraient mettre des années à se rétablir complètement après la fin de leur guerre en Ukraine.
Bien que la nouvelle devise de l’Otan, selon le journal britannique, soit de défendre le premier centimètre de son territoire, il est clair que les concessions territoriales temporaires de la Finlande feront partie intégrante de tout plan de défense.
Jarmo Lindberg, ancien ministre de la Défense et actuel député finlandais, affirme que son pays dispose de réserves de carburant et de pétrole de tous types pour six mois ainsi que de céréales pour environ neuf mois et a conclu des contrats avec un groupe d’entreprises locales pour adapter ses lignes de production afin de répondre aux besoins en temps de guerre si nécessaire.
Les Finlandais estiment également que leur situation stratégique –s’étendant de l’Arctique à la mer Baltique– signifie que les États-Unis ne peuvent les abandonner. Trump a clairement indiqué qu’il considérait l’Arctique comme crucial pour la sécurité de son pays.
Les trois États baltes –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– sont dans une situation différente car ils sont considérés comme la région la plus vulnérable à une éventuelle attaque russe.
Le contexte historique explique en partie ce phénomène car dans les années 1940, ils faisaient partie de l’ex-Union soviétique qui les a annexés mais la principale raison réside dans leur petite taille et leur isolement, souligne le Financial Times.
Kristi Reik, directrice du Centre international de défense et de sécurité en Estonie, prévient que toute absence de réponse énergique à une future agression de Moscou pourrait signifier la fin de l’alliance. «Tout dépend de l’enhardissement de Poutine compte tenu des résultats qu’il obtiendra dans sa guerre contre l’Ukraine», précise-t-elle.
Elle a également considéré que si les États-Unis imposent une «mauvaise» paix à l’Ukraine, la Russie se sentira encouragée et la menace pour la sécurité des pays Baltes s’accroîtrait. Et d’ajouter que le problème se résumait à une question fondamentale: comment la Russie évalue-t-elle la capacité de l’Otan à répondre collectivement à toute agression qu’elle lancerait?
Le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT) a publié, jeudi 3 juillet 2025, à Bruxelles, Belgique, le communiqué de presse suivant intitulé «Les Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) lâchés en pleine saison de retour au pays».
À l’approche de l’été, comme chaque année, des milliers de Tunisiens résidant en Belgique s’apprêtent à regagner leur pays natal pour passer des vacances en famille, renouer avec leurs racines et retrouver un moment de sérénité après une année de travail.
Or cette année, un obstacle majeur vient compromettre ces retrouvailles tant attendues.
La compagnie aérienne TUI Fly, l’un des rares transporteurs reliant la Belgique à la Tunisie, a suspendu son offre de vols secs vers la Tunisie via internet. Cette décision, prise à la demande des autorités tunisiennes, viserait à interdire la combinaison d’offres à forfait (vol + hôtel) avec des vols seuls.
Pourtant, ce sont précisément ces vols secs qui intéressent la majorité des TRE : ils voyagent pour retrouver leurs familles, non pour séjourner à l’hôtel. Cette mesure, mal adaptée à la réalité des Tunisiens de l’étranger, risque de compromettre leur retour et de porter un grave préjudice à la Tunisie — tant sur le plan économique qu’humain. Le CVDT dénonce fermement le silence préoccupant de l’ambassade de Tunisie en Belgique face à cette situation inacceptable.
Il est incompréhensible qu’aucune démarche diplomatique ne soit engagée pour défendre les intérêts de nos compatriotes de la diaspora, qui constituent pourtant un pilier vital pour l’économie et la société tunisiennes. Leur engagement constant envers le pays mérite respect et considération, non négligence.
Nous appelons les autorités tunisiennes à reconsidérer sans délai cette mesure restrictive et à rétablir l’accès aux vols secs, permettant ainsi aux Tunisiens de l’étranger de rentrer au pays dans la dignité, sans obstacle ni humiliation. Il en va de l’image du pays, du lien essentiel avec sa diaspora, et du respect de droits fondamentaux à la mobilité.
Nous enjoignons également l’ambassade de Tunisie à Bruxelles à agir avec responsabilité et diligence, dans un esprit de service public et de solidarité nationale, pour protéger les intérêts légitimes de nos concitoyens.
Nous rappelons qu’en 2015, lors du boycott touristique européen consécutif aux attentats de Sousse et du Bardo, le CVDT avait organisé deux vols de solidarité, en partenariat avec des personnalités belges (élus, journalistes, membres de la société civile), afin de manifester un soutien concret au peuple tunisien et de lutter contre les amalgames. Pour un été sans exclusion. Pour une Tunisie qui rassemble.
Le CVDT, présidée Fethi El Hadjali, est une ONG dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc).
La Direction générale du cinéma et de l’audiovisuel du ministère italien de la Culture a publié le classement final des projets admis au Fonds bilatéral de co-développement cinématographique Italie-Tunisie, pour l’exercice 2024.
Six longs métrages ont été sélectionnés pour un financement de 30 000 euros (132 000 dinars) chacun, avec une dotation totale de 180 000 euros (612 000 DINARS° allouée par la partie italienne.
Les projets ont été examinés par la commission mixte italo-tunisienne qui s’est réunie le 8 avril. Des coproductions entre sociétés italiennes et tunisiennes ont participé à la sélection, conformément à l’accord intergouvernemental signé à Cannes en 2018 pour promouvoir la coproduction entre les deux pays. Le fonds comprend également une quote-part complémentaire mise à disposition par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), d’un montant d’environ 100 000 euros (339 000 dinars tunisiens).
Parmi les titres financés figurent ‘‘Baba’’ de Giuseppe Capotondi (Indiana Production et Cinetelefilms), ‘‘El Haouaria – Eau et Vent’’ de Marcello Bivona (Qaja Media et 5/5 Production), ‘‘La stagione dell’amore’’ de Salvatore Allocca (Eurofilm et Lobsters Prod), ‘‘Pro-Contro’’ de Roberto Lippolis (Ventitré et Video International Production), ‘‘Sguardo profondo’’ de Paola Beatrice Ortolani (Sevenhalf Lab et Instinct Bleu) et ‘‘Solastalgia’’, signés par le couple Yosr Gasmi et Mauro Mazzocchi (Chiotto Film et Utopia Films). Sept projets n’ont pas été admis au financement.
Côté tunisien, les projets sélectionnés sont « ‘‘Sadok et ses frères’’ d’Oumeyma Trabelsi (Hania production et Arteria Films), ‘‘Les sept jours’’ d’Ines Ben Othman (Yol films house et Flicktales), ‘‘Maurizio Valenzi et les Italiens de Tunis’’ de Mohamed Challouf (Caravanes production et Casa del vision srl), ‘‘Malentendu’’ de Sarah Abidi (Synergie production et Momotty srl), ‘‘Cirta’’ de Seif Eddine Chedda (Muja film Sirrocco et Slingshots films) et ‘‘تكلم’’ de Nejib Khetiri (Mesanges Films et Samarcanda Films).
Avec cette intervention, les institutions cinématographiques des deux pays confirment leur volonté de renforcer la coopération culturelle et de favoriser la circulation d’histoires communes dans l’espace méditerranéen.
Le prochain appel à projets pour l’année 2025 est prévu pour l’automne.
La deuxième phase du projet de restauration des mosaïques des maisons romaines (domus) d’El-Jem (Thysdrus) touche à sa fin, dans le cadre de la coopération archéologique tuniso-italienne entre l’Institut national du patrimoine (Inp) et le Parc archéologique du Colisée de Rome. L’INP a annoncé que cette deuxième phase, commencée le 9 juin, s’achèvera le 4 juillet 2025.
La mission de coopération a débuté en avril 2025 par une première phase de relevés au scanner laser 3D, visant à réaliser un relevé topographique et un géoréférencement de cette zone archéologique, avec pour objectif spécifique de constituer une base documentaire solide pour les projets de restauration, tout en permettant la création de modèles 3D pour la reconstruction et la mise en valeur du site.
La deuxième phase, menée par le Parc archéologique du Colisée et l’INP, qui a bénéficié d’un don de l’Italie sous forme de matériaux et d’équipements spécialisés pour la restauration, consiste en la restauration des mosaïques des maisons romaines de Thysdrus. Les opérations ont été confiées au C.S.R. Restauro Beni Culturali de Riccardo Mancinelli, expert en restauration de mosaïques, avec l’assistance et la collaboration des conservateurs et restaurateurs du site archéologique d’El-Jem.
Les travaux réalisés jusqu’à présent ont permis de documenter et de restaurer les mosaïques de trois maisons romaines du site archéologique d’El Jem : la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini, a indiqué l’INP.
L’ancienne cité de Thysdrus en Tunisie, construite, comme beaucoup d’autres établissements romains en Tunisie, sur l’emplacement de précédents centres puniques, est célèbre dans le monde entier pour les ruines de l’amphithéâtre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas décorées de magnifiques mosaïques polychromes, de précieuses fresques, de jardins et de portiques à colonnades.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a renforcé les capacités de 29 agents de première ligne de ses bureaux de Tunis, Sfax et Zarzis afin de fournir des services de protection et d’assistance aux personnes qu’elle prend en charge, et ce, lors d’une formation organisée du 24 au 27 juin 2025 dans le cadre du projet Compass.
Le programme «Coopération sur les migrations et les partenariats pour des solutions durables», ou Compass, est une coopération stratégique entre l’OIM et le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.
Lancé en 2021, Compass vise à atteindre plusieurs objectifs communs pour une migration sûre.
La Commission de la législation générale de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a entamé l’examen d’un projet de loi visant à modifier le décret-loi n° 54/22 relatif à la lutte contre les délits liés aux systèmes d’information et de communication. Beaucoup d’observateurs doutent du sérieux de cette initiative et, surtout, de ses chances d’aboutir, eu égard l’échec des précédentes tentatives pour amender ce décret-loi tant décrié.
Imed Bahri
Ce décret, censé lutter contre les fake news, prévoit des peines de prison de cinq ans et de lourdes amendes pour quiconque diffuse de «fausses informations» ou de «fausses rumeurs» en ligne.
Le président de la commission parlementaire, Yasser Gourari, a annoncé à l’agence de presse Tap que la première séance serait consacrée à l’audition du parti à l’origine du projet de loi, présenté par un groupe de parlementaires. Le bureau de la commission définira ultérieurement les auditions restantes.
La décision de renvoyer le projet de loi à la Commission de législation générale a été prise par le Bureau de l’ARP le 11 avril, bien qu’une proposition d’amendement ait déjà été présentée par plusieurs parlementaires le 20 février 2024, mais n’ait pas été soumise aux commissions compétentes. Cela a incité 60 députés à soumettre une nouvelle demande d’examen en janvier dernier.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en collaboration avec des groupes de la société civile, a intensifié ses efforts pour mettre fin aux poursuites contre les journalistes fondées sur le décret 54, insistant sur le fait que le décret 115 de la loi sur la presse devrait plutôt s’appliquer aux questions relatives à la profession.
Une résolution générale du syndicat du 23 février a appelé à «une pression accrue pour la libération des journalistes et des professionnels des médias emprisonnés et pour la suspension des poursuites contre toutes les personnes poursuivies en vertu du décret 54».
La Cour de cassation a statué dans un contexte similaire le 3 février, annulant la saisine de l’avocate et journaliste Sonia Dahmani dans une affaire de critique de fonctionnaires.
Sur les ondes de la radio Diwan Fm, Gourari a souligné qu’un consensus se dégageait néanmoins sur la nécessité de réformer ce texte, précisant que certains articles nécessitaient une révision approfondie, notamment l’article 24, sur la base duquel beaucoup d’activistes politiques et de journalistes ont été condamnés à des peines de prison ferme. «La possibilité de criminaliser les journalistes en vertu de ce décret est un point qui doit être examiné de toute urgence», a-t-il insisté. L’objectif de cette initiative est d’harmoniser le décret 54 avec la Constitution et la Convention de Budapest.
«Le pouvoir en place a lui-même été affecté négativement par ce décret, notamment parce que l’opposition l’a accusé à plusieurs reprises de l’utiliser comme un outil pour éliminer ses opposants», a souligné Gourari, estimant que la révision de ce texte est dans l’intérêt de tous.
Selon le parlementaire, il existe désormais une volonté de créer un climat médiatique libre et responsable. Il n’a pas précisé la volonté de qui… Car l’état catastrophique des médias actuellement en Tunisie prouve exactement le contraire de ce qu’affirme M. Gourari, qui semble prendre ses désirs pour des réalités.
«Abba… Abba… lama shabaktani», ainsi s’exprime le Nazaréen sur la croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» C’est à partir de cette phrase traversant les temps et les lieux que Soufiane Ben Farhat construit son nouveau roman, ‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’, ancré dans le village de Takrouna, au centre de la Tunisie.
Mêlant habilement réalisme magique et réalisme cru, ce texte original invite à une immersion dans une fresque mêlant mémoire, spiritualité et figures mythiques.
Le portrait littéraire de cette œuvre, signé Ahmed Walid El Ferchichi, éditeur d’Arcadia, exprime la joie d’avoir découvert ce trésor de récits et de secrets.
Le roman paraîtra très prochainement dans vos librairies, promettant d’être l’une des révélations littéraires de l’été.
‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’ est le troisième roman de Ben Farhat après ‘‘Le Regard du loup’’, prix Découverte de la 14e éditions des prix Comar d’Or en 2010, et ‘‘Le Chat et le scalpel’’, prix Comar d’Or en 2021.
On comprend les soucis budgétaires du président Kaïs Saïed, qui doit financer les dépenses publiques récemment décidées dans le cadre de sa politique sociale et qui n’étaient pas prévues dans la Loi de Finances et le Budget de l’Etat pour l’année 2025. Mais les solutions qu’ils croit avoir trouvées nous semblent difficile à mettre en œuvre, en tout cas dans des délais rapides.
Imed Bahri
Parmi ces solutions, le président de la république parle, depuis plusieurs mois, de la restructuration de plusieurs institutions publiques qui doublonnent, ne sont pas toujours efficaces et, surtout, «épuisent les finances publiques», selon les termes qu’il a lui-même utilisés, lors de sa réunion avec la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzeri, hier, mercredi 2 juillet 2025, au palais de Carthage.
La mise en œuvre de ces «solutions radicales et souveraines», comme par exemple la suppression de certaines institutions publiques ou leur fusion dans des entités unifiées, plus efficaces et moins budgétivores, ne se ferait pas en un claquement de doigt. Cela nécessiteraient des études préalables et une longue préparation.
Le président affirme, dans ce même contexte, qu’il n’hésiterait pas à écarter ceux qui ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités. Il ajoute que les chômeurs de longue durée seraient prioritaires pour remplacer les fonctionnaires écartés. «Ils prendront leur place même s’ils manquent d’expérience, car ils sont animés d’une forte volonté de contribuer à la reconstruction, à l’édification nationale et à la lutte contre la corruption», a-t-il déclaré.
Sur le plan du principe, la position du chef de l’Etat est tout à fait défendable : l’administration publique souffre d’un sureffectif endémique et ne brille pas par sa grande efficacité. Les bras cassés et clous rouillés qui hantent ses rouages mériteraient d’être mis à la porte et laisser la place à plus méritants qu’eux. Il reste cependant à mettre des noms sur ces défaillants, à prouver leur incompétence et à mettre en œuvre les mesures prévues par la loi pour pouvoir les licencier, sans que de telles décisions, prises à la hâte, ne soient, par la suite, annulées par un jugement du tribunal administratif. Et, coûter, par conséquent, encore beaucoup d’argent à l’Etat sous formes d’indemnités de licenciement.
Sur un autre plan, les chômeurs de longue durée qui, du point de vue du président de la république, devraient prendre la place des recalés, risquent de ne pas offrir, eux non plus, malgré leur supposé patriotisme, des garanties minimales de productivité et d’efficacité.
Cela dit, on peut toujours faire du social, c’est politiquement correct et électoralement payant, mais le risque serait de remplacer des inutiles par des incompétents, des irresponsables par des bons à rien.
Un projet novateur d’une durée de 12 mois intitulé «Décarbonisation de la pêche artisanale en Tunisie : promouvoir l’énergie propre pour des communautés côtières durables», vient d’être lancé. L’objectif est l’adoption de moteurs électriques dans la baie de Gabès pour réduire la consommation de carburant, les émissions et la pollution audio, tout en allégeant la charge financière des pêcheurs et contribuer à la protection de la biodiversité marine.
Financé par le gouvernement britannique via le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) à hauteur de 254 950 £ (environ 1 million de dinars), le projet est mis en œuvre en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), des organisations et coopératives locales de pêche, ainsi que des fournisseurs d’équipements solaires et des institutions financières.
L’objectif est d’introduire des moteurs électriques solaires sur les embarcations de pêche artisanale dans le Golfe de Gabès, afin de réduire la consommation de carburant, les émissions de carbone et la pollution sonore — tout en diminuant les coûts d’exploitation pour les pêcheurs et en protégeant la biodiversité marine.
Ce projet bénéficie d’un fort soutien stratégique des autorités nationales, garantissant son alignement avec les priorités de la Tunisie en matière de transition énergétique et de gestion des pêches.
Le WWF Afrique du Nord et ses partenaires de mise en œuvre suivront de près les progrès réalisés et partageront les enseignements tirés pour favoriser la reproduction du projet à l’échelle nationale et régionale.
Le projet fait progresser la transition vers l’énergie propre, la conservation marine, l’égalité des genres et l’innovation mondiale — en construisant des communautés côtières durables et inclusives grâce à une collaboration internationale. Il s’inscrit dans les priorités mondiales du Royaume-Uni en matière d’action climatique et d’énergies renouvelables, tout en soutenant la stratégie nationale tunisienne de protection des écosystèmes marins et de renforcement de la résilience côtière.
L’événement de lancement a réuni les partenaires et acteurs pour discuter de la vision du projet. Les discussions ont mis en lumière la stratégie tunisienne de transition énergétique et les défis socio-économiques auxquels sont confrontées les pêches artisanales.
Les représentants de l’ambassade britannique en Tunisie ont réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à soutenir des solutions climatiques innovantes et ont salué les efforts de la Tunisie pour allier protection de l’environnement et développement durable.
La cheffe adjointe de mission britannique, Elizabeth Green, a déclaré : «Cette initiative marque une avancée significative dans notre engagement commun en faveur de l’action climatique, du développement durable et de la croissance économique inclusive. Ensemble, nous ne faisons pas que décarboner la pêche — nous contribuons à autonomiser les populations, protéger la nature et construire un avenir plus résilient.»
Le directeur du WWF Afrique du Nord, Jamel Jrijer, a ajouté : «En dotant les pêcheurs artisanaux d’outils et de connaissances en matière d’énergie propre, nous contribuons directement à la stratégie nationale tunisienne de transition énergétique et de conservation marine.»
Des manifestants pacifistes juifs ont été arrêtés par la police de Philadelphie hier, mercredi 2 juillet 2025, alors qu’ils occupaient le hall de l’entreprise Day & Zimmermann, un important fournisseur de munitions de 120 mm utilisées par les chars militaires israéliens contre les Gazaouis.
Jack Poulson *
«La police arrête des manifestants de Jewish Voice for Peace et les expulse du hall de D&Z où nous nous sommes rassemblés pour dire : AUCUN PROFIT DU GÉNOCIDE», a écrit l’organisation de défense des droits Jewish Voice for Peace (JVP) de Philadelphie mercredi matin.
Un agent de sécurité du bâtiment d’Allied Universal a confirmé les arrestations, mais n’a pas pu distinguer l’organisation de défense des droits des Juifs de la section de Philadelphie des Students for Justice in Palestine (SJP), qui dénonce haut et fort la fourniture d’obus d’artillerie par Day & Zimmermann à l’armée israélienne. Chaque mardi, entre 6h30 et 8h30, les manifestants scandent à plusieurs reprises «Quit your job!» («Quitte ton travail !») tandis qu’ils battaient des tambours improvisés de Home Depot et secouaient des tambourins alors que les ouvriers traversaient l’entrée arrière du siège social de Day & Zimmermann à Philadelphie, au 1500 Spring Garden St.
Une grande partie de la controverse entourant Day & Zimmermann découle de sa production présumée de munitions antichars hautement explosives (Heat) M830A1 de 120 mm, utilisées par un char de combat israélien Merkava lors du massacre, le 29 janvier 2024, de la petite Palestinienne Hind Rajab, âgée de cinq ans, et de six membres de sa famille.
Selon une enquête menée par l’organisation quaker American Friends Service Committee (AFSC), lauréate du prix Nobel de la paix en 1947, «le numéro de série d’une munition explosée retrouvée dans l’ambulance envoyée au secours de Rajab suggère qu’elle a été fabriquée à l’usine de munitions de l’armée de l’Iowa par Mason & Hanger, filiale de Day & Zimmermann, en novembre 1996.»
Schéma d’un obus antichar explosif (Heat) M830AI de 120 mm.
SOC, filiale de sécurité privée de Day & Zimmermann, basée en Virginie, avait précédemment inscrit Philip F. Reilly, ancien chef de la division des activités spéciales de la CIA, parmi les membres de son conseil consultatif gouvernemental. Reilly suscite un vif intérêt du public depuis janvier, date à laquelle il est devenu PDG de la société de sécurité privée secrète Safe Reach Solutions, qui s’est associée à la société militaire privée UG Solutions, basée en Caroline du Nord, pour mener des inspections de véhicules le long du corridor Netzarim à Gaza. Reilly est de plus en plus surveillé depuis le lancement de la Gaza Humanitarian Foundation («Fondation humanitaire pour Gaza»), soutenue par Israël, à laquelle le Département d’État américain a récemment octroyé 30 millions de dollars dans le cadre d’une initiative israélienne de longue date visant à marginaliser l’aide humanitaire relevant des Nations Unies.
Au-delà des informations provenant de JVP, les arrestations de mercredi dans le hall de Day & Zimmermann ont été documentées par l’application controversée de surveillance de quartier Citizen, qui a signalé que les arrestations avaient commencé peu après 10 h.
Au cours du mois dernier, l’unité audiovisuelle de la police de Philadelphie a filmé avec acharnement les manifestations du mardi matin organisées par SJP et la Philly Palestine Coalition. Le caméraman le plus en vue était l’agent d’information Ritchie, dont le matricule 9452 est visible dans une vidéo enregistrée par cette publication le 24 juin. On peut y voir Ritchie braquer sa caméra directement sur le visage du journaliste et des étudiants manifestants (…)
Depuis l’arrivée au pouvoir du second gouvernement Trump, les étudiants étrangers dénonçant les massacres de femmes et d’enfants de Gaza perpétrés par l’armée israélienne sont la cible d’une campagne de reconnaissance faciale agressive, dans le but explicite de soumettre leurs noms en vue d’une expulsion à un Département d’État américain réceptif, dirigé par l’ancien sénateur Marco Rubio [actuel chef de la diplomatie américaine] (…)
Le 24 juin, des manifestants se sont rassemblés devant le siège social de Day & Zimmermann, à Philadelphie. Leur banderole portait l’inscription : «Day & Zimmermann, hors de Philadelphie ! Pas de profiteurs du génocide dans notre quartier.»
«Nous serons là tous les mardis matin», a proclamé l’un des meneurs de la manifestation dans un mégaphone à la fin de la manifestation de mardi matin, avant de demander : «Que ressentiriez-vous si vous étiez réveillés par une bombe chaque matin, comme les hommes, les femmes et les enfants de Gaza?»
Les autorités sanitaires de Gaza ont rapporté la semaine dernière que l’invasion militaire israélienne de Gaza, après le 7 octobre, avait franchi le seuil des 56 000 morts, dont environ la moitié sont des femmes et des enfants.
Dans ce qui est peut-être le moment le plus controversé des manifestations jusqu’à présent, le meneur de la manifestation a conclu la manifestation de mardi par la déclaration suivante: «Mort à Day et Zimmermann ! Mort à Israël ! Mort à Tsahal ! Et gloire à la Résistance !»
Alors que la République islamique d’Iran dormait sur ses deux oreilles durant de longues années, Israël l’a infiltré jusqu’à la moelle. Avec la guerre du mois dernier qui a révélé au grand jour l’ampleur de l’infiltration, le réveil fut brutal. La léthargie a laissé place à la suspicion. C’est désormais dans un climat de paranoïa que se déroule la chasse aux espions à la solde de l’ennemi israélien. (Les Iraniens se sont rassemblés dimanche pour protester contre l’attaque américaine contre les sites nucléaires du pays. Ph. Arash Khamooshi pour le New York Times).
Imed Bahri
Dans une enquête d’Erika Solomon et de Sanam Mohoozi consacrée au climat de suspicion extrême qui prévaut aujourd’hui en Iran, le New York Times indique qu’à la suite des attaques israéliennes contre ses installations militaires et nucléaires, la République islamique a lancé une campagne contre l’ennemi intérieur.
Suite aux raids israéliens, les autorités iraniennes ont demandé à la population de signaler toute personne portant des sacs, des lunettes de soleil la nuit ou un chapeau, une rareté en Iran. Elles ont exhorté le public à signaler les plaques d’immatriculation volées, les pickups avec des caisses fermées ou les camions circulant à des heures inhabituelles. Elles ont averti que tous ces comportements pourraient être le signe d’ennemis opérant de l’intérieur.
Traque intensive des espions présumés
Sous le choc de l’ampleur des frappes israéliennes du mois dernier, l’Iran mène une traque intensive contre les infiltrés et les espions présumés en s’appuyant sur la population pour cette campagne.
Si les autorités ont arrêté des centaines de personnes, elles ont accéléré les procès et les exécutions d’espions présumés et une loi a été modifiée pour étendre le recours à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d’espionnage.
Compte tenu de l’ampleur de la campagne d’arrestations, même après le cessez-le-feu de la semaine dernière, certains en Iran craignent qu’elle ne se transforme en une nouvelle répression de la dissidence politique par un gouvernement qui a une longue tradition de répression.
«Tel un lion blessé, la République islamique poursuit chaque menace perçue dans le pays avec une force meurtrière», a déclaré Hadi Ghaemi, directeur du Centre pour les droits de l’homme en Iran, cité dans un communiqué publié jeudi dernier.
Israël a une longue tradition d’infiltration en Iran pour recueillir des renseignements et commettre des assassinats et des sabotages. Des responsables des deux camps affirment que lors de la dernière guerre, Israël a démontré sa capacité à construire des réseaux et à lancer des attaques de grande envergure de l’intérieur même du territoire iranien.
Des responsables iraniens ont déclaré avoir découvert plusieurs éléments de preuve indiquant que le Mossad, l’agence israélienne de renseignement extérieur, reçoit l’aide d’agents sur le terrain. Ces preuves, selon les autorités, incluent l’assemblage et le déploiement de missiles israéliens à l’intérieur du pays et la découverte de milliers de petits drones dans la capitale Téhéran.
Faille massive dans la sécurité et le renseignement
«Il est clair que le Mossad dispose d’un réseau très étendu en Iran et environ 90% de ses effectifs sont locaux», a déclaré la semaine dernière Mohammad Ali Shabani, analyste iranien et rédacteur en chef du site d’information indépendant Amwaj Media. Il ajoute: «La question la plus importante est: qui sont-ils? Aujourd’hui, leq doigts accusateurs sont partout».
Quelques heures après la première frappe contre l’Iran, le 13 juin, Israël a démontré la précision de ses renseignements en tuant plusieurs généraux et scientifiques nucléaires de haut rang à leur domicile. Ces attaques ont également détruit des lanceurs de missiles et des systèmes de défense aérienne, contraignant le guide suprême iranien à se cacher.
«Nous avons été témoins d’une faille massive dans la sécurité et le renseignement. C’est indéniable», a concédé Mehdi Mohammadi, conseiller principal du président du Parlement iranien, dans un enregistrement audio.
Depuis des années, le gouvernement iranien est confronté à des failles. Aujourd’hui, sa campagne de contre-espionnage nationale intervient à un moment particulièrement sensible.
Les Iraniens interrogés par le New York Times, y compris ceux qui sont critiques du gouvernement, ont déclaré comprendre les préoccupations sécuritaires de Téhéran, un sentiment ancré dans la colère nationale face aux pertes civiles causées par les attaques israéliennes.
Toutefois, les responsables iraniens n’ont montré aucune volonté publique de reconnaître leurs graves défaillances en matière de renseignement alors même qu’ils poursuivent une campagne répressive qui, selon les groupes de défense des droits humains, touche de manière disproportionnée les minorités ethniques et religieuses, les figures de l’opposition et les étrangers.
Ces groupes affirment que nombre des personnes arrêtées ces deux dernières semaines ont été détenues sans mandat et n’ont pas été autorisées à consulter un avocat. Amnesty International s’est déclarée préoccupée par les procès sommaires et les exécutions manifestement inéquitables dans plusieurs affaires, qualifiant les dernières actions de l’Iran de démonstration de force malavisée.
Sollicités par le NYT, les responsables iraniens se sont abstenus de tout commentaire.
Mercredi 25 juin, le Mossad a publié une vidéo rare de son directeur David Barnea accueillant un parterre d’espions aux visages floutés qu’il a vivement remercié de leur travail en Iran. Barbea a ajouté: «Nous serons là-bas comme nous l’avons toujours été», a-t-il déclaré.
Le djihad du renseignement contre les agents israéliens
Le ministère iranien du Renseignement a juré de poursuivre sans réserve ce qu’il a appelé son «djihad du renseignement contre les agents israéliens».
Le gouvernement qui a reconnu avoir coupé Internet en Iran pendant plusieurs jours par crainte de cyberattaques continue d’exhorter les Iraniens à éviter les réseaux sociaux internationaux et à privilégier les plateformes nationales.
Les agents étrangers cherchant à recruter en Iran n’hésiteront pas à trouver des citoyens mécontents parmi sa population de près de 90 millions d’habitants. L’Iran a connu des périodes de protestations populaires pendant des décennies qui ont été matées par une répression meurtrière. De plus, l’espionnage pourrait trouver un terreau favorable à cause des problèmes d’argent, l’Iran étant embourbé dans une crise économique paralysante causée par des décennies de sanctions occidentales et de mauvaise gestion gouvernementale. La population est en proie à l’hyperinflation, à la paupérisation et au chômage des diplômés.
Sourour, une Téhéranaise de 39 ans, estime qu’il existe un vaste réseau d’espions dans le pays. Elle a demandé à n’être identifiée que par son prénom craignant des répercussions pour avoir parlé à des journalistes internationaux. «Dans notre quartier, on a signalé une cachette», a-t-elle déclaré, ajoutant avoir vu les autorités arrêter plusieurs personnes et retirer des drones du site. «J’ai tout vu de mes propres yeux», a-t-elle précisé.
Les autorités iraniennes affirment que les agents d’Israël sur le terrain utilisent des cachettes pour assembler des missiles et des drones qui sont ensuite secrètement transportés, stockés et déclenchés. Elles ont autorisé les médias locaux à filmer ce qu’elles ont décrit comme des ateliers et des compartiments destinés à dissimuler des drones sur des camions. Cependant, le New York Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité des vidéos.
Pour tenter de démasquer ces cellules, les autorités iraniennes ont publié des notices sur les réseaux sociaux et les sites d’information, parfois accompagnés de caricatures de saboteurs utilisant des outils et du matériel d’assemblage. L’une des notices indiquait: «Si vous avez loué votre propriété ou votre logement ces derniers mois, que ce soit par des moyens traditionnels ou non, sous couvert d’un usage résidentiel à court ou à long terme, à une entreprise, veuillez le signaler», rapporte un communiqué publié par l’agence de presse Fars, affiliée au gouvernement, au nom d’Ahmad Reza Radan, chef de la police iranienne.
Depuis l’attaque israélienne contre l’Iran le 13 juin, les autorités iraniennes affirment avoir détecté plus de 10 000 petits drones rien qu’à Téhéran, selon l’agence de presse Fars.
Ces petits drones, parfois équipés d’intelligence artificielle, ont été utilisés lors de récents assassinats de scientifiques liés au programme nucléaire, selon des responsables de la sécurité iranienne cités par la même agence de presse.
Afin d’encourager la coopération populaire, les autorités annoncent régulièrement que leurs arrestations ou confiscations d’armes ont été facilitées par des Iraniens ordinaires.
«Ce public ne souhaite généralement pas interagir avec le ministère du Renseignement», a déclaré Shabani, l’analyste iranien. «Dans un État autoritaire, moins on a de contacts avec ces personnes, mieux c’est. Mais dans une nouvelle dynamique, il semble que certaines personnes souhaitent réellement les aider», a-t-il ajouté affirmant que l’attaque israélienne a galvanisé un sentiment d’unité. Certains responsables politiques modérés ont exhorté les autorités à capitaliser sur le soutien du public pour une introspection.
«La guerre et l’unité du peuple ont été l’occasion de changer notre vision de la gouvernance et du comportement de nos responsables», a déclaré le président Massoud Pezeshkian à son cabinet, selon les médias d’État.
«C’est une occasion en or de changer les choses», a ajouté Pezeshkian, élu grâce à une campagne visant à améliorer l’économie en difficulté et à nouer des relations avec l’Occident.
Mohammad Reza, un quadragénaire habitant à Tabriz dans le nord-ouest de l’Iran, a estimé que ce n’est qu’une question de temps avant que le gouvernement n’intensifie sa répression contre les opposants politiques. «Pour l’instant, ils veulent s’assurer que personne ne se moque du régime ni n’espère de changement. La principale crainte du régime est que les gens le perçoivent comme faible. Si les gens savent que le pouvoir est fébrile, ils se révolteront», a-t-il déclaré.
Le témoignage du Pr Lamia Kallel et son plaidoyer en faveur de l’hôpital public et de celles et ceux qui en sont les piliers, les médecins internes et résidents, prend toute sa valeur en plein mouvement de protestation des jeunes médecins, qui se sentent oubliés et abandonnés de l’Etat qui les emploie. Nous reproduisons ci-dessous le poste Facebook de la praticienne où elle évoque, comme elle dit, «un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé.»
Dr Lamia Kallel *
Je rentre de l’hôpital, appelée en renfort, pour une énième urgence.
Un gros morceau de viande qui bloque dans le haut œsophage, fermant complètement la lumière et s’impactant dans la muqueuse, faisant étouffer une septuagénaire.
Une concertation pluridisciplinaire, aboutissant à des tentatives de déblocage par voie endoscopique, plan A actionné en vain, puis passage au plan B, et c’est le plan C qui a été salvateur, le tout sur près de 3 heures de temps.
Une mobilisation de plus de 10 personnes dans une même salle entre la gastro, la réanimation et la chirurgie et 2 personnes appelées en renfort pour le plan C, sans aucune obligation sinon morale… sans aucun bénéfice sinon spirituel, pour sauver un humain, lui épargner une chirurgie lourde et… tracer un sourire sur le visage de ses proches.
On aurait pourtant pu s’arrêter au plan A…
On aurait pourtant pu s’arrêter au plan B…
Le matériel minimal requis était fonctionnel, on était outillé, capable d’opacifier, couper, brûler, dilater par voie endoscopique, avec cette chance de travailler dans la sécurité, le patient étant anesthésié, intubé, de quoi passer au plan D, E et F si requis…
Le personnel présent voulait juste réussir.
Un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé.
Garantissez la transmission ! Retenez les compétences !
Doubler et tripler leur salaire ne sera jamais assez devant le service qu’ils peuvent rendre.
* Professeur d’hépato-gastro-entérologie, chef de service à l’hôpital Mahmoud-El Materi.