Ce vendredi, l’armée israélienne a procédé à la destruction de milliers de tonnes d’aides alimentaires et médicales destinées à la population de Gaza. Selon la radio publique israélienne, l’équivalent de mille camions chargés de vivres et de médicaments a été détruit, les responsables militaires invoquant des problèmes dans la distribution pour justifier cet acte. Ces […]
Contrairement à sa visite, le 22 juillet 2025, à Tunis, où il avait été surtout question de Gaza et de la Palestine, la visite à Tripoli, le 23 juillet, de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a été essentiellement consacrée à l’exploration des possibilités de coopération et de partenariat économiques. Dans les communiqués publiés à l’issue des rencontres libyennes du responsable américain, les problèmes de Gaza et de la Palestine ont à peine été effleurés. Il était surtout question de pétrodollars, un langage qui a dû plaire beaucoup au gendre du président américain.
Latif Belhedi
Cette visite, la première du genre pour un conseiller principal de l’administration américaine actuelle, a notamment inclus des entretiens avec le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh, au cours desquels les deux parties ont évoqué une collaboration potentielle dans divers secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, la santé, les télécommunications et les minéraux.
Selon des communiqués officiels, le gouvernement libyen a présenté un portefeuille de projets stratégiques d’une valeur d’environ 70 milliards de dollars, décrivant les opportunités d’investissement pour les partenaires internationaux, en mettant l’accent sur l’attraction d’entreprises américaines pour participer aux efforts de développement du pays.
Les réunions ont également porté sur l’évolution du secteur pétrolier et gazier libyen et les perspectives d’investissement dans de nouveaux blocs d’exploration offshore et onshore, ainsi que sur les efforts en cours pour promouvoir la transparence et améliorer l’efficacité opérationnelle du secteur énergétique.
M. Boulos a, dans ce contexte, rencontré le président de la National Oil Corporation (NOC), l’ingénieur Masoud Suleiman. Lors de cette rencontre, la NOC a présenté son objectif stratégique visant à porter la production pétrolière nationale à deux millions de barils par jour d’ici 2030, ainsi que ses plans de développement du secteur pétrochimique.
La visite s’est conclue par la signature d’un accord de coopération entre Mellitah Oil and Gas et la société américaine Hill International. Cet accord porte sur la gestion de projets pour deux plateformes offshore, A et E.
Dans une brève déclaration publiée à l’issue des rencontres, M. Boulos a qualifié les discussions de constructives, soulignant l’intérêt commun pour la promotion du développement économique et le renforcement des relations bilatérales entre la Libye et les États-Unis.
Selon les communiqués officiels libyens, des questions régionales ont également été abordées et le Premier ministre Dbeibeh a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza et appelé à un cessez-le-feu et à l’accès de l’aide humanitaire. En somme, le strict minimum pour sauver la face, car un silence total sur le drame palestinien aurait été très mal accueilli, et d’abord en Libye. Mais personne n’est dupe, M. Dbeibeh et son gouvernement ont eu des contacts très avancés avec des parties israéliennes en vue d’une normalisation des relations entre Tripoli et Tel Aviv. Mais l’initiative n’a pas encore mûri et la guerre de Gaza a tout remis en question… momentanément.
Le secrétaire général adjoint pour le Moyen-Orient de l’ONU, le Tunisien Khaled Khiari, exhorte le Conseil de sécurité à pousser en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et de la libération de tous les otages, avertissant que la guerre est devenue « un cauchemar d’une ampleur historique » et qu’« il est grand temps » de mettre fin aux combats et de permettre le retour des otages.
Il a déclaré aux ministres et aux ambassadeurs que les discussions en cours doivent aboutir à une fin permanente des hostilités, à l’entrée sans enclave de l’aide humanitaire, ainsi qu’au début de la reconstruction et du redressement.
Au passage, il a dressé un tableau extrêmement sombre de la situation sur le terrain, citant l’intensification des opérations militaires israéliennes, notamment à Deir Al-Balah, entraînant de nouveaux déplacements massifs.
Des locaux de l’ONU ont également été touchés, entravant les opérations humanitaires et aggravant une situation déjà catastrophique.
Le bilan humanitaire s’aggrave
Selon les chiffres des autorités sanitaires locales, au moins 1 891 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 30 juin, dont 294 auraient été tués en tentant de récupérer de l’aide près de points de distribution militarisés.
Les ordres d’évacuation continuent de provoquer des déplacements répétés, tandis que l’insécurité alimentaire et la malnutrition s’aggravent, malgré une légère augmentation de l’entrée de l’aide humanitaire.
Côté israélien, 13 soldats ont été tués durant la même période. Les groupes armés palestiniens poursuivent des tirs sporadiques de roquettes vers Israël. Selon des sources israéliennes, 50 otages – dont 28 seraient morts – sont toujours détenus par le Hamas et d’autres groupes.
Lieux de culte frappés
Dans son discours, M. Khiari a également souligné les préoccupations croissantes concernant les victimes civiles et les attaques contre des sites protégés.
Il a par ailleurs condamné une frappe survenue le 17 juillet contre l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza, qui a tué trois personnes et en a blessé plusieurs autres. La frappe a forcé l’évacuation d’environ 600 Palestiniens, dont des enfants et des personnes handicapées, qui y avaient trouvé refuge.
Le bureau du Premier ministre israélien a exprimé ses regrets, qualifiant la frappe de « tir égaré » et a annoncé l’ouverture d’une enquête, selon M. Khiari.
Graves pénuries de carburant
Depuis le 9 juillet, Israël a autorisé des livraisons limitées de carburant via le point de passage de Kerem Shalom/Karim Abu Salem après 130 jours de blocus total.
Cependant, la quantité autorisée est « une infime partie de ce qui est nécessaire pour faire fonctionner les services vitaux à Gaza, où presque tous les aspects de la vie dépendent du carburant », a averti M. Khiari.
Cisjordanie occupée
Concernant la Cisjordanie occupée, M. Khiari a fait état de niveaux de violence élevés, notamment des opérations militaires israéliennes meurtrières, des attaques de colons contre des Palestiniens et des représailles palestiniennes contre des Israéliens.
Il a également souligné que l’Autorité palestinienne traverse une grave crise budgétaire, avec 2,7 milliards de dollars de recettes douanières retenues, l’empêchant de payer les salaires et d’assurer les services de base.
« Si elle n’est pas traitée de toute urgence, la dégradation de la situation budgétaire et institutionnelle de l’Autorité palestinienne pourrait avoir des conséquences catastrophiques, compromettant les progrès réalisés depuis des années dans la construction des institutions palestiniennes », a-t-il mis en garde, appelant à un soutien international immédiat.
Le collectif du Freedom Flotilla Coalition a annoncé avoir perdu tout contact avec le navire « Handhala », alors qu’il faisait route vers la bande de Gaza dans le cadre d’une mission visant à briser le blocus imposé par l’occupation israélienne. Des drones militaires auraient été aperçus survolant la zone peu avant l’interruption des communications, laissant craindre […]
Le président Emmanuel Macron a annoncé dans la soirée de ce jeudi 24 juillet 2025, que la France va (enfin) reconnaître l’État de Palestine.
Emmanuel Macron affirme qu’il en fera l’annonce à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain, estimant que la La paix est possible.
« L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue », estime le président français qui a appelé à un cessez-le-feu, à la libération de tous les otages et à une aide humanitaire massive à la population de Gaza et à garantir la démilitarisation du Hamas, à sécuriser et à reconstruire Gaza.
Et d’ajouter : « Il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient. Il n’y a pas d’alternative ».
Une initiative pour le moins insolite a récemment vu le jour sur les côtes tunisiennes : des citoyens ont lancé à la mer des bouteilles remplies de riz, de céréales et d’autres vivres, dans l’espoir qu’elles atteignent les plages de Gaza en contournant le blocus par les courants de la Méditerranée. Si cette démarche témoigne […]
Cela s’est passé mardi 22 juillet 2025 au Palais de Carthage, en quelques minutes, mais ces minutes-là, il faudra bien les inscrire quelque part. Dans un livre d’histoire, peut-être. Ou dans la mémoire de ceux qui savent encore distinguer le courage de la complaisance.
Khémaïs Gharbi *
Le président tunisien, Kaïs Saïed, recevant l’émissaire de Donald Trump pour le monde arabe Massad Boulos, n’a pas attendu les discours officiels ni les formules diplomatiques rodées. À peine l’entrevue entamée, debout face à son interlocuteur, il sort une série de photos. Des clichés en couleur. Mais la couleur ici, c’est celle du sang, de la poussière, de la détresse des Palestiniens.
Il ne montre pas des paysages. Il tend les images d’un peuple supplicié : des enfants affamés, une fillette réduite à manger du sable, des visages creusés par la faim et la peur. «Je crois que ces photos, vous les connaissez bien», dit-il. Puis, commentant chaque image, il dénonce un «crime contre l’humanité entière», et réclame qu’on y mette fin — que «l’humanité tout entière se réveille».
Une gifle assénée au nom des enfants de Gaza
Face à lui, l’envoyé américain subit un réquisitoire visuel, implacable. Sans cris, sans fioritures, mais avec la force nue des images et des mots justes. Ce n’est pas un simple geste. C’est une audace rare dans le monde feutré de la diplomatie. Une gifle silencieuse, assénée au nom des enfants de Gaza.
Car il ne s’agit pas seulement de clichés. Il s’agit d’une vérité que beaucoup taisent, que d’autres enveloppent dans les euphémismes : celle d’un génocide mené en temps réel, avec le soutien sans faille du principal allié militaire et diplomatique d’Israël — les États-Unis d’Amérique.
Cette scène, inédite dans le monde arabe contemporain, résonne comme un écho des grandes heures du courage politique. On pense à la déclaration de Patrice Lumumba face au roi Baudouin en 1960 : «Entre l’esclavage et la liberté, il n’y a pas de compromis.» On entend aussi le souffle de Martin Luther King, lançant son rêve à la face de l’Amérique ségrégationniste.
Echo des grandes heures du courage politique
Aujourd’hui, c’est un président arabe qui, sans armée conquérante ni appuis massifs, a dit non. Par les images. Par la dignité. Par la vérité nue.
Il a montré qu’on peut être grand, même lorsqu’on est seul. Qu’on peut être fort, même sans violence. Et qu’à défaut de frapper avec des armes, on peut frapper avec sa conscience — et l’exposer au regard du monde entier.
Car dans ce siècle saturé d’images, une seule photo peut devenir une arme. Non pas une arme de destruction, mais une arme de révélation. Une arme qui dérange. Qui accuse. Qui réveille.
Et à ceux qui, dans l’ombre ou à la tribune, bravent la peur, les menaces, l’isolement, pour défendre la dignité humaine et nommer les injustices par leur nom — à ceux-là, va notre reconnaissance profonde.
Car ce sont eux qui, par leur courage, empêchent le monde de sombrer tout à fait dans la nuit.
Paru en mai 2025 aux éditions Actes Sud, à Marseille, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un ouvrage collectif dirigé par Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah, qui s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre la longue histoire coloniale qui structure la domination israélienne sur la Palestine.
Djamal Guettala
Dès l’introduction, les autrices posent une question centrale : de quoi cette guerre est-elle le nom ? Loin de l’idée d’un conflit ponctuel ou d’une explosion de violence irrationnelle, les contributions réunies ici replacent Gaza dans un continuum historique de dépossession, de punition collective et d’enfermement, engagé depuis des décennies.
Les silences occidentaux
La guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 est analysée non comme un événement isolé, mais comme l’expression extrême d’un système colonial prolongé, soutenu et légitimé à l’échelle internationale.
Ce livre ne se contente pas de dénoncer : il analyse en profondeur les logiques politiques, sociales, économiques et juridiques à l’œuvre. Pluridisciplinaire, il mobilise histoire, droit international, sociologie, anthropologie, et s’appuie sur des enquêtes de terrain. Il aborde aussi les effets humains, écologiques et symboliques des destructions, ainsi que les perceptions régionales et les silences occidentaux. Un chapitre important revient sur l’interdiction faite à la presse internationale d’enquêter sur place, participant à une invisibilisation calculée.
Stéphanie Latte AbdallahVéronique Bontemps
La centralité de la question coloniale
L’ouvrage entend ainsi décoloniser le regard, en refusant les récits humanitaires ou sécuritaires qui réduisent Gaza à une tragédie abstraite. Il redonne sa centralité à la question coloniale, posant des mots précis là où tant d’analyses restent dans l’euphémisme ou le flou.
La sélection du livre pour le Prix Mare Nostrum 2025 vient consacrer un travail collectif de haute tenue intellectuelle et politique. Un livre fort, exigeant, qui ne cherche pas à convaincre par l’émotion, mais par la clarté d’une pensée critique et le refus de l’amnésie.
Plus qu’une lecture, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un outil. Un acte de transmission, à contre-courant des silences diplomatiques et des narrations hégémoniques. Il rappelle que pour comprendre Gaza, il faut écouter l’histoire – pas celle des discours d’État, mais celle des peuples enfermés, déplacés, résistants.
Stéphanie Latte Abdallah est historienne et politiste, spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. Elle travaille au croisement de l’histoire contemporaine, de la politologie, de l’anthropologie et de la littérature.
Véronique Bontemps, docteure en anthropologie (Aix-Marseille, 2009) et chercheuse au CNRS, est spécialiste des sociétés palestiniennes contemporaines. Ses recherches portent sur les frontières, les inégalités sociales, les milieux urbains et les expériences de la maladie. Elle est membre des comités de rédaction des revues Genèses et Mondes arabes.
Cinquante-trois Palestiniens, dont des enfants, ont été tués mercredi dans les bombardements et tirs continus de l’armée d’occupation sioniste contre la bande de Gaza, rapporte jeudi l’agence de presse palestinienne Wafa. Cinq civils ont été tués et plusieurs autres blessés, certains grièvement, lorsqu’un tir d’artillerie sioniste a visé des personnes qui attendaient des camions d’aide […]
Recevant avant-hier à Carthage l’envoyé spécial du Président Trump pour le monde arabe, qui était accompagné de l’ambassadeur américain en Tunisie et de trois autres responsables de son pays, le Président Kaïs Saïed a été, comme à son habitude, très clair sur la situation dramatique qui prévaut à Gaza où les autorités israéliennes continuent de braver le droit international, fortes de l’appui inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux.
Raouf Chatty *
Le bilan des bombardements israéliens, depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre 2023, est particulièrement lourd : des dizaines de milliers de mort et des centaines de milliers blessés, sans compter les énormes dégâts matériels et les impacts durables de cette guerre sur les Palestiniens en général et les habitants de Gaza en particulier.
Sur ce point, la position du Président Saïed est largement en avance sur celles de la quasi-totalité des dirigeants arabes, ceux qui sont directement impliqués dans le conflit et ceux qui en sont indirectement touchés. Piégés dans une position très inconfortable, ces derniers continuent de souffler le chaud et le froid, selon le contexte général dans la région et en fonction des intérêts stratégiques de leurs pays, ne craignant pas d’exposer ainsi leur impuissance au monde entier.
Les États-Unis face à leurs responsabilités
Montrant à l’envoyé spécial du Président américain des photos d’enfants gazaouis crevant de faim, Kaïs Saïed a visiblement cherché à choquer son hôte et à mettre les États-Unis face à leurs responsabilités de superpuissance prônant les droits humains et à la contradiction de leurs politiques des deux poids deux mesures.
Le Président a également mis l’accent lors de cette rencontre sur la question de la souveraineté des États, soulignant à son interlocuteur que le rejet des ingérences extérieures et le respect de la volonté des peuples sont des fondements des relations internationales.
Si de tels propos, transmis par les médias, avec la voix du Président, confortent la position d’un large public tunisien révolté par les souffrances sans fin infligées au peuple palestinien, pour d’autres, ces propos ont une portée purement symbolique et ne feront que remuer le couteau dans la plaie. Ils n’aideront pas, en tout cas, à alléger ces souffrances. Les masses populaires y verront un acte de courage et de bravoure à mettre à l’actif du Président tunisien, au moment où plusieurs chefs d’Etat arabe n’osent même pas placer un mot devant le Président américain. Ne l’a-t-on pas vu, récemment, regarder de haut des présidents africains en visite officielle à son invitation à la Maison blanche ?
Qu’attendent exactement les Américains de Saïed ?
Après son entretien avec le Président de la République, l’envoyé spécial du président américain s’est contenté d’une déclaration laconique et à portée générale sur son blog, sans évoquer les sujets réellement discutés au Palais de Carthage : Palestine, Gaza, droit humanitaire international, droit des peuples à l’autodétermination et, probablement aussi, la situation en Libye et son impact sur la région.
Dans ce cadre, plusieurs questions se posent…
1- Les États-Unis connaissant très bien les positions du Président Saïed sur la question palestinienne, Gaza et sur bien d’autres sujets, comme la nouvelle politique étrangère de la Tunisie, revue et corrigée par l’actuel locataire du Palais de Carthage, quel était le but réel de cette visite, la première dans notre pays d’un haut responsable américain depuis le retour du Président Trump au pouvoir, à un moment où la Tunisie continue de se débattre dans des difficultés politiques, économiques et sociales majeures, aggravées par la situation très instable dans toute la région Mena? En d’autres termes, qu’attendent exactement les Américains de Saïed ? Qu’il normalise les relations de la Tunisie avec Israël et rejoigne ainsi la caravane arabe des Accords d’Abraham ? Ou qu’il accepte d’accueillir en Tunisie les Palestiniens de Gaza, comme l’avait fait Habib Bourguiba de ces mêmes Palestiniens lorsqu’ils ont été chassés du Liban, en 1982 ?
Une position pour le principe et pour l’Histoire
2- Le Président Saïed, connaissant le rôle capital des États-Unis dans le monde, et pas seulement dans la région du Moyen-Orient, ainsi que les positions tranchées du Président Trump sur de nombreuses questions et notamment son soutien total et inconditionnel à Israël, pourquoi a-t-il choisi d’être aussi direct et tranchant avec le responsable américain alors que pratiquement tous les dirigeants arabes que ce dernier s’apprête à rencontrer chercheront par tous les moyens sinon à l’amadouer du moins à ne pas lui déplaire?
En tout état de cause, et quelle aient pu être les motivations du Président Saïed et l’impact espéré de ses propos sur la suite des événements à Gaza et dans la région Mena, l’histoire retiendra sa position responsable et courageuse, qui tranche clairement avec celle de la plupart des autres dirigeants arabes, qui sont décevantes, opportunistes et largement en deçà des attentes de leurs peuples.
Cette position est venue conforter les voix libres dans le monde, même parmi les plus inconditionnels d’Israël, qui se lèvent pour réclamer avec force la fin de la guerre et la reconnaissance du droit inaliénable des Palestiniens à un État indépendant et souverain sur la base des résolutions des Nations Unies.
Ce processus est historique et irréversible. Sans sa mise en œuvre volontaire et lucide, les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région seront condamnés à davantage d’instabilité, de guerres, de souffrances et de désolation.
‘‘The voice of Hind Rajab’’, film écrit et réalisé par la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, a été sélectionné dans la compétition de la 82e édition du Festival international du film de Venise (Mostra de Venise ou Venezia 82), prévue du 27 août au 6 septembre 2025.
‘‘The voice of Hind Rajab’’ est une coproduction tuniso-française qui a bénéficié d’une bourse d’aide du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique, au ministère des Affaires culturelles.
Ce long métrage de fiction (89’) est porté par un casting composé d’Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.
Le 29 janvier 2024, des volontaires du Croissant-Rouge reçoivent un appel d’urgence : une fillette de 6 ans est piégée dans une voiture sous le feu à Gaza, implorant des secours. Tout en essayant de la garder en ligne, ils font tout ce qu’ils peuvent pour lui amener une ambulance. Elle s’appelait Hind Rajab, lit-ondans le synopsis de ce film d’une brûlante et sanglante actualité.
La réalisatrice et scénariste affirme avoir réalisé ce film dans l’urgence. Tout a commencé au moment où elle a entendu un enregistrement audio de Hind Rajab implorant de l’aide. «J’ai immédiatement ressenti un mélange d’impuissance et une tristesse écrasante», dit-elle.
Ben Hania dit avoir tissé une histoire autour des témoignages de la mère de Hind et des personnes qui essayaient de l’aider, «en utilisant l’enregistrement audio réel de la voix de Hind, et en construisant un film à un seul endroit où la violence reste hors écran.».
C’est le 6e long-métrage de Ben Hania : ‘‘L’Homme qui a vendu sa peau’’ et ‘‘Les filles d’Olfa’’ ont été candidats de la Tunisie aux 93e et 96e Oscars.
Les organisations humanitaires ont appelé, mercredi 23 juillet, à un cessez-le-feu « immédiat et négocié » à Gaza. De même qu’à l’ouverture de tous les postes frontières et à la libre circulation de l’aide par le biais des mécanismes dirigés par l’ONU.
Il s’agit plus exactement de 111 organisations humanitaires, dont Médecins sans frontières, Save the Children et Oxfam. Elles ont signé une déclaration commune mettant en garde contre une « famine massive » dans la bande de Gaza.
« Alors que le siège israélien affame la population, les travailleurs humanitaires rejoignent les mêmes files d’attente pour se procurer de la nourriture. Risquant d’être pris pour cible simplement pour nourrir leurs familles », peut-on lire dans la déclaration.
Les organisations humanitaires appellent à un cessez-le-feu « immédiat et négocié » à Gaza. Ainsi qu’à l’ouverture de tous les points de passage frontaliers et à la libre circulation de l’aide par le biais des mécanismes dirigés par l’ONU. Selon elles, plus d’un millier de Palestiniens ont été tués depuis fin mai; alors qu’ils attendaient une aide alimentaire.
« Les Palestiniens sont pris au piège d’un cycle d’espoir et de souffrance, attendant de l’aide et un cessez-le-feu, pour finalement se réveiller et constater que leur situation s’aggrave. Ce n’est pas seulement une souffrance physique, mais aussi psychologique. La survie est un mirage », soulignent les organisations dans leur déclaration commune. « Le système humanitaire ne peut se reposer sur de fausses promesses ». La déclaration appelle donc à une action « urgente », mettant en garde contre les « accords fragmentaires et les gestes symboliques ».
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, mardi, au palais de Carthage, le conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, le Moyen-Orient et l’Afrique, Massad Boulos.
Citée dans un communiqué, la rencontre a été l’occasion d’évoquer les massacres perpétrés contre le peuple palestinien et de débattre d’une série de dossiers, dont notamment, la question du terrorisme sous toutes ses formes ainsi que la situation dans la région arabe en particulier.
Dans ce contexte, le président de la République souligné que les affaires de chaque pays arabe doivent être réglées par leurs peuples sans nulle ingérence étrangère sous quelque prétexte que ce soit.
Le chef de l’Etat a en outre affirmé que la Tunisie a choisi d’élargir ses partenariats stratégiques afin de servir les intérêts de son peuple et de répondre à ses revendications et attentes.
Selon une vidéo de la réunion diffusée via la page officielle de la présidence de la République, le chef de l’Etat a montré au conseiller américain des images qu’il a qualifiées de « choquantes » de nourrissons et d’enfants palestiniens, victimes de la famine à Gaza, las et mourant de soif et de faim.
« Ces images sont un témoin saisissant de la brutalité de la guerre menée par les forces de l’occupation dans le seul et unique dessein d’exterminer le peuple palestinien et de le mettre à genoux. », a commenté le chef de l’Etat avant de poursuivre que « les peuples libres n’accepteront plus jamais la défaite ».
Lors de cette réunion, le président Saïed a mis l’accent sur le droit du peuple palestinien à disposer de son propre destin comme le prévoit le traité de Versailles, soulignant que les atrocités commises par l’entité sioniste sont « totalement inacceptables et constituent sans nul doute un crime contre l’humanité ».
Et le chef de l’Etat de souligner encore que « la légalité internationale n’a de cesse de s’éroder jour après jour et n’a plus aucun sens face à la tragédie humanitaire qu’endure le peuple palestinien à Gaza et les bombardements incessants dont il est la cible ».
Face à ces atrocités sans précédent, le président de la République a réaffirmé qu’il « est grand temps pour que l’humanité tout entière se réveille et agisse pour mettre fin à ces crimes infâmes perpétrés en Palestine. »
« Il est plus que jamais impérieux de prendre des décisions audacieuses en faveur du peuple palestinien, le détenteur de tout le territoire palestinien à Gaza, en Cisjordanie, dans les colonies et dans toute la Palestine, afin que l’État palestinien soit établi avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods», a encore fait savoir le chef de l’Etat lors de cette réunion.
L’ancien président par intérim de la République Tunisienne, Moncef Marzouki (2011-2014), a annoncé dans une déclaration au journal londonien Al-Qods qu’il entrait en grève de la faim en solidarité avec la population de Gaza, affamée et soumise aux bombardements intensifs de l’Etat d’Israël depuis le 7 octobre 2023.
Marzouki a fait cette annonce lundi dernier, 21 juillet 2025, en ces termes : «J’annonce mon entrée en grève de la faim pour exprimer mon entière solidarité avec les populations de Gaza qui résistent à l’occupation et à la faim sous les bombes et pour appeler tous les hommes libres dans ce monde à faire pression pour mettre fin aux massacres» dans la bande palestinienne.
Marzouki, qui vit en exil en France et qui est sous le coup de plusieurs condamnations à la prison en Tunisie, a appelé «les gouvernements et les nations islamiques à briser le mur du silence et à prendre des positions pratiques pour mettre fin à l’agression et au siège» imposé par l’Etat sioniste. «Ce qui arrive à Gaza est une honte pour l’humanité tout entière», a-t-il conclu.
Les mauvaises langues diront que Marzouki a trouvé dans la tragédie actuellement en cours à Gaza une occasion pour faire parler de lui. Ses partisans, au contraire, sont convaincus par la sincérité de son action, eu égard son passé militant pour la défense des droits humains.
L’Union Européenne a confirmé avoir dit à l’entité sioniste de cesser de tuer des personnes aux points de distribution d’aide à Gaza, lui rappelant que « toutes les options sont sur la table ». Pendant ce temps, l’Espagne a appelé à la suspension des accords de partenariat entre l’UE et Israël, et la France a exigé l’entrée de l’aide humanitaire.
Mardi, Kaja Kallas, responsable des affaires étrangères de l’Union européenne, a déclaré avoir informé son homologue israélien, Gidéon Sa’ar, que l’armée israélienne devait « cesser de tuer des civils » aux points de distribution d’aide dans la bande de Gaza. Kallas a écrit sur la plateforme X que « tuer des civils cherchant de l’aide à Gaza est indéfendable », notant qu’elle avait de nouveau parlé à son homologue israélien « pour confirmer notre entente concernant le flux d’aide ». Elle a ajouté qu’elle lui avait rappelé que « toutes les options sont sur la table » si Israël ne respectait pas ses engagements.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également jugé sur la plateforme X que « les civils ne peuvent jamais être ciblés… les images de Gaza sont insupportables », et a exigé qu’Israël cesse immédiatement et remplisse ses obligations. Il y a deux semaines, l’Union européenne avait annoncé avoir conclu un accord avec Israël qui était censé permettre l’entrée de davantage de camions de nourriture à Gaza.
Plus d’une centaine d’organisations humanitaires et de défense des droits humains appellent la communauté internationale à agir contre la “famine de masse” qui s’étend dans la bande de Gaza, mercredi, en exigeant un cessez-le-feu immédiat et permanent et la levée de toutes les restrictions à l’acheminement de l’aide humanitaire. Dans leur déclaration, 111 ONG, parmi […]
Massad Boulos, le conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, moyen-orientales et africaines, se souviendra longtemps du quart d’heure difficile qu’il a passé, mardi 22 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le président de la république Kaïs Saïed lui montrant les images d’enfants Palestiniens de Gaza au chapitre de la mort, affamés par la machine de guerre israélienne, dont Donald Trump, le patron de M. Boulos, faut-il le rappeler, est le principal soutien et pourvoyeur en armes et en munitions.Vidéo.
Imed Bahri
Selon le communiqué diffusé par la présidence de la République, la rencontre a porté sur les massacres commis contre le peuple palestinien, le terrorisme «sous toutes ses formes» (traduire : y compris le terrorisme des Etats qui se croient au-dessus des lois internationales) et la situation dans la région arabe.
Reprenant un thème qui lui est cher, celui de l’affirmation de la souveraineté nationale et du rejet de toute forme d’ingérence étrangère, le président de la République a souligné que les problèmes internes à chaque pays arabe doivent être résolus par les peuples eux-mêmes, sans aucune ingérence étrangère sous quelque prétexte que ce soit.
La Tunisie élargit le cercle de ses partenariats stratégiques
Le président Saïed a également indiqué à son hôte que la Tunisie a choisi d’élargir ses partenariats stratégiques de manière à servir les intérêts de son peuple et à répondre à ses demandes et attentes. Et c’est là une façon de dire – et c’est nous qui interprétons – que la Tunisie est libre de s’émanciper de son alliance historique avec les pays du bloc occidental, et à leur tête les Etats-Unis, et de chercher ses intérêts là où elle les trouve, y compris en Chine, en Russie ou ailleurs.
Selon une vidéo de la réunion diffusée par la présidence, le chef de l’Etat a montré au conseiller du président américain des images choquantes de nourrissons et d’enfants palestiniens mourant de faim et de soif à Gaza, déclarant : «Ces images révèlent la brutalité de la guerre menée par les forces d’occupation oppressives pour anéantir le peuple palestinien – une guerre visant à faire accepter la défaite aux Palestiniens, mais les nations libres n’accepteront jamais la défaite.»
Tout en soulignant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, tel que stipulé dans le Traité de Versailles, Saïed a affirmé que les crimes commis par l’entité sioniste sont «totalement inacceptables et constituent des crimes contre l’humanité». Cela, la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) l’ont déjà solennellement proclamé, mais des pays comme les Etats-Unis refusent encore d’admettre, tout en poursuivant leur soutien actif à la machine de guerre israélienne, sommes-nous tentés de rajouter à l’appui des paroles présidentielles.
La légitimité internationale s’effondre de jour en jour et perd tout son sens face aux tragédies endurées par les Palestiniens à Gaza et des bombardements quotidiens qu’ils subissent, a encore rappelé Saïed à son hôte américain.
Mettre fin aux crimes israéliens en Palestine
«Le temps est venu pour l’humanité entière de se réveiller et de mettre fin aux crimes commis en Palestine. Des décisions audacieuses doivent être prises dans l’intérêt du peuple palestinien, propriétaire légitime de toutes les terres palestiniennes, à Gaza, en Cisjordanie, dans les colonies et dans toute la Palestine, afin que l’État palestinien soit établi avec Al-Qods pour capitale», a encore martelé Saïed, qui n’ignore pas que les Etats-Unis, sous Donald Trump, ont transféré leur ambassade de Tel Aviv à Al-Qods, opposant ainsi un déni aux droits légitimes des Palestiniens dont les territoires continuent d’être spoliés.
On ne sait pas encore ce que Massad Boulos a pensé de la leçon magistrale que lui a infligée Kaïs Saïed à propos de la situation au Moyen-Orient, région où son pays est fortement engagé aux côtés de l’Etat belliqueux et expansionniste d’Israël.
On ne sait pas non plus s’il a déjà entendu un pareil discours dans les autres capitales arabes qu’il a visitées au cours de sa tournée régionale, ce dont on a de bonnes raisons de douter.
Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’en Tunisie, les paroles de Saïed ont eu un écho très positif, y compris dans les cercles de ses plus virulents opposants. Il est vrai que la Pax Americana au Moyen-Orient a très peu d’adeptes en Tunisie, au pouvoir et dans l’opposition.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, mardi 22 juillet au palais de Carthage, le conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, le Moyen-Orient et l’Afrique, Massad Boulos.
Citée dans un communiqué, la rencontre a été l’occasion d’évoquer les massacres perpétrés contre le peuple palestinien et de débattre d’une série de dossiers, dont notamment la question du terrorisme sous toutes ses formes ainsi que la situation dans la région arabe en particulier.
Dans ce contexte, le président de la République souligné que les affaires de chaque pays arabe doivent être réglées par leurs peuples sans nulle ingérence étrangère sous quelque prétexte que ce soit.
Le chef de l’Etat a souligné que la Tunisie a choisi d’élargir ses partenariats stratégiques afin de servir les intérêts de son peuple et de répondre à ses revendications et attentes.
Selon une vidéo de la réunion diffusée via la page officielle de la présidence de la République, le chef de l’Etat a montré au conseiller américain des images qu’il a qualifiées de « choquantes » de nourrissons et d’enfants palestiniens, victimes de la famine à Gaza, las et mourant de soif et de faim.
« Ces images sont un témoin saisissant de la brutalité de la guerre menée par les forces de l’occupation dans le seul et unique dessein d’exterminer le peuple palestinien et de le mettre à genoux », a commenté le chef de l’Etat avant de poursuivre que « les peuples libres n’accepteront plus jamais la défaite ».
Lors de cette réunion, le président Saïed a mis l’accent sur le droit du peuple palestinien à disposer de son propre destin comme le prévoit le traité de Versailles, soulignant que les atrocités commises par l’entité sioniste sont « totalement inacceptables et constituent sans nul doute un crime contre l’humanité ».
Et le chef de l’Etat de souligner encore que « la légalité internationale n’a de cesse de s’éroder jour après jour et n’a plus aucun sens face à la tragédie humanitaire qu’endure le peuple palestinien à Gaza et les bombardements incessants dont il est la cible ».
Face à ces atrocités sans précédent, le président de la République a réaffirmé qu’il « est grand temps pour que l’humanité tout entière se réveille et agisse pour mettre fin à ces crimes infâmes perpétrés en Palestine ».
« Il est plus que jamais impérieux de prendre des décisions audacieuses en faveur du peuple palestinien, le détenteur de tout le territoire palestinien à Gaza, en Cisjordanie, dans les colonies et dans toute la Palestine, afin que l’État palestinien soit établi avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods », a encore fait savoir le chef de l’Etat lors de cette réunion.
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, mardi, au palais de Carthage, le conseiller principal du président américain pour les affaires arabes, le Moyen-Orient et l’Afrique, Massad Boulos. Citée dans un communiqué, la rencontre a été l’occasion d’évoquer les massacres perpétrés contre le peuple palestinien et de débattre d’une série de dossiers, dont […]