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Gestern — 03. September 2025Haupt-Feeds

Chagos | Le combat d’un peuple déraciné

03. September 2025 um 08:36

Perdu dans l’océan Indien, l’archipel des Chagos est aujourd’hui un symbole frappant de décolonisation inachevée et de droit bafoué. Entre 1968 et 1973, la population chagossienne fut expulsée de force par le Royaume-Uni pour permettre l’installation d’une base militaire américaine sur Diego Garcia. Mais plus d’un demi-siècle plus tard, les Chagossiens continuent de revendiquer leur droit au retour, leur dignité et leur souveraineté.

Djamal Guettala 

En août 2025, un jalon historique a été franchi : la diaspora chagossienne a proclamé le Gouvernement de transition de la République de l’Archipel des Chagos (GTRAC). Ce gouvernement, né de la volonté des exilés eux-mêmes, marque une étape symbolique et politique dans la lutte pour la restitution de leur territoire et la reconnaissance internationale de leur autodétermination.

Les Chagossiens descendent d’un peuple métissé, issu de croisements entre Africains, Malgaches, Comoriens, Sud-Asiatiques et créoles. Des traces de présence remontant à la fin du XVIIIe siècle révèlent des liens avec le Yémen, les Comores et les Maldives. Le premier établissement permanent documenté date de 1784 : le planteur français Pierre Marie Le Normand débarqua depuis l’île Maurice avec des esclaves malgaches et quelques ouvriers qualifiés.

Un peuple métissé, effacé par la colonisation

Cette communauté vivait selon ses propres traditions, sa langue créole et ses modes de subsistance adaptés à l’isolement de l’archipel. Tout bascula avec la décision britannique, soutenue par Washington, d’expulser les Chagossiens pour céder Diego Garcia à la base militaire. Les maisons furent détruites, les cimetières profanés, les registres civils effacés. Le peuple chagossien fut envoyé à Maurice et aux Seychelles, livrés à la pauvreté, à la marginalisation et à la discrimination. Beaucoup sont morts en exil, tandis que les générations suivantes ont grandi apatrides ou dans une insécurité juridique permanente.

L’expulsion des Chagossiens constitue une violation flagrante de plusieurs instruments internationaux. La Charte des Nations Unies consacre le droit à l’autodétermination ; les pactes internationaux protègent la liberté de circulation et le droit au développement. La Déclaration de l’Onu sur les droits des peuples autochtones interdit les expulsions forcées et reconnaît le droit à la restitution des terres. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples assure le retour, la dignité et la préservation culturelle.

Droit international contre stratégie militaire

En 2019, la Cour internationale de Justice (CIJ) a jugé illégal le maintien britannique de l’archipel et a appelé à la fin de l’occupation. L’Assemblée générale de l’Onu a confirmé cette position dans la résolution 73/295. Pourtant, sur le terrain, l’archipel reste inaccessible aux Chagossiens. Le droit existe, mais les intérêts géopolitiques et militaires bloquent sa mise en œuvre.

Le 19 juin 2025, les Chagossiens ont franchi une étape historique en créant le Gouvernement de Transition de la République des Chagos. Trois piliers fondent cette initiative : la continuité culturelle et identitaire du peuple en exil, l’absence de consentement à leur expulsion, et le droit inaliénable de déterminer librement leur avenir politique, économique et social.

Le GTRAC affirme sa légitimité en représentant toutes les îles de l’archipel, leurs eaux territoriales et leurs récifs. L’objectif n’est pas uniquement symbolique : il s’agit de structurer la revendication chagossienne et de préparer un retour effectif dans des conditions sûres et respectueuses des habitants et de l’environnement.

Le miroir des injustices

Le combat chagossien trouve un écho dans ‘‘La Dernière Colonie’’ (2022) de Philippe Sands. L’ouvrage raconte le déracinement et la lutte juridique des Chagossiens, soulignant la mécanique de l’effacement colonial et la force des institutions internationales quand elles sont mobilisées. Sands montre que la colonisation ne disparaît pas avec la diplomatie : elle survit sous forme de décisions stratégiques et de manipulations légales. La lecture de ce livre éclaire le rôle du droit dans la reconnaissance des droits bafoués et la nécessité d’une action concertée pour rendre justice.

Le retour des Chagossiens ne se limite pas à un acte symbolique. Il implique la reconstruction des villages, la restauration des cimetières, la préservation de la biodiversité et le renforcement des infrastructures. Le GTRAC revendique également la protection et la revitalisation de la langue et des traditions culturelles, menacées par des décennies d’exil. La justice environnementale et les réparations décoloniales sont perçues comme indispensables pour la guérison du peuple.

Une leçon pour le monde

L’affaire Chagos interroge le rapport entre droit et géopolitique, mémoire et stratégie. Elle rappelle que la décolonisation reste inachevée dans de nombreux territoires et que le droit international, sans engagement politique concret, reste une promesse suspendue. Les Chagossiens démontrent que la résilience culturelle, la mobilisation juridique et la volonté politique peuvent créer des espaces de légitimité là où les puissances hésitent à agir.

Plus de cinquante ans après leur déracinement, les Chagossiens ne demandent pas seulement la souveraineté sur leur archipel. Ils réclament le droit fondamental de rentrer chez eux, de reconstruire leur société et de transmettre leur culture. Leur combat, éclairé par le livre de Philippe Sands et la création du GTRAC, montre que la justice internationale et les principes universels peuvent devenir des leviers concrets lorsqu’ils sont portés par un peuple déterminé.

Chagos n’est pas qu’un archipel stratégique : c’est un test de la crédibilité du droit international et de la volonté des nations à réparer les injustices historiques. Et les Chagossiens le disent avec force : «Nous sommes encore là, et nous rentrerons.»

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« Créez votre État palestinien à Paris ou Londres » : La tirade choc du président de la Knesset à l’ONU

Lors d’un discours à Genève, Amir Ohana a vivement attaqué les pays européens favorables à la création d’un État palestinien, allant jusqu’à leur suggérer de « l’installer chez eux ».

Prenant la parole à la conférence internationale des présidents de parlements, organisée au siège de l’ONU à Genève, le président de la Knesset, Amir Ohana, a tenu des propos polémiques visant les pays européens ayant annoncé leur intention de reconnaître un État palestinien.

« Installez un Etat palestinien en Europe »

Il a assimilé cette reconnaissance à une « récompense pour le Hamas », accusant ces États de contribuer à l’instabilité et à l’effusion de sang.

Dans un ton sarcastique, il a déclaré : « Si vous voulez créer ce que vous appelez un État palestinien, installez-le à Londres, à Paris, dans vos pays, qui ressemblent de plus en plus au Moyen-Orient. »

Les propos d’Amir Ohana ont suscité l’indignation : les délégations de l’Iran, de la Palestine et du Yémen ont quitté la salle en signe de protestation avant même le début de son intervention.

La France, le Royaume-Uni et le Canada visés

Plusieurs pays occidentaux, dont la France, le Royaume-Uni et le Canada, ont récemment annoncé leur intention de reconnaître officiellement un État palestinien lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre 2025.

Ces annonces s’inscrivent dans un mouvement diplomatique croissant en faveur de la solution à deux États.

🚨⚡رئيس الكنيست الإسرائيلي أوحانا من على منصة الأمم المتحدة. يقول: "إذا أردتم دولة فلسطينية، فأقيموها في لندن وباريس"#ديوان #إسرائيل #فلسطين pic.twitter.com/JWGKdKqr7N

— ديوان (@DiwanDaily) July 30, 2025

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Londres brandit la reconnaissance de l’État palestinien comme ultimatum à Israël

Le Royaume-Uni reconnaîtra la Palestine en septembre, sauf si l’entité sioniste prend des mesures concrètes pour mettre fin à la crise à Gaza et s’engage sur la voie d’une solution à deux États, a averti mardi le Premier ministre Keir Starmer.

Une décision conditionnée par la fin du carnage à Gaza

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi à son gouvernement que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État de Palestine en septembre 2025, à moins que l’entité sioniste ne remplisse une série de conditions politiques et humanitaires.

Parmi les exigences : mettre fin à la situation « épouvantable » dans la bande de Gaza, parvenir à un cessez-le-feu, s’engager formellement à ne pas annexer la Cisjordanie, et rejoindre un processus de paix crédible en vue d’une solution à deux États.

L’annonce a été faite lors d’un Conseil ministériel exceptionnellement convoqué en pleine pause estivale, signe de l’urgence que Starmer attache au dossier palestinien.

Relancer un processus de paix

Downing Street précise que cette position s’inscrit dans une initiative diplomatique conjointe avec d’autres capitales européennes. Elle vise à relancer un processus de paix moribond et à accroître l’acheminement d’aide humanitaire à Gaza, où la crise s’aggrave de jour en jour.

La reconnaissance de l’État palestinien interviendrait avant l’Assemblée générale des Nations unies de septembre, ce qui en ferait un signal politique fort sur la scène internationale, d’autant que plusieurs autres pays européens envisagent une démarche similaire.

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