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Heute — 19. April 2025Haupt-Feeds

Tunisie-Affaire du complot | La défense dénonce un procès inéquitable

19. April 2025 um 13:14

Le collectif de défense dans l’affaire dite de «complot contre l’État» a annoncé, ce samedi 19 avril 2025, son rejet des peines prononcées à l’encontre des accusés, qui varient entre 13 et 66 ans de prison. Elle considère que le procès «n’a pas respecté les conditions d’un procès pénal ni les garanties d’un procès équitable».

La défense a dénoncé une instruction viciée, des preuves absentes ou farfelues, des témoins anonymes au passé judiciaire douteux et surtout, une justice sous influence du pouvoir exécutif.

Elle a aussi dénoncé ce qu’elle a appelé «une justice sans les accusés», par allusion à la tenue du procès à distance, imposée par une décision administrative qualifiée d’illégale et en violation de l’article 141 bis du Code de procédure pénale.

L’absence des accusés de la salle d’audience a, selon les avocats, empêché toute confrontation directe entre les prévenus et leurs juges et privé la défense de la possibilité d’exercer efficacement sa mission.

Enfin, la défense estime que le verdict final sanctionne des rencontres politiques, des échanges d’idées et des oppositions pacifiques.

I. B.

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Les banques tunisiennes appelées à contribuer à l’entretien des infrastructures éducatives

19. April 2025 um 12:46

La Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri a présidé hier soir, vendredi 18 avril 2025, au Palais du gouvernement à la Kasbah, une séance de travail ministérielle portant sur le rôle du secteur bancaire dans la dynamisation de l’économie nationale et la promotion de l’investissement.

Ont assisté à la séance la ministre des Finances, Michkat Slama Khaldi, le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, le gouverneur de la Banque centrale, Fethi Zouhair Nouri, le président du Conseil bancaire et financier (CBF), Neji Ghandri, le directeur général de la Banque de Tunisie, Rachid Batita, le directeur général par intérim de la Banque nationale agricole (BNA), Ahmed Ben Moulehem, et le directeur général par intérim de la Banque de l’habitat (BH), Lotfi Ben Hammouda.

L’entretien des infrastructures publiques  

La Première ministre a salué le rôle essentiel de la BCT  en tant qu’institution publique vouée à la sauvegarde de l’économie nationale, soulignant l’importance du secteur bancaire dans la mise en œuvre de la politique de l’État, le maintien de la souveraineté nationale, le maintien de l’équilibre économique et le soutien au développement et à l’investissement. Elle a également souligné ses responsabilités clés dans la préservation de la stabilité des prix et des taux de change, la gestion de l’inflation et la préservation des réserves de change.

La Première ministre a également salué la contribution du secteur bancaire à la stabilité financière, qualifiant son implication d’essentielle pour répondre aux besoins des acteurs économiques et assurer une croissance durable et inclusive. Elle a souligné que le soutien du secteur bancaire est essentiel pour accélérer la réalisation des projets publics et lancer de nouvelles initiatives dans les délais impartis.

Afin de stimuler la croissance économique et d’attirer les investissements, la Première ministre a exhorté toutes les institutions bancaires et financières à faciliter l’accès à diverses options de financement pour les investisseurs publics et privés, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises communautaires. Elle a réaffirmé que l’investissement public devrait servir de moteur à l’engagement du secteur privé.

La cheffe du gouvernement a souligné l’importance d’aligner le secteur bancaire sur une stratégie nationale globale de développement. Cela comprend la mise à disposition d’outils financiers innovants et réactifs, adaptés aux besoins spécifiques des opérateurs économiques, le soutien à la construction et à l’entretien des infrastructures éducatives, et l’orientation des investissements vers les secteurs prioritaires au niveau national.

Une contribution insuffisamment reconnue

Cette réunion intervient à un moment où le président de la république a multiplié les critiques envers ce qu’il a appelé le cartel des banques qui ne contribuent pas assez, selon lui, à l’effort national de développement. Kaïs Saïed espère également voir les banques contribuer à la restauration des équipements publics (écoles, hôpitaux, etc.) dont beaucoup sont très vétustes et menacent ruine. D’autant que l’Etat, qui traverse une grave crise financière, a de moins en moins de ressources pour satisfaire les énormes besoins ressentis dans ce domaine.

Les banques, quant elles, estiment qu’elles sont soumises à de fortes pressions fiscales et que leurs contributions à l’effort économique national est insuffisamment mis en valeur ou reconnu par les autorités.

I. B.

  

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Entretien avec Tahar Bekri | Évocations poétiques et espaces numériques

19. April 2025 um 08:18

Entretien avec le poète Tahar Bekri réalisé en marge du colloque international «La littérature et les arts à l’ère du numérique» organisé par le Département de français de la Faculté des lettres et sciences humaines de Kairouan, les 10, 11 et 12 avril 2025.** Bekri joint poésie et prose, carnets de voyage, réflexions, livres d’art, traductions, continue à multiplier les médiums et utiliser des voi(x)es diverses pour dépasser les frontières et élargir le champ géopoétique de l’œuvre.

Entretien réalisé par Mohamed Amine Kacem * 

Considérez-vous le réseau social Facebook comme «baromètre» permettant de mesurer l’ampleur de ce que vous écrivez sur cet espace virtuel ou encore de votre œuvre poétique par les lecteurs ?

Non, plutôt comme écriture de l’urgence, être dans l’actualité, avoir une emprise sur les événements comme auteur, citoyen du monde, cela ne m’empêche pas d’écrire l’œuvre ailleurs, réécrite, qui sera publiée, imprimée sur papier, mais un recueil c’est tous les deux ou trois ans, mon mur sur Facebook, me permet un contact direct avec certains lecteurs, réduit l’isolement du poète, sa solitude. J’ajoute que je publie également et presque régulièrement des textes et des poèmes dans des médias numériques, magazines d’actualité ou revues littéraires.

Choisir un format bref, abrégé, parfois intime ou amical est-il un moyen de joindre le poétique au numérique, à l’instantané qui est le propre de la poésie, mais aussi de se contenter du «Comment» puisqu’elle (la poésie) ne cherche pas le «Pourquoi» ?

J’écris sans me soucier du format, c’est le genre qui l’exige, je joins aussi bien la poésie que la prose, toutes sortes d’écritures littéraires, évocations, souvenirs, réflexions théoriques, carnets, commentaires sur l’actualité, liens à d’autres événements littéraires, à des articles, il en est ainsi de mon activité quotidienne d’écrivain, écrire est une charge, parfois lourde, en partager une partie, allège. Rien n’est instantané. Chaque mot est réfléchi, chaque métaphore, chaque allusion, je ne m’oublie pas sur Facebook, qui exerce sa censure. Je m’arrange pour que mes textes gardent leur éthique et déontologie, avec la responsabilité morale et surtout ne pas accepter les commentaires excessifs ou qui versent dans le discours haineux. Ce qui semble intime est mon visage humain, dans un monde brutal et chaotique que je refuse.  

Y a-t-il un projet ou une proposition de publication qui regroupe une partie ou la totalité de ce que vous produisez sur les réseaux sociaux ? Si oui, ce sera quel format ; numérique ou version papier, chez le même éditeur et en gardant cet art de l’illustration qui traverse vos recueils de poésie, peut-être ?

Il ne s’agit pas de proposition, mais comme je l’ai dit au début, un manuscrit sera soumis à un éditeur deux ou trois ans après, en vue d’une publication papier. Certains textes sur Facebook, seront choisis, retravaillés, en fonction de la thématique du projet. Malheureusement pour les illustrations, cela rendrait la publication impossible, tant cela deviendrait onéreux pour l’éditeur, mais cela n’est pas impossible pour les livres d’art…

Avez-vous pensé à une mauvaise parodie, au plagiat ou encore au détournement de votre pensée au moment où vous créez votre contenu digital. Un contenu faisant le cœur d’une pensée qui puise non seulement dans l’histoire littéraire mais aussi dans l’héritage tunisien, maghrébin, méditerranéen, dans un croisement de cultures, de traditions, de rives ?

Oui, cela n’est pas sans risque, mais cela arrive aussi dans la version papier, il y a même un site pour les plagieurs, grâce aux logiciels et l’IA, il est facile de déceler le vrai du faux mais ceci revient aux chercheurs, aux critiques, je ne peux pas m’appliquer à créer un contenu et perdre mon temps à contrôler les faussaires. C’est déjà laborieux de pouvoir écrire dans des conditions de santé bien fragiles ! Pour les dimensions géographiques dont vous parlez, j’y adhère de toutes mes forces et m’y emploie. 

 «Que peut la littérature» à l’ère des réseaux sociaux, surtout pour un poète et ancien professeur de lettres, contraint de quitter sa terre natale, s’éloigner de sa famille, de son «réseau» d’amis et de son cercle de militants et activistes ?

Il ne me revient pas à moi de répondre à cette question, me concernant d’un livre à l’autre, je tente de dire mon être, ma liberté, mon exil, mon amour pour ma terre natale, à laquelle j’ai consacrée au moins trois recueils, Je te nomme Tunisie (Al Manar, 2011), Chants pour la Tunisie (Al Manar, 2023), Mon pays, la braise et la brûlure (2025). Mais elle traverse presque toute l’œuvre. C’est aux lecteurs de trouver, ou le contraire, dans l’œuvre, ce qui leur parle, ce qui fait que la littérature reste digne, parole haute et crédible, émotionnellement et intellectuellement. La question que vous posez est importante mais on ne peut s’atteler à une œuvre littéraire et s’arrêter à la question «qu’est-ce que la littérature» ou «que peut la littérature» car il faut la faire la littérature, réseaux sociaux ou pas. L’écriture est en elle-même une réponse. 

Enfin, peut-on parler d’un prolongement poétique, d’idées et de traces nostalgiques de ce que vous avez nommé «Tunisie» à travers vos publications récentes sur Facebook, notamment les «Digressions littéraires» ?

Les digressions me permettent une liberté thématique et formelle, sans entraves, sans frontières, elles portent mes préoccupations, mes soucis, mes vœux, mes sentiments, mes émotions, mes idées, certaines, en effet, sont marquées par la nostalgie mais aussi le regard critique, il y a un va-et-vient permanent, entre le pays de résidence et le pays natal. Les temps et les espaces se mélangent et s’enchevêtrent, parce que l’être est ainsi, objet de conflits intérieurs, d’intensité ontologique. 

Cette Tunisie plurielle, méditerranéenne, africaine, nourricière d’avant, de l’instant présent est-elle omniprésente dans votre espace virtuel ou vous essayez parfois d’y échapper, de prendre du recul par rapport à tout ce qui se passe actuellement dans ce pays et partout dans les régions qui l’entourent ?

Non, pas de recul, du tout, au contraire, l’espace virtuel, pour moi, est réel, je ne le prends pas à la légère. Les mêmes préoccupations que je développe dans l’œuvre se retrouvent sur mon mur. Mes lecteurs ne sont pas que des Tunisiens, ou arabes, ils sont d’autres pays et j’essaie de leur porter une parole de paix, de fraternité, où qu’ils soient, déjouant le discours guerrier, la brutalité des agresseurs, l’arrogance des puissants, dénoncer l’injustice, où qu’elle soit.  Je suis habité par la Tunisie, mais je suis aussi citoyen du monde et le poème ne se limite pas à un espace, fût-il le sien, mon désir de dépasser les frontières, de me mêler à la condition humaine est une volonté d’être du côté de respect de la vie humaine, contre la volonté de mort et ceux qui la donnent.

* Titulaire d’un doctorat en littérature française moderne et contemporaine et actuellement médiathécaire à l’Institut français de Sfax, s’est

** Cette manifestation scientifique se voulait une réflexion sur les enjeux et les nouvelles perspectives de l’introduction des formes littéraires et artistiques sur les réseaux sociaux. Elle a suscité différentes interrogations sur les changements apportés par ces réseaux en ligne, le digital, ou encore l’IA dans les domaines de la littérature et des arts.

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L’ARP donne quitus à l’installation du CESA en Tunisie

19. April 2025 um 08:15

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a organisé, vendredi 18 avril 2025, une journée d’étude sur un projet de loi organique visant à approuver l’accord de siège entre la Tunisie et le Conseil arabe des spécialités de santé (CESA) pour l’ouverture d’un bureau de coordination à Tunis.

Ce bureau permettra de renforcer le rôle de la Tunisie et des pays du Maghreb au sein du Conseil, tout en valorisant l’école médicale tunisienne au double plan arabe et international, selon Moncef Maâloul, vice-président de la Commission parlementaire de la santé.

La création de cette structure vise également à renforcer la coopération médicale arabe, améliorer la formation des spécialistes et limiter l’exode des compétences. Elle facilitera la formation de compétences nationales selon des normes internationales, donnant une plus grande valeur aux diplômes tunisiens et soutenant le tourisme médical ainsi que l’exportation des produits médicaux tunisiens.

Selon Maâloul, la Tunisie, l’un des pays fondateurs du CESA en 1978, jouera un rôle clé dans le rapprochement des systèmes francophones du Maghreb et anglo-saxons du Moyen-Orient.

Kamel Farrah, président de la Commission parlementaire de l’éducation, a précisé que ce bureau confirme le leadership médical tunisien et servira de pont avec les autres pays du Maghreb, notamment en matière d’organisation des examens et de traduction en français des questions d’examen.

Brahim Bouderbala, président de l’ARP, a rappelé pour sa part que cette journée d’étude vise à examiner le projet de loi et à déterminer toutes les conséquences qui pourraient résulter de son adoption.

Chokri Hammouda, directeur général de la Pharmacie centrale, a présenté les objectifs du CESA, tandis que Habiba Mizouni, cheffe de service de médecine hospitalière, soulignera l’importance de l’accréditation institutionnelle des facultés de médecine tunisiennes auprès du Conseil.

Cette reconnaissance confirmerait la valeur scientifique de la formation médicale en Tunisie, favorisant ainsi l’attractivité académique et ouvrant la voie aux étudiants du monde arabe pour s’y former légalement.

Le comité chargé du bureau de coordination sera présidé par le ministre de la Santé et comprendra plusieurs hauts responsables du secteur médical et de l’enseignement supérieur.

Avec TAP

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Gestern — 18. April 2025Haupt-Feeds

De Ramallah à Harvard, la dérive d’un monde dit libre

18. April 2025 um 10:52

Qui aurait cru qu’en 2025, aux États-Unis, les mêmes questions se poseraient qu’à Naplouse en 2001? Étudier ou se taire? Penser librement ou renoncer à son avenir? La folie ne se cache même plus : elle se proclame en tweets, en décrets, en sanctions.

Khémaïs Gharbi

Il y a des souvenirs qu’on préfère enterrer, parce qu’ils nous confrontent à ce que l’humanité a de plus honteux. D’autres, au contraire, qu’il faut réveiller sans relâche, parce qu’ils éclairent sinistrement notre présent. Entre 2000 et 2005, dans les territoires occupés de Cisjordanie, l’armée israélienne avait décrété la fermeture de toutes les écoles et universités palestiniennes. Pendant cinq longues années, des enfants, des jeunes, des professeurs furent condamnés à l’ignorance, sommés de choisir entre soumission ou enseignement. C’était l’ère des checkpoints, des blindés devant les salles de classe, des livres confisqués comme des armes. Le monde, alors, avait regardé ailleurs.

Soumettre la pensée à la peur

Vingt ans plus tard, c’est dans un tout autre décor que l’histoire semble se rejouer. Non pas sous occupation militaire, mais dans le cœur vibrant d’un pays que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps encore, le leader du monde libre : les États-Unis d’Amérique.

Oui, vous avez bien lu. En ce mois d’avril 2025, le président Trump a ordonné le gel de 2,2 milliards de dollars de financement fédéral à l’Université Harvard, menacé son statut d’exemption fiscale, et imposé des conditions délirantes pour l’accueil d’étudiants étrangers, au nom d’une croisade politique. Pourquoi ? Parce que Harvard refuse de plier face aux exigences d’un pouvoir qui entend désormais dicter le recrutement, les contenus académiques, les orientations idéologiques des universités américaines. Parce que Harvard, à l’instar d’autres institutions courageuses, a refusé de réprimer un vaste mouvement étudiant dénonçant le génocide à Gaza. Parce qu’en somme, elle a choisi la conscience plutôt que la compromission.

Et ce pouvoir, n’en doutons pas, veut punir. Il veut soumettre la pensée à la peur, l’indépendance intellectuelle à l’orthodoxie politique. Il veut gouverner non seulement les frontières, mais les esprits.

Qui aurait cru qu’en 2025, aux États-Unis, les mêmes questions se poseraient qu’à Naplouse en 2001? Étudier ou se taire? Penser librement ou renoncer à son avenir?

Chute de la «citadelle du monde libre»

La folie ne se cache même plus : elle se proclame en tweets, en décrets, en sanctions. Elle déclare que Harvard «n’est plus un lieu d’enseignement valable». Elle qualifie de «farce» l’une des plus grandes institutions de savoir au monde. Et ce n’est pas un mauvais rêve, c’est bien la réalité. Une réalité où le pouvoir exécutif piétine les fondations mêmes de la démocratie américaine : la liberté d’expression, l’autonomie des universités, le respect du débat.

Ce qui se joue ici dépasse Harvard, dépasse les États-Unis, dépasse même l’enseignement. Ce qui se joue ici, c’est l’avenir d’un monde où l’on pourra encore penser sans être surveillé, enseigner sans être contrôlé, contester sans être puni.

C’est pourquoi il faut le dire sans trembler : ce pays que l’on regardait hier comme un modèle, devient aujourd’hui une parodie. La «citadelle du monde libre» se transforme en laboratoire de l’orthodoxie. Le pays des campus ouverts devient un champ de bataille idéologique.

Alors non, ce n’est pas seulement l’affaire des Américains. C’est l’affaire de tous ceux qui croient encore que la connaissance libère, que la jeunesse éclaire, que l’université est un sanctuaire.

De Ramallah à Harvard, une même ligne de front s’est dessinée : celle de la liberté contre la peur. Et il n’est plus permis de rester silencieux.

Mais puisque nous savons que ce n’est pas un cauchemar, mais une réalité bien palpable, il nous reste à espérer que cette torture de l’esprit prendra fin au prochain bulletin de vote. Car ce pays, grand à tous points de vue, ne doit pas nous faire oublier qu’il traverse une période difficile, lui aussi — et que le peuple américain, fort de son histoire, est capable de se régénérer. Capable de reprendre la place qu’il symbolise pour l’humanité tout entière, à travers cette belle Statue de la Liberté, qui trône encore sur l’île de Manhattan, momentanément dissimulée par un brouillard — un brouillard que l’on espère voir se dissiper, au plus tôt.

* Ecrivain et traducteur.

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Israël allait bombarder les sites nucléaires iraniens en mai

18. April 2025 um 10:14

Le second round des négociations entre les Américains et les Iraniens démarrera demain, samedi 19 avril 2025, à Oman. Nul ne sait si ces négociations pourront aboutir à un accord sur le nucléaire iranien et nul ne peut définitivement écarter l’option militaire préconisée par Netanyahu mais que Trump laisse suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des responsables iraniens.

Imed Bahri

Selon une enquête du New York Times, Israël prévoyait une frappe militaire contre des sites nucléaires iraniens dès le mois de mai prochain. Cependant, le président américain Donald Trump a renoncé ces dernières semaines à soutenir ce plan préférant négocier pour le moment avec les Iraniens mais sans écarter définitivement l’option militaire.

L’enquête menée par Julian Barnes, Eric Schmitt, Maggie Haberman et Ronen Bergman précise que la décision de Trump est intervenue après des mois de débats internes à la Maison Blanche sur la question de savoir s’il était préférable de poursuivre la diplomatie ou de soutenir les plans israéliens visant à empêcher Téhéran de développer une arme nucléaire, eu égard l’affaiblissement militaire et économique croissant de l’Iran.

Ces discussions ont mis en lumière les divisions au sein de l’administration américaine, entre un groupe traditionnellement dur et une autre plus sceptique quant à la faisabilité d’une frappe militaire qui pourrait conduire à une guerre plus large sans garantir la fin des ambitions nucléaires de l’Iran.

Selon l’enquête du NYT, les responsables israéliens ont récemment préparé des plans détaillés pour attaquer les installations nucléaires iraniennes avec un soutien potentiel des États-Unis et étaient prêts à les mettre en œuvre en mai. Ils ont exprimé leur optimisme quant à la possibilité d’avoir le feu vert de Washington pour ralentir ainsi la progression de l’Iran vers l’arme nucléaire pendant un an ou plus.

L’option militaire temporairement suspendue

Trump a décidé de suspendre temporairement l’option militaire et d’ouvrir la porte à des négociations avec Téhéran. Selon le NYT, il n’a donné aux Iraniens que quelques mois pour parvenir à un accord. 

Plus tôt ce mois-ci, le président américain a informé le gouvernement israélien de sa décision de ne soutenir aucune attaque militaire contre l’Iran pour le moment. Il a discuté de cette décision avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la récente visite de ce dernier à Washington, avant d’annoncer le début des négociations américaines avec l’Iran.

Dans une déclaration faite en hébreu après une réunion au bureau ovale, Netanyahu a déclaré que tout accord avec l’Iran serait dénué de sens et préconisé de faire exploser les installations et démanteler tout l’équipement nucléaire iranien sous la supervision et la mise en œuvre américaines et non de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 

Israël prévoit depuis longtemps de frapper les installations nucléaires iraniennes et a pratiqué des missions de bombardement pour évaluer l’étendue des dégâts que ces frappes pourraient causer et ce, avec ou sans le soutien des États-Unis. D’ailleurs, l’élan au sein du gouvernement israélien en faveur d’une attaque militaire s’est accru après une série de revers subis par l’Iran l’année dernière.

À la demande de Netanyahu, de hauts responsables israéliens ont présenté à leurs homologues américains un plan préliminaire, combinant un raid commando sur des installations nucléaires souterraines et une campagne de frappes aériennes. Les Israéliens espéraient que des avions américains participeraient à l’opération mais l’armée israélienne a indiqué que les commandos ne seraient pas prêts avant octobre.

Cependant, Netanyahu souhaitait mener l’opération plus tôt, ce qui a incité à se concentrer sur une option alternative: une campagne de bombardements élargie qui nécessiterait également le soutien américain.

Au début, certains responsables américains se sont montrés ouverts à l’étude du plan. Le général Michael Kurilla, chef du commandement central américain, a discuté avec le conseiller à la sécurité nationale israélien Michael Waltz des moyens par lesquels Washington pourrait soutenir toute attaque israélienne potentielle si Trump décidait de mettre ce plan à exécution.

Alors que les États-Unis intensifiaient leurs opérations militaires contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen, le général Kurilla, avec le soutien de la Maison Blanche, a commencé à déplacer du matériel militaire supplémentaire vers le Moyen-Orient. Washington a envoyé le porte-avions Carl Vinson en mer d’Arabie pour rejoindre le Harry S. Truman en mer Rouge, en plus de déployer deux batteries de missiles Thaad dans la région. Six bombardiers B-2, capables de transporter des bombes de 30 000 livres, ont également été envoyés à Diego Garcia, dans l’océan Indien.

Israël n’a pas les moyens d’y aller seul  

Malgré cette préparation militaire, des doutes ont commencé à émerger au sein de l’administration Trump sur le plan. Lors d’une réunion ce mois-ci, Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national, a présenté une évaluation selon laquelle une présence militaire américaine plus forte pourrait déclencher un conflit plus large avec l’Iran, ce que l’administration ne souhaite pas. Plusieurs responsables ont partagé ses inquiétudes, notamment Michael Waltz, connu pour sa position intransigeante sur l’Iran, qui a exprimé son inquiétude quant au fait que le plan israélien ne réussirait pas sans un large soutien américain.

Entre-temps, des signes d’ouverture iranienne aux négociations ont commencé à apparaître. En mars, Trump a envoyé une lettre proposant des négociations directes avec Téhéran. Bien que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ait semblé rejeter la proposition, un haut responsable iranien a ensuite répondu par un message indiquant une acceptation tacite de pourparlers indirects.

Aujourd’hui encore, le débat continue de faire rage au sein de l’équipe Trump sur la forme d’un accord acceptable avec l’Iran. Lors d’une visite en Israël, le général Kurilla a informé les responsables locaux que la Maison Blanche avait décidé de suspendre le projet d’attaque contre des installations nucléaires. Netanyahu a ensuite appelé Trump le 3 avril mais ce dernier a préféré ne pas discuter de la question par téléphone et l’a invité à se rendre à Washington. Netanyahu est arrivé le 7 avril et, le lendemain, Trump a officiellement annoncé le début des négociations avec l’Iran sans exclure une option militaire, déclarant: «Si une intervention militaire est nécessaire, nous interviendrons. Israël dirigera, bien sûr, le processus».

Après la réunion, Trump a chargé John Ratcliffe de se rendre en Israël. Le directeur de la CIA a rencontré Netanyahu et le chef du Mossad David Barnea pour discuter de divers scénarios notamment des frappes militaires, des opérations secrètes ou un renforcement des sanctions contre l’Iran.

Ces rencontres s’inscrivaient dans le prolongement d’un débat de longue date que Netanyahu avait eu avec les présidents américains pendant près de deux décennies dans le but de pousser Washington à soutenir une frappe militaire contre l’Iran. Face à la diminution du soutien, Netanyahu s’est concentré sur la conduite d’opérations secrètes notamment l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens et le sabotage d’installations sensibles. Toutefois, même si ces efforts ont pu retarder le programme nucléaire iranien, celui-ci est désormais plus proche que jamais de produire au moins six bombes nucléaires en un an.

Les responsables américains affirment qu’Israël, à lui seul, ne peut pas lancer une frappe dévastatrice sur les installations nucléaires iraniennes en utilisant uniquement une campagne de bombardements. L’Etat hébreu a demandé à plusieurs reprises la bombe bunker buster de 30 000 livres fabriquée aux États-Unis mais ne l’a pas encore reçue.

Israël a discuté avec les États-Unis de plusieurs options pour une frappe, y compris une opération conjointe impliquant des frappes aériennes appuyées par des raids de commandos, une version élargie d’une opération menée par Israël en Syrie l’année dernière pour détruire une installation du Hezbollah.

Lors de cette opération, Israël a utilisé des frappes aériennes pour détruire les défenses puis a envoyé des commandos par hélicoptère vers un site souterrain où ils ont placé des explosifs pour démanteler l’équipement de fabrication de missiles.

En attendant la fin des négociations

Cependant, les responsables américains ont averti que les commandos ne pourront pas atteindre tous les sites iraniens, d’autant plus que de l’uranium hautement enrichi est stocké à plusieurs endroits dans le pays. Pour assurer le succès de la mission, Israël a demandé un soutien aérien direct des États-Unis.

Malgré cela, les dirigeants militaires israéliens ont indiqué que la planification d’une opération de cette ampleur nécessiterait des mois de préparation tandis que Netanyahu faisait pression pour qu’elle soit menée le plus rapidement possible.

L’option commando étant écartée, les discussions ont commencé à se concentrer sur un plan B: une campagne de bombardements intensifs commençant début mai et durant plus d’une semaine avec la participation possible d’avions américains.

Pour le moment, tous les plans de Netanyahu sont suspendus et samedi 19 avril, le second round des négociations entre les Américains et les Iraniens aura lieu. Nul ne sait si ces négociations pourront aboutir et nul ne peut définitivement écarter l’option militaire que Trump laisse suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des responsables iraniens.

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Zawali, la belle allégorie tunisienne de la pauvreté 

18. April 2025 um 09:22

La pauvreté est le pire et le plus ancien des fléaux. Si notre patrimoine culturel ne peut pas nous aider à éradiquer la pauvreté économique, il a démontré sa très grande efficacité à la «digérer» socialement. Démonstration par l’évolution du concept passe-partout de «zaouali».  (Ph. Kais Saïed est souvent présenté comme le président des « zawali »).

Med-Dahmani  Fathallah

Sans être un pays riche, la Tunisie n’est pas non plus considéré comme un pays pauvre.  En 2023, elle se classait 114e sur l’échelle de la richesse des 197 pays du monde.

Cependant, selon un rapport réalisé par le Centre tunisien de recherches et d’études sociales (Cres), en association avec l’Unicef, le taux de pauvreté en Tunisie aurait augmenté entre 2015 et 2021, avec des inégalités marquées entre les différentes régions du pays. Ceci est d’autant plus surprenant qu’il révèle une inversion de la tendance positive avec la baisse d’environ 4% du taux de pauvreté enregistrée en 10 ans, passant de 20,5% en 2010 à 16,6% en 2021, tandis que le taux de pauvreté extrême aurait été réduit de moitié sur la même période passant de 6% en 2010 à 2,9% en 2021.

Au-delà des aléas statistiques, l’histoire de la Tunisie nous apprend que cette terre a connu des périodes d’opulence et de plénitude économique comme celle du royaume antique de Carthage et l’Etat Aghlabide au Moyen-âge ou alors un enrichissement individuel durant la période allant du XVIIe au début du XIXe siècle.

En réalité, les richesses de la Tunisie ont été régulièrement pillées pendant de longues périodes de son histoire et la pauvreté dans toutes ses formes y a souvent sévi. Mais malgré la conjugaison des crises économiques et de la pauvreté, la Tunisie a été et sera toujours riche de son patrimoine historique unique et ses remarquables ressources humaines comme en témoigne son indice de développement humain. Ces deux ressources ont donné lieu à un riche capital culturel dont fait partie le dialecte tunisien.

Une allégorie tunisienne de la pauvreté

Cette langue vernaculaire, puissant outil d’expression et de communication culturelle, se retrouve dans la musique, le théâtre et le cinéma. Il est aussi utilisé dans la poésie populaire et les proverbes, et reflète la réalité sociale et culturelle du pays. Et c’est donc naturellement qu’il a donné naissance à une allégorie tunisienne de la pauvreté, en instituant le terme «zawali» pour évoquer le dénuement et la pauvreté, désigner les personnes ayant des emplois informels ou mal rémunérés, et qui ne bénéficient pas d’un minimum de confort, en sommes les personnes indigentes.

Le terme qui, phonétiquement, appuie la lettre w,واو provient de l’arabe classique zawālī (زوالي), qui désigne une personne pauvre ou démunie. L’étymologie de ce terme remonte à la racine arabe زول (z-w-l), qui signifie «disparaître» ou «s’éclipser». Cette racine est associée à l’idée de déclin ou de chute, et par extension, elle désigne une personne qui est dans une position sociale inférieure, souvent en raison de la pauvreté.

Le zawali est une personne qui vit dans des conditions économiques modestes, voir précaires. Le terme est souvent utilisé pour qualifier quelqu’un qui appartient à une classe sociale inférieure, avec peu de ressources matérielles, et qui est perçu comme vivant une vie difficile, luttant pour joindre les deux bouts.

En dialecte tunisien l’expression «Ena Zawali» (Je suis zawali)  traduit un sentiment de frustration. Selon le contexte, elle peut exprimer une complainte : «Je suis un laissé-pour-compte» ou «Je suis un homme du peuple». Le mot zawali est profondément ancré dans le dialecte et la culture tunisiens. C’est en quelque sorte un marqueur d’identité sociale et culturelle. Il met en valeur la créativité linguistique du peuple et est généralement utilisé dans des contextes informels, entre amis, en famille ou entre des pairs. Il existe même un patronyme Zaouali, que portent dignement des familles tunisiennes, pas nécessairement pauvres.

«Je suis zawali» est une expression où l’émotion côtoie l’humour et le sarcasme, pour faire face à des situations difficiles ou frustrantes. C’est un exutoire linguistique exprimant, selon le contexte, le mécontentement ou la résignation. C’est une manière de naviguer entre les hauts et les bas de l’existence avec humour et résilience.

Mais au-delà de sa connotation économique, le mot «zawali» a des implications sociales. Le «zawali» est une personne qui se perçoit ou est perçue comme étant en dehors du «mainstream» ou des normes sociales de confort et de réussite. Il traduit la stigmatisation et l’exclusion sociale : les «zawali» peuvent être stigmatisés en raison de leur statut socio-économique. Ils sont perçus comme les «perdants» de la société, et cette perception les marginalise davantage, étant perçus comme des personnes ayant échoué à intégrer les canaux de la réussite sociale.

Il est intéressant de constater que les aléas socio-économiques et les dynamiques culturelles ont fait évoluer le concept de «zawali». Ainsi, dans le contexte de précarité économique et du chômage que vit le pays depuis des décennies, particulièrement dans les régions de l’intérieur, les «zawali» sont les premiers à être confrontés à la précarité de l’emploi, sans protection sociale, ce qui peut avoir des répercussions sur leur niveau de vie.

Les «zawali» ont des difficultés à accéder aux services de qualité, qu’il s’agisse de santé, d’éducation ou de logement. Ce qui renforce la fracture sociale et accentue les inégalités au sein de la société. Cette Inégalité d’accès aux services, en plus des difficultés à gravir par les échelons sociaux, sont vécues par les «zawali» comme une grande injustice.

A l’origine de cette injustice se trouve l’économie de rente qui plombe les dynamiques économiques dans le pays depuis des décennies. Ce système, qui favorise les intérêts d’une minorité de privilégiées, est un aboutissement de la féodalité qui a régné dans le pays depuis des siècles.

En dépit de ses connotations négatives, le terme «zawali» peut aussi être porteur d’espoir, en créant un sentiment de camaraderie et de compréhension mutuelle parmi les gens qui se perçoivent ainsi. En se disant «zawali», on  se connecte mieux avec les autres pour créer des liens de solidarité sociale face aux difficultés de la vie. L’entraide dans les contextes sociaux précaires crée une certaine résilience, et permet de passer des caps économiques difficiles.

Un «zawali» peut cacher un «mhaf»

Le «zawali» serait donc une personne fondamentalement bonne, un bon samaritain qui a le cœur sur la main et stoïque de surcroît. La Bible ne dit-elle pas «Le riche est sage à ses propres yeux, mais un pauvre intelligent le démasque.»

Cependant une évolution contemporaine du concept a commencé à se manifester chez nous. De plus en plus de gens auxquels ne s’appliquent pas les critères classiques du «zawali» n’hésitent pas à revendiquer ce statut. On se revendiquant «zawali», sans l’être tout à fait, on cherche l’empathie, on se fond dans la masse et on se protège de la convoitise.

Il y a un autre terme du riche dialecte tunisien moins poétique mais qui exprime la nécessite de se débrouiller coûte que coûte, c’est celui de «sallektha» devenu courant parce qu’étroitement associé au «zawali» et qui signifie littéralement : «Je me suis débrouillé, mais ne me demandez pas comment.»

Le«zawali» qui peut dire «sallektha» serait un petit requin qui tire son épingle du jeu sans faire trop de bruit. C’est un «mhaf», un débrouillard, mais aussi un petit malin qui peut être fourbe parfois. La pauvreté est le pire et le plus ancien des fléaux. Si notre patrimoine culturel ne peut pas nous aider à éradiquer la pauvreté économique, il a démontré sa très grande efficacité à la «digérer» socialement.  

* Millenium 3 advisory.

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Et si la Chine s’attaquait aux T-Bonds qu’elle détient?

18. April 2025 um 08:05

Bons du Trésor, dites-vous ? La guerre entre les Etats-Unis et la Chine, voulue par Donald Trump, risque de déborder le cadre commercial et atteindre les investissements entre les deux plus grandes économies mondiales.

Et dans ce cadre, des experts affirment que l’Empire du Milieu possède une “arme secrète pour faire pencher la balance de son côté : les bons du Trésor américain“, comme le souligne Ouest France.

Pour les profanes, voici ce qu’on entend par “bons du Trésor“. Et comment la Chine est en position de force face à l’Amérique.

10 %. 25 %. 50 %. 145 %. Et désormais le chiffre hallucinant de 245 % de droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis.

Lire aussi: Donald Trump menace la Chine de 245 % de droits de douane

Malheureusement, c’est toute l’économie mondiale qui risque d’en pâtir, d’être une victime collatérale. Et les plus grands perdants dans cette affaire seront les économies faibles et celles émergentes.

Maintenant concernant la guerre purement commerciale, entre les Etats-Unis et la Chine, cette dernière aurait plus à perdre parce qu’aujourd’hui la balance commerciale est en sa faveur.

Par contre, en matière d’investissement, c’est une autre paire de manche. A cause des “Tresory bounds (T-Bonds)“ – traduisez en français “bons du Trésor“ américain.

Qu’entend-on par Bons du Trésor ? Il s’agit des « obligations à long terme émises par le Trésor américain pour le compte et dans le cadre du financement de l’État américain. Les niveaux de taux d’intérêt pratiqués sur les T-bonds servent de référence à un grand nombre d’émetteurs y compris en dehors des États-Unis », selon les explications de la société de gestion d’actifs CPR Assets Management (CPRAM), rapporte Ouest France.

Entendre par-là que «… l’État américain, pour investir et continuer à se développer, emprunte à des investisseurs, dont fait partie la Chine, avec des taux d’intérêt. Ces emprunts se font généralement sur 10 à 30 ans et sont très appréciés car considérés comme des actifs refuges : pour les investisseurs, il est improbable que les États-Unis s’écroulent économiquement. Ces obligations offrent donc un rendement garanti ».

Selon notre source, les T-Bonds constituent près de 17% de la dette américaine, soit un total de 8 000 milliards de dollars. Et la Chine à elle seule détiendrait 9% de ces bons, analyse le journal de Montréal.

Alors faites le calcul. « Fin février 2025, cela représentait 775 milliards de dollars américains de bons du Trésor détenus par la Chine, … faisant du pays le deuxième plus grand créancier des États-Unis, derrière le Japon ». Ceci étant, c’est moins que ce qu’elle détenait il y a 8 ans. « En août 2017, la Chine […] détenait plus de 1 146 milliards de dollars de bons du Trésor américain, soit près 20 % du montant détenu par l’ensemble des États étrangers ».

La Nouvelle Tribune abonde dans le même sens : « Vendre les bons du Trésor en grande quantité sur le marché des obligations risque de faire grandement baisser la valeur de ces bons. Comme ils seront moins rares pour les investisseurs, lorsque les États-Unis auront besoin d’emprunter de nouveau à travers ces T-Bonds, ils seront contraints d’emprunter à des coûts supérieurs pour espérer avoir un créancier. À cause de ces taux plus élevés, le pays aura alors plus de mal à rembourser ses dettes ».

Conséquence : les prêts aux entreprises et les prêts hypothécaires vont subir cette hausse du coût de l’argent. En clair, «… ce qui se passe sur les marchés obligataires peut causer des dommages économiques aux entreprises et aux ménages» états-uniens », met en garde Reuters.

Conclusion : la Chine peut-elle exercer un chantage sur Trump et son administration pour diminuer leur animosité à son égard ? C’est moins sûr. Par contre, Xi Jinping possède des secteurs sur lesquels il peut faire mal à l’économie américaine, en l’occurrence les “terres rares“.

Mais certainement, le bon sens finira par s’imposer entre les deux puissances économiques mondiales. Car elles sont toutes les deux perdantes dans cette guerre commerciale et même économique.

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Le ministre de l’Agriculture en visite inopinée au port de pêche de Kalaat

17. April 2025 um 17:06

Dans le cadre du suivi du projet de protection et d’aménagement du port de pêche de Kalaat El Andalous, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, a effectué, jeudi 17 avril 2025, une visite non annoncée pour vérifier l’avancement des travaux, qui ont atteint environ 98 %.

Il a pris connaissance des éléments restants du projet, dont l’élimination du chantier et la réhabilitation de la route menant au port.

Lors de cette visite, le ministre a donné des instructions aux responsables pour qu’ils trouvent rapidement des solutions visant à préserver le projet, prévenir l’envasement des bassins et achever les travaux dans les plus brefs délais.

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Les potins du cardiologue | Lettre à un collègue ambigu

17. April 2025 um 13:24

Les réflexions contenues dans cet article peuvent paraître, à première vue, subjectives voire personnelles, concernant en premier lieu l’auteur et le confrère auquel il s’adresse. Elles n’en sont pas moins d’intérêt public puisqu’elles concernent, en réalité, l’exercice même de la médecine en Tunisie, qui n’est pas exempte de quiproquos, de malentendus voire de graves divergences de vues impliquant notre santé à tous.

Dr Mounir Hanablia *

Ce n’est pas pour te faire des reproches que je t’écris aujourd’hui, mais plutôt pour me justifier face à ceux que tu pourrais me faire. D’abord m’estimant toujours être ton ami dans la mesure où nos relations dépassent largement le cadre professionnel et sont avant tout familiales, je ne remets nullement en cause ton droit à t’éloigner lorsque tu l’estimes nécessaire.

D’ailleurs, depuis plusieurs années, les contacts entre nous sont devenus rares, mis à part quelques occasions impliquant essentiellement nos enfants. Mais tu remarqueras que, me tenant à ma place, je ne t’avais jamais demandé quoi que ce soit. Ou plutôt si, mais pas pour propre compte!

Je me souviens encore de ce chirurgien que j’avais envoyé un jour te voir sur sa demande après avoir pris rendez-vous pour lui avec toi. Je n’avais été là que l’intermédiaire, the broker comme le disent les Anglo-saxons. Je ne lui avais fourni aucune garantie quant au succès de sa démarche, et je ne m’y étais impliqué d’aucune autre manière. Ayant parcouru quelques centaines de kilomètres, il avait dû attendre devant la porte de ton bureau, et en fin de compte comme l’attente se prolongeait inutilement, et même d’une manière injustifiable, selon lui, il était reparti sans te voir, et m’avait téléphoné pour me le dire.

Quelques minutes après, tu m’avais téléphoné pour t’étonner de son absence. Je t’en avais un peu voulu à ce moment là; d’autant que, considérant que tu étais mon ami, je t’avais accompagné un jour voir un homme d’affaires alors proche de Sakhr El Materi [ex-gendre de l’ancien président Ben Ali, Ndlr], contre le ministre de la Santé de l’époque, qui tentait de te spolier de tes droits d’ancienneté au profit d’un autre de tes collègues.

Ce ministre, un séide de Leila [Trabelsi épouse Ben Ali, Ndlr], de Paris, se fera environ vingt ans plus tard passer pour une alternative politique crédible au régime, et endossera le rôle de sauveur de la nation, costume, cravate, photo, vidéo, et drapeau du pays à l’appui.

Le contact s’était soldé par un échec, l’homme d’affaires sollicité avait rapporté un refus poli du gendre du dictateur, d’autres membres de la famille étant selon lui déjà impliqués.

Quelques années plus tard  j’avais intenté une action en justice contre le chirurgien et l’établissement où il opérait, lorsque j’eus constaté qu’un dossier médical scabreux, d’une patiente que je lui avais confiée, qui s’était compliquée en post opératoire après avoir quitté l’établissement avec un cathéter veineux central de la sous clavière en place, et qui avait été réadmise contre le gré du chirurgien, m’impliquait, en mentionnant mon nom dans la commande de produits pharmaceutiques dont je n’étais pas l’auteur.

Le crépuscule des Dieux

Pourrait-on raisonnablement me faire grief pour me sauver d’une situation qui n’était pas de mon fait, de ne pas avoir été soucieux, dans le contexte des terribles poursuites engagées dans l’affaire des stents périmés, d’épargner le propriétaire de la clinique, le chirurgien, le réanimateur, lorsque mon rôle s’était borné à leur confier la patiente, ni plus, ni moins?

Venant de la part de ceux pour qui la solidarité professionnelle fournit la légitimité (contestable), au nom du savoir, à leur emprise, le rejet de ceux qui violent une omerta dont ils ne tirent aucun avantage est une composante essentielle de la perpétuation du système.

Qu’importe, aujourd’hui ce chirurgien est mort, paix à son âme ! Mais cette assise idéologique nécessaire à la domination exercée par une caste liée à la fonction publique, forte de ses appuis politiques, sur la profession libérale, s’est selon moi écroulée avec l’affaire des stents périmés.

Ainsi qu’il est dit dans le célèbre Opéra de Richard Wagner, Le Crépuscule des Dieux, le sceptre symbolisant le pouvoir de Wotan s’est brisé lorsqu’il eût dérobé indûment l’Or du Rhin. Mais depuis lors on s’efforce de le restaurer, ce pouvoir, de multiples façons, en particulier par le biais des congrès médicaux organisés par Big Pharma.

Aussi dans tout cela, le fait d’écrire sur Kapitalis de quelle manière tu t’étais moqué de l’homme «qui voulait être président» ne me semble pas justifier ton silence actuel. Après tout, il vaut mieux encore ridiculiser ces gens-là, imbus de leurs petites personnes, au moment où elles font les clowns et qu’elles sont encore inoffensives en dehors de leurs champs d’activités professionnelles, plutôt que lorsqu’elles sont déjà arrivées au sommet du pouvoir. Naturellement, il faut faire abstraction de la rancune longue entretenue et dont inévitablement leurs détracteurs finissent par faire les frais lorsqu’ils réalisent leurs ambitions d’accéder à la plus haute marche de l’autorité de l’Etat. Mais c’est là un risque qu’il faut accepter de courir, quitte à en payer le prix lorsque cela s’avérera nécessaire.

Et donc je ne pense pas que tu te soucies trop de ce clown-là dont l’activité n’a aucune répercussion sur toi. Par contre, je reconnais avoir porté à la connaissance du Conseil de l’Ordre ce qu’il m’a paru être une violation des normes professionnelles consacrées par la science se rapportant à un cas déjà évoqué sur les pages de ce magazine.

Que le collègue en question soit un ponte de la profession, un ancien chef de service, président de la société savante, ne change rien à la nature des faits. En effet, je maintiens que le rapport établi avait été rédigé d’une manière susceptible d’induire en erreur les médecins contrôleurs de l’Assurance Maladie, et ainsi que je l’ai écrit, il ne faisait pas honneur à son auteur.

Les pontes peuvent-ils tout faire ?

Mes motivations? Je ne nie pas qu’elles soient personnelles. Il y a 22 ans, on dira que j’ai une mémoire de chameau, il m’avait agressé un jour verbalement, et même physiquement si on considère être bousculé en pleine procédure comme une agression physique, alors, que habillé d’une manière stérile, en étant assisté par un collègue en salle de cathétérisme, je tenais entre mes mains la vie d’une vieille patiente qui m’avait été confiée.

Cet individu qu’on peut difficilement qualifier de collègue, avait agi ainsi parce qu’il estimait que j’empiétais sur ses horaires d’activité privée complémentaire. En réalité il tentait de redorer son blason d’ami proche d’une célèbre personnalité de l’ancien régime aujourd’hui décédée, un blason partiellement terni par une retraite peu glorieuse, dont la profession avait fait des gorges chaudes, lors d’une inspection du ministère de la Santé publique dans la clinique où il opérait en dehors des horaires légaux d’activité, dénoncé semble-t-il par un collègue qui avait eu bien plus tard maille à partir avec la Justice.

Depuis lors, le personnage ne s’étant jamais excusé, je me suis tous les jours de ma vie reproché de ne pas avoir réagi de la manière qui aurait été naturelle vu les circonstances. C’est encore une motivation supplémentaire de ne plus laisser le champ libre aux kamikazes de la profession pour apparaître comme de véritables héros qui réussissent leurs actes professionnels en violant les guidelines scientifiques, en faisant courir aux patients des risques qu’ils ne soupçonnent même pas, en se vantant de leur avoir épargné la chirurgie, et en faisant apparaître comme idiots ou incompétents ceux qui s’en tiennent aux données établies par la science.

Si donc tu considères que prévenir le Conseil de l’Ordre de ce qui relève en réalité de ses prérogatives, comme un manquement aux règles établies de la confraternité, tu fais erreur; même si en l’occurrence le personnage en question se trouve être mon directeur de thèse, cela constitue une raison supplémentaire qui aurait dû d’abord le pousser à m’épargner, ou bien ne l’ayant pas fait, à s’excuser. Mais ces gens-là, étant des chevaux d’orgueil, pensent que les autres en sont dénués, qu’il ne compte pas.

Le secret médical n’est, quoiqu’il arrive, pas violé puisque le Conseil de l’Ordre lui-même est tenu de le respecter. Il est vrai que de ce rapport, je ne sais nullement ce qu’il sera fait. Peut être  le Conseil de l’Ordre estimera-t-il nécessaire de le transmettre à l’Assurance Maladie. C’est sa responsabilité et pas la mienne. Mais si tu considères qu’en réalité, le médecin a le droit de faire ce qu’il veut du moment qu’il le décide, et qu’un acte réussi en constitue en soi même la justification, en particulier quand l’auteur en est un ponte de la profession, alors je crains que nous n’ayons pas la même conception de la médecine. J’ai d’ailleurs pris soin de préciser que les Professeurs universitaires devraient prendre l’habitude de respecter les guidelines, et pas seulement du haut des tribunes des congrès qu’ils président. Tu comprendras ma volonté de clarifier tout cela.

Du reste, si je suis devenu un personnage sulfureux dans le système établi par quelques-uns pour accaparer la profession à leur avantage, au point d’estimer préférable d’éviter tout contact avec moi, alors le mieux est de s’abstenir des promesses qui n’engagent que ceux qui les croient sur des consultations à domicile de membres de ma famille que nous n’avions sollicitées qu’à titre purement amical. Et dont il s’avère que vu les circonstances, les promesses de les faire soient hors de propos, ce pourquoi j’en profite pour présenter mes excuses de les avoir sollicitées en demandant de les oublier.

Veuille donc accepter, mon cher ami, et en dépit de tous nos malentendus, l’expression de mon sincère respect. 

* Médecin de libre pratique.

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Harvard refuse de s’agenouiller devant Donald Trump

17. April 2025 um 09:59

L’administration Trump a accusé Harvard, la célèbre université du Massachusetts de laisser prospérer l’antisémitisme et l’idéologie woke sur son campus et a menacée de lui couper les subventions fédérales si les exigences concernant les manifestations pro-palestiniennes et les demandes de révision de ses programmes de diversité, d’équité et d’inclusion ne sont pas acceptées. Mais contrairement à Columbia, qui a courbé l’échine, Harvard a refusé le chantage du pouvoir.

Imed Bahri

La sanction n’a pas tardé : Harvard s’est vue priver des fonds du gouvernement fédéral et s’est attiré les foudres de Trump en personne qui a déclaré: «Harvard est une BLAGUE qui enseigne la haine et l’imbécillité et qui ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux. L’université recrute principalement des gauchistes radicaux, des idiots et des cervelles de moineau».

Dans une analyse publiée dans le Washington Post, l’éditorialiste David Ignatius a considéré que l’Université Harvard «a sauvé son âme» en rejetant les diktats de l’administration du président Trump et ses tentatives de contrôler l’enseignement supérieur du pays notant qu’elle paiera cependant un lourd tribut pour avoir refusé de céder son indépendance à l’administration Trump. 

Ignatius écrit: «L’Université de Harvard nous a donné une leçon en disant un non catégorique à un tyran», tout en rappelant que l’administration Trump a tenté d’intimider la célèbre université comme elle l’a fait avec des agences gouvernementales, des PDG, des cabinets d’avocats et d’autres universités en menaçant de réduire le financement fédéral.

Dans le cas de Harvard, cela impliquera une perte de 8,7 milliards de dollars de subventions pluriannuelles.

La semaine dernière, l’administration Trump a demandé un règlement humiliant qui soumettrait l’université à un examen externe du recrutement des professeurs, des admissions des étudiants et d’autres questions internes.

Harvard a refusé de céder, et son président, Allan Garber, a déclaré que «l’université ne renoncerait pas à son indépendance ni à ses droits constitutionnels. Aucun gouvernement quel que soit le parti au pouvoir n’a le droit de dicter aux universités privées ce qu’elles doivent enseigner, qui elles doivent accepter pour étudier ou pour être employé ou quel domaine d’études ou de recherche elles doivent poursuivre»

Étant donné que le président Trump n’accepte pas les réponses négatives, son administration a décidé lundi soir de mettre sa menace à exécution et de geler illico presto 2,2 milliards de dollars de financement fédéral.

Déluge d’Al-Aqsa dans les campus

L’auteur estime que Harvard et d’autres grandes universités semblaient errer dans le désert, se dirigeant vers l’inconnu, jusqu’à la position ferme de lundi. La liberté d’expression a été menacée à la fois par la droite et par la gauche, notamment après l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, lorsque les étudiants juifs et les militants pro-palestiniens se sont sentis en danger. Les présidents d’université ont essayé d’expliquer les règles du campus mais elles étaient incohérentes.

Un long article publié le mois dernier dans The New Yorker intitulé «Harvard va-t-il s’agenouiller ou s’effondrer» explique comment la Harvard Corporation (l’organe directeur de l’université) a été embarrassée après avoir nommé Claudine Gay comme première présidente noire de l’université de Harvard en juillet 2023 pour être licenciée seulement six mois plus tard à cause des critiques sur l’échec de l’université à freiner l’«antisémitisme» sur son campus mais aussi suite à des accusations de plagiat contre la nouvelle présidente.

La crise à Harvard s’est aggravée le 31 mars lorsque la Maison Blanche a annoncé une révision de la dotation de 8,7 milliards de dollars de l’université et lui a envoyé le 3 avril la première ébauche des instructions que l’université doit mettre en œuvre.

L’Université de Columbia a, de son côté, cédé aux exigences de l’administration Trump afin que les 400 millions de dollars de financement fédéral soient rétablis. Trump a maintenant pointé son arme sur l’une des universités les plus anciennes et les plus respectées d’Amérique et a appuyé sur la gâchette.

L’auteur cite un responsable de Harvard qui a déclaré que Penny Pritzker, ancienne secrétaire au Commerce et membre du conseil d’administration de la Fondation Harvard, avait eu du mal avec ses collègues à parvenir à un consensus sur les valeurs de Harvard et leurs préoccupations concernaient les lignes rouges à ne pas franchir. Au cours de ces discussions, un participant a déclaré que l’université avait réfléchi à sa devise Veritas, un mot latin qui signifie vérité.

Les dirigeants de Harvard n’ont pas rencontré directement Trump mais lui ont expliqué via des intermédiaires comment l’université combat l’antisémitisme et ses tentatives de donner une voix aux conservateurs au sein de l’institution. Ils espéraient que Trump offrirait des conditions moins punitives que celles qu’il a imposées à l’Université de Columbia. Toutefois, ils ont convenu ensemble qu’ils rejetteraient tout ce que le président leur imposerait et qu’ils refuseraient de céder ou de renoncer à leurs droits constitutionnels.

Vendredi, les diktats de Trump  ont franchi une ligne rouge. La lettre du 11 avril de l’administration avertit que les investissements fédéraux à Harvard ne sont pas un droit et que pour préserver la relation financière de Harvard avec le gouvernement fédéral, l’université doit changer sa gouvernance, réduire le pouvoir des étudiants et des professeurs, éliminer tout favoritisme racial, contrôler les étudiants étrangers qui soutiennent l’«antisémitisme» et le «terrorisme» et embaucher davantage de voix pro-Trump.

Une enquête de Harvard Crimson de 2022 a révélé que 80% des étudiants se décrivaient comme libéraux ou très libéraux. C’est cette tendance qui dérange le pouvoir américain actuel. Un diplômé de l’institution a averti que «tout accord avec Trump serait une tentative agressive de prendre le contrôle de l’université». Un ancien étudiant a soutenu pour sa part que la véritable préoccupation de Trump n’était pas un prétendu «antisémitisme» et qu’il cherche plutôt à se venger de ses ennemis politiques. 

Une révolution culturelle à la Mao

Ignatius considère que la liberté n’est pas gratuite et Harvard va maintenant commencer à payer ce que les responsables considèrent comme un prix très élevé pour son indépendance. En octobre dernier, l’université disposait d’un fonds de dotation de 53,2 milliards de dollars mais une grande partie de cet argent est constituée par des milliers de legs distincts et ne peut pas être facilement retirée.

Harvard a annoncé la semaine dernière son intention d’emprunter 750 millions de dollars pour répondre à ses besoins financiers. Les responsables de l’université ont précisé à Ignatius que les fonds privés ne couvriront pas les fonds qui seront retirés par le gouvernement et Garber reconnaît déjà la nécessité de licencier du personnel et de réduire les budgets ce qui compromettra la mission de recherche de Harvard pour les années à venir.

Faisant référence à un article du Financial Times dans lequel Martin Wolf affirmait que Trump comme Mao Zedong en Chine il y a plus de 50 ans s’est lancé dans une révolution culturelle visant à renverser les élites bureaucratiques et culturelles retranchées dans les prestigieuses universités du pays, Ignatius commente que «les professeurs libéraux n’ont pas encore été obligés de travailler dans des camps de rééducation, des fermes et des usines. C’est peut-être la prochaine étape. Pour l’instant, hommage à Fair Harvard (Harvard la Juste, Ndlr) et à la façon dont elle incarne sa devise Veritas».

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Le film « Les Enfants Rouges » de Lotfi Achour fait sa sortie en salle le 23 avril

Von: Yusra NY
16. April 2025 um 23:31

Lauréat du Tanit d’Or du meilleur long métrage de fiction aux Journées Cinématographiques de Carthage 2024, « Les Enfants Rouges » du réalisateur Lotfi Achour sera dans les salles le 23 avril 2025.

Ce film puissant promet une expérience cinématographique intense qui ravive un passé douloureux de la mémoire d’une Tunisie alors bouleversée par un contexte d’instabilité et de terreur ayant régné de 2012 à 2017.

Ce récit poignant au cœur des montagnes tunisiennes où des enfants ont été victimes d’une terrifiante attaque terroriste et un travail de mémoire relatant un récit tragique des cicatrices laissées par une période trouble de l’histoire tunisienne.

Synopsis :

Alors qu’ils font paître leur troupeau dans la montagne, deux adolescents sont attaqués. Nizar, 16 ans, est tué tandis qu’Achraf, 14 ans, doit rapporter un message à sa famille…

Y. N.

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Drame de Mezzouna | Le directeur du lycée poursuivi pour homicide involontaire

Von: Yusra NY
16. April 2025 um 23:15

Le porte-parole du tribunal de première instance de Sidi Bouzid Jawher Gabsi, a confirmé ce mercredi 16 avril 2025 que le directeur du lycée de Mezzouna fait face à de graves accusations suite à l’effondrement d’un mur au sein de l’établissement scolaire ayant coûté la vie à trois élèves

Entendu puis placé en garde à vue hier, le directeur du lycée est poursuivi pour homicide involontaire et blessures involontaires, sachant que deux élèves ont été gravement blessés dans ce grave incident et son actuellement hospitalisés.

Jawher Gabsi qui s’exprimait sur la radio nationale, a par ailleurs précisé que l’enquête se poursuit et qu’elle implique au total cinq personnes accusées notamment de suspicions de manquements aux obligations, négligences et imprudences…

Il a par ailleurs souligné que l’objectif principal de l’enquête est d’établir clairement les responsabilités de chacun dans ce tragique événement qui a suscité une vive émotion à travers le pays.

Rappelons que plusieurs parties ont dénoncé l’arrestation du directeur du lycée et lui ont exprimé leur totale solidarité, le considérant comme un bouc-émissaire idéal…

Y. N.

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L’alerte de Mezzouna ou quand l’école devient un danger !

16. April 2025 um 10:41

Mezzouna, Sidi Bouzid, 14 avril 2025 : trois élèves perdent la vie, écrasés par un mur effondré dans leur propre lycée. Ce drame, survenu dans un établissement scolaire censé garantir sécurité et savoir, a bouleversé tout un pays. Mais il ne s’agit pas d’un accident isolé. Il est le reflet brutal d’une réalité que l’on tait depuis trop longtemps : l’état catastrophique des infrastructures éducatives en Tunisie.

Aymen Achouri *

Des murs qui s’effritent, des plafonds qui menacent de tomber, des sanitaires hors service, des fenêtres cassées, des classes sans chauffage ni ventilation, des toilettes sales et sans eau courante : tel est le quotidien de milliers d’élèves tunisiens, notamment dans les régions intérieures du pays. Dans les gouvernorats comme Sidi Bouzid, Kasserine, Siliana ou Kébili, des écoles publiques accueillent chaque jour des enfants dans des conditions indignes, parfois inhumaines. Et cela les autorités publiques au plus haut sommet de l’Etat le savent bien, mais ne font rien pour le changer, se contentant souvent de commenter une situation catastrophique qui exige plutôt des interventions urgentes.

Les enseignants, eux aussi, tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Syndicats, associations, médias régionaux : tous ont dénoncé la vétusté croissante des établissements, sans réponse concrète de la part des autorités. Le drame de Mezzouna vient confirmer, avec une violence inouïe, ce que beaucoup savaient déjà : certaines écoles tunisiennes sont devenues des pièges mortels.

Une fracture régionale criante

Ce drame révèle aussi une profonde inégalité entre les régions. Tandis que certaines écoles en milieu urbain disposent d’un minimum de moyens, celles des zones rurales sont souvent laissées à l’abandon. Cette fracture n’est pas seulement matérielle : elle traduit une marginalisation continue des régions de l’intérieur, renforçant le sentiment d’injustice sociale chez les jeunes et les familles.

Alors que la Constitution tunisienne garantit l’égalité des chances et le droit à l’éducation, la réalité du terrain est tout autre. Comment parler d’égalité quand certains élèves doivent faire cours dans des salles délabrées, sans tableau ni bancs, et parfois même sans toit?

Face à l’émotion provoquée par la tragédie, les autorités ont promis l’ouverture d’une enquête et l’identification des responsables. Le Président de la République lui-même a exprimé sa tristesse. Mais les mots ne suffisent plus. Il faut des actes, des plans concrets, des réformes structurelles. Il faut un audit national urgent des infrastructures éducatives, un plan de rénovation à grande échelle, une révision des budgets, et surtout un suivi transparent.

L’éducation ne peut plus attendre

L’éducation ne peut plus être sacrifiée sur l’autel des équilibres budgétaires ou des calculs politiques. Une société qui laisse ses enfants étudier dans des conditions dangereuses est une société qui abandonne son avenir.

La mort tragique d’Abdelkader, Youssef et Hammouda à Mezzouna ne doit pas rester un fait divers dramatique qui occupe l’opinion un court moment puis est rapidement oublié. Elle doit être le point de départ d’une véritable prise de conscience collective. Chaque enfant tunisien a le droit d’aller à l’école en toute sécurité. C’est une exigence humaine, morale, nationale.
Ce drame doit constituer un tournant. Pour que plus jamais un élève ne perde la vie en allant chercher le savoir. Pour que l’école redevienne un refuge, un lieu de croissance, un socle de justice. Pour que Mezzouna ne soit pas un symbole d’abandon, mais le point de départ d’un changement profond.

* Expert en management, relations et coaching client.

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La Grande-Bretagne reconnaîtra-t-elle la Palestine en tant qu’État?

16. April 2025 um 08:28

À l’heure où le président français Emmanuel Macron tente de créer une dynamique en Occident pour la reconnaissance d’un État de Palestine, de nombreuses voix s’élèvent parmi les travaillistes britanniques au pouvoir pour que leur pays aille dans ce sens, de manière à marquer une distance par rapport au génocide actuellement perpétré par Israël à Gaza et en Cisjordanie, Israël qui, rappelons-le, fût historiquement une émanation de l’occupation britannique de la Palestine. (Ph. Emily Thornberry).

Imed Bahri

La Grande-Bretagne est à l’origine de la sinistrement célèbre Déclaration de Balfour et le mandat dévoyé qui lui a été délivré par la Société des Nations au lendemain de la Première guerre mondiale pour administrer la Palestine afin de la préparer à l’indépendance s’est achevé par la création d’Israël et depuis le peuple palestinien subit l’occupation et son corollaire fait de déplacement forcé et de massacres à répétition. Le pays qui a causé la tragédie du peuple palestinien va-t-il lui reconnaître enfin son État? 

Patrick Wintour, rédacteur en chef diplomatique du Guardian, a écrit que les députés britanniques issus de la majorité parlementaire travailliste fait pression sur le ministère des Affaires étrangères pour la reconnaissance d’un État palestinien. 

Emily Thornberry, présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes, a appelé la Grande-Bretagne à se joindre au président français Emmanuel Macron qui annoncé la semaine dernière, en marge de la visite officielle qu’il effectuait en Égypte, que la France pourrait reconnaître la Palestine en tant qu’État lors de la conférence internationale sur la solution à deux États qui se tiendra à New York en juin. Cette conférence sera coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. Le président français a formulé le vœu que cet événement soit décisif. 

Agir avant qu’il ne soit trop tard  

Thornberry a déclaré que le moment était venu pour la Grande-Bretagne de reconnaître un État palestinien: «Nous devons le faire avec nos amis et avec la France. De nombreux pays attendent. Si l’Occident n’agissait pas rapidement, il n’y aurait plus de Palestine à reconnaître»

Chris Doyle, président du Conseil pour l’entente arabo-britannique (Caabu), a soutenu cette initiative affirmant qu’elle était attendue depuis longtemps et qu’une action de deux membres permanents du Conseil de sécurité enverrait un message fort à l’ensemble de la communauté internationale. Il a également déclaré que si la Grande-Bretagne n’agissait pas rapidement, son action serait entravée en raison de l’intention d’Israël d’annexer effectivement la Cisjordanie. Cabo bénéficie d’un fort soutien parmi les députés travaillistes dont beaucoup sont en colère contre Israël et ses actions à Gaza. La colère monte également à cause de l’interdiction faite à deux députés travaillistes de se rendre en Cisjordanie.

La position officielle du ministère des Affaires étrangères reste qu’il reconnaîtra la Palestine au moment opportun et avec le plus grand impact mais lorsque David Cameron était ministre des Affaires étrangères, il avait légèrement ajusté cette position lorsqu’il déclara que la Grande-Bretagne devrait attendre la fin du processus politique pour reconnaître un État palestinien. Faisant référence à Israël, il déclara aussi qu’aucun pays ne pouvait utiliser son droit de veto contre la décision de la Grande-Bretagne de reconnaître la Palestine.

Macron a surpris les observateurs la semaine dernière lorsqu’il a exprimé l’espoir que la conférence de juin inciterait un groupe de pays à reconnaître un État palestinien, des déclarations qui ont clairement accru la pression diplomatique sur la Grande-Bretagne pour qu’elle suive l’initiative française.

«Nous devons aller vers la reconnaissance [d’un État palestinien], et nous le ferons dans les prochains mois», a-t-il déclaré au micro de France 5. Il a ajouté, faisant référence à certains États du Golfe dont l’Arabie saoudite: «Je souhaite également participer à une dynamique collective qui permette à tous les défenseurs de la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que beaucoup d’entre eux ne font pas».

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui a personnellement accusé Israël de commettre un génocide contre les Palestiniens, a déclaré que l’Arabie saoudite ne reconnaîtrait Israël que dans le cadre d’un accord incluant une voie irréversible vers un État palestinien.

Bien qu’il existe des doutes dans certains cercles britanniques quant à la volonté de Macron de marquer une hostilité à Israël, les liens personnels et politiques entre Keir Starmer et le président français sont forts et il serait difficile pour le ministère des Affaires étrangères britannique de résister à toute forte pression française pour reconnaître la Palestine surtout si elle est considérée comme faisant partie d’un effort de paix entre l’Europe et le Golfe.

L’Irlande, l’Espagne et la Norvège montrent la voie

En mai, la France a choisi de ne pas suivre l’Irlande, l’Espagne et la Norvège en reconnaissant un État palestinien. Actuellement, 148 des 193 États membres de l’Assemblée générale des Nations Unies reconnaissent l’État de Palestine. Aucun pays occidental membre du G20, y compris le Canada, l’Allemagne et l’Italie, n’a encore franchi le pas.

Alors que la Knesset israélienne a voté contre la solution à deux États le mois dernier, le chef de l’opposition Yair Lapid voit une opportunité à moyen terme pour cette solution tant que le Hamas ne fait pas partie du gouvernement.

La décision française pourrait provoquer la colère d’Israël et des États-Unis mais Macron estime qu’une alliance avec les États du Golfe pourrait inciter le président Donald Trump à reconsidérer son soutien au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a réagi sur les réseaux sociaux en déclarant: «La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien fictif récompense le terrorisme et renforce le Hamas»

Face à la réaction négative, Macron, a répondu sur la plateforme X en hébreu affirmant qu’il était victime d’une série d’interprétations sans fondement. Il a déclaré que la position de la France est «Oui à la paix, oui à la sécurité d’Israël, oui à un État palestinien sans le Hamas. Cela nécessite la libération de tous les détenus, un cessez-le-feu durable, la reprise immédiate de l’aide humanitaire et la promotion d’une solution politique à deux États. Il n’y a pas d’autre voie qu’une solution politique. Je soutiens le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, tout comme je soutiens le droit des Israéliens à vivre en paix et en sécurité tant que les deux États sont reconnus par leurs voisins. La conférence sur la solution à deux États qui se tiendra en juin doit être décisive. Je fais tout mon possible avec nos partenaires pour atteindre cet objectif de paix. Nous en avons désespérément besoin».

Signe de la volonté apparente des États-Unis d’accepter l’annexion de la Cisjordanie, le Sénat américain a voté la semaine dernière pour nommer le pasteur évangélique Mike Huckabee, ancien gouverneur de l’Arkansas, comme ambassadeur des États-Unis en Israël. Huckabee fait référence à la Cisjordanie par ses noms juifs bibliques «Judée et Samarie» et soutient son rattachement à Israël. 

Une injustice historique à réparer

Pendant ce temps, Vincent Fean, l’ancien consul général britannique à Jérusalem, a appelé à la reconnaissance de la Palestine. Dans un article publié samedi dans The Independent. Il a déclaré que reconnaître la Palestine ne signifie pas prendre parti, récompenser le terrorisme ou délégitimer Israël mais plutôt l’égalité et l’application du droit international.

Il a déclaré que la Grande-Bretagne doit être un leader sur cette question et non un suiveur. Il a écrit: «Notre pays porte une responsabilité historique découlant des promesses non tenues de la Déclaration Balfour et de notre mauvaise application du Mandat sur la Palestine jusqu’en 1948. Il y a un besoin urgent: sous Benjamin Netanyahu, Israël s’efforce systématiquement de saper tout espoir de coexistence pacifique de deux États, une politique partisane poursuivie par les gouvernements britanniques successifs. Notre gouvernement a été élu sur la base de son engagement à reconnaître la Palestine et à respecter le droit international, sans crainte ni favoritisme. Nous devons diriger l’Europe et le Commonwealth d’une manière qui soit conforme à nos valeurs et serve nos intérêts nationaux. L’État de droit est dans notre intérêt».

Pour la Grande-Bretagne, il ne s’agit pas seulement d’une question de diplomatie mais aussi de justice et de responsabilité historique. Il y a plus d’un siècle, la Grande-Bretagne et la France ont négocié en secret l’accord Sykes-Picot divisant les provinces arabes de l’Empire ottoman en sphères d’influence. La Grande-Bretagne contrôlait la Palestine en vertu d’un mandat de la Société des Nations avec le devoir déclaré d’aider son peuple à accéder à l’indépendance. En lieu et place de cette indépendance palestinienne, il y a eu la création d’Israël.

Vincent Fean a déclaré que l’Empire britannique a contribué à façonner les frontières du Moyen-Orient moderne pour le meilleur ou pour le pire. Il estime qu’aujourd’hui le gouvernement britannique a désormais l’occasion d’aider les peuples du Moyen-Orient à remodeler leur avenir en menant des efforts pour la création d’un État palestinien.

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Du nouveau dans l’affaire du meurtre d’un jeune dans le parking de Tunis City

Von: Yusra NY
15. April 2025 um 20:36

L’enquête sur le tragique décès d’un jeune homme survenu le 12 avril dernier dans le parking du centre commercial Tunis City (Ariana) a permis l’arrestation d’un huitième suspect.

Les unités du district de la garde nationale de l’Ariana poursuivent leurs investigations pour faire la lumière sur les circonstances exactes de cette affaire d’homicide volontaire avec préméditation, rappelle la Direction générale de la garde nationale (DGGN) dans un communiqué publié ce mardi 15 avril 2025.

Après une première vague d’arrestations ayant conduit à la mise en détention de sept individus dont l’implication avait été établie, la DGGN a annoncé aujourd’hui l’arrestation d’un huitième suspect qui a été placé en garde à vue, conformément aux procédures légales et en coordination avec le ministère public.

Ce dernier est suspecté d’avoir participé au meurtre et l’enquête se poursuit, indique la même source.

Y. N.

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Les larmes de Mezzouna ne lavent pas notre honte

15. April 2025 um 13:06

Dans ce billet, l’auteure réagit, en tant que citoyenne, mère, enseignante, au décès accidentel, hier, lundi 14 avril 2025, de trois élèves de 18 et 19 ans dans l’effondrement d’un mur d’enceinte de leur lycée à Mezzouna dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, drame qui a bouleversé tous tout un pays.

Hanen Ghanmi *

La vie s’est arrêtée ce matin. Trois rires, trois destins, trois étoiles éteintes sous les décombres d’un passé qui n’aurait jamais dû ressurgir. Je suis citoyenne, mère, enseignante… et aujourd’hui, je ne suis plus que douleur, mêlée à la poussière des pierres qui ont volé vos rêves.

Citoyenne, je regarde cette ville qui vacille. Les murs fissurés par l’indifférence, les cris étouffés par l’oubli. Comment avons-nous pu laisser mourir l’avenir dans l’indolence ? Les rapports alertaient, les parents suppliaient, les enfants passaient chaque jour sous l’épée de Damoclès d’un mur oublié. Et nous, nous, avons détourné les yeux.

Mère, je cherche vos visages dans la foule silencieuse. Trois garçons qui auraient dû courir vers leurs examens, leurs premiers amours, leurs espoirs. Je pense à vos mères, dont les bras tremblent maintenant de vide. Leur souffle est un cri rauque, un «Pourquoi eux ?» qui déchire le ciel gris.

Enseignante, je ferme les manuels. À quoi bon les équations, les poèmes, les leçons de vie, quand la vie elle-même est ensevelie? Hier encore, je leur parlais d’architecture, de solidité, de construire l’avenir. Aujourd’hui, l’ironie me mord l’âme : c’est un mur d’hier qui a tué leur avenir.

Je les imaginais ingénieurs, artistes, médecins. Ils sont devenus fantômes, et moi, gardienne d’une mémoire trop lourde. Leurs noms résonnent dans les couloirs vides : Mehdi, Youssef, Rayan. Des syllabes qui sonnent comme un glas.

La ville de Mezzouna pleure, mais ses larmes ne lavent pas la honte. Les bulldozers ronronnent enfin, mais ils ne rendront pas les battements de cœur qui manquent à l’appel. Je m’accroche à ce qui reste : des stylos sans mains, des rires en écho, une colère sourde qui dit «Plus jamais ça».

Plus jamais ça.

Mais les murs ont la mémoire longue, et les plaies des mères, éternelles.

Enfin, au nom de toute la communauté scolaire, j’adresse mes pensées les plus sincères et mes vœux de prompt rétablissement aux deux lycéens blessés lors de ce tragique accident. Que le courage et le soutien de leurs proches, de leurs camarades et de leurs enseignants les accompagnent dans cette épreuve difficile. Nous espérons de tout cœur les revoir bientôt parmi nous, en pleine santé, pour poursuivre leurs rêves et retrouver la chaleur de la vie scolaire.

* Professeur à l’Ecole nationale d’ingénieurs de Gafsa. 

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« Dive into Heritage »: la Tunisie accueille la troisième phase du programme de renforcement des compétences dans la région arabe

15. April 2025 um 10:20

Après les deux premières sessions à Oman au mois de mars 2023 et l’Arabie Saoudite, en octobre 2024, la troisième phase du programme de renforcement des compétences dans la région arabe dans le cadre du projet « Dive into Heritage », aura lieu en Tunisie. L’événement est prévu (entre le 19 et 23 mai 2025) dans la ville d’El Jem, et portera sur le site de l’Amphithéâtre d’El Jem, inscrit depuis 1979 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Portant sur la documentation numérique des sites du patrimoine mondial dans la région arabe, ce troisième atelier organisé en collaboration avec l’Institut National du Patrimoine (INP), marque la clôture de ce programme dans le cadre du projet « Plongez dans le Patrimoine » financé par le Royaume d’Arabie Saoudite et l’UNESCO.

Dans ce contexte, un appel à participation est ouvert à tous les professionnels du patrimoine de la région arabe, de gestionnaires de sites et d’étudiants amenés à traiter la documentation des données du patrimoine numérique dans le cadre de leurs études, de leurs recherches ou de leurs activités professionnelles. Les participants bénéficieront notamment de cours théoriques et de travaux pratiques en photogrammétrie à l’aide de drones et de lasers scanner et d’appareils photo adaptés ainsi qu’à la réalisation de traitement des données collectées sur le terrain.

L’atelier a pour objectif de former des gestionnaires de sites et professionnels émergeants aux techniques de documentation numériques des sites du patrimoine mondial dans la région des Etats arabes, en leur permettant d’acquérir une compréhension approfondie des flux de données numériques et de la documentation numérique des sites culturels.

Il ambitionne de favoriser le partage de connaissances et d’expertises, d’exploiter et de perfectionner l’étude en cours élaborée par l’UNESCO, qui porte sur les lignes directrices, critères, et normes, dans le cadre du projet « Dive into Heritage » en vue de définir de nouvelles normes pour la documentation numérique et la promotion des sites du patrimoine mondial.

Le projet « Dive into Heritage » (2022-2024) est une plateforme innovante qui intègre des technologies numériques de pointe pour améliorer l’accès en ligne aux sites du patrimoine mondial et promouvoir les biens du patrimoine mondial.

Ce projet s’inscrit également dans le cadre des efforts du Centre du patrimoine mondial pour mettre en œuvre les objectifs stratégiques de la Convention du patrimoine mondial notamment à travers le programme de renforcement des capacités dans la région arabe qui touche à sa fin avec cet atelier qui se déroulera autour du site de l’amphithéâtre d’El Jem, le plus grand colisée d’Afrique du Nord, édifié au IIIème siècle.

Avec TAP

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Bourse : les secteurs de la technologie et de l’automobile progressent

15. April 2025 um 09:07

Les actions des géants de la technologie et de l’automobile ont progressé lundi 14 avril 2025 après que les États-Unis ont retiré les smartphones et autres appareils électroniques de leurs droits de douane sur la Chine au cours du week-end. Sachant que Donald Trump a ajouté de nouvelles difficultés à sa politique commerciale hésitante en suggérant qu’il pourrait accorder des exemptions sur les taxes liées à l’automobile déjà en place.

Les droits de douane agressifs imposés par Trump, qui auraient augmenté d’environ 25 % le prix des biens importés pour les consommateurs et les entreprises, ont provoqué une chute des actifs américains, notamment des actions, du dollar et des obligations du Trésor. Le marché a rebondi lundi, mais l’indice S&P 500 est toujours en baisse d’environ 8 % depuis le début de l’année.

Ce changement de position a amené les investisseurs à remettre en question le statut de valeur refuge dont jouissait depuis longtemps l’Amérique et a miné la confiance des entreprises et des consommateurs. Cette réaction de choc a contraint la Maison Blanche à faire marche arrière, mais Trump a insisté sur le fait que de nouvelles taxes vont intervenir.

S’exprimant lundi 14 avril à la Maison Blanche, Trump a déclaré qu’il envisageait une modification des droits de douane de 25 % imposés sur les importations d’automobiles et de pièces détachées en provenance du Mexique et du Canada. Ces droits pourraient augmenter le prix d’une voiture de plusieurs milliers de dollars, et Trump a souligné que les constructeurs automobiles « ont besoin d’un peu de temps, car ils vont les fabriquer ici ».

Il faut noter que les constructeurs automobiles américains ont développé une chaîne d’approvisionnement hautement intégrée, impliquant l’expédition de véhicules à différents stades de fabrication à travers les frontières à plusieurs reprises après l’adoption de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), renégocié pendant le premier mandat de Trump.

« Nous partageons l’objectif du président d’accroître la production automobile américaine et nous apprécions le dialogue continu avec l’administration. Nous sommes toutefois de plus en plus conscients que des droits de douane importants sur les pièces détachées pourraient compromettre notre objectif commun de bâtir une industrie automobile américaine prospère et en pleine croissance, et que nombre de ces transitions dans les chaînes d’approvisionnement prendront du temps », a déclaré Matt Blunt, directeur de l’American Automotive Policy Council, représentant Ford, GM et Stellantis, cité dans un communiqué.

Les exemptions accordées ce week-end suggèrent que la Maison Blanche prenait davantage conscience des conséquences néfastes des droits de douane sur les consommateurs, lassés par l’inflation, notamment sur des produits populaires comme les smartphones, les ordinateurs portables et autres appareils électroniques.

Les produits pharmaceutiques et de semi-conducteurs dans le viseur

Cependant, sa promesse d’imposer de nouveaux droits de douane sur d’autres secteurs clés, comme les semi-conducteurs, dès la semaine prochaine, laisse le marché dans une situation instable. La Maison Blanche a annoncé avoir lancé des enquêtes pour déterminer si les importations de produits pharmaceutiques et de semi-conducteurs menacent la sécurité nationale, ce qui pourrait être un signe avant-coureur de l’imposition de droits de douane sur ces produits.

« Non seulement l’ampleur du tarif à l’échelle mondiale est difficile à appréhender, mais l’incertitude signifie que les entreprises auront peu confiance dans leur planification », estiment les économistes de Morgan Stanley.

Trump et d’autres responsables de l’administration, dont le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, ont affirmé que les tarifs douaniers étaient nécessaires pour stimuler la production américaine et qu’ils étaient essentiels aux plans fiscaux de la Maison Blanche.

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