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Antisémitisme en France : l’ambassadeur américain, nouveau porte-voix officiel de Tel-Aviv ?

26. August 2025 um 11:38

En critiquant publiquement la gestion de la lutte contre l’antisémitisme par Emmanuel Macron, la prise de position du  nouvel ambassadeur des Etats-Unis en France s’inscrit dans la droite ligne du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Lequel se démène comme un diable pour torpiller le projet de reconnaissance de l’Etat de Palestine.

Mesure rarissime entre la France et les Etats-Unis, deux pays alliés depuis la signature du traité d’alliance et de commerce en février 1778, confirmant ainsi officiellement la naissance des États-Unis : le Quai D’Orsay vient de convoquer l’ambassadeur des États-Unis, quatre ans après avoir pris cette mesure exceptionnelle en 2021 suite à l’affaire des sous-marins australiens (AUKUS), que Paris avait considéré à l’époque comme une trahison.

En effet, l’ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Kushner, a été convoqué lundi 25 août par le ministère des Affaires étrangères après avoir critiqué ouvertement la gestion de la lutte contre l’antisémitisme par Emmanuel Macron. Des propos considérés par la diplomatie française comme une ingérence flagrante dans les affaires internes d’un pays souverain. Et ce, quelques jours après une passe d’armes inédite entre le président français et Benyamin Netanyahou : le premier ayant reçu, le 19 août, un courrier officiel de Tel-Aviv dans lequel  le Premier ministre israélien l’accuse ouvertement « d’alimenter le feu antisémite » en France de par son choix de reconnaître l’État de Palestine.

« Je suis préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l’antisémitisme a ravagé les villes françaises », a-t-il  assuré dans cette missive.

Contexte explosif

Ces accusations formulées par le dirigeant de l’extrême droite israélienne s’inscrivent dans un contexte explosif en France, un pays qui abrite la plus grande communauté juive d’Europe occidentale, avec environ 500 000 personnes, en même temps qu’une très importante communauté arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.

Réaction sèche de l’Elysée qui dénonce une accusation « erronée, abjecte et qui ne restera pas sans réponse », ajoutant que « la République protège et protégera toujours les Juifs ».

Pour sa part, le Quai d’Orsay martèle que les allégations de Charles Kushner « vont à l’encontre du droit international, en particulier du devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des États prévu par la Convention de Vienne de 1961 qui régit les relations diplomatiques ».

En effet, l’article 41 du Traité stipule qu’un ambassadeur n’a pas le droit de commenter la politique intérieure du pays dans lequel il est en poste, sous risque de protestations diplomatiques, voire de déclaration de persona non grata. Or, l’intéressé semble avoir allégrement chevauché la ligne jaune des règles diplomatiques !

Sur les pas de Netanyahou

Ainsi, reprenant presque mot par mot l’argumentaire du Premier ministre israélien selon lequel « Dans le monde d’aujourd’hui, l’antisionisme est tout simplement de l’antisémitisme », l’ambassadeur américain a exprimé, dans une lettre ouverte au président Macron, sa « profonde inquiétude face à la montée spectaculaire de l’antisémitisme en France », tout en dénonçant « le manque d’action suffisante du gouvernement pour y faire face ». Car, selon ses allégations, « en France, il ne se passe pas un jour sans que des Juifs soient agressés dans la rue, des synagogues ou des écoles profanées, ou des commerces appartenant à des Juifs vandalisés ».

Pis, selon lui, les « extrémistes et militants radicaux pro-Hamas mènent depuis le 7 octobre 2023 une campagne d’intimidation et de violence à travers l’Europe ».

Et de conclure : « les déclarations publiques harcelant Israël et les gestes en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien enhardissent les extrémistes, attisent la violence et mettent en danger la vie juive en France ».

Ainsi, le locataire du palais de l’Elysée, qui compte reconnaître un État de Palestine en septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, est directement pointé du doigt. Sachant que dans la foulée, plus d’une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, le Royaume-Uni ainsi que l’Australie, ont appelé d’autres pays du monde à faire de même.

Gendre de Trump et ami de Netanyahou

Des propos d’une rare violence qui sont prononcés dans la bouche de l’ambassadeur des Etats-Unis, lui  qui n’a aucune expérience diplomatique. En revanche, il fait partie du cercle très proche de l’actuel locataire de la Maison Blanche. D’où l’importance de sa récente prise de position.

En effet, Charles Kushner, 71 ans, est le père du gendre de Donald Trump. Son fils est le mari d’Ivanka Trump, la fille du président américain.

Promoteur immobilier, Il a été condamné par la justice en 2005 pour « évasion fiscale, subornation de témoins et contributions illégales à des campagnes électorales ». En tout, il est reconnu coupable de seize chefs d’accusation et passe quatorze mois dans une prison fédérale, avant de reprendre sa carrière immobilière. Il fut gracié par le président américain (Trump) en 2020, pendant son premier mandat. Quatre ans plus tard, le milliardaire Charles Kushner devient l’un des plus gros contributeurs de la dernière campagne électorale de Trump.

D’autre part, Charles Kushner, originaire du New Jersey, est également en très bons termes avec Benyamin Netanyahou. Ce dernier y est venu plusieurs fois, avant d’être Premier ministre, pour donner plusieurs conférences rémunérées. Sachant que les Kushner sont une famille de Juifs orthodoxes assez stricts avec la religion, au point qu’Ivanka Trump a dû se convertir pour se marier.

A la lumière de ces faits, n’est-il pas légitime de penser que les graves accusations lancées par l’ambassadeur américain contre Emmanuel Macron soient destinées à booster la candidature de Marine Le Pen lors de la prochaine élection présidentielle de 2027, elle qui fait de l’appui à l’Etat hébreu un levier décisif de son opération séduction de la communauté juive française ?

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