L’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) et la Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE Tunisie) ont signé un partenariat pour soutenir les jeunes entrepreneurs ruraux.
Cette collaboration vise à faciliter l’investissement dans des projets agricoles innovants et à renforcer leur autonomie économique.
Objectifs clés :
Simplifier les procédures administratives et l’obtention des certificats de qualité.
Améliorer les débouchés commerciaux, tant localement qu’à l’international.
Promouvoir un développement agricole durable et inclusif.
Selon un communiqué de l’APIA publié jeudi, les deux structures travailleront ensemble pour lever les obstacles freinant la croissance des projets. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de valorisation du potentiel des jeunes dans le secteur agricole.
Un accord de coopération a été signé mercredi entre le ministère de l’Agriculture, la Banque tunisienne de solidarité et l’Agence allemande de coopération technique (GIZ) pour promouvoir les investissements dans le secteur agricole et dynamiser la relation entre les institutions financières et techniques, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture.
La Convention vise à soutenir les jeunes désirant créer des projets agricoles en leur fournissant des mécanismes de financement issus du projet de valorisation des périmètres irrigués, projet axé sur le développement des chaînes de valeurs agricoles dans les gouvernorats de Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid.
Ce projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre en coopération entre différentes parties concernées.
À cette occasion, le ministre de l’agriculture a souligné l’importance de cette initiative pour fournir des emplois aux jeunes, promouvoir la production agricole nationale et renforcer le développement économique durable en Tunisie, saluant les efforts de toutes les parties pour créer un environnement incitatif à l’entrepreneuriat dans le secteur agricole.
La cérémonie de signature a eu lieu mercredi en présence du ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, du secrétaire d’Etat chargé des ressources hydrauliques, Hammadi Habib, du directeur général de la Banque tunisienne de Solidarité Khelifa Sbouii, de la directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements agricoles Engi Douggui, du chargé de la gestion du Département de génie rural et d’exploitation des eaux, Kamel Meddeb, de la représentante de l’Agence allemande de coopération technique, Kalthoum Ben Jomâa ainsi qu’un certain nombre de responsables et d’experts dans le domaine financier et agricole.
Un accord de coopération a été signé, mercredi 26 mars, entre le ministère de l’Agriculture, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) et l’Agence allemande de coopération technique (GIZ) pour promouvoir les investissements dans le secteur agricole et dynamiser la relation entre les institutions financières et techniques. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
La Convention vise à soutenir les jeunes désirant créer des projets agricoles en leur fournissant des mécanismes de financement issus du projet de valorisation des périmètres irrigués, projet axé sur le développement des chaînes de valeurs agricoles dans les gouvernorats de Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid.
Ce projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre en coopération entre les différentes parties concernées.
À l’occasion de cette signature, le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, a souligné l’importance de cette initiative pour fournir des emplois aux jeunes, promouvoir la production agricole nationale et renforcer le développement économique durable en Tunisie. Il saluera également les efforts de toutes les parties pour créer un environnement incitatif à l’entrepreneuriat dans le secteur agricole.
Outre le ministre de l’Agriculture, étaient également présents le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques, Hammadi Habib, le directeur général de la Banque tunisienne de solidarité, Khelifa Sbouii, la directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements agricoles, Engi Douggui, le chargé de la gestion du Département de génie rural et d’exploitation des eaux, Kamel Meddeb, la représentante de l’Agence allemande de coopération technique, Kalthoum Ben Jomâa, ainsi qu’un certain nombre de responsables et d’experts dans le domaine financier et agricole.
De petits groupes de criquets pèlerins ont été récemment aperçus dans le sud de la Tunisie, suite aux vents du sud ayant soufflé sur la région, a fait savoirle ministère de l’Agriculture dans un communiqué publié le 14 mars 2025, ajoutant que les opérations de surveillance et de suivi se poursuivent et que «la situation est sous contrôle». Occasion pour parler de ce fléau que notre pays connaît depuis des millénaires comme en témoigne la recherche historique, évoquée ici par l’auteur.
Hédi Fareh *
La sauterelle était toujours considérée comme un fléau «avorteur» et menaçant. Tous les pays tropicaux et subtropicaux en souffraient périodiquement. Les vagues ravageant de sauterelles causèrent des pertes matérielles très importantes. Les sources grecques, latines et arabes nous ont laissé une matière assez riche concernant le grand nombre d’invasions qui étaient, le plus souvent, suivies de famines et d’épidémies décimant les régions envahies par les acridiens.
Les recherches actuelles ont montré que presque tout le continent africain, à l’exception des parties centrales, boisées et humides, était soumis aux invasions de la sauterelle. On en distinguait plusieurs espèces. Les acridiens migrateurs appartiennent à la famille des Orthoptères sauteurs, qui comprend les locustides (ou sauterelles) et les acrides (ou criquets). Parmi les locustides, on ne compte aucune espèce nuisible. Quant à la famille des acrides, elle comprend deux types : les grands migrateurs et les petits migrateurs (Direction générale de l’Agriculture, «Les sauterelles», Revue Tunisienne, 1915, p. 155-190).
Les espèces dont les invasions étaient à redouter dans l’Afrique du Nord incarnaient le criquet pèlerin et le criquet marocain. Ce dernier type concernait surtout le Maroc et la partie occidentale de l’Algérie. La Tunisie, elle, subissait surtout l’invasion du criquet pèlerin, qui concernait la plus grande partie de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe méridionale, l’Italie en l’occurrence.
La vie larvaire et nymphale du criquet connaît six périodes. À partir de la 4e période, qui dure entre 7 et 8 jours, c’est-à-dire du 18e ou 20e jour au 26e ou 27e jours après la naissance, les criquets montrent la plus grande activité et la plus grande voracité et forment les colonnes les plus redoutées dévastant tout sur leur passage. Pendant la 5e période, les criquets seront de plus en plus dangereux et ils forment des fois des colonnes de 4 et 5 Km de front sur 20 à 30 Km de profondeur, dévastant tout sur leur passage. Au cours de la 6e période, entre le 45e et le 50e jour, la mobilité et la voracité du criquet atteignent le maximum de développement : les colonnes parcourent jusqu’à 2 Km par jour et causent des dégâts considérables.
Contrairement aux jeunes, les criquets plus âgés montrent une voracité extraordinaire puisqu’un criquet pourrait manger l’équivalent de son poids, soit deux grammes par jour. Les criquets dévorent l’herbe. Mais les arbustes et les arbres les plus élevés n’en sont pas épargnés : les criquets ravagent les feuilles, l’écorce et les jeunes rameaux. Toutes les plantes cultivées, surtout les plus tendres d’entre elles, constituent une nourriture de prédilection pour le criquet.
Les témoignages historiques et archéologiques
Les contrées de l’Afrique du Nord étaient sous la menace de nuages de sauterelles avant et pendant la période romaine ainsi que pendant les périodes postérieures. L’apparition de la sauterelle est conditionnée par des phénomènes climatiques, surtout la sécheresse. En effet, c’est celle-ci qui orientait les sauterelles vers les contrées qui se trouvaient au nord du Sahara. Les sources anciennes confirmèrent cette constatation (Strabon, Géo., XVII, 3, 10).
Nos références littéraires sur la sauterelle en Afrique sont, en effet, très anciennes. Nous savons, par l’intermédiaire d’Hérodote (Histoire, Livre IV), que les Nasamons étaient non seulement des chasseurs de sauterelles mais qu’ils étaient aussi acridophages. C’étaient des acridiens sans ailes (?) que dévoraient à satiété, d’après Discoride, les indigènes de la région de Lepcis Magna (des Maces ?) mais qui n’étaient pas très loin des Nasamons.
En 125 avant J.-C., d’après les sources, arrivaient des colonnes de sauterelles dont les ravages atteignaient l’extrême nord de l’«Africa Proconsularis». En effet, l’historien tardif d’Orose (385-420 après J.-C.) nous présenta les deux cités d’Utique et de Carthage dévastées par les sauterelles (Orose, Historia contra pagano, V, II, 1-3).
Diodore de Sicile évoqua des méthodes utilisées par les habitants de l’Afrique orientale pour chasser la sauterelle. Pline l’Ancien (Pline l’Ancien, Histoire naturelle, VIII, 104), en se référant à Varron, nous informa que des Africains durent abandonner leur ville ou territoire après une invasion acridienne. Il parla aussi de la nature de la sauterelle, de sa reproduction, de sa ponte, de ses nuées et de ses ravages ainsi que des méthodes de lutte contre elle (Pline l’Ancien, XI, 101).
Pour l’Antiquité tardive, Synésios de Cyrène (Lettres, XLI-XLII) évoqua une invasion de sauterelle infestant la Cyrénaïque en 411-412 ap. J.-C. La catastrophe cyrénéenne pourrait toucher les provinces africaines eu égard à la proximité géographique des deux contrées.
Pour la période byzantine, le poète africain Corippus (auteur d’un poème, la Johannide, en huit chants et de 4700 vers) mentionna (Joh., II, 196- 203), plus d’une fois, le danger acridien et insista sur les effets des invasions de sauterelles sur l’homme et son milieu.
Il s’agit aussi de la sauterelle dans d’autres sources littéraires que nous n’avons pas pu consulter. L’épigraphie nous informe sur la catastrophe acridienne. Nous avons inventorié au moins cinq textes épigraphiques, trouvés tous en Proconsulaire, qui témoignent de la gravité de cette calamité pendant l’époque romaine. Le premier texte, le plus ancien, qui datait de l’année 48-49 après J.-C., était trouvé à Thugga. Il commémorait la carrière d’un curateur chargé de lutter contre la sauterelle. Rédigé dans la langue d’Homère, le deuxième texte (une célèbre inscription magico-religieuse trouvée dans la région de Bou Arada) avait pour but l’éloignement et la neutralisation (d’un domaine) de tous les avorteurs, y compris des essaims des criquets malfaisants.
Fig. 1 – Détail. Fig.1.
Quant au troisième texte, il concerne une inscription (CIL, VIII, 3657), trouvée à Lambaesis, qui commémore le nom d’un certain Lucustaruis. Il s’agit probablement d’un préposé chargé – pas forcément par l’État – d’organiser la «guerre» contre la sauterelle à l’instar de ce curator lucustae de Thugga.
La sculpture romano-africaine nous fournit quelques monuments figurés où la sauterelle est présente ; elle avait une valeur sans doute prophylactique. En la sculptant sur les monuments, le sculpteur (ou le commanditaire), voulait neutraliser ses méfaits nuisibles. Avec une valeur apotropaïque, le même insecte meuble le giron que forme la robe d’un Priape ithyphallique, d’Aïn Djeloula (l’ancienne Cululis) qui est aujourd’hui exposé au musée archéologique de Sousse (fig. 1).
En Numidie, à Thamugadi, il s’agit de cet insecte sur une stèle dédiée à Saturne : «en représentant une sauterelle sur cette pierre dédiée à Saturne, c’est le fléau acridien dans toute son ampleur que veut neutraliser le dédicant». Il en est de même pour la mosaïque où nous remarquons la présence de plusieurs ravageurs : criquets, grives, reptiles…
La sauterelle avorteuse des moissons
Il est évident que la sauterelle, partout où elle passait, semait l’horreur et la peur, car elle était considérée comme un ennemi fatal et inéluctable pour toute sorte de récoltes.
En effet, la sauterelle dévorait tout ce qui se trouvait sur son passage, avec une prédilection pour les plantes vertes, tendres et délicates. De surcroît, les criquets dévoraient généralement l’herbe et notamment les petites graminées (gazon, céréales…); mais ils grimpaient aussi aux arbustes et aux arbres les plus élevés qu’ils dépouillaient de leurs feuilles, de leurs écorces et de leurs jeunes rameaux. Ils dévoraient à peu près toutes les plantes cultivées, accordant la préférence à celles qui présentaient des organes jeunes et tendres. Nous trouvons l’écho de ces lignes dans l’inscription de Bou Arada commentée plus haut.
Les ravages des sauterelles sont évoqués par plusieurs sources littéraires qui concernent l’Afrique du Nord, que ce soit pendant la période romaine ou les périodes postérieures (A. Saadaoui, 1982, Les calamités et les catastrophes naturelles dans le Maghreb médiéval). Pour la période romaine, les textes des agronomes et des naturalistes étaient assez prolixes. Pline l’Ancien, par exemple, nous informa que «certains Africains avaient dû abandonner le territoire qu’ils occupaient après les ravages des sauterelles». Plus tardif, Orose mit l’accent sur une invasion infestant, fort probablement, toute l’Afrique en 125 av. J.-C., atteignant même les villes côtières, Carthage et Utique, entre autres. La description de Corippus des ravages des criquets nous paraît très expressive montrant à la fois les ravages nocifs de l’insecte, d’un côté et la peur des agriculteurs de perdre leurs récoltes face à cette catastrophe, de l’autre : «le cœur des paysans indécis tremble d’effroi : ils craignent que cet horrible fléau n’anéantisse les moissons, qu’il ne ravage les fruits délicats et les jardins verdoyants, ou ne blesse l’olivier en fleur aux tendres rameaux» (Joh., 196-203).
Les sources arabes parlent, elles aussi, de ravages acridiens infestant l’Ifriqiya. Ces données sont conformes à celles que nous devons aux sources antiques. La sauterelle dévorait les céréales, les vignobles et l’olivier, soit trois produits constituant le substrat de l’économie ancienne. En effet, en cas où les ravages de sauterelles avorteraient la récolte céréalière, la famine ou, du moins, la disette en seraient une conséquence immédiate, non seulement en Afrique, mais aussi à l’Urbs.
Habituellement, les sauterelles commencèrent leur conquête avec l’arrivée du printemps ou peu avant, c’est-à-dire vers une époque où les agriculteurs attendraient la maturité de leurs récoltes (surtout les céréales) ou pendant le bourgeonnement des plantes cultivées, surtout la vigne et l’olivier. L’arrivée des sauterelles augurait donc d’une catastrophe horrifiante.
Fig.2. Fig.3.
L’iconographie nous offre quelques représentations de la sauterelle ravageant les récoltes. Il s’agit, entre autres, de quelques mosaïques à thèmes dionysiaques montrant le dieu, souvent avec son cortège, au milieu d’un paysage dominé par des vignes chargées par leurs grappes lourdes et par des amours vendangeurs (fig. n°2). Nous avons l’impression que les mosaïstes voulaient nous dire que les vignes avaient conservé leurs grappes très lourdes, dont parlèrent plusieurs sources (Strabon, XVII, 3, 5), malgré les menaces des ravageurs (criquets, grives, lapins, etc.).
Dionysos, dieu du vin et de la vigne, était aussi, en Afrique, le dompteur et le vainqueur des ravageurs : il les neutralisa et les rendit incapables d’avorter la récolte viticole. Il nous semble aussi qu’à l’image d’Apollon en Grèce, Dionysos fut le dieu chargé de détourner la sauterelle en Afrique, pendant la domination romaine. En effet, cette hypothèse pourrait justifier cette représentation de la sauterelle avec le dieu Dionysos sur plusieurs tableaux de mosaïques : il s’agit, par exemple, de cette mosaïque ornant jadis les thermes de Bir el Caïd, situés légèrement au sud/sud-est de la Qasba de Sousse, où nous voyons, sur un champ formé d’un semis de branchages, divers personnages et animaux. En bas du champ, nous voyons, selon toujours L. Foucher, un jeune homme blond ailé. L’auteur pense qu’on a affaire à un Shadrapa qui s’est mis à genoux pour mieux attraper une sauterelle (fig. n°3).
Une autre mosaïque, trouvée à Thysdrus et dite Grande mosaïque au Silène, nous présente Silène avec des amours vendangeurs, quelques volatiles et des sauterelles, au moins quatre dont une attaque une grappe de raisin (fig. n°4 a et b). Une autre mosaïque de Thysdrus (conservée au Musée du Bardo) illustre le triomphe de Dionysos dans un décor de vignes. Sur cette mosaïque, nous pouvons aisément voir, de par le dieu, le cortège et les amours, quelques ravageurs (sauterelles, grives, reptiles, lapins).
Fig.4. Fig.5.
Les sauterelles répandaient famines et épidémies
Certes, l’homme saharien trouva dans la sauterelle un repas gratuit et abondant couvrant une période assez longue (après sa préparation, la sauterelle peut être consommée même après six ou sept mois (Hérodote, Histoire, Livre IV)). Mais, les criquets, avant d’être consommés, avaient déjà tout dévoré sur le passage. Devant une telle situation, les Romains n’hésitaient pas à recourir aux livres sibyllins, par crainte de la famine (Pline l’Ancien, XI, 105).
En plus de la famine, les ravages acridiens contribuaient à l’élévation des prix qui pourraient atteindre un stade très élevé. C’était la même chose au Moyen Âge, où les sources évoquèrent les nuages de sauterelles et concomitamment la hausse des prix. Ce fut le cas, par exemple, en : 1136-1137, 1220-1221, 1280-1281, ainsi que dans plusieurs autres cas mais sans pouvoir fournir de précisions chronologiques (Saadaoui, p. 78-79).
En fait, la famine et les disettes constituaient de véritables causes de l’apparition et de l’expansion des épidémies et peut-être même des épizooties susceptibles de transmettre la maladie à l’Homme (la «peste» de 125 av. J.-C. par exemple?).
Somme toute, il est évident que les criquets constituent une catastrophe naturelle inéluctable infestant à la fois l’homme et son milieu. Ils engendrent des catastrophes d’ordres :
– naturel (dégradation de la couverture végétale, aridification et désertification);
– biologique (car la sauterelle ravageait la faune entourant l’homme, surtout le bétail et même les animaux sauvages, puis l’homme lui-même par la diffusion de la famine et des épidémies incurables dues à la contagion ou à la sous-alimentation);
– psychologique, d’où cette appréhension de la famine, expressivement déclarée par Corippus (II, 198), et de la mort à tel point que l’agriculteur préférait parfois garder les semences chez soi que les ensevelir sous terre et les exposer pour une récolte non assurée. Pour cela, l’agriculteur se trouva obligé de chercher ou d’inventer des moyens lui permettant de lutter contre une telle catastrophe.
Comment lutter contre les sauterelles ?
Homère nous enseigna sur la plus ancienne méthode utilisée pour combattre la sauterelle : combattre ces insectes avec des barrières de feu (Homère, Iliade, XXI, 12-14, t. IV, Chants XIX-XXIV). Il s’agit de la même technique décrite par Diodore de Sicile et adoptée par les habitants de l’Afrique orientale (Diodore de Sicile, III, 29, 2-3). En Cyrénaïque, un tel danger poussa les autorités à décréter une loi ordonnant à la population la destruction des œufs de criquets, des sauterelles adultes et bannissant très sévèrement les contrevenants (Pline l’Ancien, XI, 105-106).
Selon Strabon (Géographie, 3, 4, 17), les Romains de Cantabrie devaient payer une prime aux chasseurs de rongeurs. La réaction officielle est visible aussi à travers l’affectation de préposés chargés de diriger des opérations contre ce fléau qui attaquait la région surtout pendant le printemps. Ce fut le cas dans l’ancien territoire de Carthage, à Dougga où un tel danger incita les autorités de la ville à nommer un cur(ator) lucustae (curateur de la sauterelle) sur la pertica de Carthage en 48-49 de l’ère chrétienne.
À peu près 19 siècles plus tard, nous remarquons la même réaction de l’État à cette même catastrophe. En fait, les mêmes causes produisant les mêmes effets, au printemps de 1932, les autorités décidèrent la constitution d’un comité local de lutte à Gabès pour arrêter une invasion acridienne menaçant de détruire l’oasis.
D’autre part, l’onomastique nous autorise à dire qu’il y avait des préposés chargés de la lutte contre la sauterelle, éparpillés et répandus çà et là dans les régions menacées. Par exemple, le surnom de Lucustarius, attesté à Lambèse, pourrait se rapporter à quelqu’un qui aurait lutté contre les sauterelles.
Entre autres solutions adoptées par les Anciens pour lutter contre le fléau acridien convient-il de mentionner la magie ? En effet les propriétaires ou les colons avaient recours à cette pratique pour protéger leurs champs et surtout pour garantir et sauver leurs moissons et les protéger des sauterelles et de toute autre catastrophe. N’était-ce pas le cas à Bou Arada où, pour neutraliser le danger acridien, on a dû demander la protection magico-divine de neuf dieux; c’était aussi le cas de Furnos où les tablettes de bronze mentionnent clairement la sauterelle.
Quoi qu’il en soit, la sauterelle constituait, hier comme aujourd’hui, une catastrophe nécessitant une intervention officielle. Cette catastrophe s’aggrave encore quand elle s’accompagne d’une famine ou d’une épidémie.
* Professeur à laFaculté des lettres et des sciences humaines de Sousse.
Bibliographie :
J. Desanges, 2006, «Témoignages antiques sur le fléau acridien», in J. Jouanna, J. Leclant et M. Zink ed., L’Homme face aux calamités naturelles dans l’Antiquité et au Moyen Age, Paris, p., 224.
H. Fareh, 2017, Catastrophes naturelles, famines et épidémies en Afrique du Nord antique (146 avant J.-C. – 698 après J.-C.). Thèse de doctorat inédite, FLSH de Sousse.
H. Fareh, 2021 «Maux et fléaux en Byzacène (146 av. J.-C. /698 ap. J.-C.)». In : A. Mrabet (éd.), 2021, Byzacium, Byzacène, Muzaq : Occupation du sol, peuplement et modes de vie. Actes du VIe colloque international du Laboratoire de Recherche : «Occupation du sol, peuplement et modes de vie dans le Maghreb antique et médiéval», p. 397-423.
N. Ferchiou et A. Gabillon, 1985, «Une inscription grecque magique de la région de Bou Arada (Tunisie), ou les 4 plaies de l’agriculture antique en Proconsulaire», dans BCTHS, ns. Fasc. 19B, p.109-125.
Légende des figures :
Fig. 1. Priape ithyphallique (Musée de Sousse, cliché H. Fareh).
Fig. 2. La sauterelle de Thysdrus, mosaïque conservée in situ (cliché H. Fareh).
Fig. 3.Un jeune génie ailé essayant d’attraper une sauterelle (Musée de Sousse, cliché H. Fareh).
Fig. 4 a et b. Mosaïque dionysiaque (Eljem) avec la représentation de la sauterelle (cliché H. Fareh).
Une vive appréhension accompagne les mouvements rapides des essaims de criquets pèlerins, qui ont été enregistrés en Libye, en Tunisie et en Algérie; en attendant leur arrivée effective sur le territoire marocain.
Dans cette optique, le Maroc a intensifié ses préparatifs pour faire face aux vagues de criquets pèlerins à sa frontière orientale, où les autorités ont déployé depuis dimanche 23 mars plusieurs avions Canadair pour pulvériser les essaims de criquets pèlerins avec des pesticides, selon les médias locaux.
Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce minuscule insecte, qui se déplace en essaims de plusieurs milliards, voire de milliers de milliards, se propage sur de vastes étendues de terre, causant des dégâts catastrophiques aux pâturages et aux cultures. Un petit essaim peut consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35 000 personnes ou endommager environ 100 tonnes de récoltes sur un kilomètre carré de champ.
Le même rapport confirme que l’invasion de criquets pèlerins constitue une menace majeure pour la sécurité alimentaire et, dans le pire des cas, entraîne famine et déplacements des populations.
Par ailleurs, le groupe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme (opposition) à la Chambre des représentants a adressé une question au gouvernement marocain concernant les mesures proactives et préventives pour lutter contre l’infestation de criquets pèlerins et les menaces potentielles que ces essaims représentent pour la production agricole et la sécurité alimentaire; ainsi que les mesures et procédures prises pour protéger l’agriculture nationale à travers le Royaume du Maroc.
Ainsi, le député Adi Shajri, membre dudit groupe, a souligné que ce phénomène pourrait exposer le Maroc à une attaque dévastatrice d’essaims de criquets pèlerins. Tout en mettant en garde contre de graves répercussions sur diverses cultures agricoles, notamment compte tenu des conditions climatiques actuelles, favorables à la reproduction de l’insecte.
En effet, les récentes pluies ont revitalisé la couverture végétale et amélioré toutes les cultures. Des habitants de villes frontalières avec l’Algérie, comme Tata, Bouarfa et Figuig, ont repéré des essaims de criquets pèlerins dans la région, suscitant l’inquiétude des agriculteurs pour leurs récoltes.
Parallèlement, des vidéos sur les réseaux sociaux ont circulé montrant un nombre limité de criquets pèlerins dans la région de Tata.
Malgré le dilemme économique, social et environnemental de cette potentielle catastrophe, et le risque de décimer les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs vivant dans des zones susceptibles d’être envahies par les criquets, les activistes des médias sociaux ont partagé la nouvelle avec un sens du sarcasme et de l’humour, suggérant que ces « essaims d’insectes riches en protéines pourraient être un substitut aux plats coûteux de viande et de poisson ». D’autres ont affirmé que « les criquets n’ont pas mauvais goût et qu’ouvrir des restaurants pour les servir serait une entreprise rentable ».
Dans tous les cas, les agriculteurs et les autorités locales se coordonnent pour échanger des informations et des conseils sur la manière de lutter contre ce ravageur. Le journal Al-Ahdath Al-Maghribia a indiqué que les autorités ont annoncé le déploiement d’une flotte d’avions spécialisés pour effectuer des pulvérisations aériennes de pesticides le long de la frontière maroco-algérienne. Une mesure visant à contenir la propagation des criquets avant qu’ils n’atteignent les terres agricoles, afin de préserver la sécurité alimentaire nationale.
Le journal a noté que les coopératives agricoles ont appelé à prendre les précautions nécessaires avant de pulvériser des pesticides, pour protéger le bétail et les ruchers de tout effet néfaste et à signaler immédiatement tout essaim de criquets.
Le gouvernorat de Gabès connait la réalisation d’une série de nouveaux projets majeurs, dont la construction d’un l’hôpital local, du siège de la brigade des frontières terrestres à la Nouvelle-Matmata, et la création d’un espace familial de divertissement à Métouia.
Le projet de construction de l’hôpital local à la Nouvelle Matmata, dont le coût avoisine les 17 millions de dinars, revêt une grande importance car il contribuera au développement des services de santé à la ville, et aura un impact positif sur les régions voisines, dont Matmata (l’ancienne), qui fait partie des zones touristiques importantes du sud.
De plus, au début de cette année, ont démarré les travaux de construction du siège de la brigade des frontières terrestres à Nouvelle Matmata pour un coût de 1,6 MD.
À Métouia, la construction d’un espace familial de divertissement est en cours, moyennant une enveloppe de près de 2,7 MD. L’avancement des travaux a atteint 85%, pour un projet qui sera opérationnel dans trois mois.
Les travaux de ces trois projets ont fait l’objet d’un suivi dans le cadre d’une visite de terrain effectuée, lundi 24 mars , par le gouverneur de Gabès, Radhouane Nsibi. Il avait insisté sur l’impératif d’accélérer le rythme des travaux et de respecter les délais contractuels pour la réalisation de ces projets.
Le bilan du commerce extérieur des produits de la pêche en Tunisie a enregistré un excédent de 19,9 millions de dinars en janvier 2025. Toutefois, ce surplus affiche une baisse de 73 % par rapport à la même période en 2024, où il s’élevait à 73,8 millions de dinars, selon les données publiées par l’Observatoire […]
Les exportations des produits agricoles biologiques ont atteint 16,178 mille tonnes, pour une valeur de 191,8 millions de dinars (MD), durant les deux premiers mois de l’année 2025. C’est ce qu’il ressort des données, publiées, lundi 24 mars, par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).
Vingt neuf pays importent les produits agricoles biologiques tunisiens. L’Italie figure en tête de liste, en accaparant 61 % de l’ensemble des exportations tunisiennes des ces produits agricoles. Suivent l’Espagne (18 %), puis la France (6 %) et l’Allemagne (4 %).
Les données de l’ONAGRI montrent, en outre, que ce type de produits exportés sont dominés par l’huile d’olive et les dattes biologiques. Lesquelles représentent respectivement 88 % et 11,4 % du volume total des exportations biologiques.
L’approvisionnement en fruits du marché de gros de Bir El Kassaa, durant le mois de février 2025, a baissé par rapport à la même période de l’année dernière. C’est ce que constate l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).
Cette baisse, qui a concerné surtout les pommes (-81 %), les clémentines (-25 %) et les dattes (-10 %), a entrainé la hausse des prix de ces fruits. En particulier ceux de l’orange de la variété Thomson (+57 %), passant de 1045 millimes/kg en février 2024, à 1639 millimes/kg, en février 2025. Les pommes augmentent (+34 %) à 2989 millimes/kg et les dattes (+19 %), à 7460 millimes/kg, indique un bulletin de l’ONAGRI, rendu public lundi24 mars. En ce qui concerne les légumes, l’observatoire souligne que l’approvisionnement en tomates et en oignon s’est amélioré respectivement de 23 % et de 14 %. Et ce, contre une régression de l’approvisionnement en pommes de terre (-9 %) et en piment vert (-6 %).
Pour ce qui est des prix, l’Observatoire a révélé que les prix de l’oignon et des pommes de terre ont augmenté respectivement de 44 %, à 1034 millimes/kg et de 40 % à 1623 millimes/kg; contre une légère baisse des prix des tomates de -10 %, à 1268 millimes/kg, et du piment vert de -5%, à 2636 millimes/kg, à fin février 2025.
S’agissant des poissons, une évolution au niveau de l’approvisionnement en sardines de 42 % est constatée par l’observatoire, entrainant une légère baisse de 3 % du prix de ce produit de mer, à 5268 millimes/kg. En revanche, les prix du rouget et du chinchard, peu disponibles, ont augmenté respectivement de 21 % et de 9 %.
La balance commerciale des produits de la pêche a réalisé un excédent de 19,9 millions de dinars (MD) à fin janvier 2025. Cet excédent est en baisse de 73% par rapport à celui réalisé en janvier 2024 (73,8 MD), selon des données de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), publiées lundi.
Les exportations des produits de la pêche se sont établies à 2,3 mille tonnes d’une valeur de 49,7 MD, en janvier 2025, soit un repli de 34,3% en quantité et de 48,2% en valeur par rapport au même mois de 2024.
L’ONAGRI a aussi fait état d’une baisse de 22,6% des prix à l’exportation à 21,4 D/Kg par rapport à janvier 2024 (27,6 D/KG).
Les espèces les plus exportées sont les poissons (1,3 mille tonnes), les conserves et les semi-conserves (0,54 mille tonnes) et les crustacés (0,37 mille tonnes).
Les exportations tunisiennes des produits de la pêche se répartissent sur 19 destinations. L’Italie en est le premier importateur (30%), suivie par les Émirats arabes unis (14%), la Libye (12%) et l’Algérie (11%).
La valeur des importations des produits de la pêche a connu une hausse de 34,2% à 29,8 MD en janvier 2025. Les quantités importées ont également augmenté de 39% à 5,7 mille tonnes. Les prix à l’importation ont diminué de 3,1% par rapport au même mois de 2024, s’établissant à 5,3 D Kg.
Les quantités importées sont destinées à l’industrialisation à raison de 77%, à l’approvisionnement du marché (20%) et à l’engraissement (3%).
Les exportations des produits agricoles biologiques ont atteint 16,178 mille tonnes d’une valeur de 191,8 millions de dinars (MD), durant les deux premiers mois de l’année 2025, c’est ce qui ressort des données, publiées lundi, par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).
Vingt neuf pays importent les produits agricoles biologiques tunisiens. L’Italie figure en tête de liste, en accaparant 61% de l’ensemble des exportations tunisiennes des produits agricoles biologiques, suivie par l’Espagne (18%), puis la France (6%) et l’Allemagne (4%).
Les données de l’Onagri montrent, en outre, que les produits biologiques exportés sont dominés par l’huile d’olive et les dattes biologiques, lesquelles représentent respectivement 88% et 11,4% du volume total des exportations biologiques.
Les recettes des exportations de l’huile d’olive tunisienne ont atteint 1691,4 millions de dinars (MD), durant les quatre premiers mois de la campagne 2024/2025 (de novembre 2024 à février 2025). Soit une baisse de 26,8 % par rapport à la campagne écoulée, selon l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).
Pour ce qui est des exportations en volume, elles ont atteint 123,2 mille tonnes. Soit une hausse de 40,8 % par rapport à la même période de la campagne 2023/2024.
Le prix moyen enregistré a baissé de 48,0 %, soit 13,73 D/kg; contre 26,41 D/kg enregistré à fin février 2024.
Au cours du mois de février 2025, l’Espagne a été la principale destination de l’huile d’olive tunisienne avec 26,9 % des quantités exportées. Suivent l’Italie et les États-Unis avec respectivement 26,3 % et 23,9 %.
Durant la même période, les exportations de l’huile d’olive biologique ont atteint 24,8 mille tonnes, d’une valeur de 343,5 Millions D avec un prix moyen de 13,85 D/kg.
Leur part dans le total des exportations de l’huile d’olive tunisienne est de 20,1 % et 20,3 % respectivement, en termes de quantité et de valeur.
Les quantités de l’huile d’olive conditionnée représentent 4,2 % de total de l’huile d’olive biologique exportée.
Enfin, l’Italie est la principale destination de l’huile d’olive biologique tunisienne avec 65 % des quantités exportées. Puis, on retrouve l’Espagne et les Etats-Unis d’Amérique, avec respectivement 16 % et 10 %.
La Tunisie, à l’instar d’autres pays du monde, a célébré, hier, la journée mondiale des forêts, qui a lieu le 21 mars de chaque année, faisant la lumière des nombreux défis auxquels est confronté cet écosystème qui couvre plus de 5 millions d’hectares.
« Cette occasion vise à sensibiliser à l’importance des forêts dans la réalisation de la durabilité environnementale, car elles abritent des millions de créatures et jouent un rôle biologique », a déclaré le ministère de l’agriculture dans un communiqué publié sur sa page Facebook officielle. Les forêts sont l’un des moyens les plus importants pour atténuer les effets du changement climatique, car elles absorbent le carbone et contribuent à améliorer la qualité de l’air. La Tunisie possède des forêts diversifiées qui contiennent des espèces végétales locales et abritent de nombreux animaux et plantes rares. Elles sont confrontées à de nombreux défis tels que la désertification, l’urbanisation et les incendies, ce qui nécessite des efforts pour les préserver et les restaurer, selon le ministère.
La Tunisie a mis en œuvre plusieurs initiatives et projets gouvernementaux visant à protéger les forêts tunisiennes et à sensibiliser à l’importance de leur préservation. La célébration de la Journée mondiale des forêts est l’occasion d’encourager les efforts de protection des forêts tunisiennes et de sensibiliser à leur importance environnementale, économique et sociale. Le ministère a souligné l’importance d’encourager la participation aux activités de sensibilisation et aux initiatives de préservation des forêts, à l’instar de ce que font les associations, les militants et certaines institutions économiques dans le cadre de leurs responsabilités sociales et environnementales. Le 22 janvier 2025, le directeur général des forêts, Mohamed Naoufel Benhaha, a déclaré que « des travaux sont actuellement en cours pour restaurer les systèmes forestiers dégradés, notamment après les incendies qui ont détruit environ 56 000 hectares du tissu forestier au cours de la période allant de 2016 à 2023.
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, s’est prononcé en faveur de l”élaboration d’un programme pratique pour renforcer l’utilisation des cladodes de figuier de Barbarie et des cladodes lisses dans la composition des aliments pour animaux.
Lors d’une réunion tenue ce vendredi, consacrée à l’optimisation de ces ressources dans le secteur de l’élevage, le ministre a souligné l’importance de valoriser les résultats de la recherche scientifique, notamment les expériences menées à la ferme Saouaf, relevant de l’Office de l’élevage et des pâturages. Ces travaux ont démontré le potentiel des cladodes de figuier de Barbarie et des cladodes lisses comme composants efficaces dans les aliments pour animaux.
Ben Cheikh a insisté sur la nécessité d’adopter et de généraliser ces pratiques auprès des éleveurs et des acteurs du secteur. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement des ressources alimentaires animales, visant à assurer la pérennité du secteur de l’élevage et à relever les défis actuels grâce à l’innovation technologique.
L’Office des céréales va consacrer 6 millions de dinars (MD) pour la digitalisation de l’opération de la collecte, afin d’assurer le raccordement de l’Office avec les centres de collecte, dont le nombre s’élève à environ 200, a indiqué la Présidente Directrice Générale de l’Office des céréales, Salwa Ben Hadid Zouari.
La digitalisation de l’opération de la collecte s’inscrit dans le cadre du programme de modernisation de la filière céréalière, a précisé la responsable qui intervenait lors d’une interview télévisée réalisée au studio de l’agence TAP.
Il s’agit également de la réhabilitation des centres de collecte, rappelant à cet égard la mesure prise par le gouvernement, pour ajouter un nouvel article à l’arrêté conjoint du ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, du ministre de l’Economie et de la planification, et du ministre du Commerce et du développement des exportations, du 21 juin 2023, fixant le cahier des charges relatif à l’exercice de l’activité de collecte des céréales.
Le nouvel article permet de prolonger, de deux ans à cinq ans, le délai accordé aux centres de collecte, pour qu’ils soient en conformité aux dispositions du présent cahier des charges.
Cette prorogation de délai de l’entrée en vigueur du présent arrêté, permettra aux collecteurs de réhabiliter les centres de collecte, en répondant aux conditions requises et d’exercer leur activité conformément aux textes législatifs, réglementaires et contractuels en vigueur.
En cas de non-conformité aux dispositions du cahier des charges après l’expiration du délai de cinq ans, l’activité du centre contrevenant sera arrêtée par arrêté du ministre chargé de l’agriculture sur la base d’un rapport qui lui sera soumis à cet effet par les autorités compétentes de l’office des céréales.
Le programme de modernisation concerne également l’acquisition de 60 wagons, dont l’appel d’offres sera lancé bientôt, et la réhabilitation des embranchements ferroviaires des silos de Radés, de Bizerte, de Gabès, et de Bir El Kassâa, d’une valeur de 5,370 millions de dinars soit l’équivalent de 1,6 million d’euros, a noté la responsable.
L’Office des céréales compte également créer une unité de tararage, moyennant un investissement de 12, 361 millions de dinars, l’équivalent de 4 millions de de dollars, avec une chambre frigorifique. Cette unité de tararage favorise les préparatifs à la saison des semis, a-t-elle souligné.
L’Office mène également une étude sur la consommation des céréales pour fixer les besoins réels annuels en céréales.
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche programme également, en coordination avec le ministère du Commerce, la numérisation de toute la filière céréalière (allant de la production jusqu’à la consommation), moyennant un investissement de 2,5 millions de dollars, a encore fait savoir Ben Hadid.
En outre, un recensement général agricole est en cours de réalisation pour rassembler toutes les données agricoles, qui permettront de prendre les bonnes décisions en matière de réalisation des projets de développement, a-t-elle ajouté.
La responsable a souligné l’importance d’actualiser la carte agricole en Tunisie pour identifier les zones qui s’adaptent mieux aux cultures des céréales, notamment face aux défis des changements climatiques.
Pour ce faire, il y a lieu de renforcer la recherche scientifique pour créer des variétés des céréales qui s’adaptent au climat tunisien et qui résistent au stresse hydrique, afin d’augmenter la production et la productivité.
A cet égard, Ben Hadid a évoqué la possibilité de nouer un partenariat en matière de création de nouvelles variétés de semences de céréales, plus résilientes à la sécheresse, entre la Russie et l’Institut national de la recherche agronomique de Tunisie (INRAT).
Il s’agit également d’encourager les grandes cultures, en soutenant les agriculteurs, notamment avec la rétrogradation des superficies consacrées aux grandes cultures, passant de 1400 hectares à 1000 hectares actuellement.
La saison de cueillette et de distillation des fleurs de bigaradier dans le gouvernorat de Nabeul a bel et bien démarré et se poursuit jusqu’à la fin du mois d’avril 2025.
La production devrait atteindre cette année 2 mille tonnes, soit une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente, selon les estimations de l’Union régionale de l’agriculture.
Cependant, les professionnels du secteur se plaignent du coût élevé de la production, en plus de la baisse du prix de vente de « El Wazna » (unité de vente = 4 kilos de fleurs de bigaradier) à 18 dinars, au cours des cinq dernières années.
Ils ont souligné, à l’Agence TAP, la nécessité de réduire le coût de production, de lutter contre les pratiques de monopole et de spéculation et de multiplier les points de vente.
Dans ce cadre, le membre à l’Union régionale de l’agriculture, Mohamed Salmen a expliqué que la main d’œuvre dont le coût a augmenté demeure essentielle pour assurer une production de qualité, ajoutant que les agriculteurs font face au risque de subir des pertes considérables en raison de la régression des prix de vente du néroli.
Face à cette situation, les professionnels sont appelés à augmenter les prix de vente afin d’assurer une marge de bénéfice aux agriculteurs de la région.
De son côté, le directeur régional du commerce, Samir Khalfaoui a indiqué que les prix de vente du néroli ne peuvent pas être fixés et sont librement déterminés par les professionnels du secteur ainsi que l’offre et la demande.
A noter que le gouvernorat de Nabeul compte huit unités de distillation des fleurs de bigaradier.
La propagation du criquet pèlerin en Tunisie est « sous contrôle », a indiqué l’ingénieur principal de la direction phytosanitaire et du contrôle des intrants agricoles au ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Mouna Mhafdhi, précisant que ce ravageur est actuellement présent à Tataouine entre Remada et Dehiba, et dans le parc national de Sidi Toui et ses environs à Ben Guerdane dans le gouvernorat de Médenine, ainsi qu’à Rjim Maâtoug dans le gouvernorat de Kébili.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère pour faire le point sur la situation du criquet pèlerin, Mhafthi a souligné que 204,5 hectares dans les régions de Dehiba et Remada du gouvernorat de Tataouine ont été traités par voie terrestre, tandis que la Société nationale de la protection des végétaux a traité 50 hectares à Remada par hélicoptère, à la date du 18 mars 2025.
Parallèlement, 14 hectares ont été traités à proximité du parc Sidi Toui outre la programmation et de traitement biologique au sein du parc de la délégation de Ben Guardane du gouvernorat de Médenine, ainsi que 4 hectares s’ajoutant à 4 ha dans la délégation de Réjim Maatoug du gouvernorat de Kébili.
Elle a souligné la volonté du ministère de l’Agriculture et des parties concernées de mettre fin à la prolifération des criquets dans le pays et d’exploiter les possibilités de traitement et de pulvérisation pendant la nuit ou au petit matin comme la voie la plus efficace vu que les criquets attendent la levée du Soleil, pour se déplacer.
La lutte contre ce fléau est une mission nationale, a encore indiqué la responsable, précisant dans ce cadre que le conseil le Conseil suprême de lutte contre les criquets comprend la plupart des ministères, défense, intérieur, affaires étrangères, agriculture, environnement, économie, transport, finances et santé…
Elle a expliqué que les criquets ne se prolifèrent pas en Tunisie mais qu’ils viennent de pays voisins, notamment la Libye et l’Algérie, en raison du facteur principal des vents forts récents. La prolifération des criquets, en Libye et en Algérie est limitée actuellement aux niveaux du sud et du centre, a-t-elle encore affirmé, soulignant qu’ils ne représentent pas actuellement un risque pour les destinations du nord de la Tunisie en préparation de la saison céréalière 2025.
La responsable a indiqué que le plan national d’urgence pour la lutte contre les criquets concerne toutes les régions du nord et du sud de la Tunisie et n’exclus aucune région.
Il concerne également tous les scénarios et programmes possibles pour faire face aux criquets, s’ils sont déployés à la fois dans le nord et le sud de Tunisie. Mouhafidhi a noté que le plan national comprend des mécanismes de diagnostic et de suivi continus, en ce sens des bulletins mensuels seront publiés pour suivre les mouvements de criquets, ainsi que l’évolution de la situation dans les pays voisins, en particulier la Libye, qui a connu des essaims anormaux de criquets depuis octobre 2024. Le département ministériel a suivi les mouvements de criquets sahariens dans la région tout au long de l’année avec une publication mensuelle pour l’échange d’informations. Elle a souligné que depuis octobre 2024, la surveillance de la situation dans les pays voisins, en particulier la Libye, s’est intensifiée. Le responsable a déclaré que le Ministère s’attache à organiser des cycles de formation dans le domaine de la lutte contre les criquets sahariens en faveur des régions du sud et du centre qui se sont inscrits sur la première et la deuxième ligne de confrontation à l’instar de Médenine, Tatouine, Gabès, Kébili et Tozeur.
Elle a fait savoir que le plan national d’urgence de lutte contre les criquets pèlerins concerne toutes les régions du nord et du sud de la Tunisie, sans exception. Il englobe tous les scénarios possibles ainsi que les programmes pour faire face à ce criquet en cas de propagation, aussi bien, dans le nord que dans le sud du pays.
Mhafdhi a, également, ajouté que le plan national comporte des mécanismes de surveillance et de suivi continu, précisant que des bulletins mensuels seront publiés pour suivre les mouvements des criquets et surveiller l’évolution de la situation dans les pays voisins, notamment la Libye, laquelle a enregistré des mouvements anormaux de criquets depuis octobre 2024.
Elle a fait savoir, en outre, que le département de l’agriculture veille à organiser des sessions de formation dans le domaine de lutte contre les criquets pèlerins au profit des régions du sud et du centre, étant donné que ces zones (Médenine, Tataouine, Gabès, Kébili et Tozeur) sont placées dans les premières et deuxièmes lignes de défense contre ce phénomène.
Le secrétaire d’État chargé des ressources en eau, Hamadi Habib, a appelé, lundi, à allouer une partie de l’eau stockée dans le barrage de Nebhana aux agriculteurs de la région afin de garantir une production agricole optimale et préserver la pérennité des vergers.
Lors d’une séance de travail consacrée au suivi de la situation hydraulique, il a examiné l’état des réserves en eau du barrage ainsi que les volumes pouvant être attribués cette saison aux agriculteurs des gouvernorats de Sousse, Monastir, Mahdia et Kairouan.
Il a également recommandé le déblocage des fonds nécessaires aux délégations pour le forage et l’exploitation de puits profonds destinés à l’irrigation.
Soulignant l’importance de l’eau potable durant la période de forte consommation estivale, il a insisté sur l’accélération des travaux de la station de dessalement de l’eau de mer à Sousse.