Sous la houlette de son PDG Jensen Huang, NVIDIA a annoncé la reprise de la commercialisation de sa puce H20 sur le marché chinois, marquant un assouplissement des restrictions américaines sur l’exportation de technologies sensibles.
Conçue spécialement pour la Chine, la H20 dispose de capacités réduites afin de rester conforme aux normes imposées par Washington. Mais cette adaptation ne dissipe pas toutes les inquiétudes : les autorités chinoises auraient invité NVIDIA à s’expliquer, face à des soupçons émis par certains acteurs industriels et politiques quant à de possibles implémentations de logiciels espions dans ces versions « bridées ».
En parallèle, NVIDIA a dévoilé la RTX Pro, un nouveau GPU à vocation stratégique, destiné à renforcer sa position sur le marché.
Sur le plan économique, ce retour devrait stimuler les revenus du groupe et compenser les pertes subies lors du précédent embargo, tout en contribuant à réduire la pression sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Toutefois, Pékin poursuit activement le développement de ses propres semi-conducteurs pour limiter sa dépendance aux importations.
Sur le plan géopolitique, la prudence reste de mise : la levée partielle des restrictions marque un répit, mais elle ne met pas fin à la rivalité technologique sino-américaine, désormais teintée de méfiance mutuelle.
NVIDIA reprend ses ventes en Chine avec la H20 adaptée aux normes US, mais fait face à des soupçons chinois de possibles logiciels espions.
La sélection tunisienne de handball de plage a terminé 7e des jeux mondiaux de la discipline qui se déroulent à Chengdu, en Chine, en s’imposant en match de classement devant la sélection du pays hôte 2-1 (18-8, 20-21, 8-6), ce mardi.
La participation tunisienne aux Jeux mondiaux se poursuit également à la compétition de pétanque, avec Mouna Béji et Mohamed Khaled Bougriba, ainsi qu’en powerlifting avec Fares Seboui.
Wafa Mahjoub avait, rappelle-t-on, quitté la compétition de karaté dès le premier tour.
À la veille de l’expiration prévue de la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, le président américain Donald Trump a décidé de prolonger cette période de détente de 90 jours concernant les droits de douane. Il a officialisé cette prolongation par un décret, signalant que les autres termes de l’accord restent inchangés. Trump a souligné que la Chine continue de prendre des mesures pour répondre aux préoccupations américaines en matière de sécurité économique et nationale, justifiant ainsi la prolongation de la trêve jusqu’au 10 novembre 2025.
Simultanément, l’agence officielle chinoise Xinhua a annoncé que Pékin prolongerait également sa trêve, suspendant l’augmentation précédente des droits de douane pour 90 jours à partir du 12 août. Tout en maintenant une surtaxe de 10%.
Cette trêve, conclue en mai dernier à Genève après un dur affrontement commercial marqué par des droits de douane très élevés, avait fixé temporairement la surtaxe américaine sur les produits chinois à 30%, et celle de la Chine sur les produits américains à 10%. Plusieurs séries de négociations entre hauts responsables des deux pays ont suivi à Londres puis Stockholm afin d’éviter une escalade et de garantir le maintien de cette trêve.
Un nouveau foyer épidémique inquiète le sud de la Chine : le virus du chikungunya, transmis par certaines espèces de moustiques comme l’Aedes aegypti et l’Aedes albopictus, a déjà infecté plus de 7 000 personnes dans la ville de Foshan, avec des cas isolés signalés dans d’autres localités de la province du Guangdong. Face à […]
Les exportations chinoises vers les États-Unis ont chuté de 6,1 % entre juillet et juin, malgré la trêve dans la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies du monde, qui ne sont pas encore parvenues à un accord durable à même de régler leurs différends commerciaux. « La Chine n’est pas un bon partenaire commercial, car elle échange beaucoup avec nous, mais nous n’en avons pas avec elle », dixit Trump.
La Chine a exporté des marchandises d’une valeur cumulée de 35,8 milliards de dollars vers les États-Unis en juillet, contre 38,2 milliards de dollars en juin, selon les données des douanes chinoises publiées ce jeudi 7 août.
À un moment charnière de l’histoire technologique mondiale, le lancement par l’entreprise chinoise DeepSeek d’un grand modèle de langage*, considéré comme l’un des meilleurs au monde, a coïncidé avec l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis sonnant ainsi l’alarme dans les milieux du renseignement américain. Les Américains craignent non seulement de perdre la pole position en matière d’intelligence artificielle (IA) mais aussi son utilisation dans le monde du renseignement. (Illustration : Ben Jones).
Imed Bahri
Le magazine britannique The Economist rapporte dans une enquête consacrée à la course à l’IA dans le domaine du renseignement que Trump a qualifié le lancement du grand modèle de langage de DeepSeek de «signal d’alarme» tandis que Mark Warner, vice-président de la commission sénatoriale du renseignement, a reconnu que la communauté du renseignement américain était «surprise» par la rapidité des progrès de la Chine.
L’année dernière, l’administration Biden a exprimé sa crainte que les espions et les soldats chinois ne dépassent l’adoption rapide de l’IA et a lancé un plan d’urgence pour renforcer la dépendance des secteurs du renseignement et de l’armée à cette technologie.
The Economist explique que le plan prévoit notamment d’ordonner au Département de la Défense américain (le Pentagone), aux agences de renseignement et au Département de l’Énergie (responsable de la production d’armes nucléaires) d’intensifier leurs expérimentations avec les derniers modèles d’IA et de renforcer leur coopération avec des laboratoires privés de premier plan tels qu’Anthropic, Google DeepMind et OpenAI.
Washington met le paquet
Concrètement, le 14 juillet, le Pentagone a attribué des contrats d’une valeur maximale de 200 millions de dollars chacun à ces entreprises, ainsi qu’à XAI, propriété du milliardaire Elon Musk, pour développer des modèles d’IA agentique capables de prendre des décisions, d’apprendre en continu des interactions et d’effectuer plusieurs tâches en les décomposant en étapes et de contrôler d’autres appareils tels que des ordinateurs ou des véhicules.
Toutefois, cette course, selon The Economist, ne se limite pas au Pentagone. Les modèles d’IA se répandent rapidement au sein des agences de renseignement, utilisés pour analyser des données classifiées et interagir avec des informations sensibles.
Des entreprises ont également développé des versions modifiées de leurs modèles, capables de gérer des documents classifiés, de maîtriser des langues et dialectes sensibles aux besoins du renseignement et de les exécuter sur des serveurs déconnectés de l’Internet public.
En janvier dernier, Microsoft a annoncé que 26 de ses produits de cloud computing avaient été approuvés pour une utilisation par les agences de renseignement.
En juin, Anthropic a annoncé le lancement de Claude Gov, un nouveau chatbot spécialement conçu pour l’armée et les agences de renseignement américaines. L’entreprise a souligné qu’il était déjà largement utilisé par toutes les agences de renseignement américaines, aux côtés d’autres modèles issus de laboratoires concurrents.
D’autres nations s’engouffrent dans la brèche
Les États-Unis ne sont pas les seuls à suivre cette évolution. Le magazine rapporte que la Grande-Bretagne cherche à rattraper le train en marche et cite une source britannique haut placée qui a confirmé, sous couvert d’anonymat, que tous les membres de la communauté du renseignement du pays avaient désormais accès à des modèles de langage hautement classifiés.
En Europe, l’entreprise française Mistral, leader et quasi unique entreprise d’IA en Europe, s’est associée à l’Agence militaire d’intelligence artificielle du pays pour développer le modèle Saba, entraîné à partir de données du Moyen-Orient et d’Asie du Sud et parlant couramment l’arabe et d’autres langues régionales comme le tamoul.
En Israël, le média +972 Magazine a rapporté que l’utilisation du modèle GPT-4 d’OpenAI par l’armée a été multipliée par 20 depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, ce qui témoigne de l’adoption rapide de ces modèles dans des contextes militaires réels.
Malgré cette activité frénétique, les experts du secteur reconnaissent que l’adoption de l’IA par les agences de sécurité reste modeste. Katrina Mulligan, responsable des partenariats de sécurité chez OpenAI, affirme que l’adoption de l’IA n’a pas encore atteint le niveau souhaité.
Même avec des pôles d’excellence, comme l’Agence nationale de sécurité américaine, de nombreuses agences restent à la traîne, soit parce qu’elles ont conçu leurs propres systèmes d’exploitation soit en raison de la prudence bureaucratique à adopter des mises à jour rapides des modèles courants.
Refonte de la mission de renseignement
Certains experts estiment que la véritable transformation ne réside pas dans la seule utilisation des chatbots mais dans la refonte de la mission de renseignement elle-même, comme le souligne Tarun Chhabra, ancien fonctionnaire du Conseil national de sécurité et actuel directeur de la politique de sécurité chez Anthropic.
D’autre part, les organismes de recherche mettent en garde contre les attentes excessives placées dans ces modèles. Le docteur Richard Carter de l’Institut Alan Turing en Grande-Bretagne estime que le principal problème réside dans les «hallucinations» que produisent les modèles –des réponses inexactes ou trompeuses– qui constituent un risque majeur dans un environnement exigeant une fiabilité absolue. Le taux d’hallucination dans le dernier modèle d’IA produit par OpenAI a atteint environ 8%, un taux supérieur aux modèles précédents.
Selon The Economist, ces inquiétudes s’inscrivent dans les réserves des fondateurs du projet, notamment au sein d’agences comme le Service britannique de renseignement et de sécurité (GCHQ), qui compte parmi ses ingénieurs des personnes sceptiques face aux nouvelles technologies non testées.
Cela rejoint un débat plus large sur l’avenir de l’IA. Le docteur Carter fait partie de ceux qui estiment que la structure des modèles de langage général actuels n’est pas adaptée au type de raisonnement causal qui leur permet une compréhension solide du monde. Selon lui, la priorité des agences de renseignement devrait être d’inciter les laboratoires à développer de nouveaux modèles basés sur des styles de pensée et de raisonnement différents.
Inquiétudes quant à la supériorité de la Chine
Malgré la réticence des institutions occidentales, les inquiétudes grandissent quant à la supériorité potentielle de la Chine. Philip Reiner, de l’Institut pour la sécurité et la technologie de la Silicon Valley, déclare: «Nous ignorons encore dans quelle mesure la Chine utilisera DeepSeek dans les domaines militaire et du renseignement. L’absence de contraintes éthiques strictes de la Chine pourrait lui permettre d’extraire des informations plus pertinentes plus rapidement».
Face à ces inquiétudes, le 23 juillet, l’administration Trump a ordonné au ministère de la Défense et aux agences de renseignement de procéder à des évaluations périodiques du niveau d’adoption de l’IA au sein des institutions de sécurité américaines par rapport à des concurrents comme la Chine et de développer un mécanisme d’adaptation continue.
Les observateurs s’accordent presque sur un point fondamental: le plus grand danger ne réside pas dans la précipitation des États-Unis à adopter l’IA mais dans le fait que leurs institutions restent bloquées dans leurs vieux schémas bureaucratiques.
«Ce qui m’inquiète vraiment, c’est que nous gagnions la course à l’intelligence artificielle générale (IAG) mais perdions celle de son adoption effective», déclare Katrina Mulligan.
* Le modèle de langage est un type d’intelligence artificielle conçu pour comprendre, générer et traiter le langage humain.
Chinese consumer spending slowed significantly in Q2 this year, after a strong start in early 2025. In recent months, growth in real terms dropped to the lowest rate since the start of the year. Importantly, despite new incentive measures to stimulate consumption, household savings rate has been stable, pointing to the difficulty of changing entrenched household habits.
In fact, Chinese households have long been viewed as the missing piece in the country’s economic puzzle and something that goes beyond cyclical patterns. Despite government stated efforts to enact a transition from investment-led growth into services and consumption, analysts and policymakers have pointed to persistently low consumption as a drag on growth – especially in a country of 1.4 billion people with rising income levels.
This perceived underperformance is not fully without cause, as Chinese consumers have remained cautious amid waves of economic disruption: the pandemic, a prolonged property market correction, and increased policy unpredictability.
However, despite those facts, we do believe there is a general misunderstanding about the overall magnitude and importance of Chinese private consumption.
While the ratio of Chinese consumption over headline GDP cannot be compared to those found in affluent, highly consumerist, private sector driven economies, such as the US, it does not deviate significantly from the ratio from other advanced economies. This is particularly the case for advanced manufacturing, export-oriented economies from Asia, such as Japan, South Korea, Taiwan, and Singapore – countries that adopt an economic model that China emulates.
Moreover, in terms of growth dynamics, Chinese consumers have comfortably outperformed their peers even in the most growth-prone large emerging economies of the BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) and MIST (Mexico, Indonesia, South Korea, and Türkiye) over the last decade.
In addition to those more constructive facts on Chinese household consumption, we believe that the next phase of the country’s growth story could see consumers playing a much more central role. Not only are there strong structural reasons for this shift, but recent policy direction and macro data also support an even more positive outlook. In particular, we highlight three main arguments.
First, according to the People’s Bank of China (PBoC), the local central bank, personal deposits in the Chinese banking system increased from USD 11.8 trillion pre-pandemic to USD 22.3 trillion in May 2025. This impressive build-up of private savings can be quickly mobilized for more consumption or investments over the medium-term, if confidence in the future is further restored. This would contribute for continued consumer growth and an increase in the overall share of private consumption on GDP. However, the bar is high for a significant increase of consumer spending in China. Households in China tend to be conservative with their finances and prefer to save more on the back of limited social support system from the government. Despite this, only a small change in the savings rate would be enough to create a significant impact on consumption and investment. This is expected to take place as plans to broaden the incipient welfare system are gradually executed.
Second, China is actively aiming to further rebalance its growth model away from the need for large infrastructure investments. While much of the recent focus has been on accelerating advanced manufacturing – particularly in sectors such as electric vehicles, batteries, and semiconductors –, policymakers are equally explicit about the need to boost household demand. Beijing has outlined plans to raise the share of consumption in GDP from the current 40% to 50% by 2035. This ambition is being supported by social policy reforms, housing support programmes, lower-tier city revitalization, and support for household credit, particularly in consumer finance. Rather than temporary stimulus, savings can be quickly mobilized for more consumption or investments over the medium-term, if confidence in the future is further restored. This would contribute for continued consumer growth and an increase in the overall share of private consumption on GDP. However, the bar is high for a significant increase of consumer spending in China. Households in China tend to be conservative with their finances and prefer to save more on the back of limited social support system from the government. Despite this, only a small change in the savings rate would be enough to create a significant impact on consumption and investment. This is expected to take place as plans to broaden the incipient welfare system are gradually executed.
La Pologne a écrasé l’Italie 3-0 dimanche 3 juillet 2025 en finale de la 7e édition Ligue des Nations masculine de volley-ball 2025 de volleyball à Ningbo, en Chine, décrochant un deuxième titre consécutif.
Après leur médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris, les Polonais ont signé une phase finale impeccable, sans perdre un set.
Wilfredo Leon, le Polonais d’origine cubaine, auteur de 16 points, a été décisif dans cette victoire nette par 3 sets à 0 (25-22, 25-19, 25-14). L’Italie, finaliste pour la première fois depuis 2004, devra attendre le Mondial pour tenter de reprendre son trône. Le Brésil complète le podium, tandis que la Slovénie, qui a éliminé la France, a surpris lors de cette édition.
La 3e place est revenue au Brésil qui a battu la Slovénie par 3 sets à 1 (23-25, 25-20, 25-23, 25-19).
En demi-finale, la Pologne a nettement battu le Brésil par un score sans appel de 3 sets à 0 (28-26, 25-19, 25-21).
Fin 2024, la Chine comptait plus de 310 millions de citoyens âgés de plus de 60 ans, soit 22 % de sa population, selon l’Agence APE.
Le caractère massif de ce qu’on appelle « l’économie des seniors » remodèle le marché de la consommation, car le concept traditionnel d’épargne cède la place à une nouvelle approche davantage axée sur les dépenses de consommation, mettant l’accent sur la santé, mais aussi sur la qualité des expériences.
Parallèlement, les personnes âgées en Chine délaissent progressivement les soins médicaux pour privilégier la gestion préventive de leur bien-être au quotidien. Des centres de soins spécialisés pour personnes âgées utilisent quasi quotidiennement des robots médicaux intelligents et des thérapies ciblées.
La demande pour ces services croît, comme le montrent les données de l’Administration nationale des impôts de Chine. En effet, les revenus des ventes connexes dans les communautés de personnes âgées ont enregistré une augmentation annuelle de 30,4 % au premier semestre 2025, tandis que les ventes de produits alimentaires de santé pour cette catégorie de personnes mais aussi d’appareils d’enregistrement de données médicales personnelles ont augmenté respectivement de 30,1 % et 7,5 %.
Les investisseurs publics chinois sont en train de mener une percée multiforme en Tunisie. Après des investissements lourds (pont fixe de Bizerte, rachat de cimenterie, réhabilitation du stade d’El Menzah…), les Chinois commencent à manifester de l’intérêt pour l’importation de produits du terroir du pays.
Une délégation de haut niveau à Tunis
Une délégation chinoise de haut niveau représentant le groupe Yuhan Yingluo Services, l’une des principales institutions chinoises spécialisées dans le commerce international, conduite par le PDG du groupe, Axi Bayawei, vient d’explorer (fin juillet 2025), lors d’une rencontre avec les premiers responsables des structures d’appui à l’exportation et à l’investissement extérieur, les opportunités d’investissement et d’échanges commerciaux (importation de produits tunisiens).
Un conglomérat à l’envergure internationale
Le groupe chinois, rattaché à l’un des plus grands conglomérats publics de Chine, est spécialisé dans le commerce international, les opérations logistiques aériennes et maritimes, ainsi que divers services économiques, dont des pavillons commerciaux internationaux regroupant des produits de plus de 50 pays, dont la Tunisie.
Un potentiel d’exportation sous-exploité
Les estimations font état de l’existence de plus de 214 millions de dollars d’opportunités d’exportation inexploitées vers la Chine, dont 20 millions pour l’huile d’olive, 15 millions pour les produits de la mer, et 2,5 millions pour les dattes, confirmant les perspectives significatives de réduction du déficit commercial et de renforcement des échanges entre les deux pays.
Le marché asiatique en alternative au marché américain
Avec la décision du 3ᵉ importateur de l’huile d’olive tunisienne, les États-Unis, d’augmenter les droits de douane perçus sur les produits tunisiens, le marché chinois, et plus généralement, le marché asiatique (japonais, sud-coréen, indonésien…), se positionne comme une alternative sérieuse pour remplacer le marché américain mais également pour réduire la forte dépendance au marché européen.
Une dynamique commerciale croissante
À noter que les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens en 2024, soit une croissance de 8 % par rapport à 2023.
ABS
Indicateurs clés
9,2 milliards TND — Montant des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine en 2024
+8 % — Croissance des échanges bilatéraux en un an
214 M USD — Potentiel inexploité d’exportation vers la Chine
20 M USD — Opportunité d’exportation pour l’huile d’olive tunisienne
3ᵉ importateur — Rang des États-Unis pour l’huile d’olive tunisienne, avant leur hausse des droits de douane.
Ces dernières semaines, les multinationales chinoises sont de plus en plus nombreuses à visiter la Tunisie, à y explorer des opportunités d’affaires et à prendre parfois des décisions d’investissement. Trois exemples méritent qu’on s’y attarde.
La première initiative, la plus importante est à l’actif du groupe multinational chinois Asie — Potash International investment (Guangzhou), spécialisé dans le commerce des céréales, le potasse, le transport maritime et la logistique internationale.
Un investissement de 800 MDT pour développer le gisement de Sra ouertane
En visite, en ce mois de juillet 2025, dans la région du Kef (nord ouest de Tunisie ) où est localisé le gisement de phosphate de Sra ouertane, le président de cette multinationale chinoise a annoncé son intention d’investir, dans une première étape 800 MDT pour le développement de ce gisement dont les réserves sont estimées à des milliards de tonnes.
Mieux, dans une déclaration aux médias, le responsable chinois, a tenu à confirmer « la volonté de son entreprise d’accélérer les démarches administratives pour obtenir les autorisations nécessaires au démarrage du projet ».
« Nous voulons accélérer les démarches pour démarrer rapidement l’exploitation du gisement de Sra Ouertane. »
Un investissement de 95 MDT pour créer une unité de brome et dérivés
La deuxième décision d’investissement chinois est attribué à la multinationale Shandong Haiwang Chemical Co., groupe spécialisée dans la chimie, notamment dans la production de brome. halogène présent dans l’eau de mer et les sources salines. Il est utilisé comme désinfectant pour les piscines et spas.
Reçu le 17 juillet à Tunis, par la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, le vice‑président du groupe Wu Yonghong, s’est engagé à investir en Tunisie quelque 95 millions de dollars dans une unité de dérivés de brome d’une capacité annuelle de près de 92000 tonnes.
« Huawei joue un rôle clé dans la transition numérique et énergétique de la Tunisie. »
Shandong Haiwang Chemical Co., 1ère entreprise du secteur en Chine et 3ème au rang mondial, est déjà titulaire de deux permis d’exploration des sels minéraux à Chott El Jérid Nord ainsi qu’à Al Adhibate Sud (gouvernorat de Tataouine).
Le groupe chinois ne compte pas s’arrêter là. Il a donné son accord de principe pour produire et valoriser le sel tunisien et d’autres ressources minières à haute valeur ajoutée.
Huawei pour aider la Tunisie à mener sa transition énergétique
La troisième initiative est à l’actif du groupe chinois Huawei spécialisé dans la fourniture de solutions dans le secteur des (TIC) et de réseaux de télécommunication aux opérateurs (matériels, logiciels et autres prestations de services…).
Une délégation de ce groupe a discuté, le 9 juillet 2025, à Tunis, avec Jalel TEBIB, Directeur Général de l’agence de promotion des investisseurs extérieurs (FIPA), des possibilités de coopération et d’investissement notamment dans le domaine de l’énergie numérique. Il s’agit de technologies appliquées à la gestion de l’énergie (intégration des technologies digitales comme l’IA, l’IoT, le Cloud…). Objectif : optimiser la production, la gestion et la consommation d’énergies renouvelables en lien avec les objectifs de la Tunisie en matière de transition énergétique.
« Les Chinois ne sont pas des anges gardiens… mais des partenaires stratégiques à encadrer. »
Présent en Tunisie depuis 1999, Huawei Tunisie compte déjà une unité employant 200 personnes dont 90% sont des tunisiens est un acteur majeur dans les domaines des télécommunications, des services aux entreprises, des terminaux intelligents et des énergies renouvelables, jouant un rôle clé dans la transition numérique et énergétique de la Tunisie.
Mention spéciale pour la distinction du groupe Huawei en Tunisie. Lors de l’édition 2022 du Tunisia Investment Forum, organisée par FIPA, le groupe chinois a obtenu le Prix de l’industrie des TIC et du développement des talents.
Par delà cette intensification des investissements chinois en Tunisie, nous espérons que les détails de mise en œuvre de ces projets d’infrastructure seront bien négociés –bien négociés- par les tunisiens particulièrement en matière de soutenabilité environnementale et sociale. Les chinois ne sont pas des anges gardiens !!!.
Abou SARRA
EN BREF
Trois grandes entreprises chinoises accélèrent leur implantation en Tunisie.
Asia Potash investit 800 MDT dans le développement du gisement de Sra Ouertane.
Shandong Haiwang engage 95 millions USD pour une unité de brome à Chott El Jérid.
Huawei propose un partenariat stratégique dans la transition énergétique et numérique.
Si ces projets confirment l’attractivité tunisienne, ils exigent une vigilance renforcée sur l’impact social, environnemental et économique.
En avril, l’Omoda C5 SHS de la célèbre marque automobile Jaecoo a terminé le premier marathon super hybride mondial de l’Extreme Challenge en traversant quatre villes chinoises et en se heurtant à des conditions routières complexes, permettant ainsi de valider la robustesse technique du super véhicule hybride avec une autonomie réelle de 1 142 km .
Ce modèle a réalisé une double avancée grâce à son cœur hybride performant et à son efficacité énergétique. En termes d’expérience de conduite, la transition de puissance en douceur et la technologie de réduction du bruit sont comparables à celles des véhicules 100 % électriques.
«Art in Motion» de la famille Omoda, façonnant une esthétique surréaliste avec sa calandre matricielle, répondant aux besoins personnalisés des jeunes.
Ce Super Hybrid Marathon démontre son leadership en matière de technologie, d’autonomie, de confort et de design, ouvrant la voie à un nouveau paradigme pour les véhicules hybrides.
Le cortège a traversé quatre villes, dont Hangzhou et Xuancheng, affrontant des conditions routières complexes telles que la congestion urbaine, les autoroutes et les zones montagneuses, ainsi que des climats variables. Il a atteint une autonomie réelle exceptionnelle de 1 142 km. Les médias de neuf pays ont assisté à l’intégralité du processus.
Lors de cet essai, la C5 SHS a démontré une puissance stable et efficace, confirmant pleinement ses performances exceptionnelles en termes de puissance, de consommation d’énergie et d’expérience de conduite. Grâce à des données authentiques, elle a mis en évidence la force de sa technologie super HEV et a dévoilé les secrets techniques de son autonomie exceptionnelle.
La C5 SHS domine chaque voyage avec vitesse et passion
La capacité de super autonomie du C5 SHS découle de sa meilleure catégorie Un cœur hybride de niveau piste . Le moteur hybride dédié (DHE) 1.5TDGI de cinquième génération, la transmission hybride dédiée (DHT) et le bloc – batterie hybride dédié hautes performances constituent les trois composants principaux de l’Omoda C5 SHS. Grâce à une collaboration précise et à une synergie technologique, ils offrent une double avancée en termes de puissance et d’efficacité énergétique, offrant aux utilisateurs une autonomie exceptionnelle et des performances de conduite exceptionnelles.
Qu’il s’agisse des arrêts fréquents des trajets urbains ou des vitesses soutenues sur autoroute, le moteur 1.5TDGI DHE de 5e génération équipant l’Omoda C5 SHS maîtrise chaque trajet avec des performances exceptionnelles. Avec un rendement thermique ultra-élevé de 44,5 %, il optimise l’utilisation de chaque goutte de carburant, atteignant une consommation globale étonnante de seulement 5,1 L en conditions WLTP. Cela permet non seulement de réduire les coûts de mobilité des utilisateurs, mais aussi de réduire la charge environnementale.
Ce moteur intègre six technologies clés pour libérer une énergie puissante, avec une puissance nette maximale de 105 kW et un couple net maximal de 215 N·m. Il offre des accélérations rapides au départ arrêté, des dépassements en douceur et des changements de voie fluides, procurant aux conducteurs une sensation de poussée exaltante. Grâce à une coordination précise avec le DHT et une batterie hybride dédiée haute performance, il réalise une double avancée en termes de puissance et d’efficacité énergétique, créant ainsi le meilleur cœur hybride de sa catégorie. Cela confère à la C5 SHS une capacité d’autonomie ultra-longue, permettant de réaliser des rêves lointains et des voyages poétiques à portée de main.
Efficacité énergétique et silence exceptionnels
Dans le trafic dense des heures de pointe du matin et du soir, le DHT de l’OMODA C5 SHS atteint un rendement électrique maximal de 98,5 % . Il minimise les pertes de puissance, garantissant que chaque kilowattheure est converti avec précision en mouvement. Même sur de longues distances, son rendement global de 92 % permet une conversion énergétique élevée, éliminant ainsi les contraintes des ravitaillements fréquents.
Avec une puissance moteur maximale de 150 kW, un couple maximal de 310 N·m et un générateur de 60 kW, la C5 SHS offre de puissantes accélérations instantanées et récupère efficacement l’énergie en roue libre et au freinage. Que vous naviguiez dans les rues encombrées ou sur autoroute, le système DHT avancé maintient une consommation de carburant incroyablement basse, offrant à la fois un rendement élevé et des économies d’énergie. Cet équilibre parfait entre performances et efficacité garantit une conduite fluide et respectueuse de l’environnement.
Au-delà de sa puissance et de son autonomie exceptionnelles, la C5 SHS améliore également le confort de conduite.
Malgré les conditions routières complexes des pentes montagneuses, elle offre une expérience de conduite toujours fluide. La coordination parfaite entre le moteur thermique et le moteur électrique assure des transitions de puissance naturelles et fluides, sans à-coups, offrant une expérience de conduite extrêmement stable sur les longs trajets.
En termes de silence, la C5 SHS atteint un silence absolu en mode hybride grâce à la combinaison de la réduction active du bruit et de l’isolation passive. Équipée d’un capot d’isolation phonique haute performance et d’un vitrage acoustique double couche, elle supprime efficacement les bruits du vent, de la route et du système d’alimentation dans toutes les conditions de fonctionnement, créant un environnement intérieur serein comparable à celui des véhicules 100 % électriques.
C5 SHS interprète un nouveau domaine d’esthétique surréaliste
Si la puissance est l’âme même de la C5 SHS, le design Art in Motion lui confère une personnalité avant-gardiste et résolument tendance. La C5 SHS innove avec audace en transformant la calandre diamantée d’origine en une calandre matricielle diamantée plus puissante et futuriste. Associée à une face avant dynamique et fluide, elle dessine une image visuelle nette et intense, offrant une esthétique surréaliste qui comble le fossé entre réalité et virtualité.
Le concept Art in Motion, qui privilégie l’équilibre esthétique entre dynamisme et immobilité, est pleinement mis en œuvre sur la C5 SHS.
Sous un jeu d’ombres et de lumières, le véhicule évoque une œuvre d’art fluide, dégageant une atmosphère pionnière, mystérieuse et futuriste. Ce design répond précisément à la double quête d’expression personnelle et de goût pour la mode chez les jeunes , créant un univers parallèle unique et tendance pour la nouvelle génération en quête d’exploration libre, faisant de chaque trajet un moment privilégié d’expression personnelle et d’affirmation de soi.
L’autonomie réelle de 1 142 km est non seulement une médaille d’honneur pour la C5 SHS, mais aussi un parfait témoignage de sa technologie hybride.
De la performance énergétique à l’efficacité énergétique, en passant par le design et l’expérience de conduite, la C5 SHS offre une expérience de mobilité hybride qui dépasse les attentes des utilisateurs du monde entier grâce à sa technologie innovante, tout en proposant de nouvelles idées et orientations pour le développement de la technologie hybride.
Donald Trump n’a jamais tenu en grande estime l’Union européenne (UE) et a toujours voulu prendre le dessus dans sa relation avec elle. L’accord acté entre les États-Unis et l’UE le week-end dernier en Écosse symbolise la capitulation des 27 face à l’Oncle Sam cependant les signes de faiblesse sont là depuis des mois. Certains États ont souhaité une attitude plus ferme et plus virile vis-à-vis de l’administration américaine mais d’autres qui privilégient la servilité à l’égard Washington ont poussé vers la capitulation. C’est plutôt la désunion européenne ! À chaque fois que les Européens avancent en rang dispersé, ils perdent la partie.
Imed Bahri
Le Financial Times qui a consacré une enquête au sujet estime que l’UE a entamé son chemin vers la capitulation le 10 avril 2025 en réagissant mollement à la guerre commerciale «vicieuse» que lui a lancée par le président américain.
Les droits de douane massifs imposés par Trump à la plupart des pays du monde au début du mois d’avril, à l’occasion de ce qu’il avait baptisé «Jour de la Liberté», ont semé la pagaille sur les marchés financiers et les investisseurs ont fui les actifs américains par crainte d’une récession. Face à l’intensification des ventes de ces actifs, Trump a fait marche arrière et, le 9 avril, a réduit les droits de douane à 10%, les qualifiant de mesure temporaire.
Cependant, Bruxelles a également reculé. Le 10 avril, elle a suspendu ses droits de douane de rétorsion et accepté l’offre américaine de négociations avec un droit de douane de 10% sur la plupart de ses échanges ainsi que des droits de douane plus élevés sur l’acier, l’aluminium et les véhicules alors considérés comme une menace.
Divergences entre les États membres
Plutôt que de se joindre au Canada et à la Chine pour prendre des mesures de rétorsion immédiates, l’UE, entravée par les divergences entre ses États membres, a choisi de rechercher un compromis dans l’espoir d’obtenir un meilleur accord.
En vertu de l’accord-cadre conclu dimanche par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Trump au complexe de golf de Turnberry, l’UE a été contrainte d’accepter un tarif de base américain de 15% qui couvre principalement les voitures mais pas l’acier qui serait soumis à des quotas.
Toutefois, selon le journal britannique, le soulagement des décideurs politiques d’avoir évité une guerre commerciale transatlantique immédiate a été tempéré par quelques regrets. L’UE, premier bloc commercial mondial et prétendument une puissance économique majeure, aurait-elle pu obtenir de meilleures conditions si elle n’avait pas initialement modéré ses actions?
Le FT cite un diplomate: «C’est la brute de la cour d’école (Trump, Ndlr). Nous n’avons pas uni nos forces contre lui. Ceux qui ne coopèrent pas sont pendus seuls».
George Yerkelis, ancien fonctionnaire de la Commission ayant participé aux négociations du Brexit, a déclaré que la dernière menace de l’UE d’imposer des droits de douane en représailles sur 93 milliards d’euros (108,33 milliards de dollars) de marchandises américaines est arrivée trop tard.
Yerkelis, qui travaille aujourd’hui au Centre de politique européenne, a ajouté: «Avec le recul, l’UE aurait mieux fait de réagir avec force face aux États-Unis en avril, en ripostant aux hausses de droits de douane chinoises qui ont laissé les marchés et Trump sous le choc».
Selon le journal, Trump considère l’UE comme un parasite, se nourrissant du lucratif marché américain tout en bloquant le sien par des réglementations et des normes. Le président américain a déclaré que l’UE avait été «créée pour affaiblir les États-Unis» et était «plus grossière que la Chine».
Une réponse tardive et hésitante
La réponse de l’UE au retour au pouvoir de Trump en janvier a été hésitante, gaspillant des mois de planification par une équipe dédiée de hauts responsables du commerce, dirigée par Sabine Weyand, experte du Brexit, et Thomas Burt, conseiller commercial de von der Leyen.
Cette équipe a élaboré un plan en trois points.
Le premier : une offre visant à réduire le déficit commercial de près de 200 milliards d’euros (233 milliards de dollars) en achetant davantage de gaz naturel liquéfié, d’armes et de produits agricoles.
Le second: une offre de réductions tarifaires mutuelles sur les marchandises de chaque partie.
Le troisième: si les deux parties échouent, elles prépareront des mesures de rétorsion et compteront sur la réaction du marché à une éventuelle guerre commerciale ou à une hausse de l’inflation aux États-Unis pour forcer Trump à reculer.
Trump a agi plus vite que prévu et, en mars, il avait imposé des droits de douane de 25% sur l’acier, l’aluminium et les voitures.
Lors d’une réunion à Luxembourg ce mois-là, plusieurs ministres du Commerce étaient au bord de la guerre commerciale contre les États-Unis. L’Allemagne, la France et quelques autres pays ont poussé la Commission à la consultation sur l’utilisation du nouveau «bazooka commercial», un outil anti-coercition conçu après le premier mandat de Trump pour contrer l’utilisation de la politique commerciale pour faire pression sur les gouvernements sur d’autres sujets. Cet outil permettrait à Bruxelles d’exclure les entreprises américaines des appels d’offres publics, de supprimer les protections de propriété intellectuelle et de restreindre les importations et les exportations.
Des diplomates ont déclaré, avant le dernier accord, qu’il était difficile de savoir si une majorité des États membres accepterait la menace d’utiliser cet outil anti-coercition.
Sabine Weyand a appelé les ambassadeurs de l’UE, qui se réunissaient au moins une fois par semaine pour discuter de la question, à faire preuve de patience stratégique.
Lorsque la Grande-Bretagne a conclu un accord commercial avec Washington en mai, acceptant le tarif douanier de base de 10% de Trump, ces pays ont encouragé les États membres de l’UE en quête de compromis, notamment l’Allemagne, à accepter une condition similaire.
Trump ne veut pas un accord gagnant-gagnant
Pendant des mois, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le chancelier allemand Friedrich Merz ont maintenu fermement l’offre initiale de l’UE d’éliminer tous les droits de douane industriels si les États-Unis faisaient de même, même si Washington a depuis longtemps exprimé clairement sa volonté de concessions unilatérales.
L’UE a envoyé son commissaire au commerce et à la sécurité économique, Maroš Šefkovich, à Washington à sept reprises pour proposer des pistes d’accord, souligner l’importance des relations transatlantiques et promouvoir le programme allemand d’indemnisation des accidents automobiles. Au total, Šefkovich a eu plus de 100 heures de discussions frustrantes avec ses homologues américains, selon le FT.
Trump a catégoriquement rejeté un accord réciproque permanent de 10% sur les droits de douane auquel sont parvenus plus tôt ce mois-ci les Européens et le représentant américain au Commerce Jamieson Greer ainsi que le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et il a menacé au contraire de relever les droits de douane sur l’UE de 20% à 30% à compter d’août. Trump ne veut pas un accord gagnant-gagnant pour les deux parties mais seulement pour son pays.
Pendant des mois de négociations, Sefcovic a exhorté les ministres européens à la prudence. Le ministre irlandais du Commerce, Simon Harris, a été un interlocuteur fréquent, souhaitant préserver les industries pharmaceutique et bovine de son pays d’une éventuelle contre-attaque américaine, sensibilisant le monde entier, et notamment les Américains, à cette préoccupation par de fréquentes publications sur les réseaux sociaux.
Les chefs d’entreprise ont vivement appelé à la retenue, préférant accepter des marges bénéficiaires réduites plutôt que de risquer des droits de douane punitifs qui auraient un impact négatif sur leurs ventes.
L’UE a réduit une deuxième série de droits de douane imposés en représailles aux États-Unis à 72 milliards d’euros (83,86 milliards de dollars) avant d’accepter finalement, le 24 juillet, de les utiliser en cas d’échec des négociations, portant le total à 93 milliards d’euros (108,33 milliards de dollars).
Des mois d’incertitude quant à l’orientation des négociations ont révélé des divisions au sein même de la Commission. Malgré les tentatives du gouvernement français de protéger les entreprises françaises contre les représailles, celui-ci a appelé à plusieurs reprises la Commission à une approche plus ferme face aux droits de douane imposés par Trump. Finalement, l’UE a capitulé et les États-Unis ont remporté la partie.
Tap, l’agence officielle d’information tunisienne, a publié l’article suivant intitulé «La Tunisie cherche à construire des relations commerciales et d’investissement avec la Chine au-delà des marchés traditionnels» où elle souligne le nouveau tropisme chinois de la Tunisie qui cherche à diversifier ses partenariats internationaux et sortir du tête à tête harassant avec ses deux partenaires historiques : l’Union européenne et les Etats-Unis.
Ces derniers mois, les entreprises chinoises ont renforcé leur présence en Tunisie, tant en fournissant des produits de haute technologie qu’en investissant dans plusieurs secteurs clés tels que l’exploitation minière.
Les observateurs considèrent cette tendance comme s’inscrivant dans les efforts plus vastes déployés par la Tunisie pour diversifier ses partenariats et s’implanter au-delà des marchés traditionnels.
Un événement récent important a été la visite d’une délégation du groupe public chinois Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd., conduite par son PDG Xu Baowei. La délégation a rencontré des représentants du gouvernement, dont le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, afin d’explorer de nouvelles pistes de coopération en matière de commerce et d’investissement.
Tap présente dans ce rapport les étapes clés de l’évolution des relations sino-tunisiennes, notamment le premier déploiement de bus de fabrication chinoise, ainsi que l’avancement de projets majeurs tels que le pont de Bizerte et le stade olympique d’El Menzah.
Visite d’une délégation chinoise et nouveaux horizons
La délégation chinoise de haut niveau de Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd. est arrivée à Tunis pour explorer les opportunités de coopération commerciale et d’investissement.
Selon le ministère du Commerce, cette visite, prévue jusqu’au 29 juillet 2025, s’inscrit dans le prolongement des discussions menées lors de la 4e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique à Changsha en juin 2025, où M. Abid a conduit la délégation tunisienne.
M. Abid a souligné l’importance de cette visite, qui constitue une opportunité d’accroître les échanges commerciaux et d’établir des partenariats mutuellement bénéfiques.
Xu Baowei, pour sa part, a souligné l’intérêt du groupe pour l’exploration de diverses opportunités d’investissement et la promotion de produits tunisiens à fort potentiel, tels que l’huile d’olive et les dattes, sur le marché chinois.
Le groupe chinois a exprimé sa volonté de soutenir les entreprises tunisiennes sur les plans logistique, financier et procédural afin de garantir un meilleur accès au marché chinois.
La délégation a également rencontré les responsables du Centre de promotion des exportations (Cepex) et environ 25 entreprises tunisiennes à fort potentiel d’exportation.
Des opportunités inexploitées mais prometteuses
En 2024, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens, soit une croissance de 8 % par rapport à 2023. [Mais la balance commerciale entre les deux pays reste très déséquilibrée en faveur de la Chine, premier déficit commercial de notre pays depuis de nombreuses années. Ce que la Tap n’a pas cru devoir rappeler].
Le Cepex estime que la Tunisie dispose d’un potentiel d’exportation inexploité de plus de 214 millions de dollars américains sur le marché chinois, dont près de 20 millions de dollars américains pour l’huile d’olive, 15 millions de dollars américains pour les produits de la mer et 2,5 millions de dollars américains pour les dattes [En attendant leur réalisation, ces performances espérées restent du domaine des wishful thinking].
L’Institut national de la statistique fait état d’une croissance constante des échanges commerciaux entre les deux pays, malgré les difficultés liées à la géographie et aux coûts de transport.
L’Institut a également souligné les possibilités de renforcement des transferts de technologie et des investissements, notamment compte tenu de l’adhésion de la Tunisie à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).
Pour s’adapter aux réglementations commerciales strictes de la Chine, la Tunisie intensifie ses efforts de promotion, alignant ses exportations sur les normes chinoises de qualité et d’authenticité culturelle.
Visite d’État et changements stratégiques
La visite d’État de cinq jours du président Kaïs Saïed en Chine (du 28 mai au 1er juin 2024), à l’invitation du président Xi Jinping, a marqué un tournant dans les relations bilatérales.
Elle a été couronnée par plusieurs accords de coopération, notamment sur la coopération économique et technique, le développement vert et les groupes de travail sur l’investissement.
Lors de la réunion annuelle de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) à Pékin (du 24 au 26 juin 2025), le projet d’une mission technique en Tunisie a été confirmé afin d’évaluer les opportunités de projets de développement.
Les discussions ont également porté sur la coopération financière, sous le thème : «Connectivité pour le développement, coopération pour la prospérité».
L’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, a déclaré en mars 2025 que les visites de haut niveau avaient contribué à la mise en œuvre d’accords bilatéraux importants, tels que le nouveau centre de traitement du cancer à l’hôpital universitaire de Gabès.
La Chine était également l’invitée d’honneur de la 39e Foire internationale du livre de Tunis (25 avril-4 mai 2025), témoignant de liens culturels profonds.
Commerce et investissement au cœur des opportunités
Les Tunisiens ont récemment commencé à utiliser 300 nouveaux bus chinois commandés par la société de transport Transtu, pour un coût de 152 millions de dinars tunisiens. La flotte comprend 140 bus standards et 160 bus articulés, permettant de répondre aux besoins d’environ 3 millions d’habitants du Grand Tunis.
Huawei, acteur majeur des TIC en Tunisie depuis 1999, s’est récemment rendu à Fipa-Tunisie pour discuter de ses projets d’expansion.
Par ailleurs, l’entreprise chinoise Sinoma a acquis une participation majoritaire brésilienne dans une cimenterie de Djebel Oust (Zaghouan), pour un montant de 418 millions de dinars tunisiens.
Autres investissements chinois
Le projet d’usine de dérivés du brome de Shandong Haiwang Chemicals, d’un montant de 95 millions de dollars américains.
La participation d’Asia Potash dans la production de phosphate et d’engrais, en partenariat avec la Tunisie.
Le projet de Taikang Electronics de créer une nouvelle usine de composants automobiles, suite à des visites sur site et des réunions avec les autorités tunisiennes.
Le 17 juin 2025, l’entreprise chinoise chargée de la phase principale du nouveau pont de Bizerte s’est engagée à achever toutes les fondations profondes d’ici la fin de l’année. Le coût initial du projet était estimé à 761 millions de dinars tunisiens.
Dans le secteur des sports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali a rencontré des experts chinois le 3 juin 2025 afin de finaliser les aspects techniques de la reconstruction du stade olympique d’El Menzah.
Conclusion d’accords de financement.
La Tunisie souhaite également dynamiser le tourisme chinois, comme en témoigne sa participation au Salon international du tourisme de Shanghai (27-29 mai 2025), où les responsables ont promu le tourisme culturel et durable, ainsi que les investissements hôteliers.
Malgré un déséquilibre commercial persistant en faveur des importations chinoises, la Tunisie s’emploie activement à inverser cette tendance en développant ses exportations et en capitalisant sur sa position géographique stratégique, véritable pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.
Ces efforts s’inscrivent dans la vision présidentielle de la Tunisie, initiée le 25 juillet 2021, visant à favoriser les relations avec les pays de l’Est, notamment la Chine, la Russie, l’Indonésie et l’Égypte.
Quelque chose d’essentiel est en train de se briser dans le silence des sommets internationaux. Ce n’est pas seulement une crise de confiance. C’est peut-être la fin d’un pacte, vieux de trois quarts de siècle, entre les deux mondes. Le Nord et le Sud. L’ordre et la marge. L’universel proclamé et l’univers ignoré.
Yahya Ould Amar *
Les pays du Nord, avec leurs sanctions, tarifs douaniers, taxes carbone et normes strictes, cherchent-ils à s’isoler du Sud global ? Cette dynamique, qui s’intensifie à l’approche de 2030 (objectifs de l’Accord de Paris), soulève des enjeux décisifs pour l’économie mondiale, le commerce et la coopération internationale.
La question est de savoir si un divorce est déjà en cours, entre ceux qui croient incarner les règles… et ceux qui en subissent les conséquences.
Quelles sont les motivations des pays du Nord, les conséquences pour le Sud global et quelles sont les pistes pour un avenir équilibré ?
Une mondialisation à sens unique
La mondialisation s’est bâtie sur une promesse : l’ouverture des marchés, le progrès partagé, le développement par la coopération. Cette promesse, renouvelée à Bandung en 1955 puis recyclée à chaque sommet du G7 ou de l’Onu, portait en elle un espoir : celui d’un monde qui, malgré les asymétries, finirait par se stabiliser dans la réciprocité.
Or, ce monde vacille. Les faits sont là : explosion des sanctions économiques unilatérales, extraterritorialité du droit américain, retrait des aides publiques au développement, fermeture implicite des marchés par le biais de normes environnementales, sociales, numériques.
À cela s’ajoute le retour d’un protectionnisme vert déguisé, où la taxe carbone devient barrière douanière, où la norme ESG (Environnemental Social et Gouvernance) devient instrument de tri géopolitique, où les chaînes de valeur sont reconfigurées non pour l’efficacité… mais pour la sécurité.
Le Nord, longtemps chantre de l’universalisme moral, s’est lui-même piégé dans les contradictions de ses positions. En Ukraine, il invoque avec justesse le droit international, la souveraineté des États et la protection des civils. Mais ces principes deviennent soudain malléables, silencieux lorsqu’il s’agit de Gaza, du Yémen, de l’Iran, du Sahel ou d’autres théâtres oubliés. Le deux poids, deux mesures est devenu une constante : on arme certains au nom de la légitime défense, on condamne d’autres au nom de la paix. On célèbre la résistance ici, on la criminalise là. Cette dissonance creuse un fossé : celui d’un monde qui entend encore le discours du Nord, mais n’y croit plus. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la politique, c’est la crédibilité morale de tout un récit civilisationnel.
Régulièrement érigée en condition de partenariat, la démocratie est, pour les pays du Nord, un idéal sacralisé… mais souvent relativisé lorsqu’elle entre en conflit avec les intérêts géostratégiques. Ainsi, l’Occident continue de s’allier, d’armer, de financer ou de protéger des régimes autoritaires dès lors qu’ils garantissent la stabilité, l’accès à des ressources ou la limitation de l’influence d’un rival. On tolère l’oppression au nom de la «stabilité régionale», on ferme les yeux sur la répression pour préserver un accord militaire ou énergétique.
Ce double discours ne fait que renforcer l’idée, dans les opinions du Sud, que la démocratie n’est pas une valeur universelle défendue par principe, mais un instrument de tri utilisé selon les convenances du moment. Un monde qui prêche la démocratie mais soutient l’autoritarisme mine, à terme, sa propre légitimité.
L’extrême droite au Nord : un miroir que le Sud observe
Pendant que le Nord exige du Sud qu’il réforme ses institutions et respecte les droits de l’homme et ses minorités, l’extrême droite progresse spectaculairement dans les urnes occidentales. En Europe comme en Amérique du Nord, les discours de repli, de xénophobie, d’ethno-nationalisme ou de rejet de l’immigration s’installent au cœur des démocraties libérales. Les partis prônant la fermeture des frontières, la préférence identitaire ou la rupture avec les engagements internationaux gouvernent déjà, ou s’en approchent dangereusement.
Ce glissement n’échappe pas aux peuples du Sud : comment prendre au sérieux les injonctions démocratiques venues de nations qui peinent à protéger elles-mêmes l’universalité des droits ? La montée des extrêmes n’est pas qu’un phénomène local : elle entame le socle commun des valeurs partagées, et nourrit l’idée que l’ordre libéral occidental n’est peut-être plus qu’un vernis fragile sur une réalité profondément fracturée.
Une muraille économique : sanctions, tarifs, taxe carbone et normes strictes
Les pays du Nord ont multiplié les outils économiques pour encadrer leurs relations avec le reste du monde. A titre d’exemple, depuis 2018, les sanctions économiques ont explosé, touchant des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran… Mais pas Israël, accusé de génocide par la Cour pénale internationale (CPI).
Selon le Global Sanctions Database, plus de 12 000 sanctions étaient actives en 2024, un record historique, visant à limiter les échanges commerciaux avec des nations jugées en décalage avec les priorités stratégiques du Nord.
À cela s’ajoutent les tarifs douaniers, souvent utilisés comme vecteurs de supériorité. Par exemple ceux imposés en 2025 par l’Administration Trump. En 2023, l’Union européenne a imposé des droits de douane de 25 % sur certaines importations chinoises, notamment dans le secteur des véhicules électriques.
Ces mesures, combinées à des taxes environnementales comme la taxe carbone européenne (Carbon Border Adjustment Mechanism – CBAM ou Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières), qui entrera pleinement en vigueur au premier janvier 2026, visent à protéger les industries locales et à promouvoir des standards environnementaux élevés. Le CBAM taxera fortement les importations de produits à forte empreinte carbone notamment celles provenant du Sud global dans les secteurs de l’acier (Maghreb, Afrique australe, Inde), du ciment (Afrique de l’Ouest, Asie du Sud), de l’engrais (Afrique du Nord, Russie, Golfe), de l’aluminium (Guinée, Mozambique) et de l’électricité et hydrogène (Moyen-Orient, Afrique du Nord).
Mais ces politiques ne sont pas sans coût. Selon une étude de l’OCDE, le CBAM pourrait augmenter les coûts d’exportation pour les pays émergents de 1,5 à 2 % de leur PIB d’ici 2030, affectant particulièrement les économies dépendantes des matières premières. Les normes techniques et sanitaires, de plus en plus rigoureuses, compliquent également l’accès des produits du Sud aux marchés du Nord. Ainsi, les exportateurs agricoles doivent se conformer à des normes européennes sur les pesticides, souvent inaccessibles faute de moyens technologiques ou financiers.
La peur stratégique du Nord : perdre la maîtrise du récit
Le Nord se referme essentiellement par peur. Peur de la démographie du Sud, environ 2,5 milliards de jeunes de moins de 25 ans. Peur du poids croissant de l’Inde, de la Chine, du Brésil. Peur de l’effondrement de la hiérarchie construite depuis ces deux derniers siècles (révolution industrielle). Peur de perdre le contrôle de l’Onu et des différentes institutions internationales, conçues autrefois comme des instruments au service de la domination. Peur, enfin, que les valeurs qu’il dit incarner — droits de l’homme, démocratie, État de droit — soient utilisées contre lui, à l’aune de ses propres contradictions.
Cette peur engendre un réflexe défensif : remplacer l’universel par l’identitaire, l’interdépendance par la méfiance, et l’aide par le tri. On sélectionne les partenaires. On sanctionne les désobéissants. On normativise les flux commerciaux. Le Sud global n’est plus vu comme un acteur, mais comme un problème à gérer, une instabilité à contenir, une énergie à canaliser.
Pourquoi les pays du Nord adoptent-ils des mesures de repli ?
D’un côté, ces mesures reflètent une volonté de protéger leurs économies face à la montée en puissance du Sud global, notamment la Chine et l’Inde, qui représentent respectivement 18 % et 7 % du PIB mondial en 2024 (selon le FMI). Pour le Nord, l’ascension économique et politique du Sud – illustrée par la montée du PIB combiné des Brics (36 % du PIB mondial en 2024, contre 31 % pour le G7) – représente une menace existentielle à sa domination historique. Les industries du Nord, confrontées à une concurrence accrue, cherchent à préserver leurs parts de marché. Par exemple, l’industrie solaire européenne, qui ne représente plus que 3 % de la production mondiale face à la domination chinoise (80 %), bénéficie de subventions massives et de barrières douanières.
D’un autre côté, ces mesures traduisent une ambition stratégique plus large : imposer un modèle économique et environnemental global. En imposant des normes strictes, le Nord cherche à forcer le Sud à adopter ses standards, sous peine d’exclusion économique. Cette approche, bien que justifiée par des impératifs climatiques, crée un déséquilibre. Les pays du Sud, souvent en phase d’industrialisation, n’ont ni les ressources ni les infrastructures pour se conformer rapidement.
Enfin de telles mesures risqueraient d’asphyxier économiquement les pays du Sud en affaiblissant la compétitivité de leurs produits.
Un Sud plus lucide, mais pas moins coopératif
Le Sud, pourtant, ne réclame ni charité ni rupture. Il demande une parole respectée, une place équitable, une dignité retrouvée. Il ne rejette pas la mondialisation, mais souhaite en réécrire les termes. Il ne récuse pas les valeurs démocratiques, mais refuse qu’elles soient imposées à géométrie variable. Il ne cherche pas à humilier le Nord, mais à ne plus s’humilier lui-même en acceptant des partenariats fondés sur le soupçon.
De Johannesburg à Djakarta, de Brasilia à Tunis, un mot revient : co-souveraineté. Pas pour se replier. Mais pour bâtir des échanges qui ne soient plus des rapports de force. Le Sud veut une Onu réformée, un Bretton Woods repensé, plus représentatif qui tienne compte des réalités du XXIe siècle. Il veut que la coopération cesse d’être conditionnelle et devienne contractuelle. Que l’aide cesse d’être outil d’influence et redevienne levier de justice.
Le coût du divorce Nord-Sud ne se mesure pas seulement en milliards de dollars de commerce perdu. Il se chiffre aussi en instabilité géopolitique, en rancœurs durables et en opportunités gâchées pour l’ensemble de l’humanité. Un monde où le Sud se referme par défiance et le Nord par crainte est un monde qui se prive de la moitié de ses talents, de ses ressources, de son dynamisme démographique. Selon la Banque mondiale, plus de 60 % de la croissance mondiale d’ici 2050 viendra du Sud global. Rompre les ponts, c’est refuser d’investir dans cette croissance, de participer à son encadrement, d’en tirer les fruits. C’est aussi risquer l’émergence de systèmes concurrents de normes, de monnaies, de récits, qui tourneraient le dos à la coopération multilatérale. Ce coût stratégique serait bien plus élevé que tous les bénéfices supposés du repli.
Pour le Sud, le coût est tout aussi redoutable : exclusion des chaînes de valeur, renchérissement des exportations, désindustrialisation prématurée. L’Afrique pourrait perdre jusqu’à 16 milliards de dollars par an d’accès préférentiel aux marchés occidentaux si les barrières environnementales ne sont pas rééquilibrées. À cela s’ajoute une perte d’espoir. Car un monde où les règles du jeu sont écrites sans ceux qui les vivent est un monde où la radicalisation, l’exode des talents, ou les conflits trouvent un terreau fertile. L’illusion d’un découplage serein est donc une chimère. Le divorce Nord-Sud serait un appauvrissement mutuel, un gaspillage tragique d’intelligence collective, un échec de civilisation. À l’heure où les défis sont mondiaux, la séparation est non seulement coûteuse — elle est absurde.
Le divorce Nord-Sud aurait un coût géopolitique incalculable : celui de la paix mondiale. Car l’exclusion nourrit la frustration, et la frustration engendre l’instabilité. En marginalisant le Sud, le Nord affaiblit les équilibres déjà précaires d’un monde traversé par les tensions identitaires, les fractures économiques et les chocs climatiques. Sans perspective d’équité, des pans entiers de la jeunesse du Sud — plus de deux milliards et demi de jeunes de moins de 25 ans — risquent de sombrer dans les bras de l’extrémisme, de l’exode ou de l’hostilité stratégique. En s’éloignant des mécanismes de dialogue et d’intégration, le système international s’expose à une multiplication de foyers de conflit — ouverts, hybrides ou silencieux — des Balkans à la bande sahélienne, du Pacifique à la mer Rouge.
La paix, dans un monde interdépendant, n’est jamais durable si elle est asymétrique. Rompre avec le Sud, c’est miner les fondations de la sécurité collective. C’est transformer la carte du monde en un archipel de méfiances. Et c’est surtout hypothéquer l’avenir d’un ordre mondial coopératif, fondé sur la reconnaissance mutuelle plutôt que sur la confrontation permanente.
Le divorce n’est pas inéluctable. Mais la thérapie de couple devra être honnête. Le Nord doit comprendre que la reconnaissance de la pluralité n’est pas un renoncement. Qu’un monde multipolaire n’est pas un monde anarchique. Qu’ouvrir la gouvernance des institutions internationales, ce n’est pas s’effacer, mais s’assurer de durer.
Quant au Sud, il devra prouver qu’il ne remplace pas un paternalisme par une victimisation. Qu’il construise, propose, réforme. Qu’il est capable d’unir ses voix non pas contre l’Occident, mais pour un monde mieux équilibré. Il devra enfin convaincre que la coopération reste un choix stratégique, non un réflexe du passé.
L’urgence aujourd’hui est d’éviter une fracture systémique entre le Nord et le Sud. Pour cela, des mesures concrètes et équilibrées doivent être mises en œuvre afin de transformer la relation historique de dépendance en un partenariat de codéveloppement.
Première urgence : réduire les barrières non tarifaires qui étranglent les PME du Sud, en particulier dans les secteurs agricoles et manufacturiers. L’assouplissement ciblé des normes techniques, couplé à des dispositifs de certification financés par les pays du Nord, permettrait d’ouvrir l’accès aux marchés tout en élevant les standards locaux.
En parallèle, le développement des infrastructures vertes dans le Sud constitue un impératif à la fois climatique et économique. Mobiliser au moins 100 milliards de dollars par an — via des fonds multilatéraux pilotés par la Banque mondiale — permettrait d’accélérer la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Ce rééquilibrage géo-énergétique renforcerait l’autonomie du Sud, créerait des millions d’emplois et réduirait significativement les émissions globales. Parallèlement, il conviendrait de réformer le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) pour qu’il ne pénalise pas les économies vulnérables. L’introduction d’exemptions transitoires (2026–2030), accompagnées d’un appui technique à la transition bas-carbone, permettrait d’éviter que cet outil environnemental ne devienne un levier de désindustrialisation forcée.
En somme, repenser la coopération passe par la consolidation des marchés régionaux du Sud et la mise en place d’un dialogue multilatéral structurant. En soutenant des initiatives comme la Zlecaf ou l’Asean par des transferts technologiques, le Nord contribuerait à la résilience du commerce mondial tout en limitant les effets de dépendance asymétrique. Mais au-delà de l’économique, un dialogue politique permanent sous l’égide de l’Onu, intégrant gouvernance, fiscalité équitable, normes et transition écologique, est nécessaire pour rétablir la confiance. Dans un monde incertain, c’est par le dialogue, la justice économique et la codécision que l’on évitera la fragmentation, en construisant non un monde cloisonné, mais un avenir réellement commun.
Enfin, malgré les dissonances, les fractures et les ressentiments accumulés, l’Histoire n’est pas écrite au passé. Le divorce Nord-Sud, s’il menace, n’est pas une fatalité. Il est une alerte. Un moment charnière où les nations doivent choisir entre la crispation ou la co-construction, entre l’égoïsme stratégique et l’intelligence partagée. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse les équilibres commerciaux ou les querelles normatives : il s’agit de redéfinir, ensemble, les fondations morales, politiques et économiques d’un monde habitable pour tous.
Car il n’y aura pas de prospérité durable dans un monde à deux vitesses. Pas de stabilité si l’on continue à nier l’égalité des dignités. Pas de transition écologique réussie si elle s’accompagne d’une exclusion systémique. L’humanité est face à un mur, mais elle en détient les briques. À condition de reconstruire non pas un nouveau rideau de fer, mais une architecture de confiance. De parler enfin d’égal à égal. D’échanger savoirs, capitaux, innovations et modèles, dans le respect des histoires, des cultures et des aspirations.
Le XXIe siècle peut encore être celui d’un sursaut collectif. Si le Nord accepte de ne plus imposer, et si le Sud choisit de ne plus subir. Si les deux s’engagent à bâtir un monde multipolaire non pas comme champ de rivalités, mais comme creuset de solidarités. C’est à cette condition que l’humanité pourra relever ses défis communs : climat, santé, paix, technologies. Et faire émerger non pas deux mondes qui s’ignorent, mais un destin partagé, fondé non sur la domination… mais sur la reconnaissance. L’avenir reste une promesse, à condition d’oser le rêver ensemble.
Des responsables sionistes américains et européens craignent l’émergence d’une génération TikTok **, le célèbre réseau social chinois, qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et à la propagande occidentale en général. (Ph. TikTok diffuse les vidéos et les images de Gaza qui sont censurées par les réseaux sociaux américains comme Facebook et X).
Elyes Kasri *
Les événements de Gaza depuis le fatidique 7 octobre 2023 ont ébranlé la mainmise d’Israël et des milieux sionistes internationaux sur le narratif et le contrôle de l’information notamment grâce à la plateforme TikTok qui a résisté aux assauts des pouvoirs politiques et financiers prosionistes pour présenter une vue alternative et plus équilibrée des événements à Gaza et en l’occurrence ce que la Cour Internationale de Justice a qualifié de génocide et la Cour Pénale Internationale de crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre des Palestiniens de Gaza.
Les voix propalestiniennes contournent la censure
Les assauts contre TikTok sous de nombreux prétextes fallacieux de propagande chinoise et de préservation de la moralité de la jeunesse se poursuivent aux Etats Unis d’Amérique et en Europe sous l’incitation insidieuse et acharnée des organisations juives et sionistes pour bannir la plateforme TikTok ou la faire acheter par des institutions financières prosionistes et neutraliser ainsi les voix indépendantes propalestiniennes.
Considérée comme la plus grande menace à la mainmise sioniste sur l’information et l’opinion publique mondiale, TikTok a fait que d’importants responsables sionistes américains et européens ont déclaré craindre l’émergence d’une génération TikTok qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et autres peuples arabes de la région qui subissent la folie guerrière et génocidaire de l’entité sioniste et de ses alliés occidentaux ainsi que ses comparses arabes du Golfe et d’ailleurs.
Les motifs hypocrites invoqués par les membres du congrès américain financés par la pieuvre sioniste notamment l’Aipac et l’assaut continu du Crif français et autres organisations sionistes européennes sous prétexte de préservation de la moralité et de protection de la jeunesse ne sont en fait que des tentatives cyniques de faire disparaitre une plateforme qui a échappé à la censure et au contrôle sionistes sur l’opinion publique mondiale avec pour objectif de maintenir la désinformation qui déguise l’entité sioniste en agneau au milieu d’une meute de loups arabes et palestiniens sauvages et sanguinaires, assoiffés de sang juif.
*Ancien ambassadeur.
**TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos créatives (verticales et de quelques secondes à quelques minutes) et d’images, ainsi qu’un réseau social basé sur un algorithme de recommandation favorisant la viralité. Développée par l’entreprise chinoise ByteDance et lancée en 2016 pour le marché non chinois, elle est devenue en peu de temps un redoutable concurrents pour les réseaux sociaux américains Facebook et X.
Lors d’une rencontre à Tunis avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, une délégation de la société chinoise Asia Potash a exprimé son intention d’investir en Tunisie, notamment dans le développement du site minier de Sra Ouertane et la production d’engrais.
La société chinoise Asia Potash International Investment (Guangzhou), spécialisée dans l’extraction de potasse et le développement agricole, a exprimé, mardi 1er juillet, sa volonté d’investir en Tunisie, en particulier dans les domaines de la prospection et de l’exploitation minière.
Conduite par son vice-président Zheng Youye, la délégation de l’entreprise a été reçue par la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, au siège du ministère à Tunis.
Les représentants de la société se sont notamment déclarés disposés à s’engager dans le projet de développement de la mine de phosphate de Sra Ouertane, dans le gouvernorat du Kef, tout en explorant des perspectives de partenariat dans la production d’engrais phosphatés.
Selon un communiqué du ministère, la ministre a réaffirmé la volonté des autorités tunisiennes de créer un climat d’investissement attractif, en facilitant l’implantation de projets stratégiques à forte valeur ajoutée pour l’économie nationale et pour l’emploi.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la deuxième visite officielle de la délégation chinoise en Tunisie, signe d’un intérêt croissant pour les opportunités offertes par le secteur minier tunisien.
Asia Potash International Investment est une entreprise active à l’échelle internationale dans l’exploitation de la potasse, une matière première essentielle pour la production d’engrais. Elle ambitionne également de développer l’industrie des phosphates et de leurs dérivés, un domaine dans lequel la Tunisie dispose d’un potentiel important.
Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelfattah, participe du 23 au 27 juin aux réunions annuelles de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) qui se tiennent à Pékin. À cette occasion, il a enchaîné, hier, une série de rencontres bilatérales avec des représentants de grandes institutions financières chinoises.
Lors de son entretien avec Liu Junfeng, vice-président de l’Agence chinoise de coopération pour le développement international, plusieurs projets de développement programmés en Tunisie ont été passés en revue, notamment la reconstruction du stade olympique d’El Menzah et la cité médicale Aghlabide à Kairouan.
Selon un communiqué de l’ambassade de Tunisie à Pékin, le ministre a salué l’intérêt exprimé par la Chine pour le projet de réhabilitation du stade d’El Menzah, affirmant la volonté tunisienne d’accélérer les délais et de passer rapidement à la phase d’exécution. Il a également souligné l’importance de renforcer la coopération avec l’agence chinoise pour la réalisation de nouveaux projets de développement, en particulier dans les secteurs des infrastructures, du transport public et de la santé.
Par ailleurs, au cours d’une rencontre avec Yang Dongning, vice-présidente de la Banque chinoise d’import-export (China Eximbank), les deux parties ont mis l’accent sur la nécessité de dynamiser les relations bilatérales et d’activer les clauses du partenariat stratégique. L’objectif étant de trouver les mécanismes de financement adéquats pour les projets de développement en Tunisie et d’inciter les entreprises chinoises à étendre leurs activités dans le pays, en tirant parti de ses atouts compétitifs.