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Lancement de deux nouveaux spectacles numériques au planétarium de la cité des sciences à Tunis

26. März 2025 um 17:06

La cité des sciences à Tunis a annoncé, mercredi 26 mars, le lancement dans son Planétarium de deux nouveaux spectacles numériques, dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer son rôle en tant que destination de référence en matière de culture scientifique, apte à attirer les visiteurs de Tunisie ou d’ailleurs.

Ces deux spectacles constituent « une expérience incontournable pour explorer un monde magique rempli d’étoiles et de mystères cosmiques », a-t-elle indiqué.

Le premier spectacle intitulé  » les lumières de la nuit entre la terre et le ciel » offert par la cité des sciences de Paris (Universcience) met en lumière les phénomène lumineux uniques qui ornent le ciel tout en abordant l’impact de la pollution lumineuse.

Présenté en arabe et en français, il propose un voyage captivant à travers les aurores boréales avec leurs paysages enchanteurs et les étoiles filantes jusqu’à la découverte des merveilles du système solaire et de la voie lactée regorgeant de milliards d’étoiles.

« Sommes nous seul ? » est le titre du deuxième spectacle numérique disponible en anglais, présenté dans le cadre de la coopération entre la cité des sciences à Tunis et l’ambassade des états unis d’Amérique, qui offre de nouvelles perspectives sur la recherche de la vie au delà de la terre.

Ce spectacle embarque le public dans une réflexion sur l’exploration de milliers d’exoplanètes qui pourraient révéler les secrets de nos origines et potentiellement découvrir une vie sur une planète, autre que la terre.

Selon un document de la Cité des sciences à Tunis, Ces deux nouveaux spectacles, qui allient plaisir et apprentissage, marquent une avancée significative dans les programmes du planétarium.

Ils incarnent également la vision de la cité des sciences à Tunis construisant des ponts entre l’humanité et l’univers et repoussant les frontières de la connaissance scientifique.

Avec TAP

 

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 Le chiffrement de Signal protège-t-il vraiment contre les fuites ?

26. März 2025 um 12:24

Une erreur humaine a transformé la messagerie cryptée star des activistes et journalistes, Signal, en faille de sécurité géante. En effet, des conseillers de Donald Trump y ont discuté de plans militaires sensibles sur le Yémen… avant d’y ajouter un journaliste par accident.

D’ailleurs concernant Signal, Mohamed Azzam, expert en cybersécurité, explique à Mosaïque son fonctionnement :

  • Chiffrement de bout en bout : ni hackers, ni États, ni même Signal ne peuvent lire les messages.
  • Aucune collecte de données : seuls le numéro de téléphone et la date d’inscription sont stockés.
  • Messages volatils : option d’autodestruction des discussions.

Mais un risque persiste : « Si votre téléphone est piraté, toutes vos conversations le sont aussi », avertit M. Azzam.

40 millions d’utilisateurs… et des gouvernements

Peu populaire face à WhatsApp (2 milliards d’utilisateurs), Signal compte pourtant parmi ses adeptes :

  • 🔒 Militants et lanceurs d’alerte.
  • 🏛 D’anciens membres du gouvernement américain : secrétaires d’État, directeurs de la CIA, et même la porte-parole de la Maison Blanche – révélations confirmées par des fuites.

Menace pour la sécurité nationale?

L’incident Trump relance le débat :
✔ Pour ses défenseurs : Signal, open-source et sans publicité, reste plus sûr que les outils gouvernementaux, souvent ciblés par les hackers.
✖ Pour ses détracteurs : les erreurs humaines (comme ajouter un intrus dans un groupe) rendent son usage officiel trop risqué.

L’avenir des messageries cryptées

Fondé en 2012, Signal a explosé après la crise WhatsApp de 2021. Mais les États veulent davantage de contrôle… La quadrature du cercle :comment concilier données privées et sécurité nationale?


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Skander Haddar : “Notre objectif est que le TDS ne soit pas qu’un événement annuel, mais une véritable plateforme d’innovation continue”

25. März 2025 um 11:20

Interview avec Skander Haddar, cofondateur du Tunisia Digital Summit (TDS).

WMC : Monsieur Haddar, vous êtes à l’origine du Tunisia Digital Summit, qui en est à sa 9ᵉ édition cette année. Pouvez-vous nous rappeler les motivations qui ont conduit à la création de cet événement ?

Skander Haddar : Le Tunisia Digital Summit est né d’un constat simple mais préoccupant : malgré un fort potentiel, la Tunisie n’exploitait pas encore pleinement les opportunités offertes par le numérique. En 2017, nous avons voulu combler ce manque en créant une plateforme dédiée à la transformation digitale, où se rencontreraient décideurs, entreprises technologiques, startups et institutions publiques.

Notre but était triple : sensibiliser sur les enjeux du digital, mettre en avant les success stories locales et internationales, et surtout, favoriser l’émergence d’un écosystème numérique solide. Aujourd’hui, le TDS est devenu bien plus qu’une conférence : c’est un espace de networking, un catalyseur d’innovation et un levier de développement pour de nombreux secteurs en Tunisie.

WMC : Le Tunisia Digital Summit bénéficie d’un partenariat avec le Ministère des Technologies de la Communication. Comment l’État s’implique-t-il dans cet événement et quel est son rôle dans l’accélération de la transformation digitale en Tunisie ?

Skander Haddar : L’implication de l’État est essentielle pour faire avancer la transformation digitale à grande échelle. Dès les premières éditions du TDS, nous avons collaboré étroitement avec le Ministère des Technologies de la Communication, qui joue un rôle clé dans la mise en place des stratégies numériques nationales.

Ce partenariat permet d’intégrer au débat les initiatives publiques en matière de digitalisation des services administratifs, de modernisation des infrastructures technologiques et de promotion des startups innovantes. Le Ministère participe activement aux panels et aux discussions, partageant les avancées des projets gouvernementaux et recueillant les retours des acteurs privés pour mieux ajuster les politiques publiques.

Mais au-delà du Ministère des Technologies, d’autres institutions publiques et organismes spécialisés collaborent directement et indirectement au programme du TDS. Des structures comme l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) jouent un rôle clé dans l’accompagnement des entreprises industrielles vers la digitalisation et l’adoption des nouvelles technologies. Le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis (CITET) intervient pour intégrer les enjeux du numérique dans la transition écologique et le développement durable.

D’autres institutions comme Smart Tunisia, qui soutient l’investissement et l’exportation des services IT, ou encore la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui finance plusieurs projets liés à l’innovation numérique, contribuent à enrichir les échanges et à créer des opportunités concrètes pour les entreprises et les startups.

Cette collaboration multisectorielle illustre bien que la transformation digitale est un enjeu transversal qui touche toutes les sphères de l’économie et de la société. Grâce au TDS, ces institutions peuvent partager leurs visions, aligner leurs efforts et travailler conjointement avec le secteur privé pour accélérer la transition numérique de la Tunisie.

WMC : Cette 9ᵉ édition met l’accent sur “La digitalisation et le rôle social de l’État : Bâtir des services publics inclusifs”. Pourquoi avoir choisi cette thématique ?

Skander Haddar : La transformation digitale ne doit pas être une simple modernisation des outils, mais une réelle avancée vers une société plus inclusive et efficace. Nous avons choisi cette thématique pour mettre en lumière l’impact que peut avoir le numérique sur l’accès aux services publics, notamment pour les populations les plus vulnérables.

Dans de nombreux pays, la digitalisation a permis d’améliorer considérablement des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’administration ou encore la justice. En Tunisie, nous avons encore du chemin à parcourir, mais des initiatives prometteuses émergent, et c’est précisément ce que nous voulons valoriser lors de cette édition.

L’État joue un rôle central dans cette transition. En mettant en place des plateformes digitales accessibles, en simplifiant les démarches administratives et en garantissant la cybersécurité, il peut véritablement transformer l’expérience des citoyens. À travers cette thématique, nous voulons encourager un dialogue constructif entre les acteurs publics et privés pour accélérer cette évolution.

WMC : Le programme de cette année est riche et varié. Quels sont les moments forts que vous recommandez aux participants de ne pas manquer ?

Skander Haddar : Chaque édition du TDS est pensée pour offrir aux participants un condensé des tendances, des innovations et des meilleures pratiques en matière de digitalisation. Cette année, plusieurs moments forts méritent une attention particulière.

D’abord, notre conférence d’ouverture réunira des experts de renommée internationale qui viendront partager leur vision sur l’avenir du numérique en Tunisie et dans le monde. Ensuite, le panel sur la santé numérique sera un moment clé, car la question de l’e-santé devient cruciale, notamment dans un contexte post-pandémique où l’accès aux soins via le digital est plus pertinent que jamais.

Un autre point fort sera le panel consacré à l’éducation 4.0, où nous discuterons des défis de la formation aux nouvelles compétences et du rôle que la technologie peut jouer dans l’amélioration du système éducatif.

D’autres panels et workshops aborderont des thématiques clés comme la cybersécurité et la protection des données, la digitalisation des services financiers, l’intelligence artificielle et l’automatisation, ainsi que les enjeux du e-commerce et du cloud computing. Ces sessions offriront aux participants des insights concrets et des solutions adaptées aux défis actuels du numérique.

Enfin, nos sessions de networking et nos démonstrations technologiques permettront aux entreprises de découvrir des solutions innovantes, et aux startups de nouer des contacts avec des investisseurs et partenaires stratégiques.

WMC : Depuis sa création, comment le TDS a-t-il évolué en termes d’impact sur l’écosystème numérique tunisien ?

Skander Haddar : L’évolution du TDS reflète celle du secteur numérique en Tunisie. Lors de la première édition, nous avions quelques centaines de participants et des échanges encore timides. Aujourd’hui, nous réunissons plus de 2000 participants, 80 exposants, 20 workshops et des délégations internationales venues partager leur expertise.

L’impact du TDS est visible à plusieurs niveaux. D’abord, il a permis de créer un véritable espace de réflexion et d’échange entre les acteurs du numérique dans un espace B to B dédié, contribuant ainsi à une meilleure structuration de l’écosystème. Ensuite, il a facilité la mise en relation entre startups, grands groupes et investisseurs, aboutissant à plusieurs collaborations fructueuses.

Notre ambition est de continuer à élargir cet impact, en rendant le TDS encore plus interactif et en intégrant davantage d’initiatives concrètes qui auront un effet direct sur le développement du numérique en Tunisie.

WMC : Quels sont les défis majeurs que vous anticipez pour les prochaines éditions du TDS ?

Skander Haddar : Nous faisons face à plusieurs défis, qui sont autant d’opportunités pour faire évoluer le TDS.

Le premier défi est l’adaptation aux nouvelles technologies. L’intelligence artificielle, la blockchain, le Web3 et l’IoT bouleversent le paysage numérique. Nous devons nous assurer que nos discussions et panels restent en phase avec ces transformations et offrent des perspectives exploitables pour les entreprises et institutions tunisiennes.

Un autre défi est l’internationalisation de l’événement. Nous avons déjà des intervenants et participants étrangers, mais nous souhaitons renforcer cette dimension en attirant plus d’investisseurs et d’acteurs internationaux, notamment du continent africain, où les défis et opportunités numériques sont similaires aux nôtres.

Enfin, un défi fondamental reste la mise en œuvre concrète des solutions discutées pendant le TDS. Nous voulons que l’événement ne soit pas qu’un lieu de débat, mais un véritable laboratoire d’idées, où naissent des projets concrets ayant un impact mesurable sur le terrain.

WMC : En tant qu’entrepreneur, quel conseil donneriez-vous aux jeunes tunisiens souhaitant se lancer dans le secteur du numérique ?

Skander Haddar : Le numérique est l’un des secteurs les plus dynamiques et porteurs, mais il exige une grande capacité d’adaptation et un apprentissage permanent.

Mon premier conseil serait de se former en continu. Les technologies évoluent rapidement, et rester à jour sur les tendances est essentiel. Ensuite, je leur dirais de ne pas avoir peur de l’échec. L’entrepreneuriat numérique est un parcours semé d’embûches, mais chaque obstacle est une opportunité d’apprentissage.

Il est aussi crucial de s’entourer des bonnes personnes. Le succès d’une startup dépend souvent de la qualité de son réseau et de l’expertise de ses collaborateurs. Participer à des événements comme le TDS permet justement de rencontrer des mentors, des partenaires et des investisseurs qui peuvent accélérer une idée et la transformer en véritable entreprise.

Enfin, je leur dirais de penser global dès le départ. La Tunisie est un marché prometteur, mais le digital n’a pas de frontières. Un bon produit ou service doit pouvoir s’exporter, et c’est cette ambition internationale qui fera la différence.

WMC : Pour conclure, comment envisagez-vous l’avenir du Tunisia Digital Summit ?

Skander Haddar : Nous avons de grandes ambitions pour le TDS. Notre vision est d’en faire la référence en matière de transformation digitale en Afrique. Nous allons continuer à innover, en intégrant plus d’interactivité, en renforçant la présence des startups et en mettant en place des initiatives concrètes pour accélérer l’adoption du digital en Tunisie.

Notre objectif est que le TDS ne soit pas qu’un événement annuel, mais une véritable plateforme d’innovation continue, avec des rencontres régulières, des formations et des espaces de collaboration tout au long de l’année.

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Médenine : Le forum régional des innovations technologiques met en lumière la créativité des élèves

24. März 2025 um 17:25

Le forum régional des innovations scientifiques et technologiques dans le milieu scolaire pour les cycles des collèges et du secondaire, s’est déroulé, dimanche 23 mars, dans la salle des expositions de Médenine.

Organisée par le commissariat régional de l’éducation de Médenine, cet événement a permis de mettre en lumière les talents exceptionnels des élèves dans le domaine de la technologie. Il a également permis de sélectionner les gagnants régionaux qui participeront au forum national, prévu à Sidi Bouzid.

L’évènement a révélé l’ampleur de la créativité et des talents des élèves, leur maîtrise des technologies et leur passion pour ce domaine, ce qui a abouti à des projets remarquables.

Ces initiatives soulignent l’importance de la diffusion de la culture scientifique et technologique dans le milieu scolaire, tout en encourageant les élèves à s’y immerger et à être accompagnés pour engendrer des générations capables d’innovation et de créativité dans ce secteur en constante évolution, a précisé le commissaire régional de l’éducation à Médenine, Toufik Ben Mahmoud.

Le forum régional a connu la participation de huit projets, tous de grande qualité, ce qui a conduit à l’attribution de prix d’encouragement à de tous les participants et encadrants pour les motiver à poursuivre sur la voie de l’innovation et à explorer le vaste domaine scientifique et technologique.

Avec TAP

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Ingénieurs tunisiens : formés pour l’étranger faute de vision nationale

24. März 2025 um 09:35

IngenierieLa formation des ingénieurs en Tunisie repose sur une base académique rigoureuse et polyvalente. Dès le cycle préparatoire, les étudiants acquièrent une solide maîtrise des mathématiques, de l’informatique et des sciences fondamentales, leur permettant d’accéder à des formations d’ingénierie diversifiées. Cependant, malgré leur réputation et leur attractivité sur le marché international, certains points faibles sont régulièrement soulignés : un manque de pratique, des lacunes en soft skills, une maîtrise insuffisante des logiciels professionnels et une adaptation parfois lente aux évolutions technologiques mondiales.

Ce constat a été au centre d’un webinaire organisé par l’Association Reconnectt présidé par Sami Ayari ingénieur lui même, réunissant des ingénieurs tunisiens de renom, installés à l’international avec Mohamed Jmaiel, professeur en informatique à l’Ecole nationale de Sfax. Un système aux fondamentaux solides mais en quête de repères et d’orientation stratégique, c’est en quelques mots l’ingénierie en Tunisie.

Mohamed Jmaiel rappelle que l’offre tunisienne est de 88 filières d’ingénierie sur 300 formations universitaires.  Chaque année, il y a 7.000 diplômés produits par les différentes filières. La Tunisie s’est dotée d’un large éventail de spécialisations. Mais cette diversité est-elle un atout ou un frein ? Cette multiplicité a généré une perte de repères, estime Mohamed Jmaiel.

« Nous avons ouvert trop de filières sans une vision claire. Nous ne savons plus exactement à quel marché nous destinons nos ingénieurs. Formons-nous pour l’économie nationale et si c’est le cas, est-ce que notre économie, notre industrie sont capables d’absorber autant d’ingénieurs venant de filières aussi diverses ? »

Si l’excellence académique des formations publiques est reconnue, la question centrale reste leur adéquation aux exigences du monde du travail. Les ingénieurs tunisiens sont réputés pour leur capacité d’adaptation, mais sont-ils suffisamment préparés aux défis scientifiques et technologiques actuels ? En fait, il y a un décalage manifeste entre les besoins du marché du travail et les cursus et le nombre d’ingénieurs diplômés.

Nous avons ouvert trop de filières d’ingénierie sans une vision claire ni une stratégie de développement économique en lien avec le marché national – Pr Mohamed Jmaiel

 

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est l’un des seuls à absorber efficacement ses diplômés. En revanche, des disciplines comme l’agronomie souffrent d’un manque d’opportunités, poussant de nombreux ingénieurs à chercher un avenir ailleurs.

Ce phénomène s’explique en partie par le manque d’interaction entre les universités et le tissu industriel tunisien. Contrairement aux modèles européens ou nord-américains, la recherche appliquée et l’innovation en entreprise restent marginales en Tunisie.

Mohamed Jmaiel partage son expérience à l’école d’ingénieurs de Sfax, où une tentative de formation en alternance a échoué :

« Nous avons voulu instaurer un modèle d’alternance, mais les entreprises n’ont pas joué le jeu. Sur une promotion de 120 étudiants, à peine une dizaine ont trouvé des opportunités. Cela montre que le problème ne vient pas seulement du nombre de filières, mais aussi d’un tissu économique qui peine à absorber ces compétences. »

Une nécessaire refonte du modèle éducatif

Pr Fatma Mili, enseignante en data et en Informatique dans l’une des plus grandes facultés d’informatique aux États-Unis, l’UNC Charlotte, insiste sur la nécessité de former des ingénieurs entrepreneurs, capables d’innover et d’anticiper les évolutions industrielles.

« L’université ne doit pas se contenter de délivrer des diplômes, elle doit créer un écosystème où les étudiants développent leur créativité et leur esprit d’entreprise. Nous devons orienter nos formations vers les industries de demain. »

Cette vision est appliquée en Allemagne où Pr Fahmi Bellallouna, enseignant et chercheur en ingénierie, spécialisé dans la réalité virtuelle (VR) et en réalité augmentée (AR) affirme que le lien entre les universités et les industries est renforcé. “Les établissements suivent de près l’évolution des marchés et ajustent leurs programmes en conséquence”.

Former des ingénieurs, ce n’est pas uniquement délivrer des diplômes. C’est créer un environnement qui stimule la créativité, l’innovation et l’esprit d’entreprise – Pr Fatma Mili

 

À l’inverse, en Tunisie, l’industrie investit peu dans la recherche et le développement (R&D), ce qui limite les opportunités d’innovation et d’apprentissage pratique. Il cite l’exemple de la Chine, où l’État a imposé aux entreprises des transformations structurelles pour encourager l’innovation : « En Chine, j’ai vu le secteur automobile évoluer à une vitesse impressionnante sous l’impulsion du gouvernement. Si la Tunisie veut progresser, il faut que l’État prenne des mesures stratégiques et soutienne financièrement l’innovation. »

La Tunisie peut-elle devenir un hub technologique ?

Le marché international reconnaît le potentiel des ingénieurs tunisiens, mais pourquoi les grandes entreprises technologiques privilégient-elles Bangalore plutôt que Tunis ?

Dr Imed Zitouni, expert mondialement reconnu en intelligence artificielle (IA) et en traitement du langage naturel (TLN), occupant actuellement le poste de directeur de l’ingénierie chez Google aux États-Unis, apporte une réponse claire :

“Les multinationales cherchent un climat d’affaires stable, sans lourdeurs administratives. En Inde, elles savent qu’elles peuvent recruter rapidement et en toute confiance. La Tunisie doit rassurer les investisseurs et alléger ses procédures. Aujourd’hui, dans un monde en constante évolution, maîtriser les soft skills est devenu aussi essentiel que les compétences techniques”.

En Allemagne, les universités d’ingénierie adaptent constamment leurs cursus aux besoins réels du marché – Pr Fahmi Bellallouna

 

“Avec l’essor de l’intelligence artificielle et des technologies disruptives, la véritable valeur d’un ingénieur réside dans sa capacité à apprendre et à s’adapter. Ceux qui réussissent ne sont pas forcément ceux qui connaissent tout, mais ceux qui savent évoluer et se réinventer en permanence”.

“Prenons l’exemple de Bangalore, en Inde, la ville s’est imposée comme la capitale indienne de l’informatique. Comment ? Grâce à une politique éducative et économique cohérente, qui a su répondre aux besoins du marché international. Des géants US ont implanté des unités stratégiques, attirant et formant des milliers d’ingénieurs. Pourquoi la Tunisie, pourtant dotée de talents reconnus, peine-t-elle à reproduire ce modèle ?”

Le Canada est un autre exemple parlant. Mohamed Habibi Professeur agrégé en génie mécanique, Directeur de l’Équipe de Recherche en Ingénierie Mécanique Avancée (ÉRIMA), Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) déplore une baisse du niveau des jeunes ingénieurs tunisiens. « Nous recrutons chaque année des ingénieurs de l’ENIT, de l’ENIM et de l’ENSIT. Mais nous avons de plus en plus de mal à trouver le niveau que nous recherchons. Les formations théoriques restent solides, mais elles ne sont plus en phase avec les attentes du marché et les avancées technologiques »

Les multinationales ne cherchent pas seulement des compétences techniques, elles veulent aussi de la stabilité, de la réactivité et un environnement propice à l’investissement – Dr Imed Zitouni

 

Il souligne des manques importants en matière de maîtrise des logiciels techniques, d’expérimentation en laboratoire et de compétences en gestion de projet d’où l’urgence d’un changement du cursus. Si la Tunisie veut que son système d’ingénierie soit un moteur de croissance économique, il est impératif d’agir sur plusieurs axes :

  • Repenser les programmes académiques en fonction des besoins du marché local et international ;
  • Créer des passerelles solides entre universités et entreprises pour favoriser l’apprentissage pratique ;
  • Encourager la recherche appliquée et l’innovation industrielle à travers des incitations financières ;
  • Attirer les investissements étrangers en simplifiant les démarches administratives et en garantissant un environnement d’affaires attractif ;
  • Mettre en avant les soft skills et l’adaptabilité pour préparer les ingénieurs aux évolutions technologiques rapides.

Réinventer l’ingénierie tunisienne pour un avenir prometteur et ouvrir la voie aux partenariats internationaux que veulent initier les élites tunisiennes sises à l’étranger.

Nous voulons contribuer au développement de notre pays, relève Mohamed Habibi, mais encore faut-il lever les obstacles administratifs qui freinent l’innovation et la recherche. Comment avancer lorsque la signature d’une simple convention avec un doyen prend deux mois ?

“Comment être compétitif lorsque, sur un financement de 12 mois, l’administration met six mois à désigner un étudiant pour collaborer à un projet de recherche ? Ce manque de réactivité pénalise aussi bien les chercheurs que l’économie nationale”.

Il est urgent de repenser le rôle des universités : forment-elles des diplômés pour enrichir le marché du travail ou simplement pour remplir des statistiques ? Au-delà des diplômes, il est temps de valoriser les travaux et les compétences des étudiants, afin de les intégrer efficacement dans l’écosystème professionnel.

Nous avons en Tunisie des jeunes ingénieurs brillants, mais le système administratif les freine au lieu de les propulser. Il faut parfois six mois pour débloquer un financement ou signer une convention de recherche – Pr Mohamed Habibi

 

Mohamed Habibi n’est pas le seul déçu de l’administration tunisienne, Fahmi Bellallouna aussi engagé que lui déplore cet état des choses : “Nous avons envoyé des équipements à des étudiants tunisiens dans la réalité virtuelle, (lunettes virtuelles) ils sont restés bloqués 6 mois dans les services de douane, c’est beaucoup”.

Le talent et la capacité d’adaptation des ingénieurs tunisiens ne sont plus à prouver.

Cependant, le modèle éducatif actuel doit évoluer pour répondre aux attentes du marché globalisé. La Tunisie a toutes les cartes en main pour devenir un pôle technologique attractif, mais cela nécessite une vision claire, un soutien stratégique de l’État et un engagement accru du secteur privé. Le défi est de taille, mais l’opportunité est immense.

L’ingénierie tunisienne ne doit pas seulement viser l’exportation de talents, mais aussi la création d’une économie innovante et compétitive sur la scène mondiale.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

L’essentiel sur la formation des ingénieurs en Tunisie

  • 7 000 diplômés par an, issus de 88 filières d’ingénierie.
  • Formation académique solide mais décalée des besoins du marché.
  • Manques identifiés : soft skills, pratique, logiciels métiers.
  • Faible lien université-entreprise ; alternance quasi inexistante.
  • « Nous avons ouvert trop de filières sans vision claire. » – Pr Jmaiel
  • Les talents tunisiens s’exportent faute d’opportunités locales.
  • Urgence : repenser les cursus, encourager l’innovation et simplifier l’administration.

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Tunisie : L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté et la compétitivité nationale

22. März 2025 um 12:10

Illustration IA IngénieurLe webinaire organisé par l’Association Reconnectt autour du thème “Innover au national, concurrencer à l’international, comment doit être la prochaine génération des ingénieurs tunisiens” m’a profondément marqué, mais aussi laissé une amère frustration. Ce sentiment tenace d’inachevé persiste…

L’échange portait essentiellement sur la formation de nos ingénieurs, leur exode massif et le rôle crucial de la diaspora dans ce contexte. Un sujet qui fait écho au Livre Blanc publié récemment par le ministère de l’Enseignement supérieur, synthétisant deux années de diagnostic pour repenser la formation des ingénieurs à l’horizon 2030.

Cette réflexion s’inscrit dans l’actualité brûlante du nouvel impérialisme technologique, où les puissances dominantes se livrent une bataille sourde, posant à la fois un défi et une opportunité pour notre indépendance. Pourtant, après avoir écouté les arguments éclairés des intervenants, nous butons une fois de plus sur l’absence de volonté politique et l’archaïsme administratif.

« Former nos élites pour alimenter d’autres nations est une défaite silencieuse. »

 

Une vérité rarement assumée publiquement, mais dont dépend pourtant notre émancipation ultime. Je partage ce constat implacable : nous sommes, en partie, responsables de notre situation. Assez des éternels « Il faudrait que… » et « Il n’y a qu’à… » !

L’heure est à l’action, obstinée et collective et jusqu’au-boutiste La Tunisie a besoin de sa diaspora, unis en symbiose avec nos compatriotes restés au pays, agissons par nous-mêmes, sans attendre de sauveur, pour bâtir une communauté volontaire portant un projet émancipateur. Plutôt que de compter sur des institutions immobiles, croyons en la force de la société civile et en l’engagement citoyen, où chacun contribue à sa mesure.

Tout est question de mentalité et de volonté. Je comprends la résignation post-2011, mais si nous abandonnons, les rétrogrades et les ignorants gagneront. Notre pays se viderait de ses élites, condamné à une éternelle dépendance envers l’occident.

« Notre force, c’est notre jeunesse, notre diaspora et notre volonté. »

 

Notre force ? Une démographie dynamique, un territoire stratégique, des ressources non soumises à la malédiction de la rente. Gardons l’optimisme chevillé à l’âme. Le débat organisé par Reconnectt est en résonnance avec celui sur l’impérialisme technologique et l’enjeu de l’indépendance. L’objectif ultime doit être la souveraineté économique et sociale. Si nous sommes fiers de l’excellence – déclinante – de nos élites et de l’attractivité internationale de nos diplômés, cela ne sert en rien notre autonomie technologique.

La rencontre a souligné l’inadaptation de nos formations dans un monde où le savoir se périme rapidement. Nos étudiants doivent désormais cultiver des « soft skills » complémentaires à l’expertise technique. Un intervenant a pointé l’hémorragie des talents vers le Nord, contrastant avec le faible soutien à l’entrepreneuriat local et au tissu économique national.

« Ceux qui abandonnent laissent le champ libre aux rétrogrades. »

 

Et c’est là que réside le drame : formons-nous des cerveaux pour alimenter les puissances dominantes, accentuant notre dépendance une fois le pays vidé de sa substance intellectuelle ? Pourquoi investir dans des formations financées par des prêts étrangers qui alourdissent notre dette, si c’est pour voir nos élites s’exiler sans retour garanti ? Je ne rejette pas les échanges internationaux, formateurs pour la jeunesse. Mais à qui profitent-ils réellement ?

L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté et la compétitivité nationale. Sans cela, nous perpétuerons un cycle où le Nord, vieillissant, captera nos forces vives pour pallier son déclin démographique. Voilà l’enjeu crucial ! Songeons à l’Éthiopie, jadis ravagée par la famine, au Rwanda, meurtri par un génocide, ou à l’Afrique de l’Est en renaissance. Leur trajectoire montre qu’un sursaut est possible. Ou inspirons-nous des modèles des pays d’Asie à l’instar de la Corée du sud, de Singapour ou du Bangalore dites la Silicon Valley indienne contribuant pleinement au développement et l’indépendance du pays.

Notre destin ne s’écrira ni par la résignation, ni par l’attentisme.

Hakim Ben Lagha : Oil and Energy professional

EN BREF

Ingénieurs tunisiens : entre excellence et exode

  • Sujet central : Formation des ingénieurs, fuite des talents, souveraineté technologique.
  • Constat : Trop d’ingénieurs formés partent à l’étranger, affaiblissant la compétitivité nationale.
  • Webinaire Reconnectt : Appel à une refonte de la formation, plus adaptée aux défis mondiaux.
  • Citation clé : « L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté. »
  • Enjeu majeur : Mobiliser diaspora et société civile pour bâtir une Tunisie indépendante et innovante.
  • Urgence : Agir sans attendre, avec une volonté politique et citoyenne forte.

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La Revue IBLA fait peau neuve et passe au numérique

21. März 2025 um 15:05

Créée en avril 1937, la revue tunisienne de sciences humaines et sociales de l’Institut des Belles Lettres Arabes, connue sous le nom de « Revue IBLA », est la plus ancienne revue scientifique en Tunisie.

En 2024, elle entame une nouvelle étape de son histoire en préparant son passage au digital. Et la date du 20 mars 2025 marque donc le lancement officiel de la plateforme en ligne de la revue IBLA qui, « forte de son histoire, s’ouvre désormais au monde numérique », note Raja Ben Slama, directrice de la revue.
Il s’agit « probablement de la première revue scientifique tunisienne à être mise en ligne de manière structurée. L’indexation de tous les numéros se poursuivra au cours des mois à venir. L’archive de la revue est disponible de manière ouverte et gratuite, au service de la recherche, des chercheurs, et de la culture tunisienne et maghrébine en général ».
Le projet de son passage au digital lancé en 2024, consiste à numériser l’ensemble des processus de gestion, à fournir une publication électronique accessible en ligne, à promouvoir le contenu numérique de la revue et à assurer son indexation sur des plateformes internationales à l’instar de la plateforme web francophone Cairn, rassemblant des milliers d’ouvrages et de revues francophone en sciences humaines et sociales sous forme numérique.
S’intéressant aux sciences humaines et sociales et à la littérature appliquée notamment en Tunisie et au Maghreb, tout en ouvrant des fenêtres sur d’autres sphères géographiques et linguistiques, la revue qui publie des articles en arabe, en français et en anglais, a une longue histoire qui a débuté avec les Pères Blancs d’Afrique du Nord avant qu’elle ne soit une revue à comité de rédaction composé d’universitaires et d’intellectuels tunisiens.

Principaux repères historiques

Dès 1928, les premières brochures paraissent, issues, entre autres, des conférences du Cercle des Amitiés Tunisiennes, créé par le Père André Demeerseman (1901-1993), et sont alors divisées en deux séries distinctes : Les Cahiers Tunisiens et Documents Tunisiens, composés de manière assez variée de recueils de contes, poésies, proverbes, mais aussi glossaires, descriptions, introductions, notes ou commentaires.
Ces premières publications mettent en avant une littérature à la fois populaire et savante, et consignent les nuances de l’arabe tunisien dans une collection dédiée, « Le Bled », selon la documentation historique d’IBLA.
Alors que l’Institut des Belles Lettres Arabes est officiellement inauguré sous ce nom en mai 1931 dans la rue Jamaa al Haoua, la maison d’études se développe peu à peu, se spécialisant dans les sciences humaines et sociales appliquées à la Tunisie. Au sein du Cercle des Amitiés Tunisiennes se développent des réflexions qui donneront naissance à des manuels de conversation, une série d’une trentaine de conversations sur la vie quotidienne en Tunisie intitulés « Miroir de la vie tunisienne » (1941) et « Le Guide pratique » (1945).
En avril 1937, la revue IBLA voit le jour sous la forme d’un « simple bulletin » polycopié de 56 pages, organisé autour de deux volets : l’étude de l’arabe classique d’un côté, et celle de l’arabe dialectal, de l’autre. Alors que l’arabe classique sert de vecteur pour l’étude de l’islamologie et des thématiques religieuses comme le droit musulman, l’histoire de l’islam ou l’étude des textes sacrés, l’arabe dialectal devient un outil permettant une meilleure connaissance des traditions tunisiennes.
En 1942, la revue passe à l’impression et touche un lectorat plus large. Son contenu évolue, se recentrant sur des études scientifiques et bibliographiques. Elle devient alors un acteur incontournable de la recherche en sciences humaines et sociales.
Dès les années 1960, IBLA s’impose comme une revue scientifique réputée, publiant des articles sur la linguistique, la sociologie, l’ethnographie, l’islam, l’éthique, la culture, l’histoire, l’économie, l’agriculture, la santé…
La revue doit sa longévité à son fondateur le Père André Demeerseman (1901-1993) qui a joué un rôle majeur dans son développement, en dirigeant la publication pendant quarante ans, ainsi qu’à d’autres figures marquantes, comme le Père André Louis (1912-1978), un des premiers collaborateurs de la revue et auteur de plus de cinquante articles, sans oublier Jean Fontaine (1936-2021), directeur de l’Institut de 1977 à 1999, qui a laissé une longue « Histoire de la littérature tunisienne par les textes » et de nombreux ouvrages autour des littératures arabe et tunisienne contemporaines.
En 1977, un comité éditorial tunisien est mis en place pour assurer la continuité de la revue. Agée aujourd’hui de 88 ans, la Revue IBLA dont le comité est composé de membres de divers domaines scientifiques, demeure une référence pour les chercheurs, universitaires et intellectuels de tous bords.
Avec TAP

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