Coupe du Monde des Clubs (3-4) │ Comment se déroulera le tournoi ?
La Coupe du Monde des Clubs, à laquelle l’Espérance de Tunis représentera la Tunisie à partir du 14 juin courant, se déroulera comme les précédentes Coupes du Monde masculines, avec 32 équipes réparties en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les huitièmes de finale. Ensuite, des matchs à élimination directe désigneront le champion.
En quoi la Coupe du Monde des Clubs 2025 est-elle différente des précédentes ?
Pendant près de deux décennies, la Fifa a organisé un autre tournoi, également appelé Coupe du Monde des Clubs. Il s’agissait d’un tournoi plus court, à sept équipes, disputé chaque année en hiver et auquel participaient uniquement le dernier champion de chaque continent (plus un club du pays hôte).
Ce tournoi est désormais devenu la «Coupe Intercontinentale de la Fifa». Le tournoi d’été quadriennal à 32 équipes, qui débutera en 2025 et dont vous entendez parler en ce moment, est distinct et n’a aucun lien avec la version annuelle à sept équipes, si ce n’est le nom de «Coupe du Monde des Clubs».
Les favoris du tournoi sont, comme d’habitude, les géants européens.
Chez BetMGM, le Real Madrid et Manchester City sont co-favoris (+450). Le PSG et l’Inter Milan, finalistes de la Ligue des champions, ainsi que le Bayern Munich devraient également être en lice. Chelsea et l’Atlético Madrid pourraient également l’être.
Les équipes participantes
Un tirage au sort fastueux, étrange et péniblement long, organisé en décembre à Miami, a réparti les équipes dans les huit groupes suivants :
Groupe A : Palmeiras (Brésil), Porto (Portugal), Al Ahly (Égypte), Inter Miami (États-Unis);
Groupe B : PSG (France), Atlético Madrid (Espagne), Botafogo (Brésil), Seattle Sounders (États-Unis);
Groupe C : Bayern Munich (Allemagne), Auckland City (Nouvelle-Zélande), Boca Juniors (Argentine), Benfica (Portugal);
Groupe D : Flamengo (Brésil), Espérance de Tunis (Tunisie), Chelsea (Angleterre), LAFC (États-Unis);
Groupe E : River Plate (Argentine), Urawa Reds (Japon), Monterrey (Mexique), Inter Milan (Italie);
Groupe F : Fluminense (Brésil), Borussia Dortmund (Allemagne), Ulsan (Corée du Sud), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);
Groupe G : Manchester City (Angleterre), Wydad (Maroc), Al Ain (EAU), Juventus (Italie);
Groupe H : Real Madrid (Espagne), Al Hilal (Arabie saoudite), Pachuca (Mexique), RB Salzbourg (Autriche).
Quelles chances pour les clubs non européens ?
Les clubs non-européens parviendront-ils à rivaliser avec les géants du Vieux continent ? C’est la question cruciale de la Coupe du Monde des Clubs. Avec la rareté des compétitions intercontinentales, personne ne sait avec certitude comment les clubs d’Argentine, du Brésil, du Mexique, de MLS, d’Asie de l’Est, d’Afrique du Nord et d’ailleurs se mesureront à des clubs comme le Bayern, le PSG et Porto.
L’hypothèse, fondée sur les effectifs et les salaires, est que les équipes européennes sont supérieures. Mais les marchés des paris sportifs se montrent quelque peu sceptiques et suggèrent que l’écart pourrait être plus faible que ne le pensent les Occidentaux. Au moment du tirage au sort, Palmeiras était à +1900 pour remporter le titre, soit le même score que Dortmund et la Juve. Al Hilal et Flamengo étaient à +2500, soit le même score que Porto et Benfica.
Plusieurs indices, fondés sur l’analyse, tentent de classer les clubs au-delà des frontières et des mers. La plupart aboutissent à une conclusion intermédiaire : Manchester City, le Real Madrid et le Bayern dominent fièrement la discipline, mais ce n’est pas le cas de toutes les équipes européennes. Des surprises sont possibles.
Classement des clubs sur le papier
Le classement Opta, qui inclut plus de 13 000 clubs, classe les 32 équipes participant à la Coupe du Monde des Clubs comme suit :
(Classement et note mondiaux d’Opta entre parenthèses, au 29 mai. Les clubs africains et arabes sont en gras)
1. Manchester City (3, 98,6)
2. PSG (4, 98,3)
3. Inter Milan (6, 97,5)
4. Bayern Munich (7, 97,2)
5. Real Madrid (8, 96,4)
6.Chelsea (9, 96,0)
7. Atlético Madrid (14, 93,5)
8. Borussia Dortmund (15, 93,1)
9. Juventus (21, 92,0)
10. Benfica (25, 91,8)
11. Porto (56, 87,2)
12. Palmeiras (66, 86,1)
13. Al Hilal (77, 85,5)
14. Flamengo (81, 85,1)
15. River Plate (86, 84,8)
16. Al Ahly (102, 83,9)
17. RB Salzbourg (126, 82,9)
18. LAFC (127, 82,9)
19. Monterrey (130, 82,7)
20. Boca Juniors (131, 82,7)
21. Botafogo (132, 82,7)
22. Mamelodi Sundowns (137, 82,6)
23. Seattle Sounders (144, 82,2)
24. Inter Miami (166, 81,7)
25. Pachuca (229, 80,2)
26. Fluminense (238, 80,0)
27. Espérance de Tunis (258, 79,6)
28. Urawa Reds (295, 78,9)
29. Ulsan (366, 77,7)
30. Wydad (369, 77,6)
31. Al Ain (611, 74,5)
32. Auckland City (4944, 55,5)
Les clubs européens enverront-ils leurs meilleurs joueurs ?
Oui. En effet, le règlement de la Coupe du Monde des Clubs de la Fifa stipule que tous les clubs participants doivent «aligner leur meilleure équipe tout au long de la compétition».
Et la dotation en espèces – potentiellement plus de 100 millions de dollars pour un vainqueur européen – est une motivation suffisante pour les inciter à le faire.
La Fifa a également ouvert une période de transfert spéciale pour que tous les clubs participants puissent étoffer leurs effectifs avant le tournoi. Les effectifs définitifs sont attendus le 10 juin.
Il reste à voir si tous ces joueurs s’y intéresseront, au terme d’une saison exténuante de 10 mois.
On a entendu dire que la Coupe du Monde des Clubs est une question d’argent. Est-ce vrai ?
En quelque sorte, dans la mesure où tout le sport moderne est une question d’argent.
La Coupe du Monde des Clubs est une tentative de la Fifa de monétiser les plus grands clubs et les plus grands joueurs de football, qui sont également les marques les plus commerciales du sport.
Actuellement, la grande majorité des matchs de football interclubs, et donc des revenus – provenant des droits de diffusion, du sponsoring, etc. – sont contrôlés par les ligues nationales, comme la Premier League anglaise, et par les confédérations continentales, notamment l’UEFA, qui organise la très rentable Ligue des champions.
La Fifa, quant à elle, engrange des milliards grâce à la Coupe du monde, compétition quadriennale des équipes nationales. Mais comme la Ligue des champions est une véritable manne annuelle, les revenus de l’UEFA sont bien plus importants. Ces revenus ruissellent jusqu’aux clubs européens et aux fédérations nationales de football, qui utilisent cet argent pour recruter ou former des joueurs – et consolider leur suprématie.
La Fifa a donc créé la Coupe du Monde des Clubs, qui, pour la première fois, pourrait permettre à l’instance dirigeante mondiale de tirer profit de ces mêmes clubs et de partager un faible pourcentage des bénéfices avec plus de 200 fédérations nationales de football à travers le monde, plutôt qu’uniquement avec les fédérations européennes.
La Fifa affirme qu’il s’agirait d’une noble redistribution des richesses. Ses détracteurs affirment qu’il s’agit d’une «ponction financière», d’une lutte personnelle entre Infantino et le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, et d’un stratagème pour renforcer le pouvoir politique d’Infantino, car les présidents des plus de 200 fédérations nationales de football qui se partagent les bénéfices constituent également l’électorat de la Fifa.
L’UEFA et les principales ligues européennes, quant à elles, ont fustigé le projet d’Infantino et s’y sont opposées, car elles souhaitent conserver tous les revenus liés au Real Madrid ou à Manchester City.
Ne sont-ils pas tous préoccupés par la charge de travail des joueurs ?
Les joueurs et leurs syndicats, eux, le sont. La Fifpro Europe, branche du syndicat mondial des joueurs, a qualifié la Coupe du Monde des Clubs de «point de bascule» dans le contexte plus large du calendrier footballistique toujours plus chargé. Elle a intenté une action en justice contre la Fifa, qui a «unilatéralement» fixé le calendrier, prévoyant une place pour la Coupe du Monde des Clubs. Elle affirme que, notamment avec le nouveau tournoi qui prolonge les saisons d’un mois, le corps et l’esprit des joueurs sont surmenés et débordés.
Les ligues, quant à elles, se disent préoccupées par la charge de travail, mais en réalité, elles souhaitent protéger leurs parts de marché. Elles organisent déjà des dizaines de matchs par club chaque année; la Coupe du Monde des Clubs n’ajoutera que quelques matchs pour une poignée d’équipes une fois tous les quatre ans. Les ligues souhaitent préserver leur primauté sur le calendrier.
Leur problème est que la Fifa contrôle à la fois la Coupe du Monde des Clubs et le calendrier. Elles ont donc elles aussi saisi la justice et attaqué le «conflit d’intérêts de la Fifa». Elles ont fait valoir auprès de la Commission européenne que la Fifa abuse de sa position d’organisatrice et de régulatrice du football à vocation commerciale. Leur plainte, jugée fondée par de nombreux experts, pourrait compromettre l’avenir de ce nouveau tournoi.
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