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Amen bank affiche un PNB en hausse de 6,5% au 1er trimestre 2025

24. April 2025 um 13:46

Les indicateurs d’activité d’Amen Bank au terme du 1er trimestre 2025 révèlent une dynamique de croissance équilibrée malgré un léger resserrement des ressources longues.

Les crédits à la clientèle, nets des provisions et d’agios réservés, ont atteint 7 325 millions de dinars (MDT), à fin mars 2025, contre 7 112 millions de dinars, à fin mars 2024, soit une progression de 3%, soit 212,5 MDT en valeur absolue.

Les dépôts et avoirs de la clientèle se sont établis à 8 355 MDT au 31 mars 2025, en hausse de 6,4% par rapport à la même période de 2024, en hausse de 503,4 MDT.

Les produits d’exploitation bancaire ont progressé eux aussi de 4,5%,, soit 13,3 MDT, alors que les charges d’exploitation bancaire n’ont augmenté que de 2,6% (soit 4,1 MDT).

Par conséquent, le produit net bancaire (PNB) a atteint 150,1 MDT, contre 140,9 MDT une année auparavant, en hausse de 6,5%.

Le coefficient d’exploitation s’est établi à 38% au 31 mars 2025, en légère hausse par rapport aux 37,76% enregistrés à la même période de 2024.

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L’origine des habitants de Carthage révélée pour la première fois

24. April 2025 um 13:23

L’origine des habitants de Carthage, la cité antique fondée au IXe siècle avant J.-C., a été révélée pour la première fois. Ils n’étaient pas apparentés aux fondateurs de la cité, les Phéniciens, venus des côtes est de la Méditerranée.

Sur la côte de l’actuelle Tunisie, adversaire de Rome dans les célèbres guerres puniques : l’ADN extrait des restes de 210 individus retrouvés dans 14 sites archéologiques importants au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Sicile, en Sardaigne, dans la péninsule ibérique et à Ibiza a en effet révélé que les Carthaginois n’étaient pas apparentés aux fondateurs de leur ville, les Phéniciens, dont ils n’ont hérité que leur culture.

L’étude publiée dans la revue Nature montre, au contraire, que les habitants de Carthage et de ses colonies avaient une grande diversité génétique : cela indique qu’ils se sont mélangés avec de nombreuses populations venues de lieux éloignés, principalement de Sicile et de Grèce.

La civilisation maritime des Phéniciens a transformé toute la Méditerranée au cours du 1er millénaire avant J.-C., fondant de nombreuses colonies dont Carthage. Cependant, la composition génétique de ses habitants est restée jusqu’à présent largement inconnue, tout comme l’ampleur des déplacements entre les colonies.

Pour éclairer ces aspects, les chercheurs ont analysé le génome extrait des restes de 210 individus, ce qui a montré que les liens de parenté avec les Phéniciens étaient très peu nombreux malgré d’abondantes preuves archéologiques de liens culturels, historiques, linguistiques et religieux. Au contraire, les héritiers de la culture phénicienne présentent un profil génétique très similaire à celui de ceux qui ont vécu en Sicile et en Grèce, avec des influences minoritaires arrivant également d’Afrique du Nord.

Ce sont là les résultats d’une recherche internationale avec une contribution importante de l’Italie, coordonnée par David Reich de l’Université de Harvard, du Centre de recherche Max Planck-Harvard pour l’archéologie de la Méditerranée antique de Leipzig et du Broad Institute du MIT et de Harvard, Ilan Gronau de l’Université Reichman d’Israël, Carles Lalueza-Fox de l’Institut de biologie évolutive de Barcelone, Ron Pinhasi de l’Université de Vienne, David Caramelli de l’Université de Florence et Alfredo Coppa des Universités de Vienne et Sapienza de Rome. Les universités de Palerme, Bologne et Cagliari, le ministère italien de la Culture et la Fondation Giuseppe Whitaker de Palerme ont également participé à l’étude.

Traduit de l’italien.

D’après Ansamed.

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Le modèle démocratique occidental est-il réellement un exemple?

24. April 2025 um 12:11

Crises sociales, montée des extrêmes, domination des élites : l’Occident n’a plus le monopole du progrès démocratique. Il est temps pour la Tunisie d’assumer sa propre voie, souveraine et participative.

Adlen Kamoun *

La démocratie est un mode d’organisation permettant au peuple de confier la direction de la nation à ses représentants élus. Si l’Occident aime en revendiquer l’invention, ses racines sont bien plus anciennes : dès 4000 ans avant notre ère, les Sumériens disposaient de formes de délibération collective.

Organiser la démocratie implique trois espaces distincts : l’expression politique (choix entre des projets), le cadre législatif, et l’exécutif. Mais la démocratie évolue avec la conscience collective et les technologies.

Depuis 2011, en Tunisie, beaucoup rêvent d’un simple copier-coller du modèle français ou occidental. Pourtant, comme sur d’autres sujets, nous défendons une autre approche : penser notre propre voie démocratique.

Historique et transformations du modèle démocratique

Au XIXe siècle, l’éligibilité politique s’est élargie non par pur idéal démocratique, mais sous la pression de groupes sociaux organisés: presse, loges maçonniques, réseaux économiques. Le suffrage universel a été pensé pour intégrer les nouvelles classes tout en contrôlant leurs aspirations.

En Tunisie, le Pacte Fondamental de 1857 et la Constitution de 1861 montrent que notre monde arabo-musulman avait engagé ses propres réformes démocratiques avant l’imitation occidentale.

Après 1945, la structuration politique reposait sur des clivages profonds: capital/travail, gauche/droite. Ce modèle, consolidé par la Guerre Froide, a servi aussi les intérêts stratégiques des puissances occidentales, plutôt qu’un idéal démocratique universel.

En Tunisie, Bourguiba fut soutenu tant qu’il garantissait la stabilité et un libéralisme contrôlé, indépendamment de toute exigence démocratique réelle.

Depuis 2008, les clivages traditionnels se sont effacés au profit d’une politique émotionnelle : engagement par causes, mouvements de foule via réseaux sociaux, crowdfunding. La démocratie est devenue plus fluide, mais aussi plus instable.

En 2017, l’élection de Donald Trump aux États-Unis et d’Emmanuel Macron en France marque l’effondrement des partis classiques. Les citoyens ne votent plus pour des programmes structurés, mais pour des figures qui captent l’air du temps.

En Tunisie, Kaïs Saïed a incarné ce rejet des partis en récupérant l’aspiration à une souveraineté morale sans passer par les structures politiques traditionnelles.

Critique du modèle démocratique occidental

Longtemps érigé en modèle universel de gouvernance, le système démocratique occidental montre aujourd’hui des signes clairs de dérive oligarchique et de délitement structurel. Derrière l’apparente pluralité électorale et le formalisme institutionnel, se cache une concentration toujours plus forte du pouvoir entre les mains de l’élite économique.

Aux États-Unis, une étude de Gilens & Page (2014), Testing Theories of American Politics: Elites, Interest Groups, and Average Citizens, révèle que sur 1 723 lois promulguées entre 1997 et 2017, environ 80% favorisaient les 20% les plus riches. Moins d’une centaine de lois ont eu un impact tangible sur les classes moyennes ou les populations défavorisées, confirmant l’hypothèse que les élites économiques orientent majoritairement les politiques publiques.

En Europe, les dynamiques sont similaires. En France comme au Royaume-Uni, l’alternance politique n’a pas enrayé la montée des inégalités ni le démantèlement progressif de l’État social. Comme l’a montré Thomas Piketty dans Le Capital au XXIe siècle (2013), la croissance des inégalités de patrimoine et de revenus est désormais structurelle : le capital croît plus vite que le revenu du travail, accentuant la concentration des richesses d’une génération à l’autre.

En 2019, selon Oxfam, 2 153 milliardaires détenaient à eux seuls 60% des richesses mondiales. En 2023, ce chiffre est monté à 2 760 milliardaires concentrant 70% des richesses. La pandémie du Covid-19, loin de corriger ces déséquilibres, les a aggravés : les marchés financiers ont continué à s’envoler pendant que des millions de travailleurs perdaient leurs emplois. Les grandes fortunes ont capté l’essentiel des plans de relance.

La France illustre crûment ce paradoxe. En 2023, les 10% les plus riches détiennent plus de 50% du patrimoine national, tandis que 10 millions de citoyens vivent avec moins de 1 000 euros par mois. Pire encore, pendant la crise sanitaire, les milliardaires français ont vu leur fortune croître de 30%, accaparant près de 80% des aides publiques (Oxfam France, 2022). Le modèle démocratique semble produire ce qu’il prétend combattre : l’inégalité, l’injustice, et la marginalisation.

À cette crise sociale s’ajoutent les tensions politiques. La montée des extrêmes, l’attrition de la participation électorale, la défiance envers les médias montrent un système à bout de souffle. Dmitry Orlov (Les cinq stades de l’effondrement, 2013) décrit ce processus de dislocation des institutions, déjà visible en Occident.

Ce qui est en crise, ce n’est pas l’idée de démocratie, mais sa captation par les élites économiques. Repenser la démocratie implique de revenir à sa racine : le pouvoir du peuple pas celui des marchés.

Typologies des organisations politiques

La culture politique dominante au XXe siècle s’est fondée sur une logique organisation-centric, centrée sur des structures institutionnelles rigides : partis traditionnels, associations loi 1901, syndicats classiques, think tanks élitistes, et entreprises politiques «verticalisées». Ces entités fonctionnent selon une logique hiérarchique et descendante : le citoyen est invité à choisir entre des structures existantes, avec cette question implicite en filigrane : «Quelle organisation me convient le mieux?»

Cette approche, héritée du fordisme organisationnel et des partis de masse du XXe siècle (voir Panebianco, Political Parties: Organization and Power, 1988), tend à reproduire les mêmes logiques d’entre-soi, de verrouillage des carrières militantes et de déconnexion vis-à-vis des préoccupations populaires. Dans ce modèle, les programmes sont rédigés par des cercles restreints d’experts ou de responsables, puis diffusés vers la base militante et l’électorat, souvent sans réel mécanisme de feedback.

En Tunisie, cette logique a largement prévalu depuis 2011, avec une multiplication des partis sans base idéologique forte, souvent fondés autour d’un leader ou d’un intérêt électoral ponctuel. Les partis traditionnels n’ont pas su renouveler ni leur lien au terrain, ni leurs pratiques internes. Cette culture politique fermée est aujourd’hui largement rejetée par une jeunesse en quête de participation directe et d’impact concret.

À l’opposé, une nouvelle logique émerge : celle d’une People Centric Culture, c’est-à-dire une culture centrée sur les citoyens, leurs aspirations, leurs imaginaires et leur capacité d’agir. Le cœur de cette dynamique repose sur une question radicalement différente : «Quelle Tunisie souhaite réellement le peuple?», une interrogation qui ne postule plus la primauté de la structure, mais celle du projet collectif.

Cette approche s’inspire des mouvements de démocratie délibérative (Fishkin, 2009), de gouvernance collaborative (Ansell & Gash, 2008) et des pratiques issues des civic tech : plateformes de consultation citoyenne, budgets participatifs, assemblées locales ouvertes, intelligence collective territoriale, etc. Elle donne la priorité à la co-construction, à l’écoute active et à la décentralisation des processus décisionnels.

Perspectives et risques futurs

L’avenir politique sera sans doute façonné par des formes d’expression de plus en plus protéiformes : communautés citoyennes agiles, collectifs numériques décentralisés, plateformes électorales flexibles, coalitions éphémères autour de causes spécifiques.

Ces nouvelles dynamiques traduisent une volonté profonde de se réapproprier l’espace public, en dehors des structures partisanes classiques. Elles ouvrent la voie à une démocratie plus fluide, réactive et horizontale. Cependant, cette fluidité peut aussi se transformer en fragilité. Les structures émergentes sont particulièrement vulnérables aux manipulations externes, à la dépendance financière vis-à-vis d’acteurs internationaux, ou à des instrumentalisations idéologiques.

Le rôle de l’Open Society de George Soros, par exemple, dans la structuration de réseaux associatifs post-révolutionnaires en Tunisie, interroge sur les limites d’une démocratie influencée par des agendas exogènes (Herman & Chomsky, Manufacturing Consent, 1988). L’ingénierie sociale opérée par des fondations transnationales, souvent au nom des «droits humains» ou du «développement démocratique», soulève des questions cruciales de souveraineté culturelle, politique et stratégique.

Face à ces risques, notre responsabilité collective est de redéfinir les modes d’expression politique à partir de nos propres fondations civilisationnelles. Il ne s’agit pas de rejeter l’innovation démocratique, mais de l’ancrer dans un imaginaire propre, nourri par notre histoire, notre pensée politique et nos dynamiques sociales contemporaines. La choura, les jamaâs de gouvernance locale, les formes de solidarité communautaire, ou encore les expériences constitutionnalistes tunisiennes du XIXe siècle (comme la Constitution de 1861), sont autant de ressources oubliées qu’il nous faut reprendre, adapter, moderniser, laïciser.

Il nous faut construire un avenir politique en harmonie avec les aspirations des jeunes générations, tout en renouant avec l’essence participative et morale de notre culture politique. Cette approche  vise à garantir une représentation authentique, autonome et résiliente, capable de résister aux vents dominants du néolibéralisme global et de bâtir un avenir fondé sur la justice, la souveraineté et la dignité.

* Initiative Intilaq 2050.

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Kaïs Saïed | La Tunisie doit rééquilibrer ses échanges avec certains pays

24. April 2025 um 11:39

Kaïs Saïed a souligné l’importance d’explorer de nouveaux marchés d’exportation en Afrique, en Asie et dans des pays d’Amérique du Sud qui se sont déclarés prêts à établir des échanges commerciaux équilibrés avec la Tunisie.

Le président de la république a fait cette déclaration lors d’une rencontre avec le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, mercredi 23 avril  2025, au Palais de Carthage, en pleine guerre commerciale mondiale déclenchée par les droits de douanes imposés par les Etats-Unis au reste du monde, et notamment un taux de 28% pour la Tunisie, qui risque de provoquer une baisse de nos exportations d’huile d’olive, d’artisanat et  de produits textile vers le Etats-Unis à partir de l’année en cours.

Cette déclaration a également été faite alors que le déficit de la balance commerciale du pays a atteint des niveaux record, soit 3,5 milliards de dinars au cours des deux premiers mois de cette année. Et pour cause : l’essentiel des exportations tunisiennes vont vers l’Union européenne, or, cette zone est très affectée par la guerre commerciale en cours et la plupart des pays européens connaissent actuellement un ralentissement économique, d’où le risque de voir nos exportations en 2025 baisser et le déficit de la balance commerciale se creuser davantage.

C’est, sans doute, en pensant à ces perspectives peu reluisantes que Saïed a, insisté, au cours de la même rencontre, sur la nécessité de rationaliser les importations, soulignant que d’importantes réserves de change sont allouées à l’importation de biens et profitent principalement aux fournisseurs et à un nombre limité de consommateurs, selon un communiqué de la présidence.

«Il est paradoxal de discuter des déséquilibres commerciaux avec certains pays tout en en important des biens non essentiels, des articles qui pourraient être produits localement ou qui sont totalement inutiles», a encore souligné le président de la République, insistant sur la nécessité de mettre un terme définitif à ces pratiques.

Quand on sait que les plus gros déficits commerciaux de la Tunisie bénéficient, depuis de nombreuses années, à la Chine, à la Russie, à la Turquie et à l’Algérie, on peut penser que le chef de l’Etat appelle à rééquilibrer les échanges avec ces pays plus particulièrement qui n’importent pas assez de notre pays.

Dans un autre contexte, Saïed s’est préoccupé des chaînes d’approvisionnement agricoles, soulignant que si la plupart des agriculteurs sont en difficulté et que les consommateurs souffrent de la hausse des prix des produits alimentaires, c’est qu’une poignée d’intermédiaires manipulent les prix.

Ces pratiques spéculatives et monopolistiques doivent cesser et les intermédiaires à la recherche de leur seul profit ne peuvent continuer à exploiter les producteurs et les consommateurs, a-t-il déclaré, selon le communiqué de la présidence.

Un contrôle renforcé et des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale, soutenues par les médias, pour assurer la participation du public, pourraient aider à régler cette situation, estime le locataire du palais de Carthage, se disant «convaincu que le peuple tunisien veut écrire une nouvelle histoire et qu’il n’y a aucune excuse pour que quiconque reste à la traîne.»

I. B.

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Kaïs Saïed pour une loi de finances 2026 plus sociale  

24. April 2025 um 09:52

 «Lorsque la justice prévaut et que l’État retrouve son rôle social naturel, la stabilité s’installe, ouvrant la voie à une croissance inclusive et durable», a déclaré le président Kais Saïed.

Recevant, mercredi 23 avril 2025, au palais de Carthage, la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri et la ministre des Finances Michket Slama Khaldi, pour examiner les orientations générales du projet de loi de finances 2026, le chef de l’Etat a insisté une nouvelle fois sur le rôle social de l’Etat, qui doit être, selon lui, au plus près des intérêts des couches les plus défavorisées de la société. Aussi, a-t-il souligné la nécessité, dans la phase que traverse la Tunisie, de rompre avec les perceptions dépassées et de privilégier le volet social, parallèlement à une fiscalité équitable, afin de parvenir à la justice et à l’équité souhaitées.

Ses deux interlocuteurs savent donc ce qui les attend : élaborer une loi de Finances et un budget de l’Etat pour l’exercice à venir à forte portée distributive, soit plus de taxes pour les entreprises et plus d’aides pour les couches les plus démunies de la population. Ce qu’on peut résumer par la fameuse formule «Prendre aux riches pour donner aux pauvres».

Encore faut-il qu’il y ait encore des richesses à distribuer et que la croissance soit au rendez-vous, or celle-ci reste atone et ne devrait pas dépasser, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) publié il y a quelques jours, 1,4% en 2025 et 2026.

I. B.

 

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Droits de douanes | Quand Dbeibah se prend pour Trump

24. April 2025 um 08:47

Selon l’agence Nova, la Libye a décidé d’imposer des droits de douanes à un certain nombre de pays, dont la Tunisie qui se verra infliger un taux de 20%. Ce qui ne va pas manquer d’affecter les échanges commerciaux entre les deux pays * voisins aux économies très imbriquées et interdépendantes. (Ph. Poste frontalier de Ras Jedir).

Mohamed Abdelmajid Ben Ahmed 

Il est ironique que le gouvernement libyen, dirigé par Abdulhamid Dbeibah, dont l’autorité est limitée à la Tripolitaine historique, cherche à imposer des mesures protectionnistes à la Tunisie après avoir bénéficié de notre hospitalité pendant des lustres.

Rappelons que lors de l’embargo international imposé à la Libye, nos frontières étaient ouvertes aux Libyens – et le sont encore, puisque ce pays est coupé en deux par la guerre civile – et nos infrastructures accueillaient leurs citoyens.

Aussi, en 2011 et au moment des évènements qui ont secoué et qui continuent de secouer ce pays, pas moins d’un million de Libyens étaient hébergés chez les Tunisiens.

Aujourd’hui, il est crucial d’attendre une réaction rapide et réfléchie du gouvernement tunisien face à cette décision prise unilatéralement et sans concertation préalable. Et surtout, il faudrait veiller à ce que les Libyens résidant en Tunisie, et ils sont très nombreux, ne soient pas affectés, tout en prenant des mesures efficaces et proportionnelles à celles imposées par les autorités de Tripoli à l’encontre de nos produits. Et last but not least, de grâce, ne nous parlez pas de «frères libyens», car il s’agit de voisins et non de frangins, des voisins qu’on n’a pas choisis et qui font tout bêtement du business… comme nous !

* Selon les dernières données publiées par le Centre de promotion des exportations (Cepex) , entre 2020 et 2024, les exportations tunisiennes vers la Libye ont enregistré une croissance annuelle de 18,75%, atteignant en 2024 de 2 452 millions de dinars.

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A paraître | Salah Dargouth égrène le chapelet des souvenirs

24. April 2025 um 08:11

Salah Dargouth, formé dans les grandes écoles françaises avant de poursuivre une carrière internationale, notamment à la Banque mondiale à Washington aux Etats-Unis où il réside depuis des années, revient dans un ouvrage de souvenirs sur son enfance et sa jeunesse dans la médina de Tunis.

Dans ‘‘Du cœur de la médina’’ , à paraître aux éditions Nirvana, à Tunis, le 27 avril 2025, et qu’il aurait bien pu intituler ‘‘La médina du cœur’’, l’ingénieur agronome laisse libre cours à la nostalgie et revient sur un passé de senteurs, de saveurs, de sentiments et de souvenirs qui restent encore vivaces dans sa mémoire  et qu’il cherche à retrouver par le biais des mots et la grâce de la poésie.

«Dans ce récit tout en nuances et en demi teinte, l’auteur nous emmène au fil des petites rues de Tunis, au détour des palais et des grandes maisons aux portes sculptées, jusqu’au cœur de la médina populaire, une médina grouillante et colorée aux parfums d’épices», lit-on dans la quatrième de couverture. Et l’éditeur d’ajouter : «C’est là qu’il a grandi, du côté de Bab Souika et Halfaouine, dans un quartier où les vies s’entremêlent dans le brouhaha du quotidien.»

L’auteur égrène le chapelet des souvenirs pour aller aux sources même de son être : une enfance joyeuse et pleine d’entrain, en ces années de gestation ayant succédé à l’indépendance, dans la fierté d’une identité retrouvée.

Salah Dargouth déploie une poésie des lieux, nous offrant une fresque sociale pleine d’émotion et de tendresse, entre évocation romanesque et mémoire des jours qui passent.

«Tout a commencé dans une maison blanche aux volets bleus, au fond d’une impasse, au cœur d’un patio d’où fusaient chaque jour les rires de cinq filles…»

I. B.

Articles de l’auteur dans Kapitalis :  

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Kairouan aux senteurs des roses

24. April 2025 um 07:13

Le rideau est tombé sur la deuxième édition du festival de la Rose de Kairouan qui s’est déroulée du 18 au 20 avril 2025 sous le thème «Kairouan aux senteurs des roses». Ce festival a pour objectif de positionner Kairouan, comme la principale zone de production de roses à parfum en Tunisie et de renforcer son attractivité comme destination incontournable qui offre à ses visiteurs de nouvelles prestations touristiques  plus authentiques autour de ses produits phares, notamment la Rose de Kairouan.

L’ouverture du festival a coïncidé avec le lancement du mois du patrimoine à Kairouan et a été marquée par une activité festive intense au Boulevard des Arts dans la ville de Kairouan. Elle a vu la présence d’un grand nombre de visiteurs de tous les âges qui ont assisté à des animations culturelles très variées.

Une expo-vente a été organisée, permettant de découvrir une grande variété de produits cosmétiques et agroalimentaires à base de la Rose de Kairouan, ainsi que des produits d’artisanat qui mettaient en avant la rose comme thème artistique.

Au programme également un concours pour l’élection de Miss Rose et une soirée musicale qui a réuni plusieurs artistes de la région.

Au nom de la rose

«Le festival m’a permis de faire découvrir ma gamme de produits à plusieurs visiteurs venus d’autres régions de la Tunisie pour découvrir la Rose de Kairouan sous toutes ses formes», a témoigné Monia Guesmi, propriétaire de la marque Moon Beauty, qui a participé à la foire avec une gamme cosmétique très variée incluant des crèmes solaires, des sérums, des gels nettoyants, des crèmes gommage, des gels exfoliants, des savons et bien d’autres produits à base d’extraits de la Rose de Kairouan .

«Je suis artisane depuis des années et je produis des articles de bijouterie, broderie et tissage. J’ai réussi à introduire la rose comme thème artistique dans mes nouvelles créations comme ces foulards et ces sacs en tissu ou encore ces bracelets artisanaux et ces colliers parfumés à la rose», précise Hanen Troudi en montrant fièrement ses créations.

Le deuxième jour du festival s’est déroulé dans la localité de Khazazia et a débuté par une balade au cœur d’une roseraie, suivie d’un petit déjeuner convivial composé de produits de la région où la rose était à l’honneur.

Mezri Haddeji, le propriétaire de la roseraie et membre du comité d’organisation du festival a précisé : «Notre objectif n’est pas seulement de faire connaitre l’abondance et la qualité de nos roses très recherchées par les maisons de parfum mais aussi d’offrir à nos visiteurs l’opportunité de vivre des expériences immersives en participant à la cueillette des roses ou aux ateliers de distillation». 

Au programme de la journée figuraient également des expo-ventes de produits à base de rose, un marché de roses fraîches du producteur au consommateur ainsi qu’une animation folklorique. Les touristes nationaux et internationaux ont pu assister à ces festivités et découvrir cette richesse patrimoniale.

La troisième journée a été organisée à DhraaTammar, deuxième localité connue par la culture du rosier, et a commencé par une visite matinale du marché des roses suivie d’une balade guidée dans les roseraies. Plusieurs activités étaient inscrites dans le programme à savoir des ateliers de calligraphie, de sculpture sur les fruits et légumes, des animations culinaires, des spectacles de musique et de poésie ainsi que des animations pour enfants.

La journée a vu l’organisation du concours de la meilleure pâtisserie à base de roses qui est déjà à sa troisième édition et vise à mettre en valeur la créativité culinaire de Kairouan. «Il y a deux ans, j’avais remporté la médaille d’or de ce concours pour mon makroudh préparé avec la poudre de pétales de rose et parfumé à l’eau de rose. Aujourd’hui, c’est avec un grand honneur que je participe comme membre du jury», raconte Halima Barrak, propriétaire de la pâtisserie Barrak. «La médaille que j’avais remportée à l’époque m’a donné plus de notoriété et m’a ouvert des portes pour améliorer mon activité et augmenter mes ventes» précise Mme Barrak.

Une nouvelle dynamique commerciale

Des hôtels et maisons d’hôtes ainsi que des restaurants et des pâtisseries ont également célébré le festival à leur manière en mettant en avant la Rose de Kairouan aussi bien dans leurs prestations que dans leur offre de produits. Il s´agit d´une nouvelle dynamique qui va certainement se prolonger tout au long de l’année en vue de rehausser l’image de la Rose de Kairouan comme étant un produit du terroir phare de la région. «Remarquez bien cette belle décoration qui donne plus de charme à notre établissement et sentez bien cette odeur de rose qui se propage partout. Nos produits d’accueil sont à base de la Rose de Kairouan et nous avons même baptisé l’une de nos suite La Rose», précise Kaouther Kechrid, gérante de l’hôtel de charme Dar Alouini.

Youssra Boussetta, gérante du restaurant Brija raconte : «Depuis un moment, nous proposons à nos clients des menus spéciaux à base des produits du terroir. Aujourd´hui nous célébrons le festival des roses à notre manière. Dès l’entrée, nous accueillons les clients avec un rituel spécial autour de la Rose de Kairouan et nous leur proposons des menus savoureux avec la rose et ses extraits. Ils peuvent également déguster des pâtisseries ou des boissons à base de rose.»

Le volet scientifique a également été présent en marge de cette édition à travers une conférence sous le thème «La Rose de Kairouan : ses caractéristiques et son potentiel de valorisation». Cette conférence a mis sous les projecteurs  les caractéristiques de la Rose de Kairouan faisant d’elle un produit typique de la région et ce à travers la présentation des résultats de la recherche qui prouvent la différentiation de ce produit au niveau du rendement et de la qualité de ses extraits très recherchés en parfumerie et en cosmétique.

« Les résultats des  recherches que nous avons menées prouvent que les roses issues de l’espèce Rosa Damascena cultivées à Kairouan et principalement à Khazazia et DhraaTammar donnent une huile essentielle et une eau de rose de qualité meilleure que celles issues des roses cultivées dans d’autres régions. Ceci est dû surtout au microclimat qui a un impact sur la qualité», précise Lamia Krichen, chercheur au Laboratoire de génétique moléculaire, immunologie et biotechnologie de la Faculté des sciences de Tunis. 

Valorisation des produits du terroir

Le festival a été organisé dans le cadre de la première Stratégie tunisienne de promotion et de valorisation des produits du terroir, qui est en train d´être mise en œuvre dans le gouvernorat de Kairouan depuis 2022, sous le leadership de l’association Kairouan Madinaty en étroite collaboration avec le bureau de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) à Kairouan, le Commissariat régional au tourisme, le Commissariat régional aux affaires culturelles, le Commissariat régional au développement agricole et le bureau de l’Agence de promotion de l’investissement agricole (Apia) dans la capitale des Aghlabides, avec une forte implication des producteurs et des entreprises de transformation de rose.

Le comité d´organisation a été appuyé par le Projet d’accès aux marchés des produits agro-alimentaires et de terroir (Pampat) financé par le Secrétariat d’Etat à l’Economie Suisse (Seco) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi).

La Rose de Kairouan a été sélectionné comme l’un des produits phares du gouvernorat et reçoit l’appui du projet Pampat. Tout un programme de valorisation et de promotion est en train d’être mis en œuvre en partenariat avec les différentes institutions concernées tout en impliquant les acteurs privés et la société civile.

Communiqué.  

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Hassan Massoudy | Le poète et le calligraphe

24. April 2025 um 06:34

D’un livre à un autre, le calligraphe irakien vivant en France, Hassan Massoudy, poursuit son Odyssée dans l’univers de la poésie arabe et universelle, lui apportant une gestuelle calligraphique moderne, quittant le trait classique et traditionnel pour l’ouvrir sur un monde esthétique des plus originaux.

Depuis des décennies, de livre en livre, Hassan Massoudy a fait de la calligraphie un acte culturel comme visage arabe et le rapprocher du public européen et occidental. Mais pas seulement, aussi, auprès de la jeunesse née dans le milieu de l’émigration, sans repères des origines.

Dans son dernier livre, ‘‘Hassan Massoudy : The Poet and the Calligrapher’’, qui parait dans une version anglais-arabe chezSaqi Books, London, 2025, une vraie pléiade de poètes arabes, d’Al-Buhturi en passant par Al-Chanfara, Al Mutanabbi, Ibn Hamdis ou Ibn Zaydoun jusqu’à Gibran, Chebbi, Al-Malaika ou Sayyab, côtoient Baudelaire, Victor Hugo, Prévert, Shakespeare, Keats, Blake ou Tagore…

La poésie arabe est plongée dans le bain de la poésie mondiale grâce au travail de documentation d’Isabelle Massoudy, la compagne de l’artiste-calligraphe. Hassan Massoudy donne à ses calligraphies des formes libres, aux couleurs qu’il fabrique lui-même avec divers pigments rassemblés dans une collection rare.

Les traductions sont assurées, du français, par Nico Callaghan, de l’arabe, par Elisabeth Jaquette.

L’éditeur Saqi écrit sur la couverture : «Le poète est le prince des mots, le calligraphe est le chorégraphe». Propos largement vérifiables dans ce beau livre, soigneusement imprimé et présenté.

Tahar Bekri

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Le FMI prévoit une croissance atone en Tunisie en  2025

23. April 2025 um 13:00

La croissance en Tunisie devrait se situer à 1,4% en 2025 et en 2026, soit autant qu’en 2024, qui fut une année difficile pour l’économie nationale. Ce taux serait plus faible que celui prévu pour la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), qui s’établirait à 2,6% en 2025 et 3,4% en 2026.

D’après le rapport sur les «Perspectives de l’économie mondiale (Avril 2025)» publié, mardi 22 avril 2025, par le Fonds monétaire international (FMI), en marge des réunions du printemps 2025 du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), le taux d’inflation en Tunisie passera de 7% en 2024, à 6,1% en 2025 avant d’augmenter à 6,5% en 2026. Et ce à «un moment crucial dans un contexte de réorientations des politiques publiques», dans une limpide allusion à la suspension des relations entre la Tunisie et l’institution financière internationale depuis l’arrêt des négociations à propos du prêt de 1,9 milliard de dollars, qui était conditionné par une série de réformes structurelles que la Tunisie n’était pas prête à mettre en œuvre.

Avec un taux de croissance de 1,4% et un ralentissement de l’investissement aussi bien public que privé, on ne peut pas s’attendre à une amélioration du taux de chômage qui restera autour de 15%.

Il convient de noter que l’économie tunisienne a enregistré une croissance de 1,4% au cours de l’année 2024, d’après les données de l’Institut national de la statistique (INS).

I. B.

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Son avocat alerte sur l’état de santé fragile de Me Ahmed Souab

23. April 2025 um 12:31

Me Sami Benghazi, membre du comité de défense de Me Ahmed Souab, a souligné que l’état de santé fragile de son client, qui a subi une opération cardiaque en 2021, est un facteur qui doit être pris en considération.

Lors d’une conférence de presse, ce mercredi 23 avril 2025, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), au moment où l’ancien juge administratif comparaissait devant le juge d’instruction auprès du Pôle antiterroriste pour répondre de graves accusations, a déclaré que trois hypothèses juridiques sont attendues à l’issue de l’enquête en cours. La première consisterait en un classement sans suite, la deuxième en la poursuite de l’enquête tout en laissant son client en liberté, et la troisième en l’émission d’un mandat de dépôt.

Me Benghazi a également souligné que des dizaines d’avocats, venant de la capitale et d’autres régions, se sont portés volontaires pour assurer la défense de Me Souab.

I. B.

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Nabeul | Un conducteur de bus brutalisé par des policiers

23. April 2025 um 12:07

L’affaire fait grand bruit dans les réseaux sociaux où l’indignation le dispute à la colère : hier, mardi 22 avril 2025, à Nabeul, le conducteur d’un bus de transport public a été descendu de force de son véhicule, par des policiers qui l’ont brutalisé devant les voyageurs. Avant d’être arrêté et harcelé.

Selon la version de la victime, attestée par plusieurs vidéos circulant dans les réseaux sociaux, il a été puni pour ne s’être pas arrêté pour transporter les policiers. Son explication : les hommes en uniforme ne se trouvaient pas à une station et le bus était plein à craquer ou «comme une boîte de sardines», selon l’expression de Maher Eltaief dans un poste Facebook où il conseille à ses collègues d’arrêter leur véhicule pour transporter les policiers partout où ils leur intimeront l’ordre de s’arrêter et quelles que soient les conditions, sinon il subiront les maltraitances qu’il a subies, selon ses termes.

Commentant ce fait divers, notre collègue Tarek Kahlaloui, chroniqueur à Diwan FM a écrit sur sa page Facebook : «Certains agents de sécurité semblent penser que le monopole de la violence et la mission de faire régner la loi leur donnent le droit de les pratiquer comme bon leur semble». Et d’ajouter : «Le jugement de ces derniers est le principal baromètre de la justice». «Le sentiment de l’impunité est le plus court chemin vers l’injustice», serions-nous tentés d’ajouter.

A bon entendeur !   

I. B.  

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Tunisie | Les artistes visuels et musiciens lauréats du projet Elyssa 

23. April 2025 um 10:56

L’Institut français de Tunisie (IFT) a annoncé dans un communiqué les noms des lauréat.e.s du deuxième appel à candidatures à destination des artistes visuels et musiciens confirmés dans le cadre du projet Elyssa.

Elyssa est un fonds d’aide à la création visant à soutenir les artistes résidant en Tunisie dans les domaines des arts visuels et des musiques. Ce projet innovant a pour ambition d’accompagner la scène artistique tunisienne en offrant un soutien personnalisé à des artistes émergents et confirmés.

Deux appels à candidatures dédiés aux artistes visuels et aux musiciens confirmés ont été ouverts du 4 mars au 01 avril 2025. Au total, près de 116 candidatures ont été reçues et examinées.

Un comité de professionnels composé de personnalités reconnues des scènes artistiques tunisienne, française et internationale a été chargé d’assurer un processus de sélection indépendant et collaboratif et de sélectionner les meilleurs projets.

Le comité Arts visuels est composé de Medhi Ben Cheikh, galeriste, Itinerrance Paris; Mohamed Ben Soltane, artiste visuel, commissaire d’exposition et co-fondateur de Jiser; Flora Boillot, cheffe de projets Arts visuels, Pôle des Saisons, Institut français (Paris); Julie Chénot, directrice de la Fondation Camargo; Elsa Despiney, historienne de l’art; Selma Feriani, galeriste, Selma Feriani Gallery; Seif Eddine Nechi, illustrateur et auteur de bandes dessinées; Beya Othmani, commissaire d’exposition et chercheuse au MoMA.

Le comité Musiques est composé de Mohamed Ben Saïd, fondateur d’Alacia Production; Amine Bouhafa, compositeur de musiques de films; Khalil Hentati, compositeur, producteur et multi-instrumentaliste; Hamdi Makhlouf, luthiste, compositeur, poète et musicologue; Amani Semaan, co-fondatrice et directrice de Beirut and Beyond.

Les délibérations se sont tenues les 17 et 18 avril 2025, aboutissant à la sélection de 5 projets lauréats pour les musiques et 8 pour les arts visuels.

Face à la qualité des propositions reçues, le processus de sélection s’est révélé particulièrement exigeant. Le comité a dû départager un grand nombre de projets pertinents, avec pour objectif de retenir des initiatives reflétant la diversité des styles et des approches artistiques. Les projets ont été retenus pour leur potentiel de développement et leur capacité à tirer pleinement parti du soutien offert par le fonds Elyssa, dans le respect d’un calendrier resserré (diffusion des projets dès juin 2025 en musiques, exposition en septembre-octobre 2025 pour les arts visuels et une clôture prévue fin octobre 2025).

Lauréats – Arts visuels

  • Bechir Boussandel – Peinture, installation
  • Younès Ben Slimane – Art vidéo, photographie
  • Soufïa Bensaïd – Arts visuels, art relationnel, art interdisciplinaire
  • Férielle Doulain-Zouari – Installation, sculpture, tissage
  • Wissem El-Abed – Dessin, peinture, art urbain, assemblage
  • Sahar El Echi – Arts visuels, art vidéo, cinéma
  • Abir Gasmi & Kamal Zakour – Bande dessinée, illustration
  • Wadi Mhiri – Pluridisciplinaire

Lauréats – Musiques

  • Ahmed Ben Jemiaa aka Benjemy – « Haï »
  • Ayman Boujlida – « Mabrouka »
  • Islem Jemai – «Islem»
  • Mohamed Khachnaoui – «Dendri dans le Midane» | دندري في الميدان
  • Wissem Ziadi avec Broua – « Hor El Ensen | Walk Free»

D’après Communiqué.

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‘‘Zeriat Iblis’’ de Khalil Bahri | Un djinn qui vous veut du bien

23. April 2025 um 09:55

‘‘Zeriat Iblis’’ (qu’on traduira par ‘semences du diable’’ ), le long métrage réalisé par Khalil Bahri et qui sort ce mercredi 23 avril 2025 dans les salles tunisiennes, est le deuxième film d’horreur tunisien après ‘‘Dachra’’ de Abdelhamid Bouchnak, un genre qui à priori réussit à nos jeunes réalisateurs.

Samir Messali

Le film comporte tous les ingrédients du genre, le mystère, la noirceur, l’intrigue, le suspense et le fond musical haletant qui va avec. Pour porter une histoire inspirée de notre héritage culturel.

Baya, personnage magistralement interprété par Racha Ben Maaouia, subit, dans sa jeunesse et dans des conditions extrêmes, une opération de «tasfih», acte de sorcellerie et ancienne pratique courante dans les milieux populaires visant à protéger la jeune fille de la défloration. Le rituel de sorcellerie est effectué par une veille dame proche de la jeune fille croyant bien faire.

Quelques jours avant son mariage et après l’arrivée de sa sœur de l’étranger, celle-ci commence à montrer des signes de troubles psychologiques étranges. Sa famille, après hésitation, l’emmène à l’hôpital psychiatrique où elle est internée. Et c’est là qu’entre en scène le psychiatre, interprété par Mohamed Kolsi.

En traitant les cas de Baya, le praticien se trouve amené à faire face à une série d’incidents bien étranges et des comportements bizarres de la part de la patiente. Mais il s’obstine à vouloir la guérir tout en étant déchiré entre ses convictions scientifiques et les croyances populaires sur l’état de Baya, sa famille étant convaincue qu’elle est possédée par un djinn protecteur.

On notera la présence remarquée dans des seconds rôles de Fathi Messelmani et de Salwa Mohamed.

Les amateurs des films d’horreur devraient se régaler à voir ce film qui leur procurera beaucoup de frissons. A déconseiller aux âmes trop sensibles.

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La Tunisie rapatrie des pièces d’archéologie prêtées à une université américaine

23. April 2025 um 09:15

La Tunisie a récupéré avec succès 11 795 objets de l’époque romaine qui avaient été prêtés à l’Université de Géorgie aux Etats-Unis depuis 1990 à des fins de recherche universitaire. L’annonce a été faite par le directeur de l’Institut national du patrimoine (INP), Tarek Baccouche, sur les réseaux sociaux de l’institution qu’il dirige.

La collection comprend : 3 460 pièces de bronze, 2 715 pièces en ivoire (dont des bijoux pour femmes et des ustensiles du quotidien), 2 825 objets en cristal et divers objets en céramique et en métal.

La récupération est intervenue après 12 mois de négociations entre l’INP et l’Université de Géorgie, avec le soutien des canaux diplomatiques tunisiens.

Le ministère des Affaires étrangères, par l’intermédiaire de l’ambassade de Tunisie à Washington, s’est coordonné avec les autorités américaines pour obtenir les permis d’exportation.

La douane tunisienne a également facilité les démarches administratives pour la restitution de ces objets anciens. Baccouche a confirmé qu’un autre lot d’artefacts, dont 3 852 pièces de bronze romaines, sera rapatrié du Randolph College, aux États-Unis, le vendredi 25 avril 2025.

Selon un communiqué du ministère des Affaires culturelles, l’INP poursuit ses efforts pour récupérer tous les objets tunisiens exportés temporairement et qui datent de plusieurs siècles, notant qu’entre 1980 et 1990, dans le cadre d’un projet soutenu par l’Unesco pour la protection du site archéologique de Carthage, 12 missions internationales (des Etats-Unis, d’Italie, de France et du Canada) ont été autorisées à exporter temporairement des objets à des fins d’étude ou de recherche. Ces objets sont restés la propriété de l’Etat tunisien, avec la clause obligatoire de rapatriement à l’issue des recherches.

Il va donc falloir ramener tous ces objets à la maison. Les actes de pillages enregistrés au cours des siècles ont déjà suffisamment appauvri les sites archéologiques tunisiens pour que le pays se permette de « prêter » des milliers de pièces pour des universités qui ne se pressent pas pour les rendre.

I. B.  

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La Tunisie et les institutions de Bretton Woods | Je t’aime, moi non plus !

23. April 2025 um 08:55

Les relations de la Tunisie avec les institutions de Bretton Woods ne sont pas au beau fixe, et notamment avec le Fonds monétaire international (FMI), que le président de la république Kaïs Saïed accuse de vouloir imposer ses diktats, mais cela ne l’empêche pas de participer aux réunions de printemps 2025 du Groupe de la BM et du FMI, qui se tiennent du 21 au 26 avril 2025 à Washington DC.

Selon un communiqué du ministère de l’Economie et de la Planification, la délégation officielle tunisienne comprend le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.

L’absence à ce conclave de la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, peut s’expliquer par le fait que la Tunisie n’est pas pressée de renouer avec le FMI, dont elle ne sollicite plus le prêt de 1,9 milliard de dollars dont la négociation est bloquée depuis octobre 2023, tout en tenant à garder ses liens historiquement forts avec la BM.

Au programme de la délégation tunisienne, des  rencontres avec de hauts responsables d’institutions financières régionales et internationales, ainsi que leurs homologues des autres pays.

Ces réunions rassemblent à Washington des dirigeants d’organisations internationales, de hauts responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile et des innovateurs du monde entier, indique le portail en ligne de la BM.

I. B.

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La Russie aura un rôle clé en cas d’accord nucléaire irano-américain

23. April 2025 um 08:18

Le troisième round des négociations entre Américains et Iraniens aura lieu samedi 26 avril 2025 au Sultanat d’Oman comme c’était le cas pour le premier round le 12 avril. Le second round du 19 avril a eu lieu à Rome. De semaine en semaine, les choses semblent avancer. Les Américains qui avaient placé la barre trop haute au début semblent revoir à la baisse leurs ambitions et surtout la Russie pourrait décrocher un rôle important en cas d’accord. Contrairement au précédent accord de 2015, les pays européens et l’Onu seront exclus. 

Imed Bahri

Le Guardian a publié une analyse où son rédacteur en chef diplomatique Patrick Wintour révèle que la Russie pourrait jouer un rôle clé en cas de conclusion de tout accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran. Moscou étant présenté non seulement comme une destination possible pour le stock iranien d’uranium hautement enrichi mais aussi comme un éventuel garant en cas de violation de l’accord.

Donald Trump, qui a abandonné durant son premier mandat en 2018 l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales, a menacé d’attaquer l’Iran si celui-ci ne parvenait pas rapidement à un nouvel accord l’empêchant de développer l’arme nucléaire.

Les quatre heures de discussions indirectes entre les États-Unis et l’Iran à Rome samedi dernier qui se sont déroulés sous la médiation d’Oman ont permis des progrès significatifs, selon des responsables américains. D’autres discussions techniques sont prévues à Genève cette semaine suivies d’un troisième round de négociations samedi 26 avril à Oman.

L’envoyé spécial de Trump Steve Witkoff qui était au cœur des négociations de Rome souhaite un accord conclu dans les 60 jours mais il risque de se heurter à la résistance du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi qui estime que le niveau de méfiance et la nature technique des négociations rendent un accord aussi rapide improbable.

Les stocks iraniens d’uranium hautement enrichi

Les deux questions les plus préoccupantes sont le stockage ou la destruction des stocks iraniens d’uranium hautement enrichi et les garanties externes qui pourraient être fournies à l’Iran si les États-Unis violaient un accord de levée des sanctions économiques en échange du retour de son programme nucléaire civil sous la supervision externe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’Iran souhaite obtenir des garanties quant aux conséquences pour les États-Unis en cas de violation du futur accord ou d’un retrait comme ce fut le cas en 2018 pour le précédent accord. 

L’Iran souhaite conserver ses stocks d’uranium sur son territoire mais les États-Unis s’y opposent et souhaitent soit leur destruction soit leur transfert vers un pays tiers comme la Russie.

L’Iran estime avoir reçu l’assurance que l’objectif des États-Unis n’est pas le démantèlement complet de son programme nucléaire. Avant les négociations de Rome, lors d’une intervention qui a semé la confusion en l’Iran et aux États-Unis, Witkoff avait semblé soutenir un tel objectif sur les réseaux sociaux provoquant la consternation en Iran. Toutefois à Rome, il a donné l’impression qu’il s’agissait principalement d’un message de politique intérieure.

Mohamed Amersi, membre du conseil consultatif du Wilson Center, un groupe de réflexion de Washington, a déclaré: «Du point de vue iranien, des messages contradictoires ont circulé sur les réseaux sociaux et lors d’interviews concernant la volonté des États-Unis d’éliminer complètement leur programme nucléaire ce qui n’était absolument pas ce qu’Araghchi avait accepté. La première garantie était donc qu’il n’y ait pas d’élargissement des objectifs américains. Sans cette garantie, il est probable que les négociations auraient été interrompues et immédiatement closes».

Concernant les garanties, l’Iran estime que le seul accord sûr est un traité ratifié par le Congrès américain mais Araghchi a été informé qu’il était difficile de savoir si Trump parviendrait à obtenir le vote d’un tel accord au Congrès compte tenu de la force du lobby pro-israélien qui s’oppose à tout accord avec la République islamique. 

La Russie sera-t-elle au cœur de l’accord ?

Une autre option serait que les États-Unis acceptent de couvrir les pertes de Téhéran si Washington se retirait de l’accord. Les Iraniens ont déjà évoqué l’idée d’une sanction financière mais le mécanisme d’application en l’absence de traité reste problématique. Une troisième option est sur la table. En cas de violation des États-Unis, la Russie serait habilitée à restituer à Téhéran le stock d’uranium hautement enrichi transféré garantissant ainsi que l’Iran ne soit pas sanctionné pour non-respect de l’accord.

Un tel arrangement pourrait conférer à la Russie un rôle central dans les futures relations américano-iraniennes et pourrait écarter l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, garants actuels de l’accord de 2015. De plus, ni l’Iran ni les États-Unis ne souhaitent que l’Onu conserve un rôle majeur à l’avenir.

Rome était considérée par certains comme un lieu important pour les négociations car en cas d’échec, la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui entretient d’excellentes relations avec Trump serait bien placée pour organiser une opération de sauvetage. Une proposition provisoire de rencontre entre Araghchi et le vice-président américain J.D. Vance, présent à Rome le week-end dernier, a été jugée prématurée.

Des pressions s’exercent sur Witkoff et Trump pour qu’ils parviennent à un accord sur l’une des trois négociations auxquelles ils participent: Iran, Hamas-Israël et Russie-Ukraine. Une source a déclaré: «Quoi que l’on pense de l’Iran, ce sont des acteurs rationnels et ils sont plus susceptibles de parvenir à un accord»

La position de négociation de l’Iran a été renforcée avant les pourparlers par la visite du ministre saoudien de la Défense Khaled bin Salman à Téhéran pour rencontrer le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette visite se voulait un message de solidarité affirmant que le pays s’oppose à toute attaque américano-israélienne contre les sites nucléaires iraniens et ne participerait pas à cette attaque.

Le ministère omanais des Affaires étrangères a fait savoir que l’objectif des négociations était de parvenir à un accord juste, durable et contraignant afin de garantir que l’Iran soit totalement exempt d’armes nucléaires et de sanctions tout en préservant son droit de développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

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Tahar Bekri | La braise et la brûlure

23. April 2025 um 07:51

Avec son nouveau recueil, ‘‘Mon pays, la braise et la brûlure’’, composé de 53 brefs poèmes, Tahar Bekri nous livre des fragments se rapportant à différents épisodes de sa vie, allant de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Ils tournent autour de l’exil, l’attachement à la terre qui l’a vu naître et grandir, une terre qu’il a dû quitter, suite à différents aléas qu’il évoque en filigranes, qui demeurent, néanmoins, toujours présents dans sa mémoire. Tantôt d’une manière directe, tantôt suggérée. Ainsi, le pays quitté est présenté comme un paradis perdu ressenti avec la même intensité, la même charge d’amour et de tendresse. Un pays qui n’a jamais cessé de l’habiter.

Moncef Machta *

Le recueil est inauguré par le verbe «porter» conjugué, ici au présent «Je te porte pays», là, au passé «Je te portais pays», une patrie à laquelle il s’adresse tout le long de ce périple, d’une manière intime, en la tutoyant, une patrie qui se caractérise par le brassage des diverses civilisations qui l’ont traversée. Un pays «arc-en-ciel», «mosaïque solidaire», un paysage lumineux, dans lequel il se reconnait à travers les visages avenants des gens aimés qu’il a dû quitter à un moment crucial de sa vie et qui constituent le fondement même de son être.

L’exil vécu comme une déchirure

Son exil est d’abord vécu comme une douleur, une déchirure, celle d’être séparé de sa terre, des siens. Il se présente comme un moyen de déjouer une situation sans issue lorsque les portes de la faculté, où il étudiait, lui ont été fermées, à la suite du mouvement estudiantin auquel il avait participé.

Dans les affres de l’exil, il ne trouve meilleur remède que de s’adresser à son pays comme à un être cher. Le seul à même de le consoler, de le protéger, de compatir à sa souffrance :

«Dans la déchirure j’emportais ta voix

Baume contre la froidure

Je te cherchais.

Je cherchais ta Méditerranée

Sur l’Atlantique

M’arrivaient les cigognes

Me parvenait ta complainte».

Un exil qui va rendre encore plus fort son amour pour le pays. Son attachement est tel qu’il se compare à un oiseau qui cherche à survoler les longues distances qui l’en séparent afin de le retrouver :

«Avais-je des ailes pour survoler

Ce qui nous sépare

Et te rejoindre, pays?»

La séparation ne fait que raffermir le cordon ombilical qui le rattache à la mère patrie. Cette dernière va exacerber le désir de rejoindre le pays qu’il aime, d’où la métaphore de la «brûlure» et de la «braise» annoncée dans le titre du recueil.

«Nous guettions tes nouvelles

Dans les convictions juvéniles

Comme les aiguilles d’une boussole».

L’évocation du pays est assimilée à une musique harmonieuse qui le berce :

«J’entendais tes luths

Je libérais tes cordes

Pour faire vibrer tes sons».

Le pays devient ensuite un livre ouvert, une fontaine qui abreuve celui qui a soif de sa terre :

«Je lisais tes pages ouvertes

Comme des fontaines

Et m’abreuvais à toutes les sources

Les racines jamais satisfaites

De rester sous terre»

Enfance

Le passé vécu dans sa terre natale remonte à sa prime enfance, où il se revoit sur «les bancs de l’école», la nouvelle école de la république, fréquentée par des élèves de condition modeste, aux «corps menus» qui se tiennent «en rang» et auxquels le nouvel Etat indépendant offrait pendant les récréations du lait en poudre, servi dans des «tasses d’aluminium».

Le poète est reconnaissant à l’instruction qu’il a eue, il fait partie de ces enfants qui ont soif de connaissances, apprenant les mots nouveaux qui disent l’amour du pays.

L’enfance évoquée dans le recueil représente le début de l’éveil des sens, le plaisir de découvrir le monde à travers les voyages par train, évoqués dans l’un des fragments où nous retrouvons les sensations que tous les enfants du monde éprouvent dans un voyage par train: le plaisir de contempler des paysages qui défilent à l’infini. Ici c’est l’adulte qui se remémore, comme si c’était hier, l’émerveillement qu’il éprouvait quand il admirait son pays «Je reconnaissais tes paysages un à un», «Collé à la fenêtre». Le regard de l’adulte et celui de l’enfant se superposent et s’entremêlent. Evocation de «trains cahoteux» montés sur «des rails de fortune», regards «scrutant» des oliveraies s’étendant à l’infini. Les voyages partrain éveillent en lui des souvenirs douloureux, des souvenirs relatifs aux départs difficiles. Lepère muté, du fait de son emploi de cheminot, de ville en ville, de gare en gare. L’enfantdevait alors quitter des lieux familiers vers d’autres. Un arrachement qu’il avait du mal àvivre, un chagrin qui marque certains épisodes de son enfance. Presque déjà, l’exil et ledéchirement.

L’enfance est associée à des éléments qui lui sont chers, à des sensations qui le marquent de leurs empreintes indélébiles, tel ce citronnier qu’il voit grandir et auquel il associe le sourire de son grand-oncle, dans la palmeraie de Gabès. L’arbre semble illuminer son enfance par la couleur de ses fruits, par le parfum délicieux qui émane de ses feuilles quand il les frotte entre les mains.

L’enfance est ainsi marquée par des moments heureux faits d’insouciance, de légèreté, de plaisirs, à la fois, simples et intenses, à l’instar de ses promenades en vélos où il a l’impression que la selle se transforme en tapis volant :

«Le vélo t’emportait ou tu l’emportais»

L’amour du pays, des siens

Dans cette poésie, l’amour du pays s’exprime à travers différents moments vécus, aussi bien durant l’enfance heureuse, que plus tard, lorsqu’il il évoque, par exemple, la préparation militaire, quand il était élève. Le poète nous livre le regard d’un lycéen qui accepte la formation à laquelle il était tenu de se conformer. Il cherche à nous dire son sentiment d’appartenance à une patrie à protéger, à défendre. Ce sentiment n’est pas, en revanche, de nature à l’enfermer dans un nationalisme obtus, Il est plutôt l’occasion d’exprimer très fort son pacifisme et son amour de la paix :

«Ma guerre à moi était plus qu’une guerre».

L’amour du pays est associé au respect et à l’empathie dus à son père et à tous les travailleurs.

Evocation du dur métier du père. Il se souvient de cet homme qui passait la nuit à surveiller la bonne marche vers le port des trains de marchandises chargées d’alfa. Un immense respect le submerge en vis-à-vis de celui qui accomplit cette pénible tâche. Le même sentiment est éprouvé à l’endroit des paysans aux mains rugueuses qui ramassent l’alfa, cette plante difficile des steppes.

Une ouverture sur le monde par les voyages

D’autres souvenirs se rapportent à différents moments de sa vie d’adulte :

«Des années plus tard», «Tu repenses», «tu revois», et le poète de nous inviter à le suivre dans un va-et-vient dans le passé lointain, ou le présent proche, à travers ses activités culturelles comme par exemple, participer à des rencontres dans différents pays, avec d’autres écrivains: de la Martinique, à Hammamet autour du thème de l’exil où Rachid Mimouni, qui n’est pas nommé, parle du ‘‘Fleuve détourné’’, de l’exil rebelle.

A d’autres moments dans le recueil, le poète est un voyageur qui part à la découverte de lieux chargés d’Histoire, à l’instar de Carthage. Le poème prend de l’ampleur pour exprimer, avec une profonde émotion, la grandeur et la majesté des sites romains ou puniques, comme rappel de l’Histoire:

«J’élevais mes mots sur l’autel des sacrifices

Par-dessus les collines sentinelles

Loin des urnes funéraires loin des stèles».

Un exil fécond, créateur

Ce qui ressort de ce recueil, est que l’exil, vécu par le poète, n’est pas que source de douleur, il est aussi source d’enrichissement et d’ouverture sur la beauté du monde, sur la culture humaine qu’il a découverte et qui l’a marqué, une culture qui n’a pas effacé sa culture mère.

Elle l’a plutôt enrichi grâce à un appel constant à la tolérance et à la fraternité. Sa poésie est un chant du monde, un hymne à la terre et aux êtres auxquels il est attaché :

«Il y a des êtres

Comme des rayons du soleil

Nécessaires à la vie

Ouvre le jour

Pour leur dire

Le monde est une merveille».

* Universitaire.

Tahar Bekri, Mon pays, la braise et la brûlure, Ed. Edern, Bruxelles, 16 euros.

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Pour que le décret-loi 2022-54 cesse d’être un instrument de répression judiciaire 

23. April 2025 um 07:10

Des appels sont lancés, même au sein de l’Assemblée, pour faire abroger ou amender le décret-loi n°2022-54 ou, tout au moins, son fameux article 24, souvent utilisé par la justice pour lancer des procédures judiciaires contre des journalistes, des dirigeants politiques et des activistes de la société civile, mais toutes ces initiatives sont restées vaines.   

L’article 24 du décret-loi n°2022-54 sur la cybercriminalité adoptée en septembre 2022 pour soi-disant lutter contre les «fausses nouvelles», les «rumeurs» et les «propos diffamatoires» s’est révélé être une arme redoutable contre la liberté d’expression, puisqu’il est systématiquement utilisé contre les journalistes et les activistes pour les traîner devant la justice suite à des déclarations ou des propos critiques.

Les juges y recourent également au mépris du Décret-loi n°2011-115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, de l’imprimerie et de l’édition et le Décret-loi n°2011-116 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la communication audiovisuelle qui sont censés s’appliquer dans ces cas.   

«Depuis sa promulgation, [le décret-loi n°2022-54] a servi à poursuivre arbitrairement des dizaines de journalistes, avocat·es, universitaires, blogueurs, militant·es et opposant·es. Il ne prévoit ni critères clairs de responsabilité numérique, ni mécanismes d’expertise contradictoire», souligne le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) dans un communiqué publié mardi 22 avril 2025. Pis encore, ajoute l’organisation, ce texte «inverse la charge de la preuve, criminalise l’opinion et permet au pouvoir de choisir ses cibles».

Le CRLDHT évoque, dans ce contexte, le cas du journaliste Mohamed Boughalleb qui, après avoir déjà purgé 8 mois de prison en vertu de ce décret-loi, se voit sous le coup de nouvelles poursuites, en vertu du même texte qui prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison pour un contenu qui tient davantage de l’expression d’une opinion que d’un délit passible de prison.

I. B.

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