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Heute — 26. Februar 2025Haupt-Feeds

Business IT Solutions Expo | Accélérer la digitalisation des entreprises en Tunisie

26. Februar 2025 um 12:38

La première édition du Business IT Solutions Expo (Bitse), un événement dédié aux solutions technologiques qui transforment les entreprises, se tient les 25 et 26 février 2025 à la Cité de la Culture à Tunis. 

Ce salon, organisé par Express FM, est le rendez-vous incontournable pour les décideurs, DSI, DRH, DAF et tous les acteurs impliqués dans la modernisation des entreprises. Il réunit les principaux éditeurs et intégrateurs de solutions IT, offrant une vitrine unique pour la digitalisation des organisations.  ERP, SIRH, GED, Big Data, cybersécurité, cloud computing… le Bitse mettra en avant les outils et innovations aux entreprises d’optimiser leurs processus, d’améliorer leur performance et d’accélérer leur transformation digitale. 

Avec plus de 50 exposants et 80 intervenants,les participants découvrent les dernières avancées et tendances du secteur.

Au programme, 26 workshops interactifs, 4 panels de discussion et une keynote exclusive abordant les défis et opportunités de la digitalisation. 

C’est l’occasion pour les professionnels de rencontrer des experts, d’échanger sur les meilleures  pratiques et d’identifier les solutions adaptées à leurs besoins.

I. B.

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Tunisie | Huit condamnations à mort pour le meurtre de Brahmi en 2013

26. Februar 2025 um 12:17

Huit hommes, tous des djihadistes salafistes affiliés à l’Etat islamique (Daech), ont été condamnés à mort pour l’assassinat de l’homme politique de gauche Mohamed Brahmi, assassiné le 25 juillet 2013 devant chez lui. En Tunisie, la peine capitale est encore en vigueur même si un moratoire est en vigueur depuis 1991.

Les prévenus ont été reconnus coupables de crime visant à «changer la forme de l’État» et «inciter au désordre ». Trois d’entre eux ont été condamnés à mort pour «homicide volontaire avec préméditation».

Une neuvième personne, en fuite, a été condamnée à 5 ans de prison.

Mohamed Brahmi, député nationaliste de gauche qui faisait partie de l’Assemblée nationale constituante, a été abattu le jour de la Fête de la République, en plein Ramadan. On se souvient qu’il était très critique à l’égard des islamistes au pouvoir en Tunisie à cette époque. La nouvelle de sa mort a choqué le pays, moins de 6 mois après l’assassinat d’une autre figure de la gauche tunisienne, l’avocat Chokri Belaïd, tué également devant son domicile, le 6 février de la même année.

Les jihadistes alliés de l’Etat islamique ont revendiqué les meurtres de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui ont déclenché une grave crise politique dans le pays et contraint Ennahdha à céder le pouvoir à un gouvernement de technocrates, immédiatement après l’adoption d’une nouvelle Constitution.

En mars 2024, quatre personnes ont été condamnées à mort lors du procès pour meurtre de Chokri Belaid.

I. B.

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Les destins palestiniens brisés par Israël

26. Februar 2025 um 11:50

La majorité des médias occidentaux ne cesse de rapporter des histoires d’anciens détenus israéliens à Gaza qui auraient été maltraités ce qui reste à vérifier et qui même s’il s’avérait juste ne constitue que quelques exceptions mais en dépit de cela ces médias préfèrent faire un effet de loupe sur ces cas tout en fermant les yeux sciemment sur tous les cas de maltraitance et de torture réellement vécus par les Palestiniens souvent arrêtés arbitrairement et incarcérés illégalement. (Photo: Rula Hassanein retrouve sa fille après dix mois de prison).

Imed Bahri

Une investigation du magazine allemand Der Spiegel a révélé des histoires douloureuses de Palestiniens victimes de ces arrestations israéliennes, ayant subi des mauvais traitements et qui après leur libération vivent dans la peur permanente d’être arrêtés de nouveau à tout moment. Une torture psychologique qu’inflige Israël à tous les anciens prisonniers palestiniens.  

L’investigation publiée par le magazine allemand nous emmène dans un voyage à l’intérieur des prisons israéliennes où des milliers de personnes sont détenues sans inculpation précise ni procès équitable et dont les vies sont brisées. 

À travers les histoires de trois Palestiniens, nous découvrons la souffrance quotidienne qui révèle le vrai visage cruel et destructeur de l’occupation israélienne. 

Arrachée à son bébé de quelques mois

Rula Hassanein, jeune mère et journaliste palestinienne de 29 ans, raconte le moment pénible de son arrestation. Au milieu de la nuit de mars 2023, des soldats israéliens ont pris d’assaut sa maison dans le camp de réfugiés de Jalazone près de Ramallah. Rula raconte: «Ils ont frappé violemment à la porte puis ils m’ont menottée et m’ont bandé les yeux. Je criais et je leur disais que j’avais une petite fille, mais ils ont répondu: Cela ne nous concerne pas».

Rula a été emmenée dans un centre de détention militaire où elle a passé huit heures attachée à une chaise dans une pièce sombre avant d’être interrogée à Hébron. La charge? Seize publications Facebook et 3 tweets sur X dont certains datant de deux ans. Elle est accusée par les autorités israéliennes d’inciter à la violence et de glorifier le terrorisme. Toutefois, l’investigation du Spiegel n’a pas pu vérifier le contenu de ces publications car les comptes ont été supprimés ou suspendus.

Rula se souvient du calvaire: «Ils me menaçaient et me disaient: Tu ne verras pas ta fille pendant un an et demi». Elle allaitait sa fille Ilya lorsqu’elle a été arrêtée, et elle a passé 10 mois dans la prison de Damon près de Haïfa. Durant cette période, on lui a refusé l’accès à sa fille qui n’avait que neuf mois au moment de son arrestation. «Elle rampait quand ils m’ont arrêté et quand je suis sortie, elle marchait», raconte Rula, les yeux remplis de larmes.

En prison, Rula parlait à une couverture enroulée autour d’elle comme si c’était un bébé. «C’était la seule façon pour moi de me sentir proche d’Ilya», raconte-t-elle.

Rula a été libérée le 19 janvier 2024 dans le cadre d’un échange de prisonniers mais vit désormais sous la menace constante d’une nouvelle arrestation. Deux jours seulement après sa libération, des soldats ont fait une descente au domicile de sa famille et confisqué 35 000 shekels (environ 9 500 euros) de l’argent de son frère. «Ils veulent nous terroriser», explique Rula, qui vit désormais dans la peur constante d’être de nouveau arrêtée.

Il voulait juste passer du temps avec ses amis

Quant à l’histoire d’Ahmed Abu Alia c’est celle d’un jeune homme qui a passé son adolescence en prison. Âgé de 18 ans, il représente une génération de Palestiniens qui ont vécu sous l’occupation depuis leur naissance. Il a été arrêté à deux reprises sans inculpation spécifique et a passé plus d’un an en prison dans le cadre d’une «détention administrative», une procédure qui permet aux autorités israéliennes de détenir des Palestiniens sans procès ni inculpation spécifique.

Ahmed, qui a été blessé par balle à l’épaule lors d’affrontements avec des soldats israéliens, vit dans un village entouré de colonies israéliennes illégales. «Je voulais juste passer du temps avec mes amis», explique Ahmed qui avait 16 ans lorsque les soldats lui ont tiré dessus pour la première fois.

Après sa première libération, son père a reçu un appel de l’armée israélienne: «La prochaine fois, nous le tuerons». Il a été de nouveau arrêté en septembre 2023 et a passé six mois dans la prison d’Ofer près de Ramallah. «Ils nous ont traités comme des animaux», raconte Ahmed qui a été battu cinq fois pendant sa détention avant d’ajouter: «Ils nous ont même interdit d’avoir des mouchoirs».

Ahmed a été libéré en janvier 2024 dans le cadre d’un échange de prisonniers mais vit désormais dans la peur constante d’être à nouveau arrêté. «Ils m’ont dit: Nous t’arrêterons à nouveau à la première occasion», raconte ce jeune homme qui travaille désormais avec son père dans une plantation de palmiers près de Jéricho.

L’occupation interdit tout espoir de paix

Dania Hanatsheh, étudiante de 22 ans, a été arrêtée à deux reprises sans inculpation spécifique. «Je ne m’attendais pas à être arrêtée», explique Dania qui étudie la comptabilité à l’Université de Birzeit. Arrêtée une première fois en 2023 et incarcérée pendant quelques jours, elle a ensuite été arrêtée à nouveau en août 2023 et a passé cinq mois dans la prison de Hasharon. Durant sa détention, elle a été soumise à des coups et à des mauvais traitements, s’est vue refuser des soins médicaux et a été soumise à des examens humiliants.

«Ils nous battaient et disaient: Les prisonniers de Gaza n’ont pas assez de nourriture alors pourquoi devriez-vous en avoir assez?», raconte Dania, qui a été libérée en janvier 2024 mais vit désormais elle aussi dans la peur constante d’être à nouveau arrêtée. «Telle est notre réalité sous l’occupation. Il n’y a pas de paix, pas d’espoir», déclare-t-elle. 

L’enquête de Der Spiegel met en lumière les graves violations dont sont victimes les Palestiniens sous l’occupation israélienne : des milliers de personnes sont arrêtées sans inculpation spécifique ni procès équitable.  Des pratiques qui contribuent à exacerber la haine et la méfiance entre les deux parties rendant la réalisation de la paix une tâche presque impossible.

À travers les histoires de Rula, Ahmed et Dania, le magazine allemand montre comment l’occupation israélienne affecte la vie quotidienne des Palestiniens à travers les arrestations arbitraires, les mauvais traitements dans les prisons et la menace constante d’une nouvelle arrestation ce qui est une torture psychologique permanente.

Ces histoires ne sont pas seulement des cas individuels mais plutôt le reflet de la réalité vécue par des milliers de Palestiniens qui souffrent sous le poids de l’occupation.

L’enquête dresse un sombre tableau de la réalité dans laquelle vivent les Palestiniens sous l’occupation israélienne où leurs droits humains fondamentaux sont violés quotidiennement. Mettre en lumière ces histoires et ces destins rappelle l’importance de continuer à défendre les droits de l’homme et la justice pour les Palestiniens qui vivent sous une occupation insupportable depuis la fin des années 1940. «Nous ne connaissons rien d’autre que l’occupation. Et la situation empire de jour en jour», explique Ahmed Abu Alia.

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Nouvelles découvertes archéologiques sur le site de Carthage

26. Februar 2025 um 10:17

Carthage continue de livrer ses secrets, témoignant du rôle crucial qu’elle a joué dans l’ancienne Méditerranée. De 2021 à 2024, une mission archéologique conjointe de l’Institut national du patrimoine (INP) et de l’Université La Sapienza de Rome et a mené quatre campagnes de fouilles qui ont abouti à d’importantes découvertes.

Les campagnes étaient axées sur deux nécropoles : celle phénicienne de Dermech (VIIe-VIe siècle avant J.-C.) et celle punique d’Odéon (IVe-IIe siècle avant J.-C.). Parmi les plus importantes découvertes, explique à l’agence italienne Ansa Lorenzo Nigro, professeur d’archéologie et d’histoire du Proche-Orient ancien et d’archéologie phénicienne et punique à l’Université La Sapienza de Rome, «il y a des usines métallurgiques et un four à céramique du IVe siècle avant J.-C. qui font partie d’un quartier artisanal punique situé au pied de la colline de Bordj-Djedid (au cœur du parc thermal d’Antonin). Cette preuve est étayée par la découverte en 2024 d’une inscription punique contemporaine qui témoigne du nom d’une divinité d’Ougarit, le dieu Kotar, protecteur des activités métallurgiques. Et dans la nécropole hellénistique de la colline de l’Odéon [dans le quartier des Villas romaines, datant entre le IVe et le IIe siècle avant JC.], onze tombes monumentales construites en grandes dalles de calcaire avec des couloirs d’accès jusqu’alors inexplorés, qui ont livré des restes humains et des objets funéraires.»

Cette déclaration intervient au moment de la publication de la quatrième campagne de fouilles de la mission archéologique conjointe tuniso-italienne à Carthage, établie dans le cadre d’un accord-cadre de coopération entre les deux institutions, sous l’égide du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, pour mener des recherches archéologiques et anthropologiques à Carthage en vue de contribuer à la reconstruction historique et culturelle de la ville antique.

La recherche a été financée par l’Université de Rome La Sapienza, le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’Institut national du patrimoine tunisien (Inp).

La mission archéologique à Carthage est codirigée par Mounir Fantar, directeur de la division de ‘Planification, Coopération et Publication’ de l’INP, et par Lorenzo Nigro, professeur d’archéologie et d’histoire du Proche-Orient ancien et d’archéologie phénicienne et punique à l’Université La Sapienza. Le travail de terrain a été coordonné par Federico Cappella, archéologue phénicien-punique de la même université, sous la direction scientifique de Moez Achour, conservateur du patrimoine et chef de la section ‘Monuments et sites romano-byzantins’ de l’Inp.

Les objectifs de ce projet est de reconstituer l’histoire de la ville de Carthage et de ses nécropoles depuis la période archaïque jusqu’à la conquête romaine et de contribuer au développement des connaissances scientifiques en apportant de nouvelles données sur le monde carthaginois à l’époque phénicienne et punique.

Parallèlement, le projet a permis de restaurer, protéger et valoriser les monuments exposés, désormais visitables par les touristes.

Les études de la mission réécrivent en quelque sorte l’histoire de la ville, en s’intéressant à sa dynamique culturelle et au processus de romanisation.

I. B.

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Nouvel accord pour l’emploi de travailleurs qualifiés tunisiens en Italie

26. Februar 2025 um 09:40

Un accord-cadre de coopération portant sur l’emploi, la formation professionnelle et la migration vise à faciliter l’insertion professionnelle des diplômés du système tunisien de formation professionnelle dans des domaines spécialisés très demandés sur le marché du travail italien, notamment la soudure et la construction métallique.

L’accord a été signé, lundi 24 février 2025, axé au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, par le directeur général de l’Agence tunisienne pour l’emploi et l’emploi indépendant (Aneti), Hatem Dahman, le directeur général de l’Agence tunisienne pour la formation professionnelle (ATFP), et Ilyes Cherif, et le président de l’organisation italienne Ethos Ets.

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaouad, a déclaré que l’accord quinquennal s’inscrit dans le cadre plus large du renforcement de la coopération entre la Tunisie et l’Italie en matière d’emploi, de formation professionnelle et de migration organisée.

Il a souligné qu’à travers cet accord, les entreprises italiennes offriront dans un premier temps des opportunités d’emploi à 150 jeunes hommes et femmes diplômés des centres de formation professionnelle spécialisés dans le soudage et la construction métallique, ajoutant que l’accord reste ouvert à une extension à d’autres spécialisations professionnelles, en fonction des besoins en main d’œuvre des entreprises italiennes qui recherchent des travailleurs tunisiens.

Le ministre a souligné que l’Aneti et l’ATFP pour répondre aux besoins évolutifs des entreprises italiennes et exhorté les jeunes Tunisiens à profiter des opportunités de formation professionnelle disponibles dans ce secteur.

Chaouad a en outre expliqué que les contrats de travail avec les entreprises italiennes seront à durée indéterminée, précédés d’une phase préparatoire comprenant une formation linguistique et culturelle en italien.

Par ailleurs, le ministre a annoncé qu’environ 5 000 jeunes Tunisiens recevront prochainement une formation pour travailler dans des entreprises soit en Italie, soit dans ses entreprises italiennes basées en Tunisie.

I. B.

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Liban : Après les funérailles de Nasrallah, quelle vision pour l’avenir ?

26. Februar 2025 um 09:16

Le 23 février 2025, Beyrouth a vu défiler des centaines de milliers de personnes venues rendre un dernier hommage à Hassan Nasrallah. Une foule compacte, traversée par cette ferveur étrange qui naît lorsque l’histoire vacille. Il ne s’agissait pas simplement de pleurer un leader, mais de sceller une page du destin collectif. Dans cet instant suspendu, une conscience obscure flottait : quelque chose ici dépassait l’individu.  

Manel Albouchi *

Les funérailles de Hassan Nasrallah ont marqué un moment de recueillement intense, où la tristesse s’est mêlée à la solennité d’un rituel qui dépasse la simple perte pour toucher une mémoire plus vaste. Ce type d’événement ne s’efface jamais immédiatement; il laisse une empreinte, réactive des souvenirs collectifs et ouvre une période d’incertitude où chacun cherche à comprendre ce qui va suivre.

La psychologie des foules, théorisée par Gustave Le Bon, montre que dans les moments de crise, l’individu tend à s’effacer derrière le collectif, adoptant des comportements émotionnels plutôt que rationnels. L’effet de contagion émotionnelle est alors à son apogée : une colère mal canalisée peut devenir un incendie difficile à maîtriser.

L’histoire nous a maintes fois montré que ces instants de flottement sont décisifs. Qui parvient à modeler le récit dans l’immédiat contrôle souvent l’avenir.

Un mythe en construction

À travers les âges, les grandes figures politiques n’ont jamais vraiment disparu. César assassiné devient un emblème plus puissant que César vivant; Napoléon en exil, loin d’être un homme défait, devient une idée qui traverse les siècles. Hassan Nasrallah, à sa manière, entre dans cette logique. Il cesse d’être un homme pour devenir un récit.

La disparition d’un leader ne laisse pas seulement un vide; elle crée une brèche dans laquelle se projettent attentes, craintes et espoirs. Freud, dans Deuil et mélancolie, expliquait que le deuil bien intégré permet de transformer la perte en moteur d’évolution. À l’inverse, un deuil non résolu peut conduire à une fixation sur le passé, empêchant tout renouveau. Tout se joue donc dans la capacité d’une société à symboliser l’absence, à en faire un levier plutôt qu’une entrave.

Les funérailles de Hassan Nasrallah ne sont pas un point final, mais le début d’un récit en mutation. Elles sont un moment de catharsis collective, où l’émotion brute se transforme en rituel structurant. Ce deuil ne concerne pas un homme seul; il touche une société entière, en quête d’un nouvel équilibre identitaire et stratégique.

Un pays au bord du gouffre ou d’une renaissance? Le Liban oscille entre l’abîme et la lumière, entre l’éternel retour du chaos et la volonté farouche de renaître. À chaque épreuve, il vacille sans tomber tout à fait. Mais jusqu’à quand?

Le deuil collectif auquel nous assistons n’est pas seulement un phénomène psychologique; il est un révélateur des tensions profondes qui traversent le pays. À court terme, la disparition de Hassan Nasrallah crée un état de sidération. Vient ensuite la nécessité de donner un sens à la perte. Deux chemins se dessinent. Le premier, celui de la répétition, où l’émotion brute prend le dessus et pousse le pays vers une nouvelle escalade. C’est le piège du trauma collectif non résolu, ce cycle infernal où chaque génération rejoue les mêmes drames que la précédente, prisonnière d’un passé jamais digéré. Le second, plus rare, plus exigeant, serait celui d’une recomposition subtile. Une prise de conscience, non pas dictée par l’urgence, mais par une volonté de rupture avec les schémas du passé. C’est ici que tout se joue. Car si l’on sait que l’histoire se répète, elle n’est pas pour autant condamnée à toujours le faire de la même manière.

La recomposition des forces

Au-delà des frontières libanaises, cette disparition est un séisme dont les ondes se propagent bien au-delà du Levant. Dans un jeu d’échecs où chaque acteur avance ses pions avec prudence, le vide laissé par Hassan Nasrallah sera comblé, d’une manière ou d’une autre. Les puissances régionales ne manqueront pas d’exploiter cette brèche, chacune avec son agenda propre. Certains chercheront à y voir une opportunité d’affaiblissement, d’autres, au contraire, tenteront d’en faire un levier de mobilisation. L’équilibre fragile dans lequel se trouvait le Liban se trouve désormais soumis à de nouvelles pressions, où la stratégie primera sur l’émotion brute. Mais la véritable question demeure: le Liban peut-il encore exister en tant qu’entité autonome, ou sera-t-il condamné à n’être qu’un terrain de jeu pour des intérêts qui le dépassent?

Le choix d’un destin

L’avenir d’une nation ne se joue jamais sur un seul événement. Il se façonne dans l’accumulation des décisions, des réactions, des récits que l’on construit autour des faits. La disparition d’un leader, aussi marquante soit-elle, n’est qu’un révélateur des tensions latentes.

Si le Liban veut éviter de retomber dans une logique de conflits sans fin, il devra se poser la question fondamentale de son propre récit. Qui veut-il être ? Un pays condamné à revivre les mêmes fractures, ou une nation capable de transcender ses divisions?

L’émotion collective est une force puissante, mais elle peut être une arme à double tranchant. Elle peut nourrir la vengeance autant que la reconstruction. Le pays se trouve aujourd’hui à une bifurcation : répéter les erreurs du passé, ou réécrire son propre destin. L’histoire, capricieuse, laisse parfois une chance à ceux qui savent lire entre ses lignes. Mais encore faut-il vouloir la saisir.

Si le Liban veut éviter de retomber dans une logique de conflits sans fin, il devra se poser la question fondamentale de son propre récit. Qui veut-il être? Un pays condamné à revivre les mêmes fractures, ou une nation capable de transcender ses divisions? L’émotion collective est une force puissante, mais elle peut être une arme à double tranchant. Elle peut nourrir la vengeance autant que la reconstruction.

Le pays se trouve aujourd’hui à une bifurcation : répéter les erreurs du passé, ou réécrire son propre destin. L’histoire, capricieuse, laisse parfois une chance à ceux qui savent lire entre ses lignes. Mais encore faut-il vouloir la saisir.

* Psychologue, psychanalyste.

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Trois mois après le cessez-le-feu, comment va le Hezbollah?

26. Februar 2025 um 08:46

Bien que le Hezbollah ait voulu faire des funérailles grandioses des ses deux secrétaires généraux défunts Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine une démonstration de force, dimanche 23 février 2025, il n’en demeure pas moins que le mouvement chiite libanais est sorti épuisé de la guerre contre Israël et se trouve aujourd’hui dans une situation militaire, politique et financière compliquée à laquelle la chute de Bachar Al-Assad et la situation géopolitique du parrain iranien n’aident pas. La constellation des astres est loin d’être au rendez-vous!

Imed Bahri

Trois mois après le cessez-le-feu, les dommages infligés par l’armée israélienne au groupe armé chiite soutenu par l’Iran sont évidents. Sa puissance de feu a été gravement entamée, son influence politique réduite et ses finances devenues si précaires qu’il a du mal à remplir ses obligations envers ses partisans, écrivent Adam Chamseddine et Rory Jones affirment dans une enquête publiée par le Wall Street Journal.  

Le Hezbollah, que les États-Unis classent comme une organisation terroriste, opère depuis longtemps comme un État dans l’État au Liban fournissant des emplois et des services sociaux à ses membres et dans l’environnement chiite où il évolue, rappellent les deux journalistes. L’organisation verse de l’argent et de l’aide aux proches des combattants du Hezbollah tués ainsi qu’aux partisans qui ont perdu leurs maisons ou leurs entreprises au cours des conflits. Cependant la facture lourde et croissante de sa dernière guerre rend nombre de ces paiements impossibles.

La guerre était une erreur

Certains affirment que la principale institution financière du groupe, Al-Qard Al-Hassan, a gelé ces dernières semaines les paiements des chèques d’indemnisation qui avaient déjà été émis. Plusieurs membres du groupe affirment n’avoir reçu aucun soutien.

«J’ai beaucoup de questions sur les raisons pour lesquelles nous avons été entraînés dans ce conflit, sur les souffrances que nous avons endurées et sur qui nous compensera pour nos pertes», déclare Jalal Nassar, propriétaire d’un restaurant dans la ville libanaise de Tyr. Il a dû payer 100 000 dollars pour réparer son restaurant qui a été détruit par des frappes aériennes.

La branche ‘construction et ingénierie’ liée au Hezbollah s’est rendue au restaurant pour évaluer le coût des réparations mais n’a fourni aucune assistance, ajoute-t-il, estimant que la guerre était une erreur. 

En novembre, la Banque mondiale a estimé le coût des dommages aux structures physiques au Liban à 3,4 milliards de dollars avec environ 100 000 maisons partiellement ou totalement détruites. Les veuves et les familles des militaires tombés au combat ont également besoin d’aide et les blessés ont besoin de soins médicaux et d’un revenu régulier.

Les difficultés financières croissantes auxquelles le Hezbollah est confronté semblent provenir des efforts déployés par le nouveau gouvernement libanais soutenu par les États-Unis pour arrêter le flux de fonds vers le parti en provenance de l’Iran, son principal soutien.

La chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie a également été un coup dur coupant ainsi la route des armes et de l’argent à travers un pays autrefois allié du Hezbollah et de Téhéran.

Le groupe chiite libanais a publiquement reconnu les difficultés financières et militaires subies même si le soutien de ses partisans semble demeurer fort pour le moment, du moins en apparence. Le nouveau secrétaire général du parti Naïm Qassem a déclaré que le groupe était déterminé à reconstruire ce qui a été détruit mais a exhorté l’État libanais à assumer également ses responsabilités.

Nasrallah continue d’être vénéré

Des centaines de milliers de personnes ont assisté aux funérailles d’Hassan Nasrallah, l’ancien chef du Hezbollah tué dans une frappe aérienne israélienne en septembre. Beaucoup au Liban continuent de vénérer Nasrallah et son organisation pour avoir bâti l’une des milices non étatiques les plus puissantes du monde en opposition à Israël et pour être devenue une force dans la politique libanaise.

«Le Hezbollah n’a plus assez d’argent pour dédommager ses partisans», explique Lina Khatib, chercheuse associée à Chatham House à Londres, et d’ajouter: «La loyauté envers le groupe diminuera probablement à long terme lorsque les partisans du Hezbollah se rendront compte qu’il ne peut plus leur fournir d’aide financière, politique ou sécuritaire».

Les experts estiment que ces dernières années, le groupe a maintenu un budget annuel d’environ 1 milliard de dollars pour couvrir l’aide, les salaires et autres coûts hors dépenses militaires. Or, ces opérations ont été gravement endommagées à la fin de l’année dernière lorsqu’Israël a intensifié son conflit de longue date avec des frappes aériennes et des attaques secrètes.

Le conflit a commencé après l’opération Déluge d’Al-Aqsa du Hamas le 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël. Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël le 8 octobre avec des roquettes et des drones pour montrer sa solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

La campagne menée par Israël l’automne dernier a tué de hauts dirigeants du Hezbollah, fait des milliers de morts et déplacé temporairement plus d’un million de personnes. Les dégâts ont principalement touché le sud du Liban et certaines parties de la capitale Beyrouth surtout la banlieue sud qui est le fief du Hezbollah. 

Le Hezbollah tente de panser ses plaies

Depuis le cessez-le-feu, fin novembre, le Hezbollah tente de panser ses plaies. Les comités dirigés par le groupe chiite ont évalué les dégâts des centaines de milliers de maisons endommagées et ce dernier a versé 630 millions de dollars en indemnités aux personnes pour les pertes ou les dommages causés à leurs maisons, selon un responsable d’Al-Qard Al-Hassan, une quasi-banque liée au Hezbollah.

Cependant, des signaux plus récents illustrent la crise de liquidité du Hezbollah. Selon Moussa Shmeisani, concessionnaire automobile et chef de l’association des commerçants du gouvernorat de Nabatieh au Liban, le mouvement semble donner la priorité aux paiements destinés aux personnes ayant un besoin urgent d’abri plutôt qu’aux entreprises qui ont également été touchées.

D’autres coûts augmentent également notamment les indemnités versées aux blessés qui ont besoin de soins médicaux et d’un revenu régulier. Une personne proche du Hezbollah a déclaré au Wall Street Journal que le groupe avait perdu 5 000 combattants dans le conflit et que plus de 1 000 avaient été grièvement blessés dont de nombreux avaient perdu des membres ou souffraient de cécité permanente.

Un autre témoin cité par le journal a indiqué qu’une note interne avait été distribuée aux unités de combat ordonnant aux militants non originaires des régions du sud du Liban de quitter leurs positions et de permettre aux forces de l’armée libanaise de prendre le contrôle de la zone conformément au cessez-le-feu. «Le parti a subi de lourdes pertes», a-t-il souligné, précisant que certaines unités militaires ont été complètement démantelées.

Toutefois, le Hezbollah précise que ses rangs ont été en partie reconstitués avec des combattants qui étaient stationnés en Syrie avant la chute d’Al-Assad et que certaines unités étaient restructurées en prévision d’une éventuelle reprise des combats.

Joseph Aoun à la manœuvre

Cependant, l’élection de l’ancien chef d’état-major de l’armée libanaise Joseph Aoun en janvier, soutenu par les Etats-Unis, a été perçue comme un signe du déclin de l’influence du Hezbollah au Liban. Les États-Unis et les pays européens espèrent désormais qu’Aoun sera en mesure de réduire le contrôle du Hezbollah sur l’économie et l’État libanais.

Le nouveau président est confronté à une tâche immense puisque le gouvernement libanais traverse une crise économique depuis des années et aura besoin de l’aide des donateurs étrangers pour se reconstruire, peu de pays ayant jusqu’à présent engagé des fonds et tous exigent un affaiblissement du poids du Hezbollah et le renforcement de celui l’État libanais.

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A l’occasion de son centenaire, Frantz Fanon au centre d’un colloque à Sousse

26. Februar 2025 um 08:02

Les 21 et 22 février 2025, la Faculté de médecine de Sousse a abrité un colloque international sur le médecin, anthropologue et militant tiers-mondiste martiniquais, Frantz Fanon (1925-1961), à l’occasion du centenaire de sa naissance. L’occasion de revisiter la vie et l’œuvre d’un penseur tiers-mondiste et de les sortir de l’oubli.

Adel Ben Youssef *

L’initiative de l’événement revient au Dr. Wael Garnaoui, médecin psychologue à la Faculté de médecine de Sousse, et Dr. Montassir Sakhi, anthropologue à l’Université KU Leuven de Bruxelles/Belgique et à l’université Mohamed VI de Benguerir/Maroc), et ce dans le cadre de leur activités au sein du Border Studies Research Group, avec le soutien du bureau de la Fondation Rosa Luxemburg pour l’Afrique du Nord.

Un militant tiers-mondiste

Frantz Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique. Son père était inspecteur des douanes et sa mère commerçante, issus de la petite- bourgeoisie métissée du territoire. Ensemble, ils auront huit enfants, dont six survivront et feront des études secondaires.

Fanon a étudié au Lycée Schoelcher, à l’époque où Aimé Césaire y était professeur. En 1943, à 18 ans, il rejoint les Forces françaises libres du général de Gaulle, en passant par la Dominique. Son expérience de l’armée est contrastée : alors qu’il s’est engagé plein de patriotisme, il fait l’expérience du racisme, passe pour un soldat indiscipliné, mais se bat avec courage dans les combats de la libération de la France. Blessé dans la guerre, il revient ensuite en Martinique où il obtient son baccalauréat en 1946. Grâce à une bourse, il part faire des études de médecine à Lyon, où il se spécialise en psychiatrie, tout en suivant des cours de littérature et de philosophie.

En 1952, après son doctorat en psychiatrie, il publie Peau noire, masques blancs, dans lequel il questionne les notions d’identité, d’assimilation, de racisme à l’encontre des personnes noires, à travers son expérience d’Antillais né en Martinique et installé dans l’Hexagone.

En 1953, ce jeune psychiatre français noir, débarque en Algérie sous colonisation française. Nommé médecin-chef de l’hôpital de Blida-Joinville, faisant au début l’objet des moqueries de ses confrères français qui trouvaient son approche «bizarre», Fanon tente de changer la situation, en explorant la vie et les envies de ses patients et ses patientes et en s’opposant aux méthodes de traitement utilisées par les médecins français en mettant en place les bases de la psychiatrie institutionnelle qu’il a appris de son maître le psychiatre militant François Tosquelles. Confronté aux injustices de la société coloniale comme aux névroses des populations qui les subissent, il élabore des méthodes pour traiter les effets psychologiques du système colonial sur les colonisés, notamment la dépersonnalisation et la déshumanisation. 

Frantz Fanon à Tunis.

Quand la guerre d’Algérie éclate, il soigne les soldats français le jour, et les combattants du Front de libération nationale (FLN) la nuit.

En 1956, il démissionne de son poste hospitalier pour rallier les rangs du FLN ; quelques semaines plus tard, il est expulsé vers la Tunisie. S’affirmant désormais «algérien», il représente les indépendantistes en Afrique, et signe quelques uns des textes les plus influents du mouvement anticolonialiste, comme L’An V de la révolution algérienne (1959) et Les Damnés de la Terre (1961), préfacé par Jean-Paul Sartre.

A Tunis, après un court passage à l’hôpital des maladies mentales de la Manouba marqué par une relation conflictuelle avec son directeur de l’époque, Dr Mareschal, l’ancien secrétaire d’Etat à la Santé publique en France, feu Ahmed Ben Salah le nomma en tant que médecin psychiatre à l’hôpital Charles Nicolle où il commence les consultations de malades tunisiens et européens et donne des cours de psychopathologie sociale à la nouvelle Université de Tunis.

Dans ses cours, Fanon parle à ses étudiants de la psychiatre à l’hôpital de Blida en Algérie, de ses conflits avec ses collègues quant aux méthodes d’intervention psychiatrique. Il défend surtout ses nouvelles méthodes, sociothérapie et psychothérapie institutionnelle, qui à cette époque étaient révolutionnaires.

Parmi ses anciens élèves, on retient l’excellent trio du département de sociologie et de  la Faculté des Lettres et des Sciences Sociales de Tunis à l’aube de l’indépendance, les regrettés Abdelkader Zghal, Lilia Ben Salem et Khélil Zammiti.

Parallèlement à ses cours, il rédige une vingtaine d’articles au journal El Moujahid, porte parole du FLN publié à Tunis, dirigé en ce moment par Reda Malek.

Frantz Fanon meurt d’une leucémie à Bethesda, dans la banlieue de Washington, le 6 décembre 1961, sans voir l’indépendance algérienne pour laquelle il a tout donné dans les dernières années de sa vie. Toutefois, selon ses vœux, son corps est transféré à Tunis, et sera transporté par une délégation du GPRA à la frontière tuniso-algérienne. Son corps est inhumé par Chadli Bendjedid (qui devient en 1979 président algérien), dans le cimetière de Sifana près de Sidi Trad, en Algérie. 

Dans le panel d’ouverture intitulé «Fanon et l’enjeu d’une épistémologie située dans le Sud», présidé par Dr. Ramzi Ben Amara (du département d’anthropologie à la FLSH de Sousse), trois interventions ont été présentées par Lilia Labidi (ancienne ministre de la Femme), Salah Mosbah et Rejendra Chetty.

Dans la première session consacrée à «La littérature comme expérience décoloniale : apports de la pensée francophone», 3 interventions prononcées par Zahra Elkadhi, Ayman Daboussi et Fahmi Balti. Dans la deuxième session intitulée «Héritages théoriques et pratiques de la pensée fanonienne aujourd’hui», quatre interventions ont été présentées par Muriam Helh Davia, Teixaria, Hassen Dhaifallah et Denis Esakov.

Lors de la deuxième journée, la première session a été consacrée à «Fanon et la question décoloniale  en Afrique : Continuités et ruptures postcoloniales» avec quatre interventions présentées par Achraf Chadli Debbiche, Kmar Ben Dana, Montassir Sakhi et Miloud Yebrir. Dans la deuxième session intitulée «La psychiatrie face aux défis de la décolonisation : regards sur la psychiatrie nord- africaine», quatre interventions scientifiques ont été également présentées respectivement par Wael Garnaoui, Ahlem Mtiraoui, Jihene Ben Thabet et Farid Zaafrane.

Le film de Abdennour Zahzah

Au terme du colloque le film Frantz Fanon, sorti lundi 17 février dans les salles de cinéma tunisiennes, à l’initiative de Hakka Distribution, a été projeté à l’amphi Ibn Rochd. La projection a été suivie par un très riche débat entre les participants et les étudiants cinéphiles en présence de son producteur et réalisateur algérien, Abdennour Zahzah. La projection a été l’apothéose de deux  journées.

Les recommandations du colloque :

Dans le rapport final du colloque, les  membres du comité scientifique du colloque ont recommandé la publication des actes, la réalisation d’un travail interdisciplinaire pour mieux comprendre Frantz Fanon dont les écrits s’appliquent à la réalité de la plupart de nos pays aujourd’hui et la sensibilisation des jeunes pour étudier davantage son œuvre dans les domaines, médical, anthropologique et politique et d’en tirer les conclusions. Ils ont également recommandé d’intégrer la pensée fanonienne dans les cursus académiques en introduisant ses œuvres et ses concepts dans les formations en sciences humaines, en médecine, en philosophie et en sciences politiques, et de repenser la psychiatrie en contexte postcolonial en s’inspirant des critiques fanoniennes des institutions psychiatriques en favorisant une approche plus humaniste, ancrée dans les réalités culturelles locales.

Le but est de décoloniser la production et la diffusion du savoir, en valorisant les langues et savoirs locaux, et en luttant contre l’hégémonie des récits dominants dans les médias et l’éducation. Il s’agit aussi d’analyser et de déconstruire les politiques migratoires contemporaines et la «Schengénisation» de l’espace méditerranéen comme prolongements des logiques coloniales de contrôle et de hiérarchisation des mobilités.

* F.D.S.P de Sousse.

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Gestern — 25. Februar 2025Haupt-Feeds

Les premières rencontres sectorielles du Cetime

25. Februar 2025 um 11:42

La 1ère édition des Rencontres sectorielles du Centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime), dédiée aux secteurs électrique, électronique et mécatronique, se tiendra le 27 février 2025 au siège de l’Utica.

Ces  rencontres, organisées en collaboration avec les partenaires sectoriels du Cetime (Utica, Fedelec, Elentica, Mecatronic, CRMN et Tunac), constituent une plateforme de networking visant à encourager les échanges et collaborations entre les acteurs de ces différents secteurs industriels.

Organisé chaque année autour de tables de réflexion dédiées à chaque secteur d’activité, cet événement permet de discuter des enjeux spécifiques, d’explorer les opportunités de partenariats et de stimuler l’innovation. L’objectif principal est de renforcer les liens entre les acteurs privés et publics, tout en facilitant l’émergence de solutions concrètes et adaptées aux besoins des secteurs. Cette approche collaborative vise à créer des projets durables et mesurables.

L’événement se veut avant tout un catalyseur de synergie, dans le but de renforcer les partenariats existants et d’en créer de nouveaux. Les tables de réflexion seront des lieux de partage d’idées novatrices et de propositions concrètes, tout en favorisant un climat de confiance et de collaboration entre les participants du même secteur d’activité.

Les résultats attendus de ces rencontres incluent la création de projets collaboratifs entre différents acteurs du secteur, qu’il s’agisse de PME, d’ONG, d’organisations publiques ou de grandes entreprises, l’émergence de solutions innovantes adaptées aux enjeux spécifiques du secteur, la mise en place de partenariats stratégiques pour répondre efficacement aux défis communs et un engagement clair et mesurable des acteurs pour mener à bien les actions définies pendant les tables de réflexion.

Placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, le Cetime est le partenaire et le conseiller technique des entreprises industrielles. Il dispose de 5 pôles/domaines de compétence : mécanique, électrique, électronique, métrologique, et énergétique qu’il met à la disposition de toutes les entreprises industrielles.

Crée en 1982 pour accompagner le développement du secteur industriel en Tunisie, le Cetime emploie plus de 120 personnes et dispose de 2 directions régionales à Sousse et à Sfax. Il dispose aussi de 15 laboratoires de contrôle pour offrir aux industriels les prestations d’analyse et d’essais dans ses domaines de compétence. Il est aussi riche d’une équipe technique compétente qui assure des missions, d’expertises, de conseil, d’assistance, d’accompagnement, de formation et de qualification du personnel des entreprises industrielles.

Le Cetime offre une plateforme de ressources technologiques (CRT-Sousse). Doté d’une plateforme mécanique (de procédés technologiques avancés de fabrication et de moyens techniques de prototypage par usinage à grande vitesse et la fabrication additive métallique) et d’une plateforme électronique (de procédés technologiques avancés pour le prototypage, la qualification et l’assemblage des cartes électroniques et prototypage de PCB), le CRT de Sousse met à la disposition des PMEs dans les secteurs mécaniques, électriques, électroniques et des établissements académiques et de recherches une plateforme d’ingénierie pour la conception, la simulation et la fabrication de prototype de produits.

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Oui à l’amendement de la loi de 2016 sur le statut de la BCT

25. Februar 2025 um 09:53

Dans cet article l’auteur récapitule les idées et arguments qu’il n’a cessé depuis trois ou quatre ans de défendre dans une quinzaine d’articles publiés dans Kapitalis pour recommander par des analyses d’un niveau académique et loin de toute politique politicienne d’amender la loi de 2016 qui accorde l’indépendance et l’autonomie de décision à la Banque centrale de Tunisie (BCT). Il approuve et soutient la décision récente prise par le chef de l’Etat dans ce sens. Et s’en explique…

Dr. Sadok Zerelli

Je dois dire tout d’abord et pour ne pas être soupçonné de faire de la politique sous couvert d’analyse économique, comme font certains «experts» omniprésents dans les médias, que je n’appartiens et je n’ai jamais appartenu à aucun parti politique et que je ne me suis même pas dérangé le jour des élections présidentielles pour aller voter pour ou contre Kais Saïed.

J’ajouterais même, pour être encore plus clair à ce sujet, que je suis un retraité âgé qui tient à savourer sa retraite après une vie de dur labeur et qui pour tout l’or du monde n’accepterait un poste de responsabilité quelconque ou de conseiller de qui que soit.

Pour moi, en tant qu’économiste, ce qui compte avant tout c’est l’efficacité de la politique économique et monétaire pour assurer le développement du pays et améliorer le niveau de vie de la population, peu m’importe qui est le Président, qu’il soit de gauche ou du centre ou de droite, islamiste ou laïc, dictateur ou démocrate républicain…

Selon cette conception de la politique, qu’on peut approuver ou pas mais qui est la mienne, je ne peux que saluer, une fois n’est pas coutume, les directives données par le chef de l Etat au gouverneur de la BCT lors de l’audience qu’il lui a accordée le vendredi 21 février 2025 pour amender la loi de 2016 sur l’indépendance de la BCT et redéfinir son rôle dans le développement économique et social du pays.

J’applaudis d’autant plus cette décision et la nouvelle mission que Kais Saïed a fixé à la BCT qu’il est juriste de formation et qu’il y a une différence comme entre ciel et terre entre le droit constitutionnel qu’il a enseigné pendant des années et l’économie monétaire que j’ai enseignée pendant des années également.

A ce titre, je suis bien placé pour savoir que ce n’est pas une discipline facile et qu’arriver à comprendre certains concepts économiques tels que l’économie réelle et l’économie monétaire, les mécanismes de transmission de l’une à l’autre, le fonctionnement d’un système bancaire, le rôle d’un Institut d’Émission, etc., n’est pas à la portée du premier responsable politique venu.

Une approche récapitulative

Je ne vais pas développer dans cet article tous les arguments et idées pour lesquels je soutiens fermement la décision le Président sur ce dossier. J’avais publié depuis deux ou trois ans dans Kapitalis une bonne vingtaine d’articles plus ou moins techniques et plus ou moins approfondis critiquant la politique monétaire menée par la BCT depuis qu’elle est devenue indépendante, que j’invite les lecteurs et lectrices à lire ou relire pour faire le lien avec cet article. J’y avais développé de long en large mes arguments, tantôt en m’adressant à des experts spécialistes en théorie monétaire en leur rappelant la formulation de l’équation de Cambridge sous-jacente à la politique monétaire suivie par la BCT ou en faisant la démonstration mathématique de l’efficacité de l’autre politique monétaire possible pour maîtriser l’inflation, à savoir celle des taux des réserves obligatoires (voir plus loin), tantôt en m adressant au grand public en expliquant avec le langage le plus simple  les fondements et les raisonnements économiques qui se trouvent à la base des différentes politiques monétaire de lutte contre l’inflation. 

Dans cet article, je vais juste rappeler les principaux arguments et idées que j’avais développés en détail dans des articles antérieurs et qui justifient la décision du chef de l’Etat d’amender le statut d’indépendance de la BCT que la loi de 2016 lui a accordé, en mettant à profit mes compétences pédagogiques d’ex-enseignant universitaire pour expliquer dans le langage le plus accessible à tous des concepts et des raisonnements économiques qui sont en réalité assez compliqués.

1) La loi de 2016 a détourné la BCT de sa vocation :

En théorie monétaire comme en pratique et dans tous les pays du monde, une banque centrale remplit trois fonctions essentielles pour faciliter l’activité économique dans un pays et qui sont par ordre hiérarchique d’importance :

  • celle d’un Institut d’Émission : c’est d’ailleurs le nom originel d’une banque centrale. A ce titre elle émet et fabrique la monnaie fiduciaire d’un pays, billets et pièces de monnaie, théoriquement selon le volume d’or et de devises qu’elle détient dans ses coffres. Ce processus de fabrication est sous-traité par la majorité des banques centrales du monde à des industries de haute précision technologique qui se trouvent pour la plupart en Suisse, pays qui en fait sa spécialité;
  • celle de banque des banques, et à ce titre, la banque centrale rachète aux banques commerciales les titres de créances et les bons du Trésor qu’elles détiennent pour leur permettre de reconstituer leurs liquidités. On appelle cela le mécanisme de refinancement des banques. D’autre part, la banque centrale assume une mission d’autorité de tutelle des banques commerciales et doit veiller à ce titre à ce qu’elles soient toujours solvables et continuent à jouir de la confiance de leurs clients sans laquelle l’ensemble du système bancaire s’écroulera comme un château de cartes par un effet de dominos (la faillite d’une banque entraine la faillite d’une autre);
  • celle de lutte contre l’inflation : c’est la troisième fonction en termes de hiérarchie des responsabilités. A ce titre, la banque centrale doit veiller en permanence par des opérations d’ «open market» réalisées tous les jours sur le marché monétaire à ce que la masse monétaire en circulation (monnaie fiduciaire + monnaie scripturale sous forme d’écriture dans les comptes bancaires des clients) soit suffisante pour répondre aux besoins de financement des agents économique et en même temps pas trop pour ne pas créer de pressions inflationnistes.

Il convient de mentionner à ce sujet que la lutte contre l’inflation ne relève pas de la responsabilité exclusive de la banque centrale, mais de l’ensemble des départements ministériels chacun dans le secteur qui le concerne pour augmenter la production et réduire les coûts et donc les prix de vente des biens et services, en particulier de la responsabilité du département du commerce qui doit mettre en place une politique efficace pour assainir les circuits de distribution et sévir contre les spéculateurs.

Or par ignorance du rôle et des fonctions de base d’une banque centrale, les députés qui ont voté la loi de 2016 lui ont attribué comme première mission la lutte contre l’inflation, reléguant au second plan sa mission plus fondamentale de financement de l’activité économique et de satisfaction des besoins de liquidités de tous les agents économiques, y compris l’Etat.

Kais Saïed, malgré sa formation de juriste non familier avec l’économie monétaire, semble avoir bien compris ce détournement de vocation de la BCT et a entièrement raison d’ordonner son retour à sa vocation initiale qui est d’être au service du financement de l’économie nationale pour permettre la plus grande croissance économique possible et créer assez de liquidités pour satisfaire les besoins de financement de l’ensemble des agents économiques y compris de l’Etat. Il a raison aussi de considérer que la BCT ne saurait se dérober à ses responsabilités dans le financement de l’activité économique sous prétexte de l’indépendance de décision que la loi de 2016 lui a accordée, car c’est une institution publique qui fait partie des structures de l’Etat.

2) Depuis son indépendance en 2016 et sous l’influence du FMI, la BCT applique une politique monétaire de type monétariste basée sur le taux directeur : 

Depuis qu’elle a acquît non seulement son indépendance administrative et financière mais aussi son indépendance de décision en matière de politique monétaire grâce à cette fameuse loi de 2016, la BCT a augmenté pas moins que huit fois son taux directeur, qui se situe encore aujourd’hui à 8%, entraînant des taux d’intérêt bancaires «d’enfer» selon le langage même des banquiers de l’ordre de 14% qui asphyxient aussi bien les ménages que les entreprises. 

Cette politique monétaire s’est traduite entre autres par un effet d’éviction des investissements et une aggravation de la récession économique et du chômage sans réussir pour autant à maîtriser l’inflation qui demeure élevée (6,7% en ajustement annuel pour le dernier mois). Pire, en augmentant les charges de financement des entreprises qui n’ont pas d’autres choix que de répercuter cette augmentation sur leurs prix de vente, cette politique du taux directeur menée par la BCT a contribué à alimenter l’inflation qu’elle est censée combattre !

Il existe une autre cause de l’échec de la politique du taux directeur pour maîtriser l’inflation que le premier Tunisien rencontré dans la rue connaît mais apparemment pas les responsables de la BCT : l’inflation n’est pas due seulement à l’accroissement de la consommation intérieure comme les responsables de la BCT le supposent, mais bien et en grande partie à l’insuffisance de l’offre, à l’inflation importée et à l’accroissement des coûts de production, toutes causes sur lesquelles le taux directeur de la BCT n’a aucun impact.

3) Les fondements théoriques de la politique monétaire menée par la BCT :

Sans entrer dans des considérations d’ordre théorique qui seraient inappropriées dans cet article destiné au grand public, il est nécessaire de rappeler qu’il existe non pas une mais plusieurs théories ou écoles de pensées économiques (d’où le nom de sciences économiques au pluriel) qui vont de l’école classique d’Adam Smith, à l’école néoclassique de Ricardo, à l’école de Keynes, à l’école monétariste  (qu’on appelle aussi l’école de Chicago) de Milton Friedmann, qui est l’école de pensée la plus récente et dominante actuellement notamment dans les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale.

La politique monétaire préconisée par cette école de pensée, appliquée consciemment ou pas par l’ex et le nouveau gouverneur de la BCT, qui applique la même politique monétaire que son prédécesseur et a maintenu le même taux directeur à 8% (au point de se demander à quoi cela peut servir de changer de gouverneur si c’est pour appliquer la même politique?), repose sur une fameuse équation qu’on appelle «équation quantitative de la monnaie» ou «équation de Cambridge» pour laquelle Friedmann a reçu le Prix Nobel en économie. Celle-ci établit une relation mathématique et mécanique entre le PIB, la masse monétaire et la vitesse de circulation de la monnaie. Friedman lui-même explique que pour que cette équation fonctionne pour maîtriser l’inflation dans un pays, il faut que la vitesse de circulation de la monnaie soit stable à court terme et qu’il existe un bon mécanisme de transmission entre l’économie réelle (opérations de production, consommation, exportation, investissement, etc.) et l’économie monétaire (masse monétaire en circulation, taux d’intérêt, taux de change, niveau général des prix, etc.). Ces deux conditions se trouvent souvent remplies dans les pays développés tels que les Etats-Unis où la France qui ont appliqué avec succès une telle politique du taux directeur et ont effectivement réussi à ramener leur taux d’inflation qui a atteint plus de 10% à la suite de la flambée des prix des matières premières et du pétrole ayant suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine à environ 2% actuellement.

Mais chaque pays a ses spécificités, sa sociologie et la structure de son économie et la politique monétaire qui peut réussir dans un pays ne fonctionne pas forcément dans un autre. En particulier chez nous où la même politique du taux directeur appliquée par la BCT depuis la promulgation de la loi de 2016 s’est avérée non seulement inefficace pour maîtriser l’inflation mais a bloqué les investissements et la croissance économique.

4) les raisons de l’échec de la politique du taux directeur :

Il existe deux raisons principales qui expliquent l’échec cuisant de la politique du taux directeur pour maîtriser l’inflation, que tous les Tunisiens connaissent, sauf apparemment les responsables de notre banque centrale.

  • La première est l’importance de l’économie souterraine ou de ce qu’on appelle le secteur informel qui représente selon plusieurs experts 54% du PIB : à chaque fois que la BCT augmente son taux directeur que les banques commerciales répercutent automatiquement sur les taux d’intérêt débiteurs qu’elles facturent à leurs clients, rendant ainsi le crédit plus cher, les opérateurs économiques ont davantage recours à des transactions souterraines et hors des circuits bancaires. Le résultat est que la vitesse de circulation de la monnaie dans ce secteur augmente considérablement à court terme alors que, selon Friedman lui-même, l’équation quantitative de la monnaie ne peut fonctionner que si elle reste stable à court terme.
  • La deuxième raison qui explique l’échec de la politique du taux directeur suivie par la BCT est la faible inclusion financière en Tunisie : selon une étude récente réalisée par Fitch Solutions, seuls 35% des Tunisiens disposent d’un compte bancaire ou postal (contre plus de 95% dans les pays développés où cette politique fonctionne). Cette réalité propre à la Tunisie fait qu’il existe un faible mécanisme de transmission entre l’économie réelle (décisions de consommation, de production, d’investissement etc.) et l’économie monétaire (décision d’augmenter le taux directeur), parce que beaucoup d’agents économiques opèrent hors des circuits bancaires classiques.

A ce sujet, je voudrais rappeler un article que j’avais publié il y a quelques mois dans Kapitalis et que je considère comme l’un des plus intéressants que j’ai eu à publier et que j’invite les lecteurs et lectrices à lire ou à relire. Il s’intitule «La politique monétaire de la BCT jugée par l’IA» dans lequel je reproduis la réponse intégrale de ChatGPT à la question que je lui avais posée à ce sujet. J’ai été personnellement frappé par la perspicacité de son analyse et la pertinence de ses arguments, en particulier par le fait qu’il a bien identifier l’importance du secteur informel en Tunisie comme cause de l’échec de la politique du taux directeur menée par la BCT pour lutter contre l’inflation. L’IA serait-elle plus intelligente que les responsables de notre BCT ? Il y a lieu de le croire.

En tout cas, pour moi en tant qu’économiste ayant enseigné pendant des années un cours de théorie monétaire, ce sont des explications tellement évidentes qu’elles me rappellent la fameuse réplique de Sherlock Holmes qu’on retrouve dans tous les romans policiers écrits par Agatha Christie : «C’est élémentaires, mon cher Watson

J’accuse…

Que ChatGPT ait raison ou pas, que j’aie raison ou pas et que l’explication théorique à laquelle nous arrivons tous les deux soit fausse ou pas, je n’arrive pas  à comprendre l’entêtement des responsables de la BCT, y compris du nouveau gouverneur (qui n’est pas, rappelons-le, monétariste mais expert en énergie), à continuer à appliquer la même politique du taux directeur depuis bientôt dix ans alors que les chiffres officiels de l’inflation publiés par l’INS sont là et montrent clairement qu’elle ne donne pas de résultat tangible puisque l’inflation demeure encore élevée jusqu’à aujourd’hui (la baisse à 6,7% actuellement contre 9,3% en 2023 n’est pas due à l’efficacité de cette politique monétaire comme les responsables de la BCT veulent le faire accroire au public, mais bien à une baisse relative des cours des matières premières et du pétrole sur le marché international après le pic atteint en 2023 et à la baisse du pouvoir d’achat en raison du blocage des salaires depuis deux ou trois ans).

On peut se tromper de politique monétaire une fois, deux fois, trois fois mais pas huit fois et décider encore il y a quelques semaines de maintenir le taux directeur à 8%, alors qu’il ne dépasse pas 3 à 4% dans des pays à économie similaire et concurrente à la nôtre tels que le Maroc ou la Jordanie ou le Sénégal.

Dans le style du célèbre article intitulé ‘‘J’accuse’’ écrit par Émilie Zola à propos de l’affaire Dreyfus, j’accuse ici les responsables de la BCT, anciens comme nouveaux, d’avoir, par leur incompétence et ignorance du minimum de connaissances en théorie monétaire, occasionné la faillite de milliers de PME qui ne pouvaient pas payer les taux d’intérêt d’enfer de 14 ou même 15% que les banques leur demandent à cause du niveau injustifié et très élevé du taux directeur fixé par la BCT, d’avoir ainsi mis en chômage des dizaines de milliers de salariés, d’avoir bloqué les investissements et  aggravé la récession économique et le chômage et d’avoir commis, ainsi, ce que j’appelle, en mesurant bien mes mots, un crime contre l’économie de ce pays! Un tel crime n’aurait pas été rendu possible sans cette loi de 2016 qui a été votée par des députés ignorants de la chose économique et financière et dont le président Kais Saïed, bien que juriste et n’ayant pas de formation en économie monétaire, a bien compris le caractère pernicieux et veut à juste raison amender, que cela plaise au puissant lobby de la BCT ou non.

Quant à l’argument que l’ex-gouverneur avait l’habitude de présenter pour justifier une telle politique monétaire basée sur le taux directeur (le nouveau est plus malin et n’a fait aucune déclaration depuis qu’il a pris ses fonctions il y a plus de six mois, ainsi il ne risque pas d’être critiqué et peut espérer garder plus longtemps son fauteuil!), à savoir que c’est le FMI qui impose à la BCT d’appliquer cette politique, je ne peux qu’être d’accord avec le président Kais Saïed qui rejette à juste raison  tout diktat et toute ingérence de cette institution dans la politique intérieure du pays.

5) Le financement du déficit budgétaire de l’Etat :

Un des articles de cette loi de 2016 interdit expressément à la BCT de financer directement le déficit ou l’impasse (déficit temporaire) du budget de l’Etat.

Le prétexte avancé par les auteurs de cet article est de se prémunir contre le risque que l’Etat n’abuse de son pouvoir de tutelle pour obliger la BCT à faire fonctionner à fond le mécanisme de la planche à billets pour financer à volonté ses déficits et impasses budgétaires.

Je vais expliquer en quelques lignes et dans les termes les plus clairs pourquoi cet argument ne tient pas la route et qu’on se retrouve en fait dans une situation bien illustrée par le proverbe tunisien qui dit «Moussa el-haj mouch el-haj moussa» !

Avant 2016, le ministre des Finances en tant qu’autorité de tutelle de la BCT, peut prendre son téléphone à tout moment et ordonner au gouverneur de la BCT de créditer le compte du Trésor public ouvert à la BCT de X millions de dinars pour financer le déficit ou l’impasse du budget de l’Etat. Le gouverneur de la BCT s’exécute s’il veut garder son fauteuil et en général il le veut.

C’est ce qu’on appelle le mécanisme de la planche à billets qui est très inflationniste car il se traduit par l’injection d’une nouvelle quantité de monnaie dans l’économie sans contreparties réelles (accroissement de la production, ou des exportations, ou des transferts effectués par nos TRE, ou des recettes touristiques, ou de nouveaux emprunts accordés par les bailleurs de fonds ou des pays amis).

Depuis la promulgation de la loi de 2016, le Trésor public est tenu d’émettre des bons du Trésor à court ou moyen ou long terme ou des emprunts obligataires à des taux suffisamment rémunérateurs pour que les banques commerciales acceptent d’y souscrire.

Cependant, ce que les auteurs de cette disposition de la loi de 2016 semblent ignorer, c’est que les banques commerciales ont la possibilité de céder sur le marché monétaire ces titres publics à la banque centrale qui les règle en créditant leurs comptes détenus chez elle par un jeu d’écriture. C’est donc toujours la planche à billets qui fonctionne puisque dans les deux cas il y a création monétaire sans contreparties réelles.

La seule différence entre les deux procédures de financement du déficit budgétaire est que dans celle introduite par la loi de 2016, les banques commerciales et leurs actionnaires encaissent des millions de dinars sur le dos de l’État et donc des contribuables. D’ailleurs, tout observateur de l’actualité économique et financière en Tunisie relève, qu’alors que le marasme économique est général et dure depuis des années, seules les banques tirent leur épingle du jeu et n’ont jamais réalisé autant de bénéfices que depuis l’entrée en vigueur de cette loi de 2016 (pour l’exercice de 2023,  une moyenne de 500 millions de dinars par banque avec un pic de 975 millions de dinars pour la seule BNA).

Ce qu’il faut faire remarquer est que le taux de rémunération des bons du Trésor émis par l’Etat pour financer son déficit ou impasse budgétaire sont indirectement indexés au taux directeur de la BCT d’une façon telle que toute augmentation de celui-ci entraîne automatiquement davantage de bénéfices pour les banques commerciales qui ont souscrit à ces titres! 

Un autre effet pervers de cette loi est que nos banquiers, qui cherchent toujours le maximum de bénéfices avec le minimum de risques, ont tendance à préférer souscrire à ces bons du Trésor aux rendement élevé et qui ne présentent pas de risques d’insolvabilité plutôt que de prêter aux entreprises pour financer leurs activités, obligeant certaines à déposer leurs bilans et mettre leurs salariés au chômage.

6) La politique monétaire alternative pour lutter contre l’inflation :

Pour tout économiste maîtrisant la théorie monétaire, il ne fait pas de doute que la politique de taux de réserves obligatoires est infiniment plus efficace qu’une politique de taux directeur pour réduire la masse monétaire en circulation et espérer ainsi maîtriser l’inflation. 

Dans l’un de mes articles, j’ai expliqué, démonstration mathématique à l’appui, que le processus de création monétaire par les banques commerciales (qui, contrairement à l’idée admise par le public, sont les premières responsables de l’accroissement de la masse monétaire dont 80% est sous forme de monnaie scripturale) constitue une suite algébrique convergente dont la somme est égale à l’inverse du taux de réserves obligatoires que la BCT impose aux banques par circulaire. Cela veut dire qu’augmenter ce taux par exemple de 5% réduit automatiquement et mécaniquement de 20 fois la capacité des banques à créer de la monnaie et à augmenter la masse monétaire.

La question que chacun(e) est en droit de se poser est la suivante : pourquoi les responsables de la BCT n’appliquent-t-ils pas une telle politique qu’ils connaissent certainement (c’est du niveau d’un maitrisard en sciences économiques)?

La réponse à laquelle j’arrive en toute objectivité va choquer plus d’un(e) : en augmentant le taux de réserves obligatoires imposé aux banques, la BCT réduit drastiquement leurs capacités à accorder des crédits donc leurs chiffres d’affaires et donc leurs bénéfices alors qu’en augmentant son taux directeur, elle augmente automatiquement leurs bénéfices à travers les bons de trésors qu’ils ont souscrits.

De là à conclure que la BCT est au service des lobbies bancaires avant d’être au service de l’économie nationale, c’est ce dont le président Kais Saïed semble être convaincu et que personnellement je rejoins, chiffres et analyses scientifiques à l’appui.

* Economiste, consultant international.

** Le titre est de la rédaction. Le titre original de l’auteur : « Amendement de la loi de 2016 sur le statut de la BCT : Bravo au Président Kais Saïd ».

PS : Cet article sera probablement le dernier d’une série d’une quarantaine d’articles d’ordre économique que j’ai publiés dans Kapitalis, parce que j’ai fini par réaliser au bout de trois ou quatre ans que c’est une perte de temps dans le sens où ils n’ont aucun impact sur la politique économique et monétaire menée dans le pays. J’ai donc décidé de me reconvertir vers un autre domaine qui m’intéresse davantage, à savoir… la poésie ! J’ai créé dans ce but sur Google un blog que j’ai appelé «Poèmes de la vie» où je compte publier des poèmes d’ordre métaphysique traitant du sens de la vie  et de l’insignifiance des êtres et des choses que j’aurais plus de plaisir à écrire et que les lecteurs amateurs de poésie trouveront certainement plus de plaisir à lire que cette charabia sur l’économie monétaire !

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Le tourisme tunisien est-il encore rentable ?  

25. Februar 2025 um 09:00

Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat s’est félicité, devant les députés au Palais du Bardo, le 18 février 2025, du fait que la Tunisie a accueilli 10,25 millions de touriste en 2024, oubliant que la rentabilité du secteur touristique ne se mesure pas seulement par le nombre de touristes entrés dans le pays mais par d’autres critères, tels que les recettes en devises, la couverture du déficit commercial et le taux annuel moyen de remplissage de la capacité d’hébergement.

Habib Glenza *

Ces chiffres s’établissent comme suit :  

Les recettes en devises (en millions de dollars):

– 2 340 en 2024;

– 2 458,8 en 2010;

– 2 572,9 en 2009;

– 2 754,2 en 2008.

Cette baisse des recettes en volume entre 2008 et 2024 est aggravée par la détérioration de la valeur du dinar face au dollar estimée à 40% au cours des 16 dernières années.

Arrivées de touristes internationaux:

– 10 250 000 en 2024;

– 6 902 304 en 2010;

– 6 901 406 en 2009;

– 7 048 999 en 2008.

Si l’on considère la hausse du nombre des entrées de touristes étrangers et la baisse des recettes touristiques globales, on mesure la forte baisse de rentabilité du tourisme dans notre pays.

Couverture du déficit commercial:

– 25,0% en 2024;

– 42,4% en 2010;

– 54.2% en 2009;

– 51,3% en 2008.

La division par deux du taux de couverture du déficit commercial par les recettes touristiques entre 2008 et 2024 montre un fort recul de l’activité touristique et l’affaiblissement de sa part dans le PIB.

L’examen de ces chiffres officiels, publiés le 23 mars 2023 par l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), la Banque centrale de Tunisie (BCT) et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), lors du Forum Ibn Khaldoun pour le développement (FIKD), montre clairement que les recettes moyennes des exercices du secteur touristique tunisien en 2008/2009/2010 étaient de 2 500 millions de dollars, contre 2 340 millions de dollars en 2024! Alors que le nombre de touristes ayant visité notre pays, qui était de seulement 7 millions en en 2008/2009/2010, a atteint 10,25 millions en 2024!

Par ailleurs, depuis 2019, la capacité hôtelière a perdu 60 000 lits, passant de 240 000 à 180 000, soit l’équivalent de 300 unités d’hébergement perdues!

Pourquoi alors pavoiser pour des résultats en-deçà des attentes du secteur? 

D’autre part si l’on déduit des recettes les dépenses nécessitées par l’activité touristique en tant que telle (salaires du personnel, frais d’entretien des unités d’hébergement, énergie, eau, nourriture, frais financiers divers), les recettes en question diminueraient d’au moins 12%! 

Messieurs les responsables, l’autosatisfaction est la pire des conseillères.  Mettez-vous au travail pour mieux rentabiliser le tourisme tunisien en instaurant une stratégie agressive, réalisable sur 5 ans (2025 à 2030), à l’instar de ce qui se fait au Maroc qui prévoit de recevoir 15 millions de touristes et de réaliser 10 000 millions de dollars de recettes en 2027. 

Quand on sait qu’en 1995, les recettes touristiques tunisiennes dépassaient de 10% celles du Maroc, on mesure le chemin fait par nos frères marocains et le terrain que nous avons perdu depuis! 

* Conseiller en exportation.

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Demo Day à Tunis | Champions de l’innovation pour le changement climatique   

25. Februar 2025 um 08:27

Dans le cadre du programme du projet «Recherche Action Participative des Jeunes» (YPAR), une Journée de présentation ou Démo Day sur le thème «Innovation Champions for Climate Change» (ICCC) se tiendra le jeudi 27 février 2025 à l’hôtel Mövenpick, au Lac, à Tunis.

Cet événement organisé par l’Association Réseau Enfants de la Terre en partenariat avec l’Unicef mettra en lumière les projets de 10 startups dirigées par des jeunes en Tunisie, proposant des solutions innovantes aux défis climatiques et environnementaux du pays. Il vise à habiliter les jeunes à analyser et comprendre les changements climatiques et à participer activement à la proposition de solutions innovantes pour leurs communautés.

Le programme d’accélération ICCC a été développé pour soutenir les startups vertes à travers un accompagnement technique, des conseils et des orientations afin de les aider à développer des solutions environnementales durables et efficaces.

Des opportunités d’innovation

Dans un monde où les défis climatiques s’intensifient, la jeunesse n’est pas seulement vulnérable aux crises environnementales; elle est aussi porteuse de solutions audacieuses et novatrices.

Le programme ICCC met en avant cette conviction en montrant que les changements climatiques ne sont pas seulement des menaces, mais aussi des opportunités d’innovation dans les domaines de l’économie verte et circulaire, tout en intégrant les Objectifs de Développement Durable (ODD).

Face aux défis environnementaux croissants, l’innovation portée par les jeunes est devenue l’un des moteurs essentiels pour faire face aux changements climatiques et promouvoir le développement durable.

Le projet vise également à soutenir les startups qui proposent des solutions environnementales innovantes en les accompagnant dans le développement de leurs idées et la définition de solutions créatives aux défis climatiques et environnementaux.

L’initiative ICCC, qui constitue un volet du projet YPAR, illustre comment la jeunesse, grâce à son audace, sa créativité et son accès aux technologies de pointe, peut transformer les défis climatiques en catalyseurs de durabilité et de résilience.

Encourager l’entrepreneuriat environnemental

La Journée de présentation vise à soutenir l’innovation des jeunes en offrant aux jeunes entrepreneurs l’opportunité de présenter leurs startups et de démontrer leurs solutions innovantes devant des experts en environnement et en entrepreneuriat. Elle vise également à promouvoir l’économie verte en encourageant l’entrepreneuriat environnemental et en favorisant la création d’emplois durables au sein de l’économie circulaire.

Elle vise enfin à favoriser les partenariats et la collaboration en mettant en place une plateforme de rencontres entre les acteurs du domaine environnemental, notamment les investisseurs, les institutions gouvernementales et les organisations internationales, et ce afin de soutenir l’innovation climatique en Tunisie.

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Pas de paix au Proche-Orient sans Etat palestinien

25. Februar 2025 um 08:17

Il n’y aura jamais de paix au Proche-Orient sans la création d’un État palestinien conformément aux résolutions onusiennes et au droit international. On ne règle pas le conflit israélo-palestinien en inoculant aux Gazaouis le virus létal du nettoyage ethnique.

Salem Ben Ammar *

Gaza ne fait pas partie du plan du partage de 1947, on ne la débarrasse pas de sa population historique d’un claquement de doigts, sous prétexte de lui offrir une vie meilleure après en avoir massacré plus de 5%, l’avoir détruite à plus de 90%, sans compter la mise hors service de 156 000 infrastructures dont la majorité de ses hôpitaux.

Gaza c’est Guernica et Sabra et Chatila à la puissance 100. Le territoire palestinien est entièrement réduit en cendres, une tombe à ciel ouvert et des milliers de corps ensevelis sous les décombres, devenue l’enfer sur terre pour ses habitants en proie à 100 000 bombardements depuis le 8 octobre 2023.

De forts relents racistes et suprémacistes

Le nouveau locataire de la Maison Blanche, le Messie des Evangélistes messianiques, soucieux du «bien-être» des Gazaouis projette de nettoyer Gaza. Autrement dit de transférer et de déporter de force sa population sans espoir de retour et sans que cela ne fasse pousser le cri d’orfraie des pays dits arabes aux abonnés absents depuis 15 mois et ne suscite l’indignation des Nations-Unies. Un projet scélérat et une violation flagrante du droit international, assimilable à un crime contre l’humanité ou crime de génocide, selon l’article 7 du Statut de Rome, l’acte fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), signé par Bill Clinton en décembre 2000 juste avant la fin de son mandat mais jamais ratifié par le Sénat américain.

Ce projet porte en lui tous les germes du Grand Israël, empreint de forts relents racistes et suprémacistes, la marque de fabrique de l’extrême droite israélienne messianique qui a déjà dans ses cartons une Gaza israélienne depuis des années, un projet intitulé Gaza 2035. Une extrême droite qui déshumanise les Palestiniens et légitime leur extermination et qui se sent pousser des ailes avec le retour de Trump aux affaires.

L’idée de faire de Gaza une nouvelle Riviera du Proche-Orient n’est pas sortie de la manche de Trump. Elle lui a été soumise par son gendre, Jared Kushner, sioniste notoire, qui l’a reprise à son compte en 2024. Il s’agit de faire de Gaza une zone de villégiature pour des personnes fortunées et par la même occasion offrir à Israël une sécurité et une manne financière et lui permettre de mettre la main sur les gisements pétroliers et gaziers au large des côtes.

Droit dans ses bottes, Trump est convaincu que l’Égypte et la Jordanie devraient être des nouveaux foyers d’accueil des 2,4 millions Gazaouis, comme si ces deux pays étaient des vassaux américano-israéliens. 

Quant à la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, devant être actée par les Accords d’Abraham, il faut espérer que les Saoudiens maintiennent leurs positions qui paraissent rédhibitoires pour l’Etat hébreu : un État palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est.

Nous sommes à un tournant historique dans ce conflit de larmes et de sang pour les Palestiniens, qui vivent aujourd’hui sous la menace d’une nouvelle Nakba, dont l’issue dépend en grande partie de l’Arabie Saoudite et des pays arabes. Vont-ils enfin sortir de leur torpeur et aider les Palestiniens à se doter d’un Etat viable et pérenne ? Il est permis d’en douter.

La paix ne sera pas écrite par le sang des Palestiniens

Il ne peut y avoir d’Accords d’Abraham écrits avec le sang des Palestiniens, leur déplacement forcé de leurs territoires et la violation du droit international. L’expansionnisme d’Israël et son accaparement des terres palestiniennes, un jour ou l’autre reviendra comme un boomerang sur son visage. On n’étouffe pas les aspirations des peuples à leur dignité,  leur souveraineté et leur droit à disposer de leur destin humain et politique en les expulsant de chez eux.

Les Juifs eux-mêmes, qui ont connu des épisodes tragiques dans leur histoire, auraient été chassés de cette terre selon leur histoire fabulée et qui rêvaient de retrouver Sion, seraient mieux à même de comprendre que les Palestiniens rêvent aussi de retrouver un jour ou l’autre cette terre qui est la leur.

Israël ne peut pas prétendre historiquement que cette terre de Canaan est la sienne. Dieu n’a pas vocation à promettre et octroyer des territoires à ses créatures; et la Bible, qui  est un narratif légendaire, n’est pas un cadastre.

* Chercheur en sciences politiques et anthropologie sociale.

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Formation triangulaire à Tunis | Cardiologie pour l’Afrique 

25. Februar 2025 um 07:46

Le procès-verbal pour le lancement du programme de formation triangulaire «Cardiologie pour l’Afrique» a été signé le lundi 24 février 2025 à Tunis entre l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), le ministère de la Santé et la Cité des Sciences à Tunis (CST).

La formation portera sur les techniques de traitement en cardiologie, essentiellement la valvulopathie cardiaque.

Une quinzaine de participants de plusieurs pays francophones africains participera à cette formation durant les trois prochaines années.

La première session de formation sera organisée en juillet 2025 à l’hôpital Rabta en Tunisie. Ce programme est l’un des projets partenaires de la Conférence Internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad 9) qui sera organisée en août 2025 au Japon.

La mise en œuvre de la formation sera assurée par Dr. Mohamed Sami Mourali, chef du service de cardiologie à l’hôpital Rabta, en collaboration avec Dr. Shigeru Saito, directeur des Laboratoires de cardiologie et de cathétérisme à l’hôpital général Shonan Kamakura au Japon avec son équipe. Dr. Saito est reconnu à l’international pour sa contribution au développement des aspects techniques des interventions transradiales (TRI).

Cette collaboration triangulaire entre la Tunisie, le Japon et l’Afrique a été rendue possible grâce au soutien du groupe médical Tokushukai, l’un des plus grands groupes médicaux du Japon. 

La Cité des Sciences à Tunis jouera également un rôle dans la prise en charge des aspects logistiques de cette formation triangulaire qui vise également à construire et à renforcer un réseau de médecins cardiologues entre la Tunisie et les pays participants, afin d’améliorer la cardiologie, surtout la valvulopathie cardiaque. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie, Tetsuro Yano, président de l’Association japonaise pour le développement économique de l’Afrique (Afreco, Pr. Abderrazak Bouzouita, directeur général de la Santé publique, Sina Haj Amor, DG de la Coopération technique au ministère de la Santé, Fethi Zagrouba, DG de la Cité des Sciences et Mayumi Miyata, représentante résidente de la Jica en Tunisie.

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La cinéaste tunisienne Maja-Ajmia Yde Zellama distinguée à Berlin

24. Februar 2025 um 13:44

 ‘‘Têtes brûlées’’ de la réalisatrice et scénariste belgo-tuniso-danoise Maja-Ajmia Yde Zellama a remporté deux mentions spéciales au 75e Festival international du film de Berlin (Berlinale).

Le film a été récompensé par le jury officiel Génération 14plus et le Jury indépendant de l’AG Kino-Gilde—Cinema Vision 14plus.

L’intrigue du premier long métrage de Zellama suit Eya, douze ans, et son frère Younès, 25 ans. Lorsque Younès meurt subitement, le monde d’Eya s’effondre. Elle trouve du réconfort dans sa créativité, sa résilience et le soutien des amis de Younès.

A travers le deuil d’Eya, les spectateurs découvrent la vie et les coutumes de la famille tuniso-musulmane de Bruxelles. Eya est consciente de la solidarité de sa communauté qui se mobilise autour de sa famille et du silence qui isole chaque individu dans son chagrin.

Le jury Génération 14+ a salué le film comme «un début remarquable qui offre un rare aperçu d’un monde de solidarité et d’amour à travers les yeux d’une jeune fille». «Avec des images visuellement fraîches et une narration sincère, le film met la complexité du deuil au premier plan, montrant à quel point la perte peut être douloureuse et transformatrice. Une œuvre à la fois audacieuse et douce, elle nous rappelle le pouvoir de l’unité dans les moments difficiles », ajoute le jury.

‘‘Têtes brûlées’’ a bénéficié d’une projection complète à la Berlinale et d’une séance de questions-réponses avec les acteurs et l’équipe. La deuxième projection a eu lieu dimanche.

La distribution met en vedette Safa Gharbaoui, Mehdi Bouziane, Mounir Amamra, Adnane El Haruati, Saber Tabi, Nicolas Makola, Mehdi Zellama et Monia Taieb.

I. B.

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Tunisie | Grève générale des agents municipaux

24. Februar 2025 um 11:50

Les agents municipaux ont annoncé une grève générale pour le 13 mars 2025, ainsi qu’un rassemblement de protestation devant le siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah, à Tunis.

La commission administrative du secteur des agents municipaux relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a expliqué cette décision par la dégradation du climat social au sein des municipalités et des entreprises œuvrant dans la gestion des déchets, ainsi que par le non-respect des conventions et des accords sociaux et de la détérioration du pouvoir d’achat des agents municipaux face à la hausse des prix.

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Tunisie | Premier laboratoire d’agriculture hydroponique à Nabeul

24. Februar 2025 um 10:36

Le premier laboratoire vivant dédié à la culture de légumes feuilles, de tomates et de fraises sous serre protégée selon des techniques hydroponiques a été inauguré au siège de lUnion régionale tunisienne de lagriculture et de la pêche (Urap) à Nabeul.

Le projet de serre hydroponique, créé par l’expert du secteur, Salim Zouari assisté de Badreddine Attia, a été ouvert au public en présence du président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Moez Ben Zaghdane, qui a souligné l’importance stratégique de ce laboratoire dans la promotion de l’agriculture hydroponique, une méthode qui réduit la consommation d’eau jusqu’à 90% par rapport à l’agriculture conventionnelle au sol.

Cette initiative marque l’aboutissement des efforts déployés par les techniciens et experts de l’Utap pour relever les défis de la rareté de l’eau et du changement climatique, tout en favorisant le développement agricole durable, a déclaré Ben Zaghdane.

Selon lui, la culture hydroponique représente une alternative viable pour la Tunisie et l’évaluation de ce projet pilote devrait encourager une adoption plus large de ces techniques à l’échelle nationale.

De nombreux agriculteurs ont déjà manifesté leur intérêt pour la culture hydroponique, ouvrant la voie à une initiative agricole nationale intégrant cette approche innovante.

De son côté, Salim Zouari a souligné que la serre est le résultat de plusieurs années de recherche et a annoncé qu’elle sera ouverte aux visiteurs, aux agriculteurs et au public sur une base hebdomadaire pour sensibiliser et diffuser les connaissances sur la culture hydroponique.

Selon Zouari, cette technique permet de produire un kilo de légumes avec seulement 20 litres d’eau, contre environ 400 litres nécessaires pour une culture traditionnelle en pleine terre. De plus, elle réduit l’utilisation d’engrais de 75% et élimine le besoin de pesticides chimiques, favorisant ainsi un modèle agricole plus respectueux de l’environnement.

En recyclant l’eau dans un système en boucle fermée, la culture hydroponique offre non seulement des avantages écologiques, mais ouvre également de nouvelles voies pour l’agriculture urbaine, permettant la culture sur les toits et les balcons. Cette approche se base sur des modèles réussis dans des pays comme l’Égypte et Singapour, où l’agriculture hydroponique contribue de manière significative à la sécurité alimentaire.

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Tunisie | Retour du mauvais temps à partir de mercredi

24. Februar 2025 um 10:11

Après plusieurs jours de soleil et de beau temps, la météo va se gâter de nouveau sur la plupart des régions en Tunisie à partir d’après-demain, mercredi 26 février 2025.

Selon Sarhane Rahali, ingénieur à l’Institut national de la météorologie (INM), qui intervenait ce lundi 24 février dans la matinale ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque FM, des intempéries vont caractériser le ciel tunisien à partir d’après-demain. Ce sera un climat hivernal avec une baisse des températures et des pluies éparses parfois accompagnées d’orages.  

La brume et les nuages apparaissant localement à partir d’aujourd’hui annoncent ce changement attendu, avec éventuellement des pluies à partir de cet après-midi.

I. B.

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Tunisie | 53 décès sur les routes en 20 jours  

24. Februar 2025 um 09:48

Selon l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR), 187 accidents de la route ont été enregistrés entre le 1er et le 20 février courant, causant 53 décès et 263 blessés.

Selon l’ONSR, cité par l’agence Tap, 565 accidents ont été recensés depuis le début de 2025, entraînant le décès de 143 personnes et faisant 740 blessés.

L’observatoire précise aussi que 225 accidents, soit 39,82%, ont été provoqués par l’inattention et la distraction, tandis que la vitesse excessive est la deuxième cause, responsable de 83 accidents (14,69% du total) sur la période allant du 1er janvier au 20 février.

Concernant les décès liés aux accidents de la route, le gouvernorat de Sidi Bouzid arrive en tête, avec 21 personnes décédées pour 36 accidents enregistrés, suivi de Jendouba, qui déplore 12 décès pour 25 accidents.

L’ONSR indique aussi que les véhicules légers sont les plus impliqués dans les accidents, avec 315 cas recensés, suivis des motos, responsables de 273 accidents, des piétons, impliqués dans 191 accidents, et des camions légers dans 141 accidents.

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