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Elections américaines : Trump a le vent en poupe

01. November 2024 um 07:45

Dernière ligne droite avant le sprint final pour les deux candidats à la Maison blanche, Donald Trump et Kamala Harris. Dans les sondages, c’est toujours le coude-à-coude, mais à mesure que la date fatidique du 5 novembre 2024 approche, Trump semble avoir le vent en poupe.

Dr Abderrahmane Cherfouh *

La question qui mérite d’être posée est la suivante : Trump va-t-il réussir son pari fou de se faire élire président des États-Unis pour la deuxième fois et revenir à la Maison  blanche qu’il avait quittée par la petite porte le soir du 3 novembre 2020, après l’annonce de sa défaite électorale face à Joe Biden ?

Ce jour-là, les électeurs américains avaient renvoyé Trump à ses chimères. Fou de rage pour avoir été battu d’un cheveu, ce dernier avait accusé l’administration Biden d’avoir truqué les élections et incité ses partisans à se lancer, le 6 janvier 2021, à l’assaut du Capitole, siège du Congrès.

Ce jour-là, le monde, incrédule, découvrait avec stupéfaction que Trump était un mauvais perdant et capable de tout, et surtout du pire. Pris dans les mailles de la justice qui l’accuse d’avoir «commis des délits» pour rester au pouvoir, il a été inculpé de 91 chefs d’accusation, mais il a continué à plaider non-coupable et à nier avoir commis des actes répréhensibles.

Malgré tous ses tracas judiciaires, Trump ne s’est pas avoué vaincu, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il a continué à foncer, tambour battant, vers la Maison blanche qu’il compte reconquérir pour dominer le monde de nouveau.

Avec une force incroyable et sans renier la suffisance et l’arrogance qu’on lui connaît, il se bat aujourd’hui avec rage comme une bête blessée. Il a toujours soif de gouverner, d’afficher sa puissance et de dominer ses adversaires.

L’autre hypothèse, à savoir un échec dans la course à la présidence, portera un coup dur à son égo démesuré, puisqu’il sera obligé de s’éclipser et reprendre le chemin des tribunaux. Mais son empreinte restera, ainsi que ses phrases assassines, lui qui, entre autres excès de langage, a qualifié les pays africains et Haïti de «pays de merde».

Toujours est-il que Trump est encore là, ne fut-ce que pour quelques jours, au cœur de l’actualité américaine et mondiale. Venu à la politique par soif de pouvoir, égocentrisme et opportunisme, il a fini par grimper tous les paliers et occuper le sommet de la hiérarchie en tant que président de la première puissance mondiale. Il est le pur produit des médias qu’il a toujours su utiliser, manipuler et insulter. La presse a souvent fait son chou gras des scandales qu’il ne cessait de provoquer. Des tonnes de littérature lui ont été consacrées, plus ou moins favorables, plus ou moins critiques, mais qui n’ont cessé de le mettre sur un piédestal, quelles que soient leurs orientations politiques. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, on le sert toujours. Il en est souvent ainsi de tous les leaders populistes.

Trump va probablement sortir victorieux de son duel avec Harris qui a démontré, au fil des jours, son incapacité à se hisser au niveau du poste qu’elle brigue à la tête de la première puissance mondiale.

S’il est élu, que fera-t-il ? Il mettra fin à la guerre en Ukraine, comme il l’a souvent laissé entendre. Au Proche Orient, il aura sûrement à cœur de voler au secours d’Israël. Défenseur acharné de la supériorité de la race blanche qu’il considère d’essence supérieure par rapport aux autres races humaines auxquels il voue une haine obsessionnelle, il n’a que mépris pour les pauvres et les immigrés. Harris, qui l’a traité de fasciste, ne s’est sans doute pas trompée sur son compte. Car il coche toutes les cases du fanfaron fasciste dans ce qu’il a de plus abject.  

Ami inconditionnel de l’État génocidaire d’Israël, Trump est fortement influencé par l’un des plus fervents défenseurs du sionisme, son gendre Jared Kushner, devenu son principal conseiller et l’architecte en chef des accords d’Abraham établissant des relations diplomatiques entre Israël, et plusieurs pays arabes : Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan, en attendant le tour de l’Arabie Saoudite et d’autres qui sont déjà sur les rangs.

Aux Arabes, qui ont trahi la cause palestinienne, Trump ne fera aucune concession. Il sait qu’ils sont prêts à se prosterner à ses pieds, tant que son administration ne leur demandera pas de respecter les droits de l’homme et les libertés individuelles.  

* Médecin algérien basé au Canada.

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