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La Tunisie veut rĂ©duire l’impact nĂ©gatif du pain sur la santĂ© publique

24. Juli 2025 um 13:23

La Tunisie vise Ă  rĂ©duire de 30% la teneur en sel du pain subventionnĂ© afin d’amĂ©liorer la santĂ© publique et de respecter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS).  

Les Tunisiens sont parmi les plus gros mangeurs de pain au monde et cela n’est pas sans incidence sur leur santĂ©. Aussi le gouvernement a-t-il lancĂ© rĂ©cemment une stratĂ©gie ambitieuse visant Ă  rĂ©duire de 30 % la teneur en sel du pain subventionnĂ©, conformĂ©ment aux recommandations de l’OMS pour la prĂ©vention de l’hypertension artĂ©rielle et des maladies cardiovasculaires, qui touchent un nombre croissant de personnes.

L’initiative a Ă©tĂ© lancĂ©e lors d’une session parlementaire de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement, Ă  laquelle ont participĂ© des reprĂ©sentants des ministĂšres de la SantĂ©, de l’Agriculture et du Commerce.

Le pain, aliment de base de l’alimentation tunisienne, reprĂ©sente 35 Ă  40% de l’apport quotidien en sel, ce qui rend cette mesure cruciale pour amĂ©liorer la santĂ© publique.

Ce plan comprend deux mesures. Tout d’abord, la rĂ©duction progressive de la teneur en sel du pain subventionnĂ©. ParallĂšlement, le taux d’extraction de la farine de blĂ© tendre devrait passer de 78% actuellement Ă  85%.

Ce changement amĂ©liorera la qualitĂ© du pain, l’enrichissant en fibres, minĂ©raux et vitamines, favorisant ainsi la digestion et la lutte contre l’obĂ©sitĂ© et le diabĂšte.

En dĂ©cembre 2023, une dĂ©gustation avait dĂ©jĂ  mis en Ă©vidence l’apprĂ©ciation des prototypes de pain riches en fibres.

Par ailleurs, la consommation de pain a considĂ©rablement augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, avec plus de 6,9 millions de quintaux de farine utilisĂ©s chaque annĂ©e, ce qui met Ă  rude Ă©preuve le systĂšme de subventions. Les ministĂšres concernĂ©s ont annoncĂ© que le projet se dĂ©roulerait en plusieurs phases et s’accompagnerait d’un plan de communication publique visant Ă  mobiliser les boulangers et les consommateurs et Ă  assurer une transition efficace.

Rappelons que l’obĂ©sitĂ© et le diabĂšte sont en passe de devenir eux aussi des problĂšmes de santĂ© publique en Tunisie, oĂč l’on mange aussi beaucoup de pĂąte (couscous, spaghettis, etc.).

I. B.

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Des chorĂ©graphes italiens animent des ateliers Ă  Tunis

24. Juli 2025 um 13:06

La premiĂšre Ă©dition du Festival Impronte di Danza au Maghreb s’est tenue du 14 au 19 juillet 2025 Ă  Tunis : une semaine dĂ©diĂ©e Ă  l’étude et Ă  l’exploration de la danse classique et contemporaine, avec une importante contribution italienne.

PrĂšs de quatre-vingt-dix danseurs venus d’AlgĂ©rie, du Congo et de toutes les rĂ©gions de Tunisie ont participĂ© aux ateliers, confirmant la forte demande de formations spĂ©cialisĂ©es en danse, rare dans cette partie du monde arabe, indique l’Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria.

La mĂȘme source ajoute dans un communiquĂ© que les participants Ă©taient rĂ©partis en trois niveaux diffĂ©rents, en fonction de leur Ăąge et de leurs compĂ©tences techniques.

Durant la semaine d’études, des cours quotidiens de danse classique (avec les professeurs Piero Martelletta, Luca Bruni et Mario Ferrari), de danse contemporaine (avec les chorĂ©graphes Paola Sorressa et Luana Rossetti) et de composition chorĂ©graphique (toujours avec Bruni, Ferrari, Rossetti et Sorressa) ont Ă©tĂ© proposĂ©s dans les salles de l’OpĂ©ra de Tunis, qui a accueilli la manifestation.

À la fin du programme d’études, une reprĂ©sentation de l’Ɠuvre achevĂ©e a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au Théùtre des RĂ©gions, enrichie par les prestations des deux compagnies italiennes organisatrices du programme : Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria et Mandala Dance Company.

«Cet excellent rĂ©sultat suscite une rĂ©flexion approfondie sur le rĂŽle Ă©ducatif primordial que l’Italie peut jouer dans ces rĂ©gions gĂ©ographiquement proches, contribuant ainsi Ă  une Ă©mancipation socioculturelle qui commence incontestablement par la base, pour tous et sans distinction d’origine sociale, offrant aux jeunes de nouvelles ambitions et de nouvelles perspectives de carriĂšre et, plus important encore, de nouveaux moyens d’exprimer leur ambition artistique», a soulignĂ© Oplas.

Le projet Impronte di Danza est nĂ© Ă  PĂ©rouse au dĂ©but des annĂ©es 2000 dans le but de promouvoir la danse Ă  travers des spectacles et des ateliers. AprĂšs des annĂ©es d’activitĂ© continue en Italie, ce format a fait son apparition en Afrique.

I. B. (avec Ansamed).

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L’Italie premier importateur de produits de la mer de Tunisie

24. Juli 2025 um 12:47

L’Italie est le premier importateur de produits de la mer de Tunisie, absorbant 31% des exportations totales de notre pays, suivie par l’Espagne (14 %) et la Libye (12 %), indique le dernier bulletin de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ajoutant que la balance commerciale tunisienne des produits de la pĂȘche a enregistrĂ© une baisse de 67,5 % de son excĂ©dent Ă  fin mai 2025 (en glissement annuel). (Ph. PĂȘcheurs Ă  Kerkennah).

Le solde positif s’est Ă©tabli Ă  59,9 millions de dinars (environ 17,8 millions d’euros), en baisse par rapport aux 184,4 millions de dinars (environ 54,3 millions d’euros) enregistrĂ©s Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024.

Du 1er janvier Ă  fin mai 2025, les exportations tunisiennes de produits de la pĂȘche (maritime et aquaculture) ont atteint environ 11 400 tonnes, pour une valeur de 267,3 millions de dinars (78,61 millions d’euros). Ce chiffre met en Ă©vidence une baisse, tant en quantitĂ© (-19,7 %) qu’en valeur (-21,2 %), par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024, oĂč les exportations s’étaient Ă©levĂ©es Ă  14 200 tonnes, pour une valeur de 339,3 millions de dinars (environ 100 millions d’euros).

Les prix moyens Ă  l’exportation ont Ă©galement baissĂ© d’environ deux pour cent, s’établissant Ă  23,4 dinars (6,88 euros) le kilogramme, contre 23,9 dinars (7,03 euros) le kilogramme en mai 2024.

Selon l’agence italienne Ansa, le marchĂ© italien s’ouvre de plus en plus aux produits de la mer tunisiens, qui offrent une variĂ©tĂ© d’espĂšces trĂšs prisĂ©es sur les tables italiennes Ă  des prix compĂ©titifs.

Les principaux produits importĂ©s par l’Italie comprennent des poissons frais et rĂ©frigĂ©rĂ©s tels que la morue, la dorade, le bar et d’autres espĂšces mĂ©diterranĂ©ennes typiques, ainsi que des crustacĂ©s, notamment les crevettes roses et rouges, les mollusques, le poulpe, le calmar et la seiche, trĂšs prisĂ©s.

L’Italie importe Ă©galement des produits transformĂ©s ou semi-transformĂ©s tels que des filets et des produits prĂ©parĂ©s, ce qui facilite leur distribution et leur utilisation dans la restauration.

I. B.

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Ukraine l Zelensky promulgue une loi pour protĂ©ger les corrompus  

24. Juli 2025 um 12:23

Des manifestations sans prĂ©cĂ©dent ont eu lieu en Ukraine aprĂšs l’adoption par le parlement d’une loi supprimant l’indĂ©pendance des instances anticorruption. PromulguĂ©e mardi 22 juillet 2025 par le prĂ©sident Volodymyr Zelensky, cette loi trĂšs critiquĂ©e Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur affaiblit l’autonomie des institutions anticorruption, provoquant indignation et inquiĂ©tude au sein mĂȘme de l’Union europĂ©enne (UE), principal soutien du rĂ©gime en place Ă  Kiev.

Habib Glenza

En promulguant cette loi qui met fin Ă  l’indĂ©pendance des agences anticorruption, le prĂ©sident Zelensky a suscitĂ© des protestations Ă  l’intĂ©rieur et, Ă  l’extĂ©rieur, une inquiĂ©tude parmi les alliĂ©s de Kiev. Plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale ukrainienne, rapportent des reporters locaux, pour exprimer leur colĂšre. «Le projet de loi a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  la hĂąte», a critiquĂ© l’un d’eux.

L’initiative a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de «sĂ©rieux recul» par l’UE, qui s’est dite «profondĂ©ment prĂ©occupĂ©e». La commissaire chargĂ©e de l’élargissement de l’UE, Marta Kos, a dĂ©clarĂ© que le respect de «l’État de droit reste au cƓur des nĂ©gociations d’adhĂ©sion» entre Kiev et Bruxelles. 

L’adoption de la loi par les dĂ©putĂ©s ukrainiens, au lendemain de l’arrestation contestĂ©e d’un responsable travaillant dans l’une de ces structures, a suscitĂ© les critiques de militants et d’ONG en Ukraine qui s’inquiĂštent d’un recul dĂ©mocratique dans le pays depuis le dĂ©but du conflit russo-ukrainien en fĂ©vrier 2022.

La corruption est un mal endĂ©mique en Ukraine, mais le pays a fait des progrĂšs sur ce front en crĂ©ant notamment, respectivement en 2014 et en 2015, une instance d’enquĂȘte, le Nabu, et un parquet, le Sap, spĂ©cialisĂ© dans ces affaires de corruption.

Une loi sur mesure pour des «personnes intouchables»

Mardi, le Parlement a votĂ© avec 263 voix pour, 13 contre et 13 abstentions, une loi ratifiĂ©e par le prĂ©sident Zelensky qui subordonne les activitĂ©s de ces deux structures au procureur gĂ©nĂ©ral, lui-mĂȘme subordonnĂ© au prĂ©sident de la rĂ©publique, qui, on le sait, n’est pas lui-mĂȘme au-dessus de tout soupçons. La nouvelle loi supprime donc de fait l’indĂ©pendance du Nabu et du Sap et met fin, en quelque sorte, Ă  la lutte contre la corruption qui gangrĂšne le pays depuis assez longtemps.

Le chef du Sap, Oleksandre Klymenko, a dĂ©clarĂ© que le texte «dĂ©truit effectivement l’indĂ©pendance des institutions anti-corruption vis-Ă -vis de toute influence politique et pression sur nos enquĂȘtes».

Selon le dĂ©putĂ© Roman Lozinsky, ce texte accorde au procureur gĂ©nĂ©ral le pouvoir de gĂ©rer le Sap, de donner des «instructions Ă©crites obligatoires» au Nabu et d’avoir accĂšs aux dĂ©tails de n’importe quelle affaire et de les dĂ©lĂ©guer au procureur de son choix ou Ă  d’autres agences.

Anastassia Radina, Ă  la tĂȘte du ComitĂ© anticorruption du parlement, a dĂ©noncĂ© un texte qui «va Ă  l’encontre de nos obligations dans le cadre du processus d’intĂ©gration Ă  l’UE». Quelques heures avant le vote, un porte-parole de l’UE, Guillaume Mercier, avait soulignĂ© que le Nabu et le Sap Ă©taient «essentielles au programme de rĂ©forme» que l’Ukraine s’est engagĂ©e Ă  mener pour pouvoir adhĂ©rer Ă  l’UE.

«L’infrastructure anticorruption fonctionnera. Simplement, sans l’influence russe», a Ă©crit Zelensky sur Telegram dans la nuit de mardi Ă  mercredi. «Il est important que le procureur gĂ©nĂ©ral soit dĂ©terminĂ© Ă  assurer qu’en Ukraine, l’inĂ©vitabilitĂ© des peines soit vĂ©ritablement assurĂ©e pour ceux qui vont Ă  l’encontre de la loi», a-t-il ajoutĂ©.

Le directeur du Nabu, Semion Kryvonos, ne partage nullement c et avis. «Aujourd’hui, avec les votes de 263 dĂ©putĂ©s, l’infrastructure anticorruption a Ă©tĂ© dĂ©truite», a-t-il regrettĂ© lors d’une confĂ©rence de presse, avertissant que la loi permettra l’existence de «personnes intouchables» en Ukraine.

Un pas vers un régime autoritaire

Depuis Kiev, aprĂšs le vote, un diplomate europĂ©en, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a qualifiĂ© cette dĂ©cision de «regrettable», tout en nuançant : «Est-ce un revers ? Oui. Est-ce un point de non-retour ? Non». Lundi, les services de sĂ©curitĂ© ukrainiens (SBU) avaient annoncĂ© l’arrestation d’un responsable du Nabu soupçonnĂ© d’espionnage au profit de Moscou, et ont perquisitionnĂ© les locaux de l’organisation, qui rejette ces accusations.

La branche ukrainienne de l’ONG anticorruption Transparency International a dĂ©noncĂ© cette arrestation, selon laquelle ces perquisitions sont illĂ©gales et «visent Ă  obtenir de force des informations et Ă  influencer les enquĂȘtes menĂ©es sur de hauts responsables».

L’ONG a fait Ă©tat dans un communiquĂ© d’une «pression systĂ©matique» des autoritĂ©s Ă  l’encontre des structures anti-corruption en Ukraine. Avant le vote de mardi, les militants ukrainiens s’étaient dĂ©jĂ  inquiĂ©tĂ©s des rĂ©centes poursuites judiciaires visant VitaliĂŻ Chabounine, directeur d’une des principales ONG de lutte contre la corruption. Selon des mĂ©dias ukrainiens, ces mesures interviennent alors que le Nabu et le Sap s’apprĂȘtaient Ă  inculper l’ex-ministre de l’UnitĂ© nationale Oleksii Tchernychov et alors que les deux instances enquĂȘtaient sur l’ex-ministre de la Justice Olga Stefanishina.

«Aujourd’hui est un jour de honte pour le Parlement ukrainien. Les autoritĂ©s ont introduit des amendements Ă  la loi visant Ă  dĂ©truire l’organe de lutte contre la corruption», a dĂ©noncĂ© sur Telegram le dĂ©putĂ© indĂ©pendant Oleksii Gontcharenko, disant y voir un «pas vers un rĂ©gime autoritaire». «Nous n’avons pas votĂ© pour cette mascarade. J’ai honte et j’ai honte pour les gens dans cette salle», a abondĂ© un autre dĂ©putĂ©, Iaroslav Jelezniak du parti libĂ©ral Holos.

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KaĂŻs SaĂŻed dans une scĂšne rare, presque historique

24. Juli 2025 um 11:28

Cela s’est passĂ© mardi 22 juillet 2025 au Palais de Carthage, en quelques minutes, mais ces minutes-lĂ , il faudra bien les inscrire quelque part. Dans un livre d’histoire, peut-ĂȘtre. Ou dans la mĂ©moire de ceux qui savent encore distinguer le courage de la complaisance.

Khémaïs Gharbi *

Le prĂ©sident tunisien, KaĂŻs SaĂŻed, recevant l’émissaire de Donald Trump pour le monde arabe Massad Boulos, n’a pas attendu les discours officiels ni les formules diplomatiques rodĂ©es. À peine l’entrevue entamĂ©e, debout face Ă  son interlocuteur, il sort une sĂ©rie de photos. Des clichĂ©s en couleur. Mais la couleur ici, c’est celle du sang, de la poussiĂšre, de la dĂ©tresse des Palestiniens.

Il ne montre pas des paysages. Il tend les images d’un peuple suppliciĂ© : des enfants affamĂ©s, une fillette rĂ©duite Ă  manger du sable, des visages creusĂ©s par la faim et la peur. Â«Je crois que ces photos, vous les connaissez bien», dit-il. Puis, commentant chaque image, il dĂ©nonce un Â«crime contre l’humanitĂ© entiĂšre», et rĂ©clame qu’on y mette fin — que Â«l’humanitĂ© tout entiĂšre se rĂ©veille».

Une gifle assénée au nom des enfants de Gaza

Face Ă  lui, l’envoyĂ© amĂ©ricain subit un rĂ©quisitoire visuel, implacable. Sans cris, sans fioritures, mais avec la force nue des images et des mots justes. Ce n’est pas un simple geste. C’est une audace rare dans le monde feutrĂ© de la diplomatie. Une gifle silencieuse, assĂ©nĂ©e au nom des enfants de Gaza.

Car il ne s’agit pas seulement de clichĂ©s. Il s’agit d’une vĂ©ritĂ© que beaucoup taisent, que d’autres enveloppent dans les euphĂ©mismes : celle d’un gĂ©nocide menĂ© en temps rĂ©el, avec le soutien sans faille du principal alliĂ© militaire et diplomatique d’IsraĂ«l — les États-Unis d’AmĂ©rique.

Cette scĂšne, inĂ©dite dans le monde arabe contemporain, rĂ©sonne comme un Ă©cho des grandes heures du courage politique. On pense Ă  la dĂ©claration de Patrice Lumumba face au roi Baudouin en 1960 : Â«Entre l’esclavage et la libertĂ©, il n’y a pas de compromis.» On entend aussi le souffle de Martin Luther King, lançant son rĂȘve Ă  la face de l’AmĂ©rique sĂ©grĂ©gationniste.

Echo des grandes heures du courage politique

Aujourd’hui, c’est un prĂ©sident arabe qui, sans armĂ©e conquĂ©rante ni appuis massifs, a dit non. Par les images. Par la dignitĂ©. Par la vĂ©ritĂ© nue.

Il a montrĂ© qu’on peut ĂȘtre grand, mĂȘme lorsqu’on est seul. Qu’on peut ĂȘtre fort, mĂȘme sans violence. Et qu’à dĂ©faut de frapper avec des armes, on peut frapper avec sa conscience — et l’exposer au regard du monde entier.

Car dans ce siĂšcle saturĂ© d’images, une seule photo peut devenir une arme. Non pas une arme de destruction, mais une arme de rĂ©vĂ©lation. Une arme qui dĂ©range. Qui accuse. Qui rĂ©veille.

Et Ă  ceux qui, dans l’ombre ou Ă  la tribune, bravent la peur, les menaces, l’isolement, pour dĂ©fendre la dignitĂ© humaine et nommer les injustices par leur nom — Ă  ceux-lĂ , va notre reconnaissance profonde.

Car ce sont eux qui, par leur courage, empĂȘchent le monde de sombrer tout Ă  fait dans la nuit.

* Ecrivain et traducteur.

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Gaza l Naissance et genùse d’une guerre coloniale’

24. Juli 2025 um 09:58

Paru en mai 2025 aux Ă©ditions Actes Sud, Ă  Marseille, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un ouvrage collectif dirigĂ© par VĂ©ronique Bontemps et StĂ©phanie Latte Abdallah, qui s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre la longue histoire coloniale qui structure la domination israĂ©lienne sur la Palestine.

Djamal Guettala 

DĂšs l’introduction, les autrices posent une question centrale : de quoi cette guerre est-elle le nom ? Loin de l’idĂ©e d’un conflit ponctuel ou d’une explosion de violence irrationnelle, les contributions rĂ©unies ici replacent Gaza dans un continuum historique de dĂ©possession, de punition collective et d’enfermement, engagĂ© depuis des dĂ©cennies.

Les silences occidentaux

La guerre dĂ©clenchĂ©e aprĂšs l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 est analysĂ©e non comme un Ă©vĂ©nement isolĂ©, mais comme l’expression extrĂȘme d’un systĂšme colonial prolongĂ©, soutenu et lĂ©gitimĂ© Ă  l’échelle internationale.

Ce livre ne se contente pas de dĂ©noncer : il analyse en profondeur les logiques politiques, sociales, Ă©conomiques et juridiques Ă  l’Ɠuvre. Pluridisciplinaire, il mobilise histoire, droit international, sociologie, anthropologie, et s’appuie sur des enquĂȘtes de terrain. Il aborde aussi les effets humains, Ă©cologiques et symboliques des destructions, ainsi que les perceptions rĂ©gionales et les silences occidentaux. Un chapitre important revient sur l’interdiction faite Ă  la presse internationale d’enquĂȘter sur place, participant Ă  une invisibilisation calculĂ©e.

Stéphanie Latte Abdallah
Véronique Bontemps

La centralité de la question coloniale

L’ouvrage entend ainsi dĂ©coloniser le regard, en refusant les rĂ©cits humanitaires ou sĂ©curitaires qui rĂ©duisent Gaza Ă  une tragĂ©die abstraite. Il redonne sa centralitĂ© Ă  la question coloniale, posant des mots prĂ©cis lĂ  oĂč tant d’analyses restent dans l’euphĂ©misme ou le flou.

La sĂ©lection du livre pour le Prix Mare Nostrum 2025 vient consacrer un travail collectif de haute tenue intellectuelle et politique. Un livre fort, exigeant, qui ne cherche pas Ă  convaincre par l’émotion, mais par la clartĂ© d’une pensĂ©e critique et le refus de l’amnĂ©sie.

Plus qu’une lecture, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un outil. Un acte de transmission, Ă  contre-courant des silences diplomatiques et des narrations hĂ©gĂ©moniques. Il rappelle que pour comprendre Gaza, il faut Ă©couter l’histoire – pas celle des discours d’État, mais celle des peuples enfermĂ©s, dĂ©placĂ©s, rĂ©sistants.

StĂ©phanie Latte Abdallah est historienne et politiste, spĂ©cialiste du Moyen-Orient et des sociĂ©tĂ©s arabes. Elle travaille au croisement de l’histoire contemporaine, de la politologie, de l’anthropologie et de la littĂ©rature.

Véronique Bontemps, docteure en anthropologie (Aix-Marseille, 2009) et chercheuse au CNRS, est spécialiste des sociétés palestiniennes contemporaines. Ses recherches portent sur les frontiÚres, les inégalités sociales, les milieux urbains et les expériences de la maladie. Elle est membre des comités de rédaction des revues GenÚses et Mondes arabes.

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Tunisie l Ahmed Souab poursuit le combat de l’intĂ©rieur de la prison

24. Juli 2025 um 09:36

Dans un communiquĂ© diffusĂ© via les rĂ©seaux sociaux, Me Ahmed Souab annonce de l’intĂ©rieur de la prison de Mornaguia oĂč il est incarcĂ©rĂ© depuis avril dernier, qu’il a dĂ©cidĂ© de ne pas faire appel auprĂšs de la Cour de cassation de la dĂ©cision de la chambre d’accusation en date du 18/07/2025 de le dĂ©fĂ©rer devant la chambre criminelle spĂ©cialisĂ©e dans les affaires de terrorisme auprĂšs de la Cour d’appel de Tunis.   

«Je vais mener mon procĂšs comme un combat politique sans maquillages procĂ©duriers et masques juridiques, de maniĂšre Ă  ne lui donner aucune lĂ©galitĂ© ou lĂ©gitimité», Ă©crit Souab, qui se prĂ©sente comme le «prisonnier n°505091», ajoutant qu’il poursuivra le combat de l’intĂ©rieur de la prison pour, dit-il, «dĂ©masquer le processus de la tyrannie (politique/judiciaire/policiere et mĂ©diatique)».

Me Souab estime dans le mĂȘme communiquĂ© que son procĂšs est «unanimement considĂ©rĂ© par le comitĂ© de dĂ©fense et la majoritĂ© des observateurs des affaires publiques comme un procĂšs politique» et que la justice en Tunisie «ne jouit pas des conditions minimales d’une indĂ©pendance structurelle et fonctionnelle».

«L’espoir que j’avais dans l’existence de magistrats indĂ©pendants s’est Ă©vaporĂ© aprĂšs leur rejet de ma libĂ©ration provisoire Ă  trois reprises, en flagrante contradiction avec le principe de la prĂ©somption d’innocence», a aussi Ă©crit Me Souab, ancien magistrat lui-mĂȘme et qui a une connaissance – pour ainsi dire – intime du fonctionnement du systĂšme judiciaire dans le pays.

I. B.

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Tunisie l L’instinct de survie au-dessus de tout scrupule

24. Juli 2025 um 09:03

Dans un monde en pleine effervescence et un voisinage croulant sous de lourds nuages de colĂšre et d’instabilitĂ©, il importe Ă  la Tunisie de se ressaisir et de tout faire pour pouvoir surmonter la tornade qui se profile Ă  l’horizon.

Elyes Kasri *

L’appareil de production public et privĂ© en Tunisie souffre d’une rĂ©gression continue depuis 2011 et le marchĂ© de l’emploi, le pouvoir d’achat, les infrastructures et les services publics se dĂ©gradent de jour en jour.

Depuis ce qui a Ă©tĂ© pompeusement et fallacieusement qualifiĂ© de «rĂ©volution de la libertĂ© et de la dignité» ou pire encore de «rĂ©volution du jasmin», la seule croissance enregistrĂ©e dans notre pays a Ă©tĂ© dans les innombrables slogans de plus en plus creux et la litanie des promesses intenables et des faux espoirs avec leur lot toxique de dĂ©sillusions, de rancƓurs et de colĂšres jusqu’à prĂ©sent sous la braise au risque, que Dieu ne le veuille, que les circonstances ou des officines extĂ©rieures ne se mettent Ă  souffler dessus.

Une poussiùre d’individus

Un pays qui se dĂ©peuple (au vu du dernier recensement dĂ©mographique et de la tentation migratoire alimentĂ©e par le sentiment partagĂ© d’un ailleurs plus auspicieux) et qui croit de moins en moins Ă  la chose publique et Ă  un sort collectif et national (les derniĂšres consultations et Ă©chĂ©ances Ă©lectorales en sont un indice frappant) semble tentĂ© de retomber dans l’état de poussiĂšre d’individus mus par l’instinct de survie, souvent Ă  tout prix et au-dessus de tout scrupule.

* Ancien ambassadeur.

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Kaïs Saïed et la Palestine | Un discours de courage et de lucidité

24. Juli 2025 um 08:24

Recevant avant-hier Ă  Carthage l’envoyĂ© spĂ©cial du PrĂ©sident Trump pour le monde arabe, qui Ă©tait accompagnĂ© de l’ambassadeur amĂ©ricain en Tunisie et de trois autres responsables de son pays, le PrĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a Ă©tĂ©, comme Ă  son habitude, trĂšs clair sur la situation dramatique qui prĂ©vaut Ă  Gaza oĂč les autoritĂ©s israĂ©liennes continuent de braver le droit international, fortes de l’appui inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux.

Raouf Chatty *

Le bilan des bombardements israĂ©liens, depuis le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s le 7 octobre 2023, est particuliĂšrement lourd : des dizaines de milliers de mort et des centaines de milliers blessĂ©s, sans compter les Ă©normes dĂ©gĂąts matĂ©riels et les impacts durables de cette guerre sur les Palestiniens en gĂ©nĂ©ral et les habitants de Gaza en particulier. 

Sur ce point, la position du PrĂ©sident SaĂŻed est largement en avance sur celles de la quasi-totalitĂ© des dirigeants arabes, ceux qui sont directement impliquĂ©s dans le conflit et ceux qui en sont indirectement touchĂ©s. PiĂ©gĂ©s dans une position trĂšs inconfortable, ces derniers continuent de souffler le chaud et le froid, selon le contexte gĂ©nĂ©ral dans la rĂ©gion et en fonction des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques de leurs pays, ne craignant pas d’exposer ainsi leur impuissance au monde entier.

Les États-Unis face Ă  leurs responsabilitĂ©s

Montrant Ă  l’envoyĂ© spĂ©cial du PrĂ©sident amĂ©ricain des photos d’enfants gazaouis crevant de faim, KaĂŻs SaĂŻed a visiblement cherchĂ© Ă  choquer son hĂŽte et Ă  mettre les États-Unis face Ă  leurs responsabilitĂ©s de superpuissance prĂŽnant les droits humains et Ă  la contradiction de leurs politiques des deux poids deux mesures.

Le PrĂ©sident a Ă©galement mis l’accent lors de cette rencontre sur la question de la souverainetĂ© des États, soulignant Ă  son interlocuteur que le rejet des ingĂ©rences extĂ©rieures et le respect de la volontĂ© des peuples sont des fondements des relations internationales. 

Si de tels propos, transmis par les mĂ©dias, avec la voix du PrĂ©sident, confortent la position d’un large public tunisien rĂ©voltĂ© par les souffrances sans fin infligĂ©es au peuple palestinien, pour d’autres, ces propos ont une portĂ©e purement symbolique et ne feront que remuer le couteau dans la plaie. Ils n’aideront pas, en tout cas, Ă  allĂ©ger ces souffrances. Les masses populaires y verront un acte de courage et de bravoure Ă  mettre Ă  l’actif du PrĂ©sident tunisien, au moment oĂč plusieurs chefs d’Etat arabe n’osent mĂȘme pas placer un mot devant le PrĂ©sident amĂ©ricain. Ne l’a-t-on pas vu, rĂ©cemment, regarder de haut des prĂ©sidents africains en visite officielle Ă  son invitation Ă  la Maison blanche ?

Qu’attendent exactement les AmĂ©ricains de SaĂŻed ?  

AprĂšs son entretien avec le PrĂ©sident de la RĂ©publique, l’envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident amĂ©ricain s’est contentĂ© d’une dĂ©claration laconique et Ă  portĂ©e gĂ©nĂ©rale sur son blog, sans Ă©voquer les sujets rĂ©ellement discutĂ©s au Palais de Carthage : Palestine, Gaza, droit humanitaire international, droit des peuples Ă  l’autodĂ©termination et, probablement aussi, la situation en Libye et son impact sur la rĂ©gion.

Dans ce cadre, plusieurs questions se posent
 

1- Les États-Unis connaissant trĂšs bien les positions du PrĂ©sident SaĂŻed sur la question palestinienne, Gaza et sur bien d’autres sujets, comme la nouvelle politique Ă©trangĂšre de la Tunisie, revue et corrigĂ©e par l’actuel locataire du Palais de Carthage, quel Ă©tait le but rĂ©el de cette visite, la premiĂšre dans notre pays d’un haut responsable amĂ©ricain depuis le retour du PrĂ©sident Trump au pouvoir, Ă  un moment oĂč la Tunisie continue de se dĂ©battre dans des difficultĂ©s politiques, Ă©conomiques  et sociales majeures, aggravĂ©es par la situation trĂšs instable dans toute la rĂ©gion Mena? En d’autres termes, qu’attendent exactement les AmĂ©ricains de SaĂŻed ? Qu’il normalise les relations de la Tunisie avec IsraĂ«l et rejoigne ainsi la caravane arabe des Accords d’Abraham ? Ou qu’il accepte d’accueillir en Tunisie les Palestiniens de Gaza, comme l’avait fait Habib Bourguiba de ces mĂȘmes Palestiniens lorsqu’ils ont Ă©tĂ© chassĂ©s du Liban, en 1982 ?

Une position pour le principe et pour l’Histoire

2- Le PrĂ©sident SaĂŻed, connaissant le rĂŽle capital des États-Unis dans le monde, et pas seulement dans la rĂ©gion du Moyen-Orient, ainsi que les positions tranchĂ©es du PrĂ©sident Trump sur de nombreuses questions et notamment son soutien total et inconditionnel Ă  IsraĂ«l, pourquoi a-t-il choisi d’ĂȘtre aussi direct et tranchant avec le responsable amĂ©ricain alors que pratiquement tous les dirigeants arabes que ce dernier s’apprĂȘte Ă  rencontrer chercheront par tous les moyens sinon Ă  l’amadouer du moins Ă  ne pas lui dĂ©plaire?

En tout Ă©tat de cause, et quelle aient pu ĂȘtre les motivations du PrĂ©sident SaĂŻed et l’impact espĂ©rĂ© de ses propos sur la suite des Ă©vĂ©nements Ă  Gaza et dans la rĂ©gion Mena, l’histoire retiendra sa position responsable et courageuse, qui tranche clairement avec celle de la plupart des autres dirigeants arabes, qui sont dĂ©cevantes, opportunistes et largement en deçà des attentes de leurs peuples. 

Cette position est venue conforter les voix libres dans le monde, mĂȘme parmi les plus inconditionnels d’IsraĂ«l, qui se lĂšvent pour rĂ©clamer avec force la fin de la guerre et la reconnaissance du droit inaliĂ©nable des Palestiniens Ă  un État indĂ©pendant et souverain sur la base des rĂ©solutions des Nations Unies. 

Ce processus est historique et irrĂ©versible. Sans sa mise en Ɠuvre volontaire et lucide, les Palestiniens, les IsraĂ©liens et tous les peuples de la rĂ©gion seront condamnĂ©s Ă  davantage d’instabilitĂ©, de guerres, de souffrances et de dĂ©solation. 

* Ancien ambassadeur. 

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L’essentiel du Rapport pays 2025 de la BAD sur la Tunisie

24. Juli 2025 um 07:03

La Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) vient de publier le Rapport pays sur la Tunisie pour l’annĂ©e 2025 sous le titre «Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son dĂ©veloppement». RĂ©alisĂ© par Audrey Chouchane, Ă©conomiste rĂ©gionale pour l’Afrique du Nord, Ce rapport a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© le 7 juillet 2025 au ministĂšre de l’Économie et de la Planification. Il met en lumiĂšre les perspectives de croissance pour 2025-2026; les leviers concrets de rĂ©forme pour renforcer la rĂ©silience Ă©conomique ; et des recommandations stratĂ©giques sur la fiscalitĂ©, l’investissement privĂ©, et la valorisation des actifs publics. Nous en publions ci-dessous le rĂ©sumĂ© analytique et les recommandations politiques.

En 2024, la Tunisie a enregistrĂ© une croissance Ă©conomique modeste de 1,4 %, tirĂ©e principalement par les secteurs de l’agriculture, des industries manufacturiĂšres et des services.

Cette dynamique s’est toutefois heurtĂ©e Ă  la contraction du secteur Ă©nergĂ©tique et Ă  une dĂ©tĂ©rioration du solde commercial. Une politique monĂ©taire restrictive a permis de contenir l’inflation Ă  7 %, mais a parallĂšlement freinĂ© l’accĂšs au crĂ©dit, alors que le secteur financier enregistre 14 % de prĂȘts non performants.

Le dĂ©ficit budgĂ©taire a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  6,1 % du produit intĂ©rieur brut (PIB), grĂące Ă  une amĂ©lioration des recettes fiscales. Toutefois, le niveau d’endettement public reste Ă©levĂ©, reprĂ©sentant 81,2 % du PIB.

Les investissements directs étrangers (IDE), les recettes touristiques et les transferts de la diaspora ont contribué au renforcement des réserves de change.

Sur le plan social, le taux de chÎmage demeure élevé (16 %) et les disparités régionales persistent.

Pour 2025, une légÚre accélération de la croissance à 1,9 % est projetée, principalement soutenue par les bonnes performances attendues du secteur agricole.

Cependant, la mobilisation des ressources internes demeure infĂ©rieure Ă  son potentiel, en raison d’une assiette fiscale qui pourrait ĂȘtre Ă©largie, un secteur informel reprĂ©sentant environ 26 % du PIB, ainsi que par des dĂ©penses fiscales dont l’efficacitĂ© Ă©conomique peut ĂȘtre renforcĂ©e.

Le marché boursier encore peu développé, ne permet pas de répondre adéquatement aux besoins de financement des petites et moyennes entreprises.

La mise en Ɠuvre de rĂ©formes fiscales ambitieuses, la digitalisation des services publics, la diversification des sources de financement, y compris par le recours aux technologies financiĂšres (FinTech) et aux obligations vertes, ainsi que l’amĂ©lioration de la gouvernance, sont essentielles pour renforcer la rĂ©silience Ă©conomique.

Le renforcement de la transparence et de la coopération régionale constitue un levier stratégique pour valoriser le capital national et promouvoir un développement durable, inclusif et équitable.

La Tunisie, pays Ă  revenu intermĂ©diaire situĂ© en Afrique du Nord, dispose d’un fort potentiel de dĂ©veloppement Ă©conomique, soutenu par sa position gĂ©ographique stratĂ©gique, un capital humain qualifiĂ©, d’une bonne base infrastructrelle et des ressources naturelles diversifiĂ©es.

Toutefois, ce potentiel demeure partiellement inexploité en raison de contraintes structurelles persistantes qui entravent la transformation économique du pays et limitent sa capacité à mobiliser efficacement les ressources indispensables à son développement.

L’État joue un rĂŽle central dans l’optimisation du capital national, Ă  travers la mise en Ɠuvre de politiques publiques cohĂ©rentes, la crĂ©ation d’un cadre institutionnel propice Ă  l’investissement et le renforcement de la soutenabilitĂ© des finances publiques.

La crĂ©ation d’un environnement propice Ă  une croissance durable et inclusive repose en grande partie sur l’efficacitĂ© de la mobilisation des ressources internes ainsi que sur l’amĂ©lioration continue de la gouvernance Ă©conomique.

Conclusion et recommandations politiques

Des institutions solides, une gouvernance efficace et un État de droit renforcĂ© constituent les fondements indispensables Ă  la mobilisation accrue des ressources nationales en Tunisie.

L’optimisation du capital naturel, humain, productif et financier dĂ©pend Ă©troitement de la qualitĂ© du cadre institutionnel et de la stabilitĂ© rĂ©glementaire.

Il est essentiel de consolider un cadre juridique et rĂ©glementaire robuste garantissant la transparence, la redevabilitĂ© et la protection des ressources, notamment dans le secteur extractif, oĂč une gestion rigoureuse et inclusive peut renforcer la mobilisation des recettes et la durabilitĂ© des investissements.

S’agissant du capital humain, la modernisation du systĂšme Ă©ducatif, en adĂ©quation avec les besoins Ă©volutifs du marchĂ© du travail, ainsi que la mise en Ɠuvre de politiques d’inclusion actives, sont prioritaires pour amĂ©liorer l’employabilitĂ© et renforcer la cohĂ©sion sociale.

Sur le plan fiscal, l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment par l’intĂ©gration progressive du secteur informel, ainsi que l’accĂ©lĂ©ration de la digitalisation des services fiscaux et administratifs, sont des leviers essentiels pour accroĂźtre les recettes publiques et renforcer l’équitĂ© fiscale.

Enfin, la simplification des procĂ©dures administratives, la sĂ©curisation juridique des investissements et la modernisation de l’environnement des affaires sont nĂ©cessaires pour stimuler le capital d’entreprise, favoriser l’investissement privĂ© et renforcer la compĂ©titivitĂ© de l’économie tunisienne.

Ces recommandations s’inscrivent dans une vision intĂ©grĂ©e du dĂ©veloppement durable, fondĂ©e sur la transparence, la redevabilitĂ©, l’efficacitĂ© institutionnelle et l’intĂ©gration rĂ©gionale, en vue de consolider les bases d’une croissance inclusive et rĂ©siliente.

Lire le rapport.

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Gestern — 23. Juli 2025Haupt-Feeds

82e Mostra de Venise | Erige Sehiri au jury du Prix du Premier Film

23. Juli 2025 um 13:43

La réalisatrice, productrice et ancienne journaliste franco-tunisienne Erige Sehiri a été nommée au jury international du Prix de Venise du Premier Film «Luigi De Laurentiis», organisé dans le cadre de la 82e Mostra de Venise, qui se tiendra du 27 août au 6 septembre 2025.

Le jury sera prĂ©sidĂ© par la rĂ©alisatrice Ă©cossaise Charlotte Wells, soutenue par le rĂ©alisateur et scĂ©nariste italien Silvio Soldini. La composition des jurys a Ă©tĂ© approuvĂ©e par le Conseil d’administration de la Biennale, sur recommandation du directeur artistique du Festival, Alberto Barbera, a indiquĂ© la biennale dans un communiquĂ© publiĂ© mardi 22 juillet.  

Figure marquante du cinĂ©ma maghrĂ©bin, Sehiri fait ses dĂ©buts en 2018 avec le documentaire ‘‘La voie normale’’, suivi en 2022 de son premier long mĂ©trage ‘‘Sous les figues’’, sĂ©lectionnĂ© Ă  la Quinzaine des rĂ©alisateurs du Festival de Cannes et choisi comme candidat officiel de la Tunisie aux Oscars 2023.

ParallĂšlement Ă  sa carriĂšre cinĂ©matographique, Sehiri est activement engagĂ©e dans la promotion de la libertĂ© d’expression et de l’éducation aux mĂ©dias. Elle est cofondatrice de la plateforme journalistique Inkyfada et de l’organisation non gouvernementale tunisienne Al Khatt. Elle fait Ă©galement partie du collectif Rawiyat – Sisters in Film, créé pour soutenir les cinĂ©astes de la diaspora arabe et tunisienne.

En 2024, elle a prĂ©sentĂ© son deuxiĂšme film, ‘‘Promis le ciel’’, dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes.

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Kaouther Ben Hania fera résonner la voix de Hind Rajab à Venise

23. Juli 2025 um 13:24

‘‘The voice of Hind Rajab’’, film Ă©crit et rĂ©alisĂ© par la cinĂ©aste tunisienne Kaouther Ben Hania, a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© dans la compĂ©tition de la 82e Ă©dition du Festival international du film de Venise (Mostra de Venise ou Venezia 82), prĂ©vue du 27 aoĂ»t au 6 septembre 2025.

‘‘The voice of Hind Rajab’’ est une coproduction tuniso-française qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une bourse d’aide du Fonds d’encouragement Ă  la crĂ©ation littĂ©raire et artistique, au ministĂšre des Affaires culturelles.

Ce long mĂ©trage de fiction (89’) est portĂ© par un casting composĂ© d’Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.

Le 29 janvier 2024, des volontaires du Croissant-Rouge reçoivent un appel d’urgence : une fillette de 6 ans est piĂ©gĂ©e dans une voiture sous le feu Ă  Gaza, implorant des secours. Tout en essayant de la garder en ligne, ils font tout ce qu’ils peuvent pour lui amener une ambulance. Elle s’appelait Hind Rajab, lit-ondans le synopsis de ce film d’une brĂ»lante et sanglante actualitĂ©.

La rĂ©alisatrice et scĂ©nariste affirme avoir rĂ©alisĂ© ce film dans l’urgence. Tout a commencĂ© au moment oĂč elle a entendu un enregistrement audio de Hind Rajab implorant de l’aide. «J’ai immĂ©diatement ressenti un mĂ©lange d’impuissance et une tristesse Ă©crasante», dit-elle.

Ben Hania dit avoir tissĂ© une histoire autour des tĂ©moignages de la mĂšre de Hind et des personnes qui essayaient de l’aider, «en utilisant l’enregistrement audio rĂ©el de la voix de Hind, et en construisant un film Ă  un seul endroit oĂč la violence reste hors Ă©cran.»

C’est le 6e long-mĂ©trage de Ben Hania : ‘‘L’Homme qui a vendu sa peau’’ et ‘‘Les filles d’Olfa’’ ont Ă©tĂ© candidats de la Tunisie aux 93e et 96e Oscars.

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L’Arabie saoudite et la construction de l’Opep arabe de l’IA

23. Juli 2025 um 12:55

A la suite de la visite d’Elon Musk Ă  Riyadh, l’Arabie Saoudite, via le Public Investment Fund (Pif), mĂšne une stratĂ©gie d’investissement dans l’intelligence artificielle (IA) ambitieuse et multidimensionnelle, visant Ă  passer d’une Ă©conomie pĂ©troliĂšre Ă  un leadership technologique d’ici 2030. Pour piloter cette stratĂ©gie, le Pif, qui investit massivement dans l’IA, a lancĂ© Humain, une filiale spĂ©cialisĂ©e dans ce secteur de pointe.

NaĂąmen Bouhamed *

Humain prĂ©voit de lancer un fonds de capital-risque de 10 milliards de dollars pour soutenir la croissance technologique mondiale dans le domaine de l’IA et le Pif Ɠuvre Ă  faire de l’Arabie saoudite un pĂŽle mondial de l’IA, en stimulant l’innovation et en attirant les meilleurs talents dans ce secteur. 
Investir des milliards de dollars dans l’infrastructure IA sans dĂ©velopper de talents humains revient Ă  construire un porte-avions
 sans pilotes ni ingĂ©nieurs. Les donnĂ©es (McKinsey) montrent que les projets IA Ă©chouent dans 70% des cas par manque de compĂ©tences et non par manque de calcul. Cela veut dire que la bataille du siĂšcle sera remportĂ©e par l’intelligence collective donc par l’homme et non par la puissance brute des machines.
La crĂ©ation d’un «Opep de l’IA arabe» pourrait ĂȘtre l’une des solutions pour faire de l’Arabie Saoudite le 3e pĂŽle mondial de l’IA derniĂšre les Etats-Unis et la Chine.
La crĂ©ation d’un rĂ©seau de partenariat dans les universitĂ©s arabes dĂ©jĂ  en pointe que sont dĂ©jĂ  celles de la Tunisie et de l’Égypte, crĂ©era un vĂ©ritable Ă©cosystĂšme vertueux, ouvert Ă  tous et donnant accĂšs aux investissements du Pif Ă  tout l’écosystĂšme des startups innovantes de la rĂ©gion.

Alors que les États ou les blocs Ă©conomiques et industriels leaders mondiaux, Etats-Unis, Chine, Europe, Russie et l’Inde, tout comme l’Arabie Saoudite, rivalisent pour investir des milliards de dollars dans des supercalculateurs et des data centers, un angle mort stratĂ©gique menace la course de l’Arabie Saoudite Ă  la suprĂ©matie technologique : l’oubli des cerveaux qui donneront vie aux machines.

Sans investissement massif dans la formation des ingĂ©nieurs, mathĂ©maticiens et chercheurs, les infrastructures ne seront que des coquilles vides – et la bataille gĂ©o-Ă©conomique du siĂšcle pourrait ĂȘtre perdue d’avance.

Pourtant, comme le souligne le Dr. Pr. Yann LeCun, directeur scientifique IA chez Meta : «Un GPU coĂ»te 10 000 dollars. Un cerveau capable de l’exploiter : 10 millions de dollars sur une carriĂšre.»

L’Arabie Saoudite a investi plus de 500 millions de dollars dans un supercalculateur (Shaheen III). ProblĂšme : seulement 2% des chercheurs saoudiens sont qualifiĂ©s en IA. RĂ©sultat : dĂ©pendance des experts Ă©trangers et retards chroniques.

La pénurie stratégique qui change la donne géopolitique

La Chine  forme 1,2 million d’ingĂ©nieurs IA/an via ses «UniversitĂ©s IA» (dont 35 dĂ©diĂ©es).

Les États-Unis attirent 60% des talents mondiaux, avec un salaire annuel moyen de 450 000 dollars chez OpenAI. Meta vient d’offrir entre 30 Ă  100 million de dollars de salaire sur 3 ans aux meilleurs ingĂ©nieurs et chercheurs IA!

L’Europe compte 70 000 postes non pourvus en IA en 2025 (Ă©tude McKinsey) malgrĂ© ses importantes  infrastructures. ConsĂ©quence : un data center europĂ©en est 40% moins productif qu’un Ă©quivalent amĂ©ricain par manque d’experts (rapport EU Tech).

La limite des infrastructures sans expertise humaine

Des «cathĂ©drales vides» : des supercalculateurs ou data centers ultrapuissants restent inutiles sans 1- des cerveaux capables de concevoir des algorithmes innovants ; 2- des chercheurs pour repousser les limites thĂ©oriques ; 3- des ingĂ©nieurs pour optimiser l’exploitation ; 4- des dĂ©veloppeurs pour crĂ©er des applications pertinentes

Exemple concret : un centre de calcul dĂ©diĂ© au LLM (comme ceux d’OpenAI) consomme des mĂ©gawatts
 mais sa valeur provient Ă  90% des chercheurs qui ont entraĂźnĂ© les modĂšles et rĂ©solu des problĂšmes complexes comme l’alignement ou l’infĂ©rence efficace.

Comment bĂątir l’écosystĂšme humain ?

Il s’agit, concrĂštement, de lancer «Beit Al-Hikma» du 21e siĂšcle (Ă  l’instar de celle de Bagdad au 12e siĂšcle) Ă  Riyadh en ce 21e siĂšcle.

1- Une révolution éducative : intégrer les mathématiques du Deep Learning dÚs le lycée et tripler les masters spécialisés (exemple : programme «AI for Humanity»).

2- Des partenariats industrie-universités sur le modÚle allemand : Fraunhofer Society (R&D appliquée).

3- Une attractivitĂ© d’urgence en dĂ©livrant des visas IA accĂ©lĂ©rĂ©s (comme le French Tech Visa) et en crĂ©ant des centres de recherche trans-disciplinaires (IA + santĂ©/Ă©cologie/agriculture/ industries/Ă©ducation
).

Le grand enseignement

«Construire des data centers sans former de talents, c’est comme offrir un violon Stradivarius Ă  un enfant sans professeur de musique : l’instrument restera muet», a dĂ©clarĂ© le professeur Fei-Fei Li de l’UniversitĂ© de Stanford. Car la vraie bataille ne se gagne pas avec des puces, mais avec des cerveaux. Les pays qui l’auront compris feront de leur jeunesse le premier budget de souverainetĂ© du siĂšcle.

Un pays qui investit dans des GPU sans former de spĂ©cialistes va devoir 1- importer des compĂ©tences Ă  prix d’or ; 2- sous-utiliser ses infrastructures ; et 3- dĂ©pendre technologiquement de l’étranger.

Les chiffres clés et les engagements financiers

Fonds publics : → 40 milliards de dollars allouĂ©s Ă  l’IA via le fonds souverain Pif en 2024. → 1,2 milliard de dollars pour l’initiative «Saudi Data and AI Authority» (SDAIA).

Projets structurants : → Neom: 500 millions de dollars pour laCognitive City alimentĂ©e par IA. → Kaust(UniversitĂ© des Sciences) : 200 millions de dollars/an pour la recherche en IA.

Les axes stratégiques majeurs

a) Infrastructures physiques :

  • supercalculateurs : → Shaheen III (7e mondial en puissance) dĂ©diĂ© Ă  la R&D IA. → Cloud souverain : partenariat avec Alibaba Cloud (Dammam Data Hub);
  • centres d’excellence : → National Center for AI (Riyad) : 10 000 GPU NVIDIA. → AI Garage Ă  Kaust: incubation de 120 startups.

b) Formation & attraction de talents

  • Saudi AI Scholarships : → Bourses pour 5 000 Ă©tudiants dans des universitĂ©s Ivy League. Mais l’Arabie Saoudite devrait investir dans les universitĂ©s arabes en prioritĂ©
  • Ville «Éducation» Ă  Qiddiya : → Campus dĂ©diĂ© Ă  l’IA en partenariat avec l’UniversitĂ© de Stanford et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).

La Tunisie et l’Egypte peuvent ĂȘtre aussi des partenaires de haute expertise de formation.

  • Salaire Premium : → +70% par rapport au marchĂ© pour les experts IA (ex : 450 000 dollars/an). Des visas ouvert Saudi-Tunisia ou Saudi-Egypt pourront offrir des milliers de talents aux 3 pays et valoriser la chaine des valeurs 100% arabe et multilingue.

c) Investissements internationaux

  • Partenariats clĂ©s : → 1 milliard de dollars dans SenseTime (Chine) pour l’IA visuelle. → 2 milliards de dollars dans le fonds Prosperity7 (VC de Aramco).
  • Acquisitions : → rachat de la sociĂ©tĂ© de robotique UISEE (Chine) en 2023.
  • DĂ©pendance aux expatriĂ©s : + 85% (OCDE 2024).
  • PĂ©nurie locale : seulement 2 500 ingĂ©nieurs IA saoudiens formĂ©s/an.
  • Contraintes culturelles : limites sur l’utilisation des donnĂ©es personnelles.
  • Concurrence rĂ©gionale : les Émirats arabes unis (G42, Falcon AI) sont plus avancĂ©s en Ă©cosystĂšme d’infrastructure.

Les perspectives critiques

«L’Arabie Saoudite achĂšte des cartes IA, mais peut-elle en Ă©crire le code ?» lit-on dans la MIT Technology Review, 2025.

  • SuccĂšs si : → Transition rĂ©ussie des «pĂ©trodollars vers les data dollars». → Ancrage rĂ©gional des talents (objectif : 40% de Saoudiens dans les projets IA d’ici 2030).
  • Risques majeurs : → «Effet mirage» : infrastructures sous-utilisĂ©es sans expertise locale. → Sanctions technologiques (tensions USA-Chine sur les puces).

Conclusion :

L’Arabie saoudite mise sur une stratĂ©gie financiĂšre agressive pour compenser son retard initial. Son atout clĂ© reste sa capacitĂ© d’investissement massif en infrastructure, mais sa pĂ©rennitĂ© dĂ©pendra de sa capacitĂ© Ă  : 1- sĂ©dentariser les talents internationaux; 2- accĂ©lĂ©rer la formation locale ou en partenariat avec les pays arabes (Tunisie, Egypte
) ; 3- diversifier les applications au-delĂ  du pĂ©trole (santĂ©, logistique, agritech, Ă©ducation, tourisme
).

La rĂ©ussite transformerait le royaume d’Arabie en puissance IA incontournable entre l’Asie et l’Occident. L’échec crĂ©erait un «musĂ©e technologique» Ă  grande Ă©chelle.

Avec quel pays arabes et musulmans l’Arabie Saoudite pourrait-elle construire des partenariats de formation en IA et construire un Ă©cosystĂšme Ă  haute valeur ajoutĂ©? IA Arabe : Tunisie, Maroc, Egypte, Jordanie ou encore AlgĂ©rie! Sinon IA «halal» : Malaisie, IndonĂ©sie


1. Tunisie : 1er réservoir de talents en Afrique

  • Pourquoi ? → Meilleur ratio qualitĂ©/coĂ»t des ingĂ©nieurs IA arabes → Expertise en R&D.
  • InstaDeep (part of BioNTech): Tunis-born AI firm solving industrial challenges (e.g., logistics, biotech).
  • DeepArt: AI-powered creative tools.
  • Tilli: Child-focused AI educational platforms.
  • Datavora (Tunis/Paris) AI-powered e-commerce intelligence (pricing, competitor tracking.
  • Welov :AI video analytics for retail (customer behavior tracking).
  • DeepArt (now part of Eyesee): Visual AI for art generation & brand marketing.

Key Research Institutions in Tunisia :

  • CES Lab (University of Sfax): Specializes in AI, NLP, and computer vision.
  • Riadi Lab (Ensi, Manouba) focuses on machine learning and big data.
  • Soie Research Group (ISG Tunis): works on AI-driven decision systems.

2. Égypte : le marchĂ© et la main-d’Ɠuvre

  • Pourquoi ? → Plus grand bassin de diplĂŽmĂ©s Stem du monde arabe (150 000/an) → MarchĂ© domestique de 110 millions de consommateurs.

Quelques leaders :

  1. Rology :AI-powered teleradiology platform connecting hospitals with global radiologists.
  2. DXwand : Arabic-language AI chatbots and voice assistants for enterprises.
  3. Synapse Analytics :end-to-end AI solutions for finance, retail, and healthcare.
  4. DeepVision AI : computer vision for retail security, shelf analytics, and industrial automation

Rising innovators & startups :

  1. Shaghalni (AgriTech) : AI for farm management (satellite imaging + IoT sensors for crop/pest monitoring).
  2. Kencorp AI : HR tech using AI for recruitment, employee sentiment analysis, and retention.
  3. Valify Solutions :AI-driven document processing (contracts, invoices, IDs) with Arabic/English OCR.
  4. DilenyTech (HealthTech) : AI platform for mental health screening (voice/text emotion analysis).

Modùle gagnant : l’Opep arabe de l’IA

«Comme le pétrole dans les années 1960, les données arabes sont une ressource stratégique. Leur valorisation nécessite une alliance des cerveaux et des capitaux», lit-on dans le rapport PwC Middle East 2025.

Impact Attendu : 1- rĂ©duction de la fuite des cerveaux de 40% dans les pays partenaires et positionnement du monde arabe comme 3e pĂŽle IA (derriĂšre les Etats-Unis et la Chine et devant l’Europe) ; et 3- crĂ©ation de 500 000 emplois de haute technologie d’ici 2035.

Cette coalition transformerait la dépendance actuelle en souveraineté numérique collective.

* Consultant International France-Middle East, auteur de l’ouvrage RĂ©ussir l’export en Arabie saoudite.

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Tunisie | Moncef Marzouki en grĂšve de la faim pour Gaza

23. Juli 2025 um 11:28

L’ancien prĂ©sident par intĂ©rim de la RĂ©publique Tunisienne, Moncef Marzouki (2011-2014), a annoncĂ© dans une dĂ©claration au journal londonien Al-Qods qu’il entrait en grĂšve de la faim en solidaritĂ© avec la population de Gaza, affamĂ©e et soumise aux bombardements intensifs de l’Etat d’IsraĂ«l depuis le 7 octobre 2023.

Marzouki a fait cette annonce lundi dernier, 21 juillet 2025, en ces termes : «J’annonce mon entrĂ©e en grĂšve de la faim pour exprimer mon entiĂšre solidaritĂ© avec les populations de Gaza qui rĂ©sistent Ă  l’occupation et Ă  la faim sous les bombes et pour appeler tous les hommes libres dans ce monde Ă  faire pression pour mettre fin aux massacres» dans la bande palestinienne.

Marzouki, qui vit en exil en France et qui est sous le coup de plusieurs condamnations Ă  la prison en Tunisie, a appelĂ© «les gouvernements et les nations islamiques Ă  briser le mur du silence et Ă  prendre des positions pratiques pour mettre fin Ă  l’agression et au siĂšge» imposĂ© par l’Etat sioniste. «Ce qui arrive Ă  Gaza est une honte pour l’humanitĂ© tout entiĂšre», a-t-il conclu.

Les mauvaises langues diront que Marzouki a trouvé dans la tragédie actuellement en cours à Gaza une occasion pour faire parler de lui. Ses partisans, au contraire, sont convaincus par la sincérité de son action, eu égard son passé militant pour la défense des droits humains.

I. B.

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La piĂšce tunisienne ‘‘Show Off’’ triplement couronnĂ©e en Jordanie

23. Juli 2025 um 09:33

La piĂšce tunisienne ‘‘Show Off-Lamoudha’’ a remportĂ©, le 18 juillet 2025, la Palme d’or du meilleur spectacle complet Ă  la 20e session du festival Liberal Teater d’Amman, en Jordanie, sous les vivats d’un public conquis. Cette Ɠuvre originale, Ă©crite et mise en scĂšne par Taher Issa Ben Larbi, est un spectacle unique aux allures de thriller dystopique qui combine théùtre, dĂ©filĂ©s de mode, cirque, cabaret et danse. VidĂ©o.

Produite par Anaïs Prod, et servie par les deux acteurs principaux : Myriam Riza et Amir Dridi Ben Saïd, la piÚce originale et audacieuse est une expérience immersive à vivre absolument !

La piĂšce s’est tout d’abord produite en Tunisie, Ă  partir du 27 mai 2024 Ă  la CitĂ© de la Culture, au 4e Art, Ă  El Teatro, puis a enchaĂźnĂ© avec une tournĂ©e sous l’égide du ministĂšre des Affaires culturelles Ă  la Maison de la culture de Gammarth, au Festival Murex de Djerba puis Ă  Amman, oĂč elle a remportĂ© la Palme d’Or.

La piĂšce, qui continue sa tournĂ©e Ă  travers la Tunisie et les festivals internationaux jusqu’en 2026, a remportĂ© trois prix Ă  Amman : Palme d’or du meilleur spectacle complet (acting, musique, texte, costumes, mise en scĂšne, scĂ©nographie 
); Prix du meilleur metteur en scĂšne; Prix de la meilleure scĂ©nographie

La piĂšce rĂ©unit dans sa distribution Myriam Riza, Amir Dridi Ben Said, Manar Tangour, Abir Smidi, Sandro El Materi, Shayma Fathi, l’artiste de cirque Sarra Rokbani, le danseur jordanien Salleh Bellagon et le musicien palestinien Yazan Abou Marcel. Elle met en exergue les dangers de la mondialisation et l’invasion du numĂ©rique dans le monde, dans un style trĂšs contemporain, entre dystopie, esprit cabaret et humour.

Les protagonistes Ayham et Frida, interprĂ©tĂ©s par Amir Dridi Ben SaĂŻd et Myriam Riza, qui est Ă©galement styliste et productrice, ont Ă©tĂ© kidnappĂ©s. C’est lĂ  qu’ils font connaissance, sĂ©questrĂ©s dans un lieu Ă©trange oĂč se trouvent Ă  la fois une salle de spectacle et un atelier de couture.

TrĂšs diffĂ©rents socialement, ils naviguent entre attirance et rĂ©pulsion, avant de dĂ©couvrir qu’ils sont les cobayes d’une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© tournĂ©e en direct : ils n’auront d’autre choix que de s’exĂ©cuter.

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Kaïs Saïed rappelle aux Américains leur devoir moral envers les Palestiniens

23. Juli 2025 um 08:41

Massad Boulos, le conseiller principal du prĂ©sident amĂ©ricain pour les affaires arabes, moyen-orientales et africaines, se souviendra longtemps du quart d’heure difficile qu’il a passĂ©, mardi 22 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed lui montrant les images d’enfants Palestiniens de Gaza au chapitre de la mort, affamĂ©s par la machine de guerre israĂ©lienne, dont Donald Trump, le patron de M. Boulos, faut-il le rappeler, est le principal soutien et pourvoyeur en armes et en munitions. VidĂ©o.

Imed Bahri

Selon le communiquĂ© diffusĂ© par la prĂ©sidence de la RĂ©publique, la rencontre a portĂ© sur les massacres commis contre le peuple palestinien, le terrorisme «sous toutes ses formes» (traduire : y compris le terrorisme des Etats qui se croient au-dessus des lois internationales) et la situation dans la rĂ©gion arabe.

Reprenant un thĂšme qui lui est cher, celui de l’affirmation de la souverainetĂ© nationale et du rejet de toute forme d’ingĂ©rence Ă©trangĂšre, le prĂ©sident de la RĂ©publique a soulignĂ© que les problĂšmes internes Ă  chaque pays arabe doivent ĂȘtre rĂ©solus par les peuples eux-mĂȘmes, sans aucune ingĂ©rence Ă©trangĂšre sous quelque prĂ©texte que ce soit.

La Tunisie élargit le cercle de ses partenariats stratégiques

Le prĂ©sident SaĂŻed a Ă©galement indiquĂ© Ă  son hĂŽte que la Tunisie a choisi d’élargir ses partenariats stratĂ©giques de maniĂšre Ă  servir les intĂ©rĂȘts de son peuple et Ă  rĂ©pondre Ă  ses demandes et attentes. Et c’est lĂ  une façon de dire – et c’est nous qui interprĂ©tons – que la Tunisie est libre de s’émanciper de son alliance historique avec les pays du bloc occidental, et Ă  leur tĂȘte les Etats-Unis, et de chercher ses intĂ©rĂȘts lĂ  oĂč elle les trouve, y compris en Chine, en Russie ou ailleurs.    

Selon une vidĂ©o de la rĂ©union diffusĂ©e par la prĂ©sidence, le chef de l’Etat a montrĂ© au conseiller du prĂ©sident amĂ©ricain des images choquantes de nourrissons et d’enfants palestiniens mourant de faim et de soif Ă  Gaza, dĂ©clarant : «Ces images rĂ©vĂšlent la brutalitĂ© de la guerre menĂ©e par les forces d’occupation oppressives pour anĂ©antir le peuple palestinien â€“ une guerre visant Ă  faire accepter la dĂ©faite aux Palestiniens, mais les nations libres n’accepteront jamais la dĂ©faite.»

Tout en soulignant le droit du peuple palestinien Ă  l’autodĂ©termination, tel que stipulĂ© dans le TraitĂ© de Versailles, SaĂŻed a affirmĂ© que les crimes commis par l’entitĂ© sioniste sont «totalement inacceptables et constituent des crimes contre l’humanité». Cela, la Cour pĂ©nale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) l’ont dĂ©jĂ  solennellement proclamĂ©, mais des pays comme les Etats-Unis refusent encore d’admettre, tout en poursuivant leur soutien actif Ă  la machine de guerre israĂ©lienne, sommes-nous tentĂ©s de rajouter Ă  l’appui des paroles prĂ©sidentielles.

La lĂ©gitimitĂ© internationale s’effondre de jour en jour et perd tout son sens face aux tragĂ©dies endurĂ©es par les Palestiniens Ă  Gaza et des bombardements quotidiens qu’ils subissent, a encore rappelĂ© SaĂŻed Ă  son hĂŽte amĂ©ricain.

Mettre fin aux crimes israéliens en Palestine

«Le temps est venu pour l’humanitĂ© entiĂšre de se rĂ©veiller et de mettre fin aux crimes commis en Palestine. Des dĂ©cisions audacieuses doivent ĂȘtre prises dans l’intĂ©rĂȘt du peuple palestinien, propriĂ©taire lĂ©gitime de toutes les terres palestiniennes, Ă  Gaza, en Cisjordanie, dans les colonies et dans toute la Palestine, afin que l’État palestinien soit Ă©tabli avec Al-Qods pour capitale», a encore martelĂ© SaĂŻed, qui n’ignore pas que les Etats-Unis, sous Donald Trump, ont transfĂ©rĂ© leur ambassade de Tel Aviv Ă  Al-Qods, opposant ainsi un dĂ©ni aux droits lĂ©gitimes des Palestiniens dont les territoires continuent d’ĂȘtre spoliĂ©s.

On ne sait pas encore ce que Massad Boulos a pensĂ© de la leçon magistrale que lui a infligĂ©e KaĂŻs SaĂŻed Ă  propos de la situation au Moyen-Orient, rĂ©gion oĂč son pays est fortement engagĂ© aux cĂŽtĂ©s de l’Etat belliqueux et expansionniste d’IsraĂ«l.

On ne sait pas non plus s’il a dĂ©jĂ  entendu un pareil discours dans les autres capitales arabes qu’il a visitĂ©es au cours de sa tournĂ©e rĂ©gionale, ce dont on a de bonnes raisons de douter.

Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’en Tunisie, les paroles de SaĂŻed ont eu un Ă©cho trĂšs positif, y compris dans les cercles de ses plus virulents opposants. Il est vrai que la Pax Americana au Moyen-Orient a trĂšs peu d’adeptes en Tunisie, au pouvoir et dans l’opposition.

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Le divorce Nord-Sud | La fracture du siĂšcle ?

23. Juli 2025 um 07:47

Quelque chose d’essentiel est en train de se briser dans le silence des sommets internationaux. Ce n’est pas seulement une crise de confiance. C’est peut-ĂȘtre la fin d’un pacte, vieux de trois quarts de siĂšcle, entre les deux mondes. Le Nord et le Sud. L’ordre et la marge. L’universel proclamĂ© et l’univers ignorĂ©.

Yahya Ould Amar *

Les pays du Nord, avec leurs sanctions, tarifs douaniers, taxes carbone et normes strictes, cherchent-ils Ă  s’isoler du Sud global ? Cette dynamique, qui s’intensifie Ă  l’approche de 2030 (objectifs de l’Accord de Paris), soulĂšve des enjeux dĂ©cisifs pour l’économie mondiale, le commerce et la coopĂ©ration internationale.

La question est de savoir si un divorce est déjà en cours, entre ceux qui croient incarner les rÚgles
 et ceux qui en subissent les conséquences.

Quelles sont les motivations des pays du Nord, les consĂ©quences pour le Sud global et quelles sont les pistes pour un avenir Ă©quilibrĂ© ?

Une mondialisation Ă  sens unique

La mondialisation s’est bĂątie sur une promesse : l’ouverture des marchĂ©s, le progrĂšs partagĂ©, le dĂ©veloppement par la coopĂ©ration. Cette promesse, renouvelĂ©e Ă  Bandung en 1955 puis recyclĂ©e Ă  chaque sommet du G7 ou de l’Onu, portait en elle un espoir : celui d’un monde qui, malgrĂ© les asymĂ©tries, finirait par se stabiliser dans la rĂ©ciprocitĂ©.

Or, ce monde vacille. Les faits sont là : explosion des sanctions économiques unilatérales, extraterritorialité du droit américain, retrait des aides publiques au développement, fermeture implicite des marchés par le biais de normes environnementales, sociales, numériques.

À cela s’ajoute le retour d’un protectionnisme vert dĂ©guisĂ©, oĂč la taxe carbone devient barriĂšre douaniĂšre, oĂč la norme ESG (Environnemental Social et Gouvernance) devient instrument de tri gĂ©opolitique, oĂč les chaĂźnes de valeur sont reconfigurĂ©es non pour l’efficacité  mais pour la sĂ©curitĂ©.

Les valeurs universelles Ă  l’épreuve des conflits

Le Nord, longtemps chantre de l’universalisme moral, s’est lui-mĂȘme piĂ©gĂ© dans les contradictions de ses positions. En Ukraine, il invoque avec justesse le droit international, la souverainetĂ© des États et la protection des civils. Mais ces principes deviennent soudain mallĂ©ables, silencieux lorsqu’il s’agit de Gaza, du YĂ©men, de l’Iran, du Sahel ou d’autres théùtres oubliĂ©s. Le deux poids, deux mesures est devenu une constante : on arme certains au nom de la lĂ©gitime dĂ©fense, on condamne d’autres au nom de la paix. On cĂ©lĂšbre la rĂ©sistance ici, on la criminalise lĂ . Cette dissonance creuse un fossĂ© : celui d’un monde qui entend encore le discours du Nord, mais n’y croit plus. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la politique, c’est la crĂ©dibilitĂ© morale de tout un rĂ©cit civilisationnel.

Démocratie : principe proclamé, réalité relativisée

RĂ©guliĂšrement Ă©rigĂ©e en condition de partenariat, la dĂ©mocratie est, pour les pays du Nord, un idĂ©al sacralisé  mais souvent relativisĂ© lorsqu’elle entre en conflit avec les intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques. Ainsi, l’Occident continue de s’allier, d’armer, de financer ou de protĂ©ger des rĂ©gimes autoritaires dĂšs lors qu’ils garantissent la stabilitĂ©, l’accĂšs Ă  des ressources ou la limitation de l’influence d’un rival. On tolĂšre l’oppression au nom de la «stabilitĂ© rĂ©gionale», on ferme les yeux sur la rĂ©pression pour prĂ©server un accord militaire ou Ă©nergĂ©tique.

Ce double discours ne fait que renforcer l’idĂ©e, dans les opinions du Sud, que la dĂ©mocratie n’est pas une valeur universelle dĂ©fendue par principe, mais un instrument de tri utilisĂ© selon les convenances du moment. Un monde qui prĂȘche la dĂ©mocratie mais soutient l’autoritarisme mine, Ă  terme, sa propre lĂ©gitimitĂ©.

L’extrĂȘme droite au Nord : un miroir que le Sud observe

Pendant que le Nord exige du Sud qu’il rĂ©forme ses institutions et respecte les droits de l’homme et ses minoritĂ©s, l’extrĂȘme droite progresse spectaculairement dans les urnes occidentales. En Europe comme en AmĂ©rique du Nord, les discours de repli, de xĂ©nophobie, d’ethno-nationalisme ou de rejet de l’immigration s’installent au cƓur des dĂ©mocraties libĂ©rales. Les partis prĂŽnant la fermeture des frontiĂšres, la prĂ©fĂ©rence identitaire ou la rupture avec les engagements internationaux gouvernent dĂ©jĂ , ou s’en approchent dangereusement.

Ce glissement n’échappe pas aux peuples du Sud : comment prendre au sĂ©rieux les injonctions dĂ©mocratiques venues de nations qui peinent Ă  protĂ©ger elles-mĂȘmes l’universalitĂ© des droits ? La montĂ©e des extrĂȘmes n’est pas qu’un phĂ©nomĂšne local : elle entame le socle commun des valeurs partagĂ©es, et nourrit l’idĂ©e que l’ordre libĂ©ral occidental n’est peut-ĂȘtre plus qu’un vernis fragile sur une rĂ©alitĂ© profondĂ©ment fracturĂ©e.

Une muraille économique : sanctions, tarifs, taxe carbone et normes strictes

Les pays du Nord ont multipliĂ© les outils Ă©conomiques pour encadrer leurs relations avec le reste du monde. A titre d’exemple, depuis 2018, les sanctions Ă©conomiques ont explosĂ©, touchant des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran
 Mais pas IsraĂ«l, accusĂ© de gĂ©nocide par la Cour pĂ©nale internationale (CPI).

Selon le Global Sanctions Database, plus de 12 000 sanctions étaient actives en 2024, un record historique, visant à limiter les échanges commerciaux avec des nations jugées en décalage avec les priorités stratégiques du Nord.

À cela s’ajoutent les tarifs douaniers, souvent utilisĂ©s comme vecteurs de supĂ©rioritĂ©. Par exemple ceux imposĂ©s en 2025 par l’Administration Trump. En 2023, l’Union europĂ©enne a imposĂ© des droits de douane de 25 % sur certaines importations chinoises, notamment dans le secteur des vĂ©hicules Ă©lectriques.

Ces mesures, combinĂ©es Ă  des taxes environnementales comme la taxe carbone europĂ©enne (Carbon Border Adjustment Mechanism – CBAM ou MĂ©canisme d’ajustement carbone aux frontiĂšres), qui entrera pleinement en vigueur au premier janvier 2026, visent Ă  protĂ©ger les industries locales et Ă  promouvoir des standards environnementaux Ă©levĂ©s. Le CBAM taxera fortement les importations de produits Ă  forte empreinte carbone notamment celles provenant du Sud global dans les secteurs de l’acier (Maghreb, Afrique australe, Inde), du ciment (Afrique de l’Ouest, Asie du Sud), de l’engrais (Afrique du Nord, Russie, Golfe), de l’aluminium (GuinĂ©e, Mozambique) et de l’électricitĂ© et hydrogĂšne (Moyen-Orient, Afrique du Nord).

Mais ces politiques ne sont pas sans coĂ»t. Selon une Ă©tude de l’OCDE, le CBAM pourrait augmenter les coĂ»ts d’exportation pour les pays Ă©mergents de 1,5 Ă  2 % de leur PIB d’ici 2030, affectant particuliĂšrement les Ă©conomies dĂ©pendantes des matiĂšres premiĂšres. Les normes techniques et sanitaires, de plus en plus rigoureuses, compliquent Ă©galement l’accĂšs des produits du Sud aux marchĂ©s du Nord. Ainsi, les exportateurs agricoles doivent se conformer Ă  des normes europĂ©ennes sur les pesticides, souvent inaccessibles faute de moyens technologiques ou financiers.

La peur stratégique du Nord : perdre la maßtrise du récit

Le Nord se referme essentiellement par peur. Peur de la dĂ©mographie du Sud, environ 2,5 milliards de jeunes de moins de 25 ans. Peur du poids croissant de l’Inde, de la Chine, du BrĂ©sil. Peur de l’effondrement de la hiĂ©rarchie construite depuis ces deux derniers siĂšcles (rĂ©volution industrielle). Peur de perdre le contrĂŽle de l’Onu et des diffĂ©rentes institutions internationales, conçues autrefois comme des instruments au service de la domination. Peur, enfin, que les valeurs qu’il dit incarner — droits de l’homme, dĂ©mocratie, État de droit — soient utilisĂ©es contre lui, Ă  l’aune de ses propres contradictions.

Cette peur engendre un rĂ©flexe dĂ©fensif : remplacer l’universel par l’identitaire, l’interdĂ©pendance par la mĂ©fiance, et l’aide par le tri. On sĂ©lectionne les partenaires. On sanctionne les dĂ©sobĂ©issants. On normativise les flux commerciaux. Le Sud global n’est plus vu comme un acteur, mais comme un problĂšme Ă  gĂ©rer, une instabilitĂ© Ă  contenir, une Ă©nergie Ă  canaliser.

Une stratĂ©gie de repli ou une quĂȘte d’hĂ©gĂ©monie ?

Pourquoi les pays du Nord adoptent-ils des mesures de repli ?

D’un cĂŽtĂ©, ces mesures reflĂštent une volontĂ© de protĂ©ger leurs Ă©conomies face Ă  la montĂ©e en puissance du Sud global, notamment la Chine et l’Inde, qui reprĂ©sentent respectivement 18 % et 7 % du PIB mondial en 2024 (selon le FMI). Pour le Nord, l’ascension Ă©conomique et politique du Sud – illustrĂ©e par la montĂ©e du PIB combinĂ© des Brics (36 % du PIB mondial en 2024, contre 31 % pour le G7) – reprĂ©sente une menace existentielle Ă  sa domination historique. Les industries du Nord, confrontĂ©es Ă  une concurrence accrue, cherchent Ă  prĂ©server leurs parts de marchĂ©. Par exemple, l’industrie solaire europĂ©enne, qui ne reprĂ©sente plus que 3 % de la production mondiale face Ă  la domination chinoise (80 %), bĂ©nĂ©ficie de subventions massives et de barriĂšres douaniĂšres.

D’un autre cĂŽtĂ©, ces mesures traduisent une ambition stratĂ©gique plus large : imposer un modĂšle Ă©conomique et environnemental global. En imposant des normes strictes, le Nord cherche Ă  forcer le Sud Ă  adopter ses standards, sous peine d’exclusion Ă©conomique. Cette approche, bien que justifiĂ©e par des impĂ©ratifs climatiques, crĂ©e un dĂ©sĂ©quilibre. Les pays du Sud, souvent en phase d’industrialisation, n’ont ni les ressources ni les infrastructures pour se conformer rapidement.

Enfin de telles mesures risqueraient d’asphyxier Ă©conomiquement les pays du Sud en affaiblissant la compĂ©titivitĂ© de leurs produits.

Un Sud plus lucide, mais pas moins coopératif

Le Sud, pourtant, ne rĂ©clame ni charitĂ© ni rupture. Il demande une parole respectĂ©e, une place Ă©quitable, une dignitĂ© retrouvĂ©e. Il ne rejette pas la mondialisation, mais souhaite en réécrire les termes. Il ne rĂ©cuse pas les valeurs dĂ©mocratiques, mais refuse qu’elles soient imposĂ©es Ă  gĂ©omĂ©trie variable. Il ne cherche pas Ă  humilier le Nord, mais Ă  ne plus s’humilier lui-mĂȘme en acceptant des partenariats fondĂ©s sur le soupçon.

De Johannesburg Ă  Djakarta, de Brasilia Ă  Tunis, un mot revient : co-souverainetĂ©. Pas pour se replier. Mais pour bĂątir des Ă©changes qui ne soient plus des rapports de force. Le Sud veut une Onu rĂ©formĂ©e, un Bretton Woods repensĂ©, plus reprĂ©sentatif qui tienne compte des rĂ©alitĂ©s du XXIe siĂšcle. Il veut que la coopĂ©ration cesse d’ĂȘtre conditionnelle et devienne contractuelle. Que l’aide cesse d’ĂȘtre outil d’influence et redevienne levier de justice.

Le coût du divorce Nord-Sud

Le coĂ»t du divorce Nord-Sud ne se mesure pas seulement en milliards de dollars de commerce perdu. Il se chiffre aussi en instabilitĂ© gĂ©opolitique, en rancƓurs durables et en opportunitĂ©s gĂąchĂ©es pour l’ensemble de l’humanitĂ©. Un monde oĂč le Sud se referme par dĂ©fiance et le Nord par crainte est un monde qui se prive de la moitiĂ© de ses talents, de ses ressources, de son dynamisme dĂ©mographique. Selon la Banque mondiale, plus de 60 % de la croissance mondiale d’ici 2050 viendra du Sud global. Rompre les ponts, c’est refuser d’investir dans cette croissance, de participer Ă  son encadrement, d’en tirer les fruits. C’est aussi risquer l’émergence de systĂšmes concurrents de normes, de monnaies, de rĂ©cits, qui tourneraient le dos Ă  la coopĂ©ration multilatĂ©rale. Ce coĂ»t stratĂ©gique serait bien plus Ă©levĂ© que tous les bĂ©nĂ©fices supposĂ©s du repli.

Pour le Sud, le coĂ»t est tout aussi redoutable : exclusion des chaĂźnes de valeur, renchĂ©rissement des exportations, dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e. L’Afrique pourrait perdre jusqu’à 16 milliards de dollars par an d’accĂšs prĂ©fĂ©rentiel aux marchĂ©s occidentaux si les barriĂšres environnementales ne sont pas rééquilibrĂ©es. À cela s’ajoute une perte d’espoir. Car un monde oĂč les rĂšgles du jeu sont Ă©crites sans ceux qui les vivent est un monde oĂč la radicalisation, l’exode des talents, ou les conflits trouvent un terreau fertile. L’illusion d’un dĂ©couplage serein est donc une chimĂšre. Le divorce Nord-Sud serait un appauvrissement mutuel, un gaspillage tragique d’intelligence collective, un Ă©chec de civilisation. À l’heure oĂč les dĂ©fis sont mondiaux, la sĂ©paration est non seulement coĂ»teuse — elle est absurde.

Le divorce Nord-Sud aurait un coĂ»t gĂ©opolitique incalculable : celui de la paix mondiale. Car l’exclusion nourrit la frustration, et la frustration engendre l’instabilitĂ©. En marginalisant le Sud, le Nord affaiblit les Ă©quilibres dĂ©jĂ  prĂ©caires d’un monde traversĂ© par les tensions identitaires, les fractures Ă©conomiques et les chocs climatiques. Sans perspective d’équitĂ©, des pans entiers de la jeunesse du Sud — plus de deux milliards et demi de jeunes de moins de 25 ans — risquent de sombrer dans les bras de l’extrĂ©misme, de l’exode ou de l’hostilitĂ© stratĂ©gique. En s’éloignant des mĂ©canismes de dialogue et d’intĂ©gration, le systĂšme international s’expose Ă  une multiplication de foyers de conflit — ouverts, hybrides ou silencieux — des Balkans Ă  la bande sahĂ©lienne, du Pacifique Ă  la mer Rouge.

La paix, dans un monde interdĂ©pendant, n’est jamais durable si elle est asymĂ©trique. Rompre avec le Sud, c’est miner les fondations de la sĂ©curitĂ© collective. C’est transformer la carte du monde en un archipel de mĂ©fiances. Et c’est surtout hypothĂ©quer l’avenir d’un ordre mondial coopĂ©ratif, fondĂ© sur la reconnaissance mutuelle plutĂŽt que sur la confrontation permanente.

Des solutions pour un avenir commun

Le divorce n’est pas inĂ©luctable. Mais la thĂ©rapie de couple devra ĂȘtre honnĂȘte. Le Nord doit comprendre que la reconnaissance de la pluralitĂ© n’est pas un renoncement. Qu’un monde multipolaire n’est pas un monde anarchique. Qu’ouvrir la gouvernance des institutions internationales, ce n’est pas s’effacer, mais s’assurer de durer.

Quant au Sud, il devra prouver qu’il ne remplace pas un paternalisme par une victimisation. Qu’il construise, propose, rĂ©forme. Qu’il est capable d’unir ses voix non pas contre l’Occident, mais pour un monde mieux Ă©quilibrĂ©. Il devra enfin convaincre que la coopĂ©ration reste un choix stratĂ©gique, non un rĂ©flexe du passĂ©.

L’urgence aujourd’hui est d’éviter une fracture systĂ©mique entre le Nord et le Sud. Pour cela, des mesures concrĂštes et Ă©quilibrĂ©es doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre afin de transformer la relation historique de dĂ©pendance en un partenariat de codĂ©veloppement.

PremiĂšre urgence : rĂ©duire les barriĂšres non tarifaires qui Ă©tranglent les PME du Sud, en particulier dans les secteurs agricoles et manufacturiers. L’assouplissement ciblĂ© des normes techniques, couplĂ© Ă  des dispositifs de certification financĂ©s par les pays du Nord, permettrait d’ouvrir l’accĂšs aux marchĂ©s tout en Ă©levant les standards locaux.

En parallĂšle, le dĂ©veloppement des infrastructures vertes dans le Sud constitue un impĂ©ratif Ă  la fois climatique et Ă©conomique. Mobiliser au moins 100 milliards de dollars par an — via des fonds multilatĂ©raux pilotĂ©s par la Banque mondiale — permettrait d’accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre de projets d’énergie renouvelable en Afrique, en Asie du Sud-Est et en AmĂ©rique latine. Ce rééquilibrage gĂ©o-Ă©nergĂ©tique renforcerait l’autonomie du Sud, crĂ©erait des millions d’emplois et rĂ©duirait significativement les Ă©missions globales. ParallĂšlement, il conviendrait de rĂ©former le MĂ©canisme d’ajustement carbone aux frontiĂšres (CBAM) pour qu’il ne pĂ©nalise pas les Ă©conomies vulnĂ©rables. L’introduction d’exemptions transitoires (2026–2030), accompagnĂ©es d’un appui technique Ă  la transition bas-carbone, permettrait d’éviter que cet outil environnemental ne devienne un levier de dĂ©sindustrialisation forcĂ©e.

En somme, repenser la coopĂ©ration passe par la consolidation des marchĂ©s rĂ©gionaux du Sud et la mise en place d’un dialogue multilatĂ©ral structurant. En soutenant des initiatives comme la Zlecaf ou l’Asean par des transferts technologiques, le Nord contribuerait Ă  la rĂ©silience du commerce mondial tout en limitant les effets de dĂ©pendance asymĂ©trique. Mais au-delĂ  de l’économique, un dialogue politique permanent sous l’égide de l’Onu, intĂ©grant gouvernance, fiscalitĂ© Ă©quitable, normes et transition Ă©cologique, est nĂ©cessaire pour rĂ©tablir la confiance. Dans un monde incertain, c’est par le dialogue, la justice Ă©conomique et la codĂ©cision que l’on Ă©vitera la fragmentation, en construisant non un monde cloisonnĂ©, mais un avenir rĂ©ellement commun.

Enfin, malgrĂ© les dissonances, les fractures et les ressentiments accumulĂ©s, l’Histoire n’est pas Ă©crite au passĂ©. Le divorce Nord-Sud, s’il menace, n’est pas une fatalitĂ©. Il est une alerte. Un moment charniĂšre oĂč les nations doivent choisir entre la crispation ou la co-construction, entre l’égoĂŻsme stratĂ©gique et l’intelligence partagĂ©e. Ce qui se joue aujourd’hui dĂ©passe les Ă©quilibres commerciaux ou les querelles normatives : il s’agit de redĂ©finir, ensemble, les fondations morales, politiques et Ă©conomiques d’un monde habitable pour tous.

Car il n’y aura pas de prospĂ©ritĂ© durable dans un monde Ă  deux vitesses. Pas de stabilitĂ© si l’on continue Ă  nier l’égalitĂ© des dignitĂ©s. Pas de transition Ă©cologique rĂ©ussie si elle s’accompagne d’une exclusion systĂ©mique. L’humanitĂ© est face Ă  un mur, mais elle en dĂ©tient les briques. À condition de reconstruire non pas un nouveau rideau de fer, mais une architecture de confiance. De parler enfin d’égal Ă  Ă©gal. D’échanger savoirs, capitaux, innovations et modĂšles, dans le respect des histoires, des cultures et des aspirations.

Le XXIe siĂšcle peut encore ĂȘtre celui d’un sursaut collectif. Si le Nord accepte de ne plus imposer, et si le Sud choisit de ne plus subir. Si les deux s’engagent Ă  bĂątir un monde multipolaire non pas comme champ de rivalitĂ©s, mais comme creuset de solidaritĂ©s. C’est Ă  cette condition que l’humanitĂ© pourra relever ses dĂ©fis communs : climat, santĂ©, paix, technologies. Et faire Ă©merger non pas deux mondes qui s’ignorent, mais un destin partagĂ©, fondĂ© non sur la domination
 mais sur la reconnaissance. L’avenir reste une promesse, Ă  condition d’oser le rĂȘver ensemble.

* Economiste, banquier et financier.

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Un Tunisien victime d’une agression raciste en Pologne

23. Juli 2025 um 07:05

À Starogard GdaƄski, rĂ©gion de PomĂ©ranie, dans le nord-ouest de la Pologne, une attaque Ă  caractĂšre raciste a eu lieu. Un citoyen tunisien de 25 ans, entraĂźneur d’un club de football local, a Ă©tĂ© frappĂ© par un fardeau d’eau, devant un restaurant. Comme annoncĂ© par le club, l’incident s’est produit au cours d’un meeting anti-immigration, le samedi 19 juillet 2025. La police a dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ© l’un des suspects, et la recherche de l’autre est en cours. 

Selon les informations communiquĂ©es par la police Ă  Radio GdaƄsk, des violences et des menaces ont Ă©tĂ© exercĂ©es contre la victime en raison de son origine maghrĂ©bine.

En analysant les enregistrements de la vidĂ©osurveillance de la ville ainsi que les camĂ©ras situĂ©es prĂšs du restaurant en question, les fonctionnaires de la police ont identifiĂ© deux individus susceptibles d’ĂȘtre liĂ©es Ă  l’incident. Mais pour l’instant, seul l’un d’eux a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© : un rĂ©sident de 39 ans de Starogard GdaƄski, a dĂ©clarĂ© Marcin Kunka du commissariat de police du district, Ă  la radio locale. Les recherches se poursuivent activement pour arrĂȘter le deuxiĂšme suspect.

TVP Info a indiquĂ© que le Tunisien agressĂ© rĂ©side en Pologne depuis plusieurs annĂ©es de maniĂšre lĂ©gale et y travaille. Il est entraĂźneur des jeunes footballeurs au Club sportif Beniaminek 03 et s’implique activement en tant que bĂ©nĂ©vole dans la vie de sa ville de rĂ©sidence. Â«L’attaque avait clairement des motivations racistes», a soulignĂ© le club dans un communiquĂ© en exprimant son opposition Ă  toute violence dirigĂ©e contre les Ă©trangers. «Les actes de violence – tant verbale que physique – sont inacceptables et sont en contradiction avec les valeurs de tolĂ©rance, d’égalitĂ© et de solidaritĂ© que promeut le club», a soulignĂ© le Club sportif Beniaminek 03. «Nous ne permettrons pas que la haine et la peur empoisonnent la ville», a-t-il ajoutĂ©.

On ignore encore si notre ambassadeur à Varsovie est intervenu à propos de cette affaire auprÚs des autorités polonaises.

Habib Glenza

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AprĂšs 660 jours de massacres, la France demande que la presse puisse aller Ă  Gaza!

22. Juli 2025 um 13:21

Waou! Merci la France ! Ce jour, mardi 22 juillet 2025, par la voix autorisĂ©e de son ministre des Affaires Ă©trangĂšres, la France prend son courage Ă  deux mains et demande «que la presse libre et indĂ©pendante soit autorisĂ©e Ă  se rendre Ă  Gaza pour voir ce qui s’y passe». Le comble de l’hypocrisie !

Abdelaziz Dahmani *

Oui, merci, la France, pour ce courage, cette audace de vouloir rompre le silence sordide, en une pĂ©riode de l’Histoire oĂč l’on veut non seulement occuper un territoire, mais dĂ©truire tout un peuple parmi les plus vaillants, ayant vĂ©cu, des siĂšcles durant, sur une terre bĂ©nie par les Dieux !

Cela fait plus de 664 jours de massacres, dont on peut dĂ©duire une ou deux douzaines de trĂȘve, des centaines de jours de tueries, d’assassinats, de destructions, d’abominations. Tout y est passĂ© : femmes, enfants, bĂ©bĂ©s. Par tous les moyens, cyniquement, froidement.

VolontĂ© des Netanyahu & Co de tout raser, tout Ă©liminer. Jamais, nulle part, les horreurs n’ont atteint de telles monstruositĂ©s. Des centaines de 7-Octobre, pour en justifier un ! Jamais les destructions ne furent aussi massives, mĂȘme durant la 2e guerre mondiale, au-delĂ  de ce qui s’est passĂ© Ă  Dresden ou Ă  Stalingrad


VoilĂ  qu’aprĂšs cette mĂ©ga-tragĂ©die, sans tĂ©moins, la France parle enfin et demande que les journalistes puissent aller voir ce qui se passe!

Oui, l’IsraĂ«l des racistes, des fascistes, qui cherche Ă  Ă©tendre ses frontiĂšres chez ses voisins, avec la bĂ©nĂ©diction amĂ©ricaine et europĂ©enne, a compris, dĂšs les premiers jours, qu’il doit massivement assassiner sans tĂ©moins. Et mĂȘme la presse des pays amis fut interdite. MĂȘme la presse amĂ©ricaine, en mauvais souvenirs des tĂ©moignages des anciennes guerres du Vietnam, de l’Irak ou de l’Afghanistan, entre autres


Chair Ă  canons arabes

Il est restĂ© aux journalistes locaux, les Palestiniens en l’occurrence, de tĂ©moigner, et IsraĂ«l en a tuĂ©s plus de 210, d’une façon ciblĂ©e. Un record du monde absolu ! Timides protestations, cette masse de journalistes tuĂ©s ne sont que chaire Ă  canons arabes. Bof ! Allez, juste une petite «news» dans la rubrique «Chiens Ă©crasĂ©s». Et pas des chiens des beaux quartiers de Paris ou de New York qui, eux, sont bien protĂ©gĂ©s


MĂȘme les amis sincĂšres d’IsraĂ«l, y compris de son cĂŽtĂ© abject, commencent Ă  avoir mauvaise conscience. Trop, c’est trop
 Alors, timidement, ils Ă©mettent des avis diffĂ©rents, comme pour tenter de faire oublier leur complicitĂ© active avec le gĂ©nocide par le soutien direct et l’envoi «discret» d’armes et de munitions Ă  IsraĂ«l


Osons une toute petite question : IsraĂ«l, engluĂ© dans tant de crimes, qualifiĂ©s de gĂ©nocide et de crimes contre l’humanitĂ©, laissera-t-il la presse «libre et indĂ©pendante» entrer Ă  Gaza ? Laissera-t-il mĂȘme les aides alimentaires entrer dans Gaza pour attĂ©nuer une famine qui, Ă  moyen terme, ajoutera aux 70 000 ou 80 000 morts dĂ©jĂ  enregistrĂ©s, aux 200 000 blessĂ©s, aux 300 000 mentalement traumatisĂ©s, dont des dizaines de milliers d’enfants ?

Israël méprise la France, et elle le mérite bien !

Non, IsraĂ«l traitera cette demande de la France par le mĂ©pris, comme il l’a fait de toutes ses prĂ©cĂ©dentes demandes, emballĂ©es dans des propos hypocritement amicaux Ă  la gloire d’un «IsraĂ«l Ă  la tĂȘte d’un combat de civilisation de l’Occident judĂ©o-chrĂ©tien contre la barbarie et le terrorisme islamo-gauchiste».

Qui pourrait rĂ©sister Ă  un tel argument, fabriquĂ© dans la tĂȘte d’un assassin pourri, raciste, engluĂ© dans de nombreuses sales affaires judiciaires, personnelles et d’État ?  

Cause palestinienne perdue? SĂ»rement non. Ce peuple reste dans la misĂšre la plus horrible, le dĂ©nuement le plus total, les souffrances les plus abjectes
 MalgrĂ© toutes les horreurs qu’il subit, ce peuple restera parmi les plus libres du monde. Par sa rĂ©sistance, sa dignitĂ© et son honneur. Il s’accrochera Ă  sa terre et ne l’abandonnera jamais !  

Dernier «exploit» israĂ©lien en date : 93 Palestiniens tuĂ©s, hier, tombĂ©s dans un traquenard en allant chercher de l’aide alimentaire pour eux, leurs familles et leurs enfants


Les droits exclusifs de l’homme
 occidental

Demain, si une page sera tournĂ©e, ce ne sera pas celle des Palestiniens ou de la Palestine, mais celle des actuels maĂźtres du monde
 Un Trump «Ubu empereur», soumis aux volontĂ©s d’un Netanyahu, «Ubu roi d’IsraĂ«l», lui-mĂȘme prostrĂ© aux pieds d’un maĂźtre-chanteur appelĂ© Ben Gvir, le vrai chef actuel d’IsraĂ«l


La presse, «libre et indĂ©pendante», n’a pas besoin d’aller Ă  Gaza pour savoir que le mal se trouve aujourd’hui dans les belles capitales occidentales ci-devant attachĂ©es aux droits exclusifs de l’homme
 occidental.

* Journaliste.

 

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