L’alliance entre Donald Trump et Elon Musk a effectivement joué un rôle crucial dans la victoire électorale du candidat républicain. Le soutien d’Elon Musk, notamment à travers sa plateforme X (anciennement Twitter), a contribué à amplifier le message de Trump et à mobiliser ses partisans. C’est ce qu’a soulevé Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, via son post Fb.
« L’alliance conclue entre le candidat élu à la présidence des États-Unis d’Amérique Donald Trump avec Elon Musk, l’entrepreneur le plus génial et innovateur de son siècle, a non seulement permis un raz de marée électoral, mais surtout de déstabiliser les tenants de l’État profond américain dans les deux principaux camps politiques, démocrate et républicain, et surtout dans les rangs des services de renseignement et des forces armées.
L’alliance de la volonté politique d’en découdre avec l’État profond avec sa corruption et son détournement des principes démocratiques et des rouages de l’État, déjà essayée en vain par le président J.F. Kennedy qui a été assassiné dans des circonstances encore mal élucidées, avec l’innovation technologique et managériale est perçue comme une menace mortelle par la bureaucratie et le reste de l’État profond aux États-Unis et outre-Atlantique qui ont appris à contrôler le processus de décision politico-militaire, abstraction faite du parti au pouvoir et des discours et promesses électorales du président en exercice.
En plus des professions de foi auxquelles il a appris à s’adapter et à détourner à son profit, l’État profond américain et sa pieuvre maçonnique semblent confrontés cette fois à la combinaison redoutable de la rigueur managériale associée à l’innovation technologique qui pourrait constituer une arme redoutable car difficilement résistible.
L’Occident et le reste du monde retiennent leur souffle pour voir l’issue de ce combat titanesque et pouvoir éventuellement s’en inspirer pour trouver les moyens d’affronter et se libérer du joug de cette pieuvre maléfique et ce véritable mal du XXIe siècle.
L’organisation et les performances du nouveau département de l’efficacité gouvernementale confié par le président élu Trump à l’entrepreneur Elon Musk détermineront si les États-Unis d’Amérique demeurent le principal centre mondial d’innovation et de soft power ou une puissance en décadence qui se consume par son propre feu ».
Autrement dit, cette collaboration entre un leader politique et un entrepreneur technologique de premier plan soulève des questions sur l’évolution du paysage politique américain. L’influence d’Elon Musk, qui s’étend bien au-delà du domaine technologique, pourrait avoir des implications significatives sur les orientations politiques et économiques de la nouvelle administration.
Donald Trump a annoncé son projet de nommer Elon Musk à la tête d’un ministère inédit de l’« efficacité gouvernementale », aux côtés de Vivek Ramaswamy. L’homme le plus riche de la planète et l’homme d’affaires républicain auront pour mission de réduire les lourdeurs administratives, simplifier la régulation et réformer les agences fédérales pour un gouvernement plus agile et efficace.
Le mode de fonctionnement de l’organisation reste flou. Il est possible qu’elle soit régie par la loi américaine sur les comités consultatifs fédéraux (Federal Advisory Committee Act, FACA), qui encadre les groupes externes conseillant le gouvernement.
Alors que les fonctionnaires fédéraux sont généralement tenus de divulguer leurs actifs ainsi que leurs liens afin d’éviter tout conflit d’intérêts potentiel et de se défaire de toute participation importante en lien avec leur fonction, les deux hommes d’affaires ne seront pas soumis à ces exigences ni à ces limites éthiques, car ils ne sont pas des fonctionnaires fédéraux.
Le DOGE (dimunitif de Departement of Government Efficiciencycy) est un clin d’œil à à la crypto-monnaie préférée de Musk, le dogecoin.
Donald Trump a annoncé dans un communiqué que le PDG de Tesla et SpaceX, ainsi que Vivek Ramaswamy, entrepreneur et auteur, travailleront en dehors du gouvernement pour fournir des « conseils et des orientations » à la Maison Blanche.
Le travail des deux hommes doit impérativement prendre fin d’ici le 4 juillet 2026.
Qui l’aurait cru ? Quatre ans après avoir connu la débâcle face à Joe Biden, Donald Trump est sorti vainqueur du duel qui l’a opposé, le 5 novembre 2024, à Kamala Harris, colistière de ce dernier à la précédente élection. En gagnant haut la main, il a fait encore mieux ce qu’avait prédit les sondages qu’il n’a pas fini de détromper.
Dr Abderrahmane Cherfouh
Soutenu par des milliardaires comme Elon Musk et Peter Thiel, qui avaient engagé des sommes colossales dans cette campagne électorale, et au-delà de sa victoire qui relève du miracle, Trump sera immortalisé comme le premier «criminel» à être réélu président des États-Unis.
On sait que depuis l’ère Busch fils, la fonction présidentielle américaine a perdu de sa superbe. Traîné plusieurs fois devant la justice américaine, Trump est toujours arrivé, malgré des faits avérés, à s’en échapper et en sortir indemne.
Multipliant les scandales depuis son avènement sur la scène publique, Trump n’est pas seulement un politique c’est d’abord un homme d’affaires touche à tout : immobilier, cinéma, communication… fonctions qui lui ont permis d’être propulsé sur les devants de la scène américaine et devenir une vedette incontestable du show-business à l’américaine.
Quand tout est permis
Il faut dire que le processus électoral américain et la démocratie américaine d’une façon générale laissent à désirer et se caractérisent souvent par des arrangements opportuns avec l’éthique et la morale. Pour engranger des voix et essayer de gagner une élection, les politiciens d’aujourd’hui n’hésitent pas à vendre leur âme au diable. N’importe quel diable. Il n’y a plus vraiment de règle à respecter, ni de principe à suivre loyalement.
À ce titre, le spectacle que nous ont offert Trump et Harris restera gravé à jamais dans la mémoire des Américains et de l’humanité tout entière comme l’une des campagnes électorales les plus ordurières, marquées par des dérapages verbaux et des échanges d’insultes, au déshonneur des deux auteurs.
Depuis l’avènement des réseaux sociaux et de la prééminence du rôle de l’image, il n’y a de la place que pour les menteurs, les fourbes, les opportunistes ,les égocentristes, les escrocs, les cas pathologiques et les suprémacistes à l’image de Trump qui a réussi à en faire son terrain de jeu pour engranger argent, soutiens politiques et voix des électeurs, même parmi ses supposés adversaires.
Par ailleurs, la banalisation des idées xénophobes est un phénomène qui tend à se généraliser dans un pays qui se veut la référence et le modèle à suivre en matière de démocratie. Trump a en effet été réélu pour ses idées populistes, racistes et nauséabondes et il est vu de plus en plus comme un héros du franc-parler et un ennemi du système, lui qui est le fruit même de l’establishment dans ce qu’il a de plus détestable.
Un homme qui inquiète
En tout état de cause, ce qui se passe actuellement aux États-Unis dépasse la raison et défie la logique. La réélection de Trump en dépit de tout bon sens et sa fulgurante percée sur la scène américaine et mondiale vont constituer un tournant dans les équilibres géostratégiques mondiaux, suscitant l’inquiétude dans plusieurs capitales, tant l’homme paraît imprévisible, versatile et ne reculant devant aucun excès.
L’inquiétude vient de la légitimation électorale des discours racistes qui foisonnent partout dans le monde et des perspectives d’aggravation de la situation en Proche-Orient, où se poursuit le génocide du peuple palestinien, et en Europe, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour ne citer que ces deux zones de tension. Elle vient aussi, et surtout, du caractère instable du nouveau président de la première puissance mondiale, qui a une grande responsabilité dans la gestion des affaires du monde. Espérons qu’après avoir fermé la parenthèse de la campagne électorale, il retrouvera une posture plus adaptée à sa fonction. Mais là aussi, on ose à peine l’espérer…