«Le taux dâinvestissement (public et privĂ©) en Tunisie sâest repliĂ© aux alentours de 16% du PIB, durant la pĂ©riode 2020- 2024, contre 19,3% en 2016», câest ce qui ressort dâun rapport, publiĂ© dĂ©but 2025, par la ConfĂ©rence des Nations Unes sur le commerce et le dĂ©veloppement (CNUCED) sur «Lâexamen de la politique dâinvestissement en Tunisie».
DâaprĂšs les donnĂ©es statistiques, publiĂ©es par le rapport, les flux entrants moyens dâinvestissements directs Ă©trangers (IDE) ont baissĂ© de 974 millions de dollars, au cours de la pĂ©riode 2014- 2018, Ă 728 million de dollars, durant la pĂ©riode 2019- 2023. Ainsi, notre pays se situe en bas de liste de pays comparateurs, notamment lâEgypte, dont le flux moyen des IDE, dĂ©passe les 8,2 milliards de dollars et le Maroc avec un flux des IDE de lâordre de 1,7 milliard de dollars.
La CNUCED explique cette situation par le resserrement des conditions dâaccĂšs au financement pour les entreprises, en raison de la situation Ă©conomique difficile et des pressions exercĂ©es sur le marchĂ© intĂ©rieur pour financer la dette.
En fait, le rapport souligne que la Tunisie fait face Ă des dĂ©sĂ©quilibres financiers (dĂ©ficit budgĂ©taire et commercial, hausse de lâendettement public, dĂ©prĂ©ciation du dinarâŠ), ce qui « conduit les autoritĂ©s Ă contrĂŽler les entrĂ©es et sorties de devises et Ă emprunter auprĂšs du systĂšme bancaire national ». « Ceci entraĂźne un effet dâĂ©viction des crĂ©dits destinĂ©s au secteur privĂ© et freine lâinvestissement des entreprises », a notĂ© le rapport, ajoutant, en outre, que la situation budgĂ©taire dĂ©ficitaire « limite le financement public de projets dâinfrastructures ».
Partant, «les entrĂ©es dâinvestissement Ă©tranger direct stagnent depuis quelques annĂ©es et lâinvestissement privĂ© demeure faible, en Tunisie», ce qui «impacte la croissance du produit intĂ©rieur brut qui demeure en-deçà du potentiel et entraĂźne une hausse du taux de chĂŽmage».
Par ailleurs, le rapport pointe le problĂšme de complexitĂ© administrative qui entrave lâattraction des investisseurs, et la faible proportion de la diaspora (environ 10 %), qui lance des projets dâinvestissement. âDes restrictions sont prĂ©sentes dans plusieurs activitĂ©s, qui ne sont pas toujours en ligne avec les objectifs de dĂ©veloppement du pays et le type dâactivitĂ©s Ă©conomiques souhaitĂ©es. Par ailleurs, les conditions imposĂ©es par le code des changes compliquent les opĂ©rations des entreprises rĂ©sidentes, offshore et onshoreâ.
Par ailleurs, la CNUCED a recensĂ© 62 accords bilatĂ©raux dâinvestissements (TBI), dont 39 uniquement sont en vigueur. La majoritĂ© de ces accords a Ă©tĂ© conclue dans les annĂ©es 1990 et dans le dĂ©but des annĂ©es 2000. Il parait indispensable, dâaprĂšs le rapport, de revoir la politique dâinvestissement de la Tunisie, et de dĂ©finir des solutions permettant de renforcer les sources de financement, y inclus lâinvestissement local et celui de la diaspora, afin dâamĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© du pays, rĂ©duire sa vulnĂ©rabilitĂ© aux chocs exogĂšnes et Ă©tendre son marchĂ© extĂ©rieur.
Parmi les solutions proposĂ©es, Ă ce titre, le rapport recommande dâinviter les banques Ă simplifier les procĂ©dures dâaccĂšs au crĂ©dit ; Ă renforcer et Ă promouvoir les dispositifs spĂ©cifiques pour accompagner les TPME et startups, dans leurs phases de croissance ; et de dĂ©velopper des mĂ©canismes pour les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap.
Les recommandations portent, aussi, sur la mise en place des budgets dĂ©diĂ©s Ă lâinnovation et lâencouragement des partenariats entre gouvernement, le secteur privĂ© et les universitĂ©s ; le dĂ©veloppement des fonds de garantie pour assurer les emprunts, notamment au profit des secteurs prioritaires ; et lâencouragement de la concurrence entre les banques pour les inciter Ă rĂ©duire leurs marges sur les prĂȘts consentis.
La CNUCED propose, en outre, de crĂ©er des fonds dâinvestissement pour les secteurs prioritaires, dans lesquels la diaspora pourrait contribuer, dâĂ©largir les sources de financement de projets structurants en encourageant les PPPâŠ
A prĂ©ciser que âLes examens de la politique dâinvestissement de la CNUCEDâ, visent Ă aider les pays Ă amĂ©liorer leur politique dâinvestissement en vue de rĂ©aliser les objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD).
Pour ce qui est de ce rapport portant sur l'âExamen de la politique dâinvestissement de la Tunisieâ, il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă la demande du ministĂšre de lâĂ©conomie et de la Planification, de la Mission permanente de la Tunisie auprĂšs de lâOffice des Nations Unies Ă GenĂšve et des institutions spĂ©cialisĂ©es en Suisse.
Lâarticle Tunisie : lâinvestissement chute Ă 16 % du PIB selon la CNUCED, loin derriĂšre le Maroc et lâĂgypte est apparu en premier sur WMC.