Examinant la demande de libération de l’homme d’affaires Marouane Mabrouk, le Parquet a demandé une caution d’un milliard de dinars tunisiens pour accéder à cette demande.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière au tribunal de première instance de Tunis a tenu, lundi 24 novembre 2025, l’audience consacrée à l’examen des demandes de libération et à la fixation de la prochaine date d’audience dans le cadre de l’affaire de suspicions de corruption, visant Marouane Mabrouk ainsi que d’anciens responsables et ministres.
A l’issue de cette audience la justice a réclamé une une caution d’un milliard de dinars pour la libération de Marouane Mabrouk et a fixé la prochaine audience au 8 décembre 2025.
La Chambre criminelle spécialisée dans l’examen des affaires de corruption financière près le tribunal de première instance de Tunis a rejeté les demandes de libération du dirigeant Ennahdha Abdelkrim Harouni et de l’homme d’affaires Mohamed Frikha.
Cette décision a également concerné deux cadres d’une société nationale pétrolière actuellement en détention, sachant que le procès a été reporté pour le mois prochain.
On notera que cette affaire concerne des soupçons de corruption financière et administrative dans des transactions effectuées entre une entreprise dirigée par Mohamed Frikha et une société pétrolière publique. Les suspects sont donc poursuivis pour suspicion de corruption.
Le procès de l’homme d’affaires et activiste politique Khayem Turki, en détention depuis février 2023, a de nouveau été reporté ce jeudi 20 novembre 2025.
La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé un report pour le mois de janvier prochain.
On notera que Khayem Turki est poursuivi dans des affaires de corruption financière, sachant qu’il a est également en détention dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État.
Les enquêteurs révèlent l’existence d’une organisation criminelle de haut niveau opérant dans les secteurs de l’énergie et de la défense en Ukraine. Conséquence immédiate : les démissions de la ministre de la Justice Svitlana Gryntchouk et de son collègue de l’Energie Guerman Galouchtchenko. Le scandale concerne un détournement de fonds publics d’un montant de 100 à 150 millions d’euros par une organisation criminelle au sein de l’Etat dirigé par Volodymyr Zelenski.(Photo : L’Ukraine qui se bat et l’Ukraine qui se sucre. En médaillon : Zelensky et son ami Minditch).
Habib Glenza
Pour pouvoir continuer ses activités, l’entreprise publique Energoatom était obligée de verser des pots-de-vin. L’instigateur principal de ce détournement de fonds est un proche de Zelensky, Timour Mindich, principal associé dans la société de Zelensky lorsqu’il était acteur. Minditch n’a pas été arrêté car il a quitté très opportunément l’Ukraine deux heures avant l’arrivée des agents de la police criminelle pour l’arrêter. Cherchez l’erreur !
D’après certains médias ukrainiens, Minditch s’est réfugié en Israël d’où il ne risque pas d’être extradé.
Les enquêteurs ne révèlent pas de noms de complices parce que l’enquête n’est pas encore terminée. Mais les Ukrainiens se demandent s’il n’y a pas une complicité entre Minditch et Zelensky ? Dans ce cas, la marionnette de l’Occident à la tête de l’Ukraine serait lui aussi concerné par les soupçons de corruption.
Beaucoup d’Ukrainiens refusent de combattre
Alors que les bombardements russes s’intensifient contre son pays, Zelensky tente, désespérément, de mobiliser son peuple pour le combat, mais cela n’est pas facile. Kiev est engagé dans une guerre contre Moscou depuis près de quatre ans et un grave manque de soldats est signalé par les généraux de l’armée.
C’est dans cette position délicate que se trouve, aujourd’hui, à l’insu de son plein gré, Zelensky, qui réclame, en vain, plus d’hommes pour renforcer les défenses du pays, sachant que les besoins des chefs militaires s’élèvent à 450 000 à 500 000 nouveaux soldats.
Tout en excluant totalement la mobilisation de femmes pour l’armée, Zelensky demande des détails sur ce que 500 000 soldats supplémentaires vont coûter aux contribuables ukrainiens. Le coût global de cette mobilisation s’élèverait, selon les experts, à 13,4 milliards de dollars. Il faudrait donc, au moins, six contribuables pour un soldat, et Zelensky se demande où le pays pourrait trouver trois millions de nouveaux contribuables pour financer les nouvelles troupes demandées par l’armée, rapporte le journal ukrainien de langue anglaise Kyiv Post.
Cependant, et même si l’Ukraine parvenait à trouver le financement nécessaire à la mobilisation de ces 500 000 hommes supplémentaires exigés par l’armée, il est tout à fait possible qu’il n’y ait pas assez d’hommes disponibles, aptes au service ou n’ayant pas encore servi sur les lignes du front.
Selon les statistiques du ministère ukrainien de la Défense, citées par le journal américain The Hill, l’Ukraine compte déjà 800 000 soldats, un chiffre qui n’inclut pas la garde nationale.
Après les nombreux problèmes rencontrés depuis le début de la guerre, les autorités de Kiev ont cherché à faciliter la mobilisation de nouveaux combattants. Mais si le pays compte aujourd’hui au total d’un million d’hommes en uniforme, il n’est pas facile de déterminer combien de soldats supplémentaires le pays pourrait encore mobiliser.
Désertion, corruption et pots-de-vin
Par ailleurs, un nombre croissant de personnes peu disposées à partir à la guerre cherchent à obtenir des exemptions médicales auprès des fonctionnaires en échange de sommes d’argent. Un rapport de l’agence de presse internationale Reuters révèle que l’Ukraine souffre d’un grave problème de pots-de-vin et de corruption.
Zelensky a lui-même avoué qu’«il existe des exemples de régions où le nombre d’exemptions du service militaire suite à des décisions de la commission médicale a été multiplié par dix depuis février de l’année dernière». Certaines personnes soudoient des fonctionnaires avec des sommes allant de 3 000 à 15 000 dollars pour obtenir une exemption médicale, a expliqué le président ukrainien, en ajoutant : «La nature de ces décisions est tout à fait claire. Des décisions corrompues».
Selon les informations fournies par l’agence Reuters, Zelensky a également révélé qu’il était possible que plusieurs milliers de personnes aient fui le pays grâce à une exemption médicale. Ce chiffre a été calculé à partir d’une analyse indépendante. Et il semble, d’après une enquête de la BBC, effectuée en novembre, que 21 113 personnes ont été capturées alors qu’elles tentaient de fuir et 20 000 avaient fui l’Ukraine pour éviter la guerre, entre février 2022 et août 2023.
Beaucoup d’Ukrainiens ne veulent pas risquer leur vie pour défendre leur pays contre la Russie. C’est, en tout cas, ce que révèlent les problèmes de conscription et de corruption.
Un propriétaire d’usine a déclaré au journal britannique The Guardian en août 2023 : «Il y a deux catégories de personnes : l’une est déjà dans l’armée, et l’autre a trop peur de sortir parce qu’elle pourrait être enrôlée, et aucun salaire ne la fera sortir de chez elle». Cette situation doit probablement prévaloir encore aujourd’hui. Si elle ne s’est pas aggravée entretemps…
Lors d’une séance plénière conjointe ARP–CNRD consacrée au budget 2026 de son département, la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, a révélé que les missions de contrôle menées en 2024-2025 ont mis au jour de nombreuses infractions aux réglementations. Vingt dossiers ont été transmis à la justice judiciaire et quatre à la Cour des comptes. Le ministère affirme renforcer sa politique de lutte contre la corruption.
Une série de contrôles qui mettent en lumière des infractions graves
Devant les deux chambres, la ministre a détaillé les résultats des missions d’inspection menées par l’Inspection générale entre 2024 et 2025. Trente opérations ont été effectuées : contrôles approfondis, inspections partielles et enquêtes administratives. La majorité est désormais finalisée.
Ces contrôles ont débouché sur deux types de renvois :
20 dossiers transmis à la justice judiciaire pour des infractions susceptibles de poursuites pénales ;
4 dossiers adressés à la justice financière, notamment à la Cour des comptes, pour fautes de gestion et irrégularités administratives.
Pour Fatma Thabet Chiboub, ces résultats témoignent d’une vigilance accrue contre les dépassements dans les établissements sous tutelle du ministère.
Inspections, actions conjointes et procédures clarifiées
La ministre a expliqué que ces missions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Outre les inspections internes, le ministère a conduit des opérations coordonnées avec le Haut comité de Contrôle administratif et financier, ainsi que des missions inopinées déclenchées en cas d’indices sérieux de dépassement.
Le département a également assuré un suivi des rapports émanant de l’Inspection générale et des structures de contrôle externes, en collaboration avec l’organe de contrôle de la présidence de la République.
Pour prévenir de nouvelles infractions, des circulaires ont été adressées aux institutions sous tutelle afin de clarifier les procédures et combler les lacunes administratives.
En conclusion de son intervention, Fatma Thabet Chiboub a invité les députés à transmettre au ministère tout dossier ou document lié à la corruption. Cet appel vise à renforcer la réactivité du département et à élargir les sources d’alerte pour des missions de contrôle futures.
Dix personnes ont été condamnées dans une affaire de corruption financière et administrative à la Compagnie des phosphates de Gafsa. Les peines vont jusqu’à cinq ans de prison, tandis que certaines accusations ont été écartées ou jugées non fondées par le tribunal de première instance de Tunis.
Des peines allant de trois à cinq ans
Le tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict dans une affaire de corruption touchant la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Dix accusés ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour des délits financiers et administratifs, tandis que certaines accusations d’exploitation d’un fonctionnaire public ont donné lieu à un non-lieu.
Profils et sanctions
Slim Feriani, ancien ministre de l’Industrie, et un ex-responsable à la CPG ont été condamnés à quatre ans de prison.
Lotfi Ali, ancien député, son frère, un ex-directeur de la société et un ancien responsable ont écopé de trois ans de prison et d’une amende de trois millions de dinars chacun.
Romdhane Souid, ancien directeur général de la CPG, a bénéficié d’un non-lieu. Trois autres personnes ont été écartées de cette affaire principale et seront poursuivies dans un dossier indépendant, selon le tribunal.
En pleine guerre contre la Russie, un scandale frappe de plein fouet l’Ukraine et secoue les alliés occidentaux de Volodymyr Zelensky. Il s’agit du détournement de fonds publics appartenant au groupe énergétique ukrainien Energoatom, responsable de la production nucléaire, dont les contrats auraient été entachés de pots-de-vin représentant 10 à 15 % de leur valeur. Le principal accusé est un proche collaborateur du président Zelensky qui a réussi à fuir deux heures avant l’arrivée des services anticorruption. Il s’est rendu en Pologne mais les autorités polonaises n’ont ni confirmé ni infirmé l’information. (En médaillon : Herman Halushchenko, le ministre de la Justice démis de ses fonctions).
Habib Glenza
«Alors que l’Ukraine lutte pour sa survie face à la Russie, les services de renseignement locaux ont mis au jour un vaste scandale de corruption dans le secteur énergétique. Au moment où de nombreux Ukrainiens étaient privés d’électricité, quelqu’un volait les ressources énergétiques du pays», explique le journaliste Ruslan Shoshin.
Les services anticorruption ukrainiens ont arrêté cinq des sept personnes soupçonnées d’être impliquées dans un scandale de corruption au sein d’une importante entreprise énergétique étatique. Parmi elles figurent un proche collaborateur du président Zelensky, chargé de l’achat de drones et de matériel militaire et l’actuel ministre de la Justice, Herman Halushchenko.
Des fonds d’Energoatom détournés
Le journaliste ukrainien souligne qu’il s’agit du plus grave scandale qu’ait connu l’Ukraine depuis le début de la présidence actuelle. C’est une affaire très grave, surtout au regard de ce qu’a vécu l’Ukraine ces dernières années, ajoute-t-il, soulignant qu’au même moment, «les bombardements russes du secteur énergétique et les fréquentes coupures de courant ont engendré des situations dramatiques». «Nombre d’Ukrainiens ont vécu sans électricité pendant de longues périodes en hiver, et par conséquent, l’eau était également rare. Les gens devaient se servir de générateurs ou de batteries externes», se souvient Shoshin.
Le scandale mis au jour par les services anticorruption est particulièrement choquant car il concerne un secteur devenu symbole de survie pendant la guerre. «Nous avons maintes fois décrit les difficultés de l’Ukraine face aux pénuries d’énergie. Et voilà que l’on découvre que le système, celui d’une entreprise de distribution d’électricité bien connue, était détourné! Et les noms de personnalités importantes du pays sont cités dans ce scandale», écrit le journaliste. Il rappelle également que cet été, un grave conflit a éclaté entre les services anticorruption et l’administration présidentielle. «À l’époque, on a tenté de modifier la loi pour subordonner les institutions anticorruption au procureur général. Cela aurait permis à ce dernier de transférer les affaires sensibles à d’autres procureurs, privant ainsi ces institutions de leur indépendance. Malgré la guerre en cours, des manifestations ont éclaté à ce sujet», rappelle-t-il encore. Et la tentative, qui visait clairement à empêcher la découverte des affaires de corruption impliquant de hauts responsables de l’Etat, a échoué
Une grosse affaire à un moment critique
La Première ministre ukrainienne, Ioulia Sviridenko, a annoncé mercredi via Telegram qu’une réunion extraordinaire du gouvernement s’est tenue le 12 novembre 2025 et qu’il a été décidé de démettre Hermann Halushchenko de ses fonctions de ministre de la Justice. Elle a précisé que, conformément à cette décision, les fonctions de M. Halushchenko seront assurées par la vice-ministre de la Justice chargée de l’Intégration européenne, Lioudmila Souhak.
Cette affaire éclate à un moment critique, alors que l’Ukraine, sous le feu constant des attaques russes, est confrontée à des coupures d’électricité systématiques et à des dommages infligés à son infrastructure énergétique.
La justice tunisienne a condamné ce mardi plusieurs anciens membres du bureau exécutif du Syndicat national des forces de sécurité intérieure ainsi qu’un propriétaire d’imprimerie privée à des peines de prison allant de trois à six ans pour des affaires de corruption financière.
Des peines pour malversations et blanchiment d’argent
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière de la Cour de première instance de Tunis a rendu son jugement ce matin. Parmi les condamnés figurent l’ancien secrétaire général du syndicat et plusieurs autres membres de son bureau exécutif.
Ils ont été reconnus coupables de « trahison caractérisée », de participation à cette trahison, de blanchiment d’argent et d’autres infractions à caractère financier, rapporte Mosaique fm.
Le propriétaire d’une imprimerie privée, impliqué dans certaines transactions financières irrégulières, a également été condamné. Les peines prononcées vont de trois à six ans de prison ferme.
Ces décisions interviennent après que la chambre d’accusation spécialisée de la Cour d’appel a renvoyé les prévenus, placés en état d’arrestation, devant la chambre criminelle pour corruption financière. Les accusations portaient sur des faits de détournement de fonds, de blanchiment d’argent et de complicité dans des malversations financières au sein du syndicat.
L’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a été condamné à six ans de prison ferme par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du tribunal de Tunis. Une peine prononcée lundi 6 octobre dans une affaire portant sur des irrégularités dans la désignation d’attachés sociaux à l’étranger.
Des nominations sous influence
L’enquête, ouverte depuis plusieurs années, a mis au jour des soupçons de corruption et de favoritisme dans les procédures de nomination d’agents sociaux au sein de diverses ambassades tunisiennes, notamment entre 2017 et 2019.
Les juges ont également condamné Abdelkader Mhedhbi, ancien directeur général de l’Office des Tunisiens à l’étranger, à trois ans de prison pour son rôle dans ces manquements.
Selon des sources judiciaires, les investigations ont révélé des abus de fonction et des violations des règles administratives au profit d’intérêts personnels ou de tiers.
En décembre 2023, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis avait ordonné le renvoi des deux hommes devant la justice pénale, tout en les maintenant en liberté en attendant leur procès.
Un verdict rendu en l’absence du principal accusé
Mohamed Trabelsi, qui résiderait actuellement à l’étranger, n’était pas présent lors du prononcé du jugement. Le tribunal a retenu contre lui les chefs d’abus de pouvoir et de préjudice à l’administration publique, sur la base des articles 96 et 98 du Code pénal.
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière du Tribunal de première instance de Tunis a rendu tard dans la nuit d’hier un jugement lourd dans un dossier d’exportation frauduleuse.
Un ancien cadre des douanes a été condamné à cinq ans de prison, tandis qu’un homme d’affaires, propriétaire d’un groupe de sociétés actives dans l’exportation de thon et de sardine, a écopé de sept ans de prison. L’information a été confirmée à Diwan FM par une source judiciaire.
Les deux accusés ont été reconnus coupables de malversations financières et d’irrégularités administratives dans le cadre de l’exportation de thon et de sardine vers l’étranger. Le tribunal a retenu des faits caractérisés par l’usage abusif de fonctions et la falsification de documents douaniers au profit d’intérêts privés, au détriment de l’administration publique.
Une fraude orchestrée au poste frontalier de Dhehiba
Selon le dossier, le cadre des douanes principal prévenu a exploité sa position au bureau frontalier de Dhehiba pour apposer le cachet officiel de la recette des douanes sur deux déclarations, indiquant la sortie de lots de thon et de sardine. Or, ces marchandises n’avaient jamais franchi le poste frontalier. Cette manœuvre visait à donner une apparence de régularité à des opérations en réalité frauduleuses.
Selon la source judiciaire, ce jugement s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les réseaux de contournement des procédures douanières, alors que les autorités cherchent à renforcer l’exemplarité des sanctions pour dissuader de futures infractions.
L’homme d’affaires et deux anciens directeurs généraux de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dont Jamel Belhaj et Boutheina Ben Yaghlane, ont été incarcérés après l’émission des mandats de dépôt dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le pôle judiciaire économique et financier tunisien a significativement fait progresser son enquête sur les soupçons de corruption et de malversations au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). L’émission des trois mandats de dépôt est intervenue en l’espace de quelques heures, durant la nuit de mercredi à jeudi, concentrant ainsi l’action judiciaire sur trois figures centrales de la sphère économique.
Les mandats d’incarcération visent :
L’homme d’affaires Ahmed Abdelkefi, fondateur de Tunisie Valeurs et figure majeure du monde des affaires.
Jamel Belhaj, ancien directeur général de la CDC, qui a précédé sa successeure.
Boutheina Ben Yaghlane, ancienne directrice générale de l’institution, en poste d’avril 2016 à août 2021.
Le placement en détention de ces personnalités, qui représentent à la fois le secteur privé et la haute administration financière publique, marque une escalade dans l’instruction de ce dossier sensible.
Le Cœur des Enquêtes
L’affaire, dont la révélation publique remonte au 25 septembre avec la garde à vue d’Ahmed Abdelkefi, porte sur des indices sérieux de corruption financière et administrative. Les investigations se concentrent sur de possibles irrégularités et l’usage présumé illégal de fonds au sein de la CDC, un établissement stratégique placé sous l’égide du ministère des Finances.
Le parquet du pôle judiciaire a justifié les mesures coercitives par la nécessité de faire toute la lumière sur l’étendue des malversations et de déterminer les responsabilités exactes des dirigeants impliqués. L’enquête se focalise notamment sur les mécanismes de corruption présumés qui auraient entaché la gestion de la Caisse.
En Chine, être ministre corrompu peut littéralement coûter la vie. L’ancien ministre de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à la peine capitale avec sursis le 28 septembre 2025 pour avoir détourné des dizaines de millions de yuans. Cette condamnation n’est pas une première : depuis 2012, la campagne anti-corruption menée par Xi Jinping a frappé de nombreux hauts responsables, certains écopant de la peine de mort avec sursis, d’autres de la prison à vie. Chaque procès médiatisé devient un avertissement clair : personne n’est au-dessus de la loi… ou du Parti. Ici, la morale publique n’est pas une option, c’est un instrument de pouvoir.
En Tunisie, le contraste est saisissant. La campagne anti-corruption touche des spéculateurs, des grossistes et quelques anciens ministres, mais les peines se limitent à la prison, aux amendes et à la confiscation d’avoirs. Pas de peine de mort, pas de procès spectaculaires sur grand écran. Ici, la justice frappe, mais sans spectacle ni excès. Et franchement, on peut s’en estimer heureux : nos ministres dorment encore tranquilles.
Et pourtant, la comparaison ne se limite pas aux tribunaux. La Chine investit en Tunisie à grande échelle : entreprises, projets d’infrastructure, technologies. Leur présence économique influence les décisions politiques, inspire des partenariats publics-privés et même des méthodes de gouvernance. Une pression subtile, mais bien réelle, qui transforme le paysage économique et politique du pays, sans que la population n’ait toujours conscience de l’ampleur de l’influence chinoise. C’est un peu comme importer un modèle économique et diplomatique, mais pas ses tribunaux… heureusement pour nos ministres.
Le contraste entre Pékin et Tunis est donc double : l’un frappe à coups de peine capitale avec sursis et de tribunaux spectaculaires, l’autre avance à pas mesurés, jonglant entre justice, droits humains et pragmatisme économique. La Tunisie pourrait-elle apprendre quelque chose de la Chine ? Certainement. Mais il ne s’agit pas d’adopter la peine de mort ni de transformer les ministres en exemples publics. Il s’agit de renforcer la crédibilité judiciaire, assurer la transparence, et construire un système où la corruption ne peut prospérer… même sous l’œil discret du géant chinois.
Ici, la corruption n’est pas une affaire de vie ou de mort, mais une affaire de justice. Et dans ce choix réfléchi, mesuré, mais déterminé, la Tunisie trace sa route. Avec ses forces, ses limites, et un soupçon de chance que nos ministres continuent à dormir tranquilles.
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu mercredi au palais de Carthage la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, et la ministre des Finances, Mischkat Slama Khaldi, pour discuter du projet de loi de finances 2026. Il a réaffirmé que ce texte doit avant tout refléter le rôle social de l’État et promouvoir la justice sociale.
Selon un communiqué de la présidence, le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’adopter « une pensée novatrice » et de concevoir le projet de loi de finances autour de nouveaux concepts afin de répondre aux attentes sociales.
Deux objectifs majeurs ont été fixés : offrir de nouvelles perspectives aux jeunes marginalisés et rationaliser les dépenses publiques en réduisant les financements destinés aux institutions jugées peu rentables.
Lutte contre la corruption et l’évasion fiscale
Au cours de la réunion, Kais Saïed a critiqué la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), estimant qu’elle n’a pas assumé pleinement son rôle. Il a également évoqué les défis liés à l’évasion fiscale et aux réseaux de corruption, réitérant l’engagement de la Tunisie à avancer dans la voie des réformes.
Le président a souligné que la politique du « compter sur soi » reste pertinente, malgré les critiques. Face à l’héritage de mauvaise gestion accumulé au fil des décennies, il a affirmé sa détermination à ouvrir de nouvelles opportunités pour les jeunes, instaurer une véritable justice et relancer une croissance durable. « Le peuple tunisien n’acceptera plus jamais les solutions à demi-teinte », a-t-il martelé.
Le président Kaïs Saïed a reçu le 22 septembre au palais de Carthage les responsables sécuritaires : Khaled Nouri, ministre de l’Intérieur, Mourad Saïdan, directeur général de la Sûreté nationale, et Hussein Gharbi, directeur général commandant de la Garde nationale. Selon un communiqué de la présidence, cette réunion traduit la volonté de l’exécutif de coordonner mesures économiques et sécurité publique pour des résultats tangibles.
Selon la même source, contrairement aux campagnes médiatiques ponctuelles d’antan, le président a annoncé que la lutte contre le monopole, la spéculation et la hausse injustifiée des prix serait désormais une politique d’État permanente. L’objectif : que chaque citoyen et chaque agriculteur constate des résultats concrets au quotidien, et que les réseaux criminels perdent leur emprise sur les circuits de distribution.
Le chef de l’État a souligné que tout acteur négligeant ses responsabilités sera juridiquement tenu pour responsable, et que cette approche vise à protéger à la fois consommateurs et producteurs.
Parallèlement, la présidence a réaffirmé l’importance de sécuriser les écoles et les instituts, avec un accent particulier sur la lutte contre le trafic de drogues et les actions dirigées contre l’État et la société. Cette mesure fait suite à une saisie record de stupéfiants au port de Radès, effectuée le 21 septembre, qui a conduit à l’arrestation de deux personnes impliquées, dont un cadre de la douane et une employée du secteur maritime.
Le premier juge d’instruction du pôle judiciaire économique et financier a émis, mardi 2 septembre 2025, un mandat de dépôt à l’encontre de l’homme d’affaires Maher Chaâbane, actif dans le secteur de l’immobilier et de la construction.
Blanchiment d’argent et corruption
Déjà poursuivi dans d’autres affaires, il est désormais inculpé dans une nouvelle enquête pour blanchiment d’argent et corruption.
Maher Chaâbane, actuellement détenu dans le cadre d’autres procédures judiciaires, a été déféré devant le premier juge d’instruction du pôle judiciaire financier. Celui-ci a décidé de l’inculper et de délivrer un mandat de dépôt en raison de nouvelles charges retenues contre lui, rapporte Mosaique fm.
Les accusations
Les chefs d’inculpation portent notamment sur le blanchiment d’argent en association de malfaiteurs ; l’exploitation abusive des facilités offertes par son activité professionnelle et son statut social ; l’octroi et la réception de cadeaux et avantages indus ; corruption active et passive.
Maher Chaâbane, homme d’affaires influent dans le secteur immobilier et des travaux publics, est déjà poursuivi dans d’autres affaires financières. Il voit son cas judiciaire s’alourdir avec cette nouvelle inculpation qui pourrait ouvrir la voie à un procès élargi pour corruption et malversations.
Crédits bancaires
En juillet dernier, le juge d’instruction du bureau 32 du tribunal de première instance de Tunis avait émis, un mandat de dépôt à l’encontre de l’homme d’affaires dans le cadre d’une enquête ouverte pour des faits présumés de corruption impliquant un fonctionnaire public s’inscrivant dans un dossier qui touche au secteur bancaire public.
L’enquête porte sur l’octroi présumé par Maher Chaâbane de crédits bancaires d’un montant avoisinant les 240 millions de dinars, dans des conditions jugées irrégulières.
Rappelons que Maher Chaâbane, en détention depuis près de deux ans, a déjà été condamné à deux ans de prison, en décembre 2023 par la 6e Chambre criminelle chargée des affaires de corruption financière auprès du Tribunal de première instance de Tunis pour non-rapatriement de recettes d’exportation de l’étranger.
Il y a des sanctions qui donnent envie de rire jaune. Un fonctionnaire tunisien a été arrêté après avoir accepté de l’argent pour intervenir en faveur d’une femme qui cherchait des autorisations pour son projet commercial… mais n’a jamais fait le travail promis. En somme, il est puni pour ne pas avoir accompli un acte de corruption.
Mosaïque FM rapporte qu’une partie de l’argent a été saisie et qu’un mandat de dépôt a été émis à son encontre. La source ne précise pas le ministère concerné, seulement la nature du « deal » : des facilités administratives contre de l’argent. Recevoir un avantage indu suffit à déclencher la responsabilité pénale, même si l’on n’a jamais levé le petit doigt.
L’ironie est totale : il ne s’agit pas d’un fonctionnaire efficace dans ses corruptions, mais d’un corrompu paresseux. La justice tunisienne montre que, dans le pays, la corruption non réalisée peut être tout aussi dangereuse que celle pleinement exécutée. Une leçon pour tous ceux qui pensent pouvoir jouer avec l’argent public : mieux vaut accomplir son « contrat »… ou finir en prison.
La Cour d’appel de Tunis a confirmé le renvoi de l’homme d’affaires Hatem Chaâbouni devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière. Il sera jugé aux côtés de deux anciens cadres d’une banque publique, dont un ex-directeur général, pour falsification, blanchiment d’argent et opérations financières suspectes.
La décision de la Cour d’appel
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Hatem Chaâbouni. Elle a décidé son renvoi, ainsi que celui de deux anciens responsables bancaires, devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière.
Le pôle judiciaire économique et financier reproche aux accusés des faits de falsification, détention et usage de documents falsifiés, ainsi que de blanchiment d’argent.
Arrestations et mandats de dépôt
Hatem Chaâbouni, actif dans les secteurs du fourrage et de la volaille, a été arrêté le 4 juin dernier, avant d’être placé en garde à vue. Le 5 juin, trois cadres d’une banque publique, dont un ancien directeur général à la retraite, ont également été arrêtés dans la même affaire.
Un mandat de dépôt a été émis contre l’homme d’affaires et deux cadres bancaires. Chaâbouni a même fait l’objet d’un deuxième mandat de dépôt, l’affaire ayant été parallèlement renvoyée devant le tribunal correctionnel pour des infractions administratives.
Soupçons de blanchiment d’argent et de corruption
L’enquête, menée par la première brigade centrale d’enquête sur les crimes financiers de la Garde nationale à l’Aouina, a révélé de graves soupçons de corruption financière et administrative.
Le ministère public évoque notamment des opérations de blanchiment d’argent visant à légitimer des fonds d’origine douteuse ; l’exploitation de fonctionnaires publics pour obtenir des avantages personnels ; des irrégularités dans la gestion et la violation de procédures administratives.
Un mécanisme financier suspect
L’un des volets les plus sensibles de l’affaire concerne l’augmentation de capital d’une banque publique. Hatem Chaâbouni aurait procédé à une injection de 25 millions de dinars, financés à partir d’un compte débiteur d’une de ses entreprises.
Le même jour, la banque en question lui aurait accordé un prêt de 11 millions de dinars, avec la complicité de certains de ses dirigeants, afin de légitimer artificiellement l’opération d’augmentation de capital.