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Heute — 29. Juli 2025Haupt-Feeds

Jusqu’où l’armée israélienne ira-t-elle dans la guerre à Gaza?

29. Juli 2025 um 09:01

L’interminable guerre génocidaire menée par Benjamin Netanyahu à Gaza dure depuis bientôt deux ans et elle est exécutée par l’armée israélienne cependant au sein de celle-ci les critiques fusent sur les véritables intentions du  Premier ministre israélien, les réservistes sont de plus en plus nombreux à déserter et le risque de mutinerie est devenu sérieux. 

Imed Bahri

Le Daily Telegraph a publié une enquête de Henry Bodkin et Adrian Blomfield, affirmant que les soldats et généraux israéliens prennent leurs distances avec Netanyahu à cause de la guerre de Gaza. 

Selon le Telegraph, cette guerre interminable pourrait entraîner une mutinerie au sein des rangs supérieurs de l’armée israélienne. Les deux auteurs ont cité un incident survenu au sud du Liban où six soldats ont été tués lors d’un affrontement avec des combattants du Hezbollah. Ron Weiner, qui faisait partie du groupe, a survécu. Weiner, 26 ans, a qualifié l’incident d’horrible. Capitaine de l’unité Nahal, il a pu extraire l’un de ses camarades blessés alors que les combats autour d’une maison ont duré cinq heures.

25 jours de prison pour refus de servir

Après cet incident, Weiner a refusé de réintégrer l’armée comme réserviste, probablement pour être déployé à Gaza, en signe de protestation contre la guerre qui a tué plus de 59 000 Palestiniens depuis octobre 2023. Il a déclaré: «Lorsque les bombardements sur Gaza ont repris, il est devenu évident pour moi que notre gouvernement souhaitait prolonger cette guerre aussi longtemps que possible, et non y mettre fin. J’ai alors compris que je ne pouvais pas reprendre du service dans cette guerre»

Wiener a été condamné à 25 jours de prison pour refus de servir. Il ferait partie d’une vague croissante de jeunes réservistes qui estiment ne pas pouvoir participer à la guerre à Gaza. La plupart d’entre eux ne se présentent pas au service soit parce qu’ils «oublient» de lire leur courrier électronique (les convocations sont envoyées par mail) soit parce qu’ils invoquent des urgences médicales ou familiales. Wiener estime que les images d’enfants affamés à Gaza entraîneront une diminution du nombre de soldats qui s’engagent.

Cette vague survient à un moment où la pression sur Israël s’intensifie face aux conditions humanitaires désastreuses à Gaza, les agences humanitaires mettant en garde contre une malnutrition massive et une famine généralisée.

La France a annoncé jeudi son intention de reconnaître la Palestine comme État. Le point de vue de Wiener sur la futilité du conflit semble être partagé par un nombre croissant d’officiers supérieurs, en service ou à la retraite, qui se sont retournés contre la guerre de Netanyahu. Le journal cite le général Assaf Orion, ancien chef de la planification stratégique de l’armée israélienne, qui a déclaré que, si les campagnes israéliennes contre l’Iran et le Hezbollah au Liban avaient des objectifs stratégiques clairs, la poursuite des opérations militaires à Gaza n’est plus une nécessité militaire évidente. Il a déclaré au Telegraph: «À Gaza, je crois que des arrière-pensées ont obscurci l’orientation stratégique des fins et des moyens. Je crois que la principale raison d’une longue guerre à Gaza est l’opportunisme politique».

Netanyahu craint l’effondrement de son gouvernement

Eran Etzion, ancien chef adjoint du Conseil de sécurité nationale israélien, a été plus direct: «Il est clair pour la plupart des Israéliens depuis un certain temps que la principale raison de la poursuite de la campagne de Gaza réside dans les intérêts politiques personnels et juridiques de Netanyahu. Il a besoin de la guerre pour maintenir son pouvoir, voire le consolider»

Nombreux sont ceux qui pensent que Netanyahu craint l’effondrement de son gouvernement si la guerre prend fin car les partis ultranationalistes de sa coalition l’abandonneront. Etzion affirme: «C’est la raison principale. Cela n’a rien à voir avec le Hamas, c’est entièrement Netanyahu»

Si l’on en croit certaines fuites provenant du cabinet de sécurité israélien, le scepticisme ne se limite pas aux généraux à la retraite. Le chef d’état-major interarmées, le général Eyal Zamir, aurait affirmé qu’il y avait peu à gagner à poursuivre l’opération militaire sans risquer la vie de 20 détenus israéliens présumés vivants dans la bande de Gaza.

Un Hamas bien qu’affaibli continue de combattre depuis les ruines de Gaza renvoyant des soldats israéliens de sacs mortuaires en Israël. Netanyahu insiste sur le fait que le mouvement palestinien doit être écrasé et non brisé, en tant que force militaire et gouvernementale et que le meilleur moyen de récupérer les détenus est de poursuivre les combats.

Les négociations de Doha ont échoué et la délégation israélienne est revenue pessimiste quant à la possibilité d’un accord. La réputation internationale de l’État hébreu est en crise, ses alliés traditionnels comme la Grande-Bretagne, la France, le Canada et l’Australie se bousculant pour condamner les rapports de plus en plus nombreux faisant état de famine.

Les dirigeants militaires, dont Zamir, se trouvent face à un dilemme en raison des positions des élus. Sa position s’est clairement manifestée ce mois-ci par son opposition au projet du ministre de la Défense Yisrael Katz de transférer toute la population civile de Gaza vers une prétendue «ville humanitaire» construite sur les ruines de Rafah dans le sud de la bande de Gaza.

Le commandant de l’armée aurait souhaité protéger ses officiers d’une éventuelle complicité de crime de guerre dans un contexte de colère face à la possibilité que cette zone, qualifiée de camp de concentration par l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, soit le prélude au déplacement forcé de la population. Cela placerait également ses forces, qui seraient chargées à terme de surveiller le périmètre de la zone et de faciliter l’entrée de l’aide, sous une pression opérationnelle importante.

L’armée craint que le Hamas n’interprète la création d’une cité humanitaire comme un signe de l’intention d’Israël de reprendre les combats après avoir accepté une trêve de 60 jours menaçant ainsi un éventuel accord.

Netanyahu s’est indigné des déclarations des dirigeants militaires israéliens selon lesquelles le projet de cité humanitaire prendrait un an et coûterait 4 milliards de dollars. Le Premier ministre israélien a appelé à un plan «plus court, moins coûteux et plus pratique» et il est difficile de savoir si cette initiative sera un jour mise en œuvre.

Ce plan pourrait dépasser les capacités des généraux de haut rang, déjà profondément insatisfaits de la situation dans laquelle se trouvent leurs forces sous le nouveau régime d’aide soutenu par les États-Unis. Les Nations Unies accusent l’armée d’avoir tué plus de 1000 civils palestiniens par balle à proximité des sites de distribution d’aide. Selon de nombreuses vidéos et témoignages, le contrôle des foules à l’intérieur et autour de ces sites est extrêmement faible et les soldats israéliens qui assurent la sécurité des entrepreneurs américains ouvrent le feu si les Palestiniens s’approchent trop près.

Lors d’une discussion animée au sein du cabinet de sécurité, le général Zamir aurait contraint un ministre d’extrême droite à visionner une vidéo d’un incident montrant la proximité des travailleurs humanitaires avec ses soldats. L’armée israélienne s’est accaparé 75% de la bande de Gaza, objectif qu’elle visait lors du lancement de l’opération Gideon en mai.

La semaine dernière, l’armée a avancé dans la ville de Deir al-Balah. C’est la première fois que ses forces semblent avoir délibérément cherché à s’emparer d’une zone où, selon les renseignements, des détenus israéliens étaient très probablement retenus.

Les coûts pour Israël augmentent et les bénéfices diminuent

Netanyahu et ses alliés affirment que le maintien des derniers éléments du Hamas dans la bande de Gaza mènera à terme à une nouvelle offensive du type du 7 octobre. Ils ont jusqu’à présent rejeté les propositions arabes visant à établir un gouvernement intérimaire pour gouverner la bande en cas de cessez-le-feu permanent.

Le général Orion déclare: «La guerre de Gaza a atteint son paroxysme. Toute opération militaire, comme toute aventure humanitaire, a un point final où les bénéfices diminuent. À un certain point, les grandes réussites rencontrent des résistances et perdent de leur efficacité. Les coûts augmentent et les bénéfices diminuent. À Gaza, nous avons dépassé ce stade».

Bien que les chiffres sur l’ampleur du refus des réservistes de reprendre le service restent flous, les associations et les responsables politiques estiment que pas plus de 60% de ceux qui sont sollicités répondent à l’appel.

La grande majorité de ceux qui ne se présentent pas sont des personnes qui invoquent des problèmes médicaux ou familiaux ou voyagent simplement à l’étranger pendant la période d’appel. Les refus pour des raisons explicitement politiques sont rares mais ils sont en augmentation comme en témoignent le nombre croissant de lettres publiques signées par des réservistes condamnant la conduite de Netanyahu pendant la guerre ainsi que les réprimandes et les licenciements qui ont suivi.

Des anecdotes ont fait état d’officiers contactant frénétiquement les réservistes via les réseaux sociaux, les suppliant de se présenter, leurs rangs étant en baisse.

Parallèlement, la question de la conscription obligatoire pour les juifs ultra-orthodoxes reste d’actualité, Netanyahu s’attendant à revenir sur sa promesse d’obliger les jeunes hommes ultra-orthodoxes à faire leur service militaire.

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Hassen Chalghoumi | Imposture médiatique au service de manipulations politiques

29. Juli 2025 um 08:23

Hassen Chalghoumi est un véritable «miracle républicain» français, qu’on croirait droit sorti des manuels scolaires coloniaux pour enseigner le français dans les écoles en Afrique du Nord, la célèbre série des «Bonjour Ali, bonjour Fatima». Un miracle caricatural, pour incarner le rôle de missié Islam de France des médias, la voix autorisée pour tout ce qui touche de près ou de loin à cette religion, surtout quand il s’agit de pourfendre les manifestations de soutien aux Palestiniens.

Sadok Chikhaoui *

Surnommé «l’imam des Lumières», sans doute parce qu’il brille surtout par son absence de pensée, et l’exposition excessive aux sunlights, il s’exprime, s’embrouille, éructe dans un français à faire pâlir tous les comiques, pour rassurer l’opinion et incarner l’islam inoffensif, qui est le sien, compatible avec le récit pro-israélien dominant des médias mainstream. Il incarne à merveille l’image rêvée du «bon musulman» ou plutôt du «bon Arabe», dans son acception la plus coloniale : docile, obséquieux, ânonnant un discours appris, incapable d’articuler une pensée théologique ou politique un tant soit peu construite.

Son apparition sur France Culture, le 15 janvier 2021, dans une émission consacrée à Averroès, aux côtés du philosophe Mohamed Ali Hamadi, universitaire reconnu, fut un sommet d’absurde : Chalghoumi semblait ignorer jusqu’à l’existence d’Averroès, qu’il confondait avec un autre. On aurait cru voir Cyril Hanouna disserter sur Spinoza ou un joueur de pipeau commenter un requiem de Mozart.

Une posture creuse, dictée par le besoin de plaire

Bien sûr, chacun a le droit de s’exprimer, y compris sur des sujets complexes. Un joueur de pipeau peut ressentir un requiem de Mozart, un apprenti cuisinier peut trouver fade un plat de grand chef. Mais ce droit à l’opinion n’exonère pas d’un minimum de compétence, de sincérité, et d’effort de compréhension.

Mais le problème surgit quand l’opinion n’est qu’une posture creuse, dictée par l’intérêt, le besoin de plaire, ou l’instrumentalisation politique sciemment assumée. On ne reproche pas à Chalghoumi d’avoir un avis, mais d’être sans rigueur, sans fond, sans légitimité intellectuelle ou théologique, imposé par un coup de force des médias politiquement orientés, comme une figure représentative de la communauté musulmane en France.

Que l’animatrice Adèle Van Reeth l’ait invité dans une émission sur Averroès soulève une question : ignorait-elle qui est Averroès, malgré son agrégation de philosophie ? Ou ignorait-elle à ce point le niveau de son invité ? Dans les deux cas, c’est inquiétant pour France Culture, pour la République, pour la vérité.

Et pourtant, Chalghoumi est partout : cérémonies officielles, débats sur la laïcité, «vivre ensemble» et autres vitrines républicaines. Autoproclamé imam de Drancy, sans formation théologique reconnue, ni en France ni ailleurs, il s’exprime sur des textes qu’il est censé incarner… et qu’il ne connaît pas.

Peu importe. Il joue à merveille le rôle de «musulman de service» qu’on lui a assigné et qu’il assume avec zèle. Ce rôle, il le joue bien, reconnaissons-lui ça cette compétence.

Le plus grave n’est pas qu’il ridiculise les musulmans. C’est qu’il efface toute la richesse intellectuelle et spirituelle de l’islam. Il recouvre d’un écran de fumée des décennies de travail exigeant mené par des penseurs musulmans ou non qui cherchent à penser l’islam dans sa profondeur et sa complexité son historicité et son adaptation à son temps.

Où sont les Mohammed Arkoun, Abdelwahab Meddeb, Rachid Benzine, Souleymane Bachir Diagne, Fouzia Charfi, Mohamed Bajrafil, Faouzi Bédoui, Reza Shah-Kazemi, Tareq Oubrou ? Invisibles. On ne leur demande pas d’être justes, on leur demande d’être utiles. Chalghoumi, lui, est utile à l’ordre établi.

Un soutien inconditionnel à Israël

Dernier épisode en date : lors d’un récent voyage en Israël, Chalghoumi a tenté d’embrasser la main d’un ministre israélien, qui l’a aussitôt retirée. Geste de soumission ou de confusion ? L’image condense tout ce que ce personnage incarne : une servilité théâtrale, embarrassante même pour ceux qu’elle prétend flatter.

En le promouvant, ce n’est pas seulement l’islam qu’on caricature. C’est l’intelligence qu’on insulte, la République qu’on trahit préférant la médiocrité rassurante à la pensée exigeante.

Né en 1972 en Tunisie, arrivé sans-papiers à la fin des années 1990, il affirme avoir été formé à Damas et à Lahore, sans que son parcours soit vérifiable. Il s’installe à Drancy, puis se rapproche de cercles politiques et communautaires. Rapidement surnommé «l’imam du Crif» **, il fréquente régulièrement ses dîners, affiche un soutien inconditionnel à Israël, condamne les mobilisations propalestiniennes, devenant ainsi un invité idéal pour les médias en quête d’un islam compatible.

Protégé, mis en scène, présenté comme courageux grâce à son escorte sécuritaire, Chalghoumi incarne une figure construite pour marginaliser les voix critiques, éteindre la diversité intellectuelle de l’islam, et étouffer tout discours musulman libre et autonome.

Ce n’est pas seulement une imposture individuelle. C’est le symptôme d’un système qui préfère la caricature au savoir, l’allégeance à la pensée. Ce n’est pas un malaise religieux, c’est un projet politique, qui ne cherche pas à promouvoir un islam républicain par l’intelligence, mais à neutraliser l’exigence de justice, surtout lorsqu’il rappelle que la Palestine n’est pas un détail.

*Enseignant.

** Conseil représentatif des institutions juives de France, une sorte de lobby sioniste pro-israélien en France.

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Gestern — 28. Juli 2025Haupt-Feeds

Les rictus tragiques de l’Histoire

28. Juli 2025 um 13:13

Au début des années 1960 du siècle dernier, Israël réussit à kidnapper en Argentine Adolf Eichmann, le ramener à Tel-Aviv, le juger, le condamner à mort et l’exécuter.

Avant et pendant la deuxième guerre mondiale, le nazi Adolf Eichmann était à la tête de l’Agence centrale pour l’émigration juive, au sein de l’Instance sécuritaire chargée de « protéger » le 3e Reich. Autrement dit, il était le responsable du plan de nettoyage ethnique consistant à « nettoyer » l’Allemagne de sa population juive.

Parmi les victimes de ce nettoyage ethnique figurait un garçon de trois ans, Joseph Brunner, qui fut déporté hors d’Allemagne avec sa famille. Joseph Brunner Judaïsa son nom en Palestine, devint Joseph Barnea et enfanta David Barnea, l’actuel chef du Mossad.

La semaine dernière, l’Histoire a affiché l’un de ses rictus les plus tragiques. Le descendant de victimes du nettoyage ethnique en Allemagne était à Washington pour discuter avec les responsables de l’administration Trump de « l’évacuation » de la population de Gaza.

Selon le quotidien Haaretz, « Barnea a déclaré à ses interlocuteurs américains qu’Israël avait déjà entamé des négociations avec trois pays sur cette question (Libye, Ethiopie et Indonésie) ».

Le plan israélo-américain consiste donc à évacuer les Palestiniens encore en vie à Gaza. Il est clair que l’acharnement israélien à perpétuer le génocide par bombardements et famine vise à réduire au maximum, par la mort, le nombre de Palestiniens à évacuer.

L’ironie tragique de l’Histoire est que David Barnea, le descendant des victimes du nettoyage ethnique perpétré par les nazis, est l’un des principaux architectes du plan qui consiste à vider Gaza de ses habitants.

Dans un article du journal Haaretz du 20 juillet, le journaliste Gideon Levy donne des détails de ce plan : « La première étape consiste à transférer une grande partie de la population dans un camp de concentration afin de faciliter une déportation efficace. Les préparatifs pour le premier camp de concentration israélien battent leur plein. La destruction systématique se poursuit dans toute l’enclave, de sorte qu’il n’y a plus d’autre endroit où retourner que le camp de concentration. »

Gideon Levy poursuit : « Israël œuvre à éliminer systématiquement toute possibilité de vie, tout en préparant les infrastructures pour concentrer les personnes dans ‘’une ville humanitaire’’ destinée à devenir un camp de transit avant leur déportation vers la Libye, l’Éthiopie et l’Indonésie. »

Les dizaines de pays puissants et influents que compte la planète semblent frappés de paralysie face à l’holocauste de Gaza perpétré, gigantesque rictus de l’Histoire, par les descendants de l’holocauste nazi.

Un seul pays au monde, s’il était dirigé par des hommes dotés d’un minimum de sagesse, d’intégrité et de sens moral, aurait été capable par un simple coup de téléphone, de mettre fin à la folie des psychopathes de Tel-Aviv avant qu’elle ne prenne des proportions dévastatrices : les Etats-Unis.

Or, ce pays, sous l’administration Biden, se révéla plus sioniste que les sionistes, et sous l’actuelle administration, il se montra aussi impatient que les génocidaires eux-mêmes de voir la bande de Gaza « nettoyée » de ses habitants.

Celui qui s’est fait élire à la Maison Blanche en se présentant comme un homme de paix et en promettant d’arrêter toutes les guerres n’arrête pas d’en déclencher. Depuis quelques jours, il affiche une étrange impatience de voir les Israéliens redoubler d’intensité et de cruauté dans leur guerre génocidaire. « Ils doivent intensifier leur combat, ils doivent nettoyer tout ça, ils doivent se débarrasser du Hamas », a affirmé il y a deux jours Donald Trump. Comme si le psychopathe Netanyahu a besoin d’encouragement pour redoubler de cruauté envers un peuple désarmé.

Beaucoup de commentateurs américains, comme Max Blumenthal, Larry Johnson ou Douglas McGregor, se demandent qu’elle mouche a piqué leur président pour qu’il oublie toutes ses promesses d’ « homme de paix » et va même jusqu’à encourager les génocidaires à « terminer le travail » ? La réponse, selon eux, se trouve dans ‘’l’affaire Epstein’’, le scandale en relation avec les abus sexuels pédophiles massifs commis par de personnalités américaines, influentes, riches et célèbres. »

Des vidéos compromettantes seraient en possession du Mossad. Et son chef David Barnea, l’architecte du nettoyage ethnique, serait détenteur de moyens très efficaces de faire chanter quiconque parmi les puissants a eu le malheur de se faire piéger par Epstein, « l’ami de trente ans de Donald Trump ».

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À Gaza, 2000 dollars pour avoir du pain pendant deux semaines

28. Juli 2025 um 08:35

À Gaza, ceux qui peuvent se permettre de manger, même à des prix exorbitants, ne mangent qu’un seul petit repas par jour tandis que les autres ne mangent rien. 2 000 dollars ne suffisent plus à acheter du pain pour deux semaines! Une situation insupportable sur le plan physique et psychique que les Israéliens poussent à l’extrême pour détruire les Gazaouis. 

Imed Bahri

Dans une enquête publiée par le journal britannique The Observer, Ruth Michaelson a démontré par des cas concrets comment la faim à Gaza est non seulement dévastatrice physiquement mais aussi mentalement. 

Pour Hassan, survivre à la famine est une question de calculs quotidiens, à commencer par la façon de diviser un morceau de pain, chaque quart devenant un repas. Il parcourt chaque jour cinq kilomètres à pied à la recherche de légumes et ramasse du bois pour cuisiner ce qu’il peut.

La semaine dernière, il a passé quatre jours à chercher en vain de la farine ou des pâtes et a vu des gens s’évanouir de faim dans les rues.

Après avoir trouvé trois boîtes de haricots, il a longuement réfléchi à la façon de les répartir entre les cinq membres de sa famille, allant même jusqu’à se tourner vers ChatGPT pour obtenir des conseils sur les stratégies de répartition des calories.

Un repas quotidien est devenu un luxe rare

Hassan a perdu 38 kilos depuis mars, lorsqu’Israël a renforcé son blocus sur Gaza et que la nourriture s’est raréfiée. «Nous devons tout calculer pour survivre. Ce genre de famine nous affecte non seulement physiquement, mais aussi mentalement. C’est un combat», a-t-il déclaré. 

Malgré ses souffrances, Hassan fait partie des rares chanceux. Son travail avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) lui assure un revenu stable mais insuffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a évacué sa femme et ses enfants au début de la guerre et est resté à Gaza pour s’occuper de ses parents âgés.

Il combine ses revenus avec ceux de ses deux frères pour fournir un ou deux repas par jour à leurs parents. L’UNRWA a demandé que le véritable nom d’Hassan ne soit pas révélé pour sa protection.

Avoir un repas quotidien est devenu un luxe rare à Gaza, où de nombreux habitants disent passer des journées entières rien manger. Au moins 100 personnes, principalement des enfants, sont mortes de malnutrition.

Un demi-million de personnes souffrent de faim aiguë

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha), la plupart des plus de deux millions d’habitants de Gaza ne vivent que d’un seul repas par jour. Le Programme alimentaire mondial (Pam) estime que près d’un demi-million de personnes à Gaza souffrent de faim aiguë.

«Pour moi qui gagne un bon salaire comparé à d’autres à Gaza, je perçois 2 000 dollars par mois mais cela ne suffit même pas à couvrir le coût du pain pendant deux semaines», explique Hassan.

À cause du système de transfert d’argent, il perd la moitié de son salaire, en plus des prix exorbitants. Un kilo de tomates coûte environ 30 dollars, les concombres 26 dollars et un sac d’oignons 47 dollars. Il n’achète donc qu’une seule variété à la fois.

Dans les rares magasins qui vendent du sucre et du café, ces produits sont vendus au gramme et les balances de précision qui y sont utilisées le sont généralement pour peser les bijoux. Chaque boîte de haricots, que Hassan distribuait soigneusement à sa famille, coûte environ 11 dollars contre un shekel (environ 30 centimes) avant la guerre.

Hassan se souvient de l’époque où la quantité minimale de sucre vendue était de 3 kilogrammes alors qu’aujourd’hui, il est vendu au gramme. «La semaine dernière, ma mère m’a demandé de vendre un morceau de son bracelet qu’elle avait conservé de sa dot car elle voulait avoir le sentiment d’apporter sa contribution et non d’être un fardeau», a-t-il déclaré. Ses enfants ont accepté à contrecœur de le vendre.

Hassan a ajouté qu’il lui arrive de passer une heure à écrire un seul courriel en raison de ses difficultés de concentration dues à la faim.

6000 camions chargés d’aide stationnés en Jordanie et en Égypte

Des responsables de trois agences des Nations Unies se sont dits préoccupés par l’épuisement de leur personnel. La semaine dernière, des journalistes de trois grands médias dont la BBC ont déclaré que leurs collègues à Gaza souffraient des mêmes problèmes et sont incapables de travailler en raison de pénuries alimentaires.

«Nous avons environ 12 000 employés, soit l’effectif le plus important du personnel des Nations Unies à Gaza et ils nous disent être incapables de travailler à cause du stress», a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA avant d’ajouter: «Ils parcourent des kilomètres chaque jour pour trouver de quoi manger et certains s’évanouissent au travail. Même les gardiens à Gaza ont besoin de quelqu’un pour s’occuper d’eux».

Depuis qu’Israël a renforcé son blocus de Gaza début mars, seule une quantité limitée d’aide humanitaire est entrée par l’intermédiaire des Nations Unies. Washington et Tel-Aviv ont préféré soutenir un plan militaire controversé via la Fondation humanitaire pour Gaza qui distribue des colis alimentaires et affirme avoir distribué des millions de repas malgré l’aggravation de la famine.

Ce plan s’est également avéré meurtrier. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme estime que plus de 1000 personnes ont été tuées en tentant d’accéder à l’aide depuis le début des opérations de l’organisation controversée.

L’UNRWA estime avoir environ 6000 camions chargés d’aide stationnés en Jordanie et en Égypte qui sont en attente d’autorisation d’entrée. 

Max Rodenbeck, de l’International Crisis Group, a déploré l’échec des négociations de cessez-le-feu, qualifiant la famine à Gaza de catastrophe d’origine humaine et appelle Israël à ouvrir les points de passage à l’aide internationale.

Dans le même contexte, Olga Cherevko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires à Gaza, a déclaré que la collecte de l’aide nécessite une coordination rigoureuse avec les autorités israéliennes, car environ 90% de la bande de Gaza est désormais une zone militaire ou fait l’objet d’ordres d’évacuation. Elle a ajouté: «Si une mission d’aide est approuvée, il faut parfois attendre jusqu’à 46 heures pour se déplacer car nous avons besoin d’une coordination avec les forces israéliennes sur le terrain pour arrêter les combats et nous permettre de nous déplacer. Cela peut prendre des heures ou ne mener à rien du tout lorsque nous attendons le feu vert qui ne vient jamais».

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Piraterie d’État | Israël intercepte la flottille Handala en haute mer

27. Juli 2025 um 07:28

La marine israélienne a une fois de plus frappé en haute mer. Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, le navire civil Handala, en route vers la bande de Gaza, a été intercepté dans les eaux internationales. À son bord, 21 civils – journalistes, militants, médecins et membres d’ONG – transportaient une aide symbolique, dont du lait infantile et des médicaments, destinée à une population gazaouie asphyxiée depuis 18 ans sous un blocus inhumain.

Djamal Guettala

L’opération, qualifiée par plusieurs ONG de piraterie d’État, s’est déroulée dans le plus grand secret, avec coupure brutale des communications et confiscation de tout matériel audiovisuel. Depuis, le Handala est remorqué vers le port israélien d’Ashdod, et l’équipage demeure entre les mains des autorités israéliennes.

La politique du silence

Cet assaut, qui se déroule en plein été 2025, souligne une nouvelle fois la stratégie israélienne : empêcher à tout prix que la solidarité internationale ne franchisse la ligne de feu, ne diffuse la vérité sur le terrain et ne brise l’isolement imposé à Gaza.

Les autorités israéliennes n’ont pas officiellement communiqué sur cette opération, tandis que les médias arabes et les ONG dénoncent une violation flagrante du droit international.

La flottille Handala symbolise ce combat civil et pacifique qui refuse de plier face à l’injustice. Le choix de son nom n’est pas innocent : Handala, l’enfant rebelle créé par le caricaturiste palestinien Naji Al-Ali, reste le symbole d’une résistance populaire face à l’oppression.

Gaza, une prison à ciel ouvert

Depuis 2007, la bande de Gaza est enfermée dans un siège total. L’aide humanitaire, les produits de première nécessité, les médicaments, tout est soumis à des contrôles drastiques. Ce blocus a transformé ce territoire en l’une des zones les plus fragiles et démunies au monde. Plus de 80 % de la population dépend de l’aide extérieure, selon les Nations unies.

Face à cette situation, la société civile internationale multiplie les initiatives pour dénoncer et briser ce blocus, malgré la répression. L’interception du Handala rappelle douloureusement celle de la flottille Mavi Marmara en 2010, où plusieurs militants avaient été tués. Cette fois, bien que non meurtrière, l’opération israélienne n’en est pas moins lourde de sens.

Silence des puissances, révolte des peuples

Alors que les grandes capitales gardent le silence, des mobilisations s’organisent déjà dans plusieurs villes du Maghreb, du Moyen-Orient et d’Europe. À Tunis, Marseille, Beyrouth, Oslo, des manifestants se rassemblent pour dénoncer cet acte de piraterie et réclamer la libération immédiate des membres de la flottille.

Ce drame silencieux met en lumière l’écart grandissant entre des États complices ou passifs, et des peuples qui refusent de se taire.

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Etat de Palestine l Le saut hésitant de Macron

26. Juli 2025 um 08:38

En voulant reconnaître l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossés, il faut un seul élan, ferme et irréversible. Tout le reste n’est que temps offert à ceux qui espèrent que le saut n’aura jamais de résultat.

Khémaïs Gharbi *

Winston Churchill aimait rappeler qu’«un fossé se franchit mieux d’un seul saut». Ce n’était pas seulement une image de guerre, mais une leçon de stratégie : lorsqu’un pas est décisif, mieux vaut l’accomplir d’un élan ferme que d’y revenir par hésitations successives.

Le président français Emmanuel Macron semble aujourd’hui payer le prix d’avoir ignoré ce conseil du «vieux lion». Depuis des mois, il annonçait vouloir reconnaître l’État de Palestine – mais sans oser le faire franchement et clairement. Avant-hier, jeudi 25 juillet 2025, il a franchi une étape en annonçant officiellement cette reconnaissance dans une lettre adressée au président Mahmoud Abbas. Mais, en fixant la date de la proclamation solennelle à septembre prochain, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, il a ouvert un nouveau cycle de palabres, de tergiversations et de résistances.

Cette démarche, pourtant honorable dans son affirmation, risque de se transformer en un piège politique. Car en multipliant les préannonces, Macron n’offre pas seulement du temps à la diplomatie : il en offre surtout à ses adversaires – de l’intérieur comme de l’extérieur – pour dresser de nouveaux obstacles, tisser de nouvelles pressions, nourrir de nouvelles polémiques.

L’Histoire fourmille d’exemples qui rappellent que certains gestes doivent être accomplis avec la netteté d’un couperet. En 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours, le général de Gaulle avait choisi un mot – «agression» – et une décision – l’embargo sur les armes à destination d’Israël – qu’il annonça d’un bloc, sans flottement. Le geste fut controversé, mais sa clarté fit autorité.

À l’inverse, à tergiverser, on épuise l’élan, on fragilise le geste, et l’on transforme ce qui aurait pu être un moment de clarté en un long champ de tir pour les critiques.

En voulant reconnaître l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossés, il faut un seul élan, ferme et irréversible. Tout le reste n’est que temps offert à ceux qui espèrent que le saut n’aura jamais de résultat. Et ils sont nombreux dans cet Occident qui se fait désormais complice du génocide perpétré par Israël dans les territoires palestiniens occupés.

Les 149 Etats qui ont déjà reconnu l’Etat de Palestine l’ont fait ce saut, et d’un seul élan, mus par la nécessité de l’Histoire et guidés par les principes du droit et de la justice.

* Ecrivain et traducteur.

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Gaza : Israël détruit des milliers de tonnes d’aides alimentaires et médicales

25. Juli 2025 um 22:55
Gaza : Israël détruit des milliers de tonnes d’aides alimentaires et médicales

Ce vendredi, l’armée israélienne a procédé à la destruction de milliers de tonnes d’aides alimentaires et médicales destinées à la population de Gaza. Selon la radio publique israélienne, l’équivalent de mille camions chargés de vivres et de médicaments a été détruit, les responsables militaires invoquant des problèmes dans la distribution pour justifier cet acte. Ces […]

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Libye-Etats-Unis l Des projets de 70 milliards de dollars à la clé

25. Juli 2025 um 11:32

Contrairement à sa visite, le 22 juillet 2025, à Tunis, où il avait été surtout question de Gaza et de la Palestine, la visite à Tripoli, le 23 juillet, de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a été essentiellement consacrée à l’exploration des possibilités de coopération et de partenariat économiques. Dans les communiqués publiés à l’issue des rencontres libyennes du responsable américain, les problèmes de Gaza et de la Palestine ont à peine été effleurés. Il était surtout question de pétrodollars, un langage qui a dû plaire beaucoup au gendre du président américain.

Latif Belhedi

Cette visite, la première du genre pour un conseiller principal de l’administration américaine actuelle, a notamment inclus des entretiens avec le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh, au cours desquels les deux parties ont évoqué une collaboration potentielle dans divers secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, la santé, les télécommunications et les minéraux.

Selon des communiqués officiels, le gouvernement libyen a présenté un portefeuille de projets stratégiques d’une valeur d’environ 70 milliards de dollars, décrivant les opportunités d’investissement pour les partenaires internationaux, en mettant l’accent sur l’attraction d’entreprises américaines pour participer aux efforts de développement du pays.

Les réunions ont également porté sur l’évolution du secteur pétrolier et gazier libyen et les perspectives d’investissement dans de nouveaux blocs d’exploration offshore et onshore, ainsi que sur les efforts en cours pour promouvoir la transparence et améliorer l’efficacité opérationnelle du secteur énergétique.

M. Boulos a, dans ce contexte, rencontré le président de la National Oil Corporation (NOC), l’ingénieur Masoud Suleiman. Lors de cette rencontre, la NOC a présenté son objectif stratégique visant à porter la production pétrolière nationale à deux millions de barils par jour d’ici 2030, ainsi que ses plans de développement du secteur pétrochimique.

La visite s’est conclue par la signature d’un accord de coopération entre Mellitah Oil and Gas et la société américaine Hill International. Cet accord porte sur la gestion de projets pour deux plateformes offshore, A et E.

Dans une brève déclaration publiée à l’issue des rencontres, M. Boulos a qualifié les discussions de constructives, soulignant l’intérêt commun pour la promotion du développement économique et le renforcement des relations bilatérales entre la Libye et les États-Unis.

Selon les communiqués officiels libyens, des questions régionales ont également été abordées et le Premier ministre Dbeibeh a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza et appelé à un cessez-le-feu et à l’accès de l’aide humanitaire. En somme, le strict minimum pour sauver la face, car un silence total sur le drame palestinien aurait été très mal accueilli, et d’abord en Libye. Mais personne n’est dupe, M. Dbeibeh et son gouvernement ont eu des contacts très avancés avec des parties israéliennes en vue d’une normalisation des relations entre Tripoli et Tel Aviv. Mais l’initiative n’a pas encore mûri et la guerre de Gaza a tout remis en question… momentanément.  

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Palestine l Génocide humain à Gaza, génocide académique aux Etats-Unis

25. Juli 2025 um 08:44

Dans une décision qui a suscité une large controverse et a été décrite comme un exemple flagrant de censure institutionnelle, le Groupe d’édition éducative de l’Université de Harvard a annulé un numéro spécial de la Harvard Educational Review (HER) consacré à l’éducation en Palestine. Au «génocide humain» perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza répond le «génocide académique» perpétré par l’administration Trump contre la cause palestinienne aux Etats-Unis. (Thea Abu El-Haj, professeure palestino-américaine à l’université Barnard, chez elle dans le Vermont, le 16 juillet. Photographie : John Tully/The Guardian).

Imed Bahri

Ce nouvel acte de censure peut paraître contradictoire avec l’attitude de l’université de Harvard quand elle avait refusé au mois d’avril dernier de se plier aux diktats de l’administration Trump afin de préserver les financements fédéraux contrairement à l’université de Columbia qui avait capitulé. Sauf qu’on y voyant de plus près, les choses sont bien plus ambiguës. 

Selon l’enquête de la journaliste indépendante Alice Speri publiée dans le Guardian, l’annulation du numéro spécial est intervenue quelques semaines seulement avant la date prévue de sa publication. Cette décision a été vivement condamnée par les universitaires qui y ont vu une grave atteinte à la liberté de recherche universitaire aux États-Unis, notamment sur les sujets liés à la Palestine. 

Cette annulation intervient dans un contexte de conflit croissant entre l’Université de Harvard et l’administration Trump. Le numéro spécial sur l’éducation en Palestine avait été préparé dans le contexte de la guerre israélienne contre Gaza qui a entraîné la destruction partielle ou totale des 12 universités de la bande de Gaza et la transformation d’écoles en abris.

La pression croissante des censeurs

Face à cette catastrophe, la Harvard Educational Review, prestigieuse revue universitaire centenaire, a invité des chercheurs du monde entier à rédiger des articles sur l’éducation sous occupation, le rôle de l’éducation dans les mouvements de libération et la manière dont la question palestinienne est abordée dans les établissements d’enseignement américains.

Après la signature des contrats officiels par les chercheurs et la finalisation des articles, les Presses éducatives de l’Université Harvard ont brusquement interrompu la publication du numéro spécial le 9 juin invoquant «un certain nombre de problèmes complexes» ce qui a choqué les auteurs et les rédacteurs ayant participés au numéro.

Cependant, des documents internes obtenus par le journal britannique révèlent une tout autre histoire. Les auteurs et les rédacteurs ont déclaré avoir subi une pression croissante de la part de la maison d’édition notamment une demande tardive et inhabituelle de soumettre tous les articles à un examen par le conseiller juridique de Harvard, une procédure rare généralement appliquée à des cas individuels et à un stade précoce plutôt qu’après la finalisation du processus de révision et de contractualisation.

La crainte de répercussions politiques

De nombreux universitaires estiment que ces pressions découlent de la crainte de répercussions politiques ou juridiques dans le contexte de l’intensification de la campagne menée par l’administration Trump contre les universités américaines accusées de tolérer l’antisémitisme sur les campus.

De nombreuses universités ont réagi en imposant des restrictions aux manifestations, en sanctionnant les étudiants et les professeurs qui défendent les droits des Palestiniens et en examinant de près les programmes universitaires traitant de la question palestinienne.

Dans une lettre collective, les auteurs ont qualifié l’obligation d’examen juridique de «dangereux précédent», arguant que l’annulation du numéro entier «envoie un message dangereux aux chercheurs du monde entier, leur indiquant que les contrats universitaires sont annulables et sujets à des calculs politiques».

Le comité de rédaction de la revue, composé de doctorants de Harvard, a souligné qu’il n’était pas impliqué dans la décision et qu’il n’en avait été informé que 30 minutes avant les auteurs. Dans une déclaration officielle, il a écrit que cette décision «est totalement contraire aux valeurs qui guident la revue depuis plus d’un siècle».

La censure des discours pro-palestiniens

Du point de vue du Guardian, l’annulation d’un numéro entier d’une revue universitaire –qui n’avait pas été divulguée auparavant– constitue une évolution sans précédent dans la liste croissante des cas de censure des discours pro-palestiniens. 

Bien que l’Université Harvard poursuive l’administration américaine en justice pour sa menace de réduction du financement fédéral, ses actions internes, selon ses détracteurs, contredisent sa position publique.

Paul Belsito, porte-parole de la Harvard Graduate School of Education, a confirmé dans une déclaration au Guardian que la décision d’annulation intervenait après neuf mois de discussions et une «absence de consensus interne général» sur la question.

Les auteurs, cependant, ont un point de vue différent. Thea Abu El-Haj, anthropologue palestino-américaine au Barnard College de l’Université Columbia, co-auteure de l’un des articles les plus marquants du numéro, a déclaré que cette décision «représente un abandon institutionnel de la mission de l’université de défendre la connaissance et la critique». Elle s’est interrogé: «Si les presses universitaires elles-mêmes ne défendent pas la liberté de pensée, quel est leur rôle alors?» 

Dans le même contexte, Speri estime dans son enquête que l’annulation s’inscrit dans une stratégie plus large, ajoutant que l’Université Harvard a récemment rétrogradé deux directeurs de son Centre d’études sur le Moyen-Orient –dont l’un a rédigé la préface du numéro annulé– et a mis fin à son partenariat avec l’Université de Birzeit en Palestine tout en gelant une initiative de la Faculté de théologie sur le conflit israélo-palestinien.

En janvier dernier, l’université a adopté une définition controversée de l’antisémitisme dans le cadre d’un accord juridique avec des étudiants juifs, largement perçue comme confondant antisémitisme et critique d’Israël.

Le numéro sur la Palestine devait comprendre une douzaine d’articles de recherche, d’opinions et d’autres écrits sur l’éducation en Palestine, en Israël et dans la diaspora palestinienne ainsi que sur la liberté académique aux États-Unis.

Le «génocide académique» en marche

Parmi les articles, il y avait des études sur le «génocide académique», terme inventé lors de l’invasion israélienne de la bande de Gaza en 2008. Le Guardian rapporte que ce terme décrit la destruction systématique des établissements d’enseignement palestiniens, des analyses américains de la répression du discours académique sur les campus et des témoignages de première main d’enseignants palestiniens travaillant dans des zones de conflit.

Rabee Ighbaria, doctorant palestinien à la faculté de droit de Harvard, a été invité à rédiger la postface du numéro mais a refusé de signer le contrat car la revue ayant refusé en avril d’inclure une clause garantissant sa liberté académique.

Il a déclaré: «Il est honteux qu’une revue universitaire rejette une clause protégeant la liberté académique. La postface que j’ai écrite portait sur le déni de la Nakba et la manipulation des faits pour affirmer le sionisme et contrôler le discours scientifique sur la Palestine. Il est ironique qu’elle ait été interdite de publication»

Selon le journal, des chercheurs tentent désormais de republier ces travaux dans d’autres revues universitaires mais nombreux sont ceux qui craignent que cet incident ne décourage d’autres personnes de faire des recherches ou d’écrire sur la Palestine à un moment où ce domaine subit une pression sans précédent.

Chandni Desai, collaboratrice de ce numéro et chercheuse à l’Université de Toronto, a déclaré que l’article qu’elle a coécrit avec trois universitaires palestiniens dont l’un est doyen de l’Université Al-Azhar de Gaza constituait un témoignage essentiel sur l’expérience de l’enseignement pendant le génocide. Elle a ajouté: «Nous avons perdu des collègues et des étudiants au cours de ces recherches. Il ne s’agit pas d’un exercice académique théorique mais plutôt d’une action urgente face à la catastrophe». 

Les critiques voient dans cet incident un exemple de ce qui est désormais appelé «l’exception palestinienne» en matière de la liberté d’expression académique selon laquelle les normes et pratiques académiques habituelles sont suspendues dès lors qu’il est question de la Palestine.

Cependant, Abu El-Haj a indiqué avec un optimisme prudent qu’un réel changement est déjà en cours: «Nous constatons un intérêt sans précédent parmi les étudiants pour l’étude de la question palestinienne. Une nouvelle prise de conscience émerge et les institutions tentent désespérément de contrôler le discours mais elles commencent à perdre».

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Gaza l Naissance et genèse d’une guerre coloniale’

24. Juli 2025 um 09:58

Paru en mai 2025 aux éditions Actes Sud, à Marseille, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un ouvrage collectif dirigé par Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah, qui s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre la longue histoire coloniale qui structure la domination israélienne sur la Palestine.

Djamal Guettala 

Dès l’introduction, les autrices posent une question centrale : de quoi cette guerre est-elle le nom ? Loin de l’idée d’un conflit ponctuel ou d’une explosion de violence irrationnelle, les contributions réunies ici replacent Gaza dans un continuum historique de dépossession, de punition collective et d’enfermement, engagé depuis des décennies.

Les silences occidentaux

La guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 est analysée non comme un événement isolé, mais comme l’expression extrême d’un système colonial prolongé, soutenu et légitimé à l’échelle internationale.

Ce livre ne se contente pas de dénoncer : il analyse en profondeur les logiques politiques, sociales, économiques et juridiques à l’œuvre. Pluridisciplinaire, il mobilise histoire, droit international, sociologie, anthropologie, et s’appuie sur des enquêtes de terrain. Il aborde aussi les effets humains, écologiques et symboliques des destructions, ainsi que les perceptions régionales et les silences occidentaux. Un chapitre important revient sur l’interdiction faite à la presse internationale d’enquêter sur place, participant à une invisibilisation calculée.

Stéphanie Latte Abdallah
Véronique Bontemps

La centralité de la question coloniale

L’ouvrage entend ainsi décoloniser le regard, en refusant les récits humanitaires ou sécuritaires qui réduisent Gaza à une tragédie abstraite. Il redonne sa centralité à la question coloniale, posant des mots précis là où tant d’analyses restent dans l’euphémisme ou le flou.

La sélection du livre pour le Prix Mare Nostrum 2025 vient consacrer un travail collectif de haute tenue intellectuelle et politique. Un livre fort, exigeant, qui ne cherche pas à convaincre par l’émotion, mais par la clarté d’une pensée critique et le refus de l’amnésie.

Plus qu’une lecture, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un outil. Un acte de transmission, à contre-courant des silences diplomatiques et des narrations hégémoniques. Il rappelle que pour comprendre Gaza, il faut écouter l’histoire – pas celle des discours d’État, mais celle des peuples enfermés, déplacés, résistants.

Stéphanie Latte Abdallah est historienne et politiste, spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. Elle travaille au croisement de l’histoire contemporaine, de la politologie, de l’anthropologie et de la littérature.

Véronique Bontemps, docteure en anthropologie (Aix-Marseille, 2009) et chercheuse au CNRS, est spécialiste des sociétés palestiniennes contemporaines. Ses recherches portent sur les frontières, les inégalités sociales, les milieux urbains et les expériences de la maladie. Elle est membre des comités de rédaction des revues Genèses et Mondes arabes.

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Kaïs Saïed et la Palestine | Un discours de courage et de lucidité

24. Juli 2025 um 08:24

Recevant avant-hier à Carthage l’envoyé spécial du Président Trump pour le monde arabe, qui était accompagné de l’ambassadeur américain en Tunisie et de trois autres responsables de son pays, le Président Kaïs Saïed a été, comme à son habitude, très clair sur la situation dramatique qui prévaut à Gaza où les autorités israéliennes continuent de braver le droit international, fortes de l’appui inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux.

Raouf Chatty *

Le bilan des bombardements israéliens, depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre 2023, est particulièrement lourd : des dizaines de milliers de mort et des centaines de milliers blessés, sans compter les énormes dégâts matériels et les impacts durables de cette guerre sur les Palestiniens en général et les habitants de Gaza en particulier. 

Sur ce point, la position du Président Saïed est largement en avance sur celles de la quasi-totalité des dirigeants arabes, ceux qui sont directement impliqués dans le conflit et ceux qui en sont indirectement touchés. Piégés dans une position très inconfortable, ces derniers continuent de souffler le chaud et le froid, selon le contexte général dans la région et en fonction des intérêts stratégiques de leurs pays, ne craignant pas d’exposer ainsi leur impuissance au monde entier.

Les États-Unis face à leurs responsabilités

Montrant à l’envoyé spécial du Président américain des photos d’enfants gazaouis crevant de faim, Kaïs Saïed a visiblement cherché à choquer son hôte et à mettre les États-Unis face à leurs responsabilités de superpuissance prônant les droits humains et à la contradiction de leurs politiques des deux poids deux mesures.

Le Président a également mis l’accent lors de cette rencontre sur la question de la souveraineté des États, soulignant à son interlocuteur que le rejet des ingérences extérieures et le respect de la volonté des peuples sont des fondements des relations internationales. 

Si de tels propos, transmis par les médias, avec la voix du Président, confortent la position d’un large public tunisien révolté par les souffrances sans fin infligées au peuple palestinien, pour d’autres, ces propos ont une portée purement symbolique et ne feront que remuer le couteau dans la plaie. Ils n’aideront pas, en tout cas, à alléger ces souffrances. Les masses populaires y verront un acte de courage et de bravoure à mettre à l’actif du Président tunisien, au moment où plusieurs chefs d’Etat arabe n’osent même pas placer un mot devant le Président américain. Ne l’a-t-on pas vu, récemment, regarder de haut des présidents africains en visite officielle à son invitation à la Maison blanche ?

Qu’attendent exactement les Américains de Saïed ?  

Après son entretien avec le Président de la République, l’envoyé spécial du président américain s’est contenté d’une déclaration laconique et à portée générale sur son blog, sans évoquer les sujets réellement discutés au Palais de Carthage : Palestine, Gaza, droit humanitaire international, droit des peuples à l’autodétermination et, probablement aussi, la situation en Libye et son impact sur la région.

Dans ce cadre, plusieurs questions se posent… 

1- Les États-Unis connaissant très bien les positions du Président Saïed sur la question palestinienne, Gaza et sur bien d’autres sujets, comme la nouvelle politique étrangère de la Tunisie, revue et corrigée par l’actuel locataire du Palais de Carthage, quel était le but réel de cette visite, la première dans notre pays d’un haut responsable américain depuis le retour du Président Trump au pouvoir, à un moment où la Tunisie continue de se débattre dans des difficultés politiques, économiques  et sociales majeures, aggravées par la situation très instable dans toute la région Mena? En d’autres termes, qu’attendent exactement les Américains de Saïed ? Qu’il normalise les relations de la Tunisie avec Israël et rejoigne ainsi la caravane arabe des Accords d’Abraham ? Ou qu’il accepte d’accueillir en Tunisie les Palestiniens de Gaza, comme l’avait fait Habib Bourguiba de ces mêmes Palestiniens lorsqu’ils ont été chassés du Liban, en 1982 ?

Une position pour le principe et pour l’Histoire

2- Le Président Saïed, connaissant le rôle capital des États-Unis dans le monde, et pas seulement dans la région du Moyen-Orient, ainsi que les positions tranchées du Président Trump sur de nombreuses questions et notamment son soutien total et inconditionnel à Israël, pourquoi a-t-il choisi d’être aussi direct et tranchant avec le responsable américain alors que pratiquement tous les dirigeants arabes que ce dernier s’apprête à rencontrer chercheront par tous les moyens sinon à l’amadouer du moins à ne pas lui déplaire?

En tout état de cause, et quelle aient pu être les motivations du Président Saïed et l’impact espéré de ses propos sur la suite des événements à Gaza et dans la région Mena, l’histoire retiendra sa position responsable et courageuse, qui tranche clairement avec celle de la plupart des autres dirigeants arabes, qui sont décevantes, opportunistes et largement en deçà des attentes de leurs peuples. 

Cette position est venue conforter les voix libres dans le monde, même parmi les plus inconditionnels d’Israël, qui se lèvent pour réclamer avec force la fin de la guerre et la reconnaissance du droit inaliénable des Palestiniens à un État indépendant et souverain sur la base des résolutions des Nations Unies. 

Ce processus est historique et irréversible. Sans sa mise en œuvre volontaire et lucide, les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région seront condamnés à davantage d’instabilité, de guerres, de souffrances et de désolation. 

* Ancien ambassadeur. 

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Tunisie | Moncef Marzouki en grève de la faim pour Gaza

23. Juli 2025 um 11:28

L’ancien président par intérim de la République Tunisienne, Moncef Marzouki (2011-2014), a annoncé dans une déclaration au journal londonien Al-Qods qu’il entrait en grève de la faim en solidarité avec la population de Gaza, affamée et soumise aux bombardements intensifs de l’Etat d’Israël depuis le 7 octobre 2023.

Marzouki a fait cette annonce lundi dernier, 21 juillet 2025, en ces termes : «J’annonce mon entrée en grève de la faim pour exprimer mon entière solidarité avec les populations de Gaza qui résistent à l’occupation et à la faim sous les bombes et pour appeler tous les hommes libres dans ce monde à faire pression pour mettre fin aux massacres» dans la bande palestinienne.

Marzouki, qui vit en exil en France et qui est sous le coup de plusieurs condamnations à la prison en Tunisie, a appelé «les gouvernements et les nations islamiques à briser le mur du silence et à prendre des positions pratiques pour mettre fin à l’agression et au siège» imposé par l’Etat sioniste. «Ce qui arrive à Gaza est une honte pour l’humanité tout entière», a-t-il conclu.

Les mauvaises langues diront que Marzouki a trouvé dans la tragédie actuellement en cours à Gaza une occasion pour faire parler de lui. Ses partisans, au contraire, sont convaincus par la sincérité de son action, eu égard son passé militant pour la défense des droits humains.

I. B.

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Retrait des États-Unis de l’UNESCO : accusations de partialité envers Israël

22. Juli 2025 um 17:29
Retrait des États-Unis de l’UNESCO : accusations de partialité envers Israël

Les États-Unis ont officiellement annoncé, ce mardi, leur retrait de l’UNESCO, accusant l’organisation onusienne de partialité envers Israël et de promouvoir des sujets jugés « divisifs ». La porte-parole du département d’État américain a déclaré que la poursuite de la participation à l’UNESCO « ne servait plus les intérêts nationaux des États-Unis ». La directrice générale de l’UNESCO, Audrey […]

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L’Unesco perd les Etats-Unis d’Amérique

22. Juli 2025 um 14:05

Après l’OMS, l’OMC, l’Accord de Paris sur le climat, et bien d’autres, Donald Trump vient d’annoncer le retrait des Etats-Unis de l’Unesco, pour les « tendances anti-américaines et anti-israéliennes de l’Organisation des Nations unies ainsi que son programme woke », accuse-t-il.

A rappeler que Trump avait déjà retiré son pays de l’Unesco en 2017, lors de son premier mandat. C’est désormais autour de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture d’enregistrer le retrait de la première puissance économique du monde.

Dans un communiqué, la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, écrit : « La poursuite de la participation des États-Unis à l’Unesco n’est pas dans l’intérêt national ». Selon Le figaro, Mme Bruce accuse l’agence « de parti pris contre Israël et promeut des causes clivantes ».

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Après 660 jours de massacres, la France demande que la presse puisse aller à Gaza!

22. Juli 2025 um 13:21

Waou! Merci la France ! Ce jour, mardi 22 juillet 2025, par la voix autorisée de son ministre des Affaires étrangères, la France prend son courage à deux mains et demande «que la presse libre et indépendante soit autorisée à se rendre à Gaza pour voir ce qui s’y passe». Le comble de l’hypocrisie !

Abdelaziz Dahmani *

Oui, merci, la France, pour ce courage, cette audace de vouloir rompre le silence sordide, en une période de l’Histoire où l’on veut non seulement occuper un territoire, mais détruire tout un peuple parmi les plus vaillants, ayant vécu, des siècles durant, sur une terre bénie par les Dieux !

Cela fait plus de 664 jours de massacres, dont on peut déduire une ou deux douzaines de trêve, des centaines de jours de tueries, d’assassinats, de destructions, d’abominations. Tout y est passé : femmes, enfants, bébés. Par tous les moyens, cyniquement, froidement.

Volonté des Netanyahu & Co de tout raser, tout éliminer. Jamais, nulle part, les horreurs n’ont atteint de telles monstruosités. Des centaines de 7-Octobre, pour en justifier un ! Jamais les destructions ne furent aussi massives, même durant la 2e guerre mondiale, au-delà de ce qui s’est passé à Dresden ou à Stalingrad…

Voilà qu’après cette méga-tragédie, sans témoins, la France parle enfin et demande que les journalistes puissent aller voir ce qui se passe!

Oui, l’Israël des racistes, des fascistes, qui cherche à étendre ses frontières chez ses voisins, avec la bénédiction américaine et européenne, a compris, dès les premiers jours, qu’il doit massivement assassiner sans témoins. Et même la presse des pays amis fut interdite. Même la presse américaine, en mauvais souvenirs des témoignages des anciennes guerres du Vietnam, de l’Irak ou de l’Afghanistan, entre autres…

Chair à canons arabes

Il est resté aux journalistes locaux, les Palestiniens en l’occurrence, de témoigner, et Israël en a tués plus de 210, d’une façon ciblée. Un record du monde absolu ! Timides protestations, cette masse de journalistes tués ne sont que chaire à canons arabes. Bof ! Allez, juste une petite «news» dans la rubrique «Chiens écrasés». Et pas des chiens des beaux quartiers de Paris ou de New York qui, eux, sont bien protégés…

Même les amis sincères d’Israël, y compris de son côté abject, commencent à avoir mauvaise conscience. Trop, c’est trop… Alors, timidement, ils émettent des avis différents, comme pour tenter de faire oublier leur complicité active avec le génocide par le soutien direct et l’envoi «discret» d’armes et de munitions à Israël…

Osons une toute petite question : Israël, englué dans tant de crimes, qualifiés de génocide et de crimes contre l’humanité, laissera-t-il la presse «libre et indépendante» entrer à Gaza ? Laissera-t-il même les aides alimentaires entrer dans Gaza pour atténuer une famine qui, à moyen terme, ajoutera aux 70 000 ou 80 000 morts déjà enregistrés, aux 200 000 blessés, aux 300 000 mentalement traumatisés, dont des dizaines de milliers d’enfants ?

Israël méprise la France, et elle le mérite bien !

Non, Israël traitera cette demande de la France par le mépris, comme il l’a fait de toutes ses précédentes demandes, emballées dans des propos hypocritement amicaux à la gloire d’un «Israël à la tête d’un combat de civilisation de l’Occident judéo-chrétien contre la barbarie et le terrorisme islamo-gauchiste».

Qui pourrait résister à un tel argument, fabriqué dans la tête d’un assassin pourri, raciste, englué dans de nombreuses sales affaires judiciaires, personnelles et d’État ?  

Cause palestinienne perdue? Sûrement non. Ce peuple reste dans la misère la plus horrible, le dénuement le plus total, les souffrances les plus abjectes… Malgré toutes les horreurs qu’il subit, ce peuple restera parmi les plus libres du monde. Par sa résistance, sa dignité et son honneur. Il s’accrochera à sa terre et ne l’abandonnera jamais !  

Dernier «exploit» israélien en date : 93 Palestiniens tués, hier, tombés dans un traquenard en allant chercher de l’aide alimentaire pour eux, leurs familles et leurs enfants…

Les droits exclusifs de l’homme… occidental

Demain, si une page sera tournée, ce ne sera pas celle des Palestiniens ou de la Palestine, mais celle des actuels maîtres du monde… Un Trump «Ubu empereur», soumis aux volontés d’un Netanyahu, «Ubu roi d’Israël», lui-même prostré aux pieds d’un maître-chanteur appelé Ben Gvir, le vrai chef actuel d’Israël…

La presse, «libre et indépendante», n’a pas besoin d’aller à Gaza pour savoir que le mal se trouve aujourd’hui dans les belles capitales occidentales ci-devant attachées aux droits exclusifs de l’homme… occidental.

* Journaliste.

 

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TikTok, bête noire d’Israël et de ses alliés occidentaux

22. Juli 2025 um 11:25

Des responsables sionistes américains et européens craignent l’émergence d’une génération TikTok **, le célèbre réseau social chinois, qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et à la propagande occidentale en général. (Ph. TikTok diffuse les vidéos et les images de Gaza qui sont censurées par les réseaux sociaux américains comme Facebook et X).

Elyes Kasri *

Les événements de Gaza depuis le fatidique 7 octobre 2023 ont ébranlé la mainmise d’Israël et des milieux sionistes internationaux sur le narratif et le contrôle de l’information notamment grâce à la plateforme TikTok qui a résisté aux assauts des pouvoirs politiques et financiers prosionistes pour présenter une vue alternative et plus équilibrée des événements à Gaza et en l’occurrence ce que la Cour Internationale de Justice a qualifié de génocide et la Cour Pénale Internationale de crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre des Palestiniens de Gaza.

Les voix propalestiniennes contournent la censure

Les assauts contre TikTok sous de nombreux prétextes fallacieux de propagande chinoise et de préservation de la moralité de la jeunesse se poursuivent aux Etats Unis d’Amérique et en Europe sous l’incitation insidieuse et acharnée des organisations juives et sionistes pour bannir la plateforme TikTok ou la faire acheter par des institutions financières prosionistes et neutraliser ainsi les voix indépendantes propalestiniennes.

Considérée comme la plus grande menace à la mainmise sioniste sur l’information et l’opinion publique mondiale, TikTok a fait que d’importants responsables sionistes américains et européens ont déclaré craindre l’émergence d’une génération TikTok qui sera moins réceptive à la propagande sioniste et moins malléable à toute manœuvre de légitimation des crimes et exactions israéliens contre les Palestiniens et autres peuples arabes de la région qui subissent la folie guerrière et génocidaire de l’entité sioniste et de ses alliés occidentaux ainsi que ses comparses arabes du Golfe et d’ailleurs.

Les lobbies sionistes sur le pied de guerre

Les motifs hypocrites invoqués par les membres du congrès américain financés par la pieuvre sioniste notamment l’Aipac et l’assaut continu du Crif français et autres organisations sionistes européennes sous prétexte de préservation de la moralité et de protection de la jeunesse ne sont en fait que des tentatives cyniques de faire disparaitre une plateforme qui a échappé à la censure et au contrôle sionistes sur l’opinion publique mondiale avec pour objectif de maintenir la désinformation qui déguise l’entité sioniste en agneau au milieu d’une meute de loups arabes et palestiniens sauvages et sanguinaires, assoiffés de sang juif.

*Ancien ambassadeur.

**TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos créatives (verticales et de quelques secondes à quelques minutes) et d’images, ainsi qu’un réseau social basé sur un algorithme de recommandation favorisant la viralité. Développée par l’entreprise chinoise ByteDance  et lancée en 2016 pour le marché non chinois, elle est devenue en peu de temps un redoutable concurrents pour les réseaux sociaux américains Facebook et X. 

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Marokko – Tausende demonstrieren in Rabat gegen humanitäre Lage in Gaza

Von: maghreb
21. Juli 2025 um 16:11

Hauptstadt Rabat Marokko DemonstrationenBreites Bündnis ruft zur Solidarität auf – Zivilgesellschaft, Parteien und Gewerkschaften vereint in Protest gegen anhaltende Blockade und Hungerkrise in Gaza Rabat – Am gestrigen Sonntag, den 20. Juli 2025, versammelten sich in der marokkanischen Hauptstadt Rabat mehrere tausend Menschen zu einer Großdemonstration vor dem Parlament, um gegen die anhaltende humanitäre Notlage und Gewalt im […]

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Le nouveau Superman aux antipodes de la politique étrangère américaine

21. Juli 2025 um 12:09

Superman, tout le monde le sait, est le super-héros par excellence. Le personnage fut créé par deux immigrants juifs, Jerry Siegel et Joe Shuster, dans les années 1930. Dans l’esprit de ses créateurs, Superman était censé représenter l’espoir, la justice et la lumière contre le désespoir, l’injustice et l’obscurité générés par la montée dévastatrice de l’idéologie nazie.

Superman était donc dans l’esprit de ses inventeurs désespérés une tentative irrationnelle d’influer sur le sort, dans l’espoir qu’un miracle se produise et sauverait les Juifs européens des griffes du nazisme. C’est ainsi que tous les films sur Superman, et ils sont nombreux, ont pour thème principal un homme d’une force extraordinaire qui se bat pour la justice et traque les méchants.

Le nouveau Sperman, sorti dans les salles de cinéma américaines le 11 juillet, a étonné et continue d’étonner spectateurs et commentateurs. Habitués à voir Superman et les Etats-Unis joindre leurs forces pour sauver les bons et terrasser les méchants, ils sont cette fois désorientés de voir cette alliance se briser : les Etats-Unis sont maintenant les alliés du méchant et Superman, fidèle à sa morale originelle, continue seul le combat contre les méchants.

En regardant le nouveau Superman, spectateurs et commentateurs ne peuvent pas ne pas mettre les vrais noms des pays et des personnages en question sur les noms fictifs utilisés dans le film. Les événements sont si similaires au désastre qui se déroule à Gaza depuis octobre 2023, qu’il est facile pour le spectateur moyen de se rendre compte que le pays fictif dépeint dans le film comme un Etat fasciste et belliciste symbolise clairement Israël; que la puissance qui lui fournit les armes de pointe symbolise les Etats-Unis; que les pauvres et misérables agriculteurs qui tentent de résister avec des fourches et des pierres symbolisent les Palestiniens.

Dans ce nouveau film, le président de Boravia, Vasil Ghurkos, est approché par Lex Luthor, l’ennemi juré de Superman, qui propose de fournir des armes et un soutien militaire en échange de terres conquises qui seront rebaptisées « Luthoria ».

Ce territoire appartient à Jahranpur, un pays pauvre sans véritable armée, dont les citoyens sont vus brandissant des fourches et des pierres lorsqu’ils sont attaqués par des soldats boraviens.

Le réalisateur James Gunn pousse la similitude entre la réalité et la fiction plus loin encore. Le président de Boravia, Vasil Ghurkos, est conçu de manière à ressembler à la fois à l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et au fondateur d’Israël David Ben Gourion.

Le président de Boravia décide d’ouvrir les portes de l’enfer sur Jahranpur avec les encouragements de Luthor, le trafiquant d’armes.

Superman s’efforce d’aider les habitants sans défense de Jahranpur, qui semblent n’avoir nulle part où aller. Ils sont encerclés de toutes parts sans véritable moyen de riposter aux attaques de soldats lourdement armés. Des enfants plantent des drapeaux dans le sable avec le logo de Superman, implorant son secours.

Quelques voix (référence à la propagande mensongère des médias occidentaux ?) tentent de persuader Superman de revoir sa position vis-à-vis du conflit : « Tu sais qu’un régime tyrannique dirige Jahranpur? »Superman s’en fiche. Il est révolté que les méchants continuent de provoquer la mort des innocents.

En fait, le héros du film n’est pas particulièrement partisan d’un pays ou de l’autre et n’a aucun lien politique à l’étranger. Il considère simplement le conflit comme faisant partie de sa mission : servir les habitants du territoire encerclé en empêchant des innocents de mourir.

Sans doute plusieurs citoyens américains sont désorientés, étant habitués depuis des décennies à voir des films d’action où les méchants (Russes ou terroristes islamistes) sont impitoyablement traqués par les forces du bien, c’est-à-dire les Etats-Unis et leurs alliés. Cette fois, Superman est aux antipodes de la politique étrangère américaine.

Pour la première dans une grosse production hollywoodienne, les Etats-Unis sont montrés clairement comme les alliés des méchants. La question qui se pose est la suivante : s’agit-il d’un cas isolé ou d’un signe avant-coureur annonçant de futurs et substantiels changements dans la politique étrangère américaine? Très difficile de répondre à une telle question.

Cela dit, l’inquiétude est déjà perceptible dans les milieux sionistes des effets du film sur l’alliance israélo-américaine. L’organisation sioniste ‘’Betar Worldwide’’ a réagi au film en ces termes : « C’est littéralement un film d’incitation à la haine contre nous. Ils font des Israéliens les “méchants”, des Palestiniens les “gentils” et des missiles et du terrorisme la “lutte des combattants de la liberté”.»

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En Syrie, les Druzes croisent le fer avec les milices islamistes

21. Juli 2025 um 09:01

Sept mois après la chute de Bachar Al-Assad, la Syrie sombre dans une nouvelle vague de violences interconfessionnelles sanglantes. Un conflit local entre un membre de la communauté druze et des Bédouins qui ont attaqué son camion et braqué sa marchandise a dégénéré et déclenché des affrontements ayant impliqué les forces gouvernementales syriennes. En même temps, des frappes aériennes israélienne ciblant l’armée syrienne ont eu lieu. L’État hébreu prétend voler au secours de la communauté druze. Cet épisode de violence a fait de nombreuses victimes, a davantage compliqué la situation du pays du Levant et montré, s’il faut encore le prouver, le danger vital auquel sont confrontées les minorités religieuses et ethniques syriennes.

Imed Bahri

Dans le Guardian, William Christou est revenu sur cet épisode, affirmant que les violences enregistrées à Soueida rappellent les massacres côtiers de mars, lorsque 1 500 civils, majoritairement alaouites, avaient été massacrés en représailles à l’échec d’une attaque menée par des combattants fidèles à Assad, issus de cette communauté. Ces massacres ont entamé l’enthousiasme suscité par le nouvel État syrien et rappelé cruellement les défis considérables auxquels il est confronté pour unifier le pays après près de 14 ans d’une guerre civile brutale.

Le président syrien, Ahmed Al-Charaa –dont le groupe islamiste sunnite a mené l’offensive ayant renversé Al-Assad– a conquis le cœur de la majeure partie du monde occidental, son succès en diplomatie internationale n’ayant d’égal que ses éclatantes victoires sur le champ de bataille. Donald Trump l’a qualifié de personne séduisante et dure à cuire tandis que l’Union européenne (UE), et la France en tête, se sont empressés de sortir la Syrie de Charaa de son isolement international.

Un pays encore profondément divisé

Sur le plan intérieur, cependant, les progrès sont plus incertains. La Syrie reste profondément divisée et les négociations pour intégrer le tiers du territoire contrôlé par les forces kurdes sont au point mort. Les pourparlers pour intégrer pleinement la province de Soueida, à majorité druze, où se déroulent actuellement les violences, avancent lentement.

Al-Charaa s’est engagé à protéger les minorités du pays et a répété à plusieurs reprises que c’est la diversité ethnique et religieuse de la Syrie qui rend le pays si unique. Dans un discours prononcé jeudi, il a promis de traduire en justice quiconque commettrait des abus contre les Druzes soulignant que les lois syriennes garantissent les droits de tous.

Il faudra cependant plus qu’un discours pour surmonter les profondes divisions creusées en Syrie par plus d’une décennie de guerre civile. Également, le décalage entre le discours officiel et la réalité du terrain prouve que le président intérimaire a du mal à asseoir son pouvoir et à imposer la discipline dans les rangs des factions qui le soutiennent et qui ont intégré l’armée. 

La semaine dernière, les divisions communautaires ont été relancées au grand jour. L’opération militaire à Soueida, qui opposait les forces gouvernementales majoritairement sunnites et leurs partenaires locaux, les tribus bédouines -également sunnites- d’un côté, et les combattants druzes d’un autre côté, s’est accompagnée de violents discours de haine.

Sur Telegram, des hommes ont échangé des photos de femmes druzes syriennes et ont plaisanté sur les agressions sexuelles qu’elles pourraient subir tandis que les forces tribales avançaient dans la province druze.

Des bagarres ont également éclaté entre étudiants druzes et musulmans à Alep situé à des centaines de kilomètres de Soueida.

La confiance qui déjà battait de l’aile dans le gouvernement de Damas s’est évaporée lorsque les habitants de Soueida sont sortis et ont découvert leurs proches brutalement tués. Un habitant a déclaré préférer mourir dans la dignité plutôt que de rejoindre le nouvel État syrien après l’assassinat de son oncle.

Dès le retrait des forces gouvernementales syriennes jeudi, les milices druzes ont lancé des attaques de représailles contre des familles bédouines ravivant une fois de plus les combats entre les deux groupes.

Une armée formée de milices incontrôlables  

La capacité du nouvel État syrien à reconstruire le tissu social du pays est remise en question. La nouvelle armée du pays, un patchwork de milices, semble se déchaîner dès qu’elle est déployée. Lors des massacres côtiers de mars et des violences de cette semaine à Soueida, les forces gouvernementales se sont filmées en train d’abuser des civils.

Face à la violence, certains dirigeants druzes de Soueida ont refusé de déposer les armes laissant entendre que la force ne les amènerait pas à capituler.

L’implication d’Israël, qui s’est présenté comme le protecteur des Druzes de Syrie, sans,  semble-t-il, les consulter au préalable, complique encore les choses. Par le passé, Israël comptait sur la Russie pour maintenir une zone tampon à sa frontière avec la Syrie, la menace étant alors constituée par les forces soutenues par l’Iran. Al-Assad lui-même, surnommé affectueusement par les analystes israéliens  «le diable que nous connaissons» ne lui posait guère de problème.

Israël se retrouve aujourd’hui sans partenaire de confiance en Syrie. Il a utilisé la situation des Druzes syriens comme prétexte pour une nouvelle intervention militaire et le maintien de sa présence dans le sud du pays.

Depuis la chute d’Assad, Israël occupe de vastes pans du territoire syrien. Cette semaine, il a repris ses frappes aériennes touchant le ministère syrien de la Défense à Damas et des dizaines de cibles militaires syriennes dans le sud.

De nombreux Druzes sont mécontents de l’intervention d’Israël craignant de se voir davantage isolés dans un pays où Israël est méprisé.

On ignore également comment l’intervention militaire israélienne affectera les relations entre Tel-Aviv et Damas, qui, sous l’impulsion des États-Unis, s’étaient réchauffées ces derniers mois. Le président syrien avait même évoqué une possible normalisation des relations avec Israël, une perspective qui semble désormais lointaine.

L’envoyé américain en Syrie Tom Barrack a déclaré dans une interview au New York Times début juillet que les progrès en matière de démocratisation et d’inclusion ne faisaient pas partie des critères américains pour ses relations avec Damas. Il a également condamné les tentatives américaines passées d’ingérence dans les affaires intérieures des pays du Moyen-Orient.

«Dans ce voisinage, tout le monde ne respecte que la puissance et le président Trump a fait de la puissance américaine un précurseur incontesté de la paix», a déclaré Barrack. Cependant, des experts soulignent que seul le dialogue, et non la puissance, apportera la paix en Syrie.

La crainte d’un nouveau cycle de violence

Vendredi, 57 organisations de la société civile syrienne ont signé une lettre appelant les nouvelles autorités syriennes à redoubler d’efforts pour parvenir à une justice transitionnelle et à garantir l’imputabilité des violences interconfessionnelles à Soueida et ailleurs. La lettre soulignait que le gouvernement n’avait toujours pas publié les résultats de l’enquête visant à établir l’imputabilité des massacres côtiers de mars qui devait être pourtant publiés début juillet.

À Soueida, les affrontements se sont poursuivis tandis que les tribus bédouines se mobilisaient pour envahir la province druze incendiant des maisons au passage. Les appels à la fin des combats ont été ignorés, entraînant la Syrie dans un cycle de violence encore plus profond.

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