Les rictus tragiques de l’Histoire
Au début des années 1960 du siècle dernier, Israël réussit à kidnapper en Argentine Adolf Eichmann, le ramener à Tel-Aviv, le juger, le condamner à mort et l’exécuter.
Avant et pendant la deuxième guerre mondiale, le nazi Adolf Eichmann était à la tête de l’Agence centrale pour l’émigration juive, au sein de l’Instance sécuritaire chargée de « protéger » le 3e Reich. Autrement dit, il était le responsable du plan de nettoyage ethnique consistant à « nettoyer » l’Allemagne de sa population juive.
Parmi les victimes de ce nettoyage ethnique figurait un garçon de trois ans, Joseph Brunner, qui fut déporté hors d’Allemagne avec sa famille. Joseph Brunner Judaïsa son nom en Palestine, devint Joseph Barnea et enfanta David Barnea, l’actuel chef du Mossad.
La semaine dernière, l’Histoire a affiché l’un de ses rictus les plus tragiques. Le descendant de victimes du nettoyage ethnique en Allemagne était à Washington pour discuter avec les responsables de l’administration Trump de « l’évacuation » de la population de Gaza.
Selon le quotidien Haaretz, « Barnea a déclaré à ses interlocuteurs américains qu’Israël avait déjà entamé des négociations avec trois pays sur cette question (Libye, Ethiopie et Indonésie) ».
Le plan israélo-américain consiste donc à évacuer les Palestiniens encore en vie à Gaza. Il est clair que l’acharnement israélien à perpétuer le génocide par bombardements et famine vise à réduire au maximum, par la mort, le nombre de Palestiniens à évacuer.
L’ironie tragique de l’Histoire est que David Barnea, le descendant des victimes du nettoyage ethnique perpétré par les nazis, est l’un des principaux architectes du plan qui consiste à vider Gaza de ses habitants.
Dans un article du journal Haaretz du 20 juillet, le journaliste Gideon Levy donne des détails de ce plan : « La première étape consiste à transférer une grande partie de la population dans un camp de concentration afin de faciliter une déportation efficace. Les préparatifs pour le premier camp de concentration israélien battent leur plein. La destruction systématique se poursuit dans toute l’enclave, de sorte qu’il n’y a plus d’autre endroit où retourner que le camp de concentration. »
Gideon Levy poursuit : « Israël œuvre à éliminer systématiquement toute possibilité de vie, tout en préparant les infrastructures pour concentrer les personnes dans ‘’une ville humanitaire’’ destinée à devenir un camp de transit avant leur déportation vers la Libye, l’Éthiopie et l’Indonésie. »
Les dizaines de pays puissants et influents que compte la planète semblent frappés de paralysie face à l’holocauste de Gaza perpétré, gigantesque rictus de l’Histoire, par les descendants de l’holocauste nazi.
Un seul pays au monde, s’il était dirigé par des hommes dotés d’un minimum de sagesse, d’intégrité et de sens moral, aurait été capable par un simple coup de téléphone, de mettre fin à la folie des psychopathes de Tel-Aviv avant qu’elle ne prenne des proportions dévastatrices : les Etats-Unis.
Or, ce pays, sous l’administration Biden, se révéla plus sioniste que les sionistes, et sous l’actuelle administration, il se montra aussi impatient que les génocidaires eux-mêmes de voir la bande de Gaza « nettoyée » de ses habitants.
Celui qui s’est fait élire à la Maison Blanche en se présentant comme un homme de paix et en promettant d’arrêter toutes les guerres n’arrête pas d’en déclencher. Depuis quelques jours, il affiche une étrange impatience de voir les Israéliens redoubler d’intensité et de cruauté dans leur guerre génocidaire. « Ils doivent intensifier leur combat, ils doivent nettoyer tout ça, ils doivent se débarrasser du Hamas », a affirmé il y a deux jours Donald Trump. Comme si le psychopathe Netanyahu a besoin d’encouragement pour redoubler de cruauté envers un peuple désarmé.
Beaucoup de commentateurs américains, comme Max Blumenthal, Larry Johnson ou Douglas McGregor, se demandent qu’elle mouche a piqué leur président pour qu’il oublie toutes ses promesses d’ « homme de paix » et va même jusqu’à encourager les génocidaires à « terminer le travail » ? La réponse, selon eux, se trouve dans ‘’l’affaire Epstein’’, le scandale en relation avec les abus sexuels pédophiles massifs commis par de personnalités américaines, influentes, riches et célèbres. »
Des vidéos compromettantes seraient en possession du Mossad. Et son chef David Barnea, l’architecte du nettoyage ethnique, serait détenteur de moyens très efficaces de faire chanter quiconque parmi les puissants a eu le malheur de se faire piéger par Epstein, « l’ami de trente ans de Donald Trump ».
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