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Heute — 13. August 2025Haupt-Feeds

Tensions politiques en Tunisie : le bras de fer entre le pouvoir et l’UGTT

13. August 2025 um 10:55

UGTTC’est visible, on n’a pas besoin d’un dessin pour le constater : une vive tension règne, actuellement, entre l’exécutif et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Les frictions entre les deux parties, générées, semble-t-il, par la reprise des grèves et leur corollaire, le blocage d’importants secteurs du pays, ne cessent de se multiplier et de s’accentuer. Au regard de la gravité des accusations échangées, nous pensons qu’à l’horizon, une rupture probable et définitive est en train d’être concoctée entre le gouvernement et l’actuelle direction de la centrale syndicale.

Analyse du rapport de force

Nous nous empressons de remarquer qu’un regard d’ensemble sur le rapport de force en place montre que la centrale syndicale et sa direction actuelle seraient, cette fois-ci, les grandes perdantes, et ce, pour trois grosses erreurs commises, en cette période de démobilisation estivale, par les locataires de la place Mohamed Ali.

« Une rupture probable et définitive est en train d’être concoctée entre le gouvernement et l’actuelle direction de la centrale syndicale. »

Première erreur : la grève de fin juillet

La première a trait à la grève générale observée, en pleine canicule, pendant trois jours (30, 31 juillet et 1er août 2025). Ce débrayage dans le secteur du transport terrestre de voyageurs, lancé par la Fédération générale du transport relevant de l’UGTT, a entraîné une paralysie quasi-totale de la circulation du métro léger et des bus dans le Grand Tunis et dans les régions. Cette grève a suscité une très vive émotion, particulièrement auprès des couches sociales qui utilisent le transport public pour se rendre au travail.

Cette grève, que les syndicalistes glorifient en déclarant qu’elle a réussi à 100 %, a été, de notre point de vue, un véritable piège dans lequel est tombée la centrale syndicale. Et pour cause : le gouvernement, qui aurait pu utiliser, conformément à la loi, le mécanisme de la réquisition pour assurer un service minimum et atténuer l’acuité de cette grève jugée inhumaine et inacceptable, s’est abstenu de le faire, apparemment pour mouiller davantage la centrale et exacerber la haine que lui vouent déjà depuis longtemps les usagers du transport public et les citoyens en général.

Deuxième erreur : la reconduction de la grève

La deuxième erreur a été la décision de la même Fédération générale du transport de reconduire la grève pour les 7 et 8 août 2025, pour la Transtu et la Sntri. La grève a été néanmoins suspendue suite à des négociations avec la Direction générale des sociétés de transport. Au cours de ces négociations, le ministère du Transport aurait, selon nos informations, haussé le ton et menacé la fédération de graves représailles allant jusqu’à la dissolution.

Troisième erreur : la réaction à la manifestation du 7 août

La troisième erreur a été la réaction intempestive de la centrale syndicale à la manifestation pacifique — sans heurts — organisée le 7 août 2025, à la place Mohamed Ali Hammi, face au siège de l’UGTT, par une centaine de personnes sans ancrage politique selon les témoins (médias, blogueurs, réseaux sociaux…).

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’UGTT, qualifiée de « symbole de la corruption » et de « mafia », appelant à sa dissolution et au départ de son secrétaire général, Noureddine Taboubi. Les vidéos publiées à ce sujet ont montré une manifestation bon enfant, bien encadrée, où les forces de l’ordre séparaient dans la bonhomie les manifestants et les syndicalistes venus défendre les locaux de l’UGTT.

Réagissant à cette manifestation, la centrale a qualifié l’événement « d’attaque » et « d’agression barbare », le comparant à l’agression perpétrée le 4 décembre 2012 contre le siège de l’UGTT par la milice du parti Ennahdha, la Ligue de protection de la révolution. Pour mémoire, cette agression de 2012 avait été particulièrement violente, faisant de nombreux blessés. La comparaison, dans le cas du 7 août 2025, était à priori maladroite, la manifestation n’ayant généré aucun acte violent.

« Le syndicalisme ostentatoire pratiqué par l’actuelle UGTT est de loin en contradiction avec la simplicité et les nobles valeurs des fondateurs du syndicalisme tunisien. »

Escalade verbale et réactions politiques

Plus grave, franchissant toutes les lignes rouges, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a déclaré au lendemain que « cette attaque avait été préparée à l’avance par des partisans du président de la République », mobilisant des manifestants via les réseaux sociaux.

Cette déclaration a suscité la riposte immédiate de Kaies Saied, le 8 août 2025. Dans un communiqué publié à l’issue d’un entretien avec la cheffe du gouvernement, le président a recadré indirectement le responsable syndical et envoyé plusieurs messages. Il a rappelé que le syndicalisme ostentatoire pratiqué par l’UGTT actuelle est en contradiction avec la simplicité et les valeurs des fondateurs : Mohamed Ali Hammi, Farhat Hached et Tahar El Haddad. Il a évoqué la modestie des réunions de l’époque, sans prélèvements obligatoires, et critiqué les réunions dans des hôtels étoilés.

Il a également fait allusion aux retenues illégales à la source par l’administration des cotisations syndicales, laissant entendre qu’elles pourraient être supprimées. Or, avec 3 % prélevés sur le salaire de 700 000 adhérents, ces cotisations représentent une ressource majeure pour l’UGTT.

Conclusion et perspective

Globalement, le président semble décidé à prendre des mesures dures contre la direction actuelle de l’UGTT, affirmant qu’« il n’y aurait pas d’immunité pour quiconque aurait violé la loi » et que « la loi s’applique à tous ». L’actuelle direction doit donc s’attendre au pire.

Abstraction faite de ces échanges improductifs d’accusations, nous pensons que le moment est venu de réfléchir à une refondation du syndicalisme tunisien sur de nouvelles bases. Logiquement, avec les revers subis cet été, l’UGTT est bel et bien en fin de cycle.

Abou SARRA

EN BREF

  • Une vive tension oppose l’exécutif tunisien à l’UGTT, laissant présager une rupture définitive.
  • La centrale syndicale se retrouve en position de faiblesse à cause de trois erreurs stratégiques commises durant l’été 2025.
  • La grève des transports en pleine canicule a causé une paralysie quasi totale et suscité la colère des usagers.
  • Une réaction jugée disproportionnée du syndicat face à une manifestation pacifique a encore affaibli son image.
  • Le président Kaies Saied a riposté aux accusations du syndicat en menaçant de supprimer les prélèvements illégaux des cotisations, qui sont la principale source de revenus de l’UGTT.
  • Le président a également averti qu’il n’y aurait “pas d’immunité” pour quiconque aurait violé la loi, laissant entendre que la direction de l’UGTT pourrait s’attendre à des décisions dures.
  • Le moment semble propice pour une refondation du syndicalisme tunisien, l’UGTT étant fragilisée et ayant subi d’importants revers.

 

 

 

 

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Gestern — 12. August 2025Haupt-Feeds

Quels métiers verts créeront le plus d’emplois durables en Tunisie ?

12. August 2025 um 07:22

Economie VerteEn l’absence de stratégies dynamiques et crédibles pour aider les Tunisiens à s’adapter au dérèglement climatique auquel la Tunisie est sérieusement exposée, des ONG s’emploient, par de petites initiatives, à alerter sur l’enjeu de s’y préparer. Il s’agit, particulièrement, d’intensifier la formation des ressources humaines dans les métiers verts ou verdissants.

Le partenariat CCIT–EFE-Tunisie

C’est dans ce contexte que s’inscrit la conclusion, ces derniers jours, d’une convention de partenariat entre la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT) et l’organisation EFE-Tunisie (Education For Employment Tunisie), organisation à but non lucratif faisant partie d’un réseau international dont le programme Challenge Fund for a Just Transition. Ce programme vise à contribuer à l’atténuation du changement climatique en soutenant les petites entreprises vertes en croissance (PEC).

Objectifs et limites du programme

Objectif du partenariat : accélérer l’intégration des jeunes dans les métiers verts et former 235 jeunes (dont au moins 50 % de femmes) dans des emplois verts au sein d’entreprises ayant engagé une transition écologique, en particulier dans le secteur industriel.

Le communiqué publié à cette occasion précise que ce rapprochement entre acteurs économiques et structures de formation « ambitionne à répondre à un double enjeu, renforcer les compétences vertes au sein des entreprises et offrir aux jeunes des débouchés professionnels dans des secteurs en mutation ».

« Les métiers écologiques sont désormais un prérequis essentiel pour une économie durable. »

 

Par-delà ces détails, cette initiative est certes louable, mais elle demeure fort limitée dans le temps (durée réduite du programme) et dans l’espace (Tunis), alors que les enjeux sont énormes.

Un retard face aux pays voisins

Est-il besoin de rappeler qu’au moment où des pays comme le Maroc, l’Égypte, la Jordanie, également exposés au réchauffement climatique, investissent intensément dans la formation aux métiers verts et verdissants, la Tunisie est carrément à la traîne.

Pour une formation généralisée aux métiers verts et verdissants

D’où l’enjeu, pour les gouvernants qui veulent entendre, d’intensifier la formation dans les métiers verts et verdissants et de saisir cette précieuse opportunité qu’offrent la transition énergétique et l’adaptation au réchauffement climatique pour créer, partout dans le pays, des métiers spécialisés, utiles et surtout durables.

« Former aux métiers verts, c’est investir dans des compétences recherchées en Tunisie comme à l’étranger. »

 

On ne le répétera jamais assez : ces métiers écologiques dans l’industrie sont devenus, de nos jours, un prérequis essentiel pour la transition vers une économie plus durable. Ils offrent de nombreuses opportunités d’emploi et permettent de contribuer activement à la protection de l’environnement.

Les secteurs et les types de métiers écologiques

Ces métiers se retrouvent dans de nombreux secteurs d’activité, tels que le bâtiment, les transports, l’industrie, l’énergie, l’agriculture, la gestion des déchets, la protection de la nature.

On distingue deux types de métiers écologiques dans l’industrie :

  • Les métiers verts, directement liés à l’environnement : ingénieurs en énergies renouvelables, techniciens en génie climatique, responsables de station d’épuration, agents d’entretien des espaces verts, hydrobiologistes, techniciens de la qualité de l’eau, chargés de mission RSE, experts en développement durable, conseillers en rénovation énergétique, responsables de la gestion des déchets, techniciens de traitement des déchets…
  • Les métiers verdissants, métiers traditionnels intégrant des pratiques écologiques : acheteurs responsables, conducteurs d’engins de chantier à faible émission, carrossiers-peintres utilisant des produits écologiques, agents d’entretien utilisant des produits respectueux de l’environnement…
« Pendant que nos voisins accélèrent, la Tunisie reste à la traîne dans la formation verte. »

Un investissement rentable pour l’État

Tout investissement dans la formation aux métiers verts et verdissants est un bon placement pour l’État tunisien, car il permet de disposer de ressources humaines bien qualifiées et fortement demandées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Abou SARRA

EN BREF

  • La Tunisie reste en retard dans la formation aux métiers verts, malgré l’urgence climatique.
  • Un partenariat entre la CCIT et EFE-Tunisie vise à former 235 jeunes, dont 50 % de femmes, aux emplois verts.
  • Ces métiers concernent l’énergie renouvelable, la gestion des déchets, l’eau, le bâtiment, l’agriculture, les transports…
  • On distingue les métiers verts (directement environnementaux) et verdissants (intégrant des pratiques écoresponsables).
  • Les experts appellent à un déploiement national, à l’image du Maroc et de l’Égypte, pour allier transition écologique et création d’emplois durables.

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Amnistie pour chèques impayés : un conflit d’intérêts au Parlement ?

11. August 2025 um 20:20

ARPL’évènement parlementaire a été, ces derniers jours,  le rejet,  le 21 juillet 2025, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) d’une proposition législative portant amnistie générale pour le délit d’émission de chèques sans provision.

L’objectif prétendu –bien prétendu- des députés auteurs de cette initiative était double : désengorger les tribunaux et les prisons, et favoriser la réinsertion économique des condamnés, tout en maintenant le droit des créanciers à recourir aux voies civiles.

Rejet de l’extension de l’amnistie aux montants de plus de 5000 dinars

Ce projet visait, dans sa première version, à accorder une amnistie générale aux personnes ayant émis des chèques sans provision de petits montants, voire des montants ne dépassant pas les cinq mille dinars.

C’est sa deuxième mouture présentée en séance plénière qui a été rejetée. Cette dernière élargissait l’amnistie à tous les chèques sans provision sans distinction du montant.

En plus clair encore, la première version prévoyait un plafond de 5 000 dinars, alors que la seconde ne le prévoyait plus, sachant que le nombre total des émetteurs de chèques sans provision détenus en prison a été estimé, au début de cette année,  par la ministre de la justice à 406 avant de baisser 136 par l’effet de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques et son corollaire, la régularisation de la majorité des situations.

« Toute loi qui ne protège pas la victime constitue une forme de criminalité légale. » — Fatma M’seddi

 

Concernant les 136 détenus qui restent, ils ont émis des chèques de différents montants, et non uniquement inférieurs à cinq mille dinars. Les personnes concernées par ce plafond ne sauraient dépasser quelques dizaines, voire quelques individus seulement.

Conséquence : avec la suppression du plafond, l’amnistie engloberait tous ceux qui ont émis des chèques de gros montants.

C’est ce qui explique les raisons qui ont amené la plupart des députés à voter contre cette proposition. Ils ont estimé que cette deuxième version ne garantit pas efficacement les droits des créanciers et qu’elle ouvre la voie à des abus qui pourraient être incontrôlables.

Nous nous empressons de signaler que le projet n’est pas totalement abandonné. D’après le député Ahmed Saïdani, le projet est simplement revenu à la commission pour être remanié.

« En 2011, la libération massive de condamnés avait causé la faillite de nombreux petits commerçants. »

 

Avec ce rejet, le parlement aurait reçu une nouvelle claque

Pour les observateurs de la chose parlementaire, le rejet de cette initiative parlementaire a décrédibilisé davantage le parlement en ce sens où des députés ont osé proposer un projet de loi dénué de tout bon sens et contraire à la loi. Et pour cause.

Cette proposition législative présentée à la hussarde pèche par son timing. Elle est présentée  à une période de démobilisations générale (vacances estivales).Le choix du timing ne serait pas innocent, il reflèterait la recherche d’objectifs malsains.

Cette initiative parlementaire est dénuée de tout bon sens et est contraire à la loi pour une raison simple : l’émission d’un chèque sans provision est considérée partout dans le monde comme une escroquerie caractérisée. Le chèque étant un instrument de paiement qui repose sur la confiance; l’émettre sans provision, c’est obtenir un bien ou un service en trompant sciemment son bénéficiaire.

C’est pourquoi, à travers cette initiative législative scélérate, le parlement, si jamais il avait adopté le projet sous prétexte que l’Etat a l’habitude de promulguer des amnisties fiscales,  aurait  choisi les escrocs contre les victimes. Car, que cette amnistie ait un plafond de 5000 dinars ou plus les créanciers victimes restent victimes.  Il s’agit, le plus souvent,  de commerçants, d’artisans, de fournisseurs de marchandises et de services.

« Avec ce projet, le Parlement aurait choisi les escrocs contre les victimes. »

Pour Fatma M’seddi, la proposition législative serait une forme de « criminalité légale »

Commentant sur sa page facebook cette affaire, la dynamique députée de Sfax, Fatma M’seddi a estimé que « toute loi qui ne protège pas la victime constitue une forme de « criminalité légale »  et de « clémence anarchique ».

Elle estime que l’initiative législative concernent l’amnistie, qu’elle prenne la forme d’une « amnistie générale », d’un « règlement fiscal » ou d’un « arrangement pénal », ne sont que des accoutrements séduisants dissimulant un risque réel d’impunité ».

Elle a mis en garde contre le risque de reproduire, selon ses termes, « la catastrophe de 2011, lorsque des milliers de condamnés pour émission de chèques impayés avaient été libérés sans obligation de régularisation, causant la faillite de nombreux petits commerçants, artisans et fournisseurs ».

La question qui se pose dès lors est de savoir pour quelle raison certains députés ont proposé un tel projet de loi controversé.

Selon Riadh Jrad, chroniqueur de télévision, généralement bien informé auprès des premiers décideurs du pays, « il y aurait un conflit d’intérêts concernant certains députés initiateurs de ce projet, ils seraient eux-mêmes émetteurs de chèques sans provision et chercheraient, à travers cette loi qu’ils ont soumise, à obtenir une amnistie ».

Morale de l’histoire : les informations qui circulent selon lesquelles les députés ne seraient au parlement que pour servir leurs propres intérêts et non  ceux des communautés qu’ils y représentent ne seraient pas infondées.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le 21 juillet 2025, l’ARP a rejeté une proposition d’amnistie générale pour chèques sans provision.
  • La première version limitait l’amnistie aux montants inférieurs à 5 000 dinars, mais la deuxième, rejetée, supprimait ce plafond.
  • Les députés ont estimé que la mesure favorisait les auteurs de chèques impayés, y compris de gros montants, au détriment des victimes.
  • Fatma M’seddi a dénoncé une « criminalité légale » et un risque d’impunité.

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Technologies de l’eau : quand la Tunisie laisse filer ses talents

11. August 2025 um 07:04

Un constat : en dépit de la gravité du stress hydrique auquel la Tunisie est confrontée, les gouvernants du pays ont cette tendance fâcheuse à ne pas accorder d’intérêt aux inventions mises au point par des Tunisiens pour économiser l’eau. Ce sont toujours les étrangers qui s’empressent de les valoriser et d’en tirer le meilleur profit.

IrriApp : l’irrigation intelligente ignorée localement

C’est le cas de l’invention IrriApp, conçue par Irwise, startup tunisienne spécialisée dans l’ingénierie de l’irrigation. Il s’agit d’une technologie de pointe d’irrigation à distance. À peine mise au point, son concepteur, Mohamed Mekki Maâlej, a annoncé aux médias que l’application serait valorisée, en priorité, en Algérie, en Libye et au Maroc, et non en Tunisie, pour deux raisons.

Le diffuseur enterré : une innovation qui séduit ailleurs

Autre exemple : l’invention du diffuseur enterré de Bellachheb Chahbani. Elle ne sera pas industrialisée en Tunisie, aucun homme d’affaires du pays n’ayant voulu y investir. Elle sera en revanche valorisée sur les marchés MENA et africains, deux zones aux besoins énormes en matière d’adaptation au réchauffement climatique.

Transformer l’air en eau potable : l’exemple Kumulus Water

Dernier exemple en date : l’invention permettant de transformer l’humidité de l’air ambiant en eau potable, sans aucun raccordement au réseau hydraulique.

Portée par la startup franco-tunisienne Kumulus Water, cette technologie vient d’être adoptée et valorisée par l’entreprise turque TAV Tunisie, exploitante des aéroports d’Enfidha et de Monastir.

Des générateurs atmosphériques installés à Enfidha

La valorisation de cette invention a débuté par l’installation de plusieurs machines à l’aéroport international Enfidha-Hammamet. Ces générateurs atmosphériques fonctionnent sans raccordement au réseau d’eau : ils captent l’humidité ambiante, la filtrent, l’enrichissent en minéraux, puis la transforment en eau potable de haute qualité.

Le lancement officiel du projet a eu lieu le 31 juillet 2025. Selon TAV Tunisie, cette initiative s’inscrit dans une politique RSE ambitieuse, visant à proposer une alternative écologique, économique et durable à la consommation d’eau en bouteille.

Un appel à suivre l’exemple

Espérons que nos aéroports suivront TAV Tunisie et équiperont à leur tour leurs installations en machines Kumulus Water pour tirer profit de cette solution innovante. C’est la moindre des choses qu’ils puissent faire !

ABS

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Réforme du Code pénal : un tournant contre l’immobilisme administratif ?

07. August 2025 um 07:42

Scandales FinanciersLe parlement a adopté, le 24 juillet 2025, un projet de loi portant amendement des articles 96 et 98 du Code pénal, en vigueur depuis 1985. Cette révision vient en principe mettre fin à une ancienne polémique en ce sens où l’armada des 700 mille fonctionnaires du pays s’est constamment référée à ces articles pour justifier son immobilisme et manque d’initiative.

Selon le député Yassine Mami, qui a voté pour la révision de cet article, «ces articles avaient instauré un climat de peur et de méfiance au sein des institutions publiques, dissuadant les fonctionnaires de toute forme d’initiative ou de souplesse dans la gestion des dossiers. Résultat : des services bloqués, des projets retardés, des citoyens découragés».

Ce que change concrètement l’article 96

Dans le détail, l’ancien article 96 prévoyait jusqu’à dix ans de prison, une amende, ainsi qu’une exclusion définitive de la fonction publique à l’encontre de tout agent qui, sans base légale explicite, procurait un avantage à autrui ou à lui-même, même en l’absence d’intention frauduleuse.

L’article 96 newlook, c’est-à-dire révisé, introduit plusieurs changements majeurs. Ainsi, la peine de prison encourue a été réduite, passant de dix à six ans. L’amende, auparavant calculée soit sur la base du dommage causé à l’administration, soit sur l’avantage obtenu, est désormais limitée à la valeur du préjudice matériel effectif. Le champ d’application de la loi a également été élargi : au lieu de détailler les fonctions au sein des structures publiques, le texte vise désormais tout fonctionnaire ou employé dans une entreprise à participation publique.

« Ces articles avaient instauré un climat de peur au sein des institutions publiques. »

 

Par ailleurs, la définition de l’infraction a été recentrée. Elle ne couvre plus toute obtention d’avantage injustifié ou toute violation réglementaire, mais uniquement les cas où un agent abuse de sa fonction pour causer volontairement un préjudice matériel à l’administration, en échange d’un avantage indu. Une précision importante a été introduite concernant les entreprises publiques : en cas de préjudice, l’amende sera calculée au prorata de la part détenue par l’État dans leur capital. Cette reformulation vise ainsi à mieux encadrer l’infraction et à en restreindre le champ d’application.

L’article 98 adapté au nouveau cadre

L’article 98 newlook, c’est-à-dire amendé, sera adapté au nouvel article 96. Il rappelle notamment la prise en compte de la proportion de participation publique dans le calcul des amendes et encadre davantage l’application des peines complémentaires.

Il stipule, entre autres, que le tribunal, dans tous les cas prévus à l’article 96 (nouveau), doit statuer, en plus des peines prévues dans cet article, sur la restitution de ce qui a été saisi ou détourné ou de la valeur du bénéfice ou du profit obtenu, même s’il a été transféré aux ascendants, descendants, frères, conjoint ou beaux-parents de l’auteur, et que cet argent reste tel quel ou soit converti en d’autres gains.

« La réforme distingue enfin l’agent de bonne foi de celui qui abuse du système. »

 

Ces personnes ne seront exemptées de cette disposition que si elles prouvent que la source de ces fonds ou gains n’est pas le produit du crime, compte tenu du deuxième alinéa de l’article 96 (nouveau). Dans tous les cas mentionnés dans l’article susmentionné, le tribunal peut prononcer l’une des peines complémentaires prévues à l’article 5 du présent Code à l’encontre de la personne dont l’implication a été établie.

Une distinction inédite entre bonne foi et malveillance

Par-delà cet assouplissement de la loi, un des principaux résultats de cette modification sera le suivant. La nouvelle loi va contribuer à l’acquittement et à la libération de nombreuses personnes accusées et emprisonnées, par l’effet de cet article. Elle contribuera à mettre fin à ce que les fonctionnaires prétendent être « l’état de terreur » dans lequel ils auraient évolué.

Autre nouveauté de taille apportée par cet amendement. La nouvelle loi fait une distinction claire entre deux profils de fonctionnaires : d’une part, l’agent public de bonne foi, qui prend des décisions dans une logique de service public ; et d’autre part, celui qui abuse de sa position pour servir ses intérêts personnels.

Une réforme jugée encore incomplète

En dépit de l’importance de cet amendement tant attendu, des experts estiment que cette révision n’est pas suffisante. Ils pensent que si les fonctionnaires tunisiens sont parvenus, au regard de l’ampleur des affaires de corruption, du blocage des projets, de détournements de fonds publics…, à porter tant de préjudices aux services publics, ils pourraient être encore plus pernicieux avec une loi plus souple et plus clémente. Le principe étant « Illi ysrak yghleb Illi hahi » (le voleur triomphe toujours du moralisateur).

« La digitalisation reste la seule garantie contre la mal gouvernance. »

 

Tout en reconnaissant que cet amendement est un pas en avant sur la voie de la moralisation des fonctionnaires et de la bonne gouvernance, la nouvelle loi gagnerait, néanmoins, à être accompagnée par des mécanismes de motivation et de rémunération selon le mérite, l’ultime but étant d’encourager les fonctionnaires à prendre des initiatives et à veiller au bien public.

Une réforme à inscrire dans une transformation globale

L’enjeu serait d’agir, également en amont, c’est-à-dire sur la formation des fonctionnaires dans l’université, particulièrement à l’École nationale d’administration (ENA), aux institutions de formation spécialisées, celles des juges, des douaniers, des policiers, des fiscalistes…

« La peur de l’article 96 a bloqué des projets et découragé des citoyens. »

 

Il s’agit aussi d’intensifier au sein des services publics les mécanismes de contrôle et de surveillance et d’adopter, à cette fin, des technologies modernes : digitalisation, intelligence artificielle, caméras de surveillance…

L’article 87, le frein ignoré ?

Quant à nous, nous pensons que l’amendement des articles 96 et 98 ne serait qu’un pétard mouillé, voire un trou dans l’eau tant qu’un autre article dissuasif du Code pénal demeure en vigueur, en l’occurrence, l’article 87. Cet article prévoit des peines d’emprisonnement et d’amende, avec une peine doublée si l’auteur est un fonctionnaire. Il vise spécifiquement les situations où une personne abuse de son influence ou de ses relations (réelles ou supposées) avec un fonctionnaire public ou assimilé, dans le but d’obtenir des droits ou des avantages pour autrui, même si ces avantages sont justifiés.

« Ce n’est pas en révisant les lois qu’on contourne qu’on combat la corruption. »

 

Cela pour dire, in fine, que le meilleur moyen de dissuader la mal gouvernance et la corruption ne serait pas de réviser uniquement les lois qu’on peut toujours contourner mais plutôt d’accélérer la digitalisation de l’administration tunisienne et l’instauration de la traçabilité des documents.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le parlement a adopté l’amendement des articles 96 et 98 du Code pénal.
  • Objectif : alléger les peines et redéfinir l’abus de fonction.
  • La réforme distingue désormais l’intention frauduleuse de l’erreur administrative.
  • L’article 96 réduit la peine maximale de 10 à 6 ans.
  • L’article 98 encadre les peines complémentaires et les restitutions.
  • Mais des experts dénoncent une réforme incomplète si l’article 87 reste en vigueur.
  • Le véritable changement passerait par la formation, la digitalisation et la traçabilité.

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Tunisie 2043 – Etude panafricaine : quelles perspectives économiques?

06. August 2025 um 07:01
Tunisie 2043 - image Gemini
Tunisie 2043 – image Gemini

« Tunisia Geographic Futures » (« Tunisie Avenirs géographiques »), tel est l’intitulé d’une étude prospective effectuée par le programme African Futures & Innovation, institution spécialisée dans la fourniture de prévisions intégrées des perspectives de développement de l’Afrique, et ce, en partenariat avec l’Agence de développement de l’Union africaine Auda – Nepad. L’étude analyse le processus de développement actuel et les perspectives d’avenir de notre pays à l’horizon 2043, date de la fin du troisième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Elle souligne, dans ses conclusions, l’importance de réformes coordonnées et multisectorielles pour libérer le potentiel économique et social à long terme.

Huit secteurs analysés

L’analyse explore huit secteurs clés : la démographie et la santé, l’agriculture, l’éducation, l’industrie manufacturière, les grandes infrastructures et le « leapfrogging » (saut vers le développement sans passer par les étapes intermédiaires), la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les flux financiers et la gouvernance.

Parmi les bonnes nouvelles annoncées par cette étude figurent la possibilité de réaliser l’autosuffisance alimentaire et celle de voir la qualité de l’éducation s’améliorer. En voici les principales projections.

« D’ici 2043, la Tunisie devrait atteindre l’autosuffisance alimentaire totale. »

Les scénarios sectoriels

Démographie et santé : une population vieillissante
L’espérance de vie passerait à 82,2 ans en 2043, soit 1,7 an de plus que la trajectoire actuelle. La structure de la population tunisienne se caractérise par un vieillissement démographique. La part de la population en âge de travailler va diminuer.

Économie : une croissance modeste du PIB
En termes de PIB aux taux de change du marché, l’économie tunisienne devrait passer à 75,1 milliards de dollars US en 2043 (43,05 milliards de dollars en 2023), reflétant un taux de croissance annuel moyen modeste de 2,8 %.

Le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat devrait augmenter progressivement pour arriver à 12.870 dollars en 2043 (9.900 dollars en 2023).

« Le scénario Industrie manufacturière porte la valeur ajoutée à 19,2 % du PIB. »

 

Informalité en baisse, pauvreté en recul
D’après l’étude, les parts du secteur informel devraient contribuer à hauteur de 20,3 % au PIB et employer 32,9 %, ce qui représente une baisse par rapport aux années précédentes et devrait, ainsi, témoigner d’une lente formalisation de l’économie.

Les niveaux de pauvreté devraient diminuer pour atteindre 1,7 % en 2043.

Des disparités régionales persistantes
L’étude fait mention de la persistance de certaines fragilités structurelles. Il s’agit notamment des disparités régionales et de la pauvreté multidimensionnelle. Ces fragilités demeureraient des préoccupations majeures.

Agriculture : vers l’autosuffisance alimentaire
Le scénario Agriculture renforce la sécurité alimentaire en améliorant les rendements des cultures, en développant l’irrigation et en adoptant des techniques intelligentes face au climat. D’ici 2043, la Tunisie devrait passer d’un déficit alimentaire à un excédent, atteignant ainsi l’autosuffisance alimentaire totale.

« Le PIB par habitant atteindrait 13.440 dollars, avec des recettes publiques en hausse. »

 

Éducation : hausse de la qualité et de l’égalité
L’étude prévoit une augmentation du nombre moyen d’années de scolarisation à 11,9 ans et une amélioration des scores de qualité à tous les niveaux. Elle réduit l’écart entre les sexes et permet à la Tunisie de mieux adapter le capital humain aux demandes du marché du travail.

Industrie : montée en puissance de la valeur ajoutée
Le scénario Industrie manufacturière élargit la base industrielle et porte la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB à 19,2 % d’ici à 2043. Il favorise la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et l’augmentation des recettes fiscales.

Commerce extérieur : diversification et intégration régionale
L’impact de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) prévoit un accroissement de l’ouverture commerciale et la diversification des exportations. Le déficit commercial de la Tunisie se réduirait à mesure que les exportations de produits manufacturés et de technologies de l’information et de la communication augmentent.

« Cette étude indépendante mérite toute l’attention de nos gouvernants. »

 

Infrastructures et « leapfrogging » technologique
Le scénario des grandes infrastructures et du « leapfrogging » devrait stimuler la connectivité à large bande et la production d’énergie renouvelable. Il soutient également la croissance des services numériques et accélère la transition écologique.

Financement : des flux en hausse
Le scénario « Flux financiers » accroît les IDE, ralentit la baisse des envois de fonds et réduit la dépendance à l’égard de l’aide. En 2043, le PIB par habitant devrait atteindre 13.440 dollars.

Gouvernance : vers des institutions renforcées
Le scénario Gouvernance renforce l’efficacité des institutions, la prestation des services publics et l’équité sociale.

Les scores de gouvernance augmenteraient, la pauvreté reculerait à 1,7 % et le PIB augmenterait pour atteindre 75,1 milliards de dollars en 2043.

Une étude à considérer sérieusement
Et pour ne rien oublier, cette étude, de par la pertinence de ses conclusions, gagnerait à faire l’objet d’une attention particulière de la part de nos gouvernants pour une raison simple. Elle émane de Thinks tanks africains indépendants et n’obéissent pas à des intérêts géopolitiques de tendance ultralibérale occidentale. À bon entendeur.

Abou SARRA

EN BREF – Ce qu’il faut retenir

  • Une étude panafricaine indépendante projette la Tunisie à l’horizon 2043.
  • Des perspectives positives : hausse du PIB, recul de la pauvreté et autosuffisance alimentaire.
  • Le PIB pourrait atteindre 77,33 milliards USD et la pauvreté baisser à 1,4 %.
  • L’éducation, l’industrie, l’agriculture et les infrastructures sont au cœur des scénarios de progrès.
  • Les disparités régionales et les fragilités structurelles restent des défis persistants.
  • L’étude plaide pour des réformes multisectorielles et une gouvernance renforcée.
  • Elle se distingue par son origine africaine, en dehors des cadres géopolitiques occidentaux.

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Tunisie 2025 : vers une reprise lente mais soutenue ?

05. August 2025 um 09:30

EconomieDans son rapport, publié en cette fin du mois de juillet 2025, sur les perspectives économiques en Tunisie, Oxford Economics, premier cabinet de conseil économique indépendant au monde, estime que l’économie tunisienne affiche une stabilisation lente, mais notable.

Selon Oxford Economics, le PIB tunisien, après une croissance nulle en 2023, devrait progresser de 1,3 % en 2024 et 1,7 % en 2025. Le rapport ajoute que cette reprise, bien qu’en deçà de la moyenne régionale, reflète une certaine résilience de l’économie tunisienne, portée par des secteurs comme les services, le tourisme et les industries légères.

Inflation en repli, mais déséquilibres persistants

L’inflation, qui avait atteint 9,3 % en 2023, reculerait à 5,6 % d’ici 2025, ce qui laisse espérer un retour progressif à la stabilité des prix. Toutefois, les déséquilibres extérieurs et budgétaires restent marqués : la balance courante devrait se creuser à –5,0 % du PIB en 2025, et le déficit budgétaire demeurer élevé à –6,0 %.

Des tensions structurelles encore présentes

Bien que les prévisions témoignent d’une relative amélioration de la situation macroéconomique, le pays reste confronté à des déficits jumeaux persistants, à une dette publique croissante, et à des tensions sociales récurrentes.

Des signaux positifs à valoriser

En dépit de ces fragilités, le rapport relève la capacité de l’économie tunisienne à se maintenir dans un cycle de croissance positive, portée par le redressement du tourisme, le regain des exportations agroalimentaires et les effets attendus de certaines réformes budgétaires, bien que leur mise en œuvre demeure lente.

Indicateurs clés

  • +1,7 % — Croissance du PIB tunisien prévue en 2025
  • 5,6 % — Taux d’inflation estimé en 2025 (contre 9,3 % en 2023)
  • –5,0 % du PIB — Balance courante prévue en 2025
  • –6,0 % — Déficit budgétaire estimé pour 2025.

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Comment la Chine redessine-t-elle ses échanges avec la Tunisie ?

04. August 2025 um 09:27

Huile DattesLes investisseurs publics chinois sont en train de mener une percée multiforme en Tunisie. Après des investissements lourds (pont fixe de Bizerte, rachat de cimenterie, réhabilitation du stade d’El Menzah…), les Chinois commencent à manifester de l’intérêt pour l’importation de produits du terroir du pays.

Une délégation de haut niveau à Tunis

Une délégation chinoise de haut niveau représentant le groupe Yuhan Yingluo Services, l’une des principales institutions chinoises spécialisées dans le commerce international, conduite par le PDG du groupe, Axi Bayawei, vient d’explorer (fin juillet 2025), lors d’une rencontre avec les premiers responsables des structures d’appui à l’exportation et à l’investissement extérieur, les opportunités d’investissement et d’échanges commerciaux (importation de produits tunisiens).

Un conglomérat à l’envergure internationale

Le groupe chinois, rattaché à l’un des plus grands conglomérats publics de Chine, est spécialisé dans le commerce international, les opérations logistiques aériennes et maritimes, ainsi que divers services économiques, dont des pavillons commerciaux internationaux regroupant des produits de plus de 50 pays, dont la Tunisie.

Un potentiel d’exportation sous-exploité

Les estimations font état de l’existence de plus de 214 millions de dollars d’opportunités d’exportation inexploitées vers la Chine, dont 20 millions pour l’huile d’olive, 15 millions pour les produits de la mer, et 2,5 millions pour les dattes, confirmant les perspectives significatives de réduction du déficit commercial et de renforcement des échanges entre les deux pays.

Le marché asiatique en alternative au marché américain

Avec la décision du 3ᵉ importateur de l’huile d’olive tunisienne, les États-Unis, d’augmenter les droits de douane perçus sur les produits tunisiens, le marché chinois, et plus généralement, le marché asiatique (japonais, sud-coréen, indonésien…), se positionne comme une alternative sérieuse pour remplacer le marché américain mais également pour réduire la forte dépendance au marché européen.

Une dynamique commerciale croissante

À noter que les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens en 2024, soit une croissance de 8 % par rapport à 2023.

ABS

Indicateurs clés

  • 9,2 milliards TND — Montant des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine en 2024
  • +8 % — Croissance des échanges bilatéraux en un an
  • 214 M USD — Potentiel inexploité d’exportation vers la Chine
  • 20 M USD — Opportunité d’exportation pour l’huile d’olive tunisienne
  • 3ᵉ importateur — Rang des États-Unis pour l’huile d’olive tunisienne, avant leur hausse des droits de douane.

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Pourquoi les investisseurs chinois misent-ils sur les ressources stratégiques tunisiennes ?

04. August 2025 um 09:15

Ces dernières semaines, les multinationales chinoises sont de plus en plus nombreuses à visiter la Tunisie, à y explorer des opportunités d’affaires et à prendre parfois des décisions d’investissement. Trois exemples méritent qu’on s’y attarde.

ChineLa première initiative, la plus importante est à l’actif du groupe multinational chinois Asie — Potash International investment (Guangzhou), spécialisé dans le commerce des céréales, le potasse, le transport maritime et la logistique internationale.

Un investissement de 800 MDT pour développer le gisement de Sra ouertane

En visite, en ce mois de juillet 2025,  dans la région du Kef (nord ouest de Tunisie ) où est localisé le gisement de phosphate de Sra ouertane, le président de cette  multinationale chinoise a annoncé son intention d’investir, dans une première étape 800 MDT pour le développement de ce gisement dont les réserves sont estimées à des milliards de tonnes.

Mieux, dans une déclaration aux médias, le responsable chinois, a tenu à confirmer « la volonté de son entreprise d’accélérer les démarches administratives pour obtenir les autorisations nécessaires au démarrage du projet ».

« Nous voulons accélérer les démarches pour démarrer rapidement l’exploitation du gisement de Sra Ouertane. »

Un investissement de 95 MDT pour créer une unité de brome et dérivés

La deuxième décision d’investissement chinois est attribué à la multinationale Shandong Haiwang Chemical Co., groupe spécialisée dans la chimie, notamment dans la production de brome. halogène  présent dans l’eau de mer et les sources salines. Il est utilisé comme désinfectant pour les piscines et spas.

Reçu le 17 juillet à Tunis,  par la  ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, le vice‑président du groupe Wu Yonghong, s’est engagé à investir en Tunisie quelque 95 millions de dollars dans une unité de dérivés de brome d’une capacité annuelle de près de 92000 tonnes.

« Huawei joue un rôle clé dans la transition numérique et énergétique de la Tunisie. »

 

Shandong Haiwang Chemical Co., 1ère entreprise du secteur en Chine et 3ème au rang mondial, est déjà titulaire de deux permis d’exploration des sels minéraux à Chott El Jérid Nord ainsi qu’à Al Adhibate Sud (gouvernorat de Tataouine).

Le groupe chinois ne compte pas s’arrêter là. Il a donné son accord de principe pour produire et valoriser le sel tunisien et d’autres ressources minières à haute valeur ajoutée.

Huawei pour aider la Tunisie à mener sa transition énergétique

La troisième initiative est à l’actif du groupe chinois Huawei spécialisé dans la fourniture de solutions dans le secteur des (TIC) et de réseaux de télécommunication aux opérateurs (matériels, logiciels et autres prestations de services…).

Une délégation de ce groupe a discuté, le 9 juillet 2025, à Tunis, avec Jalel TEBIB, Directeur Général de l’agence de promotion des investisseurs extérieurs (FIPA), des possibilités de coopération et d’investissement notamment dans le domaine de l’énergie numérique. Il s’agit de technologies appliquées à la gestion de l’énergie (intégration des technologies digitales comme l’IA,  l’IoT, le Cloud…). Objectif : optimiser la production, la gestion et la consommation d’énergies renouvelables en lien avec les objectifs de la Tunisie en matière de transition énergétique.

« Les Chinois ne sont pas des anges gardiens… mais des partenaires stratégiques à encadrer. »

 

Présent en Tunisie depuis 1999, Huawei Tunisie compte déjà une unité employant 200 personnes dont 90% sont des tunisiens est un acteur majeur dans les domaines des télécommunications, des services aux entreprises, des terminaux intelligents et des énergies renouvelables, jouant un rôle clé dans la transition numérique et énergétique de la Tunisie.

Mention spéciale pour la distinction du groupe Huawei en Tunisie. Lors de l’édition 2022 du Tunisia Investment Forum, organisée par FIPA, le groupe chinois a obtenu le Prix de l’industrie des TIC et du développement des talents.

Par delà cette intensification des investissements chinois en Tunisie, nous espérons que les détails de mise en œuvre de ces projets d’infrastructure seront bien négociés –bien négociés- par les tunisiens particulièrement en matière de soutenabilité environnementale et sociale. Les chinois ne sont pas des anges gardiens !!!.

Abou SARRA

EN BREF

  • Trois grandes entreprises chinoises accélèrent leur implantation en Tunisie.
  • Asia Potash investit 800 MDT dans le développement du gisement de Sra Ouertane.
  • Shandong Haiwang engage 95 millions USD pour une unité de brome à Chott El Jérid.
  • Huawei propose un partenariat stratégique dans la transition énergétique et numérique.
  • Si ces projets confirment l’attractivité tunisienne, ils exigent une vigilance renforcée sur l’impact social, environnemental et économique.

 

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