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Pourquoi les Chinois tiennent-ils à s’approprier une cimenterie en Tunisie ?

29. März 2025 um 07:21

ChineL’ambassadeur de Chine en Tunisie, WAN Li a rappelé, le 23 mars 2025, lors d’un entretien avec l’Agence TAP, la reprise de la cimenterie tunisienne de Djebel el oust (40 kms de Tunis) par l’entreprise chinoise Sinoma Cement, filiale du groupe China National Building Material (CNBM), entreprise publique chinoise produisant du ciment, de gypse, de matériaux de construction et de la fibre de verre.

Contrairement à ce qu’avaient publié la plupart des médias tunisiens, ce projet de rachat n’est pas nouveau. En conséquence, Il ne pouvait être que rappelé, et à la limite confirmé.

En fait, la transaction a eu lieu en bourse au mois d’août 2024. China National Building Material (CNBM) avait acquis, par le canal de sa filiale Sinoma Cement, la part du cimentier multinational brésilien Votorantim Cimentos, dans la cimenterie tunisienne de Djebel el oust.

Le montant du contrat annoncé à l’époque était de 130 millions de dollars, avec des ajustements ne dépassant pas 15 millions de dollars.

Le communiqué publié par Votorantim Cimentos à l’issue de la conclusion de cette aopération nous informe que la réalisation de la transaction est soumise au respect des conditions préalables habituelles, y compris l’approbation des autorités réglementaires en Chine, en Tunisie et dans le Marché Commun de l’Afrique orientale et Australe (COMESA).

Comprendre : la transaction est en règle selon la multinationale brésilienne.

Votorantim Cimentos, présent en Tunisie depuis 2010 suite au rachat de la cimenterie de Djebel Oust au cimenter portugais Cimport, est le principal actionnaire de la cimenterie de Djebel Oust, 2ème cimenterie du pays. Cette cimenterie, qui emploie plus de 200 personnes, produit annuellement 1,2 million de tonnes de ciment et 1,5 million de tonnes de granulats.

Portée géostratégique de la transaction

Compte tenu du fait que la Tunisie est en surproduction de ciment, nous pensons que le groupe CNBM et sa filiale n’ont pas racheté la cimenterie de Djebel Oust pour exporter l’excédent à l’étranger. Ils peuvent certes le faire pour faire des affaires mais nous pensons que ce rachat a d’autres visées.

Parmi ces dernières, figure en bonne place celle de mettre à la disposition des entreprises chinoises qui opèrent en Tunisie une logistique cimentière à même de les aider à s’approvisionner en ciment dans de bonnes conditions.

Est-il besoin de rappeler les engagements pris par les chinois pour réaliser des mégaprojets d’infrastructure en Tunisie. Il s’agit entre autres du pont fixe de Bizerte, de la reconstruction du stade olympique d’El Menzah, de la cité médicale de Kairouan.

C’est pourquoi nous estimons qu’avec le rachat de la cimenterie de Djebel Oust, les chinois mettent de leur côté un important atout pour remporter en Tunisie d’autres juteux marchés.

Selon nos informations, les entreprises chinoises sont pressenties pour remporter  d’autres gros marchés. Il s’agit notamment de port en eaux profondes d’Enfidha, du projet du gisement de phosphate de Sra Ouertane au nord-ouest, du projet de pont sur la mer devant relier Al-Jorf (Zarzis) à Ajim (Djerba), du train à grande vitesse Bizerte-Tataouine, de la réhabilitation du réseau ferroviaire (plus de 2000 kms)  et du projet du tronçon autoroutier, Boussalem-frontière algérienne.

Abou SARRA

EN BREF

Rachat stratégique de la cimenterie de Djebel Oust par la Chine

  • Sinoma Cement (CNBM) a acquis en août 2024 la cimenterie tunisienne de Djebel Oust pour 130 M$.
  • Transaction validée par les autorités chinoises, tunisiennes et du COMESA.
  • L’usine produit 1,2 Mt de ciment et emploie 200 salariés.
  • Objectif : soutenir les mégaprojets chinois en Tunisie (pont de Bizerte, TGV, port d’Enfidha…).
  • Citation clé : « En investissant dans le ciment, la Chine prépare le béton de ses ambitions en Tunisie. ».

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Et si le phosphogypse devenait une richesse nationale plutôt qu’un déchet toxique ?

28. März 2025 um 07:12

PhosphateLe débat sur la valorisation du phosphogypse, matière polluante rejetée, annuellement, en mer, à hauteur de 8 millions de tonnes, par les industries chimiques de transformation du minerai de phosphate en acide phosphorique refait surface. C’est le Président de la république Kaïes Saïed qui a relancé le débat sur ce dossier en recevant la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub.

Le Chef de l’Etat a appelé à trouver une solution définitive au problème du “phosphogypse” à Gabès, évoquant la possibilité de son exploitation, sans effets néfastes sur l’environnement. Il a rappelé, à cet égard, les études réalisées, il y a plus de dix ans, par des ingénieurs et des spécialistes à Gabès, qui ont scientifiquement démontré la viabilité et la sécurité de cette solution.

Retrait du phosphogypse de la liste des déchets dangereux

Le gouvernement a très vite réagi à l’appel du président de la république et pris des mesures adéquates, du moins de notre point de vue.

Le 5 mars 2025, un conseil ministériel restreint a décidé  de reclasser le phosphogypse. Jusque là perçu comme un déchet nocif, voire dangereux, il est désormais reconnu comme une ressource exploitable sous certaines conditions.

Le 12 mars 2025, interpellée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP),  la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a apporté trois importantes précisions sur le dossier.

La première consiste en la confirmation par des études scientifiques de l’absence de matières radioactives dans le phosphogypse.

« Et si ce que nous rejetions hier comme un poison devenait demain une richesse pour tout un pays ? Le phosphogypse n’est plus un déchet, c’est un défi à relever. »

 

La seconde porte sur la levée d’interdiction du phophopgypse en tant que déchet dangereux. Mieux cette levée d’interdiction a été, d’après la ministre, validée par le ministère de la Santé publique, prouvant ainsi que cette substance industrielle ne représente aucun danger pour la santé.

La troisième a trait à la feuille de route arrêtée pour valoriser dorénavant le phosphogypse. Il s’agit essentiellement de charger le Groupe chimique tunisien de mener des études et des projets sur une période maximale de cinq ans, avec pour objectif de développer des solutions respectueuses de l’environnement et bénéfiques pour les différentes régions du pays.

Des chercheurs tunisiens ont travaillé sur la valorisation du phophogypse

Quant aux études scientifiques auxquelles font référence le Président de la république et la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie, pour justifier la nécessaire valorisation du phosphogypse, les plus pertinentes et les plus pragmatiques sont, à notre connaissance, au nombre de trois. Nous en avons parlé longuement antérieurement.

La plus intéressante, à notre avis, est celle qui a été développée par l’expert Tahar Khouaja, ancien PDG du Groupe chimique tunisien (GCT), propriétaire public des industries chimiques de transformation de phosphate à Gabès. Il propose un usage utile et renouvelable du phosphogypse, une sorte de recyclage de cette matière qui pourrait rapporter, annuellement, un milliard de dinars pour les caisses de l’Etat. Cette matière pourrait, selon lui, être réutilisée comme engrais enrichissant pour le sol.

Mieux dans ses recherches, l’expert va plus loin et estime que le phosphogypse, contrairement à ce qu’on dit, ne contiendrait pas de polluants dangereux.

« On a trop longtemps laissé le phosphogypse empoisonner nos mers. Il est temps de faire de cette cicatrice écologique une source d’espoir économique. »

 

La deuxième étude est à l’actif de la chercheuse Hayet Omri, docteure en chimie. Cette dernière est parvenue à mettre au point une technique pouvant éradiquer la pollution générée par les rejets du phosphogypse. Cette technique consiste, selon elle, en l’utilisation du phosphogypse dans le bâtiment, en le mélangeant à des résidus de plantes et de produits chimiques. Elle a déclaré avoir expérimenté cette technique avec l’assistance d’experts belges. Elle dit avoir présenté son invention au ministère tunisien de l’Environnement qui a promis d’étudier sa proposition.

Pour sa part, Mokhtar Hamdi, universitaire, chercheur et directeur général du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN), a  fait des recherches sur l’extraction de méthane à partir du phosphogypse, le méthane étant un composant principal du gaz naturel. Il est largement utilisé comme combustible pour le chauffage de bâtiments résidentiels et commerciaux. Il entre également dans la production de gaz de synthèse, un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone.

Pour un contrôle rigoureux de la radioactivité du phosphogypse

Abstraction faite de cette prise de conscience salutaire de la nécessité de valoriser le phosphogypse. L’essentiel est de faire en sorte que le recyclage de ce sous-produit soit effectué selon les normes internationales de sécurité sanitaire et de respect de l’environnement.

Est il besoin de rappeler au plan écologique, que cette matière polluante, rejetée dans la mer (golfe de Gabès et au large de Sfax), des décennies durant, à raison de plus de 8 millions de tonnes par an, a généré la désertification marine (disparition de plusieurs espèces de poisson…) et affecté énormément le golfe de Gabès, plan d’eau réputé pour être une des frayères de la mer Méditerranée et pour abriter la seule oasis maritime de Mare Nostrum.

« Derrière les chiffres effrayants de la pollution marine, se cache un potentiel inexploré. La science, soutenue par la volonté politique, peut changer le cours de notre avenir. »

 

Est-il besoin de rappeler, également, au plan sanitaire, que le phosphogypse, tout comme le minerai dont il est extrait, le phosphate, est, en théorie, légèrement radioactif. Contenant du radium qui se désintègre en formant du radon, un gaz radioactif qui pénètre facilement les poumons, et qui pour cette raison est source de cancers du poumon.

Morale de l’histoire : l’enjeu est de taille. Afin d’éviter tout dérapage, il est recommandé d’encadrer de manière rigoureuse le recyclage industriel du phosphogypse et de s’inspirer, à cette fin, des “best practices” en vigueur dans d’autres pays.

La députée Fatma Mseddi a eu beaucoup de mérite d’avoir attiré l’attention sur cet aspect lors du débat du 12 mars 2025 au parlement avec la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie.

Abou SARRA

EN BREF

Phosphogypse : Déchet ou richesse pour la Tunisie ?

  • 8 millions de tonnes de phosphogypse rejetées chaque année en mer à Gabès.
  • Le président Kaïs Saïed relance le débat sur sa valorisation.
  • Reclassé comme ressource non dangereuse depuis le 5 mars 2025.
  • Études scientifiques : absence de radioactivité confirmée.
  • Objectif : valorisation sur 5 ans par le Groupe chimique tunisien.
  • Propositions : engrais, matériaux de construction, production de méthane.
  • Enjeu : concilier protection environnementale et développement économique.

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