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Gestern — 27. Juli 2025Haupt-Feeds

Gouvernance : Vers l’ancrage dans l’administration d’une culture du rĂ©sultat

27. Juli 2025 um 10:30

Le ministĂšre des finances a Ă©tĂ© fortement secouĂ©, ces derniers temps. Et pour cause. Il a eu beaucoup de difficultĂ©s Ă  faire passer au parlement, le projet de loi portant clĂŽture du budget de l’Etat pour l’exercice 2021. Ce projet dont l’examen par le parlement a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  maintes reprises, se proposait d’évaluer l’exĂ©cution du budget, de vĂ©rifier si les objectifs budgĂ©taires fixĂ©s ont Ă©tĂ© atteints ou non et si les prĂ©visions du budget correspondent ou non aux dĂ©penses programmĂ©es et exĂ©cutĂ©es.

En principe, au plan procĂ©dural  tout projet de clĂŽture de budget fait l’objet de deux examens, le premier par les institutions de contrĂŽle de l’Etat (Cour des comptes) tandis que le second, il est effectuĂ© par le parlement.

D’aprĂšs les donnĂ©es officielles, les recettes effectives du budget de l’État en 2021 ont atteint 37 983,3 millions de dinars. Quant aux dĂ©penses rĂ©alisĂ©es, elles se sont Ă©levĂ©es Ă  42 547,7 millions de dinars, enregistrant ainsi un dĂ©ficit de 4 564,4 millions de dinars.

L’enjeu pour le contrĂŽle de l’Etat et pour le parlement Ă©tait donc de montrer les tenants et aboutissants de ce dĂ©ficit. Le rapport de la Cour des comptes a relevĂ© deux importantes contreperformances:

  • Un dĂ©ficit structurel persistant dans les Ă©tablissements publics,
  • Un Ă©cart important entre prĂ©visions budgĂ©taires et rĂ©sultats rĂ©els, nĂ©cessitant une rĂ©vision des hypothĂšses financiĂšres.

Au rayon des recommandations, la Cour des Comptes a suggĂ©rĂ© une Ă©tude d’impact rigoureuse pour Ă©valuer chaque projet de de loi de clĂŽture du budget.

Des irrégularités à la pelle

Discutant le projet de loi, les députés ont relevé moult irrégularités pour la plupart procédurales.

Ils ont évoqué le dépassement des délais légaux afférents au renvoi du projet devant le parlement et la violation des dispositions des articles 68 et 72 de la loi organique du budget.

Les dĂ©putĂ©s ont, en outre, relevĂ© l’absence des Ă©tats financiers approuvĂ©s par la Cour des comptes et la non-application des rĂšgles de la comptabilitĂ© publique et de la comptabilitĂ© analytique.

« L’examen du budget 2021 ne rĂ©vĂšle pas qu’un dĂ©ficit comptable, mais un dĂ©ficit de gouvernance. »

 

Face Ă  ces irrĂ©gularitĂ©s, les dĂ©putĂ©s ont mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© de se conformer au cadre lĂ©gislatif rĂ©gissant les finances publiques, soulignant que l’examen des projets de clĂŽture du budget de l’Etat est une occasion pour apprĂ©hender non seulement des questions d’ordre formel mais aussi des problĂšmes de fond liĂ©s Ă  la transparence et Ă  la gouvernance.

L’argumentaire du ministùre des finances, pas toujours convaincant

Dans le cadre de la continuitĂ© de l’Etat, l’actuelle ministre des finances, Mechket Slama Khaldi qui n’était pas membre du gouvernement Ă  l’époque a eu Ă  dĂ©fendre le projet de loi et Ă  justifier les contreperformances prĂ©citĂ©es.

Concernant la question du retard, elle a Ă©voquĂ© les bouleversements politiques et Ă©conomiques survenus en 2021, notamment  l’avĂšnement de la pandĂ©mie du corona virus Covid-19 et ses consĂ©quences dĂ©sastreuses. Elle a fait, Ă©galement, une mention spĂ©ciale pour les difficultĂ©s rencontrĂ©es en matiĂšre de digitalisation en Tunisie, dĂ©plorant un retard par rapport Ă  certains pays moins avancĂ©s.

« La transparence budgétaire commence par le respect des délais et des normes comptables. »

 

Au rayon des enseignements Ă  tirer, elle a assurĂ© que son dĂ©partement s’efforce d’accĂ©lĂ©rer les dĂ©lais de clĂŽture des budgets grĂące Ă  la modernisation des normes comptables et Ă  un travail collaboratif entre les diffĂ©rentes parties prenantes.

A ce sujet,  elle a appelĂ© Ă  une meilleure coordination et interconnexion entre les ministĂšres ce qui permettrait, d’aprĂšs elle, de limiter les dysfonctionnements.

Globalement, elle a indiqué que des efforts sont actuellement déployés pour corriger les anomalies et améliorer les services publics.

Fin de l’impunitĂ© des gestionnaires du budget

Abstraction faite des points de vue des uns et des autres, nous pensons que la polĂ©mique qu’a suscitĂ©e, au parlement, l’examen du projet de loi portant clĂŽture du budget 2021 a tĂ© Ă©minemment positive. Elle a eu pour grande mĂ©rite d’avoir attirĂ© l’attention sur deux failles majeures : le peu d’intĂ©rĂȘt accordĂ© par l’administration profonde  Ă  l’évaluation des budgets et l’impunitĂ© dont jouissaient les responsables en charge. DorĂ©navant, ces responsables doivent rendre des comptes.

« Cette polĂ©mique pourrait marquer le dĂ©but d’une culture du rĂ©sultat dans l’administration tunisienne. »

 

C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous interdire de considĂ©rer cette polĂ©mique comme le dĂ©but d’une grande rĂ©volution, celle de l’ancrage dans l’administration profonde d’une culture du rĂ©sultat. Cette mĂȘme culture qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  une approche organisationnelle oĂč l’accent est mis sur l’atteinte d’objectifs quantifiables et la performance, souvent avec une forte orientation vers les chiffres et les indicateurs de succĂšs.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le projet de loi portant clĂŽture du budget 2021 a suscitĂ© un vif dĂ©bat au Parlement tunisien.
  • Un dĂ©ficit de 4 564,4 MD a Ă©tĂ© enregistrĂ©, avec de nombreuses irrĂ©gularitĂ©s dĂ©noncĂ©es.
  • La Cour des comptes pointe un dĂ©ficit structurel des Ă©tablissements publics et des Ă©carts de prĂ©vision.
  • La ministre Mechket Slama Khaldi invoque les crises de 2021 et le retard numĂ©rique comme freins.
  • Cette crise rĂ©vĂšle le manque de culture de rĂ©sultat et d’évaluation au sein de l’administration.
  • DĂ©sormais, les gestionnaires publics sont appelĂ©s Ă  rendre des comptes.

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Tunisia Global Forum : la Tunisie vise l’émission d’un emprunt en devises sans le FMI, en 2026

Von: hechmi
23. Juli 2025 um 10:27

Banque mondialeLa BCT travaille activement, en collaboration avec un groupe de financiers tunisiens opĂ©rant Ă  l’international Ă  une probable Ă©mission en devises au courant de l’annĂ©e 2026.

La Tunisie vibre du 15 juillet au 15 aoĂ»t au tempo du ‘’Diaspora Month’’ organisĂ© par l’Atuge en partenariat avec WATT(World Alliance of Tunisian Talents). Et dans le cadre de cette initiative la journĂ©e du mardi 22, courant s’est tenue la deuxiĂšme Ă©dition du Tunisia Global Forum. La Diaspora Ă©tait au cƓur de tous les Ă©changes. Un moment de Brain storming, de forte intensitĂ©. Et cette effervescence a dĂ©bouchĂ© sur des rĂ©solutions pratiques.

Les Diaspora Bonds

C’est le gouverneur de la BCT qui a donnĂ© le la. La Diaspora, fait corps avec la collectivitĂ© nationale. Tout plaide, par consĂ©quent, pour sa mise sur orbite financiĂšre en ligne avec le dĂ©veloppement durable. L’objectif est d’intĂ©rĂȘt national et la cause est noble! La BCT a prĂ©sentĂ© des leviers concrets pour faire participer les Tunisiens rĂ©sidant Ă  l’étranger. Le ‘’Diaspora Bond ‘’ serait un outil pratique et attractif.

C’est une façon vertueuse de canaliser davantage de transferts de la Diaspora tunisienne Ă  destination de la place de Tunis. Faut-il rappeler que pour le moment ces transferts sont de taille. Ils reprĂ©sentent 30 % du stock de rĂ©serves de change du pays soit l’équivalent de 5,6 % du PIB. Convenons que c’est un effet en retour avantageux pour l’économie nationale du Brain Drain.

Ce mouvement nous dĂ©garnit de nos compĂ©tences mais en revanche nous apporte une compensation financiĂšre en retour. D’une certaine façon, l’investissement dans l’éducation est in fine rĂ©munĂ©rateur. Et ces flux de transferts seraient appelĂ©s Ă  se dĂ©velopper, pour peu que l’on offre les vecteurs financiers appropriĂ©s, Ă  l’instar de ce que font l’Inde ou l’Egypte et en respectant les meilleures pratiques internationale.

Les prĂ©cieux concours de l’expertise tunisienne Ă  l’étranger

Les concours de la Diaspora Ă  l’économie tunisienne peuvent se faire Ă©galement, via de l’expertise. Les talents Tunisiens Ă  l’étranger comptent des individualitĂ©s remarquables. Un certain nombre de talents tunisiens se trouvent Ă  des postes de responsabilitĂ© de premier plan dans des secteurs clĂ©s.

Il en est ainsi du monde de la Finance. Le gouverneur a évoqué des contacts avec un groupe de quatre experts tunisiens lesquels occupent des postes décisionnels dans des structures financiÚres de premier plan.

Ces contacts sont fructueux car ils focalisent entr’autres sujets d’intĂ©rĂȘt sur la probable Ă©mission d’un souverain en devises sur le marchĂ© international de la dette. Le Gouverneur n’a donnĂ© aucune autre indication ni sur le montant ni sur la maturitĂ© de l’emprunt. Convenons que si l’opĂ©ration finirait par se dĂ©nouer le pays aura gagnĂ© le pari de restaurer son crĂ©dit de solvabilitĂ© par ses propres moyens. Une gageure extrĂȘme !

Ali DRISS

EN BREF

  • La BCT prĂ©pare une Ă©mission souveraine en devises en 2026 avec l’appui de financiers tunisiens de la diaspora.
  • Ces transferts reprĂ©sentent dĂ©jĂ  30 % des rĂ©serves de change et 5,6 % du PIB.
  • Un « Diaspora Bond » est envisagĂ© pour canaliser ces fonds vers l’économie nationale.
  • Des experts tunisiens occupant des postes clĂ©s Ă  l’international sont sollicitĂ©s pour accompagner ce projet.
  • Cette stratĂ©gie vise Ă  restaurer la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre de la Tunisie par des moyens internes et durables.

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Fathi Ennouri, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie : La diaspora tunisienne, un atout stratĂ©gique pour l’investissement

Von: hechmi
22. Juli 2025 um 10:11

«La diaspora est un atout stratĂ©gique, un capital humain que nous souhaitons transformer en un actif financier durable, en orientant les transferts vers des investissements productifs», a dĂ©clarĂ© Fathi Ennouri, gouverneur de la BCT, Ă  l’ouverture du Forum annuel de l’ATUGE “Tunisia Global Forum”, placĂ© sous le thĂšme “Innover pour attirer. Investir pour transformer.”

Des transferts qui pĂšsent dĂ©sormais dans l’économie nationale

Dans son discours, Fathi Ennouri a rappelĂ© l’apport en devises de plus en plus important de la diaspora, passĂ©e de transferts modestes Ă  un acteur stratĂ©gique du dĂ©veloppement :

  • En 2024, les transferts ont atteint 6,5 % du PIB et 30 % des rĂ©serves en devises.
  • Plus de 50 % des Tunisiens rĂ©sidant Ă  l’étranger ont investi en Tunisie, pour un montant estimĂ© Ă  2 milliards de dinars.

Des effets économiques positifs sur plusieurs fronts

Les TRE (Tunisiens RĂ©sidant Ă  l’Étranger), prĂ©cise le gouverneur, contribuent Ă :

  • Stimuler la consommation locale (1 800 TND par visite),
  • RĂ©duire la pauvretĂ© via l’effet redistributif,
  • Renforcer les recettes fiscales (2 % du total),
  • Dynamiser le secteur immobilier.

Un État engagĂ© pour faciliter les dĂ©marches des TRE

L’État tunisien est fermement engagĂ© dans la facilitation des formalitĂ©s et procĂ©dures aux TRE, rappelle le gouverneur.

Cela passe par la modernisation des services, Ă  travers le lancement imminent de la plateforme EXOP pour le dĂ©pĂŽt et le suivi des requĂȘtes en ligne, ainsi qu’une nouvelle version du site fiche-invest.bct.gov.tn dĂ©diĂ©e aux investissements en devises.

Des produits financiers et mesures incitatives adaptés aux TRE

La BCT propose des produits financiers innovants tels que des Bonds pour financer des projets locaux mais aussi une épargne-retraite en devises.

Elle met également en place des mesures incitatives :

  • Taux de rĂ©munĂ©ration attractifs,
  • LibertĂ© d’investir avec garantie de rapatriement des fonds,
  • RĂ©duction des frais bancaires.

Communication proactive contre les fausses informations

Pour mettre fin aux fausses informations et rumeurs toxiques véhiculées sur les réseaux sociaux, la BCT a conçu une capsule vidéo explicative sur les avantages en matiÚre de change et lancé des roadshows pour informer les TRE sur toutes les réglementations les concernant.

A.B.A

Indicateurs clés

  • 6,5 % du PIB en 2024 : part des transferts de la diaspora.
  • 30 % des rĂ©serves en devises issues des TRE.
  • 2 milliards de dinars investis par plus de 50 % des TRE.
  • 1 800 TND de consommation locale par visite des TRE.
  • 2 % des recettes fiscales provenant des TRE.

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BAD – Rapport pays 2025 : Une feuille de route pour relancer l’économie tunisienne

22. Juli 2025 um 09:25

Tunisie UEVĂ©ritable feuille de route pragmatique et rĂ©aliste, le rapport pays 2025, publiĂ© le 10 juillet courant par la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) sur la Tunisie, peut, au regard de la pertinence de son analyse et de ses recommandations, inspirer positivement le gouvernement de Sarra Zaafrani Zanzri pour relancer la croissance et le dĂ©veloppement de l’économie du pays sur des bases plus solides et plus rĂ©silientes.

Ce rapport a pour mĂ©rite de reprendre, indirectement, Ă  son compte des approches dĂ©veloppementales diffusĂ©es actuellement Ă  grande Ă©chelle dans le pays. Il s’agit principalement du compter sur soi, de la restructuration en cours des entreprises publiques, de la convergence institutionnelle, d’un meilleur ciblage de la subvention et d’une meilleure valorisation des richesses naturelles du pays (phosphate, tourisme, diaspora
).

« La Tunisie dispose d’un capital national diversifiĂ© mais sous-exploitĂ©. »

Un potentiel sous-exploité malgré un capital national diversifié

ConcrĂštement, le rapport de la BAD, intitulĂ© « Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son dĂ©veloppement », estime que la Tunisie dispose encore de leviers importants pour amĂ©liorer l’utilisation de son capital national, et ce, dans un contexte de croissance faible (prĂ©visions de +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026).

L’idĂ©e principale dĂ©veloppĂ©e par le rapport est la suivante : la Tunisie dispose certes d’un capital national diversifiĂ©, mais son exploitation reste freinĂ©e par moult fragilitĂ©s structurelles.

Les fragilités structurelles qui freinent le développement de la Tunisie

Au nombre de ces déficiences, le document cite cinq :

1ïžâƒŁ Des marges budgĂ©taires limitĂ©es : En dĂ©pit d’une pression fiscale estimĂ©e en 2024 Ă  25 % et bien plus (34 % si on applique les critĂšres de l’OCDE), ces marges sont freinĂ©es par deux facteurs : le coĂ»t Ă©levĂ© des subventions (20 milliards de dinars annuellement) et l’importance de la masse salariale. En 2024, cette masse est estimĂ©e Ă  13,5 % du PIB et Ă  39,6 % des dĂ©penses totales du budget.

2ïžâƒŁ Une sous-exploitation des richesses naturelles : La mauvaise gestion et la mal gouvernance affectent des richesses miniĂšres et Ă©nergĂ©tiques confirmĂ©es, telles que les milliards de rĂ©serves de phosphate du gisement de Sra Ouertane (au nord-ouest de la Tunisie) et le fort potentiel des Ă©nergies renouvelables, qui ne reprĂ©sentent Ă  ce jour que 4 Ă  5 % du mix Ă©nergĂ©tique.

3ïžâƒŁ Un environnement des affaires dĂ©gradĂ© : Cette situation est particuliĂšrement prĂ©judiciable aux PME, ne permettant pas le dĂ©veloppement d’un tissu industriel dynamique.

4ïžâƒŁ Un dĂ©sĂ©quilibre entre formation et besoins du marchĂ© : L’inadĂ©quation entre les qualifications ouvriĂšres disponibles et les besoins du marchĂ© expliquerait le taux Ă©levĂ© de chĂŽmage, notamment des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur.

5ïžâƒŁ Un secteur financier peu inclusif : Le systĂšme bancaire en Tunisie reste limitĂ© et ne permet pas le financement de l’investissement privĂ© (PME
), de l’innovation (startups
) et de l’entrepreneuriat.

Les réformes recommandées par la Banque africaine de développement

À court terme (2025-2026) : gouvernance, subventions et investissement

Le rapport recommande de renforcer la gouvernance du secteur extractif dÚs 2025 par une transparence accrue des contrats et des flux financiers, ce qui permettrait une meilleure valorisation des ressources naturelles et une redevabilité plus forte.

Le rapport plaide Ă©galement pour un meilleur ciblage des subventions, Ă  travers une approche technique rigoureuse, afin de rĂ©duire les dĂ©penses sans fragiliser les populations vulnĂ©rables. Cette rĂ©forme budgĂ©taire pourrait ĂȘtre engagĂ©e dĂšs fin 2025.

« Un environnement des affaires dégradé pénalise gravement les PME. »

 

Concernant l’investissement, le rapport appelle Ă  une meilleure convergence institutionnelle (le projet cher au prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed). Des plateformes numĂ©riques comme Tunisia Trade Net (TTN), l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) et l’AutoritĂ© tunisienne de l’investissement (TIA) devraient faire l’objet d’une interconnexion et d’une ergonomie plus efficientes, avec une modernisation Ă  lancer dĂšs 2025, en particulier pour les PME.

Dans le domaine de la santĂ©, l’accĂšs dans les zones dĂ©favorisĂ©es pourrait ĂȘtre amĂ©liorĂ© via une cartographie numĂ©rique des besoins et une meilleure rĂ©partition des professionnels de santĂ©, des actions envisageables dĂšs 2026.

À moyen terme (2026-2028) : financement, diaspora, fiscalitĂ© et formation

Face Ă  la difficultĂ© d’accĂšs aux marchĂ©s de capitaux, la BAD encourage la Tunisie Ă  structurer davantage de projets rentables (« bancables ») en combinant financements publics, privĂ©s et concessionnels.

Des dispositifs comme la SOTUGAR devraient ĂȘtre Ă©tendus pour faciliter l’accĂšs au crĂ©dit des PME, notamment celles engagĂ©es dans des projets Ă©cologiques ou innovants.

« Investir massivement dans les énergies renouvelables dÚs 2028 est crucial. »

 

La mise en place de bons d’investissements pour la diaspora tunisienne, visant à capter une part plus importante des transferts de fonds, pourrait voir le jour dùs 2027.

La valorisation des actifs publics sous-utilisés, notamment fonciers, à travers des concessions encadrées, représenterait également une source supplémentaire de capital à lancer progressivement à partir de 2026.

Le rapport suggĂšre Ă©galement la mise en place d’un cadre institutionnel pour la crĂ©ation d’un fonds souverain vers 2027-2028, afin de stabiliser les revenus issus des ressources naturelles et financer des projets de dĂ©veloppement Ă  long terme.

Toujours Ă  moyen terme, le rapport met l’accent sur les chaĂźnes de valeur, la formation et la fiscalitĂ© (2026-2028). L’intĂ©gration des PME tunisiennes dans les chaĂźnes de valeur nationales et rĂ©gionales doit ĂȘtre renforcĂ©e par des mĂ©canismes de labellisation, garanties financiĂšres et accompagnement technique Ă  partir de 2026.

« Mieux cibler les subventions permettrait de réduire les dépenses sans fragiliser les plus vulnérables. »

 

Les programmes de formation technique doivent ĂȘtre alignĂ©s, dĂšs 2027, avec les besoins des secteurs porteurs, en partenariat avec le secteur privĂ©.

Concernant la fiscalitĂ©, un Ă©largissement de l’assiette fiscale est recommandĂ© via une mise Ă  jour du cadastre, l’automatisation des contrĂŽles fiscaux et une stratĂ©gie de formalisation de l’économie informelle, avec un dĂ©marrage estimĂ© entre 2026 et 2028.

À long terme (2028 et au-delĂ ) : transition Ă©nergĂ©tique et rĂ©forme de l’État

Pour transformer durablement l’économie tunisienne, le rapport encourage le pays Ă  investir massivement dans les Ă©nergies renouvelables dĂšs 2028, notamment dans le solaire et l’hydrogĂšne vert, qui reprĂ©sentent des opportunitĂ©s stratĂ©giques Ă  fort potentiel de croissance.

SimultanĂ©ment, la modernisation du systĂšme Ă©ducatif devra se poursuivre au-delĂ  de 2028, avec un accent sur les disciplines STIM (Sciences, technologie, ingĂ©nierie, mathĂ©matiques) et l’orientation professionnelle.

Enfin, une rĂ©forme progressive de la masse salariale de la fonction publique et l’institutionnalisation de l’évaluation systĂ©matique des dĂ©penses publiques sont indispensables pour amĂ©liorer la soutenabilitĂ© budgĂ©taire et l’efficacitĂ© des politiques publiques sur le long terme.

Abou SARRA

Indicateurs clés

  • 20 milliards de dinars : montant annuel des subventions en 2024.
  • 13,5 % du PIB : part de la masse salariale publique en 2024.
  • 4 Ă  5 % : part des Ă©nergies renouvelables dans le mix Ă©nergĂ©tique actuel.
  • +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026 : prĂ©visions de croissance du PIB.
  • 2028 : dĂ©but conseillĂ© pour investir massivement dans le solaire et l’hydrogĂšne vert.

L’article BAD – Rapport pays 2025 : Une feuille de route pour relancer l’économie tunisienne est apparu en premier sur WMC.

QNB – Revue Economique : Quelles perspectives aprĂšs la forte dĂ©prĂ©ciation du dollar amĂ©ricain ?

Von: hechmi
21. Juli 2025 um 19:44

Il n’existe pas de marchĂ© comparable Ă  celui des changes (Forex). Avec plus de 7 500 milliards de dollars Ă©changĂ©s chaque jour, il constitue de loin la plus grande et la plus liquide des classes d’actifs financiers au monde. Contrairement aux marchĂ©s actions ou obligataires, le Forex fonctionne 24 heures sur 24, cinq jours par semaine, et les principales paires de devises y sont nĂ©gociĂ©es sur tous les continents. De plus, le marchĂ© des changes agit comme un baromĂštre en temps rĂ©el des dynamiques macroĂ©conomiques mondiales, reflĂ©tant instantanĂ©ment les flux de capitaux, le climat de risque, les attentes en matiĂšre de taux d’intĂ©rĂȘt ou encore les dĂ©veloppements gĂ©opolitiques.

Les variations des grandes paires de devises constituent un indicateur rapide et global des repositionnements des investisseurs, en rĂ©ponse tant aux tendances cycliques qu’aux Ă©volutions structurelles de l’économie mondiale. Dans ce contexte, la rĂ©cente faiblesse du dollar amĂ©ricain a pris de nombreux acteurs du marchĂ© au dĂ©pourvu, car elle contredit le consensus prĂ©cĂ©dent d’un « dollar fort », soutenu par l’idĂ©e d’une exceptionnelle rĂ©silience Ă©conomique des États-Unis et par les effets escomptĂ©s de la politique de Donald Trump version 2.0. En rĂ©alitĂ©, aprĂšs avoir culminĂ© dĂ©but janvier 2025, portĂ© par l’optimisme suscitĂ© par l’arrivĂ©e d’une administration amĂ©ricaine perçue comme favorable aux marchĂ©s, l’indice du dollar (DXY) a chutĂ© de 12 %.

QNB ECOUn effondrement historique

La forte dĂ©prĂ©ciation de l’indice DXY constitue le pire dĂ©but d’annĂ©e pour la devise amĂ©ricaine depuis 1973, annĂ©e oĂč le prĂ©sident Richard Nixon avait orchestrĂ© le dĂ©tachement du dollar de l’étalon-or et provoquĂ© une dĂ©valuation significative. Cette rĂ©cente dĂ©prĂ©ciation a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e, touchant l’ensemble des principales devises incluses dans le panier DXY, Ă  savoir : l’euro (EUR), le yen japonais (JPY), la livre sterling (GBP), le dollar canadien (CAD), la couronne suĂ©doise (SEK) et le franc suisse (CHF).

QNB ECOUne défiance alimentée par les incertitudes américaines

Ce mouvement majeur trouve son origine dans la montĂ©e de l’incertitude entourant la politique Ă©conomique des États-Unis. Celle-ci est nourrie par des arbitrages fiscaux et commerciaux confus, qui ont pesĂ© sur le moral des investisseurs et conduit Ă  une rĂ©vision Ă  la baisse des perspectives de croissance amĂ©ricaine. À cela s’ajoutent des interrogations de plus long terme sur la gouvernance, l’État de droit et le futur rĂŽle des États-Unis en tant que valeur refuge pour les capitaux Ă©trangers.

Face Ă  une telle dĂ©prĂ©ciation, une question se pose naturellement : qu’attendre dĂ©sormais du dollar ? Cette baisse a-t-elle Ă©tĂ© trop loin ? Quelles perspectives envisager Ă  moyen et long terme ?

Des facteurs structurels orientent vers une poursuite de la baisse

À notre sens, mĂȘme si l’ampleur de ce mouvement et la position trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©e des investisseurs pourraient justifier un rebond technique du dollar Ă  court terme, les conditions actuelles semblent rĂ©unies pour une poursuite de la dĂ©prĂ©ciation Ă  moyen et long terme. Trois arguments principaux Ă©tayent cette analyse :

La fin de l’exception amĂ©ricaine en matiĂšre de croissance
L’écart de croissance entre les États-Unis et les autres grandes Ă©conomies avancĂ©es devrait se rĂ©duire sensiblement dans les prochaines annĂ©es, attĂ©nuant ainsi l’idĂ©e d’un « exceptionnalisme » amĂ©ricain. Jusqu’ici, une forte immigration nette et une politique budgĂ©taire plus accommodante ont soutenu la performance des États-Unis. Or, de nouvelles politiques migratoires et des marges budgĂ©taires dĂ©sormais limitĂ©es pointent vers un ralentissement Ă  venir. À l’inverse, certaines grandes Ă©conomies de la zone euro, comme l’Allemagne, devraient adopter des politiques plus expansionnistes, avec des investissements accrus dans la dĂ©fense et les infrastructures. RĂ©sultat : l’écart de croissance du PIB entre les États-Unis et la zone euro, qui atteignait en moyenne 220 points de base par an ces derniĂšres annĂ©es, devrait se resserrer Ă  70 points de base sur la pĂ©riode 2025-2027. Cela devrait soutenir l’euro face au dollar et accentuer la baisse du DXY, l’euro reprĂ©sentant 57,6 % de cet indice.

Un dollar toujours surévalué
L’évaluation actuelle du dollar montre que la devise reste surĂ©valuĂ©e et doit s’ajuster. Un moyen courant d’évaluer la « juste valeur » d’une monnaie consiste Ă  analyser les taux de change effectifs rĂ©els (REER), pondĂ©rĂ©s par les Ă©changes commerciaux et corrigĂ©s de l’inflation, et Ă  les comparer Ă  leurs moyennes de long terme. Cette mĂ©thode est plus robuste que les taux de change traditionnels car elle intĂšgre l’évolution des Ă©changes entre pays ainsi que les dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques via l’inflation et les Ă©carts d’inflation. L’analyse du REER en mai 2025 indique que le dollar reste la devise la plus surĂ©valuĂ©e parmi les Ă©conomies avancĂ©es, Ă  hauteur de 17 % au-dessus de sa valeur thĂ©orique. On peut donc s’attendre Ă  ce qu’il s’ajuste vers un niveau plus juste Ă  moyen terme.

Le rééquilibrage des flux financiers mondiaux
Enfin, les positions financiĂšres transfrontaliĂšres suggĂšrent qu’un rééquilibrage structurel des allocations mondiales de capitaux pourrait entraĂźner d’importantes sorties de capitaux des États-Unis. Le pays est actuellement un dĂ©biteur net majeur vis-Ă -vis du reste du monde, avec une position nette d’investissement international (NIIP) nĂ©gative de 24 600 milliards de dollars. Cette situation s’est fortement dĂ©gradĂ©e, passant d’environ -9 % du PIB au dĂ©but de la crise financiĂšre mondiale Ă  -88 % fin 2024. Cela montre que les États-Unis concentrent une part disproportionnĂ©e des dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques mondiaux. Ce niveau d’exposition croisĂ©e commence Ă  devenir inconfortable tant pour les crĂ©anciers que pour les dĂ©biteurs, ce qui nĂ©cessitera des ajustements significatifs. Ces derniers devraient se traduire par des sorties de capitaux Ă©talĂ©es sur plusieurs annĂ©es, exerçant une pression baissiĂšre supplĂ©mentaire sur le dollar.

Une tendance qui pourrait s’inscrire dans la durĂ©e

En rĂ©sumĂ©, l’annĂ©e 2025 a dĂ©jĂ  vu la plus forte dĂ©prĂ©ciation du dollar depuis un demi-siĂšcle. Mais Ă  moyen et long terme, plusieurs facteurs continuent de plaider en faveur d’une poursuite de ce mouvement : la rĂ©duction de l’écart de performance Ă©conomique des États-Unis, la surĂ©valuation persistante du dollar et l’accumulation massive d’actifs Ă©trangers sur le sol amĂ©ricain. Un ajustement ordonnĂ© des devises exigerait sans doute une coopĂ©ration macroĂ©conomique mondiale renforcĂ©e.

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