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Manque d’emplois, croissance insuffisante : Les défis de l’économie tunisienne

Von: hechmi
18. September 2024 um 11:52

Abdelkader Boudriga, président du cercle des financiers tunisiens, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation économique du pays, lors d’une intervention à l’émission Expresso sur radio ExpressFM. Selon lui, l’économie tunisienne est confrontée à plusieurs défis majeurs : un taux de croissance insuffisant, un manque d’emplois décents et un cadre législatif peu favorable à l’entrepreneuriat.

Le président du cercle a souligné l’importance cruciale de disposer de données économiques fiables pour élaborer des stratégies efficaces. Il a regretté l’absence de statistiques précises sur la croissance du troisième trimestre 2024, soulignant que les données actuelles ne reflètent pas la réalité du terrain.

Boudriga a également mis en avant le potentiel de l’économie à impact, qui pourrait contribuer à un développement plus équitable et durable. Il a appelé à un soutien accru de l’entrepreneuriat, notamment en révisant le code des changes pour créer un environnement plus favorable aux startups et aux jeunes entrepreneurs.

Le président du cercle des financiers a enfin alerté sur le vieillissement de la population tunisienne et sur la nécessité de créer des emplois de qualité pour les jeunes générations. Il a estimé que le taux de croissance actuel de 2,5 à 3% est insuffisant pour relever ce défi.

Sondage d’opinion – INS : Les industriels entre espoir et déprime

18. September 2024 um 07:34
industrie
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Devons nous considérer une croissance annuelle de 0,2% en glissement annuel sur le premier trimestre 2024 tiré vers le haut par le secteur des services (Cafés, restaurants et hôtels) et le secteur agricole, qui a progressé grâce à la hausse des exportations des produits agroalimentaires et en prime de l’huile d’olive, comme étant un signe réel de relance économique ?

Ceci, alors que les secteurs du BTP et de l’industrie accusent des baisses respectives de 6,8% et de 5%. Soit deux secteurs importants qui sont à la traîne depuis des années sans que l’on soit sûrs que leur situation s’améliorera prochainement ! Devons nous croire qu’un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir et occuper une place “respectable” sur l’échiquier économique régional ?

Cela fait des années qu’on s’évertue à appeler les autorités compétentes à prendre conscience du spectre de désindustrialisation qui représente une menace grave pour le développement économique de notre pays. Personne n’a écouté nos appels et l’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte pour le développement économique du pays risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.

Les industriels eux, d’après la dernière enquête réalisé par l’INS sur leur appréciations du contexte actuel et les perspectives de leurs activités, ne semblent pas très optimistes et bouderaient l’investissement, sachant que l’industrie est le secteur qui a le plus fort taux d’employabilité et dans une économie ne pas investir rime avec ne plus embaucher.

“Les industriels tunisiens broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher.”

C’est le cas aujourd’hui dans certaines activités industrielles. S’agissant de l’investissement et pour la deuxième fois consécutive, on relève un solde d’opinion défavorable. Les décisions d’investir sont au dessous de la moyenne enregistrée tout au long des 4 dernières années. Les perspectives d’investissement pour la deuxième moitié de l’année sont négatives. De 13% au premier semestre 2024, les industriels qui pensaient investir sont passés à 7% au deuxième semestre de l’année.

Les opérateurs dans les industries manufacturières ne sont pas optimistes et en prime ceux évoluant dans les industries chimiques (solde opinion positif de 17% en 2023 tombé à -4 en 2024) le textile habillement et cuir (de 21% à 1%) et diverses industries aussi (de -17% à -21%). Seuls ceux évoluant dans le secteur des industries agroalimentaires et les composants mécaniques et électriques sont optimistes exprimant un solde d’opinion favorable passant 2 à 15% pour les premiers et de 8 à 14% pour les deuxième.

Les intentions d’investir sur la deuxième moitié de l’année, montrent des résultats mitigés selon les secteurs d’activités. Ainsi, les intentions d’investissement des industriels dans le chimique ont reculé de 17% en 2023 à -4% en 2024, dans le secteur du textile, habillement et cuir, on est passés de -17% en 2023 à -21% en 2024. En revanche, les intentions d’investir de ceux évoluant dans les industries agroalimentaires ont progressé de 2% à 15% et ceux opérant dans les composants automobile de 8 à 14%.

“Un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir ?”

Commentaire de Hechmi Alaya dans le dernier numéro d’Ecoweek : “Le moral dans les chaussettes. Nos chefs d’entreprises industrielles n’ont pas foi dans le présent -et l’avenir- de l’économie tunisienne. Ils broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher. Ils avaient déjà̀ le moral dans les chaussettes. Le phénomène s’est nettement accentué cette année aggravant l’attentisme qui marque l’arrêt des embauches et de l’investissement”.

Dans l’attente, l’État tunisien défend la logique d’un gouvernement social mais comment faire du social sans créer de la richesse, sans encourager les investisseurs et sans financer l’économie ? Du social avec quoi et pour qui ? Pour les chômeurs dont une partie ne bénéficie pas de programme de formation adéquats (Ceux surtout dont le niveau scolaire n’a pas atteint la 6ème année primaire) ou encore pour ceux dotés de diplômes qui ne sont pas adaptés aux besoins et aux attentes du marché ?

“L’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.”

Une politique économique dont les programmes, les stratégies, les plans ne s’adossent pas à un diagnostic non maquillé de la réalité peut-elle réussir ?

Opposer le peuple aux élites économiques pourrait-il permettre une stabilité sociale, ou encourager les jeunes à entreprendre ?

Un pays peut-il tenir sans compétences et sans capital ?

C’est à ces questions que les candidats en lice pour la présidence du 6 octobre doivent répondre pour que les électeurs sachent quel avenir les attends, eux et leurs progénitures ?

Amel Belhadj Ali

Les projets d’infrastructure en Tunisie sont-ils voués à l’enlisement ?

Von: hechmi
15. September 2024 um 12:11
Chantiers
Chantiers

La ministre de l’équipement et de l’habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, a souligné “l’impératif de réviser le processus d’octroi des marchés publics, afin de garantir la participation d’entrepreneurs capables de réaliser les grands projets publics”, selon un communiqué de son département, publié samedi soir.

La ministre a mis en relief, lors de la conférence périodique des directeurs régionaux de l’équipement et de l’habitat tenue hier à Tunis, l’importance de la coordination préalable avec les concessionnaires publics, afin d’éviter tout retard ou blocage dans la réalisation des projets et parvenir au respect des délais contractuels.

Zenzri a également appelé à adopter une nouvelle approche de travail au niveau des directions régionales de l’équipement et de l’habitat et de mettre en place un plan d’action en harmonie avec la nouvelle orientation du gouvernement, concernant la réalisation des grands projets publics notamment ceux qui sont bloqués. Il s’agit, également, de consolider l’investissement dans les régions, en accélérant la réalisation des projets et en proposant des solutions urgentes pour les projets bloqués.

La réunion a porté, aussi, sur les projets régionaux bloqués dans le secteur des ponts et chaussées et les moyens de booster leur rythme de réalisation. Le nombre de projets en cours de réalisation est de l’ordre de 104 projets, moyennant un coût de 4 504 millions de dinars (MD). Quant aux projets, dont la réalisation est prévue en 2025, il s’agit de 15 projets d’une valeur de 2120 MD et 45 projets, dont l’achèvement est prévu fin 2024, à un coût global estimé à 703 MD, selon la même source.

Le rôle clé de l’Opep dans la stabilité mondiale du marché du pétrole

Von: hechmi
14. September 2024 um 19:24

PétroleL’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réaffirmé son engagement à garantir la stabilité et l’équilibre du marché mondial du pétrole, dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs, à l’occasion de la célébration de son 64e anniversaire. Lors de cette célébration, Haitham Al Ghais, secrétaire général de l’Opep, a souligné que l’organisation demeure un acteur majeur de la coopération internationale en matière de pétrole, malgré les nombreux défis auxquels l’industrie est confrontée.

Depuis sa création en 1960 à Baghdad par le Koweït, l’Irak, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Venezuela, l’Opep a maintenu son rôle clé dans le dialogue entre les acteurs du secteur pétrolier. Aujourd’hui, elle regroupe 12 pays membres, dont l’Algérie, qui a rejoint l’organisation en 1969. L’Opep s’efforce de protéger la souveraineté des nations sur leurs ressources naturelles, tout en œuvrant pour un développement économique durable et la prospérité mondiale.

Parmi les principales réalisations de l’Opep, on note la Déclaration de coopération (DoC) conclue à Alger en septembre 2016, où les pays membres et non membres ont convenu de travailler ensemble pour stabiliser durablement le marché du pétrole. Cet accord historique a permis d’améliorer la coordination entre les producteurs, contribuant ainsi à la stabilité des prix sur le marché international.

Au cours de ses 64 années d’existence, l’Opep a toujours favorisé la coopération et le dialogue, tout en adoptant une approche inclusive et réaliste face aux enjeux énergétiques mondiaux. À l’occasion de cet anniversaire, une cérémonie a été organisée au siège de l’Opep à Vienne, célébrant six décennies de succès et de réalisations exceptionnelles dans le domaine de l’énergie.

 

Commerce africain : le Maroc, le Sénégal et le Burkina Faso se démarquent

Von: hechmi
13. September 2024 um 11:21

L’Afrique du Sud récupère sa position de leader devant le Nigeria dans les classements commerciaux africains, principalement grâce à une augmentation substantielle des investissements directs étrangers (IDE), particulièrement marquée en 2021 en raison d’importants investissements dans le secteur technologique. Cette hausse des IDE, dix fois supérieure à celle de 2020 et quadruple par rapport à 2022, souligne l’attrait croissant de l’Afrique du Sud en tant que destination d’investissement. Cependant, le pays fait face à des défis, comme le montre la baisse des performances sur les réseaux sociaux et en ligne, ce qui indique des domaines à améliorer pour tirer pleinement parti de sa position économique renforcée.

Les plus grandes améliorations Le Maroc accède pour la première fois au Top 3 régional, soutenu par une stabilité des IDE, une demande numérique (D2 Digital Demand ©) et des performances en ligne solides. L’amélioration de son score de classement et de sa présence sur les réseaux sociaux, malgré le maintien d’une note CBS © (A), reflète l’influence croissante du Maroc et son positionnement stratégique dans le commerce africain.

Le Sénégal connaît une progression spectaculaire de 11 positions, marquée par l’une des plus fortes croissances mondiales des IDE, ce qui constitue une réalisation remarquable. L’émergence des réseaux sociaux et l’amélioration des performances en ligne, absentes lors de la dernière édition du classement de marque-pays de Bloom Consulting © – édition Commerce, démontrent des stratégies réussies pour renforcer son profil commercial et sa présence numérique.

L’amélioration significative de la note CBS © (BB) du Burkina Faso, passant d’une moyenne historique de C à un score actuel de BB, témoigne d’une avancée notable dans sa représentation commerciale numérique. Associée à une performance stable dans d’autres domaines, cela met en évidence l’évolution du paysage commercial du Burkina Faso. À l’instar du Sénégal, le Burkina Faso a introduit une présence en ligne qui n’existait pas dans les classements précédents.

Les plus grandes baisses Le déclin du Nigeria, marqué par une baisse des IDE, des performances sur les réseaux sociaux et en ligne, l’a empêché de maintenir sa position de leader. Malgré une demande numérique stable (D2 Digital Demand ©) et une note CBS © solide (AA), ces diminutions soulignent la nature compétitive de la dynamique commerciale régionale.

Le Ghana connaît une baisse dans son classement, principalement parce que ses indicateurs généralement stables dans divers domaines n’étaient pas suffisants pour rivaliser avec les améliorations observées au Maroc et en Égypte. Cela met en lumière l’environnement de plus en plus concurrentiel du commerce africain.

La Tanzanie a perdu cinq places, en raison d’une baisse relative des IDE et de la demande numérique (D2 Digital Demand ©) dans des secteurs clés tels que les affaires et l’environnement, ce qui souligne les défis auxquels elle est confrontée pour maintenir sa position dans le Top 10 africain. La légère baisse des performances en ligne reflète également la nécessité d’améliorations stratégiques pour rester compétitive face aux rivaux régionaux.

Classement Commerce - Bloom Consulting
Classement Commerce – Bloom Consulting

Source : Bloom Consulting

 

Banque centrale européenne – BCE : Nouvelle baisse des taux dans un contexte de reflux inflationniste

Von: hechmi
13. September 2024 um 10:30

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle baisse de son principal taux directeur, diminuant de 25 points de base, dans le cadre de son assouplissement monétaire en réponse à la baisse des pressions inflationnistes.

Le taux de dépôt est désormais fixé à 3,50%, tandis que les taux de refinancement et de facilité de prêt marginal sont respectivement abaissés à 3,65% et 3,90%. Cette mesure fait suite à une baisse similaire en juin, et elle anticipe une poursuite de la politique de resserrement monétaire.

Raphaël Dupuy-Salle, expert chez Sienna IM, souligne que cette réduction n’est pas une surprise et vise à ajuster l’écart entre les taux de dépôt et de refinancement. Ce corridor est réduit pour anticiper les effets du “quantitative tightening” prévu pour 2025, une politique visant à réduire le bilan de la BCE. La correction du corridor permet de mieux contrôler la volatilité des marchés financiers.

Concernant l’avenir, certains investisseurs s’attendent à de nouvelles baisses de taux en octobre et décembre, bien que cette anticipation reste optimiste. Selon les projections actuelles, la BCE pourrait retarder une nouvelle baisse jusqu’à la fin de l’année, à moins que les chiffres de l’inflation ne baissent de manière plus marquée. De plus, la politique de la Réserve fédérale américaine influencera probablement les décisions futures de la BCE, surtout si la Fed procède à une baisse importante de ses taux directeurs.

Enfin, la politique monétaire de la BCE a eu un effet direct sur l’économie, notamment en matière de prêts aux entreprises et aux ménages, avec un resserrement notable des conditions de crédit ces dernières années. Cependant, avec la baisse des taux, on observe un certain assouplissement, ce qui a contribué à maîtriser l’inflation. Le taux neutre en zone euro pourrait atteindre environ 2% d’ici 2025 si les conditions économiques restent favorables.

 

Haithem Bouajila, président de la FTTH : Le cadre pour la création d’une entreprise est bloquant, obsolète et consommé

Von: hechmi
12. September 2024 um 07:28
Haitham Bouajila
Haitham Bouajila – Président de la FTTH

Le textile a été le catalyseur de l’industrialisation par le monde, c’est aussi le troisième plus grand pollueur succédant à l’agriculture et au transport, d’où l’importance aujourd’hui de muer vers une industrie moins polluante et plus soucieuse de l’environnement. « Nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour réduire l’impact de l’industrie textile sur la nature, nous pourrions faire mieux en travaillant plus étroitement avec les pouvoirs publics », assure Haithem Bouajila, président de la FTTH.

A quels nouveaux défis sont confrontés les industriels du textile et pourquoi muer vers une industrie propre est important pour l’avenir du secteur ?

Haithem Bouajila y réponds dans la deuxième partie de l’entretien :

Réduire l’empreinte carbone est aujourd’hui un devoir pour les entreprises socialement responsables et soucieuses de minimiser leurs impacts écologiques et sociaux, cela permet aussi de renforcer leur compétitivité et de leur donner des avantages à l’export. Que fait la FTTH pour généraliser les bonnes pratiques pour la protection de l’environnement ?

Il faut tout d’abord savoir que le mécanisme de contrôle des frontières ne concerne pas le textile pour le moment. Il n’empêche, nous y sommes bien préparés. Notre engagement dans la préservation de l’environnement ne date pas d’aujourd’hui. Nous sommes dans cette dynamique depuis près de 10 ans.

Nous pouvons nous enorgueillir d’avoir des cas d’école dans le recyclage des eaux, la régénération, la production d’énergie photovoltaïque et l’efficience énergétique. Nous avons aussi des cas d’école dans l’économie circulaire.

Ce qui nous manque ? Si le cadre réglementaire et juridique venait à être simplifié et fluidifié, si l’Etat s’engage plus dans l’accompagnement des entreprises pour améliorer leurs performances écologiques, leurs performances dans l’efficience énergétique, leurs performances dans la gestion des déchets et leurs performances pour une certification globale, une démarche écologique et la transition verte, dans 5-6 ou 7 années, nous pourrons accomplir un score incroyable.

Vous avez cité la fédération, aujourd’hui nous avons mis en place un projet : « Tunisia textile Green transition ». C’est un projet bouclé, des experts y travaillent et accompagnent les entreprises dans leur transition énergétique et écologique.

En tant que fédération, nous avons l’avantage d’avoir des exemples inédits et inspirants dans tout ce qui se rapporte à l’électricité, l’eau, l’énergie propre, l’efficience, la gestion des déchets ou la circularité. Les entreprises se partagent les bonnes pratiques grâce aux experts et consultants. Nous les aidons pour les certifications et la maitrise des process.

Notre objectif est d’avancer considérablement dans notre transition écologique d’ici 2030.
Notre projet est publié sur notre site web, il est ambitieux pour une fédération sectorielle. Je pense que nous sommes les premiers à avoir du concret.

Vous avez cité la fédération, aujourd’hui nous avons mis en place un projet : « Tunisia textile Green transition ». C’est un projet bouclé, des experts y travaillent et accompagnent les entreprises dans leur transition énergétique et écologique.

Qu’en est-il du textile local ?

La partie locale de notre secteur textile habillement souffre de difficultés causées par la concurrence du marché parallèle où les acteurs ne sont soumis à aucune charge sociale et ne s’acquittent d’aucun devoir fiscal. Ils évoluent dans des marchés irréguliers non respectueux des normes en vigueur.

Depuis les années 2000, ces gens-là investissent les grandes places du pays, vendent leurs marchandises mais ne paient pas de droits de douane, ne sont pas soumis au test sanitaire et au test de sécurité nécessaire. C’est l’illustration parfaite d’une concurrence déloyale où une partie est soumise à toutes les contraintes légales et administratives et une autre bénéficie de la liberté d’être et d’agir sans aucun souci.

Nous militons en tant que fédération pour encourager les producteurs et industriels qui travaillent sur le marché local et les protéger contre l’importation sauvage, les différents trafics et l’usage de faux

Cela dit, nous avons des enseignes très respectables qui se défendent bien telles MABROUK, SASIO, BLUE ILAND, HA et ZEN. Elles sont capables d’exceller, sont bien positionnées sur le marché local et il y en a parmi elles qui exportent en Afrique.

Nous militons en tant que fédération pour encourager les producteurs et industriels qui travaillent sur le marché local et les protéger contre l’importation sauvage, les différents trafics et l’usage de faux, nous appelons notre Etat à faire de même. Il est temps de mettre un terme aux circuits hors normes, à la contrebande qui porte un grand tort à l’économie nationale et aux sous déclarations de valeur et là je parle aussi du formel où il y a une sous déclaration des valeurs.

Qu’est ce qui entrave un développement plus important du secteur textile en Tunisie ? Le traitement fiscal ? L’accompagnement ?

Je dirais qu’il y a une double responsabilité. Une qui incombe au privé et liée à l’audace entrepreneurial, à la vitesse de l’adaptation au changement et aux mutations sur le marché, qu’il s’agisse de mutations économiques ou technologique, à la volonté d’investir et la foi que nous devons avoir en nos ressources humaines.

Pour développer une industrie qu’il s’agisse du textile ou autre, l’engagement public, celui du gouvernement, de l’administration, l’engagement de l’Etat est capital.

Nous voulons des entrepreneurs plus audacieux, plus modernes, plus smart qui font confiance aux jeunes ingénieurs, aux jeunes cadres, aux jeunes universitaires et aux jeunes techniciens et techniciennes qui sont des acteurs clés dans le développement de l’entreprise. Réussir ces gageures représente un important défi pour nous autres businessmen.

Vous estimez que certains opérateurs du secteur ne veulent pas sortir de leur zone de confort et s’y complaisent ?

Absolument ! J’invite ces opérateurs à regarder un peu dans le rétroviseur, s’informer sur ce qui ce qui se passe ailleurs et revoir la gouvernance de leurs entreprises, leurs stratégies et surtout décider de ce qu’ils veulent être dans 5-10 ans ou 15 ans. Il y a le côté entrepreneurial et le côté mindset entrepreneurial sur lequel il faut beaucoup travailler et c’est ce que nous faisons à la fédération, nous consacrons beaucoup de temps aux sujets se rapportant au développement de l’entreprise, échanges de bonnes pratiques et récits sur les success story.

Vous avez parlé d’une double responsabilité, qu’en est-il de celle des pouvoirs publics ?

Pour développer une industrie qu’il s’agisse du textile ou autre, l’engagement public, celui du gouvernement, de l’administration, l’engagement de l’Etat est capital.

En quoi consiste cet engagement ? Il ne s’agit pas de financement, nous sommes conscients que l’Etat en est dénué. Le principal problème se rapporte aux schémas de financement, aux mécanismes de financement orientés vers les entreprises d’une manière générale.

Le coût du financement, le taux d’intérêt astronomique, le cadre réglementaire et juridique qui régit la vie de l’entreprise au quotidien. Celui pour la création de l’entreprise est bloquant, obsolète et consommé. Il met en place plus la notion de blocage que celle de l’assistance, de l’encouragement, de l’amélioration.

Pourquoi ? Dans un pays européen, un pays développé industriellement, on observe les lois, il y en a qui sont similaires aux lois tunisiennes et on se dit comment se fait-il que les choses sont différentes, comment font-ils pour privilégier la philosophie de l’accompagnement et de l’amélioration alors que chez nous, c’est la croix et la bannière pour créer une entreprise.

Il faut changer l’état d’esprit de l’administration. Il faut lui injecter une bonne dose de compréhension pour qu’elle assimile le fait qu’en assistant un entrepreneur, elle crée de la richesse, de l’emploi et de la croissance.

J’ai visité des usines en Toscane (Italie), au mois de juin et coté protection civile et règlement de sécurité, nous souffrons des mêmes difficultés qu’en Tunisie, j’ai demandé, vous n’êtes pas dotés de skydome et de désenfumage, ils m’ont répondu : bien sûr que si, nous allons soumettre le projet aux services de protection civile et nous allons l’appliquer département par département.

En Tunisie, on n’est pas aussi compréhensif que cela. Le cadre réglementaire complique tout. Une usine qui existe depuis 15-20 ou 30 ans, n’est pas munie de nouvelles technologies en matière de sécurité et au lieu de l’aider à s’en doter, elle subit la coercition légale. Ce qui fait que lorsqu’un étranger avec lequel vous êtes susceptible d’avoir un partenariat fait un audit, il vous dit : vous n’êtes pas en adéquation avec la loi tunisienne donc je ne travaille plus avec vous, vous êtes classé rouge, c’est aussi simple que cela !!!

Que faire dans pareil cas ?

Il faut changer l’état d’esprit de l’administration. Il faut lui injecter une bonne dose de compréhension pour qu’elle assimile le fait qu’en assistant un entrepreneur, elle crée de la richesse, de l’emploi et de la croissance.

Il faut que les décideurs publics comprennent que l’accompagnement d’une entreprise avec des plans d’action correctifs sur cinq ans ou sur sept ans est utile à l’économie nationale à condition, bien entendu, qu’elle respecte ses engagements.

Les rapports entre l’entreprise et l’Administration doivent être basés sur la confiance et l’entraide et ne pas consister pour l’un à mettre des bâtons dans les roues et l’autre à contourner les lois.

Des exemples plus concrets sur « les bâtons dans les roues » ?

Aujourd’hui vous êtes quelqu’un qui veut monter une boîte dans la mécanique, le textile, le tissage, le tricotage, la teinture ou le finissage. Pour vous installer en Tunisie, vous avez besoin bien d’un local, dans notre pays, la majorité écrasante des locaux ne répondent pas aux normes de protection civil et de sécurité.

Les nouvelles normes, pour précision, ont été mises à jour et changées en 2018. Les locaux, d’ores et déjà construits, n’ont pas bénéficié de délais de régularisation, d’un accompagnement pour la mise à niveau ou d’une aide pour se remettre à l’ordre des nouvelles réglementations.

il y a l’accès aux financements, la réglementation et les formalités administratives souples et aisées pour ouvrir une entreprise industrielle qui font défaut

On pénalise des PME qui ont des chiffres d’affaires dérisoires et on leur impose un règlement de sécurité les obligeant à réaliser des changements radicaux et profonds dans la construction où ils s’adonnent à leurs activités économiques, ce n’est pas donné financièrement pour des PME qui viennent de démarrer leurs activités.

Pour résumer, il y a l’accès aux financements, la réglementation et les formalités administratives souples et aisées pour ouvrir une entreprise industrielle qui font défaut chez nous et bloquent l’investissement et des activités qui peuvent créer des emplois et de la croissance pour notre pays.

Comment évaluez-vous le cadre fiscal ?

Tout ce que nous espérons est que ce cadre n’empire pas. Quand le cadre fiscal est imprévisible, on ne peut pas avoir de visibilité. Quand chaque année, chaque deux ans, vous avez de nouvelles lois, de nouvelles taxes qui n’étaient pas prévus dans le business plan, dans le modèle économique, dans le modèle de gouvernance, ça perturbe et ça gêne dans la gestion d’une entreprise, et inquiète les investisseurs étrangers ou nationaux parce que pour investir, il faut un cadre fiscal stable.

Cela, ajouté aux contributions spécifiques exceptionnelles, 3 % ou 1 % qui d’exceptionnelles peuvent devenir durables ce qui complique encore plus une situation complexe.

Quelles sont les perspectives du textile ?

Je suis optimiste et j’ai beaucoup d’espoir. J’ai toujours cru que la Tunisie est un terrain fertile pour les affaires et offre beaucoup d’opportunités pour l’entrepreneuriat.

Il faut juste rétablir le climat de confiance entre les parties concernées, public privé. Nous souhaitons un véritable partenariat public privé, un véritable dialogue.

C’est toujours constructif, je dirais même cela doit partir d’un sentiment patriotique qui vise à œuvrer plus efficacement et plus profondément pour la croissance économique et l’emploi de qualité.

Et le ministère de l’Industrie dans tout cela ?

Nous n’arrêtons pas d’en parler et ce depuis de nombreuses années. Je suis actif dans la fédération depuis 8 ans, et dans le secteur textile depuis de longues années.

J’ai toujours eu des contacts avec le ministère, concernant certains blocages, les autorisations etc. Ils sont à l’écoute mais rien de concret. Rien n’a été changé.

Ils nous disent toujours qu’il y a des projets de changement, des orientations de changement mais c’est long, long, long à mettre en place.

Jusqu’à quand devrons-nous attendre le changement alors que le monde, lui, évolue à la vitesse de la lumière ?

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

 

 

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