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Haithem Bouajila, prĂ©sident de la FTTH : « MalgrĂ© les freins, l’industrie textile tunisienne trace sa voie vers l’avenir »

08. Juli 2025 um 11:25

TextileEntre lĂ©gislation Ă©touffante, administration frileuse et absence de concertation, l’industrie textile tunisienne ne cesse d’avancer et d’innover en matiĂšre de durabilitĂ©, circularitĂ© et responsabilitĂ© sociale. Haithem Bouajila, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration tunisienne des Textiles Habillement, dĂ©crypte les paradoxes du secteur, ses avancĂ©es silencieuses et ses dĂ©fis rĂ©glementaires.

“Le cadre lĂ©gislatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses” dĂ©plore Haithem Bouajila. Pour notre grand malheur, nous devons chaque jour nous familiariser Ă  de nouvelles lois. Les textes sont promulguĂ©s sans aucune concertation et sans participation des organisations professionnelles. Fort heureusement nous faisons bouger les choses, souvent grĂące Ă  des interlocuteurs rĂ©ceptifs au sein de l’administration publique”.

“Le cadre lĂ©gislatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses.” 

 

La rĂ©alitĂ© du terrain est complexe. La communication avec l’administration est lente, des fois frustrante. Ce qui est comprĂ©hensible aprĂšs un acharnement des diffĂ©rents gouvernements depuis 2011 qui ont voulu la politiser et la plier aux dictats des partis et aux dĂ©sidĂ©ratas des premier dĂ©cideurs du pays. L’administration est frileuse, elle a perdu une grande partie de ses compĂ©tences. Elle-mĂȘme subit des contraintes lĂ©gales et redoute les sanctions liĂ©es aux lois coercitives. Cela bloque toute initiative destinĂ©e Ă  assouplir ou accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures. “On doit tchatcher, bien prĂ©senter les choses, argumenter sans relĂąche. Cela nous prend une Ă©nergie folle, une Ă©nergie que nous aimerions plutĂŽt investir dans l’amĂ©lioration des conditions de travail, la stratĂ©gie de dĂ©veloppement de notre secteur, l’investissement, ou encore la recherche de nouveaux marchĂ©s”.

Des Ăźlots de dialogue public-privĂ© qui donnent de l’espoir

MalgrĂ© tout, des signaux positifs Ă©mergent. “Nous restons positifs car nous avons de l’écoute. Il y a quelques semaines, nous avons Ă©tĂ© reçus au ministĂšre de l’Économie, en prĂ©sence de reprĂ©sentants du ministĂšre de l’Industrie, de la BCT et des institutions d’investissement. La rĂ©union a Ă©tĂ© constructive. Nos interlocuteurs ont Ă©tĂ© efficaces et rĂ©actifs. On nous a mĂȘme envoyĂ© un PV officiel avec l’engagement de se rĂ©unir tous les deux mois pour assurer un suivi”. MĂȘme dynamique favorable du cĂŽtĂ© de la FIPA (Agence de promotion de l’investissement extĂ©rieur) : “Nous avons reçu un grand investisseur. Un dĂźner d’affaires a Ă©tĂ© organisĂ© avec le directeur gĂ©nĂ©ral de la FIPA. Le lendemain, il l’a conduit lui-mĂȘme au ministĂšre. C’est un responsable toujours Ă  l’écoute, trĂšs engagĂ©. Notre souhait est que les autres cadres du secteur public soient aussi proactifs”.

“Notre lĂ©gislation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa crĂ©ation, l’égalitĂ© salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel !” 

 

Pour Haithem Bouajila, la Tunisie possĂšde des atouts rĂ©els qu’elle peine Ă  valoriser. “Notre lĂ©gislation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa crĂ©ation, l’égalitĂ© salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel ! En Europe, ces sujets sont encore en nĂ©gociation ou en dĂ©bat. VoilĂ  un avantage compĂ©titif que nous devrions mieux mettre en avant auprĂšs de nos partenaires”.

Mais la rĂ©glementation environnementale prĂ©sente aussi des lacunes majeures. “Sur la rĂ©glementation environnementale, nous avons un grand retard. Le projet de loi entamĂ© en 2022 n’est toujours pas bouclĂ©. Il traite d’un enjeu crucial : la circularitĂ©. Ce sera un critĂšre central d’ici 2027 s’agissant des opĂ©rateurs sur place et des investisseurs potentiels. Nous devons nous y prĂ©parer dĂšs maintenant. Et lĂ  aussi, nous pouvons faire mieux”.

Circularité, traçabilité, recyclage : des pratiques déjà bien implantées

La circularitĂ© n’est pas une thĂ©orie pour les entreprises structurĂ©es du textile tunisien : “Chez nous, les palettes en bois jetĂ©es sont transformĂ©es en bureaux. Les cartons et plastiques sont triĂ©s, tracĂ©s, recyclĂ©s. Nous transformons les dĂ©chets en produits finis. Le problĂšme, c’est qu’il n’existe pas encore de cadres rĂ©glementaires clairs pour implanter ces pratiques.

“Nous sommes pionniers en matiĂšre d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privĂ©, n’a autant d’entreprises aussi bien Ă©quipĂ©es que celles du textile.” 

 

S’agissant de la durabilitĂ© devenue un pilier de l’industrie textile tunisienne M. Bouajila assure que les entreprises du secteur ont pris une avance incontestable : “Nous sommes pionniers en matiĂšre d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privĂ©, n’a autant d’entreprises aussi bien Ă©quipĂ©es que celles du textile. Idem pour le recyclage des eaux, les certifications vertes ou les process ZEHC (zĂ©ro Ă©mission chimique). Nous maĂźtrisons aussi la gouvernance des produits chimiques, leur utilisation, leur impact, leur traçabilitĂ©. L’utilisation des fibres recyclĂ©es est largement adoptĂ©e. L’efficience Ă©nergĂ©tique est organisĂ©e autour de plans quinquennaux. Et nous avons les compĂ©tences. Des femmes, des hommes, des jeunes, tous formĂ©s, engagĂ©s dans cette culture de l’efficience et de la durabilitĂ©â€.

Une culture HSE enracinée dans les entreprises textiles

Le secteur intĂšgre Ă©galement la dimension HSE (HygiĂšne, SĂ©curitĂ©, Environnement) dans ses structures. “La majoritĂ© des entreprises textiles ont au moins une personne dĂ©diĂ©e Ă  la HSE. Moi, j’ai cinq ingĂ©nieures femmes expertes dans ce domaine. Des entreprises comme VTR, Sartex, Wikmik ou Alcutex sont toutes Ă©quipĂ©es”.

Les petites structures ne sont pas en reste. “MĂȘme les TPE, qui n’ont pas les moyens, peuvent compter sur les grandes ou moyennes entreprises. Nous avons notre propre Ă©cosystĂšme. Les TPE qui travaillent avec nous trouvent une locomotive pour les tirer vers le haut”.

“Nous avons 70 ans d’expĂ©rience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet hĂ©ritage est dans notre ADN.”

 

La FTTH a mĂȘme mis en place une unitĂ© spĂ©cialisĂ©e dans la formation technique pour accompagner ces structures plus modestes.

Haithem Bouajila rappelle : “Nous avons 70 ans d’expĂ©rience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet hĂ©ritage est dans notre ADN. Il se combine aujourd’hui avec une jeune gĂ©nĂ©ration compĂ©tente et motivĂ©e. Ce croisement entre les pionniers et les talents d’aujourd’hui, c’est notre vraie richesse que nous voulons fructifier encore plus. Tout ce que nous demandons aux lĂ©gislateurs et aux dĂ©cideurs politiques dans notre pays est d’ĂȘtre nos partenaires pour le meilleur de la Tunisie et les gĂ©nĂ©rations futures auxquels nous devons lĂ©guer des richesses et non la pauvretĂ©â€.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • L’industrie textile tunisienne innove en durabilitĂ© et responsabilitĂ© malgrĂ© une lĂ©gislation Ă©touffante.
  • Le secteur fait face Ă  des lois contraignantes et un manque de concertation avec l’administration.
  • Des efforts sont dĂ©ployĂ©s pour dialoguer avec les autoritĂ©s, montrant des signaux positifs.
  • La Tunisie dispose d’atouts uniques comme l’interdiction du travail des enfants et l’égalitĂ© salariale.
  • Les entreprises sont dĂ©jĂ  avancĂ©es en matiĂšre de circularitĂ©, recyclage et Ă©nergies renouvelables.
  • La culture HSE est profondĂ©ment ancrĂ©e, et les PME sont soutenues par les plus grandes structures.

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Accord d’association Tunisie – UE : Trente ans aprĂšs sa signature, le bilan serait « globalement positif »

30. Juni 2025 um 09:00
Tunisie Union Européenne
image IA

En prĂ©vision de la cĂ©lĂ©bration du 30Ăšme anniversaire de l’Accord d’association conclu le 17 juillet 1995 avec la Tunisie, l’ambassade de l’Union europĂ©enne Ă  Tunis, s’emploie, depuis la cĂ©lĂ©bration le 8 mai dernier de la JournĂ©e de l’Europe, Ă  sponsoriser, directement ou indirectement, diverses manifestations consacrĂ©es Ă  l’examen du bilan de cet accord et au balisage de nouvelles pistes pour le relancer.

D’aprĂšs des observateurs de la chose tunisienne, l’objectif non-dit de ces manifestations organisĂ©es en partenariat avec des mĂ©dias de la place, serait, semble-t-il,  de tĂąter le pool et de prendre connaissance de la lecture que se font les cadres tunisiens de cet accord et des moyens de le rĂ©viser.

Car normalement, la cĂ©lĂ©bration d’un Ă©vĂšnement gĂ©ostratĂ©gique d’une telle importance aurait du ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ© par une Ă©valuation objective des rĂ©sultats de cet accord, surtout,  aprĂšs une si longue pĂ©riode de sa conclusion.

« L’Europe a soutenu l’industrialisation de la Tunisie, mais a oubliĂ© ses jeunes, sa mobilitĂ©, et ses ambitions technologiques. »

 

Mention spĂ©ciale pour les centaines de participants invitĂ©s Ă  ces manifestations. Ils sont triĂ©s au volet. Il s’agit pour la plupart des personnalitĂ©s pro-europĂ©ennes : universitaires, anciens ministres qui ont accompagnĂ© l’Accord, banquiers, diplomates, investisseurs, industriels, hauts cadres, journalistes


ConsĂ©quence : le ton Ă©tait Ă  l’autosatisfaction, Ă  la satisfaction et au triomphalisme. Pour relativiser, les participants ont estimĂ© que l’accord a Ă©tĂ© globalement positif avec quelques nuances.

Pour l’Union europĂ©enne, l’Accord d’association a Ă©tĂ© un succĂšs

Au rayon des rĂ©sultats positifs, ils ont citĂ© la contribution de l’accord au dĂ©veloppement du secteur industriel, au renforcement de l’ouverture de l’économie tunisienne Ă  la concurrence internationale et Ă  son intĂ©gration dans la chaĂźne des valeurs europĂ©ennes.

Selon Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union europĂ©enne en Tunisie, l’Accord d’association est « une success story». Il a indiquĂ© que grĂące Ă  cet accord, le marchĂ© europĂ©en est un marchĂ© prioritaire pour l’industrie tunisienne, voire un marchĂ© qui garantit les exportations tunisiennes Il a joutĂ© que « l’accroissement des Ă©changes entre les deux partenaires a Ă©tĂ© une ressource pour investir et crĂ©er des emplois en Tunisie. Il n’est pas inutile de rappeler  que les 3400 entreprises off shore europĂ©ennes implantĂ©es en Tunisie ont créé 400 mille emplois Â».

« Face Ă  la Chine et aux États-Unis, l’Europe doit inventer un nouveau partenariat avec l’Afrique, fondĂ© sur la technologie, la transition Ă©nergĂ©tique et l’éducation inclusive. »

 

Au chapitre des insuffisances, les participants Ă  ces manifestations financĂ©es par l’UE ont estimĂ© que l’accord d’association a Ă©tĂ© dissymĂ©trique en ce sens oĂč il n’a pas favorisĂ© ni une grande mobilitĂ© de la main d’Ɠuvre tunisienne vers l’Europe, ni un transfert technologique significatif dans les secteurs porteurs (technologies de pointe), ni un flux d’investissements directs Ă©trangers consĂ©quents.

A la lumiĂšre de ce diagnostic divergent, les participants ont appelĂ© Ă  rĂ©viser l’Accord d’association sur de nouvelles bases et critĂšres.

Bien nĂ©gocier tout nouveau accord de partenariat avec l’UE

Du cĂŽtĂ© officiel, intervenant lors de la cĂ©lĂ©bration de la JournĂ©e de l’Euripe, le 8 mai 2025, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres,  Mohamed Ali Nafti, a plaidĂ©, mollement, « pour un soutien accru Ă  la migration rĂ©guliĂšre et Ă  la mobilitĂ©, rĂ©itĂ©rant l’appel de la Tunisie Ă  adopter une approche humaine et globale face au phĂ©nomĂšne de la migration irrĂ©guliĂšre, en s’attaquant Ă  ses causes profondes».

Pour d’autres intervenants, il s’agit, en premier lieu, d’affirmer clairement une volontĂ© commune pour l’instauration d’un partenariat pĂ©renne entre la Tunisie et l’UE. Cette derniĂšre est invitĂ©e Ă  accompagner cette volontĂ© et Ă  fournir Ă  la Tunisie des fonds structurants  comme elle l’avait fait avec le Portugal, l’Espagne et la GrĂšce.

Toujours au rayon du financement, les participants ont suggĂ©rĂ© de crĂ©er, Ă  la charge  de l’UE,  des fonds d’investissement pour accompagner les entreprises exportatrices tunisiennes et Ă  les aider Ă  contourner les barriĂšres Ă©rigĂ©es aux frontiĂšres de l’Union Ă  l’instar de la taxe carbone (taxe environnementale sur les Ă©missions de dioxyde de carbone). L’idĂ©e serait de prendre en charge le risque climatique.

Dans un second temps, ils ont recommandĂ© d’oublier l’amateurisme avec lequel le premier accord d’association a Ă©tĂ© finalisĂ© et d’engager de vĂ©ritables professionnels pour bien nĂ©gocier toute rĂ©vision de cet accord et de se faire aider s’il le faut par des cabinets internationaux indĂ©pendants.

Un partenariat en matiùre d’IA serait la bonne piste à explorer

Par delĂ  ces propositions pratiques, les participants tunisiens ont eu le mĂ©rite de suggĂ©rer aux europĂ©ens de mettre Ă  contribution, la nouvelle technologie de rupture, en l’occurrence,  l’Intelligence artificielle (IA) pour instaurer un partenariat new look.

L’enjeu serait pour Mehdi Haouas ancien ministre du tourisme et de l’artisanat et prĂ©sident fondateur du groupe Talan spĂ©cialisĂ© dans le conseil et l’expertise technologique   que « face au tandem Etats Unis et Chine qui vont concevoir, Ă  la faveur de leur technologies avancĂ©es (IA et autres)  des modĂšles de croissance selon leurs propre visions, il y a, peut ĂȘtre une troisiĂšme voie, Celle lĂ  mĂȘme qui consisterait d’aprĂšs lui Ă  crĂ©er un partenariat entre l’Afrique et l’UE qui n’est pas compĂ©titive en matiĂšre de technologie, un modĂšle de dĂ©veloppement inclusif fondĂ© sur l’accĂšs Ă  l’éducation, la transition Ă©nergĂ©tique, l’économie circulaire et la maĂźtrise des nouvelles technologies (IA..) Â».

Tout futur partenariat avec l’UE ne sera pas une Ɠuvre facile

Abstraction faite des points de vue des uns et des autres, il faut admettre, dans l’absolu,  que tout projet de rĂ©vision et de rĂ©novation de l’Accord d’Association avec l’UE ne sera pas une Ɠuvre facile, et ce, pour deux raisons.

« On ne peut plus nĂ©gocier l’avenir d’un pays avec les mĂ©thodes du passĂ©. Ce nouvel accord devra ĂȘtre pensĂ© par des experts, et non improvisĂ© par complaisance. »

 

La premiĂšre rĂ©side dans le fait que l’UE d’aujourd’hui,  n’est plus celle de 1995. Ce groupement Ă©conomique a mal Ă©voluĂ© depuis. Sur le plan Ă©conomique,  il est en dĂ©clin avancĂ© et sur le plan gĂ©opolitique, il n’est plus crĂ©dible. Son image a Ă©tĂ© ternie par le soutien que les europĂ©ens ont apportĂ©, de maniĂšre inconditionnelle,  le gĂ©nocide Ă  ciel ouvert accompli par les sionistes dans la bande de Gaza. Les tunisiens n’ont plus confiance dans un groupement qui ne respecte pas le droit humain et le droit international. Il y a un sĂ©rieux problĂšme de confiance.

La deuxiĂšme raison consiste en le fait que la Tunisie de 2025 n’est plus celle de 1995.  La dĂ©mocrature (mix d’autocratie et de libertĂ© d’expression) qui prĂ©vaut actuellement dans le pays est de loin moins contraignante que la dictature absolue qui rĂ©gnait du temps de Ben ALI.  Mieux, Ă  la faveur de la configuration gĂ©opolitique mondiale qui se profile Ă  l’horizon, la Tunisie, plus que jamais souveraine, a,  aujourd’hui, la grande possibilitĂ© de diversifier ses partenaires.

Cela pour dire in fine que les conditions de négociation ont beaucoup changé en faveur de la Tunisie.

Abou SARRA

Chiffres clés

  • 3400 — Entreprises europĂ©ennes installĂ©es en Tunisie
  • 400 000 — Emplois créés grĂące aux investissements europĂ©ens
  • 1995 — Date de signature de l’Accord d’association
  • 30 ans — DurĂ©e de l’accord sans rĂ©vision structurelle majeure
  • ZERO — Transfert technologique significatif vers la Tunisie, selon les critiques.

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QNB – Revue Economique : Les fondamentaux de la croissance restent solides pour l’IndonĂ©sie

Von: hechmi
29. Juni 2025 um 21:09

Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, l’IndonĂ©sie s’est distinguĂ©e par ses performances exceptionnelles en matiĂšre de croissance Ă©conomique et de stabilitĂ©. Entre 2000 et 2024, l’économie indonĂ©sienne a enregistrĂ© un taux de croissance moyen de 5 %. Il s’agit lĂ  d’une performance remarquable pour le quatriĂšme pays le plus peuplĂ© du monde, qui a su faire face Ă  une pĂ©riode difficile marquĂ©e par la crise financiĂšre mondiale et la pandĂ©mie de Covid-19.

À la fin de l’annĂ©e derniĂšre, un ralentissement de l’activitĂ© Ă©conomique a commencĂ© Ă  se manifester, dans un contexte d’incertitude post-Ă©lectorale, de baisse des prix des matiĂšres premiĂšres et d’un resserrement de la politique monĂ©taire. Cette annĂ©e, le « Jour de la LibĂ©ration » proclamĂ© par le prĂ©sident Trump a imposĂ© des droits de douane gĂ©nĂ©ralisĂ©s Ă  ses partenaires commerciaux dans le monde entier, menaçant de provoquer d’importantes perturbations dans l’économie mondiale. Les États-Unis ont imposĂ© un tarif de 32 % sur les produits indonĂ©siens, ce qui constitue une menace significative pour son secteur exportateur. Ces tarifs ont ensuite Ă©tĂ© « suspendus », alors que la nation d’Asie du Sud-Est travaille Ă  un accord incluant des tarifs prĂ©fĂ©rentiels sur les produits amĂ©ricains, un meilleur accĂšs Ă  ses minĂ©raux critiques et des importations de carburant amĂ©ricain plus importantes.

L’Indonesia Activity Tracker (IAT) est un baromĂštre opportun qui permet de mesurer l’élan de l’économie indonĂ©sienne, en rĂ©sumant les informations issues des principaux indicateurs d’activitĂ© Ă  haute frĂ©quence. AprĂšs avoir atteint un pic de croissance de 5,3 % en glissement annuel en octobre, le rythme de croissance a commencĂ© Ă  se modĂ©rer, jusqu’à se stabiliser autour du taux moyen de long terme de 5 %.

MalgrĂ© cette stabilisation apparente, une incertitude importante demeure sur la scĂšne mondiale. À notre avis, en dĂ©pit de vents contraires considĂ©rables, les perspectives macroĂ©conomiques restent positives pour l’IndonĂ©sie. Dans cet article, nous examinons les trois principaux facteurs qui soutiennent nos perspectives.

PremiĂšrement, la consommation restera un moteur robuste de la croissance cette annĂ©e. La consommation reprĂ©sente 55 % de l’économie indonĂ©sienne et constitue donc un facteur majeur dĂ©terminant la performance Ă©conomique du pays. La vigueur de la consommation est soutenue par un marchĂ© du travail rĂ©silient, qui a connu une reprise remarquable depuis la pandĂ©mie de Covid-19. Le taux de chĂŽmage est passĂ© d’un pic de 7,1 % en 2020 Ă  4,8 % selon les derniĂšres donnĂ©es de 2025, atteignant son niveau le plus bas depuis 1998. Pour soutenir les dĂ©penses des mĂ©nages, le gouvernement indonĂ©sien a annoncĂ© ces derniers mois une sĂ©rie de mesures de relance, notamment des rĂ©ductions substantielles des tarifs d’électricitĂ© pour 79 millions de foyers, une aide alimentaire pour 18,3 millions de familles Ă  faible revenu, ainsi que des transferts d’argent pour les travailleurs Ă  faible revenu. La rĂ©silience du marchĂ© du travail, associĂ©e aux politiques de soutien du gouvernement, apportera un appui considĂ©rable Ă  la consommation cette annĂ©e.

GraphiqueDeuxiĂšmement, une inflation maĂźtrisĂ©e et la stabilisation de la roupie indonĂ©sienne (IDR) ont permis Ă  la Banque d’IndonĂ©sie de mettre en Ɠuvre des mesures monĂ©taires expansionnistes. Le taux d’inflation annuel est restĂ© confortablement contenu cette annĂ©e, proche de la limite infĂ©rieure de la fourchette cible de 1,5 Ă  3,5 % dĂ©finie par la politique monĂ©taire. De plus, la roupie a retrouvĂ© une certaine stabilitĂ©, s’apprĂ©ciant d’environ 3,5 % depuis son point le plus bas historique enregistrĂ© le 9 avril. Une faible inflation et une IDR plus stable ont permis Ă  la Banque d’IndonĂ©sie de rĂ©duire son taux directeur de 25 points de base en mai pour le fixer Ă  5,5 %, soit la troisiĂšme baisse depuis septembre dernier. En outre, la banque centrale a mis en Ɠuvre une sĂ©rie de mesures destinĂ©es Ă  stimuler le crĂ©dit dans l’économie, notamment la rĂ©duction des exigences de rĂ©serves, l’augmentation des plafonds de financement externe pour les banques locales, l’engagement Ă  acheter pour 9,3 milliards USD d’obligations gouvernementales sur le marchĂ© secondaire, ainsi que l’allocation de 7,9 milliards USD pour le programme de logements abordables de l’État, entre autres. Ainsi, les conditions monĂ©taires sont rĂ©unies pour stimuler l’élan Ă©conomique.

TroisiĂšmement, l’IndonĂ©sie continue de dĂ©velopper un portefeuille solide de projets d’infrastructure Ă  grande Ă©chelle et d’investissement en capital (CAPEX) qui soutiendra les flux d’investissements et renforcera la capacitĂ© de production. L’investissement dans les infrastructures devrait rester l’une des principales prioritĂ©s de la nouvelle administration. D’importants projets sont en cours dans des secteurs tels que les transports (routes, chemins de fer, aĂ©roports et ports), l’énergie (y compris les Ă©nergies renouvelables et une grande raffinerie), ainsi que les infrastructures nĂ©cessaires au fonctionnement de nouvelles usines de fabrication. De plus, le fonds souverain nouvellement lancĂ©, Danantara, a reçu le mandat de cibler des projets dans le traitement des ressources naturelles et le dĂ©veloppement de l’intelligence artificielle. L’investissement public viendra renforcer le maintien d’un niveau sain d’investissement global, qui devrait rester supĂ©rieur Ă  30 % du PIB et contribuer Ă  un rythme de croissance Ă©conomique soutenu.

QNB

Dans l’ensemble, bien que des vents contraires significatifs devraient entraĂźner un ralentissement non nĂ©gligeable de la croissance Ă©conomique, les fondamentaux macroĂ©conomiques de l’IndonĂ©sie demeurent solides, portĂ©s par une consommation rĂ©siliente, des mesures de relance monĂ©taire, et un portefeuille robuste de projets d’infrastructure et d’investissement.

 

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