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Allemagne : La nouvelle direction hérite d’une conjoncture économique défavorable

Von: hechmi
11. Mai 2025 um 10:00

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a longtemps incarné la puissance économique de l’Europe. Toutefois, au cours des deux dernières décennies, des vents contraires fondamentaux ont commencé à s’accumuler : des tendances démographiques défavorables, une réglementation et une fiscalité excessives, ainsi qu’un retard dans la modernisation des secteurs clés face à l’ère numérique et à un paysage mondial en mutation rapide. En conséquence, l’économie allemande a sous-performé, avec un PIB réel qui est resté inchangé au cours des cinq dernières années — une évolution peu flatteuse comparée à la croissance de 12,2 % aux États-Unis ou même à celle de 5 % dans le reste de la zone euro sur la même période.

QNB REVUE ECONOMIQUE - G1L’arrivée au pouvoir du Chancelier Friedrich Merz pourrait marquer un tournant en matière de politique économique et de performance. Pendant des décennies, l’Allemagne s’est consacrée à la rigueur budgétaire et à l’austérité. En revanche, le nouveau gouvernement arrive avec un vaste plan de relance budgétaire qui pourrait atteindre 1 000 milliards d’euros, incluant des investissements dans les infrastructures et la défense, ainsi que des projets de réformes fiscales et du marché du travail.

Ce programme économique constitue un changement de paradigme par rapport au conservatisme budgétaire traditionnel de l’Allemagne et devrait stimuler la croissance à moyen terme. Toutefois, la nouvelle administration hérite de défis majeurs qui exigent des réformes profondes pour relancer durablement une économie stagnante. Cet article explore trois facteurs clés qui illustrent ces défis et étayent notre analyse.

Premièrement : Des défis structurels majeurs qui sapent la compétitivité et la productivité

Le Rapport mondial sur la compétitivité offre une évaluation utile de cette dimension. Il y a dix ans à peine, l’Allemagne occupait le 6e rang mondial ; elle est aujourd’hui tombée à la 24e place, en raison des lourdeurs réglementaires, d’une fiscalité contraignante, de lois rigides sur l’emploi et d’une complexité administrative excessive.

La bureaucratie coûte jusqu’à 146 milliards d’euros par an à l’économie allemande. La perte de compétitivité se reflète clairement dans les statistiques de productivité : depuis 2017, la production par travailleur a chuté de 2,5 %. Les chefs d’entreprise dénoncent une administration tentaculaire et une transition numérique trop lente. Ce ralentissement nuit particulièrement aux start-ups, pour lesquelles les retards administratifs peuvent décider du succès ou de l’échec d’un projet. Par conséquent, de plus en plus d’entreprises transfèrent leurs activités vers d’autres pays européens comme les Pays-Bas, la Suède, le Portugal ou la Pologne. Ces problèmes structurels continueront donc à freiner la croissance, et devront être traités par des mesures allant au-delà d’un simple stimulus fiscal.

Deuxièmement : La modernisation des infrastructures, un impératif pour la croissance future

Si l’Allemagne veut relancer sa croissance économique, elle doit impérativement moderniser ses infrastructures vieillissantes. Sa politique budgétaire ultra-conservatrice a conduit à une sous-finance chronique dans des domaines clés. En 2023-2024, l’investissement public représentait en moyenne 2,8 % du PIB, contre 4,3 % en France.

Faute d’investissements suffisants, les infrastructures de transport et d’énergie vieillissent, et les technologies numériques restent à la traîne, ce qui freine la croissance à long terme. Il est donc crucial de procéder à des mises à niveau massives. Dans le passé, les délais de planification et de passation de marchés ont souvent excédé ceux de la construction elle-même. En 2023, 76 milliards d’euros de ressources budgétaires sont restés inutilisés, en raison d’obstacles administratifs et réglementaires. La modernisation des infrastructures doit ainsi figurer en tête des priorités du nouveau gouvernement.

Par ailleurs, une réforme visant à réduire l’impôt sur les sociétés ne serait appliquée que progressivement, à partir de 2028.

Troisièmement : L’industrie manufacturière poursuit sa dégradation, pesant sur la croissance globale

Secteur clé de l’économie allemande, l’industrie manufacturière traverse une période prolongée de déclin, affectant la croissance générale. Entre 2000 et le pic de 2017, la composante industrielle du PIB réel augmentait de 1,9 % par an. Depuis, cette dynamique s’est brusquement inversée, sous l’effet de nombreux chocs : tensions commerciales mondiales, ralentissement de l’économie mondiale, pandémie de Covid, crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, et déclin du secteur automobile.

Depuis son pic en 2017, la production industrielle allemande a reculé de 18 %. En 2025, les nouvelles guerres commerciales lancées par l’administration Trump, conjuguées à l’incertitude géopolitique élevée, exerceront une pression supplémentaire sur les industries tournées vers l’exportation. Même si le secteur manufacturier devrait bénéficier des investissements dans les infrastructures et la défense, le nouveau gouvernement devra assurer un environnement plus stable pour compenser ces vents contraires majeurs.

QNB REVUE ECONOMIQUE - G2En conclusion, Le gouvernement hérite d’un lourd passif qui pèse sur les perspectives de croissance. Le changement de paradigme en matière de politique budgétaire devrait permettre une mise à niveau essentielle des infrastructures et amorcer une reprise, stimulant ainsi la croissance à moyen terme. Toutefois, des réformes structurelles plus profondes seront nécessaires pour garantir une relance durable de l’économie allemande..

(SOURCE : REVUE ECONOMIQUE | QNB)

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Instabilité financière : comprendre les causes, anticiper les conséquences

06. Mai 2025 um 10:17

Scandales FinanciersDepuis plusieurs mois, la Tunisie est secouée par une série de scandales financiers d’une ampleur alarmante, qui se succèdent à un rythme effréné — presque mensuel. Ces affaires, souvent d’une gravité extrême, mettent en péril non seulement les entreprises concernées, mais aussi la stabilité du système financier national tout entier. Banques, institutions de régulation, marchés… aucun maillon de la chaîne économique n’est épargné.

Il ne s’agit pas de sombrer dans l’alarmisme, mais de tirer la sonnette d’alarme pour susciter une prise de conscience collective sur l’urgence de rétablir l’ordre dans un secteur vital pour l’économie nationale.

L’affaire COFIB Capital : le signal précurseur

Le premier choc a été celui de l’affaire COFIB Capital Finances en 2024. Un cadre commercial, aujourd’hui décédé dans des circonstances tragiques, a été soupçonné de pratiques assimilables à une fraude pyramidale de type Ponzi. Si l’entreprise a tenté de rassurer rapidement ses clients, l’affaire a semé le doute dans un climat financier déjà tendu.

L’exportateur d’huile d’olive et la dette colossale

En 2025, la situation s’est encore aggravée avec deux nouveaux scandales majeurs. Le premier concerne le négociant en huile d’olive Adel Ben Romdhane. Ce dernier a profité du vide laissé par l’arrestation d’un grand opérateur du secteur, Abdelaziz Makhloufi, pour occuper le terrain de l’export.

« Les scandales à répétition révèlent une faillite de la gouvernance, pas seulement des individus. »

 

Ben Romdhane a ainsi négocié des contrats avec des partenaires espagnols et italiens, tout en accumulant une dette vertigineuse de 450 millions de dinars auprès de la BH Bank, et un prêt supplémentaire de 50 millions de dinars auprès de Banque Zitouna. Malgré l’avis défavorable de ses commissaires aux comptes, la Banque de l’Habitat a persisté à distribuer des dividendes, ponctionnant une partie des bénéfices de 108 millions de dinars. Une décision irresponsable, compte tenu du gouffre financier laissé par l’opérateur.

TSI : une promesse de rendement trop belle pour être vraie

Le plus récent scandale implique l’intermédiaire en bourse “Tuniso-Saoudienne d’Intermédiation (TSI)”. Un dirigeant y proposait à ses clients des placements à rendement mirobolant, de 13 à 14 %, dans un marché où les taux oscillent normalement entre 6 et 8%.

L’absence de culture financière chez de nombreux épargnants, combinée à une avidité généralisée, a permis à ce stratagème de prospérer sans éveiller de soupçons. Le Conseil du Marché Financier (CMF) a finalement révélé que la TSI fait l’objet d’une enquête approfondie. Celle-ci a mis au jour de graves insuffisances en matière de fonds propres, des défaillances dans la gouvernance et des pratiques mettant en péril les intérêts des clients. Le dirigeant mis en cause a pris la fuite. Le CMF, en coordination avec la Bourse de Tunis, Tunisie Clearing et plusieurs banques partenaires, a dû intervenir en urgence pour protéger les avoirs des clients et éviter toute fuite de capitaux.

Une crise de gouvernance et de régulation

Ces scandales à répétition ne sont pas de simples incidents isolés : ils traduisent une crise structurelle de gouvernance et de régulation. La réponse classique — réprimer après coup — a montré ses limites. Trop souvent, les coupables prennent la fuite avant même que la justice ne réagisse.

« Tant que la régulation restera en mode réactif, les fraudeurs auront toujours une longueur d’avance. »

 

Il devient urgent de mettre en place une régulation préventive, efficace et intelligente, capable d’anticiper les dérives au lieu de les subir. Cela commence par des gestes symboliques mais fondamentaux, comme la nomination d’un directeur général à la tête du CMF, aujourd’hui en situation de flottement institutionnel. Il faut également renforcer les moyens d’action des organes de régulation en rétablissant leur autorité, leur indépendance et leur efficacité.

Vers une réforme profonde du secteur financier

Au-delà des mesures d’urgence, c’est un chantier de réforme en profondeur qui s’impose. Les lois encadrant le secteur financier doivent être modernisées pour suivre les évolutions rapides du marché, au niveau national comme international.

Il ne s’agit pas seulement de combler des lacunes juridiques, mais d’adopter une vision renouvelée du fonctionnement économique du pays. Une vision fondée sur la transparence, la redevabilité et la prudence financière comme socles inébranlables.

«Ce n’est plus une série noire, c’est un signal rouge pour l’avenir de l’économie tunisienne.»

 

Une menace systémique pour l’économie nationale

Les conséquences de ces malversations financières sont lourdes : elles favorisent l’évasion fiscale, alimentent les flux financiers illicites et sapent la crédibilité des institutions.

Comme l’a montré le scandale HSBC à l’échelle mondiale, ces dérives peuvent exposer des vulnérabilités systémiques, et accroître les risques opérationnels et stratégiques. Dans une Tunisie en crise depuis plus d’une décennie, elles creusent les inégalités et exacerbent la défiance des citoyens envers l’État et ses institutions.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

trois scandales, une même faille

  • Ponzi, dettes, placements fictifs : la Tunisie vit une série noire inédite.
  • 450 millions de dinars de dette impayée dans un seul dossier.
  • Le CMF enquête sur des pratiques à haut risque chez TSI.
  • L’absence de régulation préventive affaiblit la confiance des investisseurs.
  • Un système à bout de souffle appelle une réforme urgente et profonde.

 

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