Officiel : Adoption de la loi sur le travail et fin de la sous-traitance abusive en Tunisie
Le projet de loi n°16 de lâannĂ©e 2025, relatif Ă lâorganisation des contrats de travail et Ă lâinterdiction de la sous-traitance, a Ă©tĂ© adoptĂ© ce mercredi Ă lâaube avec 121 voix pour, quatre abstentions et aucune voix contre.
PrĂ©sentĂ© par le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, lors de la sĂ©ance plĂ©niĂšre entamĂ©e mardi matin et achevĂ©e mercredi Ă lâaube, le projet sâinscrit dans le cadre dâune rĂ©forme lĂ©gislative visant Ă mieux encadrer les relations professionnelles entre employeurs et salariĂ©s, et Ă mettre fin Ă toutes les formes dâemploi prĂ©caire.
La sĂ©ance a Ă©tĂ© marquĂ©e par de vives discussions, poussant le prĂ©sident du Parlement, Ibrahim Bouderbala, Ă suspendre les travaux Ă deux reprises. Un seul amendement, portant sur lâarticle 8, a Ă©tĂ© adoptĂ©, tandis que les autres propositions de modification ont Ă©tĂ© rejetĂ©es, maintenant la version initiale du gouvernement.
La nouvelle loi fait du contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e (CDI) la norme, limitant strictement le recours aux contrats Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e (CDD) Ă des cas exceptionnels et dĂ»ment justifiĂ©s. Elle fixe Ă©galement la pĂ©riode dâessai Ă six mois, renouvelable une seule fois.
Par ailleurs, le texte interdit le recours Ă la sous-traitance pour les missions essentielles et permanentes des entreprises, quâelles soient publiques ou privĂ©es. Seules les interventions ponctuelles ou techniques sont autorisĂ©es, sous rĂ©serve quâelles ne constituent pas un dĂ©tournement des droits des travailleurs. Cette disposition marque une premiĂšre lĂ©gislative en Tunisie, aprĂšs des annĂ©es de controverses sur le sujet.
Des mesures strictes sont prĂ©vues en cas de non-respect de la loi, notamment des amendes, la reconnaissance dâun lien de travail direct entre le salariĂ© et lâentreprise bĂ©nĂ©ficiaire, ainsi que la possibilitĂ© dâexclure les contrevenants des avantages accordĂ©s par lâĂtat.
Des dispositions transitoires sont prévues pour permettre aux entreprises de régulariser leur situation, sans perturber le fonctionnement économique ni les relations contractuelles existantes.
Dans la note explicative du texte de loi, le gouvernement souligne que cette réforme vise à mettre fin à la précarité et aux conditions de travail indécentes, tout en préservant la compétitivité et la stabilité des entreprises.
Lors des débats, la majorité des députés ont salué un pas important vers une meilleure protection sociale des travailleurs, appelant à une application stricte de la loi et au renforcement des mécanismes de contrÎle.