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Heute — 28. März 2025Haupt-Feeds

Et si le phosphogypse devenait une richesse nationale plutôt qu’un déchet toxique ?

28. März 2025 um 07:12

PhosphateLe débat sur la valorisation du phosphogypse, matière polluante rejetée, annuellement, en mer, à hauteur de 8 millions de tonnes, par les industries chimiques de transformation du minerai de phosphate en acide phosphorique refait surface. C’est le Président de la république Kaïes Saïed qui a relancé le débat sur ce dossier en recevant la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub.

Le Chef de l’Etat a appelé à trouver une solution définitive au problème du “phosphogypse” à Gabès, évoquant la possibilité de son exploitation, sans effets néfastes sur l’environnement. Il a rappelé, à cet égard, les études réalisées, il y a plus de dix ans, par des ingénieurs et des spécialistes à Gabès, qui ont scientifiquement démontré la viabilité et la sécurité de cette solution.

Retrait du phosphogypse de la liste des déchets dangereux

Le gouvernement a très vite réagi à l’appel du président de la république et pris des mesures adéquates, du moins de notre point de vue.

Le 5 mars 2025, un conseil ministériel restreint a décidé  de reclasser le phosphogypse. Jusque là perçu comme un déchet nocif, voire dangereux, il est désormais reconnu comme une ressource exploitable sous certaines conditions.

Le 12 mars 2025, interpellée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP),  la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a apporté trois importantes précisions sur le dossier.

La première consiste en la confirmation par des études scientifiques de l’absence de matières radioactives dans le phosphogypse.

« Et si ce que nous rejetions hier comme un poison devenait demain une richesse pour tout un pays ? Le phosphogypse n’est plus un déchet, c’est un défi à relever. »

 

La seconde porte sur la levée d’interdiction du phophopgypse en tant que déchet dangereux. Mieux cette levée d’interdiction a été, d’après la ministre, validée par le ministère de la Santé publique, prouvant ainsi que cette substance industrielle ne représente aucun danger pour la santé.

La troisième a trait à la feuille de route arrêtée pour valoriser dorénavant le phosphogypse. Il s’agit essentiellement de charger le Groupe chimique tunisien de mener des études et des projets sur une période maximale de cinq ans, avec pour objectif de développer des solutions respectueuses de l’environnement et bénéfiques pour les différentes régions du pays.

Des chercheurs tunisiens ont travaillé sur la valorisation du phophogypse

Quant aux études scientifiques auxquelles font référence le Président de la république et la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie, pour justifier la nécessaire valorisation du phosphogypse, les plus pertinentes et les plus pragmatiques sont, à notre connaissance, au nombre de trois. Nous en avons parlé longuement antérieurement.

La plus intéressante, à notre avis, est celle qui a été développée par l’expert Tahar Khouaja, ancien PDG du Groupe chimique tunisien (GCT), propriétaire public des industries chimiques de transformation de phosphate à Gabès. Il propose un usage utile et renouvelable du phosphogypse, une sorte de recyclage de cette matière qui pourrait rapporter, annuellement, un milliard de dinars pour les caisses de l’Etat. Cette matière pourrait, selon lui, être réutilisée comme engrais enrichissant pour le sol.

Mieux dans ses recherches, l’expert va plus loin et estime que le phosphogypse, contrairement à ce qu’on dit, ne contiendrait pas de polluants dangereux.

« On a trop longtemps laissé le phosphogypse empoisonner nos mers. Il est temps de faire de cette cicatrice écologique une source d’espoir économique. »

 

La deuxième étude est à l’actif de la chercheuse Hayet Omri, docteure en chimie. Cette dernière est parvenue à mettre au point une technique pouvant éradiquer la pollution générée par les rejets du phosphogypse. Cette technique consiste, selon elle, en l’utilisation du phosphogypse dans le bâtiment, en le mélangeant à des résidus de plantes et de produits chimiques. Elle a déclaré avoir expérimenté cette technique avec l’assistance d’experts belges. Elle dit avoir présenté son invention au ministère tunisien de l’Environnement qui a promis d’étudier sa proposition.

Pour sa part, Mokhtar Hamdi, universitaire, chercheur et directeur général du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN), a  fait des recherches sur l’extraction de méthane à partir du phosphogypse, le méthane étant un composant principal du gaz naturel. Il est largement utilisé comme combustible pour le chauffage de bâtiments résidentiels et commerciaux. Il entre également dans la production de gaz de synthèse, un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone.

Pour un contrôle rigoureux de la radioactivité du phosphogypse

Abstraction faite de cette prise de conscience salutaire de la nécessité de valoriser le phosphogypse. L’essentiel est de faire en sorte que le recyclage de ce sous-produit soit effectué selon les normes internationales de sécurité sanitaire et de respect de l’environnement.

Est il besoin de rappeler au plan écologique, que cette matière polluante, rejetée dans la mer (golfe de Gabès et au large de Sfax), des décennies durant, à raison de plus de 8 millions de tonnes par an, a généré la désertification marine (disparition de plusieurs espèces de poisson…) et affecté énormément le golfe de Gabès, plan d’eau réputé pour être une des frayères de la mer Méditerranée et pour abriter la seule oasis maritime de Mare Nostrum.

« Derrière les chiffres effrayants de la pollution marine, se cache un potentiel inexploré. La science, soutenue par la volonté politique, peut changer le cours de notre avenir. »

 

Est-il besoin de rappeler, également, au plan sanitaire, que le phosphogypse, tout comme le minerai dont il est extrait, le phosphate, est, en théorie, légèrement radioactif. Contenant du radium qui se désintègre en formant du radon, un gaz radioactif qui pénètre facilement les poumons, et qui pour cette raison est source de cancers du poumon.

Morale de l’histoire : l’enjeu est de taille. Afin d’éviter tout dérapage, il est recommandé d’encadrer de manière rigoureuse le recyclage industriel du phosphogypse et de s’inspirer, à cette fin, des “best practices” en vigueur dans d’autres pays.

La députée Fatma Mseddi a eu beaucoup de mérite d’avoir attiré l’attention sur cet aspect lors du débat du 12 mars 2025 au parlement avec la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie.

Abou SARRA

EN BREF

Phosphogypse : Déchet ou richesse pour la Tunisie ?

  • 8 millions de tonnes de phosphogypse rejetées chaque année en mer à Gabès.
  • Le président Kaïs Saïed relance le débat sur sa valorisation.
  • Reclassé comme ressource non dangereuse depuis le 5 mars 2025.
  • Études scientifiques : absence de radioactivité confirmée.
  • Objectif : valorisation sur 5 ans par le Groupe chimique tunisien.
  • Propositions : engrais, matériaux de construction, production de méthane.
  • Enjeu : concilier protection environnementale et développement économique.

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Gestern — 27. März 2025Haupt-Feeds

Tunisie : entre réformes symboliques et attentes profondes

Von: hechmi
27. März 2025 um 21:59
Caricature - Réformes - BCT
Caricature ChatGPT

La récente décision de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) de baisser son taux directeur pourrait être saluée comme un signal d’assouplissement monétaire. Mais à y regarder de plus près, cet ajustement, s’il est positif, reste largement insuffisant face à l’ampleur des défis économiques du pays.

Derrière ces mesures conjoncturelles se cache une réalité plus préoccupante : l’absence de réformes structurelles durables. Qu’en est-il de l’assainissement des entreprises publiques, de la maîtrise de la masse salariale, de la réforme du Code des Changes, ou encore de la relance du climat des affaires ? Les gouvernements passent, les intentions restent, mais les résultats se font toujours attendre.

Dans un contexte marqué par l’exode massif des talents et une jeunesse en perte de repères, les quelques avancées – loi sur le chèque, projet de Code du travail, création d’un secrétariat d’État aux entreprises communautaires – peinent à masquer l’urgence d’un véritable sursaut national. Car non, baisser les taux ou modifier un statut ne suffit pas à redresser un pays.

Le Post ci-après de Sadok Rouai – Former Senior Advisor to Executive Director, à International Monetary Fund – Auparavant Head of Banking Supervision Department à banque centrale de tunisie

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Réforme du Travail en Tunisie : CDD, quelles sont les 3 seules exceptions ?

Von: walid
27. März 2025 um 09:03

Emploi et chômage

Le ministre des affaires sociales Issam Lahmar a souligné que le projet de loi relatif à l’organisation des contrats de travail et la suppression de la sous-traitance stipule que les contrats à durée déterminée sont limités à trois cas exceptionnels à savoir :

  • les travaux nécessitant une augmentation inhabituelle de la charge du travail,
  • le remplacement temporaire d’un salarié permanent ou
  • les travaux saisonniers, qui ne peuvent pas, en référence à l’usage ou à la nature de l’activité, faire l’objet de contrats indéterminés.

La ministre des affaires sociales a indiqué, au cours d’une séance d’audition tenue hier lundi par la commission de la santé, des affaires de la femme, des affaires sociales et des personnes handicapées à l’assemblée des représentants du peuple (ARP) que le recours aux contrats à durée déterminée a été déjà prévu par le code du travail et englobe les travaux saisonniers ou ceux nécessitant une augmentation inhabituelle de la charge du travail.

“L’amendement proposé est important et porte essentiellement sur l’obligation de conclure des contrats de travail à durée indéterminée et de limiter les contrats à durée déterminée à quelques exceptions” a-t-il signalé.

Le ministre des affaires sociales a précisé que le recours à la sous-traitance de la main d’oeuvre est incriminé, alors que cette pratique ne concerne pas les prestations et les travaux contenus dans l’article 30 (nouveau) du code du travail.

Il a précisé que le nouveau projet d’amendement s’applique au secteur privé, notant que les textes réglementaires seront publiés en vue de titulariser les agents travaillant en sous-traitance dans le secteur public, soumis à des régimes spécifiques.

Lahmar a signalé que ce projet vise à annuler les contrats de travail à durée déterminée et à interdire définitivement la sous-traitance de la main d’œuvre avec la possibilité de proposer des dispositions relatives à l’organisation des entreprises de prestation de services et la réalisation des travaux.

Le ministre des affaires sociales a souligné que le projet d’amendement du code du travail s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la décision du président de la république, en date du 6 mars 2024, portant sur l’annulation de la sous-traitance et l’interdiction de toutes formes de fraude.

EN BREF

Réforme du Code du Travail en Tunisie – Ce qu’il faut retenir

Objectif : Appliquer la décision présidentielle du 6 mars 2024
📃 Les CDD désormais limités à 3 cas :
– Remplacement temporaire d’un salarié
– Travaux saisonniers
– Augmentation inhabituelle de l’activité
✅ CDI devient la règle par défaut
« Le recours aux contrats précaires sera strictement encadré » — Issam Lahmar, ministre des Affaires sociales.

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Dette extérieure : La Tunisie portée par un effet Momentum selon Akram Gharbi

25. März 2025 um 08:48

Le pays est en voie de réduire ses déficits et de comprimer sa dette extérieure. En persévérant à soigner son profil de risque, la Tunisie pourra capitaliser sur son image positive et revenir, à horizon proche, sur le marché international de la dette.

Akram Gharbi, Responsable Investissement Crédit chez Crédit Mutuel Asset Management a répondu aux questions de WMC.

Akram GHARBIComment les marchés déterminent-ils le profil de risque-pays ? Prennent-ils en considération les avis des agences de notation ?

Les marchés sont indépendants et par conséquent déterminent leur propre appréciation des risques pays. Ils procèdent à leur évaluation, en toute autonomie, étant en prise directe avec la réalité du terrain. C’est sans mystère car les marchés font un tracking permanent et en temps réel de la situation financière et donc de la solvabilité des pays émetteurs. Pour leur part les agences de notation se retrouvent ‘’Behind the curve’’, comprenez qu’elles interviennent avec un certain retard.

A titre d’exemple quel a été le scénario dans le cas de la Tunisie à la suite du relèvement de sa notation souveraine ?

Rappelons que Fitch, il y a quelques mois a relevé le rating de la Tunisie de deux crans passant de CCC- à CCC. Et que, plus récemment, au cours du mois de février dernier Moody’s a rehaussé d’un cran sa notation. Je préciserais que le marché a préalablement anticipé cette amélioration du risque de la Tunisie. Et il a acté ce fait en cotant la prime de risque du pays au-dessus du grade CCC. Sachez que le marché use de discernement. A titre d’illustration, je citerai l’exemple d’un pays proche. En ce moment la prime de risque du Sénégal est à 10%, (soit 3 points au-dessus de la Tunisie) alors que ce pays est noté simple B soit deux crans au-dessus.

Que retiennent les marchés des appréciations récentes de Moody’s ?

Les appréciations des experts des marchés et des agences se rejoignent. Il y a à retenir que le pays a significativement baissé son besoin de refinancement extérieur. A fin 2023 la Tunisie était appelée à rembourser en deux ou trois séquences, une enveloppe de 2,5 milliards équivalent dollars US. Souvenez-vous qu’à ce moment le pays n’avait pas les faveurs des pronostics. Et la dette était décotée avec des CDS élevés.

«La Tunisie a réussi à rassurer les marchés financiers sans avoir recours au FMI, grâce à une gestion rigoureuse de sa dette et une stratégie réaliste : c’est cela, l’effet Momentum.»

 

Le pays aurait-il pu profiter de la circonstance et racheter sa dette à un prix inférieur à sa valeur faciale ?

C’est envisageable. Cependant les agences de notation désapprouvent. Cette pratique est répandue chez les entreprises, américaines notamment. Celles-ci mobilisent leur trésorerie pour réaliser ce deal avantageux.

Sur quels éléments alors les marchés adossaient leur scepticisme quant au bon dénouement de la dette tunisienne ?

Le contexte était quelque peu contrariant. Souvenez-vous, la crise du Covid survenait alors que le pays achevait son chantier de transition démocratique. Là-dessus la guerre en Ukraine se déclenche mettant le feu aux marchés des matières premières. Ajouter à cela toute l’agitation autour du libre change qui laisse planer un doute sur le commerce mondial. Comprenez que les marchés étaient sceptiques sur la capacité de la Tunisie à honorer ses remboursements lui prédisant un dénouement fâcheux. Envers et contre tout, le pays s’est montré résilient se tenant vent debout, à la grande satisfaction des marchés, lesquels ont fini par réagir en conséquence. Et ce, sans le concours du FMI, mais simplement en comptant sur ses seuls moyens.

Quels sont les arguments dont pourrait se prévaloir la Tunisie ?

Il y d’abord cette capacité à faire bouger les lignes. Le pays au mois de janvier 2025 à a honoré une échéance d’un milliard de dollars US, soit un montant important. Cependant il a disposé depuis d’un matelas de réserves de change lui garantissant 120 jours d’importation. Le cours du Dinar n’a pas vrillé. Certains éléments favorables ont, certes, joué. Je citerais la progression régulière des transferts de la diaspora. Outre cela et c’est au crédit du pays, les recettes du tourisme ont augmenté. Dans le même temps le pays a réduit le déficit de son solde extérieur de 8%, deux ans plus tôt et même davantage certaines années à 2 %, actuellement. Pareil le déficit budgétaire a été abaissé de 8 % en 2022 à 6 %, actuellement. Croyez bien que tous ces éléments mis cote à cote annoncent une meilleure tonicité macro-économique, rehaussant l’image du pays.

«Ce que les marchés saluent aujourd’hui, c’est la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements, dans un contexte international incertain et sans appui extérieur : une trajectoire que peu de pays émergents peuvent revendiquer.»

 

Moody’s assortit son appréciation d’une perspective stable. Alors que vous laissez espérer une issue plus positive. Comment concilier les deux avis ?

Je relève que le pays a amorcé une dynamique de relance. Il est vrai qu’a priori le taux de croissance annoncé pour 2026 est de 1,6 %, à prix constants. Cependant la croissance potentielle du pays serait, de mon point de vue, de 5 à 6 %. Les marchés tableraient sur une relance qui serait énergique. Le réchauffement économique annoncerait de mon point de vue un rehaussement de notation à simple B, dans quelques mois. Le pays s’étant inscrit en dynamique vertueuse pourrait capitaliser sur un effet Momentum !

Même à simple B, le pays restera en grade spéculatif. Où serait l’avantage du reclassement ?

Il faut d’abord se réjouir de ce que le pays a quitté la zone de très haut risque. Le marché retiendra une opinion positive de cette ‘’remontada’’ spectaculaire déjouant toutes les prédictions contraires, alors que le pays n’a pas bénéficié des concours du FMI. Ce faisant la Tunisie a reconfiguré son profil de risque. La part de la dette extérieure de la Tunisie a baissé de 20 % à 6 % de l’encours global de la dette. Je vois que l’obligation de 700 millions de dollars à échéance du mois de septembre . Elle est regardée avec sérénité par le marché. D’ailleurs elle est raisonnablement cotée à 9,5 % soit 7 % au-dessus de l’obligation considérée comme sans risque, celle de la RFA dont le rendement est de 2,5 %.

Et au-delà il reste un encours de dette extérieure modeste. Il est libellé en yen japonais et son remboursement s’étale entre 2027 et 2030.

«En remboursant une échéance d’un milliard de dollars début 2025, la Tunisie a envoyé un message fort : elle est capable de tenir ses engagements, même dans l’adversité.»

 

Est-ce à dire que le pays pourrait retourner sur le marché international de la dette?

En bonne logique si le pays parvient à doper sa croissance et renforcer ses finances publiques, cela tonifierait son profil de risque. Cela ferait qu’à terme pas très éloigné la Tunisie, pourrait, de nouveau, émettre sur le marché international de la dette. Et il est plausible qu’elle échappe aux scénarios de l’Egypte et du Ghana qui ont dû d’abord conclure avec le FMI.

Une fois encore l’effet Momentum servirait la cause de la Tunisie.

Amel BelHadj Ali

EN BREF

Dette extérieure : L’effet Momentum

  • Profil de risque amélioré : les marchés ont anticipé le relèvement de la note souveraine.
  • « La Tunisie a défié les pronostics sans l’aide du FMI. » — Akram Gharbi
  • 1 milliard $ remboursé en janvier 2025, sans assistance extérieure.
  • Dette extérieure en baisse.
  • Réserves de change couvrant jusqu’à 120 jours d’importation.
  • Recul des déficits, hausse du tourisme et des transferts de la diaspora.

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Ingénieurs tunisiens : formés pour l’étranger faute de vision nationale

24. März 2025 um 09:35

IngenierieLa formation des ingénieurs en Tunisie repose sur une base académique rigoureuse et polyvalente. Dès le cycle préparatoire, les étudiants acquièrent une solide maîtrise des mathématiques, de l’informatique et des sciences fondamentales, leur permettant d’accéder à des formations d’ingénierie diversifiées. Cependant, malgré leur réputation et leur attractivité sur le marché international, certains points faibles sont régulièrement soulignés : un manque de pratique, des lacunes en soft skills, une maîtrise insuffisante des logiciels professionnels et une adaptation parfois lente aux évolutions technologiques mondiales.

Ce constat a été au centre d’un webinaire organisé par l’Association Reconnectt présidé par Sami Ayari ingénieur lui même, réunissant des ingénieurs tunisiens de renom, installés à l’international avec Mohamed Jmaiel, professeur en informatique à l’Ecole nationale de Sfax. Un système aux fondamentaux solides mais en quête de repères et d’orientation stratégique, c’est en quelques mots l’ingénierie en Tunisie.

Mohamed Jmaiel rappelle que l’offre tunisienne est de 88 filières d’ingénierie sur 300 formations universitaires.  Chaque année, il y a 7.000 diplômés produits par les différentes filières. La Tunisie s’est dotée d’un large éventail de spécialisations. Mais cette diversité est-elle un atout ou un frein ? Cette multiplicité a généré une perte de repères, estime Mohamed Jmaiel.

« Nous avons ouvert trop de filières sans une vision claire. Nous ne savons plus exactement à quel marché nous destinons nos ingénieurs. Formons-nous pour l’économie nationale et si c’est le cas, est-ce que notre économie, notre industrie sont capables d’absorber autant d’ingénieurs venant de filières aussi diverses ? »

Si l’excellence académique des formations publiques est reconnue, la question centrale reste leur adéquation aux exigences du monde du travail. Les ingénieurs tunisiens sont réputés pour leur capacité d’adaptation, mais sont-ils suffisamment préparés aux défis scientifiques et technologiques actuels ? En fait, il y a un décalage manifeste entre les besoins du marché du travail et les cursus et le nombre d’ingénieurs diplômés.

Nous avons ouvert trop de filières d’ingénierie sans une vision claire ni une stratégie de développement économique en lien avec le marché national – Pr Mohamed Jmaiel

 

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est l’un des seuls à absorber efficacement ses diplômés. En revanche, des disciplines comme l’agronomie souffrent d’un manque d’opportunités, poussant de nombreux ingénieurs à chercher un avenir ailleurs.

Ce phénomène s’explique en partie par le manque d’interaction entre les universités et le tissu industriel tunisien. Contrairement aux modèles européens ou nord-américains, la recherche appliquée et l’innovation en entreprise restent marginales en Tunisie.

Mohamed Jmaiel partage son expérience à l’école d’ingénieurs de Sfax, où une tentative de formation en alternance a échoué :

« Nous avons voulu instaurer un modèle d’alternance, mais les entreprises n’ont pas joué le jeu. Sur une promotion de 120 étudiants, à peine une dizaine ont trouvé des opportunités. Cela montre que le problème ne vient pas seulement du nombre de filières, mais aussi d’un tissu économique qui peine à absorber ces compétences. »

Une nécessaire refonte du modèle éducatif

Pr Fatma Mili, enseignante en data et en Informatique dans l’une des plus grandes facultés d’informatique aux États-Unis, l’UNC Charlotte, insiste sur la nécessité de former des ingénieurs entrepreneurs, capables d’innover et d’anticiper les évolutions industrielles.

« L’université ne doit pas se contenter de délivrer des diplômes, elle doit créer un écosystème où les étudiants développent leur créativité et leur esprit d’entreprise. Nous devons orienter nos formations vers les industries de demain. »

Cette vision est appliquée en Allemagne où Pr Fahmi Bellallouna, enseignant et chercheur en ingénierie, spécialisé dans la réalité virtuelle (VR) et en réalité augmentée (AR) affirme que le lien entre les universités et les industries est renforcé. “Les établissements suivent de près l’évolution des marchés et ajustent leurs programmes en conséquence”.

Former des ingénieurs, ce n’est pas uniquement délivrer des diplômes. C’est créer un environnement qui stimule la créativité, l’innovation et l’esprit d’entreprise – Pr Fatma Mili

 

À l’inverse, en Tunisie, l’industrie investit peu dans la recherche et le développement (R&D), ce qui limite les opportunités d’innovation et d’apprentissage pratique. Il cite l’exemple de la Chine, où l’État a imposé aux entreprises des transformations structurelles pour encourager l’innovation : « En Chine, j’ai vu le secteur automobile évoluer à une vitesse impressionnante sous l’impulsion du gouvernement. Si la Tunisie veut progresser, il faut que l’État prenne des mesures stratégiques et soutienne financièrement l’innovation. »

La Tunisie peut-elle devenir un hub technologique ?

Le marché international reconnaît le potentiel des ingénieurs tunisiens, mais pourquoi les grandes entreprises technologiques privilégient-elles Bangalore plutôt que Tunis ?

Dr Imed Zitouni, expert mondialement reconnu en intelligence artificielle (IA) et en traitement du langage naturel (TLN), occupant actuellement le poste de directeur de l’ingénierie chez Google aux États-Unis, apporte une réponse claire :

“Les multinationales cherchent un climat d’affaires stable, sans lourdeurs administratives. En Inde, elles savent qu’elles peuvent recruter rapidement et en toute confiance. La Tunisie doit rassurer les investisseurs et alléger ses procédures. Aujourd’hui, dans un monde en constante évolution, maîtriser les soft skills est devenu aussi essentiel que les compétences techniques”.

En Allemagne, les universités d’ingénierie adaptent constamment leurs cursus aux besoins réels du marché – Pr Fahmi Bellallouna

 

“Avec l’essor de l’intelligence artificielle et des technologies disruptives, la véritable valeur d’un ingénieur réside dans sa capacité à apprendre et à s’adapter. Ceux qui réussissent ne sont pas forcément ceux qui connaissent tout, mais ceux qui savent évoluer et se réinventer en permanence”.

“Prenons l’exemple de Bangalore, en Inde, la ville s’est imposée comme la capitale indienne de l’informatique. Comment ? Grâce à une politique éducative et économique cohérente, qui a su répondre aux besoins du marché international. Des géants US ont implanté des unités stratégiques, attirant et formant des milliers d’ingénieurs. Pourquoi la Tunisie, pourtant dotée de talents reconnus, peine-t-elle à reproduire ce modèle ?”

Le Canada est un autre exemple parlant. Mohamed Habibi Professeur agrégé en génie mécanique, Directeur de l’Équipe de Recherche en Ingénierie Mécanique Avancée (ÉRIMA), Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) déplore une baisse du niveau des jeunes ingénieurs tunisiens. « Nous recrutons chaque année des ingénieurs de l’ENIT, de l’ENIM et de l’ENSIT. Mais nous avons de plus en plus de mal à trouver le niveau que nous recherchons. Les formations théoriques restent solides, mais elles ne sont plus en phase avec les attentes du marché et les avancées technologiques »

Les multinationales ne cherchent pas seulement des compétences techniques, elles veulent aussi de la stabilité, de la réactivité et un environnement propice à l’investissement – Dr Imed Zitouni

 

Il souligne des manques importants en matière de maîtrise des logiciels techniques, d’expérimentation en laboratoire et de compétences en gestion de projet d’où l’urgence d’un changement du cursus. Si la Tunisie veut que son système d’ingénierie soit un moteur de croissance économique, il est impératif d’agir sur plusieurs axes :

  • Repenser les programmes académiques en fonction des besoins du marché local et international ;
  • Créer des passerelles solides entre universités et entreprises pour favoriser l’apprentissage pratique ;
  • Encourager la recherche appliquée et l’innovation industrielle à travers des incitations financières ;
  • Attirer les investissements étrangers en simplifiant les démarches administratives et en garantissant un environnement d’affaires attractif ;
  • Mettre en avant les soft skills et l’adaptabilité pour préparer les ingénieurs aux évolutions technologiques rapides.

Réinventer l’ingénierie tunisienne pour un avenir prometteur et ouvrir la voie aux partenariats internationaux que veulent initier les élites tunisiennes sises à l’étranger.

Nous voulons contribuer au développement de notre pays, relève Mohamed Habibi, mais encore faut-il lever les obstacles administratifs qui freinent l’innovation et la recherche. Comment avancer lorsque la signature d’une simple convention avec un doyen prend deux mois ?

“Comment être compétitif lorsque, sur un financement de 12 mois, l’administration met six mois à désigner un étudiant pour collaborer à un projet de recherche ? Ce manque de réactivité pénalise aussi bien les chercheurs que l’économie nationale”.

Il est urgent de repenser le rôle des universités : forment-elles des diplômés pour enrichir le marché du travail ou simplement pour remplir des statistiques ? Au-delà des diplômes, il est temps de valoriser les travaux et les compétences des étudiants, afin de les intégrer efficacement dans l’écosystème professionnel.

Nous avons en Tunisie des jeunes ingénieurs brillants, mais le système administratif les freine au lieu de les propulser. Il faut parfois six mois pour débloquer un financement ou signer une convention de recherche – Pr Mohamed Habibi

 

Mohamed Habibi n’est pas le seul déçu de l’administration tunisienne, Fahmi Bellallouna aussi engagé que lui déplore cet état des choses : “Nous avons envoyé des équipements à des étudiants tunisiens dans la réalité virtuelle, (lunettes virtuelles) ils sont restés bloqués 6 mois dans les services de douane, c’est beaucoup”.

Le talent et la capacité d’adaptation des ingénieurs tunisiens ne sont plus à prouver.

Cependant, le modèle éducatif actuel doit évoluer pour répondre aux attentes du marché globalisé. La Tunisie a toutes les cartes en main pour devenir un pôle technologique attractif, mais cela nécessite une vision claire, un soutien stratégique de l’État et un engagement accru du secteur privé. Le défi est de taille, mais l’opportunité est immense.

L’ingénierie tunisienne ne doit pas seulement viser l’exportation de talents, mais aussi la création d’une économie innovante et compétitive sur la scène mondiale.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

L’essentiel sur la formation des ingénieurs en Tunisie

  • 7 000 diplômés par an, issus de 88 filières d’ingénierie.
  • Formation académique solide mais décalée des besoins du marché.
  • Manques identifiés : soft skills, pratique, logiciels métiers.
  • Faible lien université-entreprise ; alternance quasi inexistante.
  • « Nous avons ouvert trop de filières sans vision claire. » – Pr Jmaiel
  • Les talents tunisiens s’exportent faute d’opportunités locales.
  • Urgence : repenser les cursus, encourager l’innovation et simplifier l’administration.

L’article Ingénieurs tunisiens : formés pour l’étranger faute de vision nationale est apparu en premier sur WMC.

Tunisie : L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté et la compétitivité nationale

22. März 2025 um 12:10

Illustration IA IngénieurLe webinaire organisé par l’Association Reconnectt autour du thème “Innover au national, concurrencer à l’international, comment doit être la prochaine génération des ingénieurs tunisiens” m’a profondément marqué, mais aussi laissé une amère frustration. Ce sentiment tenace d’inachevé persiste…

L’échange portait essentiellement sur la formation de nos ingénieurs, leur exode massif et le rôle crucial de la diaspora dans ce contexte. Un sujet qui fait écho au Livre Blanc publié récemment par le ministère de l’Enseignement supérieur, synthétisant deux années de diagnostic pour repenser la formation des ingénieurs à l’horizon 2030.

Cette réflexion s’inscrit dans l’actualité brûlante du nouvel impérialisme technologique, où les puissances dominantes se livrent une bataille sourde, posant à la fois un défi et une opportunité pour notre indépendance. Pourtant, après avoir écouté les arguments éclairés des intervenants, nous butons une fois de plus sur l’absence de volonté politique et l’archaïsme administratif.

« Former nos élites pour alimenter d’autres nations est une défaite silencieuse. »

 

Une vérité rarement assumée publiquement, mais dont dépend pourtant notre émancipation ultime. Je partage ce constat implacable : nous sommes, en partie, responsables de notre situation. Assez des éternels « Il faudrait que… » et « Il n’y a qu’à… » !

L’heure est à l’action, obstinée et collective et jusqu’au-boutiste La Tunisie a besoin de sa diaspora, unis en symbiose avec nos compatriotes restés au pays, agissons par nous-mêmes, sans attendre de sauveur, pour bâtir une communauté volontaire portant un projet émancipateur. Plutôt que de compter sur des institutions immobiles, croyons en la force de la société civile et en l’engagement citoyen, où chacun contribue à sa mesure.

Tout est question de mentalité et de volonté. Je comprends la résignation post-2011, mais si nous abandonnons, les rétrogrades et les ignorants gagneront. Notre pays se viderait de ses élites, condamné à une éternelle dépendance envers l’occident.

« Notre force, c’est notre jeunesse, notre diaspora et notre volonté. »

 

Notre force ? Une démographie dynamique, un territoire stratégique, des ressources non soumises à la malédiction de la rente. Gardons l’optimisme chevillé à l’âme. Le débat organisé par Reconnectt est en résonnance avec celui sur l’impérialisme technologique et l’enjeu de l’indépendance. L’objectif ultime doit être la souveraineté économique et sociale. Si nous sommes fiers de l’excellence – déclinante – de nos élites et de l’attractivité internationale de nos diplômés, cela ne sert en rien notre autonomie technologique.

La rencontre a souligné l’inadaptation de nos formations dans un monde où le savoir se périme rapidement. Nos étudiants doivent désormais cultiver des « soft skills » complémentaires à l’expertise technique. Un intervenant a pointé l’hémorragie des talents vers le Nord, contrastant avec le faible soutien à l’entrepreneuriat local et au tissu économique national.

« Ceux qui abandonnent laissent le champ libre aux rétrogrades. »

 

Et c’est là que réside le drame : formons-nous des cerveaux pour alimenter les puissances dominantes, accentuant notre dépendance une fois le pays vidé de sa substance intellectuelle ? Pourquoi investir dans des formations financées par des prêts étrangers qui alourdissent notre dette, si c’est pour voir nos élites s’exiler sans retour garanti ? Je ne rejette pas les échanges internationaux, formateurs pour la jeunesse. Mais à qui profitent-ils réellement ?

L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté et la compétitivité nationale. Sans cela, nous perpétuerons un cycle où le Nord, vieillissant, captera nos forces vives pour pallier son déclin démographique. Voilà l’enjeu crucial ! Songeons à l’Éthiopie, jadis ravagée par la famine, au Rwanda, meurtri par un génocide, ou à l’Afrique de l’Est en renaissance. Leur trajectoire montre qu’un sursaut est possible. Ou inspirons-nous des modèles des pays d’Asie à l’instar de la Corée du sud, de Singapour ou du Bangalore dites la Silicon Valley indienne contribuant pleinement au développement et l’indépendance du pays.

Notre destin ne s’écrira ni par la résignation, ni par l’attentisme.

Hakim Ben Lagha : Oil and Energy professional

EN BREF

Ingénieurs tunisiens : entre excellence et exode

  • Sujet central : Formation des ingénieurs, fuite des talents, souveraineté technologique.
  • Constat : Trop d’ingénieurs formés partent à l’étranger, affaiblissant la compétitivité nationale.
  • Webinaire Reconnectt : Appel à une refonte de la formation, plus adaptée aux défis mondiaux.
  • Citation clé : « L’excellence ne vaut que si elle sert la souveraineté. »
  • Enjeu majeur : Mobiliser diaspora et société civile pour bâtir une Tunisie indépendante et innovante.
  • Urgence : Agir sans attendre, avec une volonté politique et citoyenne forte.

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Réforme de la formation des Ingénieurs : vision stratégique ou Illusion Politique ?

21. März 2025 um 07:34

IngénieursLe ministère de l’Enseignement supérieur vient de publier un livre blanc présentant une stratégie nationale pour la réforme des cursus de l’ingénierie dans notre pays.

L’Orientation Stratégique 3 (OS3) du Système de Formation d’Ingénieurs (SFI) vise à adapter les formations aux besoins de la société tout en intégrant les concepts de durabilité et d’innovation.

Dans la préface de l’ouvrage, on en parle comme étant “le fruit d’une réflexion approfondie, menée avec la participation de divers acteurs du secteur éducatif, industriel et gouvernemental. Il se veut une feuille de route pour l’avenir, offrant des recommandations, des orientations stratégiques et des perspectives pour moderniser et renforcer la formation d’ingénieurs dans notre pays”.

Le Livre Blanc n’a pas eu l’unanimité des observateurs de la scène de l’ingénierie et ce qu’il s’agisse d’ingénieurs ou d’experts résidant sur le sol national ou des élites tunisiennes sises à l’étranger. Entre autres reproches aux concepteurs, le fait d’écarter de la réflexion approfondie -à l’exception de l’Atuge (Association tunisienne des grandes Écoles) -des élites tunisiennes établies dans les quatre coins du monde et au fait de toutes les innovations et découvertes advenues dans les pays les plus avancés sur le plan technologique.

L’association franco-Tunisienne Reconnectt a organisé, à l’occasion, un webinaire intitulé “Innover au national, concurrencer à l’international, comment doit être la prochaine génération des ingénieurs tunisiens” qui fera l’objet d’un papier.

Mais d’abord voyons les grandes lignes du livre blanc qui propose une évaluation détaillée de l’état actuel de la formation d’ingénieurs en Tunisie tout en identifiant les défis et les opportunités d’amélioration.

50 ans, rien que ça, c’est l’âge du système de formation tunisien aux disciplines de l’ingénierie. Un système qui a connu une diversification importante et qui fait face à des enjeux tels que l’amélioration de la qualité des formations, l’intégration des nouvelles technologies, et la nécessité d’ancrer davantage la formation dans les réalités industrielles et économiques.

“Former des ingénieurs sans une vision stratégique claire, c’est comme construire un édifice sans plan : on risque de s’effondrer face aux défis du futur.”

 

Le Livre Blanc appelle à une réforme stratégique pour moderniser les programmes, renforcer les infrastructures et améliorer la gouvernance au sein des établissements de formation.

L’ouvrage souligne l’importance d’une collaboration étroite entre les institutions académiques, le secteur industriel et les acteurs gouvernementaux pour mieux répondre aux besoins du marché.

Pour cela, il propose d’intégrer des compétences transversales et de renforcer l’apprentissage pratique, tout en engageant les étudiants dans leur parcours académique.

Le Livre Blanc plaide également pour une réflexion éthique et durable, invitant les futurs ingénieurs à prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux dans leur pratique professionnelle. Il appelle aussi à l’action tous les acteurs concernés afin de créer un système inclusif et innovant qui non seulement respecte les standards internationaux mais anticipe également les défis futurs.

En encourageant l’apprentissage tout au long de la vie et en favorisant l’innovation, le rapport vise à préparer les ingénieurs tunisiens à être des acteurs compétitifs sur la scène mondiale, contribuant ainsi au développement économique du pays.

“Un système éducatif qui ne s’adapte pas aux révolutions technologiques condamne ses diplômés à devenir des spectateurs plutôt que des acteurs du progrès.”

 

Pour y parvenir, plusieurs actions stratégiques sont mises en place, comme l’engagement des entreprises dans la conception des programmes et l’amélioration de la pertinence des offres de formation.

L’objectif est de renforcer le lien entre le monde académique et l’industrie afin de favoriser l’employabilité des diplômés et de contribuer au développement économique et social. L’OS3 a pour but de garantir que les ingénieurs formés possèdent les compétences nécessaires en adéquation avec les besoins du marché. Des collaborations étroites entre les établissements de formation et les entreprises sont essentielles pour adapter l’offre pédagogique.

L’intégration de concepts tels que le développement durable et la transformation numérique dans les programmes de formation est primordiale. Des modules sur les compétences transversales, incluant l’éthique et la responsabilité sociétale, devraient être intégrés dans les curriculums. On y parle également de la création d’événements et de forums favorisant les échanges entre académiques et industriels, soit une condition importante pour recueillir des retours d’expérience.

L’apprentissage tout au long de la vie est encouragé pour que les ingénieurs s’adaptent aux évolutions technologiques. Le SFI mettra en place une structure de veille socio-économique afin de suivre les besoins du marché et d’ajuster les formations en conséquence.

Une stratégie par rapport à quoi et basée sur quoi ?

L’Orientation Stratégique 3 proposée dans le livre blanc est adossée à 3 grands axes :

  • Adapter les formations aux besoins sociaux et économiques : garantir que les programmes d’ingénierie répondent aux exigences actuelles et futures du marché de l’emploi et de la société, en intégrant les préoccupations de durabilité et d’innovation.
  • Renforcer les liaisons académiques et industrielles : accroître la collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises pour concevoir des programmes qui préparent efficacement les étudiants aux réalités du monde professionnel.
  • Promouvoir l’apprentissage permanent : encourager les diplômés à continuer à se former tout au long de leur carrière pour s’adapter aux transformations technologiques et aux évolutions du marché.

Ces objectifs s’inscrivent dans un cadre plus large visant à améliorer la qualité et la pertinence de la formation d’ingénieurs, en tenant compte des retours d’expérience et des évolutions sociétales.

“L’ingénierie est au cœur des grandes mutations économiques et industrielles. Si nous ne dotons pas nos ingénieurs des outils du XXIe siècle, nous nous enfermons dans une logique de retard perpétuel.”

 

Tout cela est bien beau, toutefois, quelques questions se posent :

  • les cursus de l’ingénierie ne doivent-il pas obéir à une vision de l’État loin de toute gesticulation économique et carence stratégique ?
  • le livre blanc sur lequel ont planché comme précisé par le ministère des experts, des enseignants, des “Atugéens” et des industriels est-il l’expression de la volonté de l’État de mettre la Tunisie sur l’orbite des avancées technologiques extraordinaires de par le monde, ou tout juste un ouvrage publié pour honorer un engagement financier et pour dire que malgré tout, nous pensons l’avenir du pays ?
  • Hakim Bellagha, ingénieur évoluant dans le secteur énergétique parle d’inachevé- article à publier- et d’archaïsme administratif. D’où une autre grande question, la réflexion menée dans le cadre du livre blanc répond-elle aux choix stratégiques de l’État en matière de développement technologique et d’innovation ?
  • la formation des ingénieurs se conjugue-t-elle avec les objectifs stratégiques de l’État, visant à doter les diplômés des compétences nécessaires pour soutenir des secteurs clés de l’économie et favoriser la croissance et la compétitivité nationale parce qu’in fine nous ne pouvons pas continuer à n’être que des fabricants de matière grise au service des autres États ?
  • loin des discours théoriques, l’État tunisien se donne-t-il les moyens d’investir dans les technologies les plus avancées ?
  • les laboratoires de recherches dans les institutions universitaires sont-elles équipées comme il se doit pour former les étudiants aux technologies les plus pointues existant aujourd’hui sur la scène mondiale ? Nous pouvons citer l’intelligence artificielle, la technologie blockchain, La 5G qui facilite le développement de l’Internet des Objets (IoT) et des applications de réalité augmentée et virtuelle mais laquelle lancée récemment dans notre pays, ne semble pas capable de remplir ce rôle pour nombre de raisons, la biotechnologie et génomique, les robots autonomes et drones, les technologies quantiques ou encore les énergies renouvelables et le stockage d’énergie où nos performances à ce jour restent assez approximatives ?

Les programmes de formation des ingénieurs doivent être alignés sur des orientations stratégiques qui favorisent la recherche et l’innovation et définissent un positionnement futur du pays qui détermine les choix des cursus ou continuer dans la lancée de formations académiques solides qui permettent la maitrise des fondamentaux mais sans disciplines facilitant une intégration plus aisée de nos ingénieurs dans la dynamique technologique mondiale.

“Une réforme qui ne s’appuie pas sur la collaboration entre les universités, les entreprises et l’État reste une déclaration d’intention. La compétitivité se construit avec des actions concrètes et un engagement durable.”

 

Plus que de la théorie et de la littérature, nous ne pouvons pas réussir les filières de l’ingénierie en l’absence d’une orientation stratégique de l’État et pas sur 5 ans, mais sur au moins une dizaine d’années, l’ingénierie est au cœur des grandes révolutions contemporaines et il n’est pas sûr qu’un livre blanc pourrait changer les donnes si derrière ses grandes idées ou propositions, tout l’appareil de l’État ne se met pas en marche.

L’Institut tunisien des Études stratégique regorge d’études les unes plus pertinentes que les autres, les actions, les mesures ont-elles suivi ?

Friedrich Engels disait “Une once d’action vaut une bonne théorie”. Sans actions de l’État, sans vision et sans portée pratique et réaliste, devrions-nous être condamnés à théoriser sans réaliser ?

Amel Belhadj Ali

EN BREF

Réforme de la Formation des Ingénieurs en Tunisie

🔹 Un Livre Blanc publié par le ministère de l’Enseignement supérieur propose une réforme des cursus d’ingénierie.

Objectifs clés :
✔ Adapter la formation aux besoins du marché
✔ Renforcer les liens universités-industries
✔ Intégrer l’innovation et le développement durable

🔹 Un débat ouvert : Certains experts critiquent l’absence de concertation avec les élites tunisiennes à l’étranger.

🔹 Chiffre clé : 50 ans d’existence du système actuel, nécessitant une modernisation.

“Former sans stratégie, c’est théoriser sans réaliser.”

Enjeux : Une mise en œuvre efficace et un véritable engagement de l’État.

 

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Restauration de l’écosystème marin : La Tunisie traîne toujours la patte

19. März 2025 um 09:30

MarinUn constat : les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays, depuis des décennies, donnent l’impression qu’ils sont désignés à titre provisoire et qu’ils sont sensés servir plus un Etat provisoire qu’une nation pérenne. Rarement,  on les a vus se soucier de la perpétuité du pays et inscrire leur action dans la durée, voire dans l’intérêt durable du pays. Les bons projets, les meilleurs, sont souvent reportés et renvoyés aux calendes grecques, par l’effet de l’immobilisme et de l’incompétence. C’est ce qui explique le grand nombre de mégaprojets en stand bye.

Parmi ces projets figure celui de “l’immersion des récifs artificiels”. Ce projet est pourtant stratégique tant il vise à restaurer l’écosystème marin,  à remédier à la diminution des ressources halieutiques, à améliorer la pêche côtière et à contribuer ainsi à l’autosuffisance alimentaire du pays.

Pour montrer notre retard en la matière, est-il besoin de rappeler que  l’idée de créer des substrats artificiels immergés afin d’augmenter la productivité d’une zone donnée est apparue au Japon au XVIIème siècle dans le but d’améliorer la pêche côtière.

Interpellé, début mars 2025, sur ce dossier au parlement par le député  Mahmoud Chalghef, le ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Ezzeddine Ben Cheikh a donné des précisions sur l’état des lieux.

Selon lui, le projet a été lancé, depuis 2009 -bien depuis 2009- avec un budget de 5 MDT et pour une durée d’exécution de 10 ans.

Seize ans après, le projet n’a pas bougé d’un iota. D’après le ministre, il n’a pas encore achevé sa première phase en raison de difficultés financières.

Pour se donner bonne conscience, le ministre a cru inventer le monde en rappelant, ennuyeusement, l’importance de ce projet pour la biodiversité marine et la pêche durable.

Il a ajouté, vaguement, que « des efforts sont en cours pour mobiliser les financements nécessaires et assurer la réussite de cette initiative essentielle pour la préservation des ressources maritimes”.

Il a ajouté, vaguement, que “des efforts sont en cours pour mobiliser les financements nécessaires et assurer la réussite de cette initiative essentielle pour la préservation des ressources maritimes”.

La question qui se pose dès lors est de savoir sur quelle base ces financements seront déterminés puisque le ministre a déclaré, au cours de son intervention au parlement que le projet,  est encore à l’étude : « une étude sera menée pour identifier le nombre optimal des récifs artificiels et des zones les plus menacées », a-t-il dit. Sans commentaire !!!!

ABS

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Indice démocratique 2024 : La Tunisie un pays hybride

19. März 2025 um 09:20

DrapeauEn cette période de bouleversements géopolitiques inquiétants en ce sens où elles viennent consacrer à la faveur du «trumpisme» la loi du plus fort, peut-on parler encore de coexistence pacifique entre les peuples ou encore de démocratie comme modèle idéal de gouvernance. Ce même modèle qui peinait déjà avant les récents changements à se faire accepter par tous les pays du monde.

A preuve, selon l’indice démocratique global 2024 publié, le 27 février 2025, par The Economist Intelligence Unit (EIU), «6,6 % seulement de la population mondiale vit aujourd’hui dans un régime considéré démocratique ». Plus grave, cette maigre proportion ne cesse de diminuer au fil des années. D’après le même indice « la démocratie a encore reculé dans le monde l’an dernier : 71 pays sont considérés comme des démocraties, soit 6 de moins qu’il y a une décennie, moitié moins qu’en 2014 (12,5 %)».

Pis encore, la démocratie a été instrumentalisée et travestie par le trumpisme pour accéder au pouvoir à des fins non pas de l’extension de la démocratie mais pour préserver l’ordre ultralibéral léonin. Ses porte-parole font flèche de tous bois pour le faire passer comme une entreprise d’extension de “la démocratie”, dans son acception occidentale (processus électoral purement politique avec statu quo socio-économique).

Conséquence : la démocratie en tant que modèle de gouvernement le plus indiqué pour les peuples n’est plus une référence même pour les anciennes démocraties les plus solides. A ce propos, l’EIU prévient que de nombreux pays démocratiques connaissent des difficultés non négligeables malgré leur indice relativement élevé (cas des pays de l’Union européenne).

« La démocratie n’est pas dans les institutions, mais dans les hommes. » – Georges Burdeau

 

Plusieurs sondages montrent, d’après cet indice, que de plus en plus de citoyens de ces pays ne font pas confiance à leur gouvernement, une situation mise en lumière par la mauvaise performance de plusieurs partis au pouvoir lors des élections tenues en 2024.

L’inflation post-pandémique et les inégalités économiques alimentent l’insatisfaction populaire et jouent un rôle « très important » dans la montée de partis populistes.

La Tunisie classée 93ème sur 167 pays listés

La question qui s’impose dès lors est la suivante :  qu’en est- il de la démocratie en Tunisie. L’indice démocratique global 2024, qui «mesure» l’état de la démocratie en fonction de cinq critères :

  • degré de libertés civiles,
  • processus électoraux,
  • fonctionnement du gouvernement,
  • culture politique et
  • participation politique,

L’indice a classée la Tunisie à la 93ème place sur un total de 167 pays listés. La Tunisie a vu ainsi son indice reculer de 0,88 point, « témoignant, d’après les auteurs de l’EIU, de la dérive autoritaire du président Kaïes Saïed».

Avec un score de 4,71 points la Tunisie figure parmi ce que l’indice appelle les pays à «Régime hybride», c’est- à-dire des régimes politiques qui combinent démocratie électorale et tendance autoritaire. Plus simplement encore, de tels régimes ne présentent qu’un nombre restreint de caractéristiques propres aux démocraties.

« La démocratie ne se décrète pas, elle se construit par l’éducation et la culture politique. »

 

Au niveau local, les analystes appellent ce régime, une « démocrature »,  un régime politique qui, par son système d’élection et la relative liberté d’expression qu’il tolère, est démocratique, mais où la réalité de l’exercice du pouvoir penche vers la dictature et la suppression de l’État de droit. L’opposition tunisienne à ce régime l’appelle «un simulacre de démocratie».

La véritable démocratie est celle des individus démocrates

Il faut reconnaître qu’après le chaos et le désordre qui ont prévalu, lors de la soi-disant transition démocratique, depuis 2011 et jusqu’à ce jour, il est très, très, très difficile de parler de besoin de démocratie en Tunise, et ce,  pour une simple raison : les tunisiens n’ont jamais été préparés à l’exercice de la démocratie.

L’expérience de cette malheureuse transition avec la partitocratie qu’elle a favorisée a montré qu’il n’existe, désormais, en Tunisie aucune institution politique, sociale ou économique qui peut prétendre qu’elle est démocratique. Mieux, il n’existe pas en Tunisie, aucun responsable politique, syndical ou économique qui peut oser dire qu’il est démocrate.

« Quand le pouvoir s’impose au détriment du peuple, la démocratie devient un mirage. »

 

Et pour cause. Depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, les dirigeants qui se sont relayés à sa tête n’ont jamais voulu de la démocratie et n’ont jamais aidé les tunisiens ni à s’en convaincre, ni à l’exercer. Car en matière de démocratie, l’essentiel réside dans son inculcation aux individus.

A ce sujet, l’universitaire et essayiste français Georges Burdeau disait à la fin de son ouvrage sur « la démocratie » : « finalement, la démocratie n’est pas dans les institutions, mais dans les hommes, il n’y pas de démocratie, mais seulement des démocrates». A bon entendeur.

Abou SARRA

EN BREF

Indice démocratique 2024 : où en est la Tunisie ?

Un recul démocratique mondial
🔹 6,6 % de la population mondiale vit sous un régime pleinement démocratique.
🔹 La démocratie recule : 71 pays classés démocratiques, contre 12,5 % en 2014.

La Tunisie en perte de vitesse
📌 93e sur 167 pays selon l’indice démocratique 2024.
📉 Score : 4,71/10 → Classification : régime hybride.
⚠ Dérive autoritaire pointée par The Economist Intelligence Unit.

💬 “Il n’y a pas de démocratie, mais seulement des démocrates.” – Georges Burdeau

👉 Entre démocratie électorale et autoritarisme, quel avenir pour la Tunisie ?.

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RSE en Tunisie : Les entreprises sont-elles vraiment responsables ?

18. März 2025 um 09:00

Au temps du Bourguibisme, le combattant suprême (Bourguiba) qualifiait les entrepreneurs privés tunisiens de l’époque  d'”affairistes”, c’est-à-dire de personnes préoccupées par le profit et enclins à faire des affaires sans scrupule. Le Président Ben Ali, son successeur n’a pas ménagé à son tour cette catégorie d’acteurs sociaux. Il les qualifiait de “chasseurs de primes et de subventions”.

Malheureusement, ces étiquettes perdurent encore jusqu’à nos jours comme en témoignent les résultats de certaines enquêtes.

A l’origine de ce discours réducteur entretenu à l’endroit des entrepreneurs, l’absence d’une culture entrepreneuriale. Celle là même qui favorise la concrétisation d’un ensemble de valeurs concrètes, notamment l’innovation, l’engagement, la créativité, la responsabilité sociétale et autres. L’ultime finalité étant  de consacrer dans la société la légitimité sociale du métier d’entrepreneur ainsi qu’à donner à ce dernier une image plus crédible.

Nous sommes amenés à remettre à l’esprit ces qualitatifs d’antan au regard des résultats  d’un récent baromètre sur la maturité de la durabilité au sein des entreprises exportatrices, et ce, à l’occasion d’un séminaire organisé, au mois de février 2025,  par la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT), en partenariat avec le programme suisse de promotion de l’importation (SIPPO), sur le thème : « Mesurer pour agir, agir pour durer».

Objectif recherché des organisateurs : mesurer le degré d’intégration des pratiques durables au sein des entreprises exportatrices. Parmi ces pratiques figure en bonne place la Responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), une pratique pourtant en vigueur, depuis les années 50 et même bien avant.

La RSE date depuis les années 50 et même bien avant

Au temps de la colonisation française en Tunisie, la pratique était exercée. Les firmes privées  chargées de la construction de grands ouvrages, barrages et autres,  édifiaient parallèlement et en accompagnement de ces ouvrages,  des villages ex nihilo, des écoles, des établissements sanitaires et d’autres équipements collectifs (cas des barrages de Beni M’tir et de Mellègue au nord ouest de Tunisie).

En théorie le concept de RSE désigne la responsabilité d’une entreprise économique à l’égard de la société. C’est une notion mise en avant par des organisations de consommateurs, des partisans du développement durable et de l’intégration de l’éthique morale dans l’économie.

Les révélations du baromètre

Pour revenir aux résultats du baromètre précité et à propos justement de RSE,  ces derniers nous apprennent que sur 62 entreprises sondées, “seules 18 % des entreprises du secteur agroalimentaire tunisien ont mis en place une démarche structurée de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), tandis que 80 % ignorent encore l’existence de la loi RSE adoptée en 2018”.

Plus inquiétant encore, les résultats du baromètre nous informent également d’un manque criant d’engagement structuré en matière de RSE. “38 % des entreprises sondées n’ont aucune connaissance du concept, tandis que 56 % n’en perçoivent pas encore l’importance”.

Plus inquiétant encore, aucune entreprise du panel ne détient un label certifiant ses engagements en matière de RSE.

Interpellées lors de l’exécution de ce baromètre, sur les raisons qui les ont empêchées d’adopter cette pratique durable, les entreprises interrogées évoquent : le manque d’information, l’absence d’un cadre légal clair, le déficit d’appui public et des moyens financiers insuffisants.

Avec ces révélations arrachées -bien arrachées- à la faveur d’un financement suisse, les responsabilités sont, désormais, délimitées. Les régimes clientélistes ne se sont jamais préoccupés de la durabilité des entreprises et de leur rayonnement sur leur environnement. Ils assument aujourd’hui la responsabilité des dégâts.

Abou SARRA

EN BREF

Baromètre sur la RSE (2025, CCIT & SIPPO)

18 % des entreprises agroalimentaires ont une démarche RSE
80 % ignorent la loi RSE de 2018
38 % ne connaissent pas le concept
56 % n’en perçoivent pas l’importance
0 % de labels certifiants

Freins identifiés

  • Manque d’information
  • Absence de cadre légal clair
  • Déficit d’appui public et financier

Conclusion : La culture entrepreneuriale et la responsabilité sociétale doivent être renforcées pour assurer la durabilité des entreprises.

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