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Gouvernance : Vers l’ancrage dans l’administration d’une culture du rĂ©sultat

27. Juli 2025 um 10:30

Le ministĂšre des finances a Ă©tĂ© fortement secouĂ©, ces derniers temps. Et pour cause. Il a eu beaucoup de difficultĂ©s Ă  faire passer au parlement, le projet de loi portant clĂŽture du budget de l’Etat pour l’exercice 2021. Ce projet dont l’examen par le parlement a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  maintes reprises, se proposait d’évaluer l’exĂ©cution du budget, de vĂ©rifier si les objectifs budgĂ©taires fixĂ©s ont Ă©tĂ© atteints ou non et si les prĂ©visions du budget correspondent ou non aux dĂ©penses programmĂ©es et exĂ©cutĂ©es.

En principe, au plan procĂ©dural  tout projet de clĂŽture de budget fait l’objet de deux examens, le premier par les institutions de contrĂŽle de l’Etat (Cour des comptes) tandis que le second, il est effectuĂ© par le parlement.

D’aprĂšs les donnĂ©es officielles, les recettes effectives du budget de l’État en 2021 ont atteint 37 983,3 millions de dinars. Quant aux dĂ©penses rĂ©alisĂ©es, elles se sont Ă©levĂ©es Ă  42 547,7 millions de dinars, enregistrant ainsi un dĂ©ficit de 4 564,4 millions de dinars.

L’enjeu pour le contrĂŽle de l’Etat et pour le parlement Ă©tait donc de montrer les tenants et aboutissants de ce dĂ©ficit. Le rapport de la Cour des comptes a relevĂ© deux importantes contreperformances:

  • Un dĂ©ficit structurel persistant dans les Ă©tablissements publics,
  • Un Ă©cart important entre prĂ©visions budgĂ©taires et rĂ©sultats rĂ©els, nĂ©cessitant une rĂ©vision des hypothĂšses financiĂšres.

Au rayon des recommandations, la Cour des Comptes a suggĂ©rĂ© une Ă©tude d’impact rigoureuse pour Ă©valuer chaque projet de de loi de clĂŽture du budget.

Des irrégularités à la pelle

Discutant le projet de loi, les députés ont relevé moult irrégularités pour la plupart procédurales.

Ils ont évoqué le dépassement des délais légaux afférents au renvoi du projet devant le parlement et la violation des dispositions des articles 68 et 72 de la loi organique du budget.

Les dĂ©putĂ©s ont, en outre, relevĂ© l’absence des Ă©tats financiers approuvĂ©s par la Cour des comptes et la non-application des rĂšgles de la comptabilitĂ© publique et de la comptabilitĂ© analytique.

« L’examen du budget 2021 ne rĂ©vĂšle pas qu’un dĂ©ficit comptable, mais un dĂ©ficit de gouvernance. »

 

Face Ă  ces irrĂ©gularitĂ©s, les dĂ©putĂ©s ont mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© de se conformer au cadre lĂ©gislatif rĂ©gissant les finances publiques, soulignant que l’examen des projets de clĂŽture du budget de l’Etat est une occasion pour apprĂ©hender non seulement des questions d’ordre formel mais aussi des problĂšmes de fond liĂ©s Ă  la transparence et Ă  la gouvernance.

L’argumentaire du ministùre des finances, pas toujours convaincant

Dans le cadre de la continuitĂ© de l’Etat, l’actuelle ministre des finances, Mechket Slama Khaldi qui n’était pas membre du gouvernement Ă  l’époque a eu Ă  dĂ©fendre le projet de loi et Ă  justifier les contreperformances prĂ©citĂ©es.

Concernant la question du retard, elle a Ă©voquĂ© les bouleversements politiques et Ă©conomiques survenus en 2021, notamment  l’avĂšnement de la pandĂ©mie du corona virus Covid-19 et ses consĂ©quences dĂ©sastreuses. Elle a fait, Ă©galement, une mention spĂ©ciale pour les difficultĂ©s rencontrĂ©es en matiĂšre de digitalisation en Tunisie, dĂ©plorant un retard par rapport Ă  certains pays moins avancĂ©s.

« La transparence budgétaire commence par le respect des délais et des normes comptables. »

 

Au rayon des enseignements Ă  tirer, elle a assurĂ© que son dĂ©partement s’efforce d’accĂ©lĂ©rer les dĂ©lais de clĂŽture des budgets grĂące Ă  la modernisation des normes comptables et Ă  un travail collaboratif entre les diffĂ©rentes parties prenantes.

A ce sujet,  elle a appelĂ© Ă  une meilleure coordination et interconnexion entre les ministĂšres ce qui permettrait, d’aprĂšs elle, de limiter les dysfonctionnements.

Globalement, elle a indiqué que des efforts sont actuellement déployés pour corriger les anomalies et améliorer les services publics.

Fin de l’impunitĂ© des gestionnaires du budget

Abstraction faite des points de vue des uns et des autres, nous pensons que la polĂ©mique qu’a suscitĂ©e, au parlement, l’examen du projet de loi portant clĂŽture du budget 2021 a tĂ© Ă©minemment positive. Elle a eu pour grande mĂ©rite d’avoir attirĂ© l’attention sur deux failles majeures : le peu d’intĂ©rĂȘt accordĂ© par l’administration profonde  Ă  l’évaluation des budgets et l’impunitĂ© dont jouissaient les responsables en charge. DorĂ©navant, ces responsables doivent rendre des comptes.

« Cette polĂ©mique pourrait marquer le dĂ©but d’une culture du rĂ©sultat dans l’administration tunisienne. »

 

C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous interdire de considĂ©rer cette polĂ©mique comme le dĂ©but d’une grande rĂ©volution, celle de l’ancrage dans l’administration profonde d’une culture du rĂ©sultat. Cette mĂȘme culture qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  une approche organisationnelle oĂč l’accent est mis sur l’atteinte d’objectifs quantifiables et la performance, souvent avec une forte orientation vers les chiffres et les indicateurs de succĂšs.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le projet de loi portant clĂŽture du budget 2021 a suscitĂ© un vif dĂ©bat au Parlement tunisien.
  • Un dĂ©ficit de 4 564,4 MD a Ă©tĂ© enregistrĂ©, avec de nombreuses irrĂ©gularitĂ©s dĂ©noncĂ©es.
  • La Cour des comptes pointe un dĂ©ficit structurel des Ă©tablissements publics et des Ă©carts de prĂ©vision.
  • La ministre Mechket Slama Khaldi invoque les crises de 2021 et le retard numĂ©rique comme freins.
  • Cette crise rĂ©vĂšle le manque de culture de rĂ©sultat et d’évaluation au sein de l’administration.
  • DĂ©sormais, les gestionnaires publics sont appelĂ©s Ă  rendre des comptes.

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Nouvelle agence Ă  Lyon : la TFB repart Ă  la conquĂȘte des Tunisiens de France

27. Juli 2025 um 10:07

La filiale de Lyon de la banque off shore  tunisienne, la Tunisian Foreign Bank (TFB) banque de droit français, basĂ©e, Ă  Paris, vient de s’offrir une agence new look dans le 7Ăšme arrondissement de La troisiĂšme ville de France. Objectif : amĂ©liorer l’image de marque de la TFB Ă  Lyon et proposer un meilleur service Ă  ses clients.

Loin d’ĂȘtre un simple Ă©vĂšnement managĂ©rial et festif, le dĂ©mĂ©nagement, ces derniers jours (fin juin 2025), de la TFB dans de nouveaux locaux Ă  Lyon constitue un signe de bonne santĂ© de la banque.

Il s’agit, de toute Ă©vidence, d’une performance lorsqu’on sait qu’il y a deux ans, la TFB Ă©tait confrontĂ©e Ă  de sĂ©rieuses difficultĂ©s au point que le gouvernement au temps de Nejla Bouden avait proposĂ© sa cession. Et pour cause.

D’aprĂšs un audit effectuĂ© en 2022, la TFB souffrait de beaucoup de faiblesses dont l’absence de vision et de stratĂ©gie et d’une mauvaise gouvernance. Cette derniĂšre Ă©tait perceptible Ă  travers la mauvaise qualitĂ© des recrutements, la vente d’actifs Ă  Paris et un climat social instable


Enfin le bout du tunnel

L’audit signale, surtout, un faible impact de la TFB sur la communautĂ© tunisienne en France et en Europe Ă  travers son faible maillage territorial mal adaptĂ© avec seulement 5 agences alors que, en sa qualitĂ© de banque de droit français, elle pourrait s’implanter dans tous les pays de l’Union europĂ©enne, du moins dans les pays oĂč il y a une forte colonie tunisienne.

En outre, on reproche Ă  la TFB de ne pas fournir de produits adaptĂ©s aux besoins des Tunisiens en Europe (prĂȘts pour Ă©tudiants entre autres
).

« Avoir un agrĂ©ment d’une banque tunisienne en France est une prĂ©cieuse opportunitĂ© qu’il faut prĂ©server et protĂ©ger. » — Rachid Batita, DG STB

 

Point d’orgue de ces contreperformances : le blĂąme et l’amende de 700.000 euros des autoritĂ©s françaises de contrĂŽle bancaire pour dĂ©faut de systĂšme de contrĂŽle interne et pour manquement à ses obligations en matiĂšre d’organisation comptable.

Quant la bonne gouvernance est assurĂ©e,  les rĂ©sultats ne peuvent que suivre

Face Ă  cette situation, les principaux actionnaires de la TFB, la sociĂ©tĂ© tunisienne de banque (STB, 39,9%), la Banque de l’Habitat (BH BANK, 27%) et la Caisse des dĂ©pĂŽts et des consignations (CDC, 9,9%), ont dĂ©cidĂ© de garder la TFB. Mieux, ces mĂȘmes actionnaires ont convenu de lui donner les moyens matĂ©riels et humains nĂ©cessaires pour se redresser Ă  court terme.

Au nombre de ces moyens, figurent une augmentation de capital de 11 millions d’euros, un systĂšme d’information et la nomination Ă  la tĂȘte de la banque d’un haut cadre chevronnĂ© connu par son expĂ©rience avĂ©rĂ©e dans le domaine bancaire et ses qualifications professionnelles et managĂ©riales.

Il s’agit de Mondher Ghazali qui avait occupĂ© le poste de Directeur GĂ©nĂ©ral de l’Union Internationale de Banques (UIB), en remplacement de Kamel NĂ©ji, aprĂšs avoir Ă©tĂ© son adjoint, depuis juin 2016. C’était d’aprĂšs les professionnels l’homme qu’il faut Ă  la place qu’il faut. Et lorsque le choix est fait sur la base de critĂšres strictement professionnels, les rĂ©sultats ne peuvent que suivre, en tĂ©moigne cet investissement, fut-il modeste de la nouvelle agence Ă  Lyon.

« L’enjeu est stratĂ©gique : capter l’épargne en devises des 800.000 Tunisiens de France. »

 

Elle est assignĂ©e, d’ici fin 2026, Ă  atteindre l’objectif que lui ont fixĂ© ses deux principaux actionnaires: la STB et la BH. Celui lĂ  mĂȘme qui consiste Ă  ne plus solliciter leur assistance et Ă  compter, dorĂ©navant, sur ses propres moyens et ressources pour exister.

L’enjeu est de taille : selon Rachid Batita, actuel Directeur gĂ©nĂ©ral de la STB, principal actionnaire de la TFB “avoir un agrĂ©ment d’une banque tunisienne en France et par delĂ  en Europe est une prĂ©cieuse opportunitĂ© qu’il faut prĂ©server et protĂ©ger”.

D’aprĂšs lui, “Il est vrai que cette banque a connu des difficultĂ©s dont des charges d’exploitation Ă©normes qui dĂ©passent de loin son PNB“.

De nos jours, dit il, nous relevons des indices rassurants Ă  mĂȘme de garantir son redressement et sa pĂ©rennitĂ©. Au nombre de ces indices, il a citĂ© une nouvelle direction forte une feuille de route cohĂ©rente. Mieux avec le nouveau code de change et les avantages qu’il propose aux tunisiens rĂ©sidents Ă  l’étranger (TRE) la banque sera en mesure de leur fournir le meilleur service et de collecter ainsi leur Ă©pargne en devises.

ConcrĂštement, la TFB, qui a Ă©tĂ© créée en 1977, dispose de deux atouts majeurs pour se dĂ©velopper : son positionnement Ă  Paris au milieu de l’Union europĂ©enne avec laquelle la Tunisie rĂ©alise plus de 75 % de son commerce extĂ©rieur, et la disponibilitĂ© d’une clientĂšle potentielle de plus de 800.000 Tunisiens rĂ©sidents en France et une communautĂ© d’environ 30.000 Français en Tunisie.

Abou SARRA

EN BREF

  • AprĂšs des annĂ©es de difficultĂ©s, la TFB se relance en France avec une nouvelle agence Ă  Lyon.
  • En 2022, un audit accablant avait pointĂ© une gouvernance dĂ©faillante et une faible utilitĂ© pour la diaspora.
  • Soutenue par ses actionnaires tunisiens (STB, BH Bank, CDC), la banque a Ă©tĂ© recapitalisĂ©e et dotĂ©e d’une nouvelle direction.
  • Avec une feuille de route claire, elle vise l’autonomie d’ici fin 2026.
  • Objectif : redevenir un acteur bancaire majeur auprĂšs des Tunisiens en Europe et capter leur Ă©pargne en devises.

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Diaspora : Le désir de revenir

25. Juli 2025 um 08:25

Quelle attractivitĂ© exerce la ‘’mĂšre patrie’’ sur les talents tunisiens expatriĂ©s ? un sondage et le rĂ©sultat Ă©difiant !

Le Brain Drain nous a dĂ©garni. Mais il faut regarder cette rĂ©alitĂ© avec stoĂŻcisme. Les talents tunisiens expatriĂ©s, n’ont pas coupĂ© les ponts. Ils gardent la Tunisie dans leur cƓur. Et, ce qui n’est pas Ă  exclure, leur plan d’affaires ? Il y a une grande part de vĂ©ritĂ©. Le Mood lors de la deuxiĂšme Ă©dition du Tunis Global Forum, co-organisĂ© par Atuge et WATT (World Alliance on Tunisian Talents) a Ă©tĂ© de rappeler Ă  la Diaspora comment reprendre racine, dans un esprit ‘’gagnant-gagnant’’.

Revenir en Tunisie n’est pas revenir en arriĂšre !

Walid Bel Haj Amor, membre du CA de l’Atuge dira, avec force conviction que le retour au pays n’est pas ‘’l’abandon d’une trajectoire’’. Oui, soutiendra-t-il ‘’revenir au pays n’est pas revenir en arriĂšre’’. Le Talent Tunisien ExpatriĂ©, quand il renoue avec le pays ne fera que transplanter en Tunisie, une rĂ©ussite obtenue ailleurs.

« Revenir en Tunisie n’est pas un retour en arriĂšre, c’est transplanter une rĂ©ussite acquise ailleurs pour faire grandir le pays. »

 

Le tout est de savoir se servir d’un levier de succĂšs rĂ©coltĂ© par-delĂ  les mers pour en faire une force motrice en Tunisie. La Tunisie est une terre d’accueil de l’investissement et il faut l’expĂ©rimenter. Il n’y a qu’à tenter le coup.

L’Esprit dĂ©veloppĂ© par TGF est qu’on peut continuer Ă  penser global tout en ayant un ancrage local. Et pour appuyer son propos, WBA simulera un entretien avec le portrait virtuel d’un talent tunisien Expat’  gĂ©nĂ©rĂ© par IA. Et l’échange a abordĂ©, avec rĂ©alisme, les opportunitĂ©s autant que les obstacles sur terrain. La Tunisie est un pays qui attire et qui retient. Et d’ailleurs l’étude d’attractivitĂ© prĂ©sentĂ©e par Nabil Belaam, rĂ©alisĂ©e par le cabinet Emrhod consulting dont il est le CEO, abondait en ce sens.

L’Etude d’attractivitĂ© : Les chiffres Ă  retenir

Emrhod Consulting a procĂ©dĂ© Ă  un sondage auprĂšs d’un Ă©chantillon de 1041  talents tunisiens expat’, principalement en Europe, et les pays du Golfe. PrĂ©s de 60 % de la population concernĂ©e ont plus de dix ans d’expatriation c’est-Ă -dire qu’ils ont une situation stable.

Ils sont 20 % Ă  dĂ©sirer faire un retour dĂ©finitif. Ils jugent ĂȘtre suffisamment armĂ©s pour implanter leur business au pays. Toutefois, ils sont 59 % Ă  soutenir que le retour au pays ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt pour leur situation ou leur business. Et pour clĂŽturer la marche, ils sont 21 % Ă  ne pas avoir une ‘’idĂ©e claire’’ sur la question.

« La Tunisie ne manque pas de talents, elle manque d’un cadre souple et rassurant pour les retenir ou les faire revenir. »

 

Et Tous gardent un contact effectif avec le pays. Ils sont 56 % Ă  revenir plus d’une fois par an et 35 % Ă  rentrer au moins une fois l’annĂ©e. Cela fait dire Ă  Nabil Belaam, ‘’Le cƓur balance et les pieds hĂ©sitent’’.

Des obstacles récurrents

L’étude d’attractivitĂ© fait Ă©tat d’une liste d’obstacles qui nous est familiĂšre. Ils sont 71 % Ă  Ă©voquer la rigiditĂ© du marchĂ© de l’emploi. Cependant la rĂ©forme du code du travail est encore rĂ©cente et n’a peut-ĂȘtre pas Ă©tĂ©  prise en considĂ©ration par la population sondĂ©e. Ils sont 61 % Ă  citer les lenteurs administratives. Et 79 % invoquent les rigiditĂ©s du code du change. Et c’est l’occasion de rappeler que la BCT a Ă©laborĂ© une plateforme d’échanges avec les TRE. Et, d’ailleurs une capsule informative a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  TGF.

« Le cƓur des expatriĂ©s bat toujours pour la Tunisie, mais leurs pieds hĂ©sitent Ă  franchir le pas du retour. »

 

Enfin  64 % Ă©voquent la qualitĂ© de vie. Cela est sans surprise cependant nous voudrions rappeler que les cabinets d’affaires prĂ©sents sur la place ont une expertise rassurante. On peut leur faire confiance pour une Ă©ventuelle prise en mains.

Ali DRISS

EN BREF

  • La Tunisie garde une place dans le cƓur de sa diaspora, mais le retour n’est pas Ă©vident.
  • Un sondage d’Emrhod Consulting rĂ©vĂšle que seuls 20 % des expatriĂ©s souhaitent revenir dĂ©finitivement.
  • Les principaux freins : rigiditĂ© de l’emploi (71 %), code du change (79 %), lourdeurs administratives (61 %), et qualitĂ© de vie (64 %).
  • Pourtant, les liens avec le pays restent forts : plus de la moitiĂ© reviennent chaque annĂ©e.
  • Le Tunis Global Forum veut transformer cette attache affective en levier Ă©conomique.

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Élites tunisiennes Ă  l’international : un attachement sans faille, un retour conditionnĂ©

24. Juli 2025 um 07:49

EmploiMalgrĂ© leur attachement profond Ă  la Tunisie, les Ă©lites expatriĂ©es peinent Ă  investir dans un pays oĂč les entraves administratives, l’instabilitĂ© rĂ©glementaire et le dĂ©senchantement politique freinent l’élan. Le Tunisia Global Forum a Ă©tĂ© l’occasion de faire le point sur les espoirs
 et les dĂ©sillusions.

Un amour intact, mais prudent, c’est celui que portent les TRE Ă  leur pays : “ Si ce n’est notre affection et attachement profonds Ă  notre pays, nous rĂ©flĂ©chirons Ă  deux fois avant de songer Ă  y investir» : cette phrase revient souvent sur les lĂšvres des Ă©lites tunisiennes Ă©tablies Ă  l’étranger.

Beaucoup d’entre elles ont pris part avec enthousiasme au Tunisia Global Forum, organisĂ© par l’ATUGE, sous le thĂšme « Innover pour attirer, investir pour transformer ». En ouverture officielle de l’évĂ©nement, le mardi 22 juillet Ă  Tunis, Amine Aloulou, prĂ©sident de l’ATUGE, a lancĂ© un message fort : « Avec le Mois de la Diaspora, l’Association des Tunisiens des Grandes Écoles appelle Ă  la contribution et Ă  l’union. Un appel Ă  croire, Ă  rĂȘver et Ă  construire collectivement. Notre Tunisie en ressortira plus forte, plus unie, et rĂ©solument tournĂ©e vers l’avenir. »

Retour en Tunisie : entre espoir et désillusion

«La diaspora est un atout stratégique, un capital humain que nous souhaitons transformer en un actif financier durable, en orientant les transferts vers des investissements productifs» avait déclaré Fathi Ennouri, gouverneur de la BCT.

VƓux pieux si par dĂ©cision politique, on ne prend pas les mesures aujourd’hui indispensables pour rĂ©tablir la confiance et resserrer les liens des Ă©lites tunisiennes sises Ă  l’international et leur pays de naissance ou d’origine. Mesures pour baliser toutes les entraves administratives et la rĂ©sistance au nouveau et au changement pour s’adapter Ă  un monde oĂč tout Ă©volue Ă  la vitesse de la lumiĂšre.

Les rĂ©sultats du sondage EMRHOD Consulting commanditĂ© par l’ATUGE apportent un Ă©clairage prĂ©cis sur les aspirations et blocages vĂ©cus par les TRE ou expat.

« Si ce n’est notre attachement Ă  la Tunisie, nous rĂ©flĂ©chirions Ă  deux fois avant d’y investir. »

 

L’étude met en Ă©vidence des signaux clairs : si le dĂ©sir de retour est rĂ©el chez une partie de la diaspora, il se heurte Ă  un faisceau d’obstacles structurels qui freinent concrĂštement les projets de rĂ©installation. Ceci alors que le pays cherche Ă  mobiliser son importante diaspora pour initier une dynamique Ă©conomique dont il a intensĂ©ment besoin.

Les résultats du sondage laissent entrevoir une diaspora attachée mais divisée sur le retour:

  • 20 % dĂ©clarent vouloir rentrer de maniĂšre dĂ©finitive ;
  • 59 % ne comptent pas revenir, un chiffre rĂ©vĂ©lateur d’une perte profonde de confiance et d’un dĂ©senchantement inquiĂ©tant sachant qu’à la veille de la chute du rĂ©gime en 2011, nombreux ont Ă©tĂ© les Tunisiens qui ont choisi de rentrer parce qu’ils croyaient que leur pays avait besoin d’eux ;
  • 21 % restent indĂ©cis, signe qu’un cadre attractif pourrait encore les convaincre
  • 94 % des sondĂ©s dĂ©clarent retourner au pays au moins une ou plusieurs fois par an soulignant un lien affectif et filial fort.

Les motivations du retour sont le lancement de leurs propres projets, la famille ou encore la retraite. Ainsi:

  • 31 % rentrent pour les raisons familiales,
  • 21 % envisagent leur retraite au pays, et
  • 24 % souhaitent entreprendre ou investir. Un profil qui met en avant un fort potentiel Ă  dimension Ă©conomique que la Tunisie pourrait valoriser si elle levait les freins Ă  l’investissement.

Obstacles économiques et administratifs

Les obstacles au retour de la diaspora identifiés par le sondage et qui sont malheureusement le pain quotidien des tunisiens et entrepreneurs locaux sont décrits comme suit :

  • le manque d’emplois qualifiĂ©s et des salaires peu attractifs, illustrant un dĂ©ficit de valorisation du capital humain expatriĂ© pour 71 % ;
  • 69 % soulignent les difficultĂ©s Ă  lancer un projet, en raison de l’instabilitĂ© des rĂ©glementations et du manque d’accĂšs au financement ;
  • 62 % critiquent la complexitĂ© administrative et en prime en matiĂšre de crĂ©ation d’entreprise, la fiscalitĂ© et les procĂ©dures ;
  • 62 % jugent la qualitĂ© de vie peu attrayante et 58 % le systĂšme fiscal dissuasif, ce qui traduit un environnement non favorable au business.

Des leviers d’attractivitĂ© identifiĂ©s par les TRE

Mais tout n’est pas noir en Tunisie, plusieurs pistes sont perçues comme des facteurs d’attraction majeurs qui pourraient changer la donne. Ainsi :

  • 83 % souhaitent des procĂ©dures administratives simplifiĂ©es et 79 % une simplification des rĂšgles bancaires ;
  • 76 % jugent la protection sociale comme un levier de retour (retraite, couverture santĂ©, mutuelle) ;
  • 82 % considĂšre l’accĂšs aux marchĂ©s et aux opportunitĂ©s Ă©conomiques comme dĂ©cisives;
  • 81 % estiment la stabilitĂ© Ă©conomique et politique capitales.

Pour Emrhod Consulting, ces donnĂ©es prouvent que le retour des TRE n’est pas qu’une affaire Ă©motionnelle exprimant un attachement sans faille Ă  la Tunisie mais repose sur une logique rationnelle d’évaluation du risque et du gain socio-Ă©conomique.

Une partie des TRE ne lĂąche pas prise pour autant, 10 % ont dĂ©jĂ  participĂ© Ă  des projets Ă©conomiques ou de dĂ©veloppement et les deux tiers envisagent de le faire Ă  l’avenir, ce qui reprĂ©sente un vivier de compĂ©tences et de ressources Ă  activer.

« La diaspora est un atout stratĂ©gique que nous devons transformer en actif financier. » — Fathi Ennouri

 

L’étude formule des recommandations concrĂštes, alignĂ©es avec les attentes formulĂ©es Ă  savoir le renforcement de l’attractivitĂ© Ă©conomique, la crĂ©ation d’un Ă©cosystĂšme entrepreneurial dynamique avec :

  • fonds d’investissement et incitations fiscales,
  • la rĂ©duction des barriĂšres Ă  l’entrepreneuriat,
  • l’amĂ©lioration des conditions de vie l’investissement dans les services de santĂ©, d’éducation et d’infrastructures,
  • l’adaptation des services aux besoins des retraitĂ©s,
  • la simplification de l’environnement administratif et financier,
  • la digitalisation des dĂ©marches et la facilitation des transferts de capitaux et les opĂ©rations bancaires
  • la mise en place d’un systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale transfĂ©rable.

Les TRE appellent également à instaurer un environnement institutionnel et politique rassurant pour restaurer la confiance.

Que d’exigences ! MĂȘme si les requĂȘtes des TRE sont celles-lĂ  mĂȘme exprimĂ©es par une grande partie de la communautĂ© d’affaires en Tunisie. Une communautĂ© d’affaires privĂ©e de voix depuis que le rĂŽle de l’UTICA s’est limitĂ© au rĂŽle de PR mais de qui ?

Le retour des Tunisiens de l’étranger ne peut ĂȘtre envisagĂ© comme une simple dynamique individuelle. Il s’agit d’un enjeu Ă©conomique national, porteur de compĂ©tences, de capitaux, d’innovation et de rĂ©seau international.

« RĂ©formes, transparence, simplification, stabilitĂ© : les clĂ©s d’un retour durable. »

 

Or, les Ă©carts perçus entre les aspirations et la rĂ©alitĂ© du terrain compromettent aujourd’hui la concrĂ©tisation de ce potentiel. Sans rĂ©formes, pas de retour durable car il ne peut reposer que sur leur bonne volontĂ©. Il s’agit lĂ  d’un enjeu Ă©conomique national. Les compĂ©tences, les rĂ©seaux et les capitaux de la diaspora pourraient jouer un rĂŽle dĂ©terminant dans la relance du pays mais pour cela, nous le dirons jamais assez, la Tunisie doit impĂ©rativement amĂ©liorer son climat d’affaires.

RĂ©formes, transparence, simplification, stabilitĂ© : voilĂ  les conditions d’un retour durable. Sans elles, le pays risque de perdre non seulement ses enfants, mais aussi son avenir.

Amel Belhadj Ali

Chiffres clés

  • 59 % — Des expatriĂ©s ne souhaitent pas revenir vivre en Tunisie
  • 24 % — Souhaitent investir ou entreprendre dans leur pays d’origine
  • 71 % — DĂ©plorent l’absence d’emplois qualifiĂ©s et de salaires attractifs
  • 83 % — Demandent la simplification des procĂ©dures administratives
  • 94 % — Reviennent en Tunisie au moins une fois par an, signe d’un fort attachement.

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Tunisia Global Forum : la Tunisie vise l’émission d’un emprunt en devises sans le FMI, en 2026

Von: hechmi
23. Juli 2025 um 10:27

Banque mondialeLa BCT travaille activement, en collaboration avec un groupe de financiers tunisiens opĂ©rant Ă  l’international Ă  une probable Ă©mission en devises au courant de l’annĂ©e 2026.

La Tunisie vibre du 15 juillet au 15 aoĂ»t au tempo du ‘’Diaspora Month’’ organisĂ© par l’Atuge en partenariat avec WATT(World Alliance of Tunisian Talents). Et dans le cadre de cette initiative la journĂ©e du mardi 22, courant s’est tenue la deuxiĂšme Ă©dition du Tunisia Global Forum. La Diaspora Ă©tait au cƓur de tous les Ă©changes. Un moment de Brain storming, de forte intensitĂ©. Et cette effervescence a dĂ©bouchĂ© sur des rĂ©solutions pratiques.

Les Diaspora Bonds

C’est le gouverneur de la BCT qui a donnĂ© le la. La Diaspora, fait corps avec la collectivitĂ© nationale. Tout plaide, par consĂ©quent, pour sa mise sur orbite financiĂšre en ligne avec le dĂ©veloppement durable. L’objectif est d’intĂ©rĂȘt national et la cause est noble! La BCT a prĂ©sentĂ© des leviers concrets pour faire participer les Tunisiens rĂ©sidant Ă  l’étranger. Le ‘’Diaspora Bond ‘’ serait un outil pratique et attractif.

C’est une façon vertueuse de canaliser davantage de transferts de la Diaspora tunisienne Ă  destination de la place de Tunis. Faut-il rappeler que pour le moment ces transferts sont de taille. Ils reprĂ©sentent 30 % du stock de rĂ©serves de change du pays soit l’équivalent de 5,6 % du PIB. Convenons que c’est un effet en retour avantageux pour l’économie nationale du Brain Drain.

Ce mouvement nous dĂ©garnit de nos compĂ©tences mais en revanche nous apporte une compensation financiĂšre en retour. D’une certaine façon, l’investissement dans l’éducation est in fine rĂ©munĂ©rateur. Et ces flux de transferts seraient appelĂ©s Ă  se dĂ©velopper, pour peu que l’on offre les vecteurs financiers appropriĂ©s, Ă  l’instar de ce que font l’Inde ou l’Egypte et en respectant les meilleures pratiques internationale.

Les prĂ©cieux concours de l’expertise tunisienne Ă  l’étranger

Les concours de la Diaspora Ă  l’économie tunisienne peuvent se faire Ă©galement, via de l’expertise. Les talents Tunisiens Ă  l’étranger comptent des individualitĂ©s remarquables. Un certain nombre de talents tunisiens se trouvent Ă  des postes de responsabilitĂ© de premier plan dans des secteurs clĂ©s.

Il en est ainsi du monde de la Finance. Le gouverneur a évoqué des contacts avec un groupe de quatre experts tunisiens lesquels occupent des postes décisionnels dans des structures financiÚres de premier plan.

Ces contacts sont fructueux car ils focalisent entr’autres sujets d’intĂ©rĂȘt sur la probable Ă©mission d’un souverain en devises sur le marchĂ© international de la dette. Le Gouverneur n’a donnĂ© aucune autre indication ni sur le montant ni sur la maturitĂ© de l’emprunt. Convenons que si l’opĂ©ration finirait par se dĂ©nouer le pays aura gagnĂ© le pari de restaurer son crĂ©dit de solvabilitĂ© par ses propres moyens. Une gageure extrĂȘme !

Ali DRISS

EN BREF

  • La BCT prĂ©pare une Ă©mission souveraine en devises en 2026 avec l’appui de financiers tunisiens de la diaspora.
  • Ces transferts reprĂ©sentent dĂ©jĂ  30 % des rĂ©serves de change et 5,6 % du PIB.
  • Un « Diaspora Bond » est envisagĂ© pour canaliser ces fonds vers l’économie nationale.
  • Des experts tunisiens occupant des postes clĂ©s Ă  l’international sont sollicitĂ©s pour accompagner ce projet.
  • Cette stratĂ©gie vise Ă  restaurer la crĂ©dibilitĂ© financiĂšre de la Tunisie par des moyens internes et durables.

L’article Tunisia Global Forum : la Tunisie vise l’émission d’un emprunt en devises sans le FMI, en 2026 est apparu en premier sur WMC.

BAD – Rapport pays 2025 : Une feuille de route pour relancer l’économie tunisienne

22. Juli 2025 um 09:25

Tunisie UEVĂ©ritable feuille de route pragmatique et rĂ©aliste, le rapport pays 2025, publiĂ© le 10 juillet courant par la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) sur la Tunisie, peut, au regard de la pertinence de son analyse et de ses recommandations, inspirer positivement le gouvernement de Sarra Zaafrani Zanzri pour relancer la croissance et le dĂ©veloppement de l’économie du pays sur des bases plus solides et plus rĂ©silientes.

Ce rapport a pour mĂ©rite de reprendre, indirectement, Ă  son compte des approches dĂ©veloppementales diffusĂ©es actuellement Ă  grande Ă©chelle dans le pays. Il s’agit principalement du compter sur soi, de la restructuration en cours des entreprises publiques, de la convergence institutionnelle, d’un meilleur ciblage de la subvention et d’une meilleure valorisation des richesses naturelles du pays (phosphate, tourisme, diaspora
).

« La Tunisie dispose d’un capital national diversifiĂ© mais sous-exploitĂ©. »

Un potentiel sous-exploité malgré un capital national diversifié

ConcrĂštement, le rapport de la BAD, intitulĂ© « Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son dĂ©veloppement », estime que la Tunisie dispose encore de leviers importants pour amĂ©liorer l’utilisation de son capital national, et ce, dans un contexte de croissance faible (prĂ©visions de +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026).

L’idĂ©e principale dĂ©veloppĂ©e par le rapport est la suivante : la Tunisie dispose certes d’un capital national diversifiĂ©, mais son exploitation reste freinĂ©e par moult fragilitĂ©s structurelles.

Les fragilités structurelles qui freinent le développement de la Tunisie

Au nombre de ces déficiences, le document cite cinq :

1ïžâƒŁ Des marges budgĂ©taires limitĂ©es : En dĂ©pit d’une pression fiscale estimĂ©e en 2024 Ă  25 % et bien plus (34 % si on applique les critĂšres de l’OCDE), ces marges sont freinĂ©es par deux facteurs : le coĂ»t Ă©levĂ© des subventions (20 milliards de dinars annuellement) et l’importance de la masse salariale. En 2024, cette masse est estimĂ©e Ă  13,5 % du PIB et Ă  39,6 % des dĂ©penses totales du budget.

2ïžâƒŁ Une sous-exploitation des richesses naturelles : La mauvaise gestion et la mal gouvernance affectent des richesses miniĂšres et Ă©nergĂ©tiques confirmĂ©es, telles que les milliards de rĂ©serves de phosphate du gisement de Sra Ouertane (au nord-ouest de la Tunisie) et le fort potentiel des Ă©nergies renouvelables, qui ne reprĂ©sentent Ă  ce jour que 4 Ă  5 % du mix Ă©nergĂ©tique.

3ïžâƒŁ Un environnement des affaires dĂ©gradĂ© : Cette situation est particuliĂšrement prĂ©judiciable aux PME, ne permettant pas le dĂ©veloppement d’un tissu industriel dynamique.

4ïžâƒŁ Un dĂ©sĂ©quilibre entre formation et besoins du marchĂ© : L’inadĂ©quation entre les qualifications ouvriĂšres disponibles et les besoins du marchĂ© expliquerait le taux Ă©levĂ© de chĂŽmage, notamment des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur.

5ïžâƒŁ Un secteur financier peu inclusif : Le systĂšme bancaire en Tunisie reste limitĂ© et ne permet pas le financement de l’investissement privĂ© (PME
), de l’innovation (startups
) et de l’entrepreneuriat.

Les réformes recommandées par la Banque africaine de développement

À court terme (2025-2026) : gouvernance, subventions et investissement

Le rapport recommande de renforcer la gouvernance du secteur extractif dÚs 2025 par une transparence accrue des contrats et des flux financiers, ce qui permettrait une meilleure valorisation des ressources naturelles et une redevabilité plus forte.

Le rapport plaide Ă©galement pour un meilleur ciblage des subventions, Ă  travers une approche technique rigoureuse, afin de rĂ©duire les dĂ©penses sans fragiliser les populations vulnĂ©rables. Cette rĂ©forme budgĂ©taire pourrait ĂȘtre engagĂ©e dĂšs fin 2025.

« Un environnement des affaires dégradé pénalise gravement les PME. »

 

Concernant l’investissement, le rapport appelle Ă  une meilleure convergence institutionnelle (le projet cher au prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed). Des plateformes numĂ©riques comme Tunisia Trade Net (TTN), l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) et l’AutoritĂ© tunisienne de l’investissement (TIA) devraient faire l’objet d’une interconnexion et d’une ergonomie plus efficientes, avec une modernisation Ă  lancer dĂšs 2025, en particulier pour les PME.

Dans le domaine de la santĂ©, l’accĂšs dans les zones dĂ©favorisĂ©es pourrait ĂȘtre amĂ©liorĂ© via une cartographie numĂ©rique des besoins et une meilleure rĂ©partition des professionnels de santĂ©, des actions envisageables dĂšs 2026.

À moyen terme (2026-2028) : financement, diaspora, fiscalitĂ© et formation

Face Ă  la difficultĂ© d’accĂšs aux marchĂ©s de capitaux, la BAD encourage la Tunisie Ă  structurer davantage de projets rentables (« bancables ») en combinant financements publics, privĂ©s et concessionnels.

Des dispositifs comme la SOTUGAR devraient ĂȘtre Ă©tendus pour faciliter l’accĂšs au crĂ©dit des PME, notamment celles engagĂ©es dans des projets Ă©cologiques ou innovants.

« Investir massivement dans les énergies renouvelables dÚs 2028 est crucial. »

 

La mise en place de bons d’investissements pour la diaspora tunisienne, visant à capter une part plus importante des transferts de fonds, pourrait voir le jour dùs 2027.

La valorisation des actifs publics sous-utilisés, notamment fonciers, à travers des concessions encadrées, représenterait également une source supplémentaire de capital à lancer progressivement à partir de 2026.

Le rapport suggĂšre Ă©galement la mise en place d’un cadre institutionnel pour la crĂ©ation d’un fonds souverain vers 2027-2028, afin de stabiliser les revenus issus des ressources naturelles et financer des projets de dĂ©veloppement Ă  long terme.

Toujours Ă  moyen terme, le rapport met l’accent sur les chaĂźnes de valeur, la formation et la fiscalitĂ© (2026-2028). L’intĂ©gration des PME tunisiennes dans les chaĂźnes de valeur nationales et rĂ©gionales doit ĂȘtre renforcĂ©e par des mĂ©canismes de labellisation, garanties financiĂšres et accompagnement technique Ă  partir de 2026.

« Mieux cibler les subventions permettrait de réduire les dépenses sans fragiliser les plus vulnérables. »

 

Les programmes de formation technique doivent ĂȘtre alignĂ©s, dĂšs 2027, avec les besoins des secteurs porteurs, en partenariat avec le secteur privĂ©.

Concernant la fiscalitĂ©, un Ă©largissement de l’assiette fiscale est recommandĂ© via une mise Ă  jour du cadastre, l’automatisation des contrĂŽles fiscaux et une stratĂ©gie de formalisation de l’économie informelle, avec un dĂ©marrage estimĂ© entre 2026 et 2028.

À long terme (2028 et au-delĂ ) : transition Ă©nergĂ©tique et rĂ©forme de l’État

Pour transformer durablement l’économie tunisienne, le rapport encourage le pays Ă  investir massivement dans les Ă©nergies renouvelables dĂšs 2028, notamment dans le solaire et l’hydrogĂšne vert, qui reprĂ©sentent des opportunitĂ©s stratĂ©giques Ă  fort potentiel de croissance.

SimultanĂ©ment, la modernisation du systĂšme Ă©ducatif devra se poursuivre au-delĂ  de 2028, avec un accent sur les disciplines STIM (Sciences, technologie, ingĂ©nierie, mathĂ©matiques) et l’orientation professionnelle.

Enfin, une rĂ©forme progressive de la masse salariale de la fonction publique et l’institutionnalisation de l’évaluation systĂ©matique des dĂ©penses publiques sont indispensables pour amĂ©liorer la soutenabilitĂ© budgĂ©taire et l’efficacitĂ© des politiques publiques sur le long terme.

Abou SARRA

Indicateurs clés

  • 20 milliards de dinars : montant annuel des subventions en 2024.
  • 13,5 % du PIB : part de la masse salariale publique en 2024.
  • 4 Ă  5 % : part des Ă©nergies renouvelables dans le mix Ă©nergĂ©tique actuel.
  • +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026 : prĂ©visions de croissance du PIB.
  • 2028 : dĂ©but conseillĂ© pour investir massivement dans le solaire et l’hydrogĂšne vert.

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Quelle place pour la Tunisie dans le nouveau contexte géopolitique ?

21. Juli 2025 um 10:15

La Fondation Mohamed Ali Hammi (FMAH) a organisé, au cours de ce mois de juillet 2025, à Tunis, un débat axé entre autres sur le positionnement géopolitique de la Tunisie à la lumiÚre de la nouvelle configuration du monde.

Ont participé à cette rencontre une trentaine de chercheurs pluridisciplinaires et acteurs sociaux : syndicalistes, universitaires, diplomates, journalistes, sociologues, économistes, cinéastes, professeurs de philosophie, chroniqueurs de TV


En prĂ©vision de l’universitĂ© d’étĂ©

Introduisant le débat, Habib Guiza, président de la FMAH et secrétaire général de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT), a situé la rencontre dans son contexte.

Cette rencontre se tient en prĂ©vision de l’universitĂ© d’étĂ© de la FMAH prĂ©vue pour dĂ©but septembre 2025.

Il a ajouté que ce rendez-vous de réflexion annuel sera articulé autour du thÚme : « Penser autrement le développement dans un contexte régional et international instable et en pleines mutations ».

Répondre à la fragmentation du monde

Objectif : proposer un nouvel outil de changement Ă©manant de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne. Cette initiative se propose d’esquisser les grandes lignes de la place que devrait occuper la Tunisie dans le nouveau contexte gĂ©opolitique caractĂ©risĂ© par une fragmentation multiforme du monde.

« La Tunisie a intĂ©rĂȘt Ă  diversifier ses partenaires sans Ă©tat d’ñme : c’est une question de survie. »

 

Cette mĂȘme fragmentation, Ă  la fois politique, socio-Ă©conomique et culturelle, sera articulĂ©e autour de divers scĂ©narios :

  • Exacerbation ou non de la guerre israĂ©lo-palestinienne
  • CoopĂ©ration ou conflit sino-amĂ©ricain
  • Relance ou dĂ©clin de l’Union europĂ©enne
  • Rattrapage accĂ©lĂ©rĂ© du Sud global (BRICS)

  • L’intĂ©gration intermaghrĂ©bine serait une piste Ă  explorer.

Pour une normalisation intermaghrébine

En réponse à ces éventualités, Ahmed Ounaies, ancien ministre des Affaires étrangÚres, a mis en garde contre la gravité des guerres illégitimes qui font rage en Ukraine et à Gaza, en Palestine, et leur corollaire : la violation de la légalité internationale.

Pour le cas de la place de la Tunisie dans le nouveau contexte gĂ©opolitique, l’ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres a plaidĂ© pour une plus grande intĂ©gration de notre pays dans la rĂ©gion maghrĂ©bine. Mieux, il s’est prononcĂ© pour une normalisation intermaghrĂ©bine et pour une unification de la Libye.

« L’Europe reste un partenaire stratĂ©gique
 mais pour combien de temps ? »

 

Pour faire inscrire dans la durée cette normalisation, il a proposé la création, au niveau maghrébin, de structures complémentaires spécialisées dans les technologies de pointe et les questions de développement urgentes (eau, énergies renouvelables, nucléaire, éducation
).

L’inextricable question palestinienne

Pour le cas de la Palestine, il a proposĂ© un plan de paix qui serait pilotĂ© par la Ligue des États arabes et l’Organisation de la ConfĂ©rence Islamique (OCI) et validĂ© par l’ONU.

À ce sujet, le chroniqueur de tĂ©lĂ©vision Belbaba Salem lui a rappelĂ© que, depuis le passĂ©, les Arabes Ă©taient pour ce plan de paix, seulement c’est IsraĂ«l qui a constamment privilĂ©giĂ© la tension et les guerres (une dizaine de guerres depuis la crĂ©ation de l’État sioniste) et refusĂ© toute initiative de paix. La meilleure preuve est perceptible Ă  travers l’assassinat par un extrĂ©miste sioniste d’Yitzhak Rabin, Premier ministre d’IsraĂ«l, un des principaux acteurs des accords d’Oslo et du processus de paix israĂ©lo-palestinien. Comprendre : IsraĂ«l est gĂ©nĂ©tiquement opposĂ© Ă  la paix.

Quelle place pour l’Europe ?

Au sujet des futures relations avec l’Union europĂ©enne menacĂ©e de dĂ©clin, les avis Ă©taient divergents.

Pour certains, dont Hedi Zaiem, Ă©conomiste universitaire, l’Union europĂ©enne demeurera le partenaire stratĂ©gique idĂ©al. Ils motivent leur option par plusieurs facteurs : importance de la communautĂ© tunisienne Ă©tablie en Europe, importance des relations commerciales (80 % des Ă©changes extĂ©rieurs de la Tunisie sont assurĂ©s avec l’UE), proximitĂ© gĂ©ographique, liens historiques, humains et culturels


Peut-on encore avoir confiance en l’Union europĂ©enne ?

Pour d’autres, les relations actuelles de la Tunisie avec l’UE sont marquĂ©es par une crise de confiance. Les Tunisiens n’ont plus confiance en l’Union europĂ©enne. Et pour cause : l’Union europĂ©enne a apportĂ© un appui inconditionnel aux gĂ©nocidaires sionistes Ă  Gaza. Cet appui a beaucoup dĂ©crĂ©dibilisĂ© les EuropĂ©ens auprĂšs des Tunisiens.

« La fragmentation du monde impose de repenser la place de la Tunisie. »

 

C’est pourquoi tout nouveau partenariat doit passer d’abord par une convergence de valeurs dont le respect du droit humain et du droit international.

Vers une stratĂ©gie d’autonomie

En ce qui nous concerne, nous estimons que l’idĂ©al pour la Tunisie serait de compter sur elle-mĂȘme et de dĂ©gager Ă  cette fin une feuille de route sur le long terme, particuliĂšrement en matiĂšre de valorisation des ressources naturelles du pays (phosphate, tourisme, agriculture, Ă©nergies vertes
).

Quant aux futurs partenaires, la Tunisie a intĂ©rĂȘt Ă  les diversifier sans Ă©tat d’ñme. C’est un problĂšme de survie et de souverainetĂ© nationale.

Indicateurs clés

  • 80 % des Ă©changes extĂ©rieurs de la Tunisie sont assurĂ©s avec l’Union europĂ©enne.
  • Une dizaine de guerres menĂ©es par IsraĂ«l depuis sa crĂ©ation.
  • La communautĂ© tunisienne en Europe reste un levier stratĂ©gique.
  • La normalisation maghrĂ©bine proposĂ©e inclut des structures sur l’eau, l’énergie et l’éducation.

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MCOM : dĂ©mocratiser l’application mobile pour les petites entreprises

Von: hechmi
20. Juli 2025 um 11:10

Appli MobileMCOM est une start-up tunisienne qui ambitionne de briser les barriĂšres techniques et financiĂšres du m-commerce pour les TPE et PME.  Dans un monde dominĂ© par le mobile, oĂč 80 % des achats en ligne s’effectuent via smartphone, les petites entreprises restent souvent exclues de cette rĂ©volution numĂ©rique.

Trop coĂ»teuse, trop complexe, la crĂ©ation d’une application mobile reste un luxe. C’est pour changer cette donne que MCOM, start-up fondĂ©e par Haithem Goddi et Khaled Mediouni, expert en systĂšmes d’information et solutions e-commerce, propose une solution simple, rapide et accessible.

« Nous vivons dans un monde dominĂ© par le smartphone, oĂč prĂšs de 80 % des transactions e-commerce se font via mobile », rappelle Haithem Goddi. Pourtant, souligne-t-il, « la technologie des applications mobiles reste largement inaccessible aux TPE et PME. Elle est rĂ©servĂ©e aux grandes entreprises qui ont les moyens de mobiliser des Ă©quipes techniques ou des agences spĂ©cialisĂ©es ».

Le constat est clair : les petites structures ne disposent ni des compĂ©tences techniques ni des budgets nĂ©cessaires pour dĂ©velopper et maintenir une application performante. Et mĂȘme si l’essor de l’intelligence artificielle laisse croire que tout devient plus simple, la rĂ©alitĂ© est tout autre.

Trois freins majeurs : coût, complexité, temps

Durant les phases de dĂ©veloppement de MCOM, l’équipe a rencontrĂ© de nombreux profils : commerçants, artisans, restaurateurs, crĂ©ateurs de marque. Tous partageaient le mĂȘme rĂȘve – avoir leur propre application – et les mĂȘmes obstacles : « le coĂ»t, la complexitĂ© technique et le manque de temps », rĂ©sume le fondateur. C’est ce triple verrou que MCOM veut faire sauter. En concevant une plateforme intuitive et automatisĂ©e, la start-up propose une alternative aux agences spĂ©cialisĂ©es.

L’idĂ©e : offrir une solution clĂ© en main, sans nĂ©cessiter la moindre compĂ©tence en dĂ©veloppement.

Une solution pensée pour les besoins réels

Le cƓur de l’innovation de MCOM rĂ©side dans sa philosophie de simplicitĂ© et d’accessibilitĂ©. « Nous avons conçu une solution qui permet aux petites entreprises d’entrer pleinement dans le monde du m-commerce, avec leur propre application mobile, sans dĂ©pendre d’un dĂ©veloppeur, tout en offrant une expĂ©rience utilisateur fluide et professionnelle », affirme Haithem Goddi.

En s’appuyant sur une interface conviviale, des modĂšles personnalisables et une intĂ©gration aisĂ©e avec les plateformes e-commerce existantes, MCOM permet Ă  ses clients de crĂ©er, lancer et gĂ©rer leur application mobile en quelques jours.

Réduire la fracture numérique du commerce

Au-delĂ  de l’innovation technologique, la dĂ©marche de MCOM s’inscrit dans une vision plus large : rĂ©duire la fracture numĂ©rique entre grandes entreprises et petites structures, et faire du mobile un levier d’inclusion Ă©conomique.

Dans un Ă©cosystĂšme oĂč l’expĂ©rience client sur mobile devient un critĂšre dĂ©terminant de compĂ©titivitĂ©, la start-up tunisienne se positionne comme un acteur facilitateur, au service des entrepreneurs locaux.

A.B.A

EN BREF

  • Le m-commerce est devenu essentiel mais reste difficile d’accĂšs aux TPE et PME.
  • MCOM propose une solution clĂ© en main pour crĂ©er une application mobile sans compĂ©tences techniques.
  • Objectif : lever les freins du coĂ»t, de la complexitĂ© et du temps.
  • La start-up tunisienne veut rĂ©duire la fracture numĂ©rique et dĂ©mocratiser l’accĂšs au commerce mobile.
  • Une approche centrĂ©e sur l’inclusion, l’expĂ©rience client et la simplicitĂ© d’usage.

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