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Gestern — 20. September 2024Haupt-Feeds

Aménagement du territoire : La Tunisie face à un défi urgent, quel nouveau schéma adopter ?

20. September 2024 um 09:25

Dans une communication faite dans le cadre de l’université d’été de la Fondation Mohamed Ali Hammi (6,7,8 septembre 2024 à Hammamet) Samir Meddeb, universitaire et consultant international en matière d’environnement et de développement durable a plaidé pour pour un nouveau schéma d’aménagement du territoire.

Justifiant sa proposition, l’expert a notamment, indiqué, “qu’un aménagement du territoire non planifié ou spontané, généralement non concordant avec les spécificités des milieux fait certainement perdre à la communauté un manque à gagner considérable que malheureusement jusqu’à nos jours aucune étude ne s’est penché dessus pour l’évaluer et le calculer. La connaissance de cette perte est aujourd’hui de grande utilité, elle permettra de mieux interpeler les politiques et les décideurs sur les méfaits de l’absence d’un aménagement du territoire au service du développement”.

Et Meddeb d’ajouter :”Aujourd’hui la Tunisie et devant l’ensemble des défis qui lui sont posés, est amenée à concevoir un nouveau schéma national d’aménagement du territoire avec ses déclinaisons régionales et locales, en vue d’apporter les réponses qui s’imposent aux problématiques actuels économique, sociale, environnementale et climatique d’autant plus que des phénomènes émergents risquent de s’installer dorénavant et de manière profonde en Tunisie en relation avec les précipitations, les canicules et les inondations et auxquels il faut apporter des réponses d’adaptation et de résidence au niveau de l’aménagement du territoire”.

La conception et la planification ne seront certainement pas suffisantes à ce niveau si ceci n’est pas accompagné par une refonte totale de la gouvernance de l’espace et du développement d’une manière générale.

Les mécanismes seront d’après l’expert : “la promotion d’une administration forte, souple et performante, un pouvoir local réel et conséquent disposant des moyens nécessaires politique, financier et humain et un partenariat public/privé soutenu et efficace”.

ABS

 

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Forum FMAH : Les traités de Rome, acte de naissance d’une nouvelle forme de colonialisme ?

Von: hechmi
19. September 2024 um 11:17

EuropeSelon l’universitaire et expert économique Jamel Aouididi les européens ne se sont jamais démarqués de leurs origines coloniales , relevant que l’ensemble des accords de partenariat conclus, jusqu’ici, par ce groupement régional avec les pays du sud de la méditerranée et de l’Afrique ont des relents colonialistes.

L’expert, qui s’exprimait dans le cadre de l’université d’été 2024 de la Fondation Mohamed Ali Hammi (FMAH) placée cette année sur le thème “comment se positionner dans un monde en pleines mutations? propositions d’alternatives citoyennes”, traitait du bilan des relations Tunisie -Union européenne (UE) et de ses impacts multiformes.

A l’origine les traités de Rome

Se référant à l’ouvrage “Eurafrique aux origines coloniales de l’Union européenne” de Peo Hansen et Stefan Jonsson de l’université de stockholm (Suède) , l’expert a fait remarquer que la vocation coloniale des européens remonte au 25 mars 1957, date de la signature des Traités de Rome. Ces traités sont considérés comme l’acte de naissance de la grande famille européenne. Le premier de ces Traités donne le jour à une Communauté économique européenne (CEE), tandis que le second crée une Communauté Européenne de l’Énergie Atomique, mieux connue sous le nom d’EURATOM.

L’acte de naissance de l’Union européenne, la Convention Constitutive, porte en elle les traces d’un passé colonial complexe. Selon l’historien Jamed Aouididi, un élément particulièrement révélateur est la proposition française d’inclure les anciennes colonies des pays européens dans le projet européen, et ce, dès les premières discussions.

« L’acte de naissance de l’Union européenne porte en elle les traces d’un passé colonial complexe. » – Jamel Aouididi

Cette proposition, formulée alors que de nombreuses colonies étaient en pleine lutte pour leur indépendance, comme l’Algérie, soulève de nombreuses questions sur les motivations réelles des États européens. La France, par exemple, a suggéré d’intégrer les pays de la zone franc, un système monétaire et financier qu’elle avait mis en place en Afrique. L’Italie, quant à elle, a évoqué la Libye et la Somalie, tandis que la Belgique et les Pays-Bas ont respectivement mentionné le Congo et leurs colonies d’Asie du Sud-Est.

Ces propositions témoignent d’une volonté de maintenir une certaine influence sur les anciennes colonies, même après leur indépendance. Elles révèlent également une conception de l’Europe comme un espace d’expansion économique et politique, où les anciennes puissances coloniales pourraient continuer à jouer un rôle prépondérant.

Morale de l’histoire, cette convention fait état d’une vision stratégique de ce que sera la Communauté européenne sur le long terme. En vertu de cette vision, les européens estiment indispensables pour leur survie de continuer à dominer sous d’autres formes, les pays du sud et est de la méditerranée, de l’Afrique subsaharienne et de l’est asiatique.

Ultime objectif, s’appuyer sur les anciennes colonies en tant que débouchés pour leurs produits et de fournisseurs de matières premières pour s’imposer en tant que puissance régionale dans l’échiquier mondial dominé à l’époque par les deux blocs : les Etats Unis et l’Union soviétique.

« Si nous voulons nous reconstruire, il nous faut de toute urgence un “espace vital” – si vous me permettez l’expression – d’une échelle plus grande que celle des vieilles nations soi-disant autonomes », écrivait en 1947 Hendrik Brugmans, le dirigeant néerlandais de l’Union des fédéralistes européens. À travers cette citation, surprenante sous la plume d’un ancien résistant à l’occupation nazie, Peo Hansen et Stefan Jonsson mettent en évidence ce qu’ils nomment les « origines coloniales » de la construction européenne, ainsi que le concept à leur sens central d’« Eurafrique »

Tunisie- UE: deux périodes et deux politiques

Concernant la Tunisie, l’universitaire Jamel Aouididi distingue deux ripostes historiques. La première remonte au lendemain de l’accès du pays à l’indépendance. C’est une réaction que l’expert qualifie de patriotique et de positive. Il s’agit des décisions majeures prises par les dirigeants de l’époque pour consacrer la rupture avec l’ancien pays colonisateur et déjouer dès le départ ses nouvelles visées colonialistes.

Au nombre de ces décisions, il a cité la promulgation, en 1958, de la loi relative à la réforme monétaire avec comme corollaires la création de la Banque centrale de Tunisie et la création d’une monnaie nationale, le Dinar.

La deuxième période que l’universitaire estime négative pour la Tunisie remonte à 1995, date de l’adhésion de la Tunisie à l’Organisation mondiale de commerce (OMC) et de la conclusion de l’accord de libre échange des produits manufacturés avec l’Union européenne.

« Si nous voulons nous reconstruire, il nous faut de toute urgence un “espace vital” – si vous me permettez l’expression – d’une échelle plus grande que celle des vieilles nations soi-disant autonomes. » – Hendrik Brugmans

L’universitaire a mis en exergue l’effort fourni par le pouvoir de l’époque pour réunir toutes les conditions de succès à ces accords qui étaient pourtant asymétriques aux dépens de la Tunisie. A titre indicatif, il a évoqué la nomination d’un ministre, pendant une dizaine d’années pour veiller à la bonne application de cet accord. Il s’agissait à l’époque de Mondher ZenaidI.

Jamel Aouididi devait attirer l’attention sur deux caractéristiques de l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne. Le premier consiste en sa traduction dans les langues des 27 pays membres de l’Union et jamais dans la langue arabe langue officielle de la Tunisie.

Le second porte sur les ambitions illimitées de cet accord en ce sens où il prévoit une extension à pratiquement tous les secteurs : agriculture, pêche, services, formation, enseignement, protection des investissements…

L’accord projette également d’harmoniser les législations, notamment celles concernant le statut de la femme, l’héritage, l’homosexualité, les services financiers, la déréglementation du transport aérien (open sky), TIC, énergie,

Cela pour dire au final qu’au regard de ces visées néocolonialistes, on ne peut s’interdire de penser que “la dimension géopolitique et impériale du projet européen a été largement sous-évaluée”.

ABOU SARRA

Cafés et restaurants : Les caisses enregistreuses de retour en Tunisie ?

19. September 2024 um 09:45

Inscrite dans la loi de finances de 2015 puis abandonnée à défaut de préparation et de logistique,  la mise en place des caisses enregistreuses fiscales serait de nouveau à l’ordre du jour. Elle serait opérationnelle à partir de janvier 2025.

C’est du moins si on croit Mohamed Salah Ayari, membre du Conseil national de la Fiscalité qui intervenait le soir du 17 septembre 2024 sur la chaîne privée Attessaa.

Concrètement, si cette mesure est adoptée par la prochaine loi de finances, les structures et entités prestataires de services de consommation sur place (cafés, restaurants et autres…) sont obligées de se doter d’une caisse enregistreuse pour toutes leurs transactions avec les clients.   

D’après Mohamed Salah Ayari, la mise en place de ce mécanisme de caisses enregistreuses s’inscrit dans la stratégie nationale du pays visant à lutter contre le marché parallèle et l’instauration d’un système fiscal plus équitable.

Ultime objectif : mettre en place des caisses enregistreuses permettant, dans une première étape, d’enregistrer les opérations commerciales de consommation, et de les généraliser, pour toucher d’autres domaines et d’autres opérations.

De façon générale, les caisses enregistreuses permettront d’identifier les revenus réels des contribuables moyennant l’introduction d’une carte électronique intelligente dans le software de l’équipement qui permet de conserver avec précision toutes les opérations enregistrées. La carte est dotée d’un dispositif de sécurité qui permet de la prémunir contre toute tentative de modification ou de destruction de son contenu.

ABS

Tunisie – Etats Unis : La situation des libertés en Tunisie ne serait pas si catastrophique, d’après l’ambassadeur des Etats Unis

Von: hechmi
18. September 2024 um 17:56

A la veille du scrutin présidentiel qui aura lieu, le 6 octobre 2024, Joey Hood actuel ambassadeur des Etats unis en Tunisie a accordé une longue interview au journal électronique hebdomadaire d’expression arabe, Achariaa Al Magharibi. En raison de la sensibilité des relations que la Tunisie entretient, depuis 227 ans, avec le plus puissant pays du monde, les Etats Unis, nous avons jugé utile pour notre lectorat d’en connaître l’essentiel.

Dans une première partie, nous avons fait le point du partenariat sécuritaire. Dans cette seconde partie, nous allons évoquer la lecture que fait, actuellement, le département d’Etat de la situation politique en Tunisie.

Aucune ingérence américaine dans les affaires intérieures du pays

Concernant la situation politique, le diplomate a été interpellé sur les informations-rumeurs relayées par les réseaux sociaux et faisant état de l’ingérence, entre autres, de l’ambassade américaine dans les affaires intérieures du pays. Ces rumeurs portent pour mémoire «sur la poursuite en justice de certaines personnes pour avoir pris contact avec des missions diplomatiques accréditées en Tunisie ».

Le diplomate américain s’est inscrit en faux contre ces informations et rappelé que le ministère tunisien de la justice a lui-même démenti ces rumeurs dans un communiqué publié au mois d’avril dernier.

En matière de respect des libertés, les scores de la Tunisie sont meilleurs que ceux des pays de la région

S’agissant du respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie dont les opposants à Kaies Saied estiment qu’elles se sont fortement dégradées, Joey Hood a déclaré qu’il n’est pas de son devoir de défendre ou d’imposer le respect des droits de l’homme en Tunisie. «Ce que nous constatons toutefois, au niveau de l’ambassade et que nous transmettons à nos supérieurs, c’est que de manière générale, les forces sécuritaires et les forces armées tunisiennes respectent les droits de l’homme en Tunisie et les droits des étrangers qui y séjournent, et n’interviennent pas dans d’autres pays. C’est la raison pour laquelle nous considérons les forces sécuritaires tunisiennes comme des partenaires et nous coopérons avec eux en investissant dans leur formation».

Dans le même contexte, il a ajouté que « si on regarde de près les évaluations de la situation des libertés en Tunisie, voire la manière avec laquelle ces dernières sont faites par les organisation internationales, nous remarquons que les classements et les scores obtenus par la Tunisie sont meilleurs que ceux de certains pays de la région ».

L’approche américaine de la démocratie n’est pas la chose la plus importante en Tunisie.

Le diplomate américain a été interrogé sur la transition démocratique. Il a déclaré à ce propos que le processus engagé, depuis 13 ans, en Tunisie pour une transition vers la démocratie est toujours en cours. « C’est une période encore trop courte par rapport à la longue histoire du pays », a-t-il noté.

Il a révélé que l’approche américaine de la démocratie n’est pas la chose la plus importante en Tunisie. Le plus important pour les Etats Unis en Tunisie c’est la vision que se font les tunisiens de la démocratie.

L’ambassadeur des Etats Unis à Tunis devait donner ensuite son avis sur la prochaine présidentielle en Tunisie. Il a considéré que le plus important pour lui est de savoir ce que les tunisiens attendent de ces élections et comment ils vont se comporter vis-à-vis de cette échéance électorale : « Cela sera perceptible soit à travers leur taux de participation soit à travers leur taux d’abstention ». a-t-il dit.

Et pour ne rien oublier, la prochaine partie sera consacrée aux échanges économiques tuniso-américains vus par l’ambassadeur des Etats en Tunisie, Joey Hood.

ABOU SARRA

Manque d’emplois, croissance insuffisante : Les défis de l’économie tunisienne

Von: hechmi
18. September 2024 um 11:52

Abdelkader Boudriga, président du cercle des financiers tunisiens, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation économique du pays, lors d’une intervention à l’émission Expresso sur radio ExpressFM. Selon lui, l’économie tunisienne est confrontée à plusieurs défis majeurs : un taux de croissance insuffisant, un manque d’emplois décents et un cadre législatif peu favorable à l’entrepreneuriat.

Le président du cercle a souligné l’importance cruciale de disposer de données économiques fiables pour élaborer des stratégies efficaces. Il a regretté l’absence de statistiques précises sur la croissance du troisième trimestre 2024, soulignant que les données actuelles ne reflètent pas la réalité du terrain.

Boudriga a également mis en avant le potentiel de l’économie à impact, qui pourrait contribuer à un développement plus équitable et durable. Il a appelé à un soutien accru de l’entrepreneuriat, notamment en révisant le code des changes pour créer un environnement plus favorable aux startups et aux jeunes entrepreneurs.

Le président du cercle des financiers a enfin alerté sur le vieillissement de la population tunisienne et sur la nécessité de créer des emplois de qualité pour les jeunes générations. Il a estimé que le taux de croissance actuel de 2,5 à 3% est insuffisant pour relever ce défi.

Sondage d’opinion – INS : Les industriels entre espoir et déprime

18. September 2024 um 07:34
industrie
industrie

Devons nous considérer une croissance annuelle de 0,2% en glissement annuel sur le premier trimestre 2024 tiré vers le haut par le secteur des services (Cafés, restaurants et hôtels) et le secteur agricole, qui a progressé grâce à la hausse des exportations des produits agroalimentaires et en prime de l’huile d’olive, comme étant un signe réel de relance économique ?

Ceci, alors que les secteurs du BTP et de l’industrie accusent des baisses respectives de 6,8% et de 5%. Soit deux secteurs importants qui sont à la traîne depuis des années sans que l’on soit sûrs que leur situation s’améliorera prochainement ! Devons nous croire qu’un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir et occuper une place “respectable” sur l’échiquier économique régional ?

Cela fait des années qu’on s’évertue à appeler les autorités compétentes à prendre conscience du spectre de désindustrialisation qui représente une menace grave pour le développement économique de notre pays. Personne n’a écouté nos appels et l’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte pour le développement économique du pays risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.

Les industriels eux, d’après la dernière enquête réalisé par l’INS sur leur appréciations du contexte actuel et les perspectives de leurs activités, ne semblent pas très optimistes et bouderaient l’investissement, sachant que l’industrie est le secteur qui a le plus fort taux d’employabilité et dans une économie ne pas investir rime avec ne plus embaucher.

“Les industriels tunisiens broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher.”

C’est le cas aujourd’hui dans certaines activités industrielles. S’agissant de l’investissement et pour la deuxième fois consécutive, on relève un solde d’opinion défavorable. Les décisions d’investir sont au dessous de la moyenne enregistrée tout au long des 4 dernières années. Les perspectives d’investissement pour la deuxième moitié de l’année sont négatives. De 13% au premier semestre 2024, les industriels qui pensaient investir sont passés à 7% au deuxième semestre de l’année.

Les opérateurs dans les industries manufacturières ne sont pas optimistes et en prime ceux évoluant dans les industries chimiques (solde opinion positif de 17% en 2023 tombé à -4 en 2024) le textile habillement et cuir (de 21% à 1%) et diverses industries aussi (de -17% à -21%). Seuls ceux évoluant dans le secteur des industries agroalimentaires et les composants mécaniques et électriques sont optimistes exprimant un solde d’opinion favorable passant 2 à 15% pour les premiers et de 8 à 14% pour les deuxième.

Les intentions d’investir sur la deuxième moitié de l’année, montrent des résultats mitigés selon les secteurs d’activités. Ainsi, les intentions d’investissement des industriels dans le chimique ont reculé de 17% en 2023 à -4% en 2024, dans le secteur du textile, habillement et cuir, on est passés de -17% en 2023 à -21% en 2024. En revanche, les intentions d’investir de ceux évoluant dans les industries agroalimentaires ont progressé de 2% à 15% et ceux opérant dans les composants automobile de 8 à 14%.

“Un pays sans boussole s’agissant de stratégies de relance économique efficientes et concrètes, pourrait réellement rebondir ?”

Commentaire de Hechmi Alaya dans le dernier numéro d’Ecoweek : “Le moral dans les chaussettes. Nos chefs d’entreprises industrielles n’ont pas foi dans le présent -et l’avenir- de l’économie tunisienne. Ils broient du noir et n’envisagent ni d’investir ni d’embaucher. Ils avaient déjà̀ le moral dans les chaussettes. Le phénomène s’est nettement accentué cette année aggravant l’attentisme qui marque l’arrêt des embauches et de l’investissement”.

Dans l’attente, l’État tunisien défend la logique d’un gouvernement social mais comment faire du social sans créer de la richesse, sans encourager les investisseurs et sans financer l’économie ? Du social avec quoi et pour qui ? Pour les chômeurs dont une partie ne bénéficie pas de programme de formation adéquats (Ceux surtout dont le niveau scolaire n’a pas atteint la 6ème année primaire) ou encore pour ceux dotés de diplômes qui ne sont pas adaptés aux besoins et aux attentes du marché ?

“L’ignorance, le laxisme de l’État quant à l’importance d’une industrie forte risque, à termes, de mettre fin à toute ambition de réindustrialisation de la Tunisie.”

Une politique économique dont les programmes, les stratégies, les plans ne s’adossent pas à un diagnostic non maquillé de la réalité peut-elle réussir ?

Opposer le peuple aux élites économiques pourrait-il permettre une stabilité sociale, ou encourager les jeunes à entreprendre ?

Un pays peut-il tenir sans compétences et sans capital ?

C’est à ces questions que les candidats en lice pour la présidence du 6 octobre doivent répondre pour que les électeurs sachent quel avenir les attends, eux et leurs progénitures ?

Amel Belhadj Ali

Les projets d’infrastructure en Tunisie sont-ils voués à l’enlisement ?

Von: hechmi
15. September 2024 um 12:11
Chantiers
Chantiers

La ministre de l’équipement et de l’habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, a souligné “l’impératif de réviser le processus d’octroi des marchés publics, afin de garantir la participation d’entrepreneurs capables de réaliser les grands projets publics”, selon un communiqué de son département, publié samedi soir.

La ministre a mis en relief, lors de la conférence périodique des directeurs régionaux de l’équipement et de l’habitat tenue hier à Tunis, l’importance de la coordination préalable avec les concessionnaires publics, afin d’éviter tout retard ou blocage dans la réalisation des projets et parvenir au respect des délais contractuels.

Zenzri a également appelé à adopter une nouvelle approche de travail au niveau des directions régionales de l’équipement et de l’habitat et de mettre en place un plan d’action en harmonie avec la nouvelle orientation du gouvernement, concernant la réalisation des grands projets publics notamment ceux qui sont bloqués. Il s’agit, également, de consolider l’investissement dans les régions, en accélérant la réalisation des projets et en proposant des solutions urgentes pour les projets bloqués.

La réunion a porté, aussi, sur les projets régionaux bloqués dans le secteur des ponts et chaussées et les moyens de booster leur rythme de réalisation. Le nombre de projets en cours de réalisation est de l’ordre de 104 projets, moyennant un coût de 4 504 millions de dinars (MD). Quant aux projets, dont la réalisation est prévue en 2025, il s’agit de 15 projets d’une valeur de 2120 MD et 45 projets, dont l’achèvement est prévu fin 2024, à un coût global estimé à 703 MD, selon la même source.

Le rôle clé de l’Opep dans la stabilité mondiale du marché du pétrole

Von: hechmi
14. September 2024 um 19:24

PétroleL’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a réaffirmé son engagement à garantir la stabilité et l’équilibre du marché mondial du pétrole, dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs, à l’occasion de la célébration de son 64e anniversaire. Lors de cette célébration, Haitham Al Ghais, secrétaire général de l’Opep, a souligné que l’organisation demeure un acteur majeur de la coopération internationale en matière de pétrole, malgré les nombreux défis auxquels l’industrie est confrontée.

Depuis sa création en 1960 à Baghdad par le Koweït, l’Irak, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Venezuela, l’Opep a maintenu son rôle clé dans le dialogue entre les acteurs du secteur pétrolier. Aujourd’hui, elle regroupe 12 pays membres, dont l’Algérie, qui a rejoint l’organisation en 1969. L’Opep s’efforce de protéger la souveraineté des nations sur leurs ressources naturelles, tout en œuvrant pour un développement économique durable et la prospérité mondiale.

Parmi les principales réalisations de l’Opep, on note la Déclaration de coopération (DoC) conclue à Alger en septembre 2016, où les pays membres et non membres ont convenu de travailler ensemble pour stabiliser durablement le marché du pétrole. Cet accord historique a permis d’améliorer la coordination entre les producteurs, contribuant ainsi à la stabilité des prix sur le marché international.

Au cours de ses 64 années d’existence, l’Opep a toujours favorisé la coopération et le dialogue, tout en adoptant une approche inclusive et réaliste face aux enjeux énergétiques mondiaux. À l’occasion de cet anniversaire, une cérémonie a été organisée au siège de l’Opep à Vienne, célébrant six décennies de succès et de réalisations exceptionnelles dans le domaine de l’énergie.

 

Tarak Ben Ammar, 50 ans après : Comment un Tunisien a conquis Hollywood ?

Von: hechmi
14. September 2024 um 08:34

“J’ai aimé l’interprétation de l’extraordinaire et polyvalente Nicole Kidman dès la première scène de ce film si audacieux et contemporain, et je remercie A24 de l’avoir conçu et réalisé. Interpréter le personnage de Romy, écrit et réalisé avec soin par une extraordinaire Halina Reijn, a été un défi pour Nicole, toujours prête à se lancer dans des rôles risqués auxquels elle parvient à donner vie avec passion, enthousiasme et grand charme”* a déclaré Tarak Ben Ammar, principal actionnaire d’Eagle Pictures qui distribuera Babygirl en Italie, lors de la dernière édition du Festival du film « Mostra de Venise » qui vient d’avoir lieu en Italie.

Tarak Ben AMMAR
Tarak Ben AMMAR

Pour précision, Tarak Ben Ammar est un habitué de la Mostra de Venise qui l’a précédemment sacré meilleur producteur-distributeur. Présent par de grandes productions cinématographiques aux States, il a été désigné par le Board de l’académie des Oscars en tant que membre. Il est aussi propriétaire des Studios de Paris et vit entre l’Italie, la France et les États-Unis.

L’histoire de son amour passion pour le cinéma ne date pas d’aujourd’hui. En 1974, alors jeune homme de 25 ans, il s’est présenté devant Hamadi Bousbiaa, à l’époque DG de la BCT et tout de go, il lui a dit : “Accordez-moi la somme de 10 000 dinars pour que je puisse lancer ma propre compagnie de production en Europe et je vous promets que la Tunisie y gagnerait beaucoup et que le retour sera beaucoup plus important que la “mise” initiale”.

Le défunt Hamadi Bousbiaa, voyant en lui la graine de producteur, décide de donner sa chance au jeune rêveur et ambitieux qu’était Tarak Ben Ammar et ce fût le début de l’aventure cinématographique. Tarak Ben Ammar à l’international et la naissance de Cartago Films qui fête cette année ses 50 ans. A l’époque, on faisait confiance aux jeunes déterminés et persévérants et on croyait aux capacités créatrices des jeunes Tunisiens.

“50 ans de carrière, une passion intacte pour le cinéma.”

Le premier film produit par Tarak Ben Ammar n’a pas tardé à voir le jour. C’était “Les Magiciens de Claude Chabrol” suivi rapidement par Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli en 1979 et par “ L’Adolescente” de Jeanne Moreau en 1981”, Anno Domini de Stuart Cooper 1986 : Pirates de Roman Polanski en 1988 : Toscanini (Il giovane Toscanini) de Franco Zeffirelli en 1989 : Bille en tête de Carlo Cotti en 1991 : “L’Autre” de Bernard Giraudeau, “Mayrig” d’Henri Verneuil en 1992. “La Guerre des Etoiles” de Georges Lucas tourné en Tunisie et les aventuriers de l’arche perdu furent un franc succès.

Dans sa carrière de producteur, Tarak Ben Ammar a produit plus de 60 films, pour la plupart tournés en Tunisie. Les derniers en date sont : “Hannibal Lecter : Les Origines du mal” de Peter Webber, “La Dernière Légion” de Doug Lefler, “Medieval Pie : Territoires vierges” de David Leland 2009 : “Baarìa” de Giuseppe Tornatore 2011 : “Or noir” de Jean-Jacques Annaud produit en 2014 : “Autómata” de Gabe Ibáñez ainsi que la “Passion du Christ” avec Mel Gibson.

“Tarak Ben Ammar, un producteur qui a su faire rêver des générations.”

Tarak Ben Ammar a également édifié deux grands studios de cinéma, l’un sis à Hammamet et l’autre à Ben Arous loués aujourd’hui au groupe saoudien MBC qui y produit de grands feuilletons.

Seul ou avec des grands, le Tunisien Tarak Ben Ammar a su s’imposer dans un milieu dont les portes sont difficiles à ouvrir pour les natifs de la rive Sud de la Méditerranée. Il a conquis le monde du cinéma à force de persévérance et a su rembourser comme il se doit les 10.000 dinars autorisée par une banque centrale prudente mais confiante dans les enfants du pays.

En 50 ans en tant que producteur, Tarak Ben Ammar a fait entrer des centaines de millions de dollars en Tunisie.

“ Ce n’est pas la force, mais la persévérance, qui fait les grandes œuvres” disait Samuel Johnson.

Amel Belhadj Ali

Haithem Bouajila, président de la FTTH : Le cadre pour la création d’une entreprise est bloquant, obsolète et consommé

Von: hechmi
12. September 2024 um 07:28
Haitham Bouajila
Haitham Bouajila – Président de la FTTH

Le textile a été le catalyseur de l’industrialisation par le monde, c’est aussi le troisième plus grand pollueur succédant à l’agriculture et au transport, d’où l’importance aujourd’hui de muer vers une industrie moins polluante et plus soucieuse de l’environnement. « Nous sommes en train de mettre en place des stratégies pour réduire l’impact de l’industrie textile sur la nature, nous pourrions faire mieux en travaillant plus étroitement avec les pouvoirs publics », assure Haithem Bouajila, président de la FTTH.

A quels nouveaux défis sont confrontés les industriels du textile et pourquoi muer vers une industrie propre est important pour l’avenir du secteur ?

Haithem Bouajila y réponds dans la deuxième partie de l’entretien :

Réduire l’empreinte carbone est aujourd’hui un devoir pour les entreprises socialement responsables et soucieuses de minimiser leurs impacts écologiques et sociaux, cela permet aussi de renforcer leur compétitivité et de leur donner des avantages à l’export. Que fait la FTTH pour généraliser les bonnes pratiques pour la protection de l’environnement ?

Il faut tout d’abord savoir que le mécanisme de contrôle des frontières ne concerne pas le textile pour le moment. Il n’empêche, nous y sommes bien préparés. Notre engagement dans la préservation de l’environnement ne date pas d’aujourd’hui. Nous sommes dans cette dynamique depuis près de 10 ans.

Nous pouvons nous enorgueillir d’avoir des cas d’école dans le recyclage des eaux, la régénération, la production d’énergie photovoltaïque et l’efficience énergétique. Nous avons aussi des cas d’école dans l’économie circulaire.

Ce qui nous manque ? Si le cadre réglementaire et juridique venait à être simplifié et fluidifié, si l’Etat s’engage plus dans l’accompagnement des entreprises pour améliorer leurs performances écologiques, leurs performances dans l’efficience énergétique, leurs performances dans la gestion des déchets et leurs performances pour une certification globale, une démarche écologique et la transition verte, dans 5-6 ou 7 années, nous pourrons accomplir un score incroyable.

Vous avez cité la fédération, aujourd’hui nous avons mis en place un projet : « Tunisia textile Green transition ». C’est un projet bouclé, des experts y travaillent et accompagnent les entreprises dans leur transition énergétique et écologique.

En tant que fédération, nous avons l’avantage d’avoir des exemples inédits et inspirants dans tout ce qui se rapporte à l’électricité, l’eau, l’énergie propre, l’efficience, la gestion des déchets ou la circularité. Les entreprises se partagent les bonnes pratiques grâce aux experts et consultants. Nous les aidons pour les certifications et la maitrise des process.

Notre objectif est d’avancer considérablement dans notre transition écologique d’ici 2030.
Notre projet est publié sur notre site web, il est ambitieux pour une fédération sectorielle. Je pense que nous sommes les premiers à avoir du concret.

Vous avez cité la fédération, aujourd’hui nous avons mis en place un projet : « Tunisia textile Green transition ». C’est un projet bouclé, des experts y travaillent et accompagnent les entreprises dans leur transition énergétique et écologique.

Qu’en est-il du textile local ?

La partie locale de notre secteur textile habillement souffre de difficultés causées par la concurrence du marché parallèle où les acteurs ne sont soumis à aucune charge sociale et ne s’acquittent d’aucun devoir fiscal. Ils évoluent dans des marchés irréguliers non respectueux des normes en vigueur.

Depuis les années 2000, ces gens-là investissent les grandes places du pays, vendent leurs marchandises mais ne paient pas de droits de douane, ne sont pas soumis au test sanitaire et au test de sécurité nécessaire. C’est l’illustration parfaite d’une concurrence déloyale où une partie est soumise à toutes les contraintes légales et administratives et une autre bénéficie de la liberté d’être et d’agir sans aucun souci.

Nous militons en tant que fédération pour encourager les producteurs et industriels qui travaillent sur le marché local et les protéger contre l’importation sauvage, les différents trafics et l’usage de faux

Cela dit, nous avons des enseignes très respectables qui se défendent bien telles MABROUK, SASIO, BLUE ILAND, HA et ZEN. Elles sont capables d’exceller, sont bien positionnées sur le marché local et il y en a parmi elles qui exportent en Afrique.

Nous militons en tant que fédération pour encourager les producteurs et industriels qui travaillent sur le marché local et les protéger contre l’importation sauvage, les différents trafics et l’usage de faux, nous appelons notre Etat à faire de même. Il est temps de mettre un terme aux circuits hors normes, à la contrebande qui porte un grand tort à l’économie nationale et aux sous déclarations de valeur et là je parle aussi du formel où il y a une sous déclaration des valeurs.

Qu’est ce qui entrave un développement plus important du secteur textile en Tunisie ? Le traitement fiscal ? L’accompagnement ?

Je dirais qu’il y a une double responsabilité. Une qui incombe au privé et liée à l’audace entrepreneurial, à la vitesse de l’adaptation au changement et aux mutations sur le marché, qu’il s’agisse de mutations économiques ou technologique, à la volonté d’investir et la foi que nous devons avoir en nos ressources humaines.

Pour développer une industrie qu’il s’agisse du textile ou autre, l’engagement public, celui du gouvernement, de l’administration, l’engagement de l’Etat est capital.

Nous voulons des entrepreneurs plus audacieux, plus modernes, plus smart qui font confiance aux jeunes ingénieurs, aux jeunes cadres, aux jeunes universitaires et aux jeunes techniciens et techniciennes qui sont des acteurs clés dans le développement de l’entreprise. Réussir ces gageures représente un important défi pour nous autres businessmen.

Vous estimez que certains opérateurs du secteur ne veulent pas sortir de leur zone de confort et s’y complaisent ?

Absolument ! J’invite ces opérateurs à regarder un peu dans le rétroviseur, s’informer sur ce qui ce qui se passe ailleurs et revoir la gouvernance de leurs entreprises, leurs stratégies et surtout décider de ce qu’ils veulent être dans 5-10 ans ou 15 ans. Il y a le côté entrepreneurial et le côté mindset entrepreneurial sur lequel il faut beaucoup travailler et c’est ce que nous faisons à la fédération, nous consacrons beaucoup de temps aux sujets se rapportant au développement de l’entreprise, échanges de bonnes pratiques et récits sur les success story.

Vous avez parlé d’une double responsabilité, qu’en est-il de celle des pouvoirs publics ?

Pour développer une industrie qu’il s’agisse du textile ou autre, l’engagement public, celui du gouvernement, de l’administration, l’engagement de l’Etat est capital.

En quoi consiste cet engagement ? Il ne s’agit pas de financement, nous sommes conscients que l’Etat en est dénué. Le principal problème se rapporte aux schémas de financement, aux mécanismes de financement orientés vers les entreprises d’une manière générale.

Le coût du financement, le taux d’intérêt astronomique, le cadre réglementaire et juridique qui régit la vie de l’entreprise au quotidien. Celui pour la création de l’entreprise est bloquant, obsolète et consommé. Il met en place plus la notion de blocage que celle de l’assistance, de l’encouragement, de l’amélioration.

Pourquoi ? Dans un pays européen, un pays développé industriellement, on observe les lois, il y en a qui sont similaires aux lois tunisiennes et on se dit comment se fait-il que les choses sont différentes, comment font-ils pour privilégier la philosophie de l’accompagnement et de l’amélioration alors que chez nous, c’est la croix et la bannière pour créer une entreprise.

Il faut changer l’état d’esprit de l’administration. Il faut lui injecter une bonne dose de compréhension pour qu’elle assimile le fait qu’en assistant un entrepreneur, elle crée de la richesse, de l’emploi et de la croissance.

J’ai visité des usines en Toscane (Italie), au mois de juin et coté protection civile et règlement de sécurité, nous souffrons des mêmes difficultés qu’en Tunisie, j’ai demandé, vous n’êtes pas dotés de skydome et de désenfumage, ils m’ont répondu : bien sûr que si, nous allons soumettre le projet aux services de protection civile et nous allons l’appliquer département par département.

En Tunisie, on n’est pas aussi compréhensif que cela. Le cadre réglementaire complique tout. Une usine qui existe depuis 15-20 ou 30 ans, n’est pas munie de nouvelles technologies en matière de sécurité et au lieu de l’aider à s’en doter, elle subit la coercition légale. Ce qui fait que lorsqu’un étranger avec lequel vous êtes susceptible d’avoir un partenariat fait un audit, il vous dit : vous n’êtes pas en adéquation avec la loi tunisienne donc je ne travaille plus avec vous, vous êtes classé rouge, c’est aussi simple que cela !!!

Que faire dans pareil cas ?

Il faut changer l’état d’esprit de l’administration. Il faut lui injecter une bonne dose de compréhension pour qu’elle assimile le fait qu’en assistant un entrepreneur, elle crée de la richesse, de l’emploi et de la croissance.

Il faut que les décideurs publics comprennent que l’accompagnement d’une entreprise avec des plans d’action correctifs sur cinq ans ou sur sept ans est utile à l’économie nationale à condition, bien entendu, qu’elle respecte ses engagements.

Les rapports entre l’entreprise et l’Administration doivent être basés sur la confiance et l’entraide et ne pas consister pour l’un à mettre des bâtons dans les roues et l’autre à contourner les lois.

Des exemples plus concrets sur « les bâtons dans les roues » ?

Aujourd’hui vous êtes quelqu’un qui veut monter une boîte dans la mécanique, le textile, le tissage, le tricotage, la teinture ou le finissage. Pour vous installer en Tunisie, vous avez besoin bien d’un local, dans notre pays, la majorité écrasante des locaux ne répondent pas aux normes de protection civil et de sécurité.

Les nouvelles normes, pour précision, ont été mises à jour et changées en 2018. Les locaux, d’ores et déjà construits, n’ont pas bénéficié de délais de régularisation, d’un accompagnement pour la mise à niveau ou d’une aide pour se remettre à l’ordre des nouvelles réglementations.

il y a l’accès aux financements, la réglementation et les formalités administratives souples et aisées pour ouvrir une entreprise industrielle qui font défaut

On pénalise des PME qui ont des chiffres d’affaires dérisoires et on leur impose un règlement de sécurité les obligeant à réaliser des changements radicaux et profonds dans la construction où ils s’adonnent à leurs activités économiques, ce n’est pas donné financièrement pour des PME qui viennent de démarrer leurs activités.

Pour résumer, il y a l’accès aux financements, la réglementation et les formalités administratives souples et aisées pour ouvrir une entreprise industrielle qui font défaut chez nous et bloquent l’investissement et des activités qui peuvent créer des emplois et de la croissance pour notre pays.

Comment évaluez-vous le cadre fiscal ?

Tout ce que nous espérons est que ce cadre n’empire pas. Quand le cadre fiscal est imprévisible, on ne peut pas avoir de visibilité. Quand chaque année, chaque deux ans, vous avez de nouvelles lois, de nouvelles taxes qui n’étaient pas prévus dans le business plan, dans le modèle économique, dans le modèle de gouvernance, ça perturbe et ça gêne dans la gestion d’une entreprise, et inquiète les investisseurs étrangers ou nationaux parce que pour investir, il faut un cadre fiscal stable.

Cela, ajouté aux contributions spécifiques exceptionnelles, 3 % ou 1 % qui d’exceptionnelles peuvent devenir durables ce qui complique encore plus une situation complexe.

Quelles sont les perspectives du textile ?

Je suis optimiste et j’ai beaucoup d’espoir. J’ai toujours cru que la Tunisie est un terrain fertile pour les affaires et offre beaucoup d’opportunités pour l’entrepreneuriat.

Il faut juste rétablir le climat de confiance entre les parties concernées, public privé. Nous souhaitons un véritable partenariat public privé, un véritable dialogue.

C’est toujours constructif, je dirais même cela doit partir d’un sentiment patriotique qui vise à œuvrer plus efficacement et plus profondément pour la croissance économique et l’emploi de qualité.

Et le ministère de l’Industrie dans tout cela ?

Nous n’arrêtons pas d’en parler et ce depuis de nombreuses années. Je suis actif dans la fédération depuis 8 ans, et dans le secteur textile depuis de longues années.

J’ai toujours eu des contacts avec le ministère, concernant certains blocages, les autorisations etc. Ils sont à l’écoute mais rien de concret. Rien n’a été changé.

Ils nous disent toujours qu’il y a des projets de changement, des orientations de changement mais c’est long, long, long à mettre en place.

Jusqu’à quand devrons-nous attendre le changement alors que le monde, lui, évolue à la vitesse de la lumière ?

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

 

 

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