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Gestern — 25. Juli 2025Haupt-Feeds

Tunisie l Baisse des températures à partir du vendredi après-midi

25. Juli 2025 um 13:45

La vague de chaleur qui sévit en Tunisie depuis le début de la semaine se poursuit ce vendredi 25 juillet 2025, dans la plupart des régions du pays, avec des températures variant de 40 à 48 degrés C. Mais une accalmie s’annonce dans les heures qui viennent. Ainsi que des cellules orageuses et des vents forts.

Selon un bulletin de suivi de l’Institut national de la météorologie (INM), cité par l’agence Tap, les températures maximales varieront entre 45 et 48 degrés C dans le sud, Sidi Bouzid et Kairouan et entre 40 et 45 degrés dans le reste des régions avec des vents de sirocco.

Cependant, à partir de cet après-midi, une baisse des températures est attendue dans les régions du nord. Elle concernera progressivement le centre avec apparition de cellules orageuses accompagnées de vents forts dépassant temporairement 90 Km/h sous forme de rafales et susceptibles de provoquer des tourbillons de sable et de poussière.

Des pluies seront enregistrées sur les régions du nord-ouest et du centre et certaines régions de l’est. Elles seront parfois intenses notamment dans les gouvernorats du nord-ouest et sur les hauteurs.

Le vent soufflera fort, vendredi soir, avec une vitesse dépassant temporairement 80 Km/h sous forme de rafales sur les régions côtières, les hauteurs et au sud, où il suscitera des tourbillons de sable.

Les températures devraient enregistrer, à partir de samedi 26 juillet, une baisse notable dans la plupart des régions. Les maximales seront inférieurs aux moyennes enregistrées au mois de juillet.

I. B.

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Dr Houda Ben Jannet et la transition énergétique en Tunisie

25. Juli 2025 um 12:06

Lors d’une interview exclusive accordée à Energy Connects Studio lors du 9e séminaire international de l’Opep, qui s’est tenu les 9 et 10 juillet 2025 au Hofburg Palace, à Vienne, Autriche, le Dr Houda Ben Jannet, directrice générale de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), a souligné la position de la Tunisie comme pont énergétique essentiel entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

L’experte franco-tunisienne, figure de proue de la transition énergétique en Méditerranée, a appelé à une coordination régionale renforcée, à des infrastructures évolutives et à l’engagement du secteur privé pour libérer tout le potentiel énergétique de l’Afrique.

La Tunisie s’engage à promouvoir l’intégration transfrontalière et à placer le continent au cœur des flux énergétiques mondiaux, a-t-elle expliqué, en mettant l’accent sur l’interconnectivité, les voies de transition propre et la sécurité énergétique à long terme.

Le Dr Houda Ben Jannet a été nommée directrice générale de l’OME depuis le 1er janvier 2013.

I. B.

Vidéo de l’interview de Dr Ben Jannet en anglais.

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Libye-Etats-Unis l Des projets de 70 milliards de dollars à la clé

25. Juli 2025 um 11:32

Contrairement à sa visite, le 22 juillet 2025, à Tunis, où il avait été surtout question de Gaza et de la Palestine, la visite à Tripoli, le 23 juillet, de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a été essentiellement consacrée à l’exploration des possibilités de coopération et de partenariat économiques. Dans les communiqués publiés à l’issue des rencontres libyennes du responsable américain, les problèmes de Gaza et de la Palestine ont à peine été effleurés. Il était surtout question de pétrodollars, un langage qui a dû plaire beaucoup au gendre du président américain.

Latif Belhedi

Cette visite, la première du genre pour un conseiller principal de l’administration américaine actuelle, a notamment inclus des entretiens avec le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh, au cours desquels les deux parties ont évoqué une collaboration potentielle dans divers secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, la santé, les télécommunications et les minéraux.

Selon des communiqués officiels, le gouvernement libyen a présenté un portefeuille de projets stratégiques d’une valeur d’environ 70 milliards de dollars, décrivant les opportunités d’investissement pour les partenaires internationaux, en mettant l’accent sur l’attraction d’entreprises américaines pour participer aux efforts de développement du pays.

Les réunions ont également porté sur l’évolution du secteur pétrolier et gazier libyen et les perspectives d’investissement dans de nouveaux blocs d’exploration offshore et onshore, ainsi que sur les efforts en cours pour promouvoir la transparence et améliorer l’efficacité opérationnelle du secteur énergétique.

M. Boulos a, dans ce contexte, rencontré le président de la National Oil Corporation (NOC), l’ingénieur Masoud Suleiman. Lors de cette rencontre, la NOC a présenté son objectif stratégique visant à porter la production pétrolière nationale à deux millions de barils par jour d’ici 2030, ainsi que ses plans de développement du secteur pétrochimique.

La visite s’est conclue par la signature d’un accord de coopération entre Mellitah Oil and Gas et la société américaine Hill International. Cet accord porte sur la gestion de projets pour deux plateformes offshore, A et E.

Dans une brève déclaration publiée à l’issue des rencontres, M. Boulos a qualifié les discussions de constructives, soulignant l’intérêt commun pour la promotion du développement économique et le renforcement des relations bilatérales entre la Libye et les États-Unis.

Selon les communiqués officiels libyens, des questions régionales ont également été abordées et le Premier ministre Dbeibeh a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza et appelé à un cessez-le-feu et à l’accès de l’aide humanitaire. En somme, le strict minimum pour sauver la face, car un silence total sur le drame palestinien aurait été très mal accueilli, et d’abord en Libye. Mais personne n’est dupe, M. Dbeibeh et son gouvernement ont eu des contacts très avancés avec des parties israéliennes en vue d’une normalisation des relations entre Tripoli et Tel Aviv. Mais l’initiative n’a pas encore mûri et la guerre de Gaza a tout remis en question… momentanément.  

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L’Algérie fera de l’Italie un pôle énergétique européen

25. Juli 2025 um 10:37

«L’Italie et l’Algérie sont un modèle de coopération. L’énergie est l’un des domaines les plus solides de notre coopération. L’Italie aspire à devenir une porte d’entrée énergétique vers l’Europe : un objectif que nous ne pourrions atteindre sans la précieuse collaboration de l’Algérie», a déclaré le Première ministre italienne Giorgia Meloni, en présence du président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors du 5e sommet intergouvernemental, réuni le 23 juillet 2025 à Rome. Elle s’est dit satisfaite du protocole d’accord entre Eni et Sonatrach. «Nous continuerons à travailler sur de nouveaux corridors énergétiques et numériques», a-t-elle assuré.

Imed Bahri

«L’Italie est notre partenaire de confiance et essentiel en Europe dans le secteur de l’énergie, et ces efforts sont aujourd’hui couronnés par la signature d’accords à la fois sécuritaires et économiques», a renchéri Tebboune, en réitérant sa joie et sa satisfaction d’être à Rome pour ce sommet, «une occasion de renforcer cette coopération exemplaire entre l’Italie et l’Algérie, notamment en ce qui concerne la coordination continue, et d’élargir les partenariats entre nos pays amis», a-t-il poursuivi.

«À l’occasion de ce cinquième sommet intergouvernemental, nous avons franchi des étapes opérationnelles, exprimant ainsi notre ferme détermination à construire des relations bilatérales historiques et à renforcer la coopération, afin qu’elles puissent inclure d’autres secteurs», a encore souligné le président algérien, en parlant de «vastes horizons de partenariat stratégique exemplaire entre l’Italie et l’Algérie».

Lors du Forum d’affaires Italie-Algérie tenu par la même occasion à Rome, une trentaine d’accords commerciaux ont été signés entre les deux parties. «L’Algérie est un partenaire stratégique, et nous travaillons intensément pour que ce partenariat soit toujours plus large, fort et diversifié», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lors de l’ouverture du Forum, «une occasion précieuse de renforcer le dialogue économique et de travailler ensemble sur de nouvelles opportunités», a-t-il ajouté.

14 milliards d’euros d’échanges en 2024

«En seulement six mois, il s’agit du troisième événement majeur consacré à notre partenariat économique», a souligné M. Tajani qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, mais aussi ministre du Commerce international, s’est dit satisfait des chiffres du commerce bilatéral.

En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés au chiffre record de 14 milliards d’euros. «Une nouvelle augmentation a été constatée au cours des premiers mois de cette année, mais nous ne devons jamais nous reposer sur nos lauriers; nous voulons toujours faire plus. L’Algérie est en pleine croissance et diversifie son économie, et l’Italie, avec ses grands groupes et ses PME, est le partenaire idéal pour contribuer à ce processus », a souligné M. Tajani. Tout en rappelant que plus de 150 entreprises italiennes sont déjà implantées en Algérie, le responsable italien a lancé : «Il y en aura beaucoup plus désormais, j’en suis absolument convaincu. C’est précisément pourquoi nous avons organisé un espace pour faciliter les rencontres entre les près de 500 entrepreneurs présents aujourd’hui. La simple signature d’une trentaine d’accords entre entreprises témoigne du vif intérêt de nos secteurs productifs.»

Des accords tous azimuts

Parmi les accords signés lors du Forum d’affaires, un accord technique concerne la création d’un centre de formation technologique italo-algérien dans le secteur du marbre et des pierres ornementales en Algérie, signé entre ICE et l’entreprise algérienne Sonarem.

Un protocole d’accord signé par Sigit SpA et l’entreprise algérienne Madar prévoit la création de l’EcoParc industriel Enrico Mattei.

Telecom Italia Sparkle et Algérie Télécom ont signé un protocole d’accord pour la construction d’un nouveau câble dédié à Algérie Télécom (indépendant des systèmes antérieurs) reliant l’Algérie à l’Italie; un programme de conseil et d’accompagnement pour le développement de nouveaux centres de données en Algérie; et un programme de formation pour AT afin de soutenir le plan algérien de transformation numérique.

Un protocole d’accord de collaboration énergétique a été signé entre Duferco et Copresud, tandis qu’Eni et Sonatrach ont signé un protocole d’accord pour le développement des relations énergétiques dans les domaines de la sécurité, de l’approvisionnement et de la transition énergétique.

Une lettre d’intention a été signée pour le développement des opérations de Stellantis en Algérie, tandis que dans le secteur pharmaceutique, Chiesi Group et Clinica Group ont signé un accord de commercialisation en vertu duquel Chiesi fournira à son partenaire algérien des produits pharmaceutiques pour traiter certaines maladies rares en vue de leur distribution sur le marché algérien.

Un accord de collaboration a été signé entre Menarini et le groupe Clinica afin de proposer les médicaments oncologiques innovants et transformateurs de Stemline aux patients algériens.

«Nous disposons de nombreux secteurs dans lesquels nous pouvons collaborer», a déclaré le vice-Premier ministre italien. Et d’ajouter : «Commençons par l’énergie, qui joue assurément un rôle particulier dans les relations entre nos deux pays : toutes nos grandes entreprises du secteur sont impliquées dans des collaborations consolidées et de nouveaux projets. Alors, tournons-nous ensemble vers l’avenir; l’énergie est un enjeu clé.»

«C’est également grâce à nos projets stratégiques tels que le Corridor Hydrogène Sud et Medlink, qui visent à acheminer les énergies renouvelables d’Afrique du Nord vers l’Italie et l’Europe», a souligné M. Tajani, citant d’autres secteurs comme l’automobile, les infrastructures, la connectivité numérique et même l’agroalimentaire : «Je pense que nous pourrions également accomplir beaucoup en Algérie, notamment en tenant compte du Plan Mattei, qui est l’outil par lequel nous souhaitons démontrer notre engagement envers l’ensemble du continent africain (…) et je devrais parler de nombreux secteurs industriels : la pharmacie, l’économie numérique, la défense, la sécurité, l’espace, la sidérurgie : autant de facettes de notre système productif qui peuvent également faire partie des facettes de la croissance de l’Algérie.»

(Avec agences).

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Forum à Tunis sur la réforme de la sécurité en Libye

25. Juli 2025 um 09:53

Des membres de la Chambre des représentants libyenne, ainsi que de hauts responsables de la sécurité et de la défense, se sont réunis à Tunis pour un forum de deux jours, les 22 et 23 juillet 2025, consacré au renforcement du rôle du législateur dans la réforme du secteur de la sécurité nationale en Libye.

L’initiative a été organisée et facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul), qui l’a annoncée sur son site web, avec la contribution technique de la Force permanente des Nations Unies pour la réforme du secteur de la sécurité.

Le forum a analysé en profondeur les lacunes de la législation actuelle, soulignant la nécessité de réformes globales capables de répondre à l’évolution du contexte sécuritaire du pays. Les priorités identifiées comprenaient le renforcement du contrôle aux frontières et l’adaptation du cadre réglementaire de la sécurité et de la défense.

Lors de la réunion, plusieurs initiatives nationales déjà en cours ont été présentées, notamment l’élaboration d’un code de conduite pour le personnel militaire et des forces de l’ordre, le relèvement de l’âge minimum de recrutement, la révision de la loi sur la police et le renforcement des mesures de sécurité aux frontières terrestres. Ces mesures sont considérées comme essentielles pour bâtir des institutions plus professionnelles, efficaces et réactives.

La deuxième journée s’est concentrée sur la sécurité des élections, les participants soulignant l’urgente nécessité de mettre à jour la législation protégeant le processus électoral afin de garantir des élections transparentes et sécurisées, quelle que soit leur nature.

La Manul a également présenté un aperçu des risques liés à la désinformation, soulignant la nécessité d’une réponse législative adaptée à l’évolution de l’écosystème numérique.

Enfin, à un moment crucial de la transition libyenne, un plan d’action visant à renforcer le rôle de la Chambre des représentants dans la réforme du secteur de la sécurité a été discuté. Ce plan, largement soutenu, prévoit la création de sous-commissions parlementaires spécialisées chargées d’examiner et de mettre à jour la législation existante, en collaboration avec des experts nationaux et internationaux, sous la supervision technique de la Manul.

«Ce dialogue entre les institutions libyennes constitue une étape fondamentale vers le renforcement de l’État de droit et la consolidation des relations entre les pouvoirs exécutif et législatif et jette les bases d’une paix durable et d’une consolidation de l’État», a déclaré Badreddine El Harti, chef du service des institutions de sécurité de la Manul.

La prochaine réunion est prévue pour la deuxième quinzaine de septembre. La Mission des Nations Unies supervisera sa préparation et coordonnera avec les partenaires internationaux la mise en œuvre du plan d’action discuté à Tunis.

I. B.

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Le partenariat Union européenne – Tunisie doit être réinitialisé

25. Juli 2025 um 09:18

«Sans véritable changement stratégique, le partenariat [Union  européenne-Tunisie] s’effondrera de lui-même, par épuisement mutuel ou par inertie politique », prévient l’économiste tunisien Ferid Belhaj, qui occupait jusqu’à l’année dernière le poste de vice-président de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Oussama Romdhani *

Alors que les diplomates européens à Tunis commémoraient le 30e anniversaire du traité de partenariat entre l’UE et la Tunisie, Ferid Belhaj abordait la question épineuse : «Pourquoi le partenariat Tunisie-Union européenne doit-il évoluer ?»

Sa réponse figure dans un document d’orientation récemment publié par le Centre de politique pour le Nouveau Sud, basé à Rabat.

Tout au long des 16 pages de ce document, il offre une perspective réfléchie et rafraîchissante, un hommage à la porte tournante qui permet à un homme du calibre et de l’expérience de Ferid Belhaj de présenter un point de vue honnête sur des questions complexes que les responsables ont tendance à obscurcir.

Belhaj indique clairement d’emblée que l’accord de partenariat UE-Tunisie ne nécessite pas de retouches technocratiques. Il nécessite plutôt une réinitialisation complète.

Trois décennies de relations asymétriques

L’accord signé par les deux parties en est venu à incarner l’opportunisme plutôt qu’une vision stratégique à long terme de «souverainetés imbriquées». Alors que la Tunisie se contente de compter sur l’UE pour répondre à ses besoins immédiats, «l’Europe cherche à externaliser ses vulnérabilités : maîtriser les flux migratoires, sécuriser son approvisionnement énergétique (notamment en gaz et en hydrogène vert) et stabiliser les zones de transit.»

Trente ans plus tard, la logique dominante est «transactionnelle et non convergente», explique Belhaj.

L’ancien vice-président de la BM estime qu’un changement d’approche tunisien est non seulement possible à ce stade, mais nécessaire. Cela n’impliquerait pas nécessairement une rupture avec l’UE, qui représente plus de 80 % des investissements étrangers en Tunisie. Il s’agirait plutôt de se débarrasser de «la dépendance intellectuelle, financière et politique qui a façonné trois décennies de relations asymétriques».

L’auteur soutient que la nation nord-africaine a des raisons d’être plus confiante dans sa position de négociation vis-à-vis de l’Europe, car elle peut compter sur sa situation géographique stratégique, carrefour entre l’Afrique, l’Europe et le flanc occidental du monde arabe, ainsi que sur son rôle régulateur dans la gestion des flux migratoires et son potentiel en tant que source d’énergie à long terme dont l’Europe a besoin.

L’économiste principal est suffisamment optimiste pour croire que l’UE pourrait envisager d’aligner son engagement envers la Tunisie sur les modèles qu’elle avait suivis dans les années 1980 avec des pays comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Il note, par exemple, que l’Espagne a reçu jusqu’à 2,7 % de son PNB annuel en fonds structurels européens pour soutenir sa transition énergétique et industrielle après son adhésion à l’UE, contrairement à la Tunisie, qui a reçu en moyenne 0,3 % de son PNB en aide européenne au cours des 30 dernières années. De plus, le plus petit des pays du Maghreb (en termes de superficie) n’a jamais bénéficié d’orientation stratégique ni de coordination des politiques d’industrialisation de la part de l’Europe.

De l’euphorie à la déception mutuelle

Après les bouleversements du «Printemps arabe» de 2011, l’UE a pleinement adopté la transition du pays après l’ère Ben Ali comme modèle pour le reste de la région. Mais l’optimisme initial, proche de l’euphorie, a rapidement cédé la place à une déception mutuelle. L’UE a été généreuse dans son aide, mais pas au point de lancer un programme de type Plan Marshall qui aurait permis à la Tunisie de lier son destin, au moins économiquement, à celui de l’Europe. L’inaction des gouvernements tunisiens successifs en matière de réformes sociales et économiques a entraîné une stagnation de la croissance du pays.

Un axe majeur de la relation actuelle, comme l’illustre le protocole d’accord de 2023 entre les deux parties, est la migration. Belhaj n’hésite pas à aborder cette question «politiquement explosive» et à formuler des suggestions éclairées sur la manière de la gérer.

«Si l’Europe souhaite externaliser sa politique migratoire, la Tunisie devrait également externaliser ses exigences», affirme-t-il. Cela signifie que la Tunisie défend une «approche transactionnelle» qui exige un lien entre les filières migratoires légales et illégales, en sollicitant l’aide de l’UE pour l’installation des cadres tunisiens qualifiés en Europe, l’allocation de fonds de développement aux régions tunisiennes les plus touchées par les flux migratoires sortants et l’aide à la réintégration des migrants de retour, au lieu de chercher systématiquement à limiter le rôle de la Tunisie au contrôle de l’immigration clandestine offshore.

À cet égard, Belhaj voit une solution gagnant-gagnant entre la Tunisie et l’Union européenne.

D’un côté, une grande partie de la main-d’œuvre tunisienne, qualifiée et non qualifiée, considère l’émigration comme la solution ultime à leurs problèmes. Plus précisément, les professionnels tunisiens, dont des milliers d’ingénieurs et de médecins, quittent massivement le pays, attirés par des emplois mieux rémunérés et des perspectives de carrière plus attractives en Europe.

L’UE, quant à elle, peine à pourvoir de nombreux postes essentiels et à compenser son déclin démographique constant. Le taux de croissance démographique en Europe est passé de trois millions par an dans les années 1960 à 0,9 million entre 2005 et 2024.

L’Europe a pu ajouter 1,07 million d’habitants à sa population en 2024, seulement grâce à l’immigration de 2,3 millions de personnes en provenance de pays tiers.

L’Italie, doyenne des nations européennes, a annoncé son intention d’accorder environ 500 000 nouveaux visas de travail aux ressortissants de pays tiers entre 2026 et 2028.

Pour une forme productive de codéveloppement

Au-delà de l’instauration de conditions de concurrence équitables en matière de migration, Belhaj plaide pour une forme productive de codéveloppement et d’investissement qui inclurait une dynamique de transfert de technologie et de création d’emplois à valeur ajoutée, loin des limites évidentes du modèle éprouvé de délocalisation de main-d’œuvre bon marché.

L’ancien haut diplomate tunisien appelle à une nouvelle relation fondée sur la reconnaissance des intérêts de chaque partie et non sur la poursuite des notions sacrées de «convergence» et de réajustement «technocratique».

«Sans un véritable changement stratégique, le partenariat s’effondrera de lui-même, par épuisement mutuel ou par inertie politique», prévient-il.

Ce ne serait pas le type de résultat que les deux parties souhaitent, trente ans après la signature du premier accord de ce type entre l’UE et un pays du Maghreb.**

Traduit de l’anglais.

* Rédacteur en chef de Arab Weekly.

** Les intertitres sont de la rédaction.

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Palestine l Génocide humain à Gaza, génocide académique aux Etats-Unis

25. Juli 2025 um 08:44

Dans une décision qui a suscité une large controverse et a été décrite comme un exemple flagrant de censure institutionnelle, le Groupe d’édition éducative de l’Université de Harvard a annulé un numéro spécial de la Harvard Educational Review (HER) consacré à l’éducation en Palestine. Au «génocide humain» perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza répond le «génocide académique» perpétré par l’administration Trump contre la cause palestinienne aux Etats-Unis. (Thea Abu El-Haj, professeure palestino-américaine à l’université Barnard, chez elle dans le Vermont, le 16 juillet. Photographie : John Tully/The Guardian).

Imed Bahri

Ce nouvel acte de censure peut paraître contradictoire avec l’attitude de l’université de Harvard quand elle avait refusé au mois d’avril dernier de se plier aux diktats de l’administration Trump afin de préserver les financements fédéraux contrairement à l’université de Columbia qui avait capitulé. Sauf qu’on y voyant de plus près, les choses sont bien plus ambiguës. 

Selon l’enquête de la journaliste indépendante Alice Speri publiée dans le Guardian, l’annulation du numéro spécial est intervenue quelques semaines seulement avant la date prévue de sa publication. Cette décision a été vivement condamnée par les universitaires qui y ont vu une grave atteinte à la liberté de recherche universitaire aux États-Unis, notamment sur les sujets liés à la Palestine. 

Cette annulation intervient dans un contexte de conflit croissant entre l’Université de Harvard et l’administration Trump. Le numéro spécial sur l’éducation en Palestine avait été préparé dans le contexte de la guerre israélienne contre Gaza qui a entraîné la destruction partielle ou totale des 12 universités de la bande de Gaza et la transformation d’écoles en abris.

La pression croissante des censeurs

Face à cette catastrophe, la Harvard Educational Review, prestigieuse revue universitaire centenaire, a invité des chercheurs du monde entier à rédiger des articles sur l’éducation sous occupation, le rôle de l’éducation dans les mouvements de libération et la manière dont la question palestinienne est abordée dans les établissements d’enseignement américains.

Après la signature des contrats officiels par les chercheurs et la finalisation des articles, les Presses éducatives de l’Université Harvard ont brusquement interrompu la publication du numéro spécial le 9 juin invoquant «un certain nombre de problèmes complexes» ce qui a choqué les auteurs et les rédacteurs ayant participés au numéro.

Cependant, des documents internes obtenus par le journal britannique révèlent une tout autre histoire. Les auteurs et les rédacteurs ont déclaré avoir subi une pression croissante de la part de la maison d’édition notamment une demande tardive et inhabituelle de soumettre tous les articles à un examen par le conseiller juridique de Harvard, une procédure rare généralement appliquée à des cas individuels et à un stade précoce plutôt qu’après la finalisation du processus de révision et de contractualisation.

La crainte de répercussions politiques

De nombreux universitaires estiment que ces pressions découlent de la crainte de répercussions politiques ou juridiques dans le contexte de l’intensification de la campagne menée par l’administration Trump contre les universités américaines accusées de tolérer l’antisémitisme sur les campus.

De nombreuses universités ont réagi en imposant des restrictions aux manifestations, en sanctionnant les étudiants et les professeurs qui défendent les droits des Palestiniens et en examinant de près les programmes universitaires traitant de la question palestinienne.

Dans une lettre collective, les auteurs ont qualifié l’obligation d’examen juridique de «dangereux précédent», arguant que l’annulation du numéro entier «envoie un message dangereux aux chercheurs du monde entier, leur indiquant que les contrats universitaires sont annulables et sujets à des calculs politiques».

Le comité de rédaction de la revue, composé de doctorants de Harvard, a souligné qu’il n’était pas impliqué dans la décision et qu’il n’en avait été informé que 30 minutes avant les auteurs. Dans une déclaration officielle, il a écrit que cette décision «est totalement contraire aux valeurs qui guident la revue depuis plus d’un siècle».

La censure des discours pro-palestiniens

Du point de vue du Guardian, l’annulation d’un numéro entier d’une revue universitaire –qui n’avait pas été divulguée auparavant– constitue une évolution sans précédent dans la liste croissante des cas de censure des discours pro-palestiniens. 

Bien que l’Université Harvard poursuive l’administration américaine en justice pour sa menace de réduction du financement fédéral, ses actions internes, selon ses détracteurs, contredisent sa position publique.

Paul Belsito, porte-parole de la Harvard Graduate School of Education, a confirmé dans une déclaration au Guardian que la décision d’annulation intervenait après neuf mois de discussions et une «absence de consensus interne général» sur la question.

Les auteurs, cependant, ont un point de vue différent. Thea Abu El-Haj, anthropologue palestino-américaine au Barnard College de l’Université Columbia, co-auteure de l’un des articles les plus marquants du numéro, a déclaré que cette décision «représente un abandon institutionnel de la mission de l’université de défendre la connaissance et la critique». Elle s’est interrogé: «Si les presses universitaires elles-mêmes ne défendent pas la liberté de pensée, quel est leur rôle alors?» 

Dans le même contexte, Speri estime dans son enquête que l’annulation s’inscrit dans une stratégie plus large, ajoutant que l’Université Harvard a récemment rétrogradé deux directeurs de son Centre d’études sur le Moyen-Orient –dont l’un a rédigé la préface du numéro annulé– et a mis fin à son partenariat avec l’Université de Birzeit en Palestine tout en gelant une initiative de la Faculté de théologie sur le conflit israélo-palestinien.

En janvier dernier, l’université a adopté une définition controversée de l’antisémitisme dans le cadre d’un accord juridique avec des étudiants juifs, largement perçue comme confondant antisémitisme et critique d’Israël.

Le numéro sur la Palestine devait comprendre une douzaine d’articles de recherche, d’opinions et d’autres écrits sur l’éducation en Palestine, en Israël et dans la diaspora palestinienne ainsi que sur la liberté académique aux États-Unis.

Le «génocide académique» en marche

Parmi les articles, il y avait des études sur le «génocide académique», terme inventé lors de l’invasion israélienne de la bande de Gaza en 2008. Le Guardian rapporte que ce terme décrit la destruction systématique des établissements d’enseignement palestiniens, des analyses américains de la répression du discours académique sur les campus et des témoignages de première main d’enseignants palestiniens travaillant dans des zones de conflit.

Rabee Ighbaria, doctorant palestinien à la faculté de droit de Harvard, a été invité à rédiger la postface du numéro mais a refusé de signer le contrat car la revue ayant refusé en avril d’inclure une clause garantissant sa liberté académique.

Il a déclaré: «Il est honteux qu’une revue universitaire rejette une clause protégeant la liberté académique. La postface que j’ai écrite portait sur le déni de la Nakba et la manipulation des faits pour affirmer le sionisme et contrôler le discours scientifique sur la Palestine. Il est ironique qu’elle ait été interdite de publication»

Selon le journal, des chercheurs tentent désormais de republier ces travaux dans d’autres revues universitaires mais nombreux sont ceux qui craignent que cet incident ne décourage d’autres personnes de faire des recherches ou d’écrire sur la Palestine à un moment où ce domaine subit une pression sans précédent.

Chandni Desai, collaboratrice de ce numéro et chercheuse à l’Université de Toronto, a déclaré que l’article qu’elle a coécrit avec trois universitaires palestiniens dont l’un est doyen de l’Université Al-Azhar de Gaza constituait un témoignage essentiel sur l’expérience de l’enseignement pendant le génocide. Elle a ajouté: «Nous avons perdu des collègues et des étudiants au cours de ces recherches. Il ne s’agit pas d’un exercice académique théorique mais plutôt d’une action urgente face à la catastrophe». 

Les critiques voient dans cet incident un exemple de ce qui est désormais appelé «l’exception palestinienne» en matière de la liberté d’expression académique selon laquelle les normes et pratiques académiques habituelles sont suspendues dès lors qu’il est question de la Palestine.

Cependant, Abu El-Haj a indiqué avec un optimisme prudent qu’un réel changement est déjà en cours: «Nous constatons un intérêt sans précédent parmi les étudiants pour l’étude de la question palestinienne. Une nouvelle prise de conscience émerge et les institutions tentent désespérément de contrôler le discours mais elles commencent à perdre».

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Importations tunisiennes de blé et marchés agricoles mondiaux

25. Juli 2025 um 08:02

Les appels d’offres récurrents pour le blé tendre en Tunisie ne sont pas seulement une affaire locale : ils constituent un indicateur pour les marchés agricoles mondiaux. Alors que notre pays s’efforce de sécuriser son approvisionnement en blé dans un contexte de sécheresse, de déficit de production nationale et de bouleversements géopolitiques, les investisseurs se voient offrir une occasion unique de capitaliser sur les tendances structurelles de la demande mondiale dans ce domaine.

Les importations de blé tunisiennes ont fortement augmenté ces dernières années, la campagne 2024/25 prévoyant un volume impressionnant de 1,8 million de tonnes pour répondre à une consommation nationale de 2,89 millions de tonnes. Cette dépendance n’est pas une solution temporaire, mais une évolution structurelle due à trois facteurs clés :

– les contraintes de la production nationale : la production de blé tunisienne reste obstinément faible, avec une moyenne de 1,25 million de tonnes par an. Les sécheresses et les problèmes de salinité des sols dans des régions clés comme Kairouan et Sousse ont fait de l’autosuffisance un rêve lointain;

– le réalignement géopolitique : l’Union européenne (UE), autrefois fournisseur dominant, a vu sa part de marché en Afrique du Nord se réduire à 25 % en raison de mauvaises récoltes en France. La Russie et l’Ukraine sont intervenues : les exportations de blé russe vers la Tunisie ont augmenté de 50 % en 2024/25, et l’Ukraine a rebondi avec une augmentation de 50 % de ses expéditions;

– la modernisation des infrastructures : la Tunisie investit massivement dans le stockage et la logistique, notamment dans de nouveaux silos à Radès, Sousse et Sfax, pour gérer ses volumes d’importation croissants. Ces projets, soutenus par 110 millions de dollars de prêts internationaux, témoignent d’une résilience de la demande à long terme.

La stratégie tunisienne centrée sur le blé ne se limite pas à remplir les silos, mais vise à créer un effet d’entraînement sur les marchés agricoles mondiaux.

Les opportunités identifiées

L’orge est le joyau caché du portefeuille céréalier tunisien. Avec une consommation prévue de 1,08 million de tonnes en 2024/25 et des importations qui devraient atteindre 500 000 tonnes, la demande est tirée par deux secteurs :

l’alimentation animale : l’élevage tunisien est en plein essor, porté par une consommation croissante de protéines et une classe moyenne en pleine expansion;

– la brasserie : le marché de la bière est en pleine expansion, avec des brasseries locales comme la Brasserie Tunisienne et des acteurs internationaux comme Heineken qui renforcent leur présence.

La décision du gouvernement de libéraliser les importations d’orge a ouvert la voie aux acteurs du secteur privé, créant un environnement concurrentiel propice à l’innovation.

Recherchez des entreprises spécialisées dans la transformation ou la logistique de l’orge, ou envisagez d’investir dans des entreprises agroalimentaires tunisiennes qui se développent pour répondre à cette demande.

L’amélioration des infrastructures

L’extension du stockage céréalier en Tunisie, d’un montant de 110 millions de dollars, est un coup de maître pour les investisseurs. D’ici 2027, le pays ajoutera 120 000 tonnes de nouvelles capacités de stockage, tout en rénovant des installations vieillissantes. Cette infrastructure n’est pas seulement une façade : elle constitue un élément essentiel de l’ambition de la Tunisie de devenir une plaque tournante régionale du transbordement céréalier.

Le point essentiel à retenir ? Les entreprises de logistique et de stockage opérant en Tunisie et dans la région méditerranéenne en bénéficieront. Pensez aux opérateurs portuaires, aux entreprises de transport ferroviaire et aux fournisseurs d’infrastructures agroalimentaires.

Le virage de la Tunisie vers les fournisseurs russes et ukrainiens est le microcosme d’une tendance plus large : la fragmentation des marchés céréaliers mondiaux. Alors que les exportateurs traditionnels comme la France et l’Allemagne sont confrontés à des difficultés de production, la stratégie d’approvisionnement de la Tunisie souligne l’importance de diversifier les chaînes d’approvisionnement. Pour les investisseurs, cela signifie :

– des exportateurs de céréales en Russie et en Ukraine : ces pays sont désormais essentiels aux importations tunisiennes. Il convient de surveiller des entreprises comme Rusal Agro (Russie) ou UkrAgroCompany (Ukraine) pour s’exposer à cette demande croissante;

– les agro-industries européennes : bien que les exportations de l’UE vers la Tunisie aient diminué, la reprise du bloc en 2025/26 pourrait entraîner une reprise des expéditions. Il faudra surveiller l’adaptation des négociants en céréales basés dans l’UE aux besoins d’approvisionnement de la Tunisie.

Aucun investissement n’est sans risque. Le secteur agricole tunisien est toujours confronté à la pénurie d’eau, à une irrigation inefficace et à l’instabilité politique.

Un catalyseur d’innovation

Cependant, le programme d’achat de céréales de 760 millions de dollars du gouvernement pour 2024-25 et son soutien aux cultures tolérantes au sel atténuent ces difficultés. Le prêt de 300 millions de dollars de la Banque mondiale pour le Projet d’intervention d’urgence pour la sécurité alimentaire constitue un autre filet de sécurité, permettant à la Tunisie de maintenir ses importations même pendant les années de vaches maigres.

Les importations de blé de la Tunisie sont plus qu’une nécessité : elles sont un catalyseur d’innovation dans l’agriculture mondiale. Pour les investisseurs, le message est clair : il faut se positionner tôt dans le secteur de l’orge, des infrastructures et des fournisseurs de céréales diversifiés. La situation stratégique du pays, combinée à ses réformes politiques proactives, en fait un cas d’école convaincant sur la manière dont les marchés émergents peuvent influencer les flux mondiaux de matières premières.

Alors que le monde entier suit les appels d’offres céréaliers tunisiens, il est temps de se demander : d’où viendra la prochaine vague de croissance agricole ? La réponse pourrait bien se trouver en Méditerranée.

Traduit de l’anglais.

D’après UkrAgroConsult, agence de conseil sur les marchés agricoles d’Ukraine et de la région de la mer Noire. Son siège social est situé à Kiev, en Ukraine.

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Canicule l Les autorités alertent contre les feux de forêts !

25. Juli 2025 um 07:32

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a appelé les citoyens à adopter des mesures de précaution face aux prévisions de l’Institut national de météorologie (INM), qui prévoient des températures élevées persistantes dans la plupart des régions le vendredi 25 juillet 2025, suivies de vents violents de vendredi soir à samedi et dimanche.

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère a exhorté la population à éviter d’allumer des feux dans les forêts et leurs environs et à prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir le déclenchement d’incendies.

Le ministère a également insisté sur la nécessité de signaler immédiatement tout incendie en appelant le numéro vert du ministère : 80101250, ou le Centre national de protection des forêts de Radès au 71297842.

Le ministère a également demandé aux Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) de mettre en œuvre des mesures préventives appropriées et de renforcer les patrouilles de surveillance afin de protéger les ressources forestières des risques d’incendie.

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19 migrants irréguliers bangladais rapatriés de Tunisie

25. Juli 2025 um 07:21

Quelque 19 migrants bangladais en situation irrégulière ont été volontairement rapatriés de Tunisie jeudi 24 juillet 2025. Le retour a été facilité par l’ambassade du Bangladesh en Libye, le ministère bangladais des Affaires étrangères, le ministère de la Protection des expatriés et de l’Emploi à l’étranger, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le vol d’Emirates Airlines transportant les migrants bangladais est arrivé à l’aéroport international Hazrat Shahjalal de Dhaka, selon un communiqué de presse.

La plupart des rapatriés étaient entrés illégalement en Tunisie avec l’intention de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, et étaient souvent victimes de trafiquants d’êtres humains. Plusieurs disent avoir été enlevés ou torturés pendant leur séjour.

Des responsables du Bangladesh et de l’OIM ont accueilli les rapatriés à l’aéroport. Ils les ont encouragés à partager leurs expériences afin de sensibiliser le public et de dissuader d’autres personnes de tenter des voyages aussi périlleux.

Chaque rapatrié a reçu 6 000 takas en espèces (environ 42 euros ou 144 dinars tunisiens), des colis alimentaires, une assistance médicale et une aide à l’hébergement temporaire de la part de l’OIM.

Des efforts sont en cours pour rapatrier d’autres ressortissants bangladais détenus dans divers centres de détention tunisiens, ajoute le communiqué cité par des médias bangladais.

I. B.

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La Tunisie veut réduire l’impact négatif du pain sur la santé publique

24. Juli 2025 um 13:23

La Tunisie vise à réduire de 30% la teneur en sel du pain subventionné afin d’améliorer la santé publique et de respecter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  

Les Tunisiens sont parmi les plus gros mangeurs de pain au monde et cela n’est pas sans incidence sur leur santé. Aussi le gouvernement a-t-il lancé récemment une stratégie ambitieuse visant à réduire de 30 % la teneur en sel du pain subventionné, conformément aux recommandations de l’OMS pour la prévention de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires, qui touchent un nombre croissant de personnes.

L’initiative a été lancée lors d’une session parlementaire de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement, à laquelle ont participé des représentants des ministères de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce.

Le pain, aliment de base de l’alimentation tunisienne, représente 35 à 40% de l’apport quotidien en sel, ce qui rend cette mesure cruciale pour améliorer la santé publique.

Ce plan comprend deux mesures. Tout d’abord, la réduction progressive de la teneur en sel du pain subventionné. Parallèlement, le taux d’extraction de la farine de blé tendre devrait passer de 78% actuellement à 85%.

Ce changement améliorera la qualité du pain, l’enrichissant en fibres, minéraux et vitamines, favorisant ainsi la digestion et la lutte contre l’obésité et le diabète.

En décembre 2023, une dégustation avait déjà mis en évidence l’appréciation des prototypes de pain riches en fibres.

Par ailleurs, la consommation de pain a considérablement augmenté ces dernières années, avec plus de 6,9 millions de quintaux de farine utilisés chaque année, ce qui met à rude épreuve le système de subventions. Les ministères concernés ont annoncé que le projet se déroulerait en plusieurs phases et s’accompagnerait d’un plan de communication publique visant à mobiliser les boulangers et les consommateurs et à assurer une transition efficace.

Rappelons que l’obésité et le diabète sont en passe de devenir eux aussi des problèmes de santé publique en Tunisie, où l’on mange aussi beaucoup de pâte (couscous, spaghettis, etc.).

I. B.

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Des chorégraphes italiens animent des ateliers à Tunis

24. Juli 2025 um 13:06

La première édition du Festival Impronte di Danza au Maghreb s’est tenue du 14 au 19 juillet 2025 à Tunis : une semaine dédiée à l’étude et à l’exploration de la danse classique et contemporaine, avec une importante contribution italienne.

Près de quatre-vingt-dix danseurs venus d’Algérie, du Congo et de toutes les régions de Tunisie ont participé aux ateliers, confirmant la forte demande de formations spécialisées en danse, rare dans cette partie du monde arabe, indique l’Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria.

La même source ajoute dans un communiqué que les participants étaient répartis en trois niveaux différents, en fonction de leur âge et de leurs compétences techniques.

Durant la semaine d’études, des cours quotidiens de danse classique (avec les professeurs Piero Martelletta, Luca Bruni et Mario Ferrari), de danse contemporaine (avec les chorégraphes Paola Sorressa et Luana Rossetti) et de composition chorégraphique (toujours avec Bruni, Ferrari, Rossetti et Sorressa) ont été proposés dans les salles de l’Opéra de Tunis, qui a accueilli la manifestation.

À la fin du programme d’études, une représentation de l’œuvre achevée a été présentée au Théâtre des Régions, enrichie par les prestations des deux compagnies italiennes organisatrices du programme : Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria et Mandala Dance Company.

«Cet excellent résultat suscite une réflexion approfondie sur le rôle éducatif primordial que l’Italie peut jouer dans ces régions géographiquement proches, contribuant ainsi à une émancipation socioculturelle qui commence incontestablement par la base, pour tous et sans distinction d’origine sociale, offrant aux jeunes de nouvelles ambitions et de nouvelles perspectives de carrière et, plus important encore, de nouveaux moyens d’exprimer leur ambition artistique», a souligné Oplas.

Le projet Impronte di Danza est né à Pérouse au début des années 2000 dans le but de promouvoir la danse à travers des spectacles et des ateliers. Après des années d’activité continue en Italie, ce format a fait son apparition en Afrique.

I. B. (avec Ansamed).

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L’Italie premier importateur de produits de la mer de Tunisie

24. Juli 2025 um 12:47

L’Italie est le premier importateur de produits de la mer de Tunisie, absorbant 31% des exportations totales de notre pays, suivie par l’Espagne (14 %) et la Libye (12 %), indique le dernier bulletin de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ajoutant que la balance commerciale tunisienne des produits de la pêche a enregistré une baisse de 67,5 % de son excédent à fin mai 2025 (en glissement annuel). (Ph. Pêcheurs à Kerkennah).

Le solde positif s’est établi à 59,9 millions de dinars (environ 17,8 millions d’euros), en baisse par rapport aux 184,4 millions de dinars (environ 54,3 millions d’euros) enregistrés à la même période en 2024.

Du 1er janvier à fin mai 2025, les exportations tunisiennes de produits de la pêche (maritime et aquaculture) ont atteint environ 11 400 tonnes, pour une valeur de 267,3 millions de dinars (78,61 millions d’euros). Ce chiffre met en évidence une baisse, tant en quantité (-19,7 %) qu’en valeur (-21,2 %), par rapport à la même période en 2024, où les exportations s’étaient élevées à 14 200 tonnes, pour une valeur de 339,3 millions de dinars (environ 100 millions d’euros).

Les prix moyens à l’exportation ont également baissé d’environ deux pour cent, s’établissant à 23,4 dinars (6,88 euros) le kilogramme, contre 23,9 dinars (7,03 euros) le kilogramme en mai 2024.

Selon l’agence italienne Ansa, le marché italien s’ouvre de plus en plus aux produits de la mer tunisiens, qui offrent une variété d’espèces très prisées sur les tables italiennes à des prix compétitifs.

Les principaux produits importés par l’Italie comprennent des poissons frais et réfrigérés tels que la morue, la dorade, le bar et d’autres espèces méditerranéennes typiques, ainsi que des crustacés, notamment les crevettes roses et rouges, les mollusques, le poulpe, le calmar et la seiche, très prisés.

L’Italie importe également des produits transformés ou semi-transformés tels que des filets et des produits préparés, ce qui facilite leur distribution et leur utilisation dans la restauration.

I. B.

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Ukraine l Zelensky promulgue une loi pour protéger les corrompus  

24. Juli 2025 um 12:23

Des manifestations sans précédent ont eu lieu en Ukraine après l’adoption par le parlement d’une loi supprimant l’indépendance des instances anticorruption. Promulguée mardi 22 juillet 2025 par le président Volodymyr Zelensky, cette loi très critiquée à l’intérieur et à l’extérieur affaiblit l’autonomie des institutions anticorruption, provoquant indignation et inquiétude au sein même de l’Union européenne (UE), principal soutien du régime en place à Kiev.

Habib Glenza

En promulguant cette loi qui met fin à l’indépendance des agences anticorruption, le président Zelensky a suscité des protestations à l’intérieur et, à l’extérieur, une inquiétude parmi les alliés de Kiev. Plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale ukrainienne, rapportent des reporters locaux, pour exprimer leur colère. «Le projet de loi a été adopté à la hâte», a critiqué l’un d’eux.

L’initiative a été qualifiée de «sérieux recul» par l’UE, qui s’est dite «profondément préoccupée». La commissaire chargée de l’élargissement de l’UE, Marta Kos, a déclaré que le respect de «l’État de droit reste au cœur des négociations d’adhésion» entre Kiev et Bruxelles. 

L’adoption de la loi par les députés ukrainiens, au lendemain de l’arrestation contestée d’un responsable travaillant dans l’une de ces structures, a suscité les critiques de militants et d’ONG en Ukraine qui s’inquiètent d’un recul démocratique dans le pays depuis le début du conflit russo-ukrainien en février 2022.

La corruption est un mal endémique en Ukraine, mais le pays a fait des progrès sur ce front en créant notamment, respectivement en 2014 et en 2015, une instance d’enquête, le Nabu, et un parquet, le Sap, spécialisé dans ces affaires de corruption.

Une loi sur mesure pour des «personnes intouchables»

Mardi, le Parlement a voté avec 263 voix pour, 13 contre et 13 abstentions, une loi ratifiée par le président Zelensky qui subordonne les activités de ces deux structures au procureur général, lui-même subordonné au président de la république, qui, on le sait, n’est pas lui-même au-dessus de tout soupçons. La nouvelle loi supprime donc de fait l’indépendance du Nabu et du Sap et met fin, en quelque sorte, à la lutte contre la corruption qui gangrène le pays depuis assez longtemps.

Le chef du Sap, Oleksandre Klymenko, a déclaré que le texte «détruit effectivement l’indépendance des institutions anti-corruption vis-à-vis de toute influence politique et pression sur nos enquêtes».

Selon le député Roman Lozinsky, ce texte accorde au procureur général le pouvoir de gérer le Sap, de donner des «instructions écrites obligatoires» au Nabu et d’avoir accès aux détails de n’importe quelle affaire et de les déléguer au procureur de son choix ou à d’autres agences.

Anastassia Radina, à la tête du Comité anticorruption du parlement, a dénoncé un texte qui «va à l’encontre de nos obligations dans le cadre du processus d’intégration à l’UE». Quelques heures avant le vote, un porte-parole de l’UE, Guillaume Mercier, avait souligné que le Nabu et le Sap étaient «essentielles au programme de réforme» que l’Ukraine s’est engagée à mener pour pouvoir adhérer à l’UE.

«L’infrastructure anticorruption fonctionnera. Simplement, sans l’influence russe», a écrit Zelensky sur Telegram dans la nuit de mardi à mercredi. «Il est important que le procureur général soit déterminé à assurer qu’en Ukraine, l’inévitabilité des peines soit véritablement assurée pour ceux qui vont à l’encontre de la loi», a-t-il ajouté.

Le directeur du Nabu, Semion Kryvonos, ne partage nullement c et avis. «Aujourd’hui, avec les votes de 263 députés, l’infrastructure anticorruption a été détruite», a-t-il regretté lors d’une conférence de presse, avertissant que la loi permettra l’existence de «personnes intouchables» en Ukraine.

Un pas vers un régime autoritaire

Depuis Kiev, après le vote, un diplomate européen, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a qualifié cette décision de «regrettable», tout en nuançant : «Est-ce un revers ? Oui. Est-ce un point de non-retour ? Non». Lundi, les services de sécurité ukrainiens (SBU) avaient annoncé l’arrestation d’un responsable du Nabu soupçonné d’espionnage au profit de Moscou, et ont perquisitionné les locaux de l’organisation, qui rejette ces accusations.

La branche ukrainienne de l’ONG anticorruption Transparency International a dénoncé cette arrestation, selon laquelle ces perquisitions sont illégales et «visent à obtenir de force des informations et à influencer les enquêtes menées sur de hauts responsables».

L’ONG a fait état dans un communiqué d’une «pression systématique» des autorités à l’encontre des structures anti-corruption en Ukraine. Avant le vote de mardi, les militants ukrainiens s’étaient déjà inquiétés des récentes poursuites judiciaires visant Vitaliï Chabounine, directeur d’une des principales ONG de lutte contre la corruption. Selon des médias ukrainiens, ces mesures interviennent alors que le Nabu et le Sap s’apprêtaient à inculper l’ex-ministre de l’Unité nationale Oleksii Tchernychov et alors que les deux instances enquêtaient sur l’ex-ministre de la Justice Olga Stefanishina.

«Aujourd’hui est un jour de honte pour le Parlement ukrainien. Les autorités ont introduit des amendements à la loi visant à détruire l’organe de lutte contre la corruption», a dénoncé sur Telegram le député indépendant Oleksii Gontcharenko, disant y voir un «pas vers un régime autoritaire». «Nous n’avons pas voté pour cette mascarade. J’ai honte et j’ai honte pour les gens dans cette salle», a abondé un autre député, Iaroslav Jelezniak du parti libéral Holos.

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Kaïs Saïed dans une scène rare, presque historique

24. Juli 2025 um 11:28

Cela s’est passé mardi 22 juillet 2025 au Palais de Carthage, en quelques minutes, mais ces minutes-là, il faudra bien les inscrire quelque part. Dans un livre d’histoire, peut-être. Ou dans la mémoire de ceux qui savent encore distinguer le courage de la complaisance.

Khémaïs Gharbi *

Le président tunisien, Kaïs Saïed, recevant l’émissaire de Donald Trump pour le monde arabe Massad Boulos, n’a pas attendu les discours officiels ni les formules diplomatiques rodées. À peine l’entrevue entamée, debout face à son interlocuteur, il sort une série de photos. Des clichés en couleur. Mais la couleur ici, c’est celle du sang, de la poussière, de la détresse des Palestiniens.

Il ne montre pas des paysages. Il tend les images d’un peuple supplicié : des enfants affamés, une fillette réduite à manger du sable, des visages creusés par la faim et la peur. «Je crois que ces photos, vous les connaissez bien», dit-il. Puis, commentant chaque image, il dénonce un «crime contre l’humanité entière», et réclame qu’on y mette fin — que «l’humanité tout entière se réveille».

Une gifle assénée au nom des enfants de Gaza

Face à lui, l’envoyé américain subit un réquisitoire visuel, implacable. Sans cris, sans fioritures, mais avec la force nue des images et des mots justes. Ce n’est pas un simple geste. C’est une audace rare dans le monde feutré de la diplomatie. Une gifle silencieuse, assénée au nom des enfants de Gaza.

Car il ne s’agit pas seulement de clichés. Il s’agit d’une vérité que beaucoup taisent, que d’autres enveloppent dans les euphémismes : celle d’un génocide mené en temps réel, avec le soutien sans faille du principal allié militaire et diplomatique d’Israël — les États-Unis d’Amérique.

Cette scène, inédite dans le monde arabe contemporain, résonne comme un écho des grandes heures du courage politique. On pense à la déclaration de Patrice Lumumba face au roi Baudouin en 1960 : «Entre l’esclavage et la liberté, il n’y a pas de compromis.» On entend aussi le souffle de Martin Luther King, lançant son rêve à la face de l’Amérique ségrégationniste.

Echo des grandes heures du courage politique

Aujourd’hui, c’est un président arabe qui, sans armée conquérante ni appuis massifs, a dit non. Par les images. Par la dignité. Par la vérité nue.

Il a montré qu’on peut être grand, même lorsqu’on est seul. Qu’on peut être fort, même sans violence. Et qu’à défaut de frapper avec des armes, on peut frapper avec sa conscience — et l’exposer au regard du monde entier.

Car dans ce siècle saturé d’images, une seule photo peut devenir une arme. Non pas une arme de destruction, mais une arme de révélation. Une arme qui dérange. Qui accuse. Qui réveille.

Et à ceux qui, dans l’ombre ou à la tribune, bravent la peur, les menaces, l’isolement, pour défendre la dignité humaine et nommer les injustices par leur nom — à ceux-là, va notre reconnaissance profonde.

Car ce sont eux qui, par leur courage, empêchent le monde de sombrer tout à fait dans la nuit.

* Ecrivain et traducteur.

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Gaza l Naissance et genèse d’une guerre coloniale’

24. Juli 2025 um 09:58

Paru en mai 2025 aux éditions Actes Sud, à Marseille, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un ouvrage collectif dirigé par Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah, qui s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre la longue histoire coloniale qui structure la domination israélienne sur la Palestine.

Djamal Guettala 

Dès l’introduction, les autrices posent une question centrale : de quoi cette guerre est-elle le nom ? Loin de l’idée d’un conflit ponctuel ou d’une explosion de violence irrationnelle, les contributions réunies ici replacent Gaza dans un continuum historique de dépossession, de punition collective et d’enfermement, engagé depuis des décennies.

Les silences occidentaux

La guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 est analysée non comme un événement isolé, mais comme l’expression extrême d’un système colonial prolongé, soutenu et légitimé à l’échelle internationale.

Ce livre ne se contente pas de dénoncer : il analyse en profondeur les logiques politiques, sociales, économiques et juridiques à l’œuvre. Pluridisciplinaire, il mobilise histoire, droit international, sociologie, anthropologie, et s’appuie sur des enquêtes de terrain. Il aborde aussi les effets humains, écologiques et symboliques des destructions, ainsi que les perceptions régionales et les silences occidentaux. Un chapitre important revient sur l’interdiction faite à la presse internationale d’enquêter sur place, participant à une invisibilisation calculée.

Stéphanie Latte Abdallah
Véronique Bontemps

La centralité de la question coloniale

L’ouvrage entend ainsi décoloniser le regard, en refusant les récits humanitaires ou sécuritaires qui réduisent Gaza à une tragédie abstraite. Il redonne sa centralité à la question coloniale, posant des mots précis là où tant d’analyses restent dans l’euphémisme ou le flou.

La sélection du livre pour le Prix Mare Nostrum 2025 vient consacrer un travail collectif de haute tenue intellectuelle et politique. Un livre fort, exigeant, qui ne cherche pas à convaincre par l’émotion, mais par la clarté d’une pensée critique et le refus de l’amnésie.

Plus qu’une lecture, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un outil. Un acte de transmission, à contre-courant des silences diplomatiques et des narrations hégémoniques. Il rappelle que pour comprendre Gaza, il faut écouter l’histoire – pas celle des discours d’État, mais celle des peuples enfermés, déplacés, résistants.

Stéphanie Latte Abdallah est historienne et politiste, spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. Elle travaille au croisement de l’histoire contemporaine, de la politologie, de l’anthropologie et de la littérature.

Véronique Bontemps, docteure en anthropologie (Aix-Marseille, 2009) et chercheuse au CNRS, est spécialiste des sociétés palestiniennes contemporaines. Ses recherches portent sur les frontières, les inégalités sociales, les milieux urbains et les expériences de la maladie. Elle est membre des comités de rédaction des revues Genèses et Mondes arabes.

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Tunisie l Ahmed Souab poursuit le combat de l’intérieur de la prison

24. Juli 2025 um 09:36

Dans un communiqué diffusé via les réseaux sociaux, Me Ahmed Souab annonce de l’intérieur de la prison de Mornaguia où il est incarcéré depuis avril dernier, qu’il a décidé de ne pas faire appel auprès de la Cour de cassation de la décision de la chambre d’accusation en date du 18/07/2025 de le déférer devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès de la Cour d’appel de Tunis.   

«Je vais mener mon procès comme un combat politique sans maquillages procéduriers et masques juridiques, de manière à ne lui donner aucune légalité ou légitimité», écrit Souab, qui se présente comme le «prisonnier n°505091», ajoutant qu’il poursuivra le combat de l’intérieur de la prison pour, dit-il, «démasquer le processus de la tyrannie (politique/judiciaire/policiere et médiatique)».

Me Souab estime dans le même communiqué que son procès est «unanimement considéré par le comité de défense et la majorité des observateurs des affaires publiques comme un procès politique» et que la justice en Tunisie «ne jouit pas des conditions minimales d’une indépendance structurelle et fonctionnelle».

«L’espoir que j’avais dans l’existence de magistrats indépendants s’est évaporé après leur rejet de ma libération provisoire à trois reprises, en flagrante contradiction avec le principe de la présomption d’innocence», a aussi écrit Me Souab, ancien magistrat lui-même et qui a une connaissance – pour ainsi dire – intime du fonctionnement du système judiciaire dans le pays.

I. B.

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Tunisie l L’instinct de survie au-dessus de tout scrupule

24. Juli 2025 um 09:03

Dans un monde en pleine effervescence et un voisinage croulant sous de lourds nuages de colère et d’instabilité, il importe à la Tunisie de se ressaisir et de tout faire pour pouvoir surmonter la tornade qui se profile à l’horizon.

Elyes Kasri *

L’appareil de production public et privé en Tunisie souffre d’une régression continue depuis 2011 et le marché de l’emploi, le pouvoir d’achat, les infrastructures et les services publics se dégradent de jour en jour.

Depuis ce qui a été pompeusement et fallacieusement qualifié de «révolution de la liberté et de la dignité» ou pire encore de «révolution du jasmin», la seule croissance enregistrée dans notre pays a été dans les innombrables slogans de plus en plus creux et la litanie des promesses intenables et des faux espoirs avec leur lot toxique de désillusions, de rancœurs et de colères jusqu’à présent sous la braise au risque, que Dieu ne le veuille, que les circonstances ou des officines extérieures ne se mettent à souffler dessus.

Une poussière d’individus

Un pays qui se dépeuple (au vu du dernier recensement démographique et de la tentation migratoire alimentée par le sentiment partagé d’un ailleurs plus auspicieux) et qui croit de moins en moins à la chose publique et à un sort collectif et national (les dernières consultations et échéances électorales en sont un indice frappant) semble tenté de retomber dans l’état de poussière d’individus mus par l’instinct de survie, souvent à tout prix et au-dessus de tout scrupule.

* Ancien ambassadeur.

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Kaïs Saïed et la Palestine | Un discours de courage et de lucidité

24. Juli 2025 um 08:24

Recevant avant-hier à Carthage l’envoyé spécial du Président Trump pour le monde arabe, qui était accompagné de l’ambassadeur américain en Tunisie et de trois autres responsables de son pays, le Président Kaïs Saïed a été, comme à son habitude, très clair sur la situation dramatique qui prévaut à Gaza où les autorités israéliennes continuent de braver le droit international, fortes de l’appui inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux.

Raouf Chatty *

Le bilan des bombardements israéliens, depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre 2023, est particulièrement lourd : des dizaines de milliers de mort et des centaines de milliers blessés, sans compter les énormes dégâts matériels et les impacts durables de cette guerre sur les Palestiniens en général et les habitants de Gaza en particulier. 

Sur ce point, la position du Président Saïed est largement en avance sur celles de la quasi-totalité des dirigeants arabes, ceux qui sont directement impliqués dans le conflit et ceux qui en sont indirectement touchés. Piégés dans une position très inconfortable, ces derniers continuent de souffler le chaud et le froid, selon le contexte général dans la région et en fonction des intérêts stratégiques de leurs pays, ne craignant pas d’exposer ainsi leur impuissance au monde entier.

Les États-Unis face à leurs responsabilités

Montrant à l’envoyé spécial du Président américain des photos d’enfants gazaouis crevant de faim, Kaïs Saïed a visiblement cherché à choquer son hôte et à mettre les États-Unis face à leurs responsabilités de superpuissance prônant les droits humains et à la contradiction de leurs politiques des deux poids deux mesures.

Le Président a également mis l’accent lors de cette rencontre sur la question de la souveraineté des États, soulignant à son interlocuteur que le rejet des ingérences extérieures et le respect de la volonté des peuples sont des fondements des relations internationales. 

Si de tels propos, transmis par les médias, avec la voix du Président, confortent la position d’un large public tunisien révolté par les souffrances sans fin infligées au peuple palestinien, pour d’autres, ces propos ont une portée purement symbolique et ne feront que remuer le couteau dans la plaie. Ils n’aideront pas, en tout cas, à alléger ces souffrances. Les masses populaires y verront un acte de courage et de bravoure à mettre à l’actif du Président tunisien, au moment où plusieurs chefs d’Etat arabe n’osent même pas placer un mot devant le Président américain. Ne l’a-t-on pas vu, récemment, regarder de haut des présidents africains en visite officielle à son invitation à la Maison blanche ?

Qu’attendent exactement les Américains de Saïed ?  

Après son entretien avec le Président de la République, l’envoyé spécial du président américain s’est contenté d’une déclaration laconique et à portée générale sur son blog, sans évoquer les sujets réellement discutés au Palais de Carthage : Palestine, Gaza, droit humanitaire international, droit des peuples à l’autodétermination et, probablement aussi, la situation en Libye et son impact sur la région.

Dans ce cadre, plusieurs questions se posent… 

1- Les États-Unis connaissant très bien les positions du Président Saïed sur la question palestinienne, Gaza et sur bien d’autres sujets, comme la nouvelle politique étrangère de la Tunisie, revue et corrigée par l’actuel locataire du Palais de Carthage, quel était le but réel de cette visite, la première dans notre pays d’un haut responsable américain depuis le retour du Président Trump au pouvoir, à un moment où la Tunisie continue de se débattre dans des difficultés politiques, économiques  et sociales majeures, aggravées par la situation très instable dans toute la région Mena? En d’autres termes, qu’attendent exactement les Américains de Saïed ? Qu’il normalise les relations de la Tunisie avec Israël et rejoigne ainsi la caravane arabe des Accords d’Abraham ? Ou qu’il accepte d’accueillir en Tunisie les Palestiniens de Gaza, comme l’avait fait Habib Bourguiba de ces mêmes Palestiniens lorsqu’ils ont été chassés du Liban, en 1982 ?

Une position pour le principe et pour l’Histoire

2- Le Président Saïed, connaissant le rôle capital des États-Unis dans le monde, et pas seulement dans la région du Moyen-Orient, ainsi que les positions tranchées du Président Trump sur de nombreuses questions et notamment son soutien total et inconditionnel à Israël, pourquoi a-t-il choisi d’être aussi direct et tranchant avec le responsable américain alors que pratiquement tous les dirigeants arabes que ce dernier s’apprête à rencontrer chercheront par tous les moyens sinon à l’amadouer du moins à ne pas lui déplaire?

En tout état de cause, et quelle aient pu être les motivations du Président Saïed et l’impact espéré de ses propos sur la suite des événements à Gaza et dans la région Mena, l’histoire retiendra sa position responsable et courageuse, qui tranche clairement avec celle de la plupart des autres dirigeants arabes, qui sont décevantes, opportunistes et largement en deçà des attentes de leurs peuples. 

Cette position est venue conforter les voix libres dans le monde, même parmi les plus inconditionnels d’Israël, qui se lèvent pour réclamer avec force la fin de la guerre et la reconnaissance du droit inaliénable des Palestiniens à un État indépendant et souverain sur la base des résolutions des Nations Unies. 

Ce processus est historique et irréversible. Sans sa mise en œuvre volontaire et lucide, les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région seront condamnés à davantage d’instabilité, de guerres, de souffrances et de désolation. 

* Ancien ambassadeur. 

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