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Importations tunisiennes de blé et marchés agricoles mondiaux

25. Juli 2025 um 08:02

Les appels d’offres récurrents pour le blé tendre en Tunisie ne sont pas seulement une affaire locale : ils constituent un indicateur pour les marchés agricoles mondiaux. Alors que notre pays s’efforce de sécuriser son approvisionnement en blé dans un contexte de sécheresse, de déficit de production nationale et de bouleversements géopolitiques, les investisseurs se voient offrir une occasion unique de capitaliser sur les tendances structurelles de la demande mondiale dans ce domaine.

Les importations de blé tunisiennes ont fortement augmenté ces dernières années, la campagne 2024/25 prévoyant un volume impressionnant de 1,8 million de tonnes pour répondre à une consommation nationale de 2,89 millions de tonnes. Cette dépendance n’est pas une solution temporaire, mais une évolution structurelle due à trois facteurs clés :

– les contraintes de la production nationale : la production de blé tunisienne reste obstinément faible, avec une moyenne de 1,25 million de tonnes par an. Les sécheresses et les problèmes de salinité des sols dans des régions clés comme Kairouan et Sousse ont fait de l’autosuffisance un rêve lointain;

– le réalignement géopolitique : l’Union européenne (UE), autrefois fournisseur dominant, a vu sa part de marché en Afrique du Nord se réduire à 25 % en raison de mauvaises récoltes en France. La Russie et l’Ukraine sont intervenues : les exportations de blé russe vers la Tunisie ont augmenté de 50 % en 2024/25, et l’Ukraine a rebondi avec une augmentation de 50 % de ses expéditions;

– la modernisation des infrastructures : la Tunisie investit massivement dans le stockage et la logistique, notamment dans de nouveaux silos à Radès, Sousse et Sfax, pour gérer ses volumes d’importation croissants. Ces projets, soutenus par 110 millions de dollars de prêts internationaux, témoignent d’une résilience de la demande à long terme.

La stratégie tunisienne centrée sur le blé ne se limite pas à remplir les silos, mais vise à créer un effet d’entraînement sur les marchés agricoles mondiaux.

Les opportunités identifiées

L’orge est le joyau caché du portefeuille céréalier tunisien. Avec une consommation prévue de 1,08 million de tonnes en 2024/25 et des importations qui devraient atteindre 500 000 tonnes, la demande est tirée par deux secteurs :

l’alimentation animale : l’élevage tunisien est en plein essor, porté par une consommation croissante de protéines et une classe moyenne en pleine expansion;

– la brasserie : le marché de la bière est en pleine expansion, avec des brasseries locales comme la Brasserie Tunisienne et des acteurs internationaux comme Heineken qui renforcent leur présence.

La décision du gouvernement de libéraliser les importations d’orge a ouvert la voie aux acteurs du secteur privé, créant un environnement concurrentiel propice à l’innovation.

Recherchez des entreprises spécialisées dans la transformation ou la logistique de l’orge, ou envisagez d’investir dans des entreprises agroalimentaires tunisiennes qui se développent pour répondre à cette demande.

L’amélioration des infrastructures

L’extension du stockage céréalier en Tunisie, d’un montant de 110 millions de dollars, est un coup de maître pour les investisseurs. D’ici 2027, le pays ajoutera 120 000 tonnes de nouvelles capacités de stockage, tout en rénovant des installations vieillissantes. Cette infrastructure n’est pas seulement une façade : elle constitue un élément essentiel de l’ambition de la Tunisie de devenir une plaque tournante régionale du transbordement céréalier.

Le point essentiel à retenir ? Les entreprises de logistique et de stockage opérant en Tunisie et dans la région méditerranéenne en bénéficieront. Pensez aux opérateurs portuaires, aux entreprises de transport ferroviaire et aux fournisseurs d’infrastructures agroalimentaires.

Le virage de la Tunisie vers les fournisseurs russes et ukrainiens est le microcosme d’une tendance plus large : la fragmentation des marchés céréaliers mondiaux. Alors que les exportateurs traditionnels comme la France et l’Allemagne sont confrontés à des difficultés de production, la stratégie d’approvisionnement de la Tunisie souligne l’importance de diversifier les chaînes d’approvisionnement. Pour les investisseurs, cela signifie :

– des exportateurs de céréales en Russie et en Ukraine : ces pays sont désormais essentiels aux importations tunisiennes. Il convient de surveiller des entreprises comme Rusal Agro (Russie) ou UkrAgroCompany (Ukraine) pour s’exposer à cette demande croissante;

– les agro-industries européennes : bien que les exportations de l’UE vers la Tunisie aient diminué, la reprise du bloc en 2025/26 pourrait entraîner une reprise des expéditions. Il faudra surveiller l’adaptation des négociants en céréales basés dans l’UE aux besoins d’approvisionnement de la Tunisie.

Aucun investissement n’est sans risque. Le secteur agricole tunisien est toujours confronté à la pénurie d’eau, à une irrigation inefficace et à l’instabilité politique.

Un catalyseur d’innovation

Cependant, le programme d’achat de céréales de 760 millions de dollars du gouvernement pour 2024-25 et son soutien aux cultures tolérantes au sel atténuent ces difficultés. Le prêt de 300 millions de dollars de la Banque mondiale pour le Projet d’intervention d’urgence pour la sécurité alimentaire constitue un autre filet de sécurité, permettant à la Tunisie de maintenir ses importations même pendant les années de vaches maigres.

Les importations de blé de la Tunisie sont plus qu’une nécessité : elles sont un catalyseur d’innovation dans l’agriculture mondiale. Pour les investisseurs, le message est clair : il faut se positionner tôt dans le secteur de l’orge, des infrastructures et des fournisseurs de céréales diversifiés. La situation stratégique du pays, combinée à ses réformes politiques proactives, en fait un cas d’école convaincant sur la manière dont les marchés émergents peuvent influencer les flux mondiaux de matières premières.

Alors que le monde entier suit les appels d’offres céréaliers tunisiens, il est temps de se demander : d’où viendra la prochaine vague de croissance agricole ? La réponse pourrait bien se trouver en Méditerranée.

Traduit de l’anglais.

D’après UkrAgroConsult, agence de conseil sur les marchés agricoles d’Ukraine et de la région de la mer Noire. Son siège social est situé à Kiev, en Ukraine.

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