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‘‘Ragouj Live’’ | Le nouveau challenge de Abdelhamid Bouchnak

06. Juli 2025 um 09:29

En mettant son univers cinématographique à l’épreuve de la représentation scénique avec ses exigences techniques et ses codes de lecture, Abdelhamid Bouchnak tente une nouvelle aventure artistique avec ‘‘Ragouj’’, le spectacle d’ouverture de la 59e édition du Festival international de Hammamet, qui sera présenté le   11 juillet 2025 sur la scène du théâtre de plein air de la ville du jasmin.

Le ‘‘Ragouj Live’’, inspiré de la série télévisée homonyme du même réalisateur, est un spectacle mêlant musique, théâtre et chorégraphie. Une formule qui permet au public féru de la série ramadanesque de rencontrer directement les personnages et de plonger dans leur univers.

Ce projet, mûri au creux d’un désir intime, a pour ambition de resserrer les liens entre les personnages et les spectateurs, afin de partager ensemble des moments de joie et de rêve, a confié l’artiste, qui se sait attendu au tournant par les professionnels de la scène qui ne voient pas tous d’un bon œil son intrusion dans leur jardin secret.

Un autre public, d’autres exigences, un nouveau challenge pour cet infatigable touche-à-tout et génial casse-gueule.

I. B.

 

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Les moments fort du Festival de Hammamet

06. Juli 2025 um 09:06

Du 11 juillet au 13 août 2025, l’amphithéâtre de Hammamet accueille les réjouissances de la 59e édition du Festival international de Hammamet (FIH). Une édition placée sous le slogan «Continuous Vibes», en écho à la profondeur du souffle artistique qui le porte depuis près de six décennies.

Cette année, 36 spectacles rythmeront les 33 soirées du festival, dans une alchimie parfaite entre musique, théâtre et danse contemporaine, rappelle le directeur du festival Nejib Kasraoui lors de la rencontre avec la presse organisée dans l’écrin de la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, en présence de nombreux artistes.

Cette édition mise sur une ligne à la fois moderne, cosmopolite et enracinée, affirmant l’identité du festival comme un carrefour méditerranéen et international des arts vivants.

Il y aura 18 spectacles tunisiens, dont 5 créations théâtrales, une seule chorégraphique et 11 concerts musicaux, en plus de 11 spectacles arabes et 7 internationaux.

Nejib Kasraoui

Musiques du monde entier

Le festival accueille cette année des artistes venant de différentes contrées, de la Tunisie à la Colombie, en passant par le Liban, l’Algérie, l’Espagne, la France, les Etats-Unis, ou encore la Syrie, le Mali, Chili, l’Italie… Une diversité géographique qui reflète l& volonté du festival de favoriser les échanges culturels et de faire dialoguer les langages artistiques du monde entier.

Parmi les invités phares l’on citre notamment Yuri Buenaventura (Colombie), Las Migas (Espagne), Djazia Satour (Algérie), Hind Ennaira (Maroc), mais aussi des projets à découvrir comme ‘‘Osool’’ de Yacine Boularès (fusion jazz/musiques arabes) ou ‘‘Koum Tara’’, entre musique populaire algérienne, jazz et classique.

La nouvelle édition est celle aussi des retrouvailles après une longue absence avec des artistes qui ont marqué de leur passage les annales du festival comme Cheb Mami, Wael Jassar et Nass El Ghiwane du Maroc.

Ghazi Ayadi.
Abdelhamid Bouchnak.

Forte présence tunisienne

Le festival n’omet pas sa vocation de valorisation de la création tunisienne. Le public aura ainsi rendez-vous avec des voix célèbres comme Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Balti ou encore Ghazi Ayadi mais aussi avec des découvertes de la nouvelle génération comme ‘‘Jadhb’’, ‘‘Soudeni’’ ou ‘‘Benjemy’’, porteurs d’esthétiques visuelles et sonores contemporaines.

Salsa, flamenco, gnawa, électro, jazz, tarab, musique classique… Des genres multiples pour répondre à tous les goûts et pour composer une expérience sonore sans frontières. Parmi les temps forts, une soirée spéciale intitulée ‘‘Sinfonica’’ dans un hommage aux grandes voix de la chanson française, de Dalida à Aznavour. Le spectacle d’ouverture ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid et Hamza Bouchnak, avec un hommage vibrant à la mémoire du rappeur Kafon, disparu en mai 2025. Le théâtre sera également à l’honneur avec ‘‘Mère des pays’’ de Hafedh Khalifa, ‘‘Ad Vitam’’ de Leila Toubel, ‘‘Au violon’’ de Fadhel Jaziri, ou encore ‘‘La dame Kerkoine’’ du duo Gaïdi-Sahli, sans oublier la chorégraphie contemporaine qui s’invite aussi sur scène avec ‘‘Arboune’’ d’Imed Jemaa.

Le 13 août, la voix entraînante de Nabiha Karaouli résonnera sur la scène du festival, dans une soirée de clôture qui coïncidera avec la Journée nationale de la femme.

Coucher de soleil au CCI de Hammamet.

Une billetterie 100 % en ligne

Autre nouveauté marquante, la billetterie du festival est désormais exclusivement accessible via le site officiel du festival.

A ce sujet, la direction a informé dans un communiqué avoir mis en place des mesures strictes pour lutter contre la revente illégale de billets, pour éviter toute forme de fraude et de vente illégale, invitant le public à n’acheter des billets que via les canaux officiels, pour éviter les mauvaises surprises et les risques de billets invalides.

I. B. (avec Tap).

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Bizerte au miroir de son histoire

06. Juli 2025 um 08:15

La trentième édition du colloque historique annuel, organisée par l’Association de sauvegarde de la médina de Bizerte (ASMB), s’est achevée samedi 5 juillet 2025, mettant en lumière deux aspects majeurs de l’identité de la ville.

Lotfi Sahli

La séance de clôture présentée par Rachid Bakkay a d’abord été consacrée à une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffiné hérité des familles andalouses musulmanes chassées d’Espagne au XVe siècle. À travers cette intervention, les organisateurs ont souligné le rôle central de Bizerte dans la préservation et la transmission de ce patrimoine.

Devenue au fil des siècles un véritable fief du malouf, la ville doit cette distinction à ces familles andalouses qui, en s’y installant après leur exil, ont ancré et fait prospérer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblématique de l’identité Bizertine.

Un deuxième volet de la journée s’est intéressé à un autre symbole fort de la mémoire locale : le Club athlétique bizertin (CAB). Dans un panel animé par Ridha Békir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la période coloniale où il a joué un rôle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanés pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carrières professionnelles de certains de ses joueurs ont également été évoqués, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chère aux Bizertins.

Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.

La veille, l’ASMB avait tenu au musée de Sidi El Henni, en début d’après-midi, la première partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprécier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a présenté les résultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins disséminés dans la cité du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable héritage laissé par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marqué l’histoire nationale et façonné le destin de Bizerte.

Il a notamment rappelé que la «Kasbah», longtemps considérée comme le fief des Turcs Bizertins, est en réalité une création byzantine, comme en témoignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pénétrant dans la mosquée de la «Kasbah», on ne peut qu’apprécier la beauté de son architecture et la richesse des matériaux, en grande partie réemployés : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre récupérés sur des vestiges romains et byzantins, autant de témoins de la présence durable de ces civilisations.

M. Dougui a également évoqué des découvertes plus récentes, comme celle d’un paysan des faubourgs, à Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intérêt historique majeur.

Le malouf encore et toujours

La seconde partie de cette première journée a été animée par Baya Laabidi, qui s’est penchée sur un autre joyau patrimonial, la résidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriété foncière pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevée sur une note musicale avec un récital de malouf interprété par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le récital a été chaleureusement ovationné par un public conquis.

Fidèle à sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage à plusieurs figures de la société civile et à des hommes de culture qui œuvrent pour la préservation et la promotion du patrimoine local. Une après-midi à la fois enrichissante et conviviale, saluée par l’ensemble des participants.

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Le poème du dimanche | ‘‘Amour de Cassandre’’ de Pierre Ronsard

06. Juli 2025 um 07:30

Né en 1524, Pierre Ronsard, considéré comme «le prince des poètes et poète des princes» est, incontestablement, l’un des poètes majeurs de la Renaissance en France.

Il est l’un des co-fondateurs du mouvement de la Pléiade qui veut donner à la langue française ses lettres de noblesse et la placer en compétition avec la poésie antique.

Connu surtout pour ses Sonnets (1578), son œuvre touche aussi à d’autres genres, comme l’élégie, l’éloge ou l’engagement contre la guerre des religions. Odes, Amours, Hymnes et Discours constituent une variété poétique écrite dans une langue, à la beauté et à la transparence, des plus évidentes. Il décède en 1585.

Tahar Bekri

Quand je te vois discourant à part, toi,

Toute amusée avec ta pensée

Un peu la tête en contrebas baissée,

Te retirant du vulgaire et de moi :

Je veux souvent, pour rompre ton émoi,

Te saluer : mais ma voix, offensée

De trop de peur, se retient amassée

Dedans la bouche et me laisse coi,

Mon œil confus ne peut souffrir ta vue :

De ses rayons mon âme tremble émue

Langue ni voix ne font leur action.

Seuls mes soupirs, seul mon triste visage

Parlent pour moi, et telle passion

De mon amour donne assez témoignage*

Amours de Cassandre XVI, Les Amours (1552-1578).

* Poème écrit en français du 16e siècle, réécrit en français contemporain.

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Gestern — 05. Juli 2025Haupt-Feeds

Carthage, la «Tunisienne» ! (1-2)

05. Juli 2025 um 12:55

Un énorme manque d’intérêt pour l’histoire de notre pays, de la part d’une grande frange de nos concitoyens, est constaté par de nombreux observateurs. Une «distraction» qui serait due peut-être aux difficultés immenses que les Tunisiens endurent pendant des années. Cette apathie teintée de lassitude incite des parties étrangères à se permettre de retoucher des faits historiques et de s’arroger des figures emblématiques de notre patrimoine, dans l’indifférence générale. Ce sujet peut paraitre assez anodin à la base, mais il joue un rôle crucial dans la formation et la cohésion de la conscience nationale tunisienne, qui n’est certes pas figée, elle est à la fois ancrée à un héritage et représente un processus dynamique en constante évolution.

Ridha Ben Slama *

Chaque nation se définit tant par ses caractéristiques identitaires que par les territoires qui sont les siens. Il arrive que la toponymie doublée ou redondante, qui est un phénomène ordinaire lié à l’Histoire, survient et bouleverse la pertinence de ces déterminants. On pourrait évoquer à ce titre la problématique concernant l’emplacement de Cirta, pour le situer à l’actuelle El Kef ou bien à Constantine. Plusieurs chercheurs soutiennent que les descriptions de Cirta dans les textes anciens correspondent incontestablement à la topographie du Kef, au nord-ouest de la Tunisie actuelle. D’autres, guidés par une approche plutôt «sélective», considèrent que Cirta était située sur l’emplacement de l’actuelle ville de Constantine, au nord-est de l’Algérie actuelle. D’autres encore pensent que le site de Sicca, nom antique du Kef, pourrait être le même que celui de Cirta…

Fausses controverses toponymiques et géographiques

Somme toute, la plupart des historiens situent Cirta sur le site de l’actuelle ville du Kef, qui s’appellera d’ailleurs plus tard Sicca Veneria et Colonia Iulia Veneria Cirta Nova.

Ce débat autour de la localisation géographique de Sica (Sicca Veneria) et Cirta persiste encore. En d’autres termes, la controverse perdure pour préciser si elles sont deux villes distinctes ou si elles désignent la même cité à différentes époques ou sous différents noms dans l’Antiquité, ainsi que sur l’histoire de ces deux villes au temps de Carthage et de Rome. Les interactions entre Cirta et Sicca sont étudiées, ainsi que leur rôle dans un contexte plus large et sur l’histoire des deux. 

A. Berthier, J. Juillet et R. Charlier estimaient que ce qui est appelé «la Numidie de Jugurtha», reposait sur l’identification, par ces auteurs, du fleuve Mulucha à l’oued Mellègue, principal affluent de la Medjerda, et de Cirta à la ville que les Romains appellent Cirta nova Sicca (Le Kef). Dans une étude collective sur ‘‘Le Bellum Iugurthinum et le problème de Cirta’’, parue en 1950, A. Berthier revient à la charge et procède à une démonstration, faisant du Kef la Cirta de Salluste et non pas Constantine. Cette thèse a été approfondie dans son livre, paru en 1981, intitulé ‘‘La Numidie, Rome et le Maghreb’’ (1), qui se traduit essentiellement par une localisation du domaine du royaume massyle vers l’Est. Elle apporte de nouveaux éléments sur les controverses toponymiques de la géographie décrite par Salluste, relative à son époque.

Il est préconisé de considérer que l’archéologie fonde ses déductions sur un terrain variable et les données qu’on a aujourd’hui peuvent être demain contestée, surtout lorsque les sources historiques anciennes sont écrites majoritairement par des étrangers qui constituent par conséquent des témoins indirects.

Pour «agrémenter» encore les différentes démonstrations, le nom de «Sarim Batim» avait été évoqué aussi comme ancien nom de Constantine. C’est une hypothèse formulée et défendue par Ph. Berger lors du onzième congrès des Orientalistes tenu à Paris en 1897. Il s’était demandé si «l’expression Sarim Batim, que l’on trouve sur quelques inscriptions néo-puniques de Constantine, n’est pas un nom de lieu désignant Cirta», et aussi par André Berthier qui proposait la dénomination de Sarim Batim pour désigner Constantine.

La recherche dans les sources lexicales des langues anciennes affirme que Sarrim, signifie en akkadien «roi, prince, seigneur, maitre» et Batim, signifie «maison»(2). Il a été établi que la langue punique adopte un système consonantique, c’est-à-dire, qu’elle se base sur la transcription des «consonnes». D’où la difficulté d’avoir une seule et unique prononciation. Ainsi, il y a lieu de ne considérer que la racine des deux vocables à savoir SRM et BTM renvoient à «maison royale, maison du prince, ville royale…».

Il convient de souligner que les centaines de fragments trouvés à Constantine portent des inscriptions avec la décoration habituelle de stèles trouvées à Carthage. D’après M. Berthier, parmi les objets l’image de Tanit se rencontre très fréquemment.

Des atteintes au récit historique

Cette controverse, connue sous le nom de «problème de Cirta», fait l’objet de publications et de discussions continues, interminables. S’il ne s’agissait que d’une recherche académique sur la localisation de deux cités et sur leur dénomination, personne ne trouverait rien à en redire. Mais, cette démarche académique à l’origine a eu pour conséquence indirecte une posture équivoque de certains milieux, dont le dessein est de s’attribuer des figures historiques, de s’approprier ou d’utiliser leur image ou leur héritage indument, ce qui implique des atteintes à la conscience nationale et à la construction du récit historique.

Ainsi, on observe depuis quelques temps que les explorations fondées en vue d’établir la véracité historique a ouvert le champ à des tentatives de déformation et de falsifications des faits historiques, d’une manière inqualifiable, qui témoignent d’une vision fantasmée de l’Histoire.

Ces assertions anachroniques qui circulent dans certains médias et réseaux sociaux trahissent une volonté de présenter un récit construit, sélectif et qui sert les visées de ceux qui les promeuvent.

L’idéologie, dans son orientation péjorative, se glisse pour déformer l’histoire en présentant une version biaisée du passé, souvent pour servir des agendas politiques et des arrière-pensées suprématistes. Cette déviation peut prendre la forme d’omissions, de distorsions, de simplifications excessives ou de reconstructions idéologiques du passé. Il faut bien le préciser, il s’agit tout simplement d’une forme de spoliation, à l’instar du transfert illicite d’objets d’art et de biens historiques. Cette action est récupérée par des milieux allogènes qui l’instrumentalisent, elle peut avoir des conséquences graves pour l’affirmation de notre conscience nationale et la mémoire de notre pays.

Il est donc essentiel de «remettre les pendules à l’heure» comme on dit, de clarifier et de mettre fin à toute ambigüité à ce sujet, en se référant à la rigueur scientifique autant que faire se peut.

Au commencement était Carthage…   

Il convient tout d’abord de rappeler ce que représentait Carthage sur le continent et pour toute la Méditerranée.

Dès l’antiquité, Aristote (384-322 av. J.-C) inclut l’exemple de Carthage parmi ceux des meilleures constitutions dans son livre II et au livre V de sa Politique (335 av. J.-C. environ). Le mérite de cette constitution aurait été, d’après Socrate, celui de l’équilibre entre les pouvoirs. D’autres auteurs anciens font également allusion à son organisation(3).

L’État carthaginois était une puissance maritime, il étendit sa prééminence en établissant des comptoirs et en exerçant un contrôle commercial le long des côtes, maintenant une influence politique souvent indirecte dans l’intérieur des terres, notamment en s’appuyant sur ses relations avec les chefs tribaux. Vers 510Av. J-C, Rome reconnaissait par traité le monopole commercial de Carthage dans la Méditerranée occidentale. Le caractère maritime et commercial de la puissance carthaginoise n’a pas pour autant atténué son assise terrienne. La ville continentale prise par les troupes carthaginoises (Général Hannon, IIIe siècle av. J.-C.) est l’ancienne Theveste (Tebessa) qui appartenait aux Gétules.

À Carthage, différentes populations ont non seulement cohabité, mais un véritable brassage humain s’était effectué : carthaginois évidemment, tribus autochtones (massyle, gétule, musulame…), grecs, italiens et ibères, ce qui a contribué au rayonnement de la civilisation punique. Elle est renommée notamment par son navigateur-explorateur Hannon, par son agronome Magon et par ses grands militaires et stratèges de génie Hamilcar Barca et son fils Hannibal. Elle est connue par l’écrivain Apulée, fondateur de la littérature latine africaine, par Saint-Cyprien et par Saint-Augustin qui y fit sa formation et de fréquents séjours.

Grâce à sa résonance historique et littéraire, la civilisation de Carthage a toujours nourri l’imaginaire universel. En substance, l’État tunisien est sans conteste le prolongement historique et culturel de l’État carthaginois, alors que d’autres entités étatiques régionales n’ont vu le jour que très récemment.

* Écrivain.

A suivre…

Notes :

1- Préface d’André Wartelle; Paris: Picard, 1981; in-8°, 224 pages, 12 figures, 8 cartes.

2- Hein Bernd et All. Les langues africaines. Ed. Karthala. 2004. en p.110.

3- Diodore de Sicile, Trogue Pompée/Justin, dont la source est encore une fois Timée, Polybe, Appien, et Tite-Live surtout.

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Quand Israël cherche à jeter les Palestiniens à la mer

05. Juli 2025 um 11:39

Elle, Israélienne, responsable, suggère de tuer deux millions de Palestiniens de Gaza… Un conseil: ne pas s’énerver, ne pas se scandaliser… pour ne pas être accusé d’antisémitisme. Car, en France, en Allemagne et dans d’autres pays occidentaux, démocratiques et férus de droits humains, toute empathie envers les Palestiniens, fussent-ils victimes de crimes de guerre et de génocide, pourrait valoir à son auteur quelques ennuis… et pas seulement judiciaires.

Abdelaziz Dahmani *

Au café, je m’approche d’une table de copains. Effervescence de discussions partagées, thèmes : Gaza, Wimbledon, la Coupe du Monde des Clubs et le célèbre Tour de France cycliste qui démarre aujourd’hui. L’un d’eux me lance : «Quoi de neuf ?».

Moi, furibard, perdant le contrôle de mes nerfs : «Auriez-vous vu ou écouté cette ignoble, inhumaine personnalité israélienne, une députée de l’extrême droite à la Knesset, qui a dit: ‘‘À Gaza, les Palestiniens, il faut les tuer, tous, toutes, y compris les bébés et les enfants. Personne parmi eux n’est innocent !’’, y compris, vous l’avez entendu, les bébés, les enfants… Oui, tout brûler, tout saccager».

Dans sa haine sordide, cette responsable israélienne a oublié de parler de bombe atomique, et hop, tout raser, pourquoi pas? La seule bombe qui suscite les inquiétudes du monde, de Bruxelles à Los Angeles, c’est la bombe iranienne, non encore fabriquée. L’Israélienne, qui existe en grandes quantités depuis les années 1970, et qui est aujourd’hui aux mains d’un sanguinaire appelé Benjamin Netanyahu, ne dérange, elle, personne dans les capitales occidentales.  

Les Palestiniens qualifiés d’animaux à abattre

Un autre voisin de la même table, presque effrayé, me demande de «mieux contrôler mes paroles». «Non, lui dis je, la déclaration de cette vermine immonde est devenue publique, reprise par des radios , télévisions, sûrement aussi par les journaux.» Lui : «Oui, certes, c’est vrai, d’autres dirigeants israéliens ont dit pire, ou la même suggestion de tuer tous les Palestiniens, et comme ignoble justification, ils disent que les Palestiniens sont des monstres, des animaux à abattre. Le slogan « Mort aux Arabes » est même tombé en Israël dans la banalité, souvent scandé, répété des centaines de fois, y compris par ceux qui le hurlant dans les parages de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam. Al-Aqsa que Ben G’vir, membre de l’actuel gouvernement hébreu, voudrait détruire…»

Une rasade de menthe à l’eau fraîche et ce copain reprend : «Oui, fait gaffe. L’information que tu évoques, de cette membre de la Knesset, est bien sûr reprise par les radios, les télévisions, par des journalistes professionnels. Mais c’est dit sur un ton calme, neutre, passif, sans aucune passion, ni émotion, de la pure information, même si ces journalistes évoquent des scènes immondes de bébés squelettiques qui, peaux collées sur des os, attendent la mort.»

Toujours ce copain, il me fixe du regard et ajoute: «Toi, Aziz, tu parles avec un ton de révolte, de passion, et c’est là ta faute! Tu peux être accusé aisément d’antisémitisme!»

Et là, j’ai éclaté de rire ! Si évoquer les massacres, les horreurs, le génocide, les crimes de guerre en continu, dernier épisode de plus de 630 jours, l’apartheid permanent… on devient antisémite! Alors, oui, ok, nous voilà à travers le monde, déjà d’un nombre de plus de 3 milliards de personnes à être classés antisémites. Simples révoltés contre l’innommable, choquant les bons «sémites», adorateurs de leur dernier Hitler, et élitistes hautins, dominateurs, et leurs cireurs de bottes, y compris médiatiques. Ils continuent à croire, plus que le Père Noël, qu’Israël, reste l’exception, le peuple élu, le préféré de Dieu, le chouchou des mentalités restées coloniales, le manipulateur, réduisant les présidents américains à leurs uniques services, et son armée, Tsahal, qui n’aurait jamais perdu son honneur d’«armée la plus morale et la plus éthique du monde»… 20 ou 30 000 enfants palestiniens, le plus grand nombre, froidement, délibérément assassinés, c’est un «détail», dirait l’autre… Sic et re-sic !

Réduire les Palestiniens en poussières à jeter!

Ce Israël, exemplaire, seule démocratie propre, éthique, morale, et bla-bla-bla, a son chantre, version française et sûrement d’autres, un certain BHL… Son côté superbe, son toupet, son culot, sa mégalomanie triomphante, conseiller de chefs de sales guerres, continue à impressionner les bobos et les gogos. Mais dans le noir de sa conscience, dort-il tranquille? Et un beau bébé palestinien, en train de mourir de soif, sous les bruits des bombes et obus israéliens, en silence, loin des micros, trouble-t-il un peu sa conscience? Mystère. Ou, silencieusement, est-il d’accord avec cette horrible et ignoble députée israélienne, qui voudrait passer à la moulinette, ou au hachoir, faute d’hériter d’Allemagne, des fours à Gaz, réduire Palestine et Palestiniens en poussières à jeter… à la mer. Sans, nouveaux Nazis, aucun état d’âme, au nom du fanatisme… religieux… tuer, éliminer. Deux millions d’humains. Mystères …

Journaliste.

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Le droit international est désormais une épée aux mains des puissants

05. Juli 2025 um 09:28

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont été sanctionnées par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisé des enquêtes et ordonné des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre présumés — une simple application du droit international. Elles ont été punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implanté en 2002, ratifié par 125 pays, est censé faire : juger les crimes contre l’humanité. (Ph. Les Nations unies sont de plus en plus marginalisées et impuissantes face aux diktats des puissances).

Khemais Gharbi *

À vingt ans, j’adorais le mot «droit international». Il brillait dans ma tête comme une étoile fixe, un rempart invisible contre les horreurs du passé. J’y voyais une conscience supérieure, née des cendres des guerres, une promesse faite à l’humanité tout entière : plus jamais cela. Le monde, croyais-je, s’était doté d’un langage commun, impartial, sacré. Au-dessus des intérêts, au-dessus des armes.

Mais à quatre-vingts ans, ce même mot me paraît usé, affadi, comme un drapeau qu’on hisse à moitié, ou qu’on range selon la météo.

Le droit international n’est plus cette boussole morale que je rêvais adolescent. Il est devenu l’ombre portée du pouvoir : clair quand il sert les forts, flou quand il dérange, absent quand il condamne les alliés.

À 80 ans, on n’a plus besoin de longues démonstrations. Il suffit d’observer. J’ai vu, au fil des années, ce mot prononcé avec solennité dans certains débats — jusqu’à dix-sept fois dans une seule émission évoquant l’Ukraine ou l’Iran. Et j’ai vu, dans les mêmes studios, le silence peser sur Gaza, où le droit semble avoir déserté les ruines, les enfants amputés, les files d’attente mitraillées. Une seule fois, ce mot sacré y fut murmuré. Une seule fois. Comme une gêne.

Et quand un tribunal, fût-il international, ose rappeler la règle… il est sanctionné.

Ironie récente, amère vérité

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pénale internationale ont été sanctionnées par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisé des enquêtes et ordonné des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre présumés — une simple application du droit international. Elles ont été punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implanté en 2002, ratifié par 125 pays, est censé faire : juger les crimes contre l’humanité.

Les juges sanctionnées par Washington — Solomy Balungi Bossa, Luz del Carmen Ibáñez Carranza, Reine Alapini‑Gansou, Beti Hohler — n’ont enfreint aucune règle, sauf celle que la puissance veut préserver. Washington a dénoncé leurs décisions comme «illégitimes» et menaçantes pour la «souveraineté» américaine et israélienne.

À qui le droit appartient-il ?

C’est là que mon regard de vieil homme se fige. Le droit international, tel qu’on le voit s’appliquer aujourd’hui, n’est ni un droit, ni vraiment international. C’est un décor. Une mise en scène. Une épée qu’on prête à certains, qu’on retire à d’autres. Une illusion de justice quand elle est commode; un silence assourdissant quand elle dérange.

À vingt ans, j’aurais crié. Aujourd’hui, j’écris. Non pas par résignation, mais par lucidité. Car ce n’est pas le droit lui-même que je renie, mais l’usage inégal qu’on en fait. Il faudrait le rendre à son peuple, à sa source, à ses victimes. Il faudrait oser le nommer quand il protège les faibles, non quand il justifie les forts.

Le droit international n’est pas perdu. Il est juste pris en otage.

Mais les mots, eux, demeurent. Et tant que des juges auront le courage de dire la vérité — même au prix de leur liberté — il restera une flamme quelque part.

Et le regard d’un vieil homme pour l’entretenir.

Ecrivain et traducteur.

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Promouvoir le travail des femmes dans les secteurs Stim en Tunisie

05. Juli 2025 um 08:58

Les données du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l’année universitaire 2023/2024, les femmes représentant désormais 66% des chercheurs dans les centres de recherche publics en Tunisie et notre pays classe au deuxième rang mondial en termes de pourcentage de femmes titulaires de diplômes universitaires dans les disciplines Stim (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), avec une part de 58%.

C’est ce qu’a rappelé la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Asma Shiri Jabri, à la clôture de la première journée de l’événement intitulé «Wyse, les femmes et les jeunes dans l’emploi Stem», qui s’est tenu les 3, 4 et 5 juillet 2025, à la Cité des Sciences de Tunis, en présence de l’ambassadrice des Pays-Bas à Tunis, Joséphine Frantzen.

Shiri Jabri a déclaré que les secteurs Stem sont des piliers fondamentaux de la transformation numérique et technologique, soulignant la nécessité d’efforts collectifs pour encourager les femmes et les jeunes à surmonter les barrières culturelles, éducatives et structurelles qui peuvent entraver leur participation active dans ces secteurs.

La responsabilité partagée est essentielle dans ce domaine, ce qui implique de renforcer les politiques publiques, de promouvoir une formation adéquate, de développer des environnements professionnels inclusifs et de mettre en avant les modèles et les réussites féminines dans les disciplines Stem, a déclaré la ministre.

L’événement est organisé par Onu Femmes, le Fonds pour l’emploi des jeunes, l’ambassade des Pays-Bas, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et plusieurs entreprises du secteur privé, dans le but de créer une plateforme de dialogue réunissant des décideurs publics et privés, des experts, des chercheurs, des représentants de la société civile et des organisations internationales.

I. B.

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A Tunis, la cuisine italienne à l’honneur au salon Ifsa Africa

05. Juli 2025 um 08:36

L’excellence et la créativité de l’art culinaire italien seront bien représentées au salon agroalimentaire International Food Show Africa (Ifsa), qui se tiendra à Tunis du 9 au 11 juillet 2025 au Palais des expositions du Kram, sous l’égide du ministère du Commerce et du Développement des exportations, en collaboration avec celui de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.

Fares Ghezal, coordinateur des relations extérieures de l’Ifsa, l’a annoncé à l’agencve italienne Ansa.

Enumérant quelques points forts de cette troisième édition, ce dernier a cité le concours, qui aura pour thème l’art et la culture italo-tunisienne du cake design, organisé par Katia Malizia, présidente de la Fédération internationale Excellences Edible Art, le concours mondial de la meilleure pizza, pour lequel les concurrents utiliseront la farine du moulin Caputo, et le concours de la meilleure huile d’olive, faisant partie du prestigieux Evo World Ranking.

«L’année dernière, nous avons accueilli 100 entreprises de 17 pays africains», a rappelé Ghezal, anticipant également la tenue d’un concours très important et d’une conférence sur le pain arabe.

«Des boulangers de plus de 17 pays africains participeront au concours, ainsi que des chefs du monde entier. L’Ifsa souhaite devenir la plateforme de développement du commerce intra-africain, mais aussi mondial, pour permettre aux entreprises du monde entier de se tourner vers le marché africain et aux entreprises africaines de s’ouvrir au monde entier», a-t-il déclaré.

Ifsa Afrique vise à rapprocher les nations africaines en leur fournissant les moyens de créer de la valeur ajoutée dans le secteur agroalimentaire, tout en facilitant les aspects logistiques et financiers du commerce intra-africain, en concrétisant les différents accords commerciaux conclus sur le continent, notamment ceux du Comesa et de la Zlecaf.

À travers une série d’expositions, de conférences et d’événements de réseautage, Ifsa Africa souhaite agir comme catalyseur de croissance, en favorisant les échanges commerciaux et le partage des connaissances, et en accélérant la transformation du secteur vers une plus grande durabilité.

Dans cette perspective, a souligné Ghezal, l’Italie peut être la porte d’entrée de la Tunisie vers le marché européen et la Tunisie, la porte d’entrée des industries italiennes vers le marché africain.

D’après Ansamed.

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Tunisie l Reprise du travail des internes dans les hôpitaux publics

05. Juli 2025 um 08:09

La crise des hôpitaux publics provoquée par la grève, depuis le 1er juillet, des médecins résidents et internes, s’est momentanément calmée avec l’accord conclu, hier, vendredi 4 juillet, entre l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) et le ministère de la Santé.

Les autorités, qui font face à une grave crise financière, semblent avoir accepté, à l’insu de leur plein gré, la plupart des demandes des jeunes médecins, tout en mesurant leur impact sur les déséquilibres budgétaires de l’Etat.

Cet accord, conclu après une séance de négociation de 12 heures entre les représentants administratifs et syndicaux, a satisfait les jeunes médecins et ouvert la voie à la reprise du travail dans les hôpitaux publics, à la grande satisfaction des citoyens.

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), qui a joué un rôle de médiateur et a contribué à promouvoir un climat de dialogue constructif, s’est dit satisfait du résultat, qualifiant l’accord de progrès dans la résolution des problèmes professionnels et sociaux des jeunes médecins.

Parmi les points clés, l’accord prévoit le règlement des arriérés de paiement et l’amélioration des salaires.

Déjà, la veille, le président de l’OTJM, Wajih Dhakkar, avait annoncé que, dans un geste de bonne volonté en faveur du processus de dialogue, l’organisation avait décidé de suspendre la grève des stagiaires et de les exhorter à regagner leurs postes, une décision qui a contribué à créer les conditions favorables à la conclusion d’un accord.

Reste que les problèmes structurels dont souffrent les hôpitaux publics sont loin d’être encore résolus : manque de médecins spécialistes, rareté (et vétusté) des équipements, conditions de travail difficiles qui exposent parfois les médecins à la colère et aux agressions lors de l’exercice de leur fonction.

I. B.

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Projet Elmed l Le câble sous-marin reliant l’Italie et la Tunisie bientôt fonctionnel

05. Juli 2025 um 07:15

L’opération de pose du câble sous-marin entre l’Italie et la Tunisie sera achevée d’ici fin juillet. Il servira à l’interconnexion électrique entre les deux pays.

La pose du câble sous-marin du projet Elmed, l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie considérée comme stratégique pour la sécurité énergétique de la Méditerranée, sera achevée d’ici fin juillet.

C’est ce qu’a rapporté le journal La Presse, qui cite les déclarations du directeur général de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), Fayçal Trifa, lors d’une audition à la commission des finances du Parlement.

Selon M. Trifa, les travaux de pose du câble, commencés ces derniers mois, sont à un stade avancé et devraient être achevés d’ici fin juillet. Présentant l’avancement du projet, le directeur général de la Steg a indiqué que les plis relatifs aux offres techniques ont été ouverts et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’approbation de la Banque mondiale pour procéder à l’ouverture des offres financières, prévue en septembre. Des retards initiaux ont été signalés en raison d’un manque d’expertise locale, qui a nécessité le recours à des cabinets de conseil étrangers, ainsi que de problèmes liés aux transferts de terres.

Un câble sous-marin de 200 kilomètres

Le projet Elmed (Ligne Électrique Méditerranéenne), porté par Terna et Steg, vise à relier la station de conversion de Mlaâbi, en Tunisie, à celle de Partanna, en Sicile, via un câble sous-marin à haute tension continue d’environ 220 kilomètres de long, dont 200 en mer.

La nouvelle infrastructure, d’une capacité de transport de 600 MW, permettra des échanges d’électricité bidirectionnels, favorisant l’intégration des énergies renouvelables et renforçant la résilience des réseaux électriques des deux pays.

L’interconnexion constitue également un élément clé du plan de coopération énergétique euro-méditerranéen et du Plan Mattei pour l’Afrique, promu par l’Italie. Financé à hauteur de plus de 850 millions d’euros, le projet Elmed bénéficie d’une contribution de l’UE de 307 millions d’euros au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), le reste étant soutenu par Terna et Steg, ainsi que par des institutions financières internationales au sein du partenariat Team Europe. L’achèvement des stations de conversion est prévu d’ici 2027, tandis que la mise en service commerciale de la liaison est prévue pour mi-2028.

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Tunisie l Me Ahmed Souab renvoyé devant la chambre d’accusation

04. Juli 2025 um 13:17

Le juge d’instruction du Pôle judiciaire antiterroriste a décidé de boucler le dossier de l’enquête relative à l’avocat Ahmed Souab et de le renvoyer devant la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de terrorisme près la Cour d’appel de Tunis.

C’est ce que rapporte Diwan FM en citant une source proche du parquet.

Il convient de rappeler que l’ancien juge administratif à la retraite, rendu célèbre par ses sorties médiatiques peu conformistes, où il défendait les droits humains et l’indépendance de la justice a été arrêté et accusé pour «terrorisme» suite à la diffusion d’une vidéo où il faisait une déclaration devant son cabinet, le 19 avril dernier, à propos de l’affaire dite de complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat dans laquelle plusieurs dizaines d’acteurs politiques, d’hommes d’affaires, d’activistes de la société civile et de journalistes sont poursuivis.

I. B.

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Vient de paraître l ‘‘De l’ombre’’ de Saïd Sayagh

04. Juli 2025 um 12:22

Saïd Sayagh, né à Meknès, Maroc, est docteur en Histoire, agrégé d’arabe, écrivain, poète, traducteur, calligraphe, c’est dire qu’il a plusieurs cordes à son arc. Il se traduit lui-même dans une édition bilingue, parue aux Ed. Mars-A.

‘‘De l’ombre’’ est un recueil qui rassemble, non sans émotion, des poèmes dictés à son épouse sur son lit d’hôpital. Ils disent la crainte, l’abattement, la menace sur le corps, l’obscurité qui guette, l’attachement à la lumière, la résilience entre flux et reflux.

Souffle, rythme, concision, métaphore, vision, s’entremêlent pour se sauver de la désespérance. On est moins convaincu par les calligraphies, mais la gestuelle du signe était-elle, peut-être, nécessaire à l’auteur pour apaiser ces textes sombres.

Tahar Bekri

عندما يحاصرني الليل

اعرف انّ النور كائن

 و أنتظر النهار

و عند إصباح النّهار

يكون الليل قد عاد

Quand la nuit m’entoure

Je sais que la lumière est

Et j’attends le jpur

Quand le jour est là

La nuit est déjà de retour

Saïd Sayagh, ‘‘De l’ombre’’, préface de Marc Wetzel, collection dirigée par Christian Viguié, Ed. Mars-A, 20 euros.

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Enquête l Les facteurs qui freinent la croissance des PME tunisiennes

04. Juli 2025 um 11:26

Faisant écho à la Journée mondiale des petites et moyennes entreprises, la Banque européenne d’investissement (BEI) a dévoilé, jeudi 3 juillet 2025, à Tunis, une nouvelle enquête intitulée Enquête BEI / UE : Les défis des PME en Tunisie en 2025, réalisée dans le cadre du Trade & Competitiveness Programme (TCP) cofinancé par l’Union européenne.

L’étude, menée auprès de 150 dirigeant.e.s de PME tunisiennes opérant dans les chaînes de valeur exportatrices du pays, notamment l’agro-industrie, le textile et l’automobile, dresse le portrait d’un tissu entrepreneurial à la fois combatif et contraint, qui cherche à se projeter à l’international malgré un environnement particulièrement compétitif.

Des ambitions freinées

Les PME, essentielles à l’économie tunisienne et représentant près de 97% du tissu productif national, incarnent une volonté d’ouverture mais butent encore sur des réalités structurelles et conjoncturelles qui freinent leur essor.

Si l’accès au financement et le manque de capital propre restent des préoccupations centrales pour les chef.fe.s d’entreprise interrogé.e.s, c’est la concurrence accrue et la saturation de certains marchés qui apparaissent comme les obstacles les plus difficiles à surmonter.

Dans un contexte mondial où les marchés sont de plus en plus saturés par l’affluence de divers produits et services, un quart des dirigeant.e.s de PME identifient la concurrence accrue comme leur principale difficulté à croître, devant le manque de capital (17%).

Mais c’est à l’international que leur compétitivité est encore plus mise à l’épreuve : 6 PME sur 10 estiment que la saturation des marchés étrangers et l’intensité concurrentielle limitent fortement leur développement.

Face à ce constat, le Trade & Competitiveness Programme mise sur le renforcement de la compétitivité : il propose des formations techniques ciblées, autour de sujets stratégiques comme les règles d’origine, ou encore la décarbonation, afin de positionner les PME tunisiennes comme des entreprises compétitives sur les marchés européens.

«Ce dont nous avons besoin, ce sont des idées audacieuses, des formations ciblées et un accompagnement structuré pour franchir les barrières à l’export. C’est ainsi que nos PME pourront renforcer leur compétitivité et s’imposer durablement sur les marchés internationaux», témoigne un chef d’entreprise tunisien interrogé lors de l’enquête.

Le manque de financement

Derrière chaque ambition se cache un besoin fondamental : celui des ressources. Pour 48% des dirigeant.e.s interrogé.e.s, le manque de financement est un frein principal à toute velléité d’internationalisation.

Malgré le fait que 88% d’entre elles exportent déjà, seulement la moitié le fait de manière régulière, tandis que 1 PME sur 10 reste entièrement absente des circuits d’exportation, faute de moyens pour investir dans l’innovation, la mise aux normes, ou la prospection commerciale.

Conscient de cet écart, le Trade & Competitiveness Programme met en œuvre des solutions concrètes : en partenariat avec les banques tunisiennes, il facilite l’accès au crédit via des lignes de financement dédiées aux PME, allégées en garanties, et orientées vers des projets structurants. Ces instruments visent à libérer la capacité d’investissement des entreprises et à leur permettre de franchir le cap de l’international avec des bases solides.

Freins structurels à l’exportation

Même pour les PME qui ont déjà engagé une stratégie exportatrice, les freins logistiques et commerciaux restent redoutables. 62% dénoncent des coûts logistiques, douaniers et de conformité prohibitifs, tandis que 44% évoquent la difficulté à identifier des partenaires commerciaux à l’étranger. Ces contraintes techniques et relationnelles entravent l’intégration dans les chaînes de valeur internationales, pourtant essentielle pour assurer une croissance pérenne à l’export.

L’enquête Trade & Competitiveness : Panorama des PME en Tunsie en 2025, commandée par la BEI et réalisée par l’institut de sondage Potloc, a été conduite en mai 2025 auprès de 150 propriétaires et/ou dirigeants de PME tunisiennes, sélectionnés pour être représentatifs à l’échelle nationale. Les entreprises interrogées appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaînes de valeur exportatrices ciblées par le programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancé par l’Union européenne. Ces chaînes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.

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Tabarka l Formation de 60 chercheurs arabes à la physique des plasmas et de la fusion nucléaire

04. Juli 2025 um 10:56

Le ministre tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, a inauguré la cinquième édition de l’École de physique des plasmas et de la fusion de la région Mena (MPFuS 2025), qui se tient du 30 juin au 4 juillet 2025, à Tabarka, sur la côte nord-ouest de la Tunisie,

S’exprimant lors de la séance d’ouverture, en présence d’experts et de chercheurs locaux et internationaux de diverses nationalités, le ministre a déclaré que, depuis sa création, cette école est devenue une initiative régionale de référence, fondée sur une vision commune visant à élargir la coopération scientifique entre l’Afrique, le monde arabe, l’Europe et l’Asie.

Elle incarne l’ambition de la Tunisie et des pays participants d’investir dans la science et les technologies de pointe du futur, d’assurer leur souveraineté énergétique, de promouvoir une transition durable et de former les jeunes talents, a-t-il ajouté.


L’École de physique des plasmas et de la fusion est une plateforme régionale de partage des connaissances, d’interaction avec les jeunes chercheurs et de création de partenariats durables, capables de soutenir efficacement les économies des pays participants et de créer des alternatives pour l’avenir malgré le contexte difficile actuel. «Le gouvernement tunisien est prêt à soutenir cette école, motivé par ses convictions, ses engagements et sa volonté de renforcer et d’élargir les réseaux de coopération scientifique à travers ce type d’événement, offrant toutes les garanties de succès», a déclaré M. Belaid à l’agence de presse Tap, rappelant que la Tunisie a été l’un des premiers pays africains à s’intéresser à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et qu’elle est membre fondateur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en plus d’avoir récemment ratifié l’Initiative arabe pour l’énergie de fusion (AFEI).

Le directeur général de l’Agence arabe de l’énergie atomique (AAEA), Salem Hamdi, a déclaré que tous les pays arabes s’intéressent à la fusion nucléaire, tant en termes d’utilisation que de formation. Cet objectif pourrait réduire l’écart entre pays développés et pays en développement, a-t-il souligné.

Pour sa part, le directeur général du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN), Adel Trabelsi, a déclaré que la formation actuellement proposée à plus de 60 chercheurs constitue l’un des piliers clés de l’engagement envers ce projet technologique de pointe.

Lors de l’événement, un accord de coopération et de partenariat a été signé sous la supervision du ministre entre l’Agence arabe de l’énergie atomique, l’Institut chinois de physique des plasmas, le Commissariat à l’énergie atomique français et le Centre national des sciences et technologies nucléaires.

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Le WWF organise la Semaine de la Mer à Bizerte

04. Juli 2025 um 10:25

Tout est prêt dans le gouvernorat de Bizerte, au nord de la Tunisie, pour la 15e édition de la Semaine de la Mer, un événement scientifique destiné aux étudiants, qui se tiendra du 21 au 27 juillet.

Selon le bureau Afrique du Nord du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui l’a annoncé à Tunis, sur ses réseaux sociaux, cet événement scientifique représente pour les étudiants universitaires une occasion unique de perfectionner leurs compétences en biologie et écologie marines.

Les participants pourront bénéficier d’ateliers pratiques et de cours animés par des experts du domaine.

Selon les organisateurs, l’édition de cette année offrira également l’occasion d’explorer le monde sous-marin à travers une série de voyages éducatifs et d’activités pratiques.

L’initiative vise également à faciliter les contacts entre les passionnés de la mer, leur permettant d’élargir leurs réseaux et de nouer de nouvelles relations professionnelles dans le domaine de la recherche et de la conservation marines.

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De l’orientalisme savant au colonialisme décomplexée

04. Juli 2025 um 09:10

L’histoire contemporaine du Moyen-Orient s’écrit autant avec des idées qu’avec des armes. Certaines théories intellectuelles, nées dans les cercles académiques, finissent par s’incarner dans des bombes, des murs et des lois. Ces discours, qu’on pourrait appeler des «prophéties impériales», prescrivent ce que l’Orient doit être et subir pour «entrer dans l’histoire». (Ph. Soldat israélien dans Gaza détruite par des armes livrés par les puissances occidentales).

Sadok Chikhaoui *

Bernard Lewis fut un intellectuel majeur du XXe siècle, dont l’orientalisme savant a fourni un cadre mental justifiant les pires violences politiques. Mais il ne fut pas seul : les néoconservateurs américains, dans les années 1990, ont repris et durci ce diagnostic, matérialisé brutalement par la guerre d’Irak en 2003. Celle-ci a incarné l’idée d’un Orient «malade» incapable de démocratie, qu’il faut réorganiser par la force -au nom du bien de l’Orient et de la sécurité occidentale.

Aujourd’hui, Israël semble incarner cette transgression décomplexée : au nom d’un droit mythique, il viole systématiquement les lois internationales avec le soutien sans faille des États-Unis. Dans ce nouvel âge impérial, les récits anciens -orientalisme, colonialisme, messianisme-ressurgissent, armés d’une puissance technologique et militaire inédite.

Bernard Lewis, prophète d’un Orient fantasmé

Dans un article célèbre paru en 1990 (The Roots of Muslim Rage), Bernard Lewis popularise l’idée que l’islam serait ontologiquement hostile à l’Occident, non pas pour des raisons politiques, mais en raison d’un ressentiment irrationnel, presque religieux, envers la modernité occidentale. Cette vision essentialiste, qui nie toute diversité et histoire interne au monde musulman, deviendra un pilier du «choc des civilisations» de Samuel Huntington.

Ainsi, tout compromis devient vain : il faut imposer l’ordre de l’extérieur, justifiant une forme de néo-impérialisme qui s’impose avec force après les attentats du 11 septembre 2001 et donnera aux «faucons» néoconservateurs déjà imbibés des idées de Lewis l’occasion de radicaliser leur discours avec l’invasion de l’Irak en 2003 comme laboratoire de reconfiguration politique et géopolitique du Grand Moyen-Orient.

Lewis conseille directement l’administration Bush, affirmant que les peuples arabes attendent d’être libérés par les Américains. Cette illusion se fracasse contre la réalité : la guerre détruit l’État irakien, alimente le sectarisme et jette des millions de gens dans la misère. Mais elle incarne aussi un retour du Manifest Destiny -cette idéologie américaine du XIXe siècle qui justifiait l’expansion divine vers l’Ouest, transposé au Proche-Orient musulman.

Israël, transgression coloniale et impunité

Dans ce contexte, Israël apparaît comme le bras armé de cette vision prophétique, bénéficiant d’une impunité américaine totale. Sa politique de colonisation, d’annexion et de purification ethnique, voire génocidaire, se déroule sous le regard complice des puissances occidentales.

La guerre contre Gaza depuis octobre 2023, avec ses dizaines de milliers de morts civils et sa destruction massive, est présentée comme un «droit de se défendre». En réalité, elle révèle une volonté d’effacer un peuple, justifiée non par le droit mais par un récit orientaliste et messianique déshumanisant : les Palestiniens sont des barbares, l’islam une menace éternelle, et Israël le bastion de l’Occident.

Ce modèle s’inscrit dans la continuité du colonialisme classique : comme en Algérie ou en Afrique du Sud, les colons se posent en victimes et porteurs de civilisation. Mais ils sont aujourd’hui plus cyniques, plus puissants, soutenus par des systèmes entiers mêlant médias, finance et technologie.

Cette séquence révèle la subversion de la rationalité occidentale : le logos grec, la raison universelle, est remplacé par la force brute et le silence de l’autre. Le droit devient modulable selon les rapports de force. Les prophéties de Lewis, le discours néoconservateur et l’idéologie sioniste ne décrivent plus le monde, elles le fabriquent — autorisant expropriations, bombardements, famines et censures. Le réel devient le théâtre d’un mythe violent : l’Occident élu, attaqué, justifié dans son expansion infinie.

Don’t cry for me Palestina

Au moment où Israël trouve un soutien quasi inconditionnel en Occident — États-Unis et Europe — une autre dynamique tragique se joue : la déliquescence du soutien arabe à la cause palestinienne.

Dans plusieurs pays occidentaux, la montée des extrêmes droites colonialo-nostalgiques est frappante, en France notamment, avec un électorat issu des pieds-noirs, où la mémoire coloniale est niée et où l’islamophobie s’allie au soutien à Israël qui devient le modèle d’un État occidental agressif, ethno-nationaliste, technologiquement avancé, impitoyable envers son «ennemi intérieur» et laboratoire de contre-insurrection.

Mais ce renforcement s’appuie aussi sur l’effondrement de la colonne vertébrale politique du monde arabe. Depuis les années 1990, et plus encore après les Printemps arabes avortés, nombre de régimes arabes du Golfe à l’Afrique du Nord ont abandonné la cause palestinienne, perçue comme un fardeau anachronique gênant leur intégration dans la mondialisation capitaliste.

Ces régimes aspirent à devenir des vitrines luxueuses de la modernité : gratte-ciels, stades climatisés, plages artificielles, circuits de Formule 1, tourisme de luxe… Les Palestiniens dérangent cette mise en scène, rappel douloureux que l’histoire n’est pas finie.

Les Accords d’Abraham, signés sous houlette américaine, normalisent les relations entre Israël et plusieurs États arabes sans qu’aucune concession ne soit demandée à Israël. Le message est clair : les Palestiniens sont seuls.

Le colonialisme n’est pas mort, il s’est transformé. Les prophéties orientalistes se réalisent parce qu’elles servent une volonté de puissance déliée de toute limite.

Le monde arabe, et plus largement musulman, redevient un théâtre de guerre d’imaginaire. Ce n’est pas l’islam en soi qui dérange, mais sa résistance : la mémoire vivante d’un peuple humilié, d’une dignité qui refuse de disparaître. C’est cette altérité vivante qu’on cherche à faire taire.

* Enseignant.

Du même auteur dans Kapitalis :

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A Tunis l Formation de jeunes africains aux industries culturelles et créatives

04. Juli 2025 um 08:44

L’Association du multimédia et de l’audiovisuel (Amavi) organise du 30 juin au 5 juillet 2025 à Tunis la première cohorte du programme «Ateliers Sud-Sud : Ici et ailleurs», marquant ainsi une étape significative dans le renforcement des capacités des jeunes talents des industries culturelles et créatives (ICC) en l’Afrique.

Ce projet panafricain, qui s’étend sur 24 mois, implique une collaboration enrichissante entre des acteurs culturels de la Tunisie, du Maroc, du Sénégal, du Kenya et de la Côte d’Ivoire.

Les ICC représentent un secteur dynamique et en pleine expansion en Afrique, jouant un rôle central dans l’innovation et le développement socio-économique. Cependant, les jeunes créateurs font face à de nombreux défis, notamment le manque de financement, des réseaux professionnels restreints et l’absence de mentorat structuré. Le programme « Ateliers Sud-Sud » se positionne comme une réponse à ces enjeux, en offrant une plateforme pour le co-développement de projets culturels innovants et la création de contenus qui reflètent la diversité des cultures africaines.

Parcours de cocréation et développement de projet

La première cohorte, en cours à Tacir Lab Tunis dans le cadre de Dar Bach Hamba, réunit des participants de de Tunisie, du Maroc et du Sénégal, chacun apportant son propre projet culturel. Les participants bénéficient d’une série d’ateliers qui allient théorie et pratique, favorisant ainsi l’échange d’idées et la collaboration.

Pendant une semaine, les jeunes créateurs sont plongés dans un environnement d’apprentissage dynamique, où ils ont l’occasion de développer leurs compétences à travers divers ateliers interactifs. Ces sessions portent sur des thèmes essentiels tels que le panorama des ICC, le design thinking, le storytelling, et l’idéation, leur permettant de mieux comprendre les défis et les opportunités qui se présentent à eux. Grâce à des méthodes innovantes et un accompagnement personnalisé, ils travaillent sur la mise en scène de leurs projets, élaborent des prototypes, et réalisent des études de marché. Cette approche collaborative renforce non seulement leur capacité à formuler des propositions artistiques pertinentes, mais favorise également des échanges enrichissants entre les créateurs, consolidant ainsi un réseau créatif transnational.

Un impact durable et transnational

Le programme « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » vise à établir un réseau solide de jeunes talents, facilitant les échanges transnationaux et l’émulation créative. Chaque cohorte accueille 15 jeunes créateurs qui sont accompagnés dans le développement de leurs projets. Les résultats de cette première cohorte devraient avoir un impact durable sur les ICC en Afrique, favorisant l’émergence de propositions artistiques et entrepreneuriales innovantes.

À l’avenir, le programme prévoit d’étendre ses activités au Kenya et à la Côte d’Ivoire en 2026, renforçant ainsi la dynamique de coopération entre les pays participants.

L’initiative « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » représente une avancée majeure pour les jeunes créateurs africains, leur offrant les outils et le soutien nécessaires pour surmonter les défis actuels.

Avec le soutien d’organisations partenaires telles que la Fondation Hiba-Kawaliss (Maroc), Fidadoc (Maroc), DocA (Kenya), et Les Films du Continent (Côte d’Ivoire), ainsi que des partenaires financiers comme la Coopération suisse et le Fonds d’expertise français, ce programme cherche à transformer le paysage culturel de la région.

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Les pays de l’Otan sont-ils prêts à une guerre contre la Russie?

04. Juli 2025 um 08:05

Les bruits de bottes ne proviennent plus seulement du Moyen-Orient et d’Afrique mais aussi du Vieux continent. Avec un Vladimir Poutine qui n’est pas pressé à mettre fin à la guerre d’Ukraine et avec les inquiétudes que cette guerre ne se termine par un mauvais accord pour Kiev qui encouragerait le maître du Kremlin de ne pas freiner ses pulsions belliqueuses, les pays européens -surtout les Baltes et les Scandinaves- craignent sérieusement un conflit armé avec Moscou. De plus, le manque d’engouement du président américain Donald Trump à défendre les pays de l’OTAN accentue l’inquiétude.  (Ph. Les gardes-frontières finlandais patrouillent sur le lac Korpijärvi à Joensuu, près de la frontière russe © Minna Raitavuo/FT).

Imed Bahri

Selon le Financial Times, les pays situés à l’extrême est de l’Europe se préparent à toute décision éventuelle de la part de la Russie, représentant une grave menace pour eux. À leurs yeux, une guerre déclenchée par Moscou viserait à tester les capacités défensives de l’Otan qui a récemment achevé des exercices aériens en Finlande.

L’enquête du journal britannique indique que si Moscou est actuellement préoccupé par sa guerre en Ukraine, nombreux sont ceux qui, le long de la frontière entre la Finlande et la Russie, s’attendent à ce que le président Vladimir Poutine se tourne un jour vers le flanc oriental de l’Otan.

Le secrétaire général de l’organisation transatlantique, Mark Rutte, a averti le mois dernier que Moscou pourrait être prêt à recourir à la force contre l’Alliance d’ici cinq ans. Dans un discours, M. Rutte a déclaré: «Ne nous leurrons pas: nous sommes tous sur le flanc oriental désormais».

Plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti, dans un discours prononcé lors du sommet de l’Alliance qui s’est tenu la semaine dernière à La Haye, aux Pays-Bas, que la Russie prévoyait de nouvelles opérations militaires sur le territoire de l’Otan.

Les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid

Alors que le président américain Donald Trump avait rassuré ses alliés à son arrivée à La Haye pour le sommet, affirmant qu’il serait à leurs côtés «jusqu’au bout», il avait inquiété les capitales européennes quelques heures plus tôt en laissant entendre que l’accord de défense mutuelle de l’Alliance, connu sous le nom d’article 5, était sujet à interprétation.

Selon le journal britannique, la présidence Trump a soulevé des questions quant à la solidité et à la pérennité des garanties de sécurité américaines soumettant les capacités de défense européennes à un examen minutieux comme jamais vu depuis des décennies.

Des images satellite montrent une activité accrue sur les bases russes proches du flanc est de l’Otan notamment les aéroports de Levashovo, Kamenka et Olenya, cibles d’attaques de drones ukrainiens. Le Financial Times considère cela comme la preuve que Moscou a déjà commencé à prendre des mesures pour renforcer sa présence régionale.

Le journal cite le secrétaire général de l’Otan déclarant ne pas s’attendre à une attaque russe dans un avenir proche. Le chef d’état-major adjoint des forces de défense finlandaises, le lieutenant-général Kari Nissula, confirme quant à lui ne pas s’inquiéter du moment d’une telle agression. Il précise que, depuis des siècles, la question n’est pas de savoir si une attaque aura lieu, mais quand et quoi qu’il en soit, «je dois être prêt au quotidien».

L’Europe augmente ses capacités militaires

De nombreux États d’Europe de l’Est membres de l’Otan font pression pour augmenter leurs dépenses de défense afin de combler leurs lacunes en matière de capacités militaires, sous la pression de la Russie et de Trump.

Lors de leur récent sommet à La Haye, les alliés ont réaffirmé leur «ferme engagement en faveur de la défense collective» convenant d’augmenter les dépenses de défense à 5% du PIB au cours de la prochaine décennie tout en prévoyant une certaine flexibilité quant au montant à consacrer à la défense de première ligne. L’Espagne a obtenu une exception controversée en promettant d’atteindre l’objectif de dépenses de défense de l’Otan à moindre coût.

Le journal cite un responsable d’un service de renseignement européen sous couvert d’anonymat: «Nous voulons tous dissuader la Russie en faisant preuve de force et en renforçant nos capacités. Mais d’un autre côté, Poutine finira par faire ses propres calculs quant à sa capacité à remporter la victoire. Nous devons veiller à ce qu’il ne se trompe pas».

Baltes et Scandinaves en première ligne

Examinant l’étendue des préparatifs des pays de l’Otan sur le front oriental, le Financial Times a estimé que la Norvège, qui partage une frontière de 200 kilomètres avec la Russie, est un modèle pour les pays européens qui augmentent leurs dépenses pour renforcer leurs forces militaires.

Bien que la Norvège ne soit pas directement menacée par la Russie, comme l’affirme le journal, son Premier ministre, Jonas Gahr Støre, affirme que tous les pays en première ligne sont conscients du projet russe de rétablir les districts militaires distincts de Moscou et de Leningrad fusionnés en 2010.

Rares sont ceux qui croient qu’une attaque russe contre l’Otan commencerait dans le nord gelé de la Norvège continentale. Cependant, certains craignent que Moscou ne procède à un petit essai sur l’archipel arctique démilitarisé du Svalbard, territoire norvégien mais également siège d’une colonie russe.

Un autre pays de l’Otan, la Finlande, a subi la douleur de perdre une partie de son territoire au profit de la Russie. Malgré sa résistance face à l’Union soviétique lors de la guerre d’Hiver de 1929-1940, la Finlande a perdu environ 10% de son territoire pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est pourquoi, depuis la fin de cette guerre il y a 80 ans, la Finlande se prépare sans relâche à une éventuelle invasion russe et qui renforce ses forces et son matériel militaire à la frontière. Cependant, les Finlandais estiment que les Russes pourraient mettre des années à se rétablir complètement après la fin de leur guerre en Ukraine.

Bien que la nouvelle devise de l’Otan, selon le journal britannique, soit de défendre le premier centimètre de son territoire, il est clair que les concessions territoriales temporaires de la Finlande feront partie intégrante de tout plan de défense.

Jarmo Lindberg, ancien ministre de la Défense et actuel député finlandais, affirme que son pays dispose de réserves de carburant et de pétrole de tous types pour six mois ainsi que de céréales pour environ neuf mois et a conclu des contrats avec un groupe d’entreprises locales pour adapter ses lignes de production afin de répondre aux besoins en temps de guerre si nécessaire.

Les Finlandais estiment également que leur situation stratégique –s’étendant de l’Arctique à la mer Baltique– signifie que les États-Unis ne peuvent les abandonner. Trump a clairement indiqué qu’il considérait l’Arctique comme crucial pour la sécurité de son pays.

Les trois États baltes –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– sont dans une situation différente car ils sont considérés comme la région la plus vulnérable à une éventuelle attaque russe.

Le contexte historique explique en partie ce phénomène car dans les années 1940, ils faisaient partie de l’ex-Union soviétique qui les a annexés mais la principale raison réside dans leur petite taille et leur isolement, souligne le Financial Times.

Tout dépendra de Poutine

Kristi Reik, directrice du Centre international de défense et de sécurité en Estonie, prévient que toute absence de réponse énergique à une future agression de Moscou pourrait signifier la fin de l’alliance. «Tout dépend de l’enhardissement de Poutine compte tenu des résultats qu’il obtiendra dans sa guerre contre l’Ukraine», précise-t-elle.

Elle a également considéré que si les États-Unis imposent une «mauvaise» paix à l’Ukraine, la Russie se sentira encouragée et la menace pour la sécurité des pays Baltes s’accroîtrait. Et d’ajouter que le problème se résumait à une question fondamentale: comment la Russie évalue-t-elle la capacité de l’Otan à répondre collectivement à toute agression qu’elle lancerait?

L’article Les pays de l’Otan sont-ils prêts à une guerre contre la Russie? est apparu en premier sur Kapitalis.

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