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Heute — 12. April 2025Haupt-Feeds

Tunisie | Bientôt, une indemnité de licenciement économique  

12. April 2025 um 09:42

Kaïs Saïed réitère son engagement à poursuivre sa politique sociale, car la stabilité sociale constitue, selon lui, la pierre angulaire d’un développement juste et équitable.

Dans ce cadre, le projet de loi relatif à la fixation de l’indemnité suite à un licenciement pour des raisons économiques a été au centre de l’entretien qu’il a eu, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’État a souligné que ce projet de loi doit être inclusif et rompre avec les législations et projets d’amendement antérieurs, afin de garantir les droits des travailleurs qu’ils soient licenciés pour des raisons économiques, techniques ou, comme c’est le cas dans plusieurs législations comparées, en raison de changements technologiques.

Rappelons à ce propos que la Loi de finances pour l’exercice 2025 a instauré un Fonds des employés licenciés pour des considérations économiques qui devra être alimenté par les compagnies d’assurance  par une cotisation calculée au taux de 1% de la masse salariale déclarée à la CNSS (0,5% par l’employeur et 0,5% par l’employé).

I. B.

 

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Tunisie | Kaïs Saïed préfère le patriotisme à la compétence

12. April 2025 um 09:19

Kaïs Saïed développe une nouvelle théorie qu’il est en train d’expliciter à chacune de ses réunions avec les membres du gouvernement. Selon cette théorie, le patriotisme et le volontarisme sont préférables à la compétence et à l’expérience pour un meilleur fonctionnement de l’administration publique. Sauf qu’entre la théorie et la pratique, il y a loin de la coupe aux lèvres.   

Imed Bahri

Le président de la république, qui n’est pas satisfait du rendement de l’administration publique, soupçonnée de saboter le processus de réforme qu’il a initié par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, est revenu à cette nouvelle idée qu’il tarde encore à mettre en pratique, en recevant la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage.

A cette occasion, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de mettre en place des lois qui rompent définitivement avec le passé, rappelant que l’Etat fait face à plusieurs défis, indique un communiqué de la présidence. «La seule manière de répondre à un défi est de le relever, quel qu’il soit», a déclaré Saïed, qui a le sens de la formule, ajoutant que «ceux qui croient pouvoir retourner en arrière se trompent, car le peuple tunisien a dit son mot en rejetant ceux qui se croient capables d’entraver la marche des institutions de l’Etat».

Ces nostalgiques dont parle souvent le président sans jamais les désigner nommément sont, on l’a compris, ses opposants dont près d’une quarantaine étaient, hier, au même moment, déférés devant la justice dans le cadre de l’affaire dite de «complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat».

Plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur sont capables d’assumer les responsabilités même s’ils ne disposent pas de l’expérience requise, a aussi déclaré Saïed. Et d’enchaîner : «La Tunisie a, aujourd’hui, besoin de personnes animées par un patriotisme inébranlable et non pas de personnes qui cherchent les privilèges et considèrent l’Etat et ses ressources comme un butin».

Saïed cherche visiblement à transformer radicalement l’administration publique en y insufflant des éléments plus jeunes et plus réceptifs de ses idées, sans savoir comment s’y prendre et par où commencer, donnant l’impression de tourner en rond et de chercher, auprès des chefs de gouvernements successifs qu’il nomme, des réponses à ses demandes. Sauf que ces dernier(e)s ne semblent pas plus avancés que lui sur cette voie d’une réforme radicale de l’administration publique.

Ces hauts responsables, eux-mêmes issus des commis de l’Etat, mesurent sans doute la difficulté qu’il y aurait à faire bouger un appareil qui emploie plus de 650 000 salariés et, surtout, les mouvements de protestation qui ne manqueraient pas d’être déclenchés si une opération de purge y serait mise en œuvre. Alors, à défaut d’action, on se contente de se gargariser de mots, alors que tout le monde retient son souffle et attend. Mais quoi ? Et jusqu’à quand ? Alors que le pays donne la désagréable impression d’être à l’arrêt.

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La Tunisie prospecte le marché du travail libyen

12. April 2025 um 08:30

Riadh Chaoued s’est rendu cette semaine en Libye pour prospecter les opportunités d’emplois de travailleurs Tunisiens dans ce pays en pleine reconstruction et examiner avec les responsables libyens les moyens de promotion du partenariat bilatéral dans le domaine de la formation professionnelle.

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a rendu compte des résultats de sa visite de travail au président de la République, Kaïs Saïed, qui l’a reçu, vendredi 11 avril 2025, au Palais de Carthage.

Au cours de cette rencontre, l’accent a été mis sur l’importance du secteur de la formation professionnelle, d’autant plus qu’il relèvera des compétences du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement qui sera bientôt mis en place et qu’il permettra de créer des opportunités d’emplois, indique un communiqué de la présidence de la république.  

Rappelons que la Libye voisine a toujours constitué une destination privilégiée pour les travailleurs tunisiens et elle pourrait l’être encore davantage aujourd’hui avec le vaste programme de reconstruction de ses infrastructures détruites par la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011.  

La Libye est le premier partenaire économique de la Tunisie à l’échelle arabe et africaine et le cinquième à l’échelle mondiale.

Selon une étude de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) réalisée en 2012, entre 1969 et 2012, la migration tunisienne en Libye a été caractérisée par huit vagues d’expulsions et trois phases de politique de porte-ouverte, les relations entre Tripoli et Tunis ayant souvent été marquées, sous l’ancien régime «jamahirien» par des divergences doctrinales et des sautes d’humeur.

Selon les statistiques de l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE), près de 70 000 Tunisiens résident actuellement en Libye. La situation dans le pays, qui était chaotique au lendemain de la chute de Kadhafi, s’est quelque peu améliorée ces dernières années, mais elle reste encore instable avec la présence de groupes armés qui s’en prennent parfois aux travailleurs étrangers.

Cette visite de travail de Chaoued intervient au moment où l’économie tunisienne traverse une phase de crise avec une croissance atone (1,4% en 2024) et un taux de chômage élevé (15% pouvant dépasser 40% chez certaines catégories de la population, notamment les jeunes dans les régions intérieures et les femmes).

I. B.

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La Tunisie continue de creuser son déficit commercial

12. April 2025 um 07:50

Alors que la guerre commerciale bat son plein à travers le monde et que le pire est encore à venir, la Tunisie se paye le luxe de creuser son  déficit commercial, déjà trop élevé, durant le 1er trimestre de 2025, de (tenez-vous bien !) 66,8% par rapport au 1er trimestre de 2024, pour s’établir à -5 050,5 millions de dinars (MDT). Où va-t-on avec cette indiscipline monétaire qui va grever davantage les finances publiques et aggraver l’inflation et l’endettement extérieur?

Selon les chiffres publiés vendredi 11 avril 2025 par l’Institut national de la statistique (INS), le taux de couverture a perdu près de 11 points en un an en revenant au niveau de 75,2% contre 84,3% durant la même période en 2024.

Selon la note de l’INS consacrée au commerce extérieur aux prix courants, ce déficit provient, principalement, de l’énergie de (-2 881,7 MDT), des matières premières et demi-produits de (-1 616,2 MDT), des biens d’équipement de (-927,9 MDT) et des biens de consommation (-239,5 MDT).  En revanche, le groupe alimentation a enregistré un excédant de 614,8 MDT, grâce notamment aux exportations de l’huile d’olive, en passe de devenir (presque) l’unique richesse exportable dans le pays, exactement comme au 19e siècle. Doit-on s’en réjouir près de 80 ans après l’indépendance du pays ?  

D’autre part, il est à noter que le déficit de la balance commerciale hors énergie s’est réduit à (-2 168,8 MDT), tandis que le déficit de la balance énergétique s’est établi à (-2 881,7 MDT), contre (-2 943,3 MDT) durant le premier trimestre de l’année 2025.

Les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants durant le 1er trimestre de 2025 montrent que les exportations ont enregistré une baisse de 5,9%, à 15 325,1 MDT. Selon les secteurs d’activité, ces baisses ont concerné l’énergie (-34%), sous l’effet de la diminution des ventes des produits raffinés (78,2 MDT contre 499,3 MDT), ainsi que les industries agro-alimentaires de (-18%), à la suite de la baisse des ventes d’huile d’olive (1 442,3 MDT contre 1 879,8 MDT).

Il en est de même pour les industries mécaniques et électriques  (-2,4%), le textile, habillement et cuir (-2,6%) et les mines, phosphates et dérivés (-8,6%).

Les exportations tunisiennes vers l’Union européenne durant le 1er trimestre 2025 (70,1% du total) sont tombées à 10 736,9 MDT, contre 11 620,5 MDT durant le 1er trimestre 2024.

Elles sont en hausse avec l’Allemagne (+7,8%) et les Pays-Bas (+13,4%). Et en baisse avec la France (-5,7%) et l’Italie (-11,3%), nos deux principaux clients, ainsi qu’avec l’Espagne (-35,3%).

Vers les pays arabes, les exportations ont augmenté avec la Libye (+39,6%), le Maroc (+38,6%), l’Algérie (+15,3%) et l’Égypte (+155,7%).

Quant aux importations, elles ont augmenté de +5,5%, pour atteindre 20 375,5 MDT, enregistrant une hausse au niveau des biens d’équipement (+18,3%), des matières premières et demi-produits (+5,1%), ce qui dénote une amélioration future de l’investissement et de l’appareil de production, souligne l’INS, content de tenir là un point positif. Les biens de consommation ont aussi progressé de 13,9%.

En revanche, les importations des produits énergétiques ont enregistré une baisse de 9,6%. Idem pour les produits alimentaires (-2,1%).

Les  importations avec l’Union européenne (42,9% du total) ont atteint 8 744,3 MDT contre 8 545,4 MDT durant le 1er trimestre 2024.  Elles ont augmenté avec la France (+8,1%), l’Italie (+0,8%) et l’Allemagne (+3,6%). En revanche elles ont baissé avec la Grèce (-10,2%) et la Belgique (-12,1%).

Hors Union européenne, les importations ont augmenté avec la Chine (+60,9%) et la Turquie (+13,7%), deux parmi les gros déficits commerciaux de la Tunisie, en plus de l’Algérie. En revanche, elles ont enregistré une diminution avec la Russie (-2,9%) et l’Inde (-2%).

I. B.

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Tunisie | Bras-de-fer entre pouvoir exécutif et opposition démocratique

12. April 2025 um 07:23

Le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a publié un rapport détaillé sur l’audience du 11 avril 2025 dans l’affaire dite du «complot contre la sûreté de l’État» sous le titre «Une justice d’exception au service de la répression politique». Nous le reproduisons ci-dessous…

Mobilisation devant le tribunal et verrouillage policier / L’audience du 11 avril 2025 s’est déroulée dans un climat lourd, symptomatique d’un procès politique transformé en bras-de-fer entre le pouvoir exécutif et l’opposition démocratique tunisienne. Tandis qu’à l’intérieur du tribunal les débats judiciaires étaient censés avoir lieu, à l’extérieur, la rue vibrait de slogans dénonçant une mascarade judiciaire.
Dès l’aube, des familles de détenus politiques, figures de l’opposition, militants de la société civile et journalistes se sont rassemblés devant le palais de justice de Tunis pour dénoncer la nature politique du procès.

L’accès à la salle d’audience leur a cependant été massivement refusé, à l’exception d’un membre par famille. Ce filtrage discriminatoire s’est doublé de manœuvres policières visant à intimider les manifestants pacifiques, notamment par un quadrillage renforcé des abords du tribunal et des dispositifs d’empêchement physique de l’entrée.
Des cris se sont élevés pour exiger la transparence du procès, l’annulation des comparutions à distance et la libération des détenus. Ce mouvement de protestation a été soutenu par plusieurs leaders politiques, dont Ahmed Néjib Chebbi, qui a dénoncé la volonté du régime de «terroriser l’opposition» et d’imposer une culture de la peur.
Les manifestants ont brandi des photos des détenus, scandé des slogans réclamant un procès équitable, tandis que les avocats ont confirmé leur refus de participer à une audience sans la présence physique des accusés. Les autorités judiciaires ont maintenu le dispositif de comparution à distance décidé dès la première audience du 4 mars.

Une audience entre huis-clos et entraves médiatiques / Les conditions réelles d’accès ont rendu cette audience de fait fermée. Plusieurs journalistes – dont Zied El Heni, Khawla Boukrim, Monia Arfaoui, Lotfi Hajji – ont été empêchés d’y assister.
Les représentants des organisations nationales ont également été tenus à l’écart, tandis que seuls les représentants de chancelleries occidentales ont été autorisés à y assister. Étaient notamment présents des délégués des ambassades de France, d’Allemagne, du Canada, de Belgique, des Pays-Bas et de l’Union européenne. Ce traitement différencié a été largement perçu comme une tentative de contrôle de l’image à l’international tout en muselant les relais locaux critiques.

Refus collectif de la visioconférence et paralysie procédurale / L’audience a été dominée par le refus des détenus politiques de comparaître à distance depuis leur lieu de détention. Les avocats ont unanimement soutenu que cette méthode viole l’article 141 bis du Code de procédure pénale tunisien, en particulier l’exigence d’un consentement préalable du prévenu, d’une motivation écrite et d’une décision judiciaire individualisée, toutes absentes dans ce dossier.
Cette comparution à distance a été qualifiée de «simulacre de procès» relevant plus d’une opération de communication politique que d’un véritable débat judiciaire.
Me Abdelaziz Essid a déclaré à l’AFP : «Nous refusons de plaider dans ces conditions et nous ne voulons pas être les témoins complices de cette parodie.»
Me Ayachi Hammami a ajouté : «Par solidarité avec les détenus, nous refusons également d’intervenir à distance.»

Des accusés à l’étranger réclament à être auditionnés / Deux des inculpés résidant à l’étranger, en l’occurrence Mohamed Kamel Jendoubi et Ridha Driss, traduits sans avoir été auditionnés lors des phases d’enquête et d’instruction, ont demandé à être entendus dans cette audience, en tant qu’accusés mais aussi comme témoins, par visioconférence. Ils ont invoqué l’application de l’article 73 de la loi organique antiterroriste qui permet ce type de procédure si l’intérêt de la justice le justifie.

Situation critique des détenus : grèves de la faim et maltraitance / Un autre moment marquant de cette audience fut la déclaration de Me Dalila Msadek indiquant que cinq détenus à Mornaguia, à savoir Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj, Khayem Turki, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi, ainsi que Jaouhar Ben Mbarek à Belli (Nabeul), sont en grève de la faim – ce dernier depuis plus de 13 jours – pour protester contre la comparution à distance et l’interdiction de s’exprimer devant leurs juges.
Cette grève de la faim est l’expression ultime de la volonté d’être entendus dans un procès où le pouvoir tente d’étouffer toute voix dissonante. Elle est aussi un cri d’alarme face à des conditions de détention inhumaines.

Un procès sans légitimité judiciaire ni morale / L’instruction du dossier repose sur des témoignages anonymes, des accusations sans preuves matérielles, des interpellations spectaculaires sans mandat et une absence totale de contre-interrogatoire des témoins-clés.

L’ancien juge d’instruction, désormais en fuite, et le chef de la police judiciaire, aujourd’hui incarcéré, illustrent la fragilité institutionnelle de l’affaire.
La composition même du tribunal est jugée illégale et inconstitutionnelle. En effet, la chambre criminelle en charge du dossier a été constituée par simple note administrative émise par la ministre de la Justice, en contradiction manifeste avec les dispositions du décret-loi n° 11-2022 relatif au Conseil supérieur de la magistrature, qui stipule que les juges doivent être désignés selon des mécanismes indépendants garantissant l’impartialité de la justice.
La défense a ainsi mis en cause la légitimité de l’ensemble du bureau du tribunal, composé des magistrats suivants : Lassâd Chamakhi (président), Moez El Gharbi, Ahmed Barhoumi, Fatma Boukattaya, Afef Betaïeb.
La défense et les experts ont dénoncé publiquement cette composition, affirmant devant la cour que ses décisions seront sans valeur et que cette mascarade judiciaire sera inévitablement corrigée une fois la légalité restaurée.

Maitre Bassam Trifi a déclaré : «On ne peut pas qualifier ce procès de procès équitable. Il comporte de nombreuses irrégularités… Des citoyens, des représentants de la société civile, des journalistes et les familles des accusés ont été empêchés d’assister à l’audience. Or, la publicité des débats est un pilier fondamental et essentiel du procès équitable. Les personnes concernées par ce dossier, détenues et menacées de lourdes peines, sont les premières à avoir le droit d’être présentes à l’audience. Les avocats ont respecté le tribunal, mais le tribunal ne nous a pas respectés, car il nous est demandé de plaider alors que nos clients ne sont pas présents dans la salle. Sous Ben Ali, nous avons assisté à de nombreuses affaires où tous les accusés étaient amenés, y compris certains transportés en raison de leur état de santé. Même dans l’affaire de Soliman, où les accusés avaient pris les armes contre l’État, ils ont été amenés en personne à l’audience. Idem pour d’autres affaires comme celles du Bardo ou de l’attentat de l’Imperial Sousse… Et aujourd’hui, dans l’affaire du ‘‘complot’’, on refuse de faire comparaître les accusés dans la salle d’audience. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas entrer dans le fond de l’affaire tant que les accusés ne seront pas physiquement présents à l’audience.»

Une justice instrumentalisée à des fins de répression / Comme l’ont souligné plusieurs avocats et observateurs, l’objectif de ce procès n’est pas de juger des crimes réels, mais de criminaliser l’opposition politique. Les accusations de «complot», «terrorisme», ou «atteinte à la sécurité de l’État» visent des figures démocratiques connues pour leur attachement à l’action politique pacifique : avocats, syndicalistes, universitaires, anciens ministres, journalistes.
Kaïs Saïed, en qualifiant publiquement les accusés de «terroristes» et en affirmant que «quiconque les acquitte est leur complice», a miné d’avance toute présomption d’innocence et toute possibilité d’un procès équitable.
Le président accuse également certains d’entre eux de «collusion avec des diplomates étrangers», des contacts que la défense qualifie de parfaitement normaux dans le cadre du travail politique et associatif.

Une crise judiciaire révélatrice de la dérive autoritaire / Au-delà de ses irrégularités, ce procès révèle une crise plus large du système judiciaire tunisien : perte d’indépendance, immixtion de l’exécutif, désignation arbitraire des juges, censure de la presse et criminalisation de l’opinion. Il illustre la descente aux enfers de l’État de droit depuis le 25 juillet 2021.
L’audience du 11 avril 2025 a confirmé que l’«affaire du complot» est une opération politique de répression de la dissidence menée à coups de lois d’exception et de procédures bâclées. Ce n’est pas seulement un procès contre quarante individus, mais un procès contre l’opposition et l’idée même de l’État de droit et de la démocratie.

La communauté nationale et internationale doit se mobiliser pour exiger
– la fin des comparutions à distance;
– la libération des prisonniers politiques;
– le respect des garanties d’un procès équitable;
– l’arrêt de la répression des opposants.

Il est à rappeler que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a ordonné à la Tunisie, dans l’affaire n° 04/2023, des mesures provisoires concernant le détenu politique Ghazi Chaouachi depuis le 28 octobre 2023, relatives aux droits les plus fondamentaux à la défense et aux soins médicaux. L’État tunisien ne s’est pas contenté d’ignorer cette décision : il a osé demander le retrait de ces mesures sous prétexte d’avoir retiré la déclaration déposée en 2017 au sens de l’article 34.6 du Protocole de la Cour africaine.
Par ailleurs, le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a qualifié la détention de Khayem Turki, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj, Noureddine Bhiri, Jaouhar Ben Mbarek, Chaïma Issa et Lazhar Akremi d’arbitraire et a invité les autorités tunisiennes à les libérer et à les indemniser.

Audience écourtée, vérité censurée, défense debout / Le ministère public s’en est remis à la chambre pour statuer sur la possibilité de faire comparaître les accusés lors de la prochaine audience, tout en s’opposant à toutes les demandes de libération.
L’audience s’est achevée de manière abrupte, alors même que les avocats plaidaient encore pour la présence des détenus dans la salle. Ce fut un jour emblématique de la négation du droit à un procès équitable, public et contradictoire. Un jour où s’est dévoilée la peur d’un régime face à la vérité. Un jour, aussi, où l’on a tenté d’abuser de la conscience collective des Tunisiennes et des Tunisiens.
Le procès a été reporté au 18 avril 2025 / Mais ce fut surtout un jour de dignité, porté par la ténacité et l’engagement exemplaire d’une défense qui ne recule pas lorsqu’elle défend des causes justes.

Communiqué.

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Gestern — 11. April 2025Haupt-Feeds

Tunisie | Meurtre dans un camp de migrants subsahariens   

11. April 2025 um 13:14

Un Guinéen est mort après des affrontements entre migrants dans un camp de fortune à Sfax, en Tunisie, ont indiqué, jeudi 10 avril 2025, un parlementaire qui s’est rendu sur place et la Garde nationale.

Tarak Mahdi, député de Sfax, à environ 30 km des camps installés dans les oliveraies, a indiqué que les violences avaient débuté mardi et que des dizaines de personnes avaient été blessées à coups de machettes et de couteaux.

Mahdi a indiqué que les violences avaient éclaté entre deux groupes, l’un guinéen et l’autre ivoirien, après un match de Ligue des champions.

Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a indiqué que la victime avait été touchée à la tête par une pierre et que six personnes avaient été arrêtées.

Ces affrontements faisaient suite à une importante opération de sécurité menée la semaine dernière pour nettoyer les oliveraies autour d’El-Amra, au sud de Sfax, où des milliers de migrants d’Afrique subsaharienne s’étaient installés à quelques kilomètres de la côte.

Les tensions entre habitants et migrants s’intensifient dans le pays.

Le 25 mars, M. Saïed a appelé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à accélérer le retour volontaire des migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine.

Ces dernières années, la Tunisie est devenue un point de départ privilégié pour les migrants qui entreprennent la périlleuse traversée de la Méditerranée dans l’espoir de rejoindre l’Europe.

I. B.

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Tunisie | Tensions au procès de complot contre l’Etat

11. April 2025 um 12:43

La Chambre criminelle spécialisée dans l’examen des affaires terroristes auprès Tribunal de première instance de Tunis a levé, ce vendredi 11 avril 2025, la seconde audience relative à l’affaire de complot contre la sûreté de l’Etat, peu de temps après son ouverture.

L’audience, qui reprendra en début d’après-midi, s’est ouverte dans une ambiance tendue suite aux protestations des avocats qui exigeaient un procès public en présence des prévenus afin que ces derniers puissent répondre des accusations portées à leur encontre, sachant qu’ils ont refusé de comparaître… à distance, comme cela a été décidé par les autorités judiciaires.  

Le procès s’est ouvert en présence de représentants du corps diplomatique et d’organisations internationales accrédités à Tunis. Mais les familles des prévenues ont été empêchées de pénétrer dans l’enceinte du Palais de Justice.

Rappelons que la première audience relative à ce procès éminemment politique a eu lieu le 4 mars dernier, en présence de quelques accusés en état de liberté, les prévenus en détention ayant tous refusé d’être jugés à distance.

Selon leurs avocats, un procès à distance et en l’absence des prévenus ne saurait garantir les conditions minimales d’un procès équitable.

L’affaire a éclaté en février 2023 avec l’arrestation de nombreux acteurs politiques, activistes de la société civile, homme d’affaires et avocats accusés de comploter contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat. Parmi les prévenus on citera Khayam Turki, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhadj et Jawher Ben Mbarek, Kamel Eltaief et Chaima Issa.

I. B.

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Kia EV3 finaliste dans trois catégories des World Car Awards 2025

11. April 2025 um 12:03

Kia EV3 figure parmi les prétendants au titre dans les catégories ‘World Car Design of the Year’, ‘World Electric Vehicle’ et ‘World Car of the Year’.  Cette élection vise à mettre à l’honneur, récompenser et promouvoir l’excellence et l’innovation dans une industrie automobile en rapide évolution.

Kia EV3 a été retenu parmi les trois finalistes de trois catégories aux World Car Awards 2025. Les lauréats potentiels de l’édition 2025 de cette prestigieuse élection mondiale ont été annoncés en ligne, après avoir été sélectionnés par un jury international composé de 96 journalistes automobiles issus de 30 pays différents.

Dans quelles catégories Kia EV3 a-t-il été désigné parmi les trois finalistes?

Sur une liste initiale de 52 candidats, EV3 s’est classé parmi les trois premiers dans trois  catégories différentes :

• ‘World Car Design of the Year’ (design mondial de l’année);

• ‘World Electric Vehicle’ (véhicule électrique mondial de l’année);

• ‘World Car of the Year’ (voiture mondiale de l’année, victoire générale).

Quelles sont les principales caractéristiques de Kia EV3?

EV3 rend accessible au plus grand nombre la technologie résolument innovante du Kia EV9, nouveau porte-étendard de la marque, établissant ainsi de nouvelles références sur le segment des SUV 100% électriques compacts. Kia EV3 affiche un design extérieur audacieux et avant-gardiste associé à un intérieur pratique et innovant gage d’un maximum d’habitabilité, de fonctionnalité et de confort.

Du mouvement vient l’inspiration

EV3 revendique une autonomie exceptionnelle de 605 km et peut recharger sa batterie de 10 à 80% en 31 minutes*, offrant ainsi une remarquable polyvalence. Son espace intérieur spacieux garantit une habitabilité, un confort et une accessibilité optimales, tandis que les systèmes d’aide à la conduite avancés (ADAS) et les mises à jour à distance (OTA) contribuent à améliorer l’expérience de conduite.

Conçu pour rendre les VE plus accessibles, Kia EV3 accélère la transformation de Kia en un fournisseur de solutions de mobilité durables.

Quels prix Kia a-t-elle décrochés lors des précédentes éditions des World Car Awards ?

L’année dernière, Kia EV9 a réalisé un doublé en décrochant les titres de ‘World Car of the Year’ et de ‘World Electric Vehicle of the Year’.

Lors des éditions précédentes, Kia avait déjà remporté trois victoires aux World Car Awards :

– Kia EV6 GT – ‘World Performance Car of the Year’ en 2023;

– Kia Telluride – ‘World Car of the Year’ en 2020 (non commercialisé en France);

– Kia Soul EV – ‘World Urban Car’ en 2020.

Quand les lauréats des World Car Awards 2025 seront-ils annoncés ?

Les lauréats des six catégories seront annoncés le mercredi 16 avril 2025 lors de la cérémonie de remise des World Car Awards organisée dans le cadre du salon international de l’automobile de New York (NYIAS).

*L’autonomie de 605 km et le temps de recharge de 31 minutes correspondent à ceux de la version de EV3 avec batterie de 81,4 kWh et ont été estimés selon la norme WLTP.

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Trump, les Etats-Unis et nous  

11. April 2025 um 11:46

Ceux qui prônent allègrement un alignement de la Tunisie sur la Turquie, la Chine, l’Iran, la Russie ou pire encore sur une Algérie aux multiples contradictions et vulnérabilités, gagneraient à tempérer leurs ardeurs et mettre de l’eau dans leur «rosata».

Elyes Kasri

Les récentes initiatives du président Trump qui n’a pas encore fait ses cent premiers jours à la Maison Blanche, même si leur appréciation peut faire l’objet d’un débat assez souvent passionné et houleux, montrent que l’ère du nouveau monde multipolaire est encore à l’état de projet et pour certaines régions du monde dont la zone Mena (Moyen Orient-Afrique du Nord), une vue de l’esprit et un vœu pieux à court et moyen termes.

Alors que l’Europe, la Russie, l’Inde, l’Iran, la Turquie et la Chine procèdent à un recentrage géostratégique de leurs intérêts nationaux et leurs zones de proximité, les initiatives du président Trump, aussi controversées qu’elles puissent paraître, montrent que les Etats-Unis d’Amérique restent au centre des affaires du monde en matière de sécurité internationale et de commerce mondial.

Ceux qui prônent allègrement un alignement de la Tunisie sur la Turquie, la Chine, l’Iran, la Russie ou pire encore sur une Algérie aux multiples contradictions et vulnérabilités, gagneraient à tempérer leurs ardeurs et mettre de l’eau dans leur «rosata».

Il faut se rendre à l’évidence que les Etats-Unis d’Amérique sont et resteront peut être plus qu’avant la principale source d’influence dans la zone Mena et que le sort de notre région se discute, au moins pour les quelques années à venir, à Washington D.C.

Certains régimes arabes semblent en avoir pris conscience tandis que d’autres, dans un délire idéologique aux graves répercussions géostratégiques, s’enferrent dans des postures donquichottesques à la limite du masochisme et de l’auto-flagellation.

* Ancien ambassadeur.

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Sidi Bouzid | Village artisanal spécialisé dans la filière bois d’olivier

11. April 2025 um 10:26

Créer une structure de gestion pour le village artisanal, augmenter la compétitivité et la productivité des entreprises de transformation du bois dolivier et dynamiser le village artisanal à travers lintégration de tous les acteurs impliqués, à savoir les artisans, les centres de formation professionnelle, les établissements denseignement supérieur et de recherche scientifique, les structures de soutien et les médias.

Tels sont les objectifs du projet Irada (Volonté) pour la promotion du village artisanal et le développement de la filière bois d’olivier, financé par l’Union européenne, conclu dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, un programme destiné à soutenir 26 instituts de formation professionnelle dans huit gouvernorats : Jendouba, Bizerte, Sfax, Médenine, Gabès, Gafsa, Kasserine et Sidi Bouzid.

Cette initiative régionale de soutien au développement économique durable vise à doter le village des équipements nécessaires, ainsi qu’à encadrer et former plus de 35 artisans, a indiqué à l’agence Tap, Charefeddine Tahri, PDG de la Société de gestion du complexe industriel et technologique de Sidi Bouzid (CITech-SBZ).

Mohamed Akremi El-Hamdi, chef de projet pour la valorisation du village artisanal et le développement de la filière bois d’olivier, a indiqué qu’Irada à Sidi Bouzid repose sur trois composantes principales : la construction de six ateliers et de deux grandes halles, la mise en place d’une halle de production, d’une autre d’animation et d’ateliers de formation, et la formation de plus de 130 artisans dans les domaines de la sécurité au travail et de la maintenance des équipements.

Cette infrastructure, qui sera mise en œuvre par les artisans au sein d’un groupement d’intérêt commun, doit être exploitée au maximum.

Le bois d’olivier est l’un des secteurs d’artisanat les plus prometteurs et innovants, avec 35 entreprises actives dans la région, dont 6 exportent la totalité de leur production, et un effectif de plus de 200 employés permanents, a précisé El-Hamdi.

 

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Tunisie | Le taux de remplissage des barrages atteint 36,2 %

11. April 2025 um 10:08

Le taux de remplissage des barrages en Tunisie est actuellement de 36,2%, a indiqué Hammadi Habaieb, secrétaire d’Etat auprès au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. (Ph. Barrage Sidi Salem).

Ce taux est meilleur que celui enregistré le 8 novembre 2024, et qui était de 22%, l’un des plus bas enregistrés ces trente dernières années, mais il reste insuffisant pour satisfaire les besoins du pays en cette ressource devenue de plus en plus rare  

S’exprimant lors d’un atelier régional, jeudi 10 avril 2025 à Jendouba (nord-ouest de la Tunisie), sur l’utilisation efficace des ressources en eau, Habaieb a réitéré l’appel à rationaliser la consommation d’eau et à donner la priorité à la satisfaction des besoins prioritaires, notamment l’eau potable et l’eau pour l’irrigation des arbres fruitiers et des cultures stratégiques.

Le président de l’Organisation tunisienne des eaux et forêts, Jamel Laabidi, a mis en avant les obstacles à l’utilisation optimale des ressources en eau pour l’irrigation, tels que l’impact du changement climatique, la fréquence des années de sécheresse au cours des dix dernières années et la dégradation des réseaux de distribution d’eau. Et il a appelé à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour assurer une meilleure mobilisation des réserves d’eau, tant dans les barrages que dans les réseaux d’irrigation et d’eau potable, soulignant la nécessité de finaliser les différents projets prévus.

Le gouvernorat de Jendouba est considéré comme la réserve en eau de tout le pays, a souligné l’experte en ressources en eau Sakina Hakimi, ajoutant que «la région fournit environ 16% de toutes les ressources nationalesen eau, estimées à 703 millions de mètres cubes par an».

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L’OIM collabore avec la Tunisie pour rapatrier les migrants irréguliers

11. April 2025 um 09:47

Le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Tunis a déclaré qu’il «travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tunisien pour développer des solutions qui répondent aux besoins des migrants tout au long du processus de retour volontaire et de réintégration».

L’organisation a indiqué dans un communiqué qu’elle suit de près la situation migratoire actuelle en Tunisie, soulignant qu’elle a renforcé sa capacité à fournir une assistance au rapatriement volontaire et à la réintégration à tous les migrants qui souhaitent en bénéficier.

L’OIM Tunisie invite ceux qui souhaitent bénéficier de ses programmes à contacter ses bureaux de Tunis et de Sfax, ainsi que ses numéros verts.

La semaine dernière, les autorités tunisiennes ont lancé une opération visant à évacuer les camps de fortune de migrants subsahariens à El-Amra et Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax.

Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a indiqué à cette occasion que la majorité des migrants irréguliers en Tunisie ont exprimé le désir de retourner volontairement dans leur pays d’origine. Et devant le siège de l’OIM à Tunis, dans le quartier du Lac 1, des files d’attente de dizaines de Subsahariens qui souhaitent s’inscrire aux procédures de rapatriement volontaire assisté se sont formées ces derniers jours.

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Négociations avec l’Iran, véritable test pour Donald Trump !

11. April 2025 um 09:03

Les négociations indirectes entre les États-Unis et la République islamique d’Iran s’ouvriront samedi 12 avril 2025 au Sultanat d’Oman. Elles ne concernent pas uniquement le programme nucléaire comme lors des précédentes à l’époque de l’administration Obama. Elles engloberont à la fois la question nucléaire, l’arsenal de missiles balistiques iraniens et les groupes mandataires de la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Imed Bahri

Steve Witkoff, homme de confiance de Donald Trump et son partenaire de golf de longue date qui est son envoyé spécial pour la région, représentera les États-Unis et non le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Côte iranien, Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères, représentera son pays.

Le président américain Donald Trump souhaite un accord nucléaire avec l’Iran mais qui soit meilleur que celui signé par l’administration du président démocrate Barack Obama en 2015, ont affirmé Luke Broadwater et David E. Sanger dans une enquête publiée par le New York Times

Lorsque Trump a lancé sa première campagne présidentielle en 2016, on lui a demandé comment il aborderait le problème de sécurité nationale le plus complexe au monde. Le candidat Trump avait une formule simple pour réduire le programme nucléaire iranien: «L’équipe de négociation de Barack Obama devrait quitter la table des négociations et partir. Alors les Iraniens viendront mendier».

L’écart entre les deux camps est énorme

Aujourd’hui, les Iraniens sont bien plus proches de posséder la capacité de produire une arme nucléaire qu’ils ne l’étaient lors de la négociation de l’accord de 2015. Cela est dû à la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire en 2018. Le président a désormais l’occasion de démontrer ce qu’Obama et son équipe auraient dû faire.

Jusqu’à présent, l’écart entre les deux camps semble énorme. Les Iraniens semblent vouloir une version actualisée de l’accord de l’ère Obama qui limitait les stocks de matières nucléaires de l’Iran.

Les Américains, quant à eux, veulent démanteler l’immense infrastructure d’enrichissement du combustible nucléaire iranien, son programme de missiles et mettre fin au soutien de longue date de Téhéran au Hamas, au Hezbollah et à ses autres forces mandataires en Irak et au Yémen. 

Le NYT indique que le temps presse et peut jouer en défaveur des ambitions de Trump. 

Le journal cite Jeanne Shaheen, sénatrice du New Hampshire et cheffe de file démocrate au sein de la commission des relations étrangères du Sénat, qui a qualifié la décision de M. Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de grave erreur. Elle a déclaré: «Il est impératif que nous parvenions rapidement à un accord. Le programme nucléaire iranien progresse de jour en jour et avec l’expiration imminente des sanctions, nous risquons de perdre l’un de nos plus importants leviers». Cette expiration des sanctions est prévue pour le 18 octobre.

Trump est désormais sous pression pour parvenir à un accord plus strict concernant l’Iran que celui conclu sous l’administration Obama. Ce sera un vrai test pour le président qui joue les durs avec les Iraniens pour voir s’il parvient à atteindre ses objectifs.

Pour faire pression, son administration menace déjà la République islamique de frappes militaires si les négociations ne se déroulent pas bien, sans toutefois préciser si les États-Unis, Israël ou une force conjointe mènerait ces frappes. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a promis mardi que les Iraniens paieraient un lourd tribut s’ils ne négociaient pas avec M. Trump.

«Les Iraniens seront surpris de découvrir qu’ils n’ont pas affaire à Barack Obama ou à John Kerry. C’est un tout autre jeu», a déclaré Jim Risch, sénateur républicain de l’Idaho et président de la commission des relations étrangères. 

Les négociations débuteront samedi, avec Steve Witkoff, ami et partenaire de golf de Trump, qui dirigerait l’équipe américaine. Witkoff gère également les négociations sur Gaza et l’Ukraine et n’a aucune expérience de la technologie complexe de l’enrichissement des combustibles nucléaires ou des nombreuses étapes impliquées dans la fabrication d’une bombe nucléaire.

L’Iran se laisserait-il désarmer totalement ?

La première question à laquelle il sera confronté concerne la portée des négociations, l’accord de l’ère Obama ne portant que sur le programme nucléaire. Il n’a pas abordé le programme de missiles de l’Iran qui était soumis à des restrictions distinctes de la part l’Onu que Téhéran a ignorées. L’accord de 2015 n’a pas également concerné ce que les Américains appellent le soutien au terrorisme à savoir les groupes mandataires financés et armés par la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz a déclaré qu’un nouvel accord avec l’administration Trump doit aborder tous ces aspects et doit démanteler complètement l’infrastructure du programme nucléaire iranien et non le laisser fonctionner au ralenti comme cela s’est produit en 2015. Dans une interview accordée à «Face the Nation» sur CBS en mars, il a expliqué: «L’Iran doit abandonner son programme nucléaire d’une manière que le monde entier puisse voir. Un démantèlement complet».

Cependant un tel accord ressemblerait bien plus à une capitulation. Il laisserait l’Iran en grande partie sans défense: pas de missiles, pas de forces mandataires et aucune voie vers une bombe nucléaire.

Bien que Trump ait déclaré lundi que les pourparlers seraient directs, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a démenti cette affirmation confirmant qu’ils seraient indirects et se tiendraient dans le Sultanat d’Oman. Dans un article publié dans le Washington Post, il a confirmé que son pays était prêt à des discussions indirectes avec les États-Unis. Le ministre iranien a appelé Washington à retirer la menace militaire contre l’Iran de la table des négociations.

Le NYT a noté que l’environnement de négociation est plus risqué qu’il ne l’était sous l’administration Obama. Le programme nucléaire iranien a progressé depuis que Trump s’est retiré de l’accord précédent et aujourd’hui l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60% de pureté juste en dessous du seuil nécessaire pour avoir la bombe.

Les agences de renseignement américaines ont conclu que l’Iran explore une approche plus rapide bien que plus primitive pour développer une arme nucléaire qui prendrait des mois plutôt qu’un an ou deux si ses dirigeants décidaient de se lancer dans une course à la construction d’une bombe.

Toutefois, la position de négociation de l’Iran semble plus faible à plusieurs égards. Israël a détruit en octobre ses défenses aériennes qui protégeaient ses installations nucléaires et ses groupes mandataires dans la région ont également été la cible de frappes, notamment le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.

Il y a cependant des facteurs importants dans l’équation. L’Iran pourrait bénéficier de ses relations avec la Russie à un moment où les États-Unis tentent de négocier avec celle-ci pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le ministère américain de la Justice a également accusé les Gardiens de la révolution d’avoir tenté d’assassiner Trump l’année dernière, une évolution qui jettera une ombre sur les négociations. Il y a aussi la question de savoir si les Républicains et Israël accepteront un éventuel accord conclu entre les deux partis. 

Un accord après 45 ans de désaccord

Dennis Gate, professeur de relations internationales à l’Université d’État de Pennsylvanie et auteur d’un livre sur l’accord nucléaire iranien, estime que Trump n’abandonnera probablement pas l’option des frappes militaires ce qui rend les négociations peu susceptibles de réussir.

Pour sa part, Karim Sadjadpour du Carnegie Endowment for International Peace a averti que l’équipe Trump agirait en dehors de ses objectifs déclarés. Il a déclaré: «Vous ne négociez pas un prix final ou un grand accord mais plutôt des questions techniques cruciales telles que les niveaux d’enrichissement de l’uranium, les spécifications des centrifugeuses et les systèmes d’inspection. Il y a une grande différence entre affirmer que l’Iran ne peut pas posséder l’arme nucléaire et que son programme nucléaire doit être démantelé comme cela s’est produit en Libye. Il existe un risque que la partie américaine qui manque actuellement d’expérience claire et d’objectif précis soit dépassée dans les négociations par la partie iranienne qui possède les deux».

Sayed Hossein Mousavian, expert en sécurité et en politique nucléaire au Moyen-Orient à l’Université de Princeton, estime que les chances de succès des négociations résident dans un résultat que chaque partie vendrait à son propre public et que Téhéran accepte des inspections périodiques.

Mousavian conclut avec lucidité: «Je comprends que Steve Witkoff souhaite un accord et non la guerre. Il partage l’état d’esprit de Trump. Je vois donc une opportunité mais la réalité est que l’Iran et les États-Unis sont en désaccord depuis 45 ans et parvenir à un accord sur quoi que ce soit sera compliqué».

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Le CRLDHT s’indigne de l’interdiction de la simulation d’un procès équitable à Tunis  

11. April 2025 um 08:01

Dans le communiqué reproduit ci-dessous, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) «exprime sa plus vive indignation face à l’interdiction par les forces de sécurité tunisiennes d’une action symbolique et pacifique : la simulation d’un procès équitable», qui était prévue mercredi 10 avril 2025 à la salle Le Rio à Tunis.

Organisée par un collectif d’organisations de défense des droits humains — dont Avocats Sans Frontières, Amnesty International, Beity, le FTDES, la LTDH, EuroMed Rights, Calam, Aswat Nissa et le CRLDHT —, cette initiative visait à sensibiliser le public à un droit fondamental garanti par la Constitution tunisienne et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie : le droit à un procès équitable.

Cette interdiction brutale, infondée et sans justification légale, constitue une violation flagrante de la liberté d’expression, de la liberté de réunion pacifique et du droit à l’initiative citoyenne. Elle confirme une nouvelle fois la dérive autoritaire du régime en place, soucieux d’étouffer toute forme de critique, de débat ou d’expression démocratique.

Ce refus d’autoriser une mise en scène pédagogique et citoyenne, en amont de la deuxième audience du procès dit du «complot contre la sûreté de l’État» qui se tient le 11 avril 2025, est un aveu clair : le pouvoir a peur de toute évocation des principes de justice véritable. Il admet, implicitement mais de façon éclatante, que ses procès sont tout sauf équitables.

Le CRLDHT salue la prise de parole forte de Madame Sana Ben Achour dont l’intervention au nom du collectif des associations organisatrice constitue une leçon magistrale de citoyenneté lucide et de fidélité aux principes. Elle a rappelé que la défense des droits ne dépend ni de l’idéologie ni de l’identité des personnes concernées, mais repose sur l’attachement sans faille aux principes universels de justice.

Le CRLDHT appelle les autorités tunisiennes à :
– mettre immédiatement fin aux entraves arbitraires visant la société civile et ses initiatives;
– respecter les libertés fondamentales garanties par la Constitution tunisienne et les engagements internationaux du pays;
– garantir un accès libre aux espaces publics pour les manifestations éducatives, culturelles ou politiques;
– assurer un climat propice à la participation citoyenne, à l’expression critique et au dialogue démocratique.

Le Comité exprime son entière solidarité avec toutes les personnes et organisations engagées pour la défense des droits humains et dénonce l’instrumentalisation de la justice à des fins de répression politique. Il appelle à une mobilisation renforcée en soutien aux prisonniers d’opinion et aux victimes de cette répression.

Communiqué.

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Bientôt à Tunis | R’mila, la poupée qui ravive l’âme des Aurès (Vidéo)

11. April 2025 um 07:32

Des montagnes de l’Aurès aux rives de la Méditerranée, là où les vents murmurent encore l’histoire, une poupée de huit centimètres rallume la flamme d’un patrimoine millénaire. Son nom : R’mila. Sa mission : porter haut les couleurs de la culture chaouie, avec ses étoffes, ses symboles et sa mémoire. Et désormais, elle s’apprête à franchir une nouvelle frontière : elle débarque bientôt à Tunis. Vidéo.

Djamal Guettala

C’est dans l’intimité de son foyer que Hayet Messaouda Bouali, enseignante retraitée et militante culturelle, donne vie à R’mila. Ce petit personnage, vêtu de la Thimlḥafth, la melhfa traditionnelle chaouie, est bien plus qu’un jouet. C’est le fruit d’une vie de transmission, de fierté et de résistance.

«J’ai toujours porté le Lhaf chaoui, même en classe», confie-t-elle. Et d’ajouter : «Mes élèves me voyaient comme une ambassadrice silencieuse de cette tenue ancestrale. À ma retraite, j’ai eu peur que ce fil se rompe. Alors j’ai créé R’mila.» Un acte d’amour pour sa culture, né au moment où d’autres tournent la page.

Tissus précieux, gestes méticuleux

Chaque poupée demande plusieurs heures de travail, de la couture minutieuse aux détails symboliques : ceintures, broderies, accessoires… Tout est pensé pour respecter l’authenticité. Les tissus proviennent de merceries ou des propres réserves de l’artisane, récupérés au fil du temps.

Et si R’mila touche tant, c’est qu’elle parle à toutes les générations. «Une poupée, c’est l’enfance, la mémoire affective. C’est une façon douce de faire aimer le patrimoine dès le plus jeune âge», explique Hayet.

Hayet Bouali veut faire aimer le patrimoine dès le plus jeune âge.

Le succès de R’mila dépasse les Aurès. D’Alger à Oran, de Tlemcen à Paris, jusqu’au Canada ou au Mexique, les commandes affluent. «Quand une poupée part à l’étranger, c’est comme si mon village natal voyageait avec elle», dit Hayet avec émotion. «C’est ma manière de faire exister R’mila, ce douar que je n’ai pas habité mais que je porte dans mon cœur», ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, une nouvelle étape s’annonce : R’mila s’apprête à s’exposer à Tunis, preuve que le message qu’elle porte touche bien au-delà des frontières nationales.

Des projets en devenir

Des expositions locales ont déjà permis au public de découvrir son travail. Un livre, des vidéos, et des ateliers de transmission sont à l’étude. L’ambition est claire : pérenniser un savoir-faire et transmettre un message fort.

«La transmission, c’est un acte de résistance. C’est dire aux jeunes générations : ‘Tu viens de quelque part. Rappelle-toi.’», souligne Hayet Bouali qui, à travers R’mila, ne coud pas seulement des poupées. Elle tisse un pont entre passé et futur. Et aujourd’hui, ce pont franchit la mer : la poupée chaouie part à la rencontre de Tunis, où elle portera haut les couleurs de son peuple. Un geste humble, mais essentiel, pour que la culture chaouie continue de vivre, de vibrer et de rayonner bien au-delà des Aurès.

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L’exil douloureux de la littérature persane

11. April 2025 um 07:00

Si l’on distingue la publication des œuvres littéraires iraniennes à l’étranger en deux catégories — la littérature persane et la littérature iranienne en d’autres langues — c’est la première qui a connu un destin tragique, surtout dans les premières années qui ont suivi la révolution iranienne. Cependant, grâce aux nouvelles générations d’Iraniens persanophones vivant à l’étranger et à des outils tels qu’Internet, cette situation est en train de se transformer. (De haut en bas et de gauche à droite :Kader Abdolah – Shahrouz Rashid – Reza Daneshvar – Mahmoud Dowlatabadi – Houshang Golshiri).

Mostafa Khalaji

Le persan, langue officielle de l’Iran, est également une langue riche d’une longue histoire. Malgré les évolutions qu’elle a connues au cours des cent dernières années, les Iraniens continuent de comprendre sans difficulté les œuvres des poètes et écrivains qui ont vécu il y a mille ans.

En dehors de l’Iran, les Afghans et les Tadjiks parlent aussi le persan. Autrefois, ils partageaient tous un même espace culturel. Mais à la suite des délimitations politiques et géographiques entre l’Iran, le Tadjikistan et l’Afghanistan — et en particulier après la Révolution constitutionnelle persane — le lecteur iranien s’est principalement tourné vers les œuvres littéraires persanophones produites à l’intérieur des frontières actuelles de l’Iran.

Méfiance envers la littérature en exil

De nos jours, à quelques exceptions près, les lecteurs iraniens, et même les écrivains iraniens, n’accordent que peu d’attention aux œuvres persanophones publiées à l’étranger par des Iraniens.

L’avis de Houshang Golshiri, écrivain célèbre qui vivait en Iran, à propos de la littérature persanophone en exil, est bien connu. Il avait déclaré que les récits persans publiés par les écrivains iraniens exilés n’avaient que peu de valeur littéraire et relevaient surtout de la «catharsis émotionnelle».

Ou encore Mahmoud Dowlatabadi, considéré comme le plus grand écrivain iranien vivant, qui réside en Iran, n’a jamais accepté que son roman ‘‘Le Colonel’’ soit publié en persan à l’étranger, malgré l’absence d’autorisation de publication en Iran.

Dowlatabadi a permis que les traductions de ce roman important de la littérature persane soient publiées dans d’autres langues à l’étranger, Il n’a jamais donné son accord pour la publication de ce livre dans sa version originale à l’étranger. La soif des lecteurs iraniens pour lire le texte original a poussé certains trafiquants de livres à le retraduire du français ou d’autres langues vers le persan et à le publier illégalement !

De tels cas illustrent la méfiance persistante qui règne en Iran à l’égard de la littérature persanophone produite en exil. Cette suspicion n’existe pas à l’encontre des œuvres d’Iraniens ou de personnes d’origine iranienne qui écrivent en langues étrangères (notamment européennes) à l’étranger.

Cette frange d’écrivains, dont la plupart ont pris la nationalité du pays qui les héberge, est de plus en plus reconnue et leurs œuvres de plus en plus lues. Cependant les écrivains iraniens en exil qui persistent à écrire dans leur langue maternelle demeurent isolés. Que ce soit en Iran ou dans la diaspora, leurs œuvres ne sont ni lues ni reconnues à leur juste valeur.

En refusant aux écrivains iraniens de l’étranger la possibilité d’être publiés en Iran, le gouvernement de la République islamique a érigé un mur tel que, près de quatre décennies après la Révolution, il est toujours difficile aux lecteurs iraniens d’accéder aux œuvres des auteurs en exil, malgré Internet et l’édition numérique. Là-dessus viennent se greffer les clichés en vigueur en Iran concernant la littérature iranienne en exil, entre autres, cette critique récurrente selon laquelle «cette littérature ne produit pas des chefs d’œuvre».

La langue en exil

La Révolution islamique de 1979 a déclenché une vague d’émigration, y compris chez les écrivains, dont la plupart ont connu de grandes difficultés dans les premières années ou étaient étroitement surveillés par le régime, soit en raison de leurs activités politiques, soit à cause de leurs œuvres. Leur sort, comme celui de milliers d’autres Iraniens, a été l’exil. Mais parmi ces écrivains, ceux qui étaient enseignants, journalistes, fonctionnaires ou professeurs d’université, ont dû en exil choisir d’autres métiers, généralement d’un niveau inférieur pour assurer leur subsistance.

Reza Daneshvar, auteur de romans et de pièces de théâtre qui émigra à Paris en 1982 où il vécu jusqu’à sa mort en 2015, a gagné sa vie pendant des années comme chauffeur de taxi tout en écrivant son œuvre qui compte parmi les plus importantes de la langue persane. Il a comparé la situation de nombreux Iraniens en exil à celle des Russes exilés après la Révolution de 1917 : «Dans les taxis parisiens, on trouve comme au temps des Russes blancs des princes, des comtes, des architectes, des ingénieurs exilés et moi-même j’ai suivi ce drôle de chemin.»

Il considérait avoir choisi ce métier parce qu’il n’était pas capable d’écrire parfaitement en français : «Pour communiquer avec le monde, vous avez besoin de la langue ; lorsque vous ne maîtrisez pas une langue, votre monde se réduit aux quelques mots que vous connaissez et ceci affecte vos relations sociales et le choix de votre métier.»

Pourquoi l’écrivain iranien en exil cherchait-il à écrire dans une autre langue ? Peut-être que la principale raison de l’absence de véritable connexion entre lui et le lecteur persanophone en exil réside là.

Plus de cent écrivains iraniens ont été exilés après la révolution. Aujourd’hui, après 45 ans, leur nombre a considérablement augmenté. Cependant, en raison de la censure en Iran, des difficultés liées à l’édition à l’étranger et des coûts de distribution, ces écrivains ne parviennent pas à faire parvenir leurs œuvres facilement aux lecteurs persanophones en Iran et même dans d’autres régions du monde.

De plus, l’absence de librairies iraniennes dans la plupart des villes d’Europe et d’Amérique, et même dans les grandes métropoles où il n’y en a qu’une seule, empêche les lecteurs intéressés de trouver les livres qu’ils recherchent.

Il existe également un mur invisible entre l’écrivain iranien en exil et le lecteur persanophone en Iran.

Les lecteurs vivant en Iran estiment que les écrivains de l’exil ne peuvent pas ressentir les conditions de vie actuelle du pays et qu’ils ont perdu à l’étranger la maîtrise de leur langue maternelle. Par conséquent, ils n’éprouvent pas d’intérêt pour leurs écrits. Selon eux, tant que ces auteurs vivaient en Iran, ils pouvaient être de bons écrivains, mais du moment où ils sont partis loin de leur pays et de leur langue maternelle, ils ne sont plus à même de créer une littérature digne d’intérêt.

Shahrouz Rashid, poète iranien qui a fui l’Iran pour des raisons politiques après la Révolution et est décédé en 2019, conteste ce point de vue : «La littérature de l’exil n’est absolument pas l’expression de ce qui ne peut pas être dit en Iran. Ce qui n’a pas été dit en Iran n’a pas été dit et ne le sera pas. En vérité, la littérature de l’exil n’exprime pas les non-dits de l’Iran, elle a, au contraire, une valeur propre.» 

Mais les quelques écrivains iraniens en exil qui ont appris la langue du pays où ils vivent suffisamment bien pour écrire dans cette langue ne sont plus confrontés à ces critiques. Non seulement ils ne sont pas l’objet de jugements acerbes de la part des critiques littéraires des pays hôtes, mais ils sont beaucoup mieux considérés par les lecteurs et les revues littéraires en Iran que les écrivains de l’exil qui continuent à écrire dans leur langue maternelle.

Kader Abdolah, écrivain et réfugié politique iranien qui vit aux Pays-Bas depuis des années, écrivait en persan durant ses premières années d’exil, mais a rapidement publié son premier roman en néerlandais. Tant qu’il écrivait en persan, il n’était pas un écrivain connu, mais dès qu’il a commencé à écrire dans une langue étrangère, il est devenu un écrivain à succès. Cet écrivain iranien a lui-même déclaré à propos des écrivains iraniens qui écrivent leurs œuvres en persan en exil qu’ils ont un «sort tragique».

Un destin en pleine évolution

Dans ce contexte, les éditeurs iraniens à l’étranger ont intensifié leurs efforts ces dernières années pour faire connaître les œuvres des écrivains exilés aux lecteurs iraniens de l’étranger.

Par exemple, le «Salon du livre de Téhéran non censuré», qui se tient chaque année en mai dans plusieurs villes d’Europe et des États-Unis en même temps que le Salon international du livre de Téhéran, concrétise ces efforts. L’objectif de ce salon est de permettre aux lecteurs persanophones de l’étranger d’accéder aux livres non censurés.

Les éditeurs participants à ce salon affirment que la continuité de cet événement, année après année, est un signe de son succès. Certains éditeurs persanophones en exil tentent également, par la création de nouvelles applications, de rendre leurs œuvres accessibles en Iran aux personnes intéressées.

Ces éditeurs disent que, malgré toutes les difficultés et obstacles, préserver la littérature persanophone à l’étranger est important pour la vitalité de la culture des Iraniens à l’étranger et pour réduire leurs crises identitaires.

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La Tunisie doit-elle se rendre aux Spring Meetings du FMI à Washington ?

10. April 2025 um 13:30

Les Rencontres du Printemps du FMI démarrent dans moins de deux semaines à Washington DC (21 au 25 avril 2025) dans un contexte économique tendu et inédit. La Tunisie qui a officieusement «rompu» avec le Fonds monétaire international (FMI), hésite encore entre i) se rendre à Washington sans objectif et y perdre la face, ou ii) s’abstenir, aggravant le bras-de-fer avec le FMI, qui a mis la Tunisie sur sa liste noire des pays ayant fait «défection».

Moktar Lamari *

La Tunisie a besoin d’un accord avec le FMI, son économie chancelante ne peut risquer les conséquences d’un éventuel boycottage des Spring Meetings.

Il y a un proverbe tunisien qui résume la situation et les tensions régissant les péripéties des relations chancelantes entre la Tunisie et le FMI. Il dit en substance «Je ne t’aime pas, mais je ne peux pas me passer de toi». Ce proverbe s’applique, et pas à peu près.

«Stop and go»?

Depuis au moins deux ans, le discours officiel des autorités gouvernementales et monétaires fait croire que la Tunisie est opposée totalement à toutes les injonctions et conditionnalités du FMI. On bombe le torse de part et d’autre.

On fait tout pour dire à l’opinion publique tunisienne que la rupture avec le FMI est consommée, et la Tunisie doit compter uniquement sur elle-même et sur ses ressources propres… pour s’en sortir.

Un discours souverainiste pour haranguer les foules, avec des comportements alternants le «stop and go».

Une telle approche n’est pas nouvelle dans la diplomatie internationale, puisque conçue depuis plus de 40 ans, par des économistes américains opportunistes qui prônent les décisions discrétionnaires, au cas par cas, la chose et son contraire. Sans continuité et sans stabilité.

Dans les interactions, c’est la théorie des jeux qu’on applique en Tunisie, peut-être sans le savoir. Et sans anticipation rationnelle des comportements des parties prenantes.

Théorie des jeux

Pour octroyer ses prêts et un sauf conduit à la Tunisie, l’institution du Bretton Woods exige des réformes structurelles engageantes et dont les impacts sont mesurables par des indicateurs, pour notamment réduire le déficit budgétaire, réduire la taille de l’État, supprimer progressivement les subventions, introduire plus de flexibilité dans le taux de change du dinar, entre autres exigences.

Niet, pas question, répond le président Kaïs Saïed qui plaide tous azimuts la «souveraineté», sachant que la Tunisie a besoin du feu vert du FMI pour accéder aux marchés financiers et pour bénéficier de plus de prêts et de dons internationaux. Si entente, les taux d’intérêt du FMI sont largement inférieurs à ceux des banques locales en Tunisie. Certainement deux fois moins chers.

La Tunisie aggrave son cas, aux yeux du FMI, en mettant en cause une loi ayant institué l’«indépendance» de la Banque centrale. Et en demandant à celle-ci de cofinancer les déficits publics. À juste titre, cette loi, initiée par un parlement islamiste en 2016, s’est avérée un fiasco lamentable.

La Tunisie a aussi reporté sine die les visites périodiques des équipes du FMI pour concertation et évaluation des équilibres et agrégats de la macroéconomie du pays. Ces visites sont régies par des accords institués dans le cadre de l’article IV, des conventions engageant les pays avec le FMI.

Malgré tout, le FMI a maintenu sa présence et représentation de haut standing en Tunisie (à Sidi Bou Said), en nommant à grands frais un représentant débutant, invisible dans les médias, inexistant dans l’univers de la recherche monétaire, et dont personne ne sait ce pourquoi il est en Tunisie.

Le paradoxe

Logiquement, et considérant ce positionnement politique et idéologique à l’encontre du FMI, on peut s’attendre à ce que la Tunisie boude les prochains Spring Meetings du FMI.

Mais, rien n’indique que, cette fois, la Tunisie ne va pas s’y rendre avec la délégation habituelle, et de haut niveau, constituée du gouverneur de la BCT et des ministres des Finances et de l’Économie.

Le président Kaïs Saied a convoqué, le 7 avril, successivement, la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, pour passer en revue les «défis économiques de l’heure».

Et à deux semaines des rencontres du FMI à Washington, on ne peut pas imaginer que les réunions aient évacué la décision de se rendre ou pas à Washington, pour participer à ces rencontres très importantes pour la gouvernance de l’économie mondiale.

Perte de repères

Ces rencontres annuelles sont impactées directement par les politiques protectionnistes et tarifaires engagées par l’administration américaine. Les États-Unis sont le plus important actionnaire du FMI depuis 1944 et la victoire des Américains lors de la 2e guerre mondiale. Et sur ce plan, on peut s’attendre à tout durant ces réunions du printemps 2025.

Trump a gelé l’action et les budgets de l’USAID, le plus grand organisme d’aide au développement au monde. Il est capable de faire dire à son ministre des Finances qu’«il faut isoler les Chinois, les anti-Israël… et les punir en les excluant des aides du FMI ». Ainsi, le spectre de Trump plane sur ces Spring Meetings, comme une épée de Damoclès.

De facto, les fondamentaux du libre échange sont bafoués, brouillés et mis en échec par la guerre tarifaire, lancée par Trump. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et probablement aussi le FMI vont perdre leurs repères et principes fondateurs.

Il convient de savoir dans ce contexte que la Tunisie sera impactée par une hausse des droits de douane de 28% sur 98% de ses exportations aux États-Unis, et qui frôlent 1,1 milliard de dollars annuellement.

Minimalisme versus maximalisme

Mais avant une participation d’une délégation tunisienne à ces réunions, on peut moduler le niveau de représentation et d’ordre de mission.

Mme l’ambassadrice de la Tunisie à Washington pourrait assumer un plus grand rôle dans les travaux de ces réunions. Elle connaît très bien les dossiers, et elle ne doit pas subir à chaque fois de nouveaux ministres sans expérience, et qui sont éphémères aussi bien l’un que l’autre, en tout cas, très peu préparés aux enjeux et défis économiques et monétaires qui se jouent actuellement dans cette guerre commerciale devant instaurer un nouvel ordre économique et monétaire.

Depuis trois ans, il y a eu dans ces délégations 4 ministres différents et deux gouverneurs de la BCT.

Il ne faut pas perdre de vue aussi que l’image de la Tunisie au sein de l’enceinte du FMI n’est pas à son meilleur niveau et que plusieurs responsables du FMI (Jihad Azour, Kristalina Georgieva et autres) ne portent pas la Tunisie dans leur cœur.

Défendre la cause de la Tunisie au sein du FMI ne peut pas se faire sans l’appui d’économistes tuniso-tunisiens, qui parlent peu, mais qui se font respecter par leurs écrits et preuves probantes pour montrer et démontrer les «erreurs et horreurs» historiques des institutions du Bretton Woods et leurs relais ou mercenaires en Tunisie et ailleurs dans le monde.

* Economiste universitaire, Canada.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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Défense | La Tunisie va élargir sa coopération avec l’Alliance atlantique

10. April 2025 um 12:38

 «Les relations de coopération entre la Tunisie et l’Alliance atlantique et les moyens de renforcer leurs mécanismes et d’élargir leur portée, notamment dans le cadre du Dialogue méditerranéen lancé en 1994» ont été au centre d’une réunion le 8 avril 2025 à Tunis.

Ces relations ont été au centre de l’entretien entre le ministre de la Défense, Khaled Shili, et le Représentant spécial du secrétaire général de l’’Otan pour le voisinage sud et Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et à la politique de sécurité, Javier Colomina.

Shili – lit-on dans un communiqué du ministère tunisien – a fait part de son appréciation des progrès réalisés dans la coopération militaire avec l’Alliance, soulignant les cadres juridiques et les multiples mécanismes de partenariat, notamment après l’octroi à la Tunisie du statut d’allié majeur (non membre) de l’Otan en 2015, qui ont contribué au développement des capacités opérationnelles des forces armées tunisiennes.

Dans ce contexte, le ministre a souligné l’importance d’élargir davantage cette coopération et de suivre la mise en œuvre des accords bilatéraux prévus, notamment dans les domaines de la formation et de l’échange d’expertise.

Il s’agit de répondre aux besoins de la phase actuelle, caractérisée par de multiples défis et une diversité de risques et de menaces régionales, notamment la migration irrégulière, la traite des êtres humains, la criminalité transfrontalière, le terrorisme et la contrebande, dans un cadre de respect et de confiance mutuels, conclut le communiqué.

D’après Tap.

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Archéologie | Mission italienne à El Jem / Thysdrus

10. April 2025 um 12:12

La mission du Parc archéologique du Colisée (Rome, Italie) a commencé à El Jem, l’ancienne ville de Thysdrus, située dans le gouvernorat de Mahdia au centre-est de la Tunisie. Il s’agit d’une campagne de relevé et de documentation graphique et photographique des mosaïques du Musée et de la domus d’El Jem.

Cette ville antique a été construite, comme beaucoup d’autres établissements romains en Tunisie, sur le site d’anciens centres puniques, célèbres dans le monde entier pour les ruines de l’amphithéâtre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas décorées de magnifiques mosaïques polychromes, de précieuses fresques, de jardins et de portiques à colonnades.

Le Parc l’a annoncé dans une note précisant que dans le cadre de l’accord de collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) signé en avril 2024, le Parc archéologique représenté par les responsables Federica Rinaldi et Angelica Pujia a lancé la campagne de relevé et de documentation graphique et photographique des mosaïques du Musée et de la domus d’El Jem, en particulier la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini avec les topographes dirigés par Pietro Gasparri.

Durant le séjour, quelques inspections de chantier ont également été réalisées à l’amphithéâtre d’El Jem pour vérifier d’éventuelles activités d’amélioration et d’accessibilité.

Les responsables du Parc archéologique du Colisée ont pu s’entretenir longuement avec leurs collègues tunisiens, notamment avec Anis Hajlaoui, inspecteur général, et Rachid Hamdi. Ils ont partagé les méthodes de travail et l’implication du personnel local pour l’échange de données et d’informations.

Cette première phase se poursuivra jusqu’à la mi-avril et, après le traitement des données topographiques et le relevé, ce sera le tour des interventions d’entretien extraordinaires sur les surfaces en mosaïque de la domus, prévues pour les mois de mai et juin.

I. B.

D’après Ansamed.

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