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Négociations avec l’Iran, véritable test pour Donald Trump !

11. April 2025 um 09:03

Les négociations indirectes entre les États-Unis et la République islamique d’Iran s’ouvriront samedi 12 avril 2025 au Sultanat d’Oman. Elles ne concernent pas uniquement le programme nucléaire comme lors des précédentes à l’époque de l’administration Obama. Elles engloberont à la fois la question nucléaire, l’arsenal de missiles balistiques iraniens et les groupes mandataires de la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Imed Bahri

Steve Witkoff, homme de confiance de Donald Trump et son partenaire de golf de longue date qui est son envoyé spécial pour la région, représentera les États-Unis et non le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Côte iranien, Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères, représentera son pays.

Le président américain Donald Trump souhaite un accord nucléaire avec l’Iran mais qui soit meilleur que celui signé par l’administration du président démocrate Barack Obama en 2015, ont affirmé Luke Broadwater et David E. Sanger dans une enquête publiée par le New York Times

Lorsque Trump a lancé sa première campagne présidentielle en 2016, on lui a demandé comment il aborderait le problème de sécurité nationale le plus complexe au monde. Le candidat Trump avait une formule simple pour réduire le programme nucléaire iranien: «L’équipe de négociation de Barack Obama devrait quitter la table des négociations et partir. Alors les Iraniens viendront mendier».

L’écart entre les deux camps est énorme

Aujourd’hui, les Iraniens sont bien plus proches de posséder la capacité de produire une arme nucléaire qu’ils ne l’étaient lors de la négociation de l’accord de 2015. Cela est dû à la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire en 2018. Le président a désormais l’occasion de démontrer ce qu’Obama et son équipe auraient dû faire.

Jusqu’à présent, l’écart entre les deux camps semble énorme. Les Iraniens semblent vouloir une version actualisée de l’accord de l’ère Obama qui limitait les stocks de matières nucléaires de l’Iran.

Les Américains, quant à eux, veulent démanteler l’immense infrastructure d’enrichissement du combustible nucléaire iranien, son programme de missiles et mettre fin au soutien de longue date de Téhéran au Hamas, au Hezbollah et à ses autres forces mandataires en Irak et au Yémen. 

Le NYT indique que le temps presse et peut jouer en défaveur des ambitions de Trump. 

Le journal cite Jeanne Shaheen, sénatrice du New Hampshire et cheffe de file démocrate au sein de la commission des relations étrangères du Sénat, qui a qualifié la décision de M. Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de grave erreur. Elle a déclaré: «Il est impératif que nous parvenions rapidement à un accord. Le programme nucléaire iranien progresse de jour en jour et avec l’expiration imminente des sanctions, nous risquons de perdre l’un de nos plus importants leviers». Cette expiration des sanctions est prévue pour le 18 octobre.

Trump est désormais sous pression pour parvenir à un accord plus strict concernant l’Iran que celui conclu sous l’administration Obama. Ce sera un vrai test pour le président qui joue les durs avec les Iraniens pour voir s’il parvient à atteindre ses objectifs.

Pour faire pression, son administration menace déjà la République islamique de frappes militaires si les négociations ne se déroulent pas bien, sans toutefois préciser si les États-Unis, Israël ou une force conjointe mènerait ces frappes. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a promis mardi que les Iraniens paieraient un lourd tribut s’ils ne négociaient pas avec M. Trump.

«Les Iraniens seront surpris de découvrir qu’ils n’ont pas affaire à Barack Obama ou à John Kerry. C’est un tout autre jeu», a déclaré Jim Risch, sénateur républicain de l’Idaho et président de la commission des relations étrangères. 

Les négociations débuteront samedi, avec Steve Witkoff, ami et partenaire de golf de Trump, qui dirigerait l’équipe américaine. Witkoff gère également les négociations sur Gaza et l’Ukraine et n’a aucune expérience de la technologie complexe de l’enrichissement des combustibles nucléaires ou des nombreuses étapes impliquées dans la fabrication d’une bombe nucléaire.

L’Iran se laisserait-il désarmer totalement ?

La première question à laquelle il sera confronté concerne la portée des négociations, l’accord de l’ère Obama ne portant que sur le programme nucléaire. Il n’a pas abordé le programme de missiles de l’Iran qui était soumis à des restrictions distinctes de la part l’Onu que Téhéran a ignorées. L’accord de 2015 n’a pas également concerné ce que les Américains appellent le soutien au terrorisme à savoir les groupes mandataires financés et armés par la République islamique dans le Moyen-Orient. 

Le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz a déclaré qu’un nouvel accord avec l’administration Trump doit aborder tous ces aspects et doit démanteler complètement l’infrastructure du programme nucléaire iranien et non le laisser fonctionner au ralenti comme cela s’est produit en 2015. Dans une interview accordée à «Face the Nation» sur CBS en mars, il a expliqué: «L’Iran doit abandonner son programme nucléaire d’une manière que le monde entier puisse voir. Un démantèlement complet».

Cependant un tel accord ressemblerait bien plus à une capitulation. Il laisserait l’Iran en grande partie sans défense: pas de missiles, pas de forces mandataires et aucune voie vers une bombe nucléaire.

Bien que Trump ait déclaré lundi que les pourparlers seraient directs, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a démenti cette affirmation confirmant qu’ils seraient indirects et se tiendraient dans le Sultanat d’Oman. Dans un article publié dans le Washington Post, il a confirmé que son pays était prêt à des discussions indirectes avec les États-Unis. Le ministre iranien a appelé Washington à retirer la menace militaire contre l’Iran de la table des négociations.

Le NYT a noté que l’environnement de négociation est plus risqué qu’il ne l’était sous l’administration Obama. Le programme nucléaire iranien a progressé depuis que Trump s’est retiré de l’accord précédent et aujourd’hui l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60% de pureté juste en dessous du seuil nécessaire pour avoir la bombe.

Les agences de renseignement américaines ont conclu que l’Iran explore une approche plus rapide bien que plus primitive pour développer une arme nucléaire qui prendrait des mois plutôt qu’un an ou deux si ses dirigeants décidaient de se lancer dans une course à la construction d’une bombe.

Toutefois, la position de négociation de l’Iran semble plus faible à plusieurs égards. Israël a détruit en octobre ses défenses aériennes qui protégeaient ses installations nucléaires et ses groupes mandataires dans la région ont également été la cible de frappes, notamment le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.

Il y a cependant des facteurs importants dans l’équation. L’Iran pourrait bénéficier de ses relations avec la Russie à un moment où les États-Unis tentent de négocier avec celle-ci pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le ministère américain de la Justice a également accusé les Gardiens de la révolution d’avoir tenté d’assassiner Trump l’année dernière, une évolution qui jettera une ombre sur les négociations. Il y a aussi la question de savoir si les Républicains et Israël accepteront un éventuel accord conclu entre les deux partis. 

Un accord après 45 ans de désaccord

Dennis Gate, professeur de relations internationales à l’Université d’État de Pennsylvanie et auteur d’un livre sur l’accord nucléaire iranien, estime que Trump n’abandonnera probablement pas l’option des frappes militaires ce qui rend les négociations peu susceptibles de réussir.

Pour sa part, Karim Sadjadpour du Carnegie Endowment for International Peace a averti que l’équipe Trump agirait en dehors de ses objectifs déclarés. Il a déclaré: «Vous ne négociez pas un prix final ou un grand accord mais plutôt des questions techniques cruciales telles que les niveaux d’enrichissement de l’uranium, les spécifications des centrifugeuses et les systèmes d’inspection. Il y a une grande différence entre affirmer que l’Iran ne peut pas posséder l’arme nucléaire et que son programme nucléaire doit être démantelé comme cela s’est produit en Libye. Il existe un risque que la partie américaine qui manque actuellement d’expérience claire et d’objectif précis soit dépassée dans les négociations par la partie iranienne qui possède les deux».

Sayed Hossein Mousavian, expert en sécurité et en politique nucléaire au Moyen-Orient à l’Université de Princeton, estime que les chances de succès des négociations résident dans un résultat que chaque partie vendrait à son propre public et que Téhéran accepte des inspections périodiques.

Mousavian conclut avec lucidité: «Je comprends que Steve Witkoff souhaite un accord et non la guerre. Il partage l’état d’esprit de Trump. Je vois donc une opportunité mais la réalité est que l’Iran et les États-Unis sont en désaccord depuis 45 ans et parvenir à un accord sur quoi que ce soit sera compliqué».

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