Les questions environnementales et notamment celle de la levée et du traitement des déchets ménagers font, depuis quelques années, partie des priorités du gouvernement. Et pour cause…
Lors d’une intervention téléphonique dans l’émission ‘‘Romdhane Ennes’’ sur Mosaïque, ce lundi 10 mars 2025, le ministre de l’Environnement Habib Abid a indiqué qu’en ce début d’année, deux conseils ministériels avaient été organisés, consacrés à la propreté, à la gestion des déchets et à la préservation de l’environnement, en soulignant que ces initiatives étaient un indicateur de l’importance accordée par le gouvernement aux enjeux environnementaux.
Bien que la situation ne soit pas encore idéale, une amélioration est en cours, avec des efforts continus pour améliorer la gestion des déchets, notamment en matière de collecte et de traitement, a assuré le ministre, en rappelant que 80% des déchets ménagers sont collectés, tandis que 20% demeurent dans les rues et les lieux publics.
Ce phénomène est principalement dû à un manque de ressources, mais aussi à des comportements inadéquats qui entravent une collecte efficace des déchets domestiques, a-t-il admis.
La Tunisie génère chaque année 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers, avec une production quotidienne variant entre 800 grammes et 1 kg par habitant. Parmi cette quantité, 2,8 millions de tonnes sont collectées, selon le ministre.
En outre, 45% des dépenses des municipalités sont consacrées à la gestion des déchets, ce qui explique la faiblesse des services dans d’autres domaines, tels que l’entretien des routes et des infrastructures publiques.
En Syrie, des centaines de personnes sont mortes dans des affrontements entre l’armée et les forces fidèles à Assad. Le spectre de la guerre civile ressurgit.
Le bilan de trois jours d’affrontements sanglants dans la région côtière de la Syrie entre les forces gouvernementales et les hommes armés fidèles au régime déchu de Bachar Al-Assad a atteint quelque 973 morts, selon un dernier bilan aujourd’hui, lundi 11 mars 2025.
Selon l’Observatoire national des droits de l’homme, 147 morts ont été enregistrés dès le premier jour, ajoutant que les forces gouvernementales sunnites ont exécuté sommairement des dizaines de miliciens alaouites – une branche du chiisme à laquelle appartiennent les clans au pouvoir en Syrie depuis des décennies – dans les localités de l’arrière-pays côtier syrien, dans la région de Lattaquié.
Selon l’Ong, le premier jour, 37 personnes ont été tuées dans les rangs gouvernementaux et les attaques contre la ville de Jableh et les villages proches de la côte méditerranéenne sont «les plus violentes contre les nouvelles autorités depuis la chute d’Assad» en décembre dernier.
L’escalade aurait également causé des dommages aux infrastructures critiques.
Des vols effectués dans les maisons des victimes et des flux de réfugiés syriens vers le Liban voisin sont également signalés, alors que le pouvoir en place, contrôlé par l’ancien chef terroriste Ahmed Charaa, cherche à se dérober à ses responsabilités dans les massacres enregistrés, se contentant de parler de la mise en place d’une commission d’enquête sur les violences en cours.
L’Unicef s’est dit «profondément alarmé par la récente vague de violence dans les zones côtières de la Syrie, qui aurait coûté la vie à au moins 13 enfants, dont un bébé de six mois.»
C’est ce qu’a déclaré le directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edouard Beigbeder, qui fait écho à l’appel à la modération du secrétaire général des Nations Unies pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines. «Nous exhortons toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, poursuit Beigbeder. Il est essentiel de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils, en particulier les enfants, et sauvegarder les infrastructures civiles essentielles, telles que les hôpitaux. La violence continue souligne la nécessité urgente de respecter ces lois et de garantir un accès rapide, sûr et sans entrave aux travailleurs humanitaires pour fournir des services vitaux aux personnes touchées par les combats».
L’Unicef appelle toutes les parties à «donner la priorité à la réconciliation et à s’engager en faveur d’une transition politique pacifique, garantissant que les enfants syriens puissent survivre, s’épanouir et réaliser leur plein potentiel. Les enfants syriens ont assez souffert. Ils ont le droit de vivre en paix et d’espérer un avenir meilleur.»
L’Institut national de la météorologie (INM) va mettre en place, prochainement, un réseau de radars d’observation météorologique, pour couvrir tout le territoire de la Tunisie.
C’est ce qu’a annoncé le directeur général de l’INM, Ahmed Hmam, à l’agence Tap, ajoutant qu’un appel d’offres international a été lancé pour l’acquisition de cinq radars et que l’ouverture des plus contenant ces offres aura lieu en avril 2025.
Ces cinq radars seront installés au nord du pays (2), au centre (2) et au sud (1), afin d’assurer une couverture efficace de tout le territoire national et une mesure instantanée des quantités de précipitations.
Ce réseau de radars est très important, notamment pour la réalisation de prévisions météorologiques instantanées et l’instauration d’un système d’alerte précoce, a souligné Hmam, ajoutant que d’autres projets sont en cours de réalisation par l’INM, dont l’acquisition d’une station de production météorologique pour élaborer les prévisions, y compris celles destinées à l’aviation. Ainsi, des dossiers de vol contenant les données météorologiques seront envoyés électroniquement aux équipages des avions.
Hmam a, également, parlé d’un projet d’acquisition et de mise en place d’une station de réception et d’exploitation des images satellitaires de troisième génération, dont l’appel d’offres sera lancé avant mai 2025.
Le réseau des stations d’observation météorologique va être aussi développé dans les aéroports, grâce à l’acquisition d’équipements pour les pistes d’atterrissage et de décollage dans les aéroports, ainsi que la généralisation du système de qualité ISO 9001 pour qu’il englobe tous les domaines d’activité de l’INM et ses services.
Les projets en cours s’inscrivent dans le cadre du programme intégré de résilience aux catastrophes naturelles lancé suite aux inondations au gouvernorat de Nabeul en septembre 2018 et qui est réalisé sur 6 ans (2022-2027).
Ce programme comporte 4 axes relatifs à l’amélioration de la lutte contre les dangers des inondations dans les zones urbaines, le renforcement des préparatifs pour contrecarrer les catastrophes, le développement de l’assurance dans le domaine des catastrophes naturelles, le renforcement de la coordination institutionnelle et l’aménagement environnemental favorable à la gestion des risques du climat et des catastrophes, à travers la création d’une structure permanente de résilience aux catastrophes.
L’INM est chargé de la mise en œuvre du 2e axe de ce programme, qui concerne le renforcement des préparatifs pour faire face aux catastrophes et ce avec la participation du ministère de l’Agriculture, et de l’Office national de la protection civile (ONPC).
Le rôle de l’INM consiste en le renforcement des capacités institutionnelles, la modernisation des systèmes de surveillance et de modélisation, ainsi que des prévisions météorologiques extrêmes et des inondations, en plus du renforcement des prestations de services d’observation météorologique et hydrologique, ainsi que des services des prévisions des dangers et d’alerte précoce.
La future interconnexion électrique Elmed, entre la Tunisie et l’Italie viendra renforcer la coopération énergétique entre les deux pays, très proches géographiquement et déjà étroitement liés dans plusieurs domaines, l’Italie étant le second partenaire économique de la Tunisie après la France.
Pour des opérateurs tunisiens du secteur des énergies renouvelables présents à l’exposition internationale sur la transition énergétique Key-The Energy Transition exhibition, clôturée le 7 mars 2025, à Rimini en Italie, Elmed, dont l’entrée en service est prévue pour 2028, est un «pont énergétique» entre l’Afrique et l’Europe.
Cet ouvrage viendra renforcer une coopération énergétique transméditerranéenne, déjà établie depuis 1977, avec le gazoduc Transmed, d’une longueur de 2 475km, entre l’Algérie et l’Italie, via la Tunisie (370 km). Il aidera l’Italie à satisfaire sa demande d’électricité, qui a atteint 31,3 milliards de kilowattheures (kWh) en juillet 2024, soit une augmentation de 4,5% par rapport à juillet 2023, selon les données de Terna, la compagnie d’électricité italienne.
«Pour la Tunisie, cette première interconnexion en courant continu entre l’Europe et l’Afrique, réalisée par la Steg et Terna, agira sur la sécurité d’approvisionnement en électricité, en réduisant la demande pendant l’été, période où des pics de consommation sont toujours enregistrés, dans un contexte de réchauffement climatique», a indiqué Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale des intégrateurs de systèmes photovoltaïques relevant de l’Utica, qui intervenait à un débat sur l’électrification de l’Afrique, à l’exposition de Rimini. «Elle habilitera aussi la Tunisie a exporter son énergie verte vers l’Europe», a-t-il dit, faisant sans doute aussi allusion à l’autre grand projet en cours de réalisation pour la production de l’hydrogène vert et son exportation vers l’Europe via l’Italie.
Lors de cet évènement, les experts ont souligné la nécessité d’un développement à grande échelle des énergies renouvelables, de la modernisation des réseaux électriques et d’investissements dans des solutions de stockage d’énergie pour garantir un accès universel à une électricité fiable, sûre et abordable.
La liaison électrique, qui reliera la station de Partanna en Sicile à celle de Mlaabi à Menzel Temime (Cap Bon), sur une longueur totale d’environ 220 kilomètres (dont environ 200 km en câble sous-marin), avec une capacité de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mètres, favorisera, selon les opérateurs tunisiens et italiens, l’intégration des systèmes énergétiques de l’UE et de l’Afrique du Nord.
Il s’agit également d’optimiser l’utilisation des sources de production, de partager les ressources d’équilibrage et d’accroître la flexibilité opérationnelle des deux systèmes électriques.
Pour rappel, l’interconnexion électrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie est d’une puissance de 600MW, d’une tension de 500Kv sur une longueur de 220 km. Elle traversera le canal de Sicile et sera posée sur le fond marin atteignant la profondeur maximale de 800 mètres sous le niveau de la mer.
Selon les données de l’ambassade d’Italie à Tunis, l’Italie est le deuxième fournisseur de la Tunisie, avec un commerce bilatéral d’environ 7.1 milliards d’euro. Elle est aussi le deuxième investisseur en Tunisie (avec une part de marché de 16%).
D’après les statistiques de l’Api et la Fipa, environ 800 entreprises italiennes sont actives en Tunisie, dont la plupart sont totalement exportatrices (off-shore).
Ces entreprises, mixtes, à participation italienne ou à capital exclusivement italien, emploient plus de 60 000 personnes et représentent près d’un tiers des entreprises à participation étrangère dans notre pays. La plupart d’entre elles sont concentrées sur le Grand Tunis et dans les régions côtières.
Le secteur de production le plus présent dans les sociétés italiennes est celui du textile/habillement, à travers aussi bien des petites et moyennes entreprises que d’importants groupes industriels.
Rien ne va plus à Téhéran. Après l’annus horribilis 2024 qui a vu le Hezbollah libanais sortir épuisé et son état-major politique et militaire décapité suite à la guerre sanglante l’ayant opposé à Israël, puis la chute vertigineuse de Bachar Al-Assad en Syrie, la situation semble devenir plus précaire que jamais au cœur même du régime.
Imed Bahri
Le président réformateur Masoud Pazeshkian ayant reçu pour son élection le soutien du Guide Ali Khamenei vient d’être lâché par ce dernier qui semble pencher pour les faucons du camp conservateur, à l’heure où, à Washington, d’autres faucons ont pris le pouvoir.
Pazeshkian est toujours favorable à des négociations avec Washington, contrairement aux conservateurs qui refusent de négocier avec le couteau de Trump sous la gorge et qui sont convaincus que la nouvelle administration américaine a pour objectif de provoquer un changement de régime en Iran.
Tout en rappelant que la proposition de Trump de rouvrir les négociations avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien intervient dans un contexte de conflits internes qui secouent les plus hautes sphères de l’establishment de la République islamique, Patrick Wintour, rédacteur en chef diplomatique du journal britannique The Observer, version du week-end du Guardian, a ajouté que, le mois dernier, le parlement iranien dominé par les conservateurs a affirmé son autorité sur le président réformiste Masoud Pezeshkian, élu en juin, en limogeant le ministre de l’Economie Abdolnasser Hemmati, tandis que Mohammad Javad Zarif, vice-président et réformateur le plus en vue, a également été contraint de démissionner.
La dernière lutte pour le pouvoir s’est clairement déroulée contre la volonté du président Pezeshkian mais avec une économie sous le choc des sanctions américaines.
Le gouvernement de l’ombre reprend la main
Le guide suprême de 85 ans a apparemment décidé de ne pas soutenir Pezeshkian. Sentant que la situation s’aggravait, le Parlement a convoqué 11 ministres et leur a posé 49 questions sur leurs performances dans ce qui a été perçu comme une tentative de harceler Pezeshkian et son gouvernement et de le forcer à se soumettre davantage.
Des rumeurs circulent en Iran selon lesquelles Pezeshkian, un homme émotif qui accorde une grande importance à l’intégrité, serait sur le point de démissionner. Son départ confirmerait que l’État profond, ou ce que certains en Iran appellent le gouvernement de l’ombre, ne tolérera pas une perte de pouvoir.
S’il part, il a clairement fait savoir à qui il imputerait la responsabilité. Dans un discours remarquablement franc, il a finalement pris position déclarant qu’il était favorable à des négociations avec l’Occident mais que le Guide suprême les avait rejetées.
«Ma position a toujours été et restera que je crois aux négociations mais nous devons désormais suivre les paramètres fixés par le Guide suprême», a déclaré Pezeshkian avant d’ajouter: «Lorsque le Guide suprême fixe une direction, nous devons nous y adapter et pour nous adapter, nous devons essayer de trouver une solution. Depuis que nous avons pris le pouvoir, nous avons des problèmes d’énergie, d’eau, d’électricité, d’énormes dettes et des problèmes de paiement aussi bien dans le secteur agricole pour le blé que dans celui de la santé pour les soins médicaux mais aussi les retraites, etc.»
Le bras-de-fer s’étend aussi au plan sociétal, puisqu’il a également déclaré que ses efforts visant à alléger la pression exercée sur les femmes pour qu’elles portent le voile se heurtaient à une opposition constante.
Sur un autre plan, Pezeshkian a présenté samedi de nouvelles excuses pour la pénurie d’électricité.
Wintour estime que les nombreuses batailles qui tournent autour de l’économie et de sa mauvaise gestion s’inscrivent en réalité dans des batailles plus vastes autour des relations avec l’Occident. Les conservateurs étant convaincus que l’expérience montre que Trump et son allié Israël ne sont non seulement pas dignes de confiance mais également déterminés à provoquer un changement de régime en Iran.
Pezeshkian avait affirmé lors des élections que l’Iran pourrait mettre fin à sa confrontation avec l’Occident et rester indépendant.
Téhéran pourra-t-il rejeter les négociations proposées par Trump ?
Les conservateurs considèrent que leur position est juste et plus justifiée que jamais surtout après la lettre de Trump à l’ayatollah Ali Khamenei, qui pose des conditions strictes aux négociations sur le programme nucléaire. Le prix exigé par Washington est considéré comme trop élevé.
Cependant, si Téhéran rejette l’initiative de Trump, le bombardement israélien des sites nucléaires iraniens deviendrait probable voire imminent. Le plus grand obstacle à une telle attaque ne réside pas dans les nombreuses menaces de représailles de l’Iran –Israël pense avoir détruit les défenses aériennes de Téhéran l’automne dernier– mais dans les arguments des États du Golfe.
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a accordé une interview à Tucker Carlson, qui a suscité beaucoup d’inquiétudes et dans laquelle il a averti que si la centrale nucléaire iranienne de Bushehr était attaquée et que des matières radioactives s’échapperaient dans le Golfe, trois jours après, aucun pays de la région n’aurait d’eau potable, étant donné que ces pays dépendent tous du dessalement pour assurer leur approvisionnement en eau potable. Une telle attaque détruirait non seulement la vie marine mais aussi la vie dans toute la région, a ajouté le ministre qatari.
Pour l’instant, les diplomates iraniens restent sur leur position affirmant qu’ils ne négocieront pas directement avec l’Amérique. Cela laisse ouverte la possibilité de pourparlers indirects sous la médiation de la Russie, une variante des laborieuses négociations qui ont eu lieu à Vienne sous l’administration Biden et qui n’ont pas réussi à relancer l’accord nucléaire de 2015. Cette offre pourrait faire gagner du temps à l’Iran.
Le consensus en Iran est que le message de Trump arrive à point nommé dans le cadre d’une guerre psychologique destinée à forcer Téhéran à le rejeter, à approfondir les divisions iraniennes sur sa stratégie et à porter la crise entre l’Occident et l’Iran aux plus hauts niveaux.
Cependant, en cas de refus de l’offre de négociation américaine par Khamenei, l’option militaire serait à l’ordre du jour, a déclaré Trump, sachant qu’il a déjà levé tout obstacle à la livraison à Israël de bombes de 2 000 livres (900 kg) suspendue par son prédécesseur et que Tel Aviv compte utiliser pour frapper les sites nucléaires iraniens.
Selon le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, cité par l’agence officielle Tap, 39 000 ingénieurs tunisiens ont déjà quitté le pays sur un total de 90 000 enregistrés à l’Ordre des ingénieurs tunisiens. Soit près de la moitié…
Sahnoun, qui intervenait lors d’une séance d’audition parlementaire à propos d’un projet de loi relatif à l’enseignement supérieur privé dont le contenu a été rapporté dans un rapport de la Commission de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique publié la semaine écoulée, a déclaré que le nombre total d’étudiants tunisiens diplômés en ingénierie dépasse, chaque année, 8000 alors que le rythme des départs des ingénieurs à l’étranger est estimé à une vingtaine par jour, soit près de 7000 chaque année. Ce qui constitue une source d’inquiétude étant donné qu’à ce rythme là, le pays pourrait bientôt manquer d’ingénieurs dans certains secteurs très demandés à l’étranger, notamment les nouvelles technologies.
Quand on sait que le coût de formation des ingénieurs en Tunisie s’élève chaque année à 650 millions de dinars et que beaucoup d’entre eux, aussitôt formés, partent monnayer leur compétence à l’étranger, on a de bonnes raisons d’appréhender les conséquences de ces départs massifs sur l’économie nationale. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités publiques qui se félicitent du fait que les envois de fonds des expatriés dépasse désormais les recettes du tourisme en devises étrangères et permettent ainsi à l’Etat de payer ses dettes extérieures.
Le film italien ‘‘Il reste encore demain’’ est une comédie dramatique italienne réalisée par Paola Cortellesi, une réalisatrice peu connue du grand public. A sa sortie en 2023, il a rencontré un immense succès, en Italie, en attirant près de cinq millions de spectateurs, dépassant ainsi au box-office national ‘‘Oppenheimer’’ et le navet américain ‘‘Barbie’’.
Mohamed Sadok Lejri
J’ai été impressionné par la qualité de ce film qui embrasse la cause féministe. Il s’agit d’un féminisme qui s’attache à sa mission première, un féminisme enraciné dans le quotidien et qui tient compte de la situation d’oppression que vivent beaucoup de femmes de par le monde au sein de leur foyer et, par extension, de la société dans son ensemble. ‘‘Il reste encore demain’’ n’a strictement rien à voir avec le néo-féminisme délirant et hystérique qui sévit dans certains pays.
Inspiré, belle réalisation et magnifiquement interprété, ce film est un véritable coup de génie. Il nous plonge dans l’Italie populaire de l’après-guerre, plus précisément dans le quotidien d’une famille vivant dans un quartier pittoresque de Rome au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et décrit avec un réalisme déconcertant la condition de la femme italienne de cette époque.
Une femme prisonnière de son destin
C’est l’histoire d’une mère de famille, Delia, qui est à pied d’œuvre dès les premières lueurs du jour. Son quotidien ressemble à un chemin de croix. C’est une femme prisonnière de son destin. Victime de la tyrannie conjugale, dévouée à ses deux fils turbulents, elle est également aux petits soins avec son beau-père, un grabataire abject, retors et despotique. Et ce n’est pas fini : elle jongle entre plusieurs emplois mal rémunérés et prépare les fiançailles imminentes de sa fille Marcella qui s’apprête à épouser Giulio, le fils des Moretti, un couple de nouveaux riches qui s’est bien sucré durant la guerre.
Bref, Paola Cortellesi met à l’honneur une mère de famille dévouée qui se démène en cumulant plusieurs petits boulots sous-payés pour le bien-être de sa famille. Malgré son abnégation, elle subit la violence de son mari dans une société où l’on intime encore aux femmes maltraitées de se taire. D’ailleurs, le film s’ouvre sur une gifle magistrale administrée du revers de la main par le mari Ivano à son épouse Delia qui est la protagoniste du film.
Le sujet du film est intemporel, universel et, manifestement, inépuisable. En effet, l’on remarque en regardant ce long-métrage que ce thème archi-rebattu peut être abordé sous de différents angles et déclinaisons et, comme c’est le cas ici, dans un style esthétiquement intéressant et réussi.
L’histoire de cette mère qui mène une existence de labeur, de brimades, qui tente de survivre sous les coups de son mari, tout en essayant de mener à bien un projet secret, ne peut laisser le public indifférent quand elle est bien construite et admirablement mise en scène.
Même si ‘‘Il reste encore demain’’ traite d’un sujet triste et douloureux, même si la violence machiste ordinaire plane tout au long du film, Paola Cortellesi nous immerge dans cette atmosphère tendue sans jamais verser dans le pathos.
Un goût aigre-doux
D’ailleurs, les scènes de passages à tabac sont présentées sous forme de chorégraphies et de pas de danse qui font écran à l’horreur indicible du réel. Les scènes dures sont saupoudrées d’humour et accompagnées de belles chansons italiennes pour désamorcer la tension et faire passer la violence de certaines séquences en leur donnant un goût aigre-doux. La réalisatrice ne voulait pas draper la protagoniste Delia dans une posture victimaire et a préféré éviter le ton mélodramatique et larmoyant.
Il a beau s’agir d’un film féministe, ‘‘Il reste encore demain’’ ne montre pas de solidarité entre les femmes, mais plutôt une résignation sourde. En réalité, Delia accepte tout au long du film sa condition de femme soumise, c’est quelque chose qui était naturel pour la société de l’époque, jusqu’au moment où elle perçoit de la pitié, voire du mépris, dans les yeux de sa fille. En même temps, cette dernière s’apprête à s’engager dans un mariage vécu comme une sorte de promotion sociale. En revanche, l’élu de son cœur ne tardera pas à manifester de l’agressivité à son encontre et une volonté d’assujettissement. Marcella est-elle condamnée à subir le même sort que sa mère ? C’est la question que l’on est conduit à se poser en regardant le film.
‘‘Il reste encore demain’’ est une véritable réussite sur le fond comme sur la forme. Tout est minutieusement orchestré pour que le public oscille entre profondeur et divertissement et pour qu’il retrouve le cinéma italien qui a forcé l’admiration du monde entier par sa puissance et son génie.
Des sensibilités hors du temps
En effet, ce film rappelle à notre bon souvenir le cinéma néo-réaliste et les tragi-comédies italiennes des années 1960 et 1970. Les personnages sont excentriques et faussement archétypaux, ils s’inscrivent dans la tradition classique des films italiens à l’humour féroce et déjanté, ils dévoilent des sensibilités hors du temps et nous emmènent dans les contrées profondes de la nature humaine.
Cette œuvre réunit, sans prétention aucune, la poésie du cinéma italien et la puissance de l’engagement. Paola Cortellesi dresse son réquisitoire en finesse, sans aigreur, sans esprit vindicatif et avec le bon dosage des sentiments.
Le film s’achève sur un coup de théâtre magistral et un message porteur d’espoir. C’est une scène dans laquelle la mère et sa fille se regardent fixement dans les yeux, sans parler, mais avec beaucoup de complicité. ‘‘Il reste encore demain’’ est un magnifique hommage aux générations de femmes qui ont lutté en silence, avec dignité, discrétion et détermination, pour permettre à leurs filles et petites-filles d’être plus libres.
Je persiste et signe : cette œuvre est digne des classiques italiens qui ont fait les beaux jours du cinéma. Ce petit bijou filmé en noir et blanc donnera envie à toute femme qui le regarde de lever le poing à l’apparition du générique de fin. C’est une ode aux droits des femmes dont on sort tremblant d’émotion.
Les poursuites judiciaires publiques à l’encontre de l’homme d’affaires et ex-président du Club sportif sfaxien (CSS) Abdelaziz Makhloufi, ont été arrêtées dans le cadre d’une troisième affaire douanière.Mais il reste en détention dans le cadre d’une quatrième affaire.
Cette décision prononcée par l’une des chambres correctionnelles spécialisées dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a été rapportée par l’agence officielle Tap, qui l’explique par le fait que sa défense a présenté des documents prouvant une conciliation avec la douane, tout en rappelant l’arrêt des poursuites judiciaires dans deux autres affaires similaires et pour les mêmes raisons.
Le prévenu, patron du Groupe CHO, spécialisé dans la production et l’exportation d’huile d’olive conditionnée, reste cependant en détention, poursuivi en justice dans le cadre de l’affaire dite de Henchir Echaâl, à Sfax, propriété de l’Office des terres domaniales (OTD) relevant de l’Etat, dont la gestion a été entachée de malversation et de mauvaise gestion. Des enquêtes ont d’ailleurs été ouvertes et des arrestations effectuées parmi ses cadres et employés pour corruption.
Au 7 mars 2025, les barrages tunisiens ont affiché un taux de remplissage de 35,7% de leur capacité, suite aux récentes précipitations ayant concerné toutes les régions du pays.(Ph. Barrage Sidi Salem).
Ce taux de remplissage est beaucoup plus élevé que celui enregistré le 8 novembre 2023, qui était de 22%, historiquement le plus bas des 30 dernières années, mais il reste encore bas par rapport aux besoins du pays en termes d’eau potable et d’irrigation.
Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ce taux a augmenté de 0,3% par rapport à février et de 4,3% par rapport à janvier 2025.
Les barrages tunisiens ont reçu 2,96 millions de m3 le 7 mars 2025, a ajouté la même source.
On rapporte que le président Donald Trump aurait adressé une lettre au Guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei, abordant notamment la question du programme nucléaire iranien et les tensions entre les deux nations. Voici un projet de réponse, rédigé dans l’esprit des grandes correspondances diplomatiques d’antan, dont les autorités iraniennes pourraient s’inspirer.
Khémaïs Gharbi
Au Très Honorable Président des États-Unis d’Amérique Sa très haute
Excellence Monsieur Donald Trump.
Que la paix soit sur celui qui recherche la paix, que la sagesse éclaire celui qui détient le pouvoir, et que la bénédiction divine accompagne votre nouveau mandat, afin que les sentiments de justice et de concorde prévalent sur les froids calculs de la politique.
Votre noble missive, monsieur le Président nous est parvenue, et elle a été reçue avec l’attention qui sied aux paroles d’un chef d’État dont l’influence s’étend aux confins du monde. Il est vrai que l’Amérique, par sa puissance et son rôle prééminent dans l’ordre international, façonne bien des destinées et oriente ou apaise bien de tempêtes. Sachez que notre inclination naturelle est à la paix, à la coopération entre les nations et à la stabilité des peuples. Hélas, les chemins de l’Histoire, pavés d’occasions manquées et d’incompréhensions, ont trop souvent éloigné nos nations, là où la raison et l’intérêt des peuples eussent commandé leur rapprochement.
Des nations livrées à la brutalité des armes
Votre sollicitude à l’égard de notre nation et votre insistance sur la question de notre souveraineté militaire ne nous échappent point. L’Iran, terre de civilisation plusieurs fois millénaire, n’a jamais cherché à s’armer au-delà de la mesure que lui impose la nécessité de sa propre sécurité. Or, permettez-moi de vous le dire avec la franchise qui sied aux échanges entre hommes d’État : si l’inquiétude devait guider notre jugement, elle ne trouverait pas sa source dans nos propres décisions, mais bien dans l’ordre instable qui règne autour de nous.
Car enfin, Monsieur le Président, quel peuple pourrait demeurer sans crainte lorsqu’il voit, autour de lui, des nations livrées aux flammes des guerres, des frontières effacées par la brutalité des armes, et des États entiers transformés en champs de ruines sous les coups de forces étrangères agissant en toute impunité? Quel dirigeant responsable pourrait demeurer inactif lorsque, non loin de ses terres, d’autres peuples sont dépossédés de leur patrie, déplacés, relégués à la souffrance dans l’indifférence des grandes puissances, et cela au mépris même des lois que ces puissances ont pourtant érigées en principes universels?
Vous le savez, l’Histoire retiendra que la sécurité ne peut être fondée sur la crainte imposée aux autres. Elle ne peut naître que d’un équilibre juste et d’une garantie mutuelle de respect et de souveraineté. La stabilité dans notre région ne saurait être assurée tant qu’un seul État, fort de votre soutien indéfectible, Israël en l’occurrence, s’arroge le droit de violer impunément toutes les résolutions internationales qui ne lui conviennent pas et de bouleverser, par la force, l’ordre des nations.
La paix n’est pas l’unilatérale renonciation
Si votre dessein est véritablement d’apaiser les tensions, alors sachez que la main de l’Iran n’a jamais tremblé lorsqu’il s’est agi d’œuvrer pour la paix. Mais la paix, Monsieur le Président, n’est pas l’unilatérale renonciation d’un peuple à ses droits légitimes ; elle est l’édification d’un ordre fondé sur la justice, où aucun État ne s’érige en arbitre absolu du sort des autres.
L’histoire jugera nos actes, et la postérité se souviendra des décisions que nous aurons prises. Puissiez-vous entendre la voix de la sagesse, et puisse votre nation, qui s’enorgueillit de ses principes, redevenir un artisan de stabilité pour tous, et non une source de déséquilibre pour certains ni une garantie d’impunité permanente pour un seul autre.
Le peuple iranien, riche de son histoire et de sa sagesse, ne souhaite au peuple américain que bonheur et prospérité. Car nous savons que la grandeur d’une nation ne se mesure pas seulement à sa puissance, mais à sa fidélité aux valeurs qui l’ont fondée. La grandeur de l’Amérique n’est pas contradictoire avec la justice et l’équilibre entre les nations ; au contraire, elle s’y épanouit pleinement. Mais comment votre nation pourrait-elle véritablement se consacrer à sa propre renaissance si un seul État, Israël faut-il vous le rappeler, animé par des desseins belliqueux, détourne inlassablement votre engagement et vos ressources au profit de sa seule expansion territoriale? Si vous aspirez sincèrement à rendre sa grandeur à l’Amérique, alors il vous appartient d’empêcher que d’autres ne la confisquent à leur seul bénéfice.
Puisse l’Auteur des destinées accorder à votre nation sagesse et clairvoyance, et faire de votre mandat un temps où la justice l’emporte sur la discorde, où la grandeur se conjugue avec l’équité, et où chaque peuple trouve sa place dans l’harmonie des nations.
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Les banques publiques doivent jouer leur rôle national en soutenant les efforts de l’État dans la mise en œuvre de sa politique sociale, a déclaré Kaïs Saïed.
Le président de la République, qui a rencontré, samedi 8 mars 2025, au palais de Carthage, la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, lui a rappelé le rôle qui lui incombe, qui est de préserver les équilibres financiers de l’État. Et pour cela elle doit coordonner les actions entre toutes les structures relevant de son département, lesquelles doivent redoubler d’efforts pour lutter contre la contrebande et l’évasion fiscale.
Pour le président Saïed, la justice et l’équité dans la fixation des taux d’imposition et des autres charges publiques sont essentielles pour rétablir la confiance entre le citoyen et l’État, a insisté le chef de l’État, en soulignant la nécessité de poursuivre la lutte contre les réseaux de corruption, comme indiqué dans un communiqué du Palais de Carthage.
Si les jeunes filles tunisiennes sont de plus en plus scolarisées et diplômées avec excellence, l’accès au marché du travail est encore difficile d’accès pour les femmes en âge actif. Seulement une femme sur quatre (16-64 ans) est occupée dans les activités formelles en Tunisie. Pour les femmes, les droits économiques sont loin des attentes et des aspirations légitimes. En décalage avec la modernité et l’égalité des chances, Regardons les chiffres…
Moktar Lamari *
Une sur quatre, les trois autres sont invisibles dans les discours traitant de l’emploi ou du chômage en Tunisie. Comme si quand on en parle pas, on évite de verbaliser le problème. On occulte le vrai problème dans les médias, dans les débats publics, et dans les cercles des élus.
75% des Tunisiennes en âge actif sont exclues du marché économique officiel. Elles ne travaillent pas et rien n’est fait pour les intégrer dans le système économique. On ne les considère même pas dans les effectifs des chômeurs, considérant qu’une grande proportion d’entre elles n’est pas à la recherche d’emploi.
Les dégâts ne s’arrêtent pas là. Pratiquement 7 femmes sur 10, en Tunisie, n’ont pas de compte bancaire. La raison est simple: elles n’ont pas de travail formel et de salaire régulier, et dans certains cas, on verse l’éventuel revenu ou épargne dans le compte du conjoint. Celles-ci ne peuvent pas contracter des prêts pour lancer leur projet, et s’émanciper par le travail et l’investissement.
Des chiffres terribles et qui font froid au dos. Et les leaders et élites de l’establishment se plaisent avec, en s’auto-félicitant et en faisant les discours et la propagande liée, en fonction des gouvernements et des contextes politiques ayant marqué ces années post-2011.
Dans l’inconscient collectif, les femmes sont mieux à la maison à s’occuper des enfants et de la cuisine, dans une «complémentarité avec l’homme», comme ont tenté de l’imposer dans la constitution de 2014 les idéologues de l’islam politique en Tunisie, sous la gouverne du Cheikh Rached Ghannouchi.
Invisibilité collective
Les autres partis ou gouvernements de l’après-2011 ont fermé les yeux sur les contraintes et les entraves qui verrouillent le marché du travail formel pour les femmes.
On peut évoquer des raisons sociologiques, idéologiques ou même morales pour forcer la femme à ne pas revendiquer un travail salarié, comme l’homme, en parfaite égalité.
En revanche, le règne des hommes est sans appel. Trois hommes sur quatre sont occupés dans le marché du travail (75%). Ils sont dominants et font valoir une masculinité orientale et souvent misogyne, et pas toujours ouverte à l’émancipation totale des femmes.
Et cette injustice paraît normale pour nos élites, nos économistes du sérail en Tunisie. Par fatalisme, machisme, ou par intérêt personnel.
Passer de 25% à 75% de taux d’emploi formel pour les Tunisiennes constitue un objectif prioritaire. Une revendication légitime que personne ne peut réfuter aujourd’hui.
La réalisation d’un tel objectif requiert une révolution économique. Une révolution dans les mentalités et les esprits. Et tout indique qu’on est loin de cela, très loin aujourd’hui, dans le contexte de la crise économique qui plombe le pouvoir d’achat et qui ruine les ambitions de la gente féminine en Tunisie.
La population féminine est statistiquement parlant supérieure à celle masculine. La majorité de la population tunisienne est féminine, et la différence entre les deux «sexes» est de l’ordre de 300 000 et converge rapidement vers un demi-million, en faveur des femmes.
Les Tunisienne vivent plus longtemps (4 ans de différence avec l’homme), parce qu’elles prennent soins d’elles mêmes, de leurs enfants. Elles fument moins, elles sont plus prudentes, plus «responsables» et plus respectueuses des règles prudentielles.
Contrairement aux hommes, elles coûtent moins chers en dépenses de santé et de taxes payées par les contribuables, pour le secteur de la santé.
Deux millions de femmes sur le carreau
Impliquer et employer, d’une façon ou d’une autre, deux millions de femmes (16-64 ans) créerait un saut de la richesse nationale mesurée par le PIB d’au moins 15%.
La femme détient donc les clefs de la relance économique, si on fait tout le nécessaire pour cela. Leur emploi boostera la croissance, comblera les déficits des caisses de solidarité sociale et de retraite et procurera plus de revenu pour la formation du capital social en Tunisie.
Il faudra donc plus d’investissements, des taux d’intérêts abordables, une bureaucratie moins vorace et moins corrompue. Il faut une vraie politique économique, mais pas de «stratégie» démagogique sans dents, sans colonne vertébrale… et sans moyens budgétaires.
Il faut aussi un changement drastique dans les mentalités des hommes, soit les pères, les frères, les fils et conjoints ou petits-amis.
Le principal handicap de l’implication économique de la femme dans l’économie est celui lié à la mentalité rétrograde et conservatrice qui caractérise une large majorité des Tunisiens.
La moitié de l’homme
L’autre handicap économique réside dans l’accès au patrimoine. Les femmes, déjà défavorisées dans l’accès à l’emploi, le sont aussi dans le partage de l’héritage et donc dans la transmission de la richesse et du patrimoine.
La femme hérite la moitié de la part qui revient à son frère, et cette règle qui date de plus 14 siècles est sacrée, canonisée dans le livre sacré.
Cela doit changer, et le plus vite serait le mieux. L’histoire va dans ce sens et on peut l’expliquer et le justifier dans le contexte. Il faut repenser les interprétations et moderniser les lectures des fondamentaux historiques et religieux.
Ce biais et ces injustices se traduisent aussi dans les niveaux de rémunération des femmes employées. Elles sont payées moins que leurs collègues hommes en moyenne, et elles sont moins présentes dans les postes de commandement et de direction. Les chiffres sont encore plus criants à cet égard. Les symboles aussi, vestimentaires et pas seulement.
L’Allemagne est une puissance économique mais un nain géopolitique dont la défense est assurée par l’armée américaine. Cependant, le rapprochement entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine fait que Berlin ne peut plus compter sur l’allié américain et cherche une alternative notamment pour la dissuasion nucléaire. Que faire?(Ph. L’Allemagne pourra-t-elle continuer à compter sur les bases américaines sur son sol pour assurer sa sécurité ?)
Imed Bahri
Opter pour le parapluie nucléaire français? Emmanuel Macron a tendu la main à ses voisins d’outre-Rhin. Toutefois, cela équivaut à remplacer une dépendance par une autre.
Développer son propre arsenal nucléaire? Cela revient à enfreindre les engagements internationaux de l’Allemagne qui constituerait une cible privilégiée pour les pays ennemis. Par conséquent, cela devra être fait dans le plus grand secret. Aujourd’hui, Berlin doit trancher la question même si le choix est cornélien.
The Wall Street Journal (WSJ) a publié une enquête qui revient sur l’entente entre le président américain et son homologue russe qui pousse les Européens à revoir leur sécurité loin du parapluie américain pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui fait réfléchir l’Allemagne à posséder des armes nucléaires ou à coopérer avec la France et la Grande-Bretagne pour y parvenir, ce que les États-Unis tentent d’éviter depuis longtemps.
Le journal américain s’appuie sur des déclarations de Friedrich Merz -qui s’apprête à assumer les fonctions de chancelier de l’Allemagne après la victoire de la coalition de l’Union chrétienne-démocrate qu’il dirige aux récentes élections législatives- dans lesquelles il n’exclue pas la possibilité que son pays se dote de son propre arsenal nucléaire.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Frankfurter Allgemeine Zeitung, Merz a déclaré que l’Allemagne devrait entamer des négociations sur l’extension de la dissuasion nucléaire française et britannique à toute l’Europe.
L’Europe perd confiance dans la dissuasion américaine
Le WSJ estime que ces déclarations brisent un tabou installé depuis longtemps et révèlent que les piliers de la sécurité en Allemagne et en Europe tremblent violemment à un moment où Merz négocie toujours pour former un gouvernement et où on il n’a pas encore été élu chancelier de son pays. Ce qui est peut-être le plus frappant, c’est qu’aucun dirigeant allemand n’a appelé à une alternative à la dissuasion nucléaire américaine en Europe depuis la fin de la guerre froide.
Le journal américain indique que l’armée de l’air allemande est prête à déployer les armes nucléaires tactiques américaines actuellement stockées sur la base aérienne de Büchel dans l’ouest de l’Allemagne si le président Trump donne l’ordre de le faire.
Alors que les États-Unis n’ont montré aucune volonté de retirer leurs forces d’Europe, Trump, qui a tenté de le faire lors de son premier mandat, cherche désormais à conclure un accord avec son homologue russe, qui, selon certains analystes, pourrait nuire de manière irréparable à la confiance européenne dans la dissuasion américaine.
Selon le WSJ, le sentiment de l’Europe selon lequel l’Amérique abandonne ses alliés semble plus évident en Allemagne où les États-Unis maintiennent leur deuxième plus grande présence militaire à l’étranger.
Le journal cite Christian Mölling, directeur du programme Avenir de l’Europe au sein du groupe de réflexion Bertelsmann Foundation, qui estime que l’Allemagne dispose de quatre options pour combler le déficit de sécurité: «Soit les Américains conservent leur dissuasion nucléaire (en Europe), soit les Européens prennent le relais, soit une combinaison des deux, soit les Allemands tentent de compenser cela de manière conventionnelle, en référence aux forces militaires non nucléaires». Toutes ces options comportent des risques, prévient cependant Mölling.
En ce qui concerne les armes conventionnelles, Merz et ses partenaires de coalition ont révélé cette semaine qu’ils exempteraient les dépenses militaires des règles budgétaires strictes éliminant ainsi toute restriction de dépenses et permettant à l’Allemagne de se réarmer rapidement.
Pour le nucléaire, chercheurs et politiciens estiment que le moyen le plus rapide pour Berlin de reconstruire une dissuasion nucléaire pourrait être de reproduire avec la France son accord avec les États-Unis ce qui conduirait au stationnement de têtes nucléaires françaises en Allemagne avec pour mandat de protéger le pays.
Le président français a déclaré lors d’un discours télévisé cette semaine qu’il lancerait un débat stratégique sur l’extension de la dissuasion nucléaire de Paris aux alliés européens. Macron avait déjà proposé de telles discussions à l’Allemagne mais cette dernière avait ignoré sa proposition, qui consiste à doter l’Europe d’un parapluie nucléaire, et qui a suscité la colère et les avertissements de la Russie.
Cependant, le WSJ estime que le fait que l’Allemagne ait confié sa sécurité à la France et à la Grande-Bretagne pourrait la rendre otage des changements politiques à Paris et à Londres tout comme elle est aujourd’hui soumise aux caprices de Trump.
L’Allemagne est signataire du Traité de non-prolifération nucléaire qui lui interdit de développer des armes nucléaires et empêche les autres pays signataires de l’aider à le faire. Elle a également renoncé aux armes nucléaires dans un traité qui a ouvert la voie à la réunification allemande. Le WSJ souligne que si Berlin choisissait de développer un arsenal d’armes nucléaires, il devrait le faire en secret non seulement parce qu’il violerait ses engagements mais aussi parce que cet effort en ferait une cible pour les ennemis.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars de chaque année, le Théâtre national tunisien (TNT) a organisé une table-ronde intitulée «La scène au féminin », célébrant le travail et l’apport des metteuses en scène tunisiennes.Une occasion pour réfléchir sur le travail des femmes dans le théâtre, non pas comme un acte militant isolé, mais comme une nécessité pour la diversité et le renouvellement de la scène artistique tunisienne.
Lassaad Mahmoudi
L’événement qui s’est tenu avant-hier soir, vendredi 7 mars 2025, à la salle Le 4e Art à Tunis, a réuni trois figures majeures du théâtre tunisien contemporain : Leïla Toubel, Wafa Taboubi et Lobna Mlika. La rencontre a été animée par la critique Faouzia Belhaj Mezzi, mettant en lumière les parcours, les défis et les contributions artistiques des femmes dans le monde du théâtre en Tunisie.
Dans son mot d’ouverture, le directeur du TNT Moez Mrabet, a souligné l’importance de cette initiative : «Nous avons voulu que cette célébration soit une occasion de réflexion sur la place de la femme en tant que metteuse en scène dans le théâtre tunisien. Grâce aux témoignages de ces trois artistes, nous découvrons un pan essentiel de notre scène nationale et les évolutions marquantes du rôle des femmes dans la création théâtrale».
Lutter contre les préjugés sociaux
L’histoire du théâtre tunisien a longtemps été marquée par la présence féminine, d’abord cantonnée au jeu d’actrice avant que certaines figures pionnières ne s’attaquent à la mise en scène. À cet égard, Faouzia Belhaj Mezzi a rappelé que les premières générations de femmes artistes ont dû lutter contre les préjugés sociaux qui pesaient sur leur métier. Ce n’est que dans les années 1970 et 1980 que les premières metteuses en scène tunisiennes ont pu véritablement imposer leur regard et leur écriture scénique.
Leila Toubel. Faouzia Belhaj Mezzi.
Les interventions des trois metteuses en scène invitées ont permis de confronter différentes approches et expériences. Pour Leïla Toubel, le théâtre n’a pas nécessairement besoin d’une approche féministe au sens militant du terme : «Le théâtre a besoin de notre humanité avant tout. Il ne s’agit pas d’opposer hommes et femmes, mais de porter un regard singulier sur le monde».
Cependant, elle reconnaît que les femmes qui ont marqué le théâtre tunisien, à l’image de Raja Ben Ammar, ont dû s’imposer dans un environnement majoritairement masculin. À travers son témoignage, elle a rendu hommage à cette metteuse en scène pionnière, soulignant son audace et son impact sur les nouvelles générations.
De son côté, Lobna Mlika a insisté sur l’importance d’intégrer la question féminine dans le débat théâtral sans tomber dans le folklore ou le sensationnalisme. Pour elle: «Être une femme artiste, ce n’est pas seulement se positionner en tant que femme dans une société patriarcale, c’est avant tout proposer une vision esthétique et philosophique qui dépasse les carcans habituels».
Wafa Taboubi. Lobna Mlika.
Des porteuses de projets
Quant à Wafa Taboubi, elle a mis en lumière les difficultés économiques et institutionnelles auxquelles les metteuses en scène sont confrontées : «Nous devons constamment prouver notre légitimité, non seulement en tant qu’artistes, mais aussi en tant que porteuses de projets. Le soutien institutionnel et financier reste un défi majeur pour la création théâtrale féminine.»
Ce qui ressort de cette table-ronde, c’est que les nouvelles générations de metteuses en scène ne se définissent plus uniquement par l’opposition aux normes sociales d’antan. Elles entrent dans le monde du théâtre avec une démarche professionnelle assumée, revendiquant leur place non pas par revendication politique, mais par la force de leur talent et de leur vision artistique.
Toutefois, la question des inégalités structurelles persiste. L’accès aux financements, la répartition des opportunités et la reconnaissance institutionnelle restent encore marqués par un déséquilibre entre hommes et femmes. Malgré ces obstacles, la créativité et la résilience des artistes tunisiennes continuent d’enrichir la scène théâtrale, faisant évoluer les mentalités et les pratiques.
En clôture de l’événement, les participantes ont appelé à une reconnaissance accrue du travail des femmes dans le théâtre, non pas comme un acte militant isolé, mais comme une nécessité pour la diversité et le renouvellement de la scène artistique tunisienne.
Exprimant le politiquement correct cher à l’establishment américain et croyant pouvoir contribuer à empêcher le retour au pouvoir de l’Amérique populiste, brouillonne et fasciste de Donald Trump, le célèbre journaliste américain Bob Woodward nous dépeint dans son dernier livre, ‘‘War’’, publié avant la dernière présidentielle américaine un Joe Biden qui s’apparente plus à un jésuite maître du double langage qu’au chrétien charitable qu’il prétend être. Mais du côté des infidèles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.
Dr Mounir Hanablia *
Quel a été le bilan du Président américain Joe Biden? Il est sans doute trop tôt pour l’évaluer. L’impression première est celle d’un président aligné comme aucun président ne l’avait jamais été sur de présupposés atlantistes en Ukraine et sionistes en Palestine, qui n’a pas résisté à sa vieillesse et qui a fini par remettre en selle son vieux challenger Donald Trump, celui dont plusieurs membres de l’establishment étatsunien considèrent l’accès à la présidence comme absolument catastrophique pour les intérêts de leur pays.
Si on s’en réfère à la récente performance de Trump face à Zelenski, humilié et tourné en ridicule, on peut considérer que le nouveau président américain n’a pas dérogé à sa promesse de prendre à contre-pied la politique de son prédécesseur, dont le prestige avait été d’emblée terni par le catastrophique retrait d’Afghanistan et le fiasco des services de renseignement sur l’effondrement immédiat du régime afghan fantoche face aux talibans après le retrait militaire américain.
Bob Woodword s’efforce à travers les pages du livre d’opposer un Biden attaché aux valeurs morales et juridiques d’un ordre international prédictible, au comportement impulsif ou compulsif d’un Trump que son égo surdimensionné empêche d’écouter la voix de conseillers choisis d’ailleurs avant tout pour leur soutien indéfectible et dont on ignore s’ils sont à même de lui prodiguer les conseils nécessaires.
On apprend ainsi que loin d’être l’anti-guerre qu’il se vante d’être, ce dernier n’avait pas hésité à conduire son pays au seuil de l’affrontement nucléaire avec la Corée du Nord que seul le sang froid d’une poignée de généraux avait évitée.
A contrario, Biden avait tout fait pour dissuader le Président russe de recourir aux armes nucléaires, face aux difficultés militaires de son armée en Ukraine. Ainsi, il y aurait eu les deux méchants parce qu’imprévisibles, Trump et Poutine, auxquels on peut sans hésiter associer le pire parmi tous, Benjamin Netanyahu, le criminel de guerre israélien, qui n’offre à la population civile palestinienne et Gaza et dans les territoires occupés que deux alternatives : l’exode ou la mort.
Cependant, Biden avait-il proposé autre chose lors de son séjour à Jérusalem dans un hôpital palestinien, lorsque face à ses interlocuteurs rappelant les malheurs issus de l’occupation, il avait répondu que lui-même était un fils d’immigrés irlandais?
Il y aurait suffisamment matière à discussion pour savoir si les politiques russe et israélienne seraient aussi imprévisibles du moment que les intérêts géostratégiques des uns et des autres ont toujours été clairement définis.
Tout compte fait, c’est la dichotomie entre le discours soucieux du respect du droit international et de la protection des civils, et les actes du gouvernement américain livrant des dizaines de milliards de dollars en armement qui doivent être notés.
La guerre en Ukraine, brillamment annoncée par le renseignement américain plusieurs semaines avant ses débuts, n’a pas pris l’Administration Biden de cours. Elle est peut-être née de l’esprit de Poutine désirant passer à la postérité comme l’a été Pierre le Grand, en tant que héros russe, et il n’est nul besoin d’être un dictateur pour nourrir de tels rêves.
C’est bien le refus américain de fournir des garanties contre l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, qui a précipité l’agression militaire russe. Les Américains ne pouvaient pas permettre à la Russie de remettre en cause le nouvel équilibre européen issu de l’effondrement de l’Union Soviétique.
Ainsi qu’on l’apprend incidemment dans le livre, le président américain peut se targuer à la fin de sa présidence d’avoir infligé des dommages irréparables à la puissance de la Russie par le biais du conflit militaire et des sanctions économiques auxquelles ses alliés européens se sont associés.
Si on s’en réfère à la guerre à Gaza, on ne peut que souligner le soutien militaire indéfectible accordé aux Israéliens dans leur entreprise d’épuration ethnique.
L’auteur du livre souligne toute la défiance de l’administration américaine, en particulier ses services de renseignement, aux thèses israéliennes. Celle-ci se targue d’avoir évité une attaque préventive contre le Hezbollah dont le prétexte aurait été un vol d’oiseaux perçu sur les radars comme une attaque de drones.
En réalité, c’est le Hezbollah qui, en prenant les devants et en ouvrant les hostilités, a imposé à l’état-major sioniste la modification de ses plans, une réalité totalement occultée par l’auteur du livre et qui semble lui avoir échappé.
Les Israéliens tout en continuant la destruction méthodique de Gaza ont préparé leur future attaque contre le Sud Liban, et ils n’auraient pu mener une guerre de cette ampleur et sur une aussi longue durée sans l’appui financier logistique méthodique et systématique de l’allié américain, et même de ses firmes high tech, à l’instar de Microsoft, dont on a appris plus tard qu’elle a participé directement à la guerre aux côtés de l’armée israélienne, sans doute en lui fournissant les données nécessaires à ses opérations de ciblage et de destruction du commandement de ses adversaires. Biden a bien qualifié Netanyahu de menteur et de foutu «trou du c.», mais dans le même esprit de Franklin Roosevelt parlant de l’ancien dictateur du Nicaragua Somoza : «cet homme est un foutu trou du c., mais c’est notre trou du c.». Et si Netanyahu a été près de mettre le feu aux poudres au Moyen-Orient, en tuant deux généraux iraniens dans un bombardement à Damas, il est difficile d’opposer à cela une volonté de désescalade du Président Biden après lui avoir fourni toute l’aide nécessaire pour le faire, de circonscrire l’affrontement à Gaza et de protéger les civils. Force est de constater que depuis lors les bases américaines ont été attaquées et des soldats sont morts.
C’est Hadj Moussa et Moussa Hadj
Un autre volet traité par le livre est celui de la frontière Sud des Etats-Unis probablement à cause de son incidence sur la campagne présidentielle (dont les résultats ne sont pas traités par l’auteur). Il est curieux de comparer l’afflux de plusieurs centaines de milliers de personnes cherchant du travail et fuyant des pays calamiteux à la guerre. Mais ici c’est le langage de Trump qui finit par s’imposer même si l’auteur crédite l’ancien président de sa volonté de respecter une nouvelle fois le droit international des réfugiés et de ne pas recourir aux moyens que son adversaire républicain promet, de reconduire manu militari les étrangers à la frontière, de les parquer dans des camps de concentration et de ne pas hésiter pour ce faire à séparer les enfants de leurs parents.
On sort de cette lecture avec une impression d’un ouvrage écrit dans l’urgence avant les élections présidentielles pour parer à une menace, celle du retour au pouvoir d’un homme, Donald Trump, considéré comme catastrophique et pouvant remettre une nouvelle fois en question les fondements de la démocratie américaine.
Dans ce cas, les opinions exprimées sur l’Ukraine et Gaza ne l’ont pas été dans le but d’écrire l’Histoire, mais de faire l’apologie du président sortant trahi par son âge ainsi que par sa volonté de sauver à tout prix son fils Hunter. Kamala Harris est ainsi présentée comme se situant dans la continuité d’une politique américaine rationnelle et responsable.
L’ouvrage est plus révélateur de l’auteur, inséré en tant qu’ancien journaliste du Washington Post dans l’establishment médiatique américain et exprimant le politiquement correct, contre la perspective du retour au pouvoir de l’Amérique populiste, brouillonne et fasciste de Trump. Le Biden dépeint s’apparente plus à un jésuite maître du double langage qu’au chrétien charitable qu’il prétend être. Mais du côté des infidèles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.
Né en 1953 à Casablanca, Abdallah Zrika (عبد الله زربقة) est poète, romancier, nouvelliste, critique et dramaturge marocain.
Il publie son premier recueil La danse de la tête et de la rose, en 1977 avant d’être emprisonné à la fin de ses études sociologiques, en 1978.
Sa poésie, dans la mêlée sociale et politique, en sera marquée. Elle évolue cependant, peu à peu, vers des questionnements existentiels, soufis et universels.
Recueils traduits en français : Rires de l’arbre à palabre, l’Harmattan, trad. par Abdellatif Laâbi ; Bougies noires, La Différence ; Ivresse de l’effacement, Méridianes, trad. par James Sacré et l’auteur, (dessins de Rachid Koraïchi): Mon corps est ce qui reste de l’écriture, Approche, trad. par l’auteur.
Tahar Bekri
Abdallah Ztika et Tahar Bekri
Comme nous avons de petits yeux sur une terre où la mer tremble à ses pieds où
que nous allions nous disons qu’il n’y a pas de limite à cette terre
Et bien que nos petits corps aient honte des rochers fracassés par le temps
Et du fait que le combat laisse derrière lui de petits fayots épineux
Nous continuons à dire : nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que le monde
s’arrête
C’est vrai nos paroles sont étranges
Mais bonnes gens
Le monde est très beau
Cette terre il n’y a de plus belle qu’elle que les jardins dans le rêve
quelques légendes que nous créons pour dormir ne serait-ce qu’un peu
Nous voulons vivre nous autres
Et éclore comme des plantes sur la terre
Nous voulons vivre
Il nous fait très mal que certains hommes montent sur la lune
Et nous sur terre nous n’avons pas le droit de marcher de nuit
Ni rendre visite aux proches
Ecrire des poèmes
Mourir sans fouiller nos vêtements
Il est très douloureux
Que nous écrivions comme ces poèmes à la fin du siècle
Douloureux de voir la terre rire au printemps
Se dénuder comme elle veut l’automne
Se dévergonder l’été
Et toi tu te mets debout pour un homme sans nom
Qui fouille ton corps et tes sous-vêtements
C’esr très douloureux
Mais nous disons
Comme il n’y a pas de limite à nos douleurs
Il n’y a pas de limite à nos rêves
Nous nous mettons debout avec nos tailles en dépit de leur petit volume
Elles sont droites
Elles ont honte de s’incliner
En direction de la majesté des arbres
Où les oiseaux possèdent la liberté du ciel
Nous disons que nous avons honte
Nous avons encore notre dignité
Et malgré ceux qui nous ont condamnés à la nuit
Nous insistons pour sortir de jour
Pour vous faire lire nos poèmes
Malgré le mauvais temps
Et nos têtes qui ne valent dans ce monde
Qu’un long gourdin
Nous, nous voulons vivre
C’est pourquoi nous venons à votre rencontre
Poètes qui n’ont de domicile fixe que la prison
Où ils façonnent leurs poèmes en secret
O bonnes gens dites
Nous n’avons pas de secrets comme ceux des gardiens de nuit
Nous, nous connaissons le soleil quand il se lève
Brille clairement
Que l’opacité est nulle
Alors que nous voulons
Toucher les doigts de nos mères
Reposer nos yeux dans la vastitude de la mer
Nous en sommes empêchés
Ainsi tourne le monde aujourd’hui
Horrible d’imaginer
Qu’ils ne sont pas montés sur la lune pour nous
Mais pour enlever à l’un un pain d’illusion
A l’autre une résidence de poètes
Horrible d’imaginer le monde renversé
Malgré l’attraction et les lois
Ils continuent à mentir
Tuent la vérité
Même dans le ventre des mères
Quand ils enfantent mille femmes
Horrible
De ne pouvoir les imaginer
Avec les enfants
Et les plantes qu’ils aiment
Dites-moi
Combien de lettres d’amour s’envoient maintenant dans le monde
Moi je dis
Pas une n’est sincère
Tant que nos pères et nos sœurs
Passent la fleur de leur âge en prison
Les anciens disent vrai
Il n’y a pas d’âme dans les poèmes des poètes d’aujourd’hui
Car le monde est horrible
Où les chansons d’amour
Sont pour cacher les meurtres
Et avorter les enfants des régions chaudes
Ils ont tout tué
Au point où il est devenu obligatoire
D’apporter une nouvelle langue
Malgré cela
Je vous l’ai dit malgré cela
Et malgré les douleurs sans limite
Et ceci est vraiment étrange
Malgré notre solitude meurtrière
Le froid dur
La longue nuit
Et l’immensité des dangers
Le prix du sang que nous payons
Ce qui nous est demandé
Est de transformer le monde !
Traduit de l’arabe par Tahar Bekri
Zouhour hajariya (Fleurs de pierre) Ed. Hiwar, 1986, 1ère édition en 1983.
La Tunisie, souvent négligée dans les discussions sur la scène technologique en plein essor en Afrique, peut se vanter d’avoir un écosystème dynamique et plein de potentiel. Alors que des géants comme l’Afrique du Sud et le Nigeria font la une des journaux, le petit pays d’Afrique du Nord se positionne stratégiquement comme un pont vital entre l’Afrique et l’Europe.
Alberto Onetti *
Avec une augmentation du nombre de startups, un soutien gouvernemental croissant et un avantage géographique unique, la Tunisie est en passe de devenir un acteur clé dans le paysage de l’innovation du continent. La question est la suivante : peut-il passer du statut de jeune prometteur à celui de véritable hub de mise à l’échelle – et que peuvent apprendre les autres écosystèmes technologiques émergents de ses progrès ?
La Tunisie se situe au début de la courbe du cycle de vie de l’écosystème d’innovation, aux côtés de milliers d’autres pôles régionaux.
Lors de l’analyse d’un écosystème émergent, il existe deux perspectives :
Vue à 10 000 milles (c’est-à-dire verre à moitié vide) : le monde de l’innovation n’est pas plat. Une poignée de pôles technologiques majeurs dominent la scène mondiale des startups, attirant l’attention des «chasseurs d’innovation» – les fonds de capital-risque et les sociétés multinationales. Sans masse critique ni connexions internationales solides, les écosystèmes plus petits risquent de rester invisibles et hors de l’Atlas mondial Scaleup.
Vue d’opportunité (c’est-à-dire verre à moitié plein) : pour ces écosystèmes, le défi est d’évoluer rapidement et de garantir une place dans l’Atlas mondial Scaleup. Les politiques gouvernementales stratégiques peuvent considérablement accélérer ce processus, favorisant la croissance et l’intégration mondiale.
En collaboration avec Crunchbase, nous avons mené une analyse approfondie de l’écosystème des startups tunisiennes, qui fait des progrès significatifs pour s’imposer comme un pôle technologique régional.
Le rapport Tech Scaleup Tunisie — 2025, produit par mon organisation, Mind the Bridge, avec le soutien d’ICC Tunisie et de Terna Innovation Zone, présente des données complètes et a été dévoilé à Tunis le 12 février dernier.
Le paysage de l’innovation en Tunisie en chiffres
En 2025, la Tunisie accueille 17 scaleups et plus de 1 450 startups, se classant parmi les 10 premières destinations africaines pour l’innovation technologique. Le pays abrite également l’une des réussites technologiques les plus brillantes du continent : Instadeep, qui a levé plus de 100 millions de dollars de financement et a été acquis par BioNTech dans le cadre de l’une des plus grandes transactions de fusions et acquisitions technologiques jamais réalisées en Afrique.
Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg de l’innovation. Sous la surface se trouve un écosystème aux multiples facettes qui comprend : 54 établissements d’enseignement supérieur; 26 sociétés de capital-risque locales actives investissant de l’amorçage à la série A; 34 institutions de R&D (16 centres de recherche, 9 technopoles, 9 centres techniques à vocation industrielle); 62 organismes de soutien à l’innovation (incubateurs, accélérateurs, startup studios); un réseau distribué de plus de 80 communautés, espaces et laboratoires d’innovation ; et 15 institutions publiques et 14 ONG soutenant l’entrepreneuriat.
La dynamique d’innovation de la Tunisie a commencé au début des années 2000 avec une série d’initiatives menées par le gouvernement, notamment :
– le Programme national pour les incubateurs d’entreprises (1999) : incubation d’entreprises intégrée dans les établissements d’enseignement supérieur;
– la Loi Technopole (2001) : création de pôles d’innovation fusionnant l’éducation, la recherche et le développement technologique;
– le Startup Act (2016) et Startup Act 2.0 : introduction d’incitations fiscales, d’un soutien financier et de cadres juridiques pour favoriser l’entrepreneuriat;
– le Plan Tunisie Numérique 2025 : une évolution de la Tunisie Numérique 2020, visant à accélérer la transformation numérique et la modernisation économique.
– la Terna Innovation Zone Tunisie (2025) : le premier pôle d’innovation en Afrique et dans la région Mena géré par le GRT italien Terna, renforçant le rôle de la Tunisie dans l’innovation technologique.
Un pont stratégique entre l’Afrique et l’Europe
Alors que les plus grands écosystèmes d’innovation d’Afrique – l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria et le Kenya – accueillent chacun environ 150 scaleups avec plus de 2 milliards de dollars de capitaux levés, la Tunisie appartient à un groupe de second rang aux côtés du Maroc, de Maurice, du Ghana, des Seychelles et de l’Ouganda.
Malgré sa population relativement faible (12,5 millions), la Tunisie avec 17 scaleups et près de 1 500 startups compte 0,14 scaleups et 12,5 startups pour 100 000 habitants. Ces chiffres correspondent à ceux des leaders régionaux comme l’Égypte et surpassent leurs voisins le Maroc et l’Algérie.
En termes d’allocation de capital, la Tunisie consacre 0,4% de son PIB à l’innovation – le double du Maroc (0,2%) et le quadruple de l’Algérie (0,1%) – même si elle reste à la traîne de l’Égypte, qui investit près de deux fois plus.
Traduit de l’anglais.
Président de Mind the Bridge et professeur à l’Université d’Insubria.
La consommation et son corollaire, le gaspillage, déjà très élevés dans le courant de l’année, augmentent considérablement durant le mois de ramadan en Tunisie, et cela est surtout valable pour le pain.
Selon le directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), Chokri Ben Rejeb, qui intervenait dans Midi Eco sur Mosaïque FM, le jeudi 6 mars 2025, quelque 113 000 tonnes de pain sont jetées à la poubelle chaque année en Tunisie, soit une moyenne de 42 kilogrammes par an pour chaque famille et 800 grammes ou l’équivalent de 4 baguettes de pain par semaine.
Le gaspillage représente environ 5% des dépenses de consommation alimentaire d’une famille tunisienne, et le pain vient au premier rang avec une moyenne de 16%, suivi des produits céréaliers et des légumes.
Le niveau du gaspillage connaît cependant un pic durant le mois de Ramadan, qui se caractérise par une augmentation de la consommation estimée à 20-25% par rapport au reste l’année. Et cette augmentation touche tous les produits à différents degrés, y compris les plats cuisinés, a expliqué Chokri Ben Rejeb.