Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 22. August 2025Haupt-Feeds

Décryptage : Pourquoi le Tunisien aime-t-il tant l’alcool ?

09. August 2025 um 09:54

En Tunisie, pays au riche héritage viticole antique, la consommation d’alcool révèle un paradoxe profond entre tradition historique et tabous religieux. Malgré les interdits, l’alcool coule toujours dans les ruelles comme dans les hôtels touristiques, témoignant d’une réalité complexe et contrastée. Retour sur les racines millénaires et l’ouverture touristique qui ont façonné cette relation ambivalente.

Selon les données récentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Tunisie affiche une consommation moyenne d’environ 12,8 litres d’alcool pur par adulte et par an. Ce chiffre place le pays en tête du monde arabe et au 9ᵉ rang mondial. Une statistique surprenante dans un pays à majorité musulmane, où l’alcool reste officiellement proscrit par la religion et encadré par la loi.

Une échappatoire sociale et psychologique

Pourtant, une enquête menée par le Pew Research Center révélait dès 2013 que plus de 80 % des Tunisiens désapprouvent la consommation d’alcool. Cette contradiction entre discours et pratiques illustre un paradoxe profondément ancré dans la société.

En Tunisie, la vente d’alcool est strictement réglementée : interdite aux musulmans ( en théorie) selon le Code pénal, suspendue durant le mois de Ramadan, les vendredis et les jours de fêtes religieuses. Mais ces restrictions légales n’entravent pas réellement l’accès aux boissons alcoolisées. Cette rareté officielle nourrit un marché noir florissant, qui alimente aussi bien les consommateurs réguliers que les acheteurs occasionnels.

Dans les bars et points de vente autorisés, la taxation élevée des boissons pousse une partie des consommateurs vers des produits moins chers et souvent de qualité médiocre, augmentant ainsi les risques sanitaires.

Pour de nombreux Tunisiens, l’alcool devient un exutoire face aux pressions économiques et sociales. Les années qui ont suivi la révolution de 2011 ont vu croître une forme d’angoisse collective, traduite chez certains par une consommation accrue.

Lire aussi : Lutte contre l’alcool au volant : la Tunisie déploie des alcootests de nouvelle génération

Les jeunes, notamment dans les grandes villes, y voient aussi un moyen de désinhibition sociale dans un environnement où d’autres formes de divertissement sont limitées. Ce phénomène s’accompagne d’une banalisation progressive de l’alcool dans certains milieux urbains, en dépit des normes religieuses et familiales.

Les taxes sur l’alcool ont fortement augmenté au cours des dernières années, rendant certaines boissons jusqu’à deux fois plus chères qu’en 2010. Pourtant, la demande ne faiblit pas. Elle se déplace vers des alternatives abordables, souvent artisanales ou issues de contrebande, qui échappent à tout contrôle sanitaire.

Des associations médicales et sociales tirent régulièrement la sonnette d’alarme face à l’augmentation des intoxications et des violences liées à l’alcool, mais leurs appels peinent à trouver un écho dans les politiques publiques.

Des racines antiques à l’essor touristique

La relation de la Tunisie avec l’alcool remonte bien avant l’ère moderne. Dès l’Antiquité, la région était connue pour ses vignobles, notamment sous l’influence des Phéniciens et des Carthaginois. L’illustre agronome carthaginois Magôn, auteur d’un traité sur la viticulture, avait posé les bases de techniques qui allaient influencer la production vinicole dans tout le bassin méditerranéen. Les Romains, héritiers de ces savoir-faire, développèrent encore la culture de la vigne, exportant vins et amphores depuis les ports de Carthage, Dougga ou Thuburbo Majus.

Au fil des siècles, la conquête arabe et l’islamisation de la région ont freiné cette tradition, sans toutefois l’effacer totalement. La production de vin et de bière a continué de manière marginale, notamment dans les zones à forte présence européenne ou au sein des communautés non musulmanes.

L’époque contemporaine a vu une renaissance de cette culture vinicole et brassicole, notamment à partir du protectorat français (1881-1956) et, plus récemment, avec l’essor touristique. Dans les années 1970 et 1980, le développement des zones balnéaires et l’ouverture au tourisme international ont entraîné une offre plus visible d’alcool dans les hôtels, restaurants et complexes touristiques.

Cette politique d’ouverture visait à répondre aux attentes des visiteurs étrangers, faisant coexister un marché destiné aux non-musulmans et une consommation locale qui, bien que taboue, continuait à croître en marge des circuits officiels.

S’agissant de la consommation de l’alcool, selon le Dr Faten Driss, spécialiste en traitement des addictions, la dépendance doit être considérée comme une maladie, non un délit. Elle insiste sur l’importance de lever la stigmatisation, notamment au sein des familles, qui doivent accompagner avec écoute, compréhension et soutien, et non jugement ni répression. Le traitement demande patience, temps et suivi régulier en thérapie, souvent sans hospitalisation. Le centre de Jebel Ouest, unique en Tunisie, accompagne surtout la réinsertion sociale post-consommation. Dr Driss rappelle que l’addiction est une maladie cérébrale chronique avec risque permanent de rechute. Elle appelle à la bienveillance des proches face aux rechutes, soulignant que la guérison reste possible grâce à un soutien constant.

Un paradoxe qui interroge

Cependant, la Tunisie vit dans une forme de schizophrénie culturelle : d’un côté, un discours officiel et religieux qui condamne fermement l’alcool ; de l’autre, une consommation réelle qui rivalise avec celle de nombreux pays occidentaux.

Ce paradoxe, entretenu par le poids du tabou, le manque de prévention et les tensions sociales, continue de façonner la relation des Tunisiens à l’alcool — une relation à la fois cachée, tolérée et difficile à briser.

Lire aussi : Bière en Afrique du Nord : La Tunisie reste leader

L’article Décryptage : Pourquoi le Tunisien aime-t-il tant l’alcool ? est apparu en premier sur webdo.

Tunisie : L’inflation baisse à 5,4 % en mai 2025

05. Juni 2025 um 19:07

Le taux d’inflation s’est établi à 5,4 % au mois de mai 2025, enregistrant une légère baisse par rapport au mois d’avril où il s’élevait à 5,6 %. Ce ralentissement est principalement lié à une modération de la hausse des prix des produits alimentaires, dont l’augmentation est passée de 7,3 % en avril à 6,7 % en mai.

Alimentation : entre flambée des légumes et baisse des huiles

En comparaison annuelle, les prix des denrées alimentaires ont progressé de 6,7 %. Les plus fortes hausses ont été enregistrées au niveau des légumes frais (+25,3 %), des fruits frais (+22,8 %), de la viande d’agneau (+19,8 %) et du poisson frais (+10,8 %). À l’inverse, certains produits ont vu leurs prix reculer, notamment les huiles alimentaires (-22,2 %) et les œufs (-5,1 %).

Sur un mois, le groupe « Alimentation et boissons » a connu une hausse de 0,4 %. Cette évolution est portée par une augmentation des prix de la viande d’agneau (+4,6 %) et des fruits frais (+3,3 %), tandis que la volaille et les œufs ont enregistré des baisses respectives de 1,7 % et 6,8 %.

Produits manufacturés et services : hausses modérées

Les prix des produits manufacturés ont augmenté de 5,2 % sur un an, principalement en raison de la progression des prix de l’habillement et des chaussures (+9,4 %) ainsi que des produits d’entretien courant (+4,9 %). Pour les services, la hausse annuelle est de 4,6 %, avec une poussée marquée des prix dans les restaurants, cafés et hôtels (+10,8 %).

En variation mensuelle, les prix des vêtements ont progressé de 0,5 % en mai, répartis entre une hausse de 0,7 % pour les articles d’habillement et de 0,2 % pour les chaussures. Les prix du groupe « restaurants et hôtels » ont également connu une hausse mensuelle de 0,5 %, stimulée par l’augmentation de 2,3 % des services d’hébergement.

Inflation sous-jacente stable à 5,5 %

L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires et énergétiques, est restée stable à 5,5 % en mai. Les produits libres (non encadrés) ont connu une augmentation annuelle de 6,5 %, contre 1,6 % pour les produits à prix encadrés. En particulier, les produits alimentaires non régulés ont enregistré une hausse de 7,5 %, tandis que ceux à prix contrôlés n’ont progressé que de 0,9 %.

Contributions sectorielles à l’inflation

Les principales contributions à l’inflation globale proviennent des produits manufacturés (2 %) et des produits alimentaires frais (2,2 %). Du côté des catégories de consommation, les produits alimentaires libres ont représenté une contribution de 1,9 %, tandis que les produits non alimentaires libres ont pesé pour 3,2 %.

Évolution mensuelle des prix à la consommation

En mai 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3 % par rapport à avril. Cette progression est essentiellement due à la hausse des prix dans l’alimentation, l’habillement et les services liés à la restauration et à l’hôtellerie.

L’article Tunisie : L’inflation baisse à 5,4 % en mai 2025 est apparu en premier sur webdo.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Croissance à contre-courant : que cache la chute libre des paiements par chèque en Tunisie ?

20. August 2025 um 06:14

Alors que le quotidien économique demeure difficile en Tunisie, avec une inflation étouffante et des entreprises en difficulté, le taux de croissance du PIB a dépassé toutes les attentes, et de loin.

 

Beaucoup s’interrogent comment le pays est parvenu à réaliser une telle performance au moment où la quasi-disparation des chèques de la circulation a négativement impacté la demande interne. La réponse est pourtant simple.

La consommation fondue est celle auprès du marché parallèle

Nous ne disposons pas encore des statistiques de paiements pour le deuxième trimestre 2025, mais les chiffres du premier trimestre donnent déjà un aperçu significatif de la tendance. En volume, l’utilisation des chèques a chuté de 48,3% sur les trois premiers mois de l’année, l’équivalent de 17,115 milliards de dinars.

 

Lire aussi: Habib Zitouna : La réforme des chèques a impacté négativement 70% des entreprises

 

Certes, le recours aux chèques a partiellement repris depuis, et les données qui seront publiées prochainement devraient témoigner d’une amélioration après l’effondrement constaté au premier trimestre. Sur l’ensemble de l’année, nous estimons la baisse à environ 25% par rapport à décembre 2024, ce qui correspond à près de 32 milliards de dinars retirés de la circulation. Ce montant ne serait ni compensé par les autres moyens de paiement ni intégralement remplacé par des transactions en espèces.

 

Sur l’ensemble de l’année, nous estimons la baisse du recours aux chèques à environ 25% par rapport à décembre 2024, ce qui correspond à près de 32 milliards de dinars retirés de la circulation.

 

Ce trou est tout simplement ce que nous observons de manque de dynamique économique. Les chèques donnaient un effet de levier à une consommation auprès d’agents économiques qui ne déclarent pas l’intégralité de leurs revenus. C’est également pour cette raison qu’il n’est pas reflété dans le PIB car c’est de l’économie souterraine. D’ailleurs, une bonne partie de ces chèques n’étaient pas nominatifs. Désormais, le passage obligatoire par des comptes bancaires, donc une parfaite traçabilité et association à des revenus déclarés, a rendu ce type de pratiques beaucoup plus risqué.

Faut-il recalculer le PIB ?

Si l’on considère que 75% du montant retiré de la circulation par la disparition progressive des chèques servait à financer des activités de l’économie parallèle, on peut estimer que cette dernière représente environ 15% du PIB — une proportion cohérente avec les caractéristiques de l’économie tunisienne. En appliquant un taux moyen de TVA de 13%, cela correspond à un manque à gagner fiscal d’environ 3 milliards de dinars.

 

À notre avis, le PIB courant de la Tunisie dépasse aujourd’hui 200 milliards de dinars. Pour 2025, il est attendu autour de 185 milliards de dinars si on croise les données de la loi de finances 2025. Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité économique du pays : celle qui est visible, formelle et déclarée.

 

Alors, pourquoi ne pas envisager un recalcul du PIB intégrant l’économie informelle ? D’autres pays l’ont déjà fait. Le Nigeria, par exemple, a révisé son PIB cette année en y incluant des pans entiers de l’activité jusque-là non comptabilisés — ce qui lui a permis d’augmenter de plus de 30% la valeur ajoutée nationale.

 

Alors, pourquoi ne pas envisager un recalcul du PIB intégrant l’économie informelle ? D’autres pays l’ont déjà fait. Le Nigeria, par exemple, a révisé son PIB cette année en y incluant des pans entiers de l’activité jusque-là non comptabilisés — ce qui lui a permis d’augmenter de plus de 30% la valeur ajoutée nationale.

 

Un tel exercice permettrait non seulement de mieux refléter la réalité économique, mais aussi de redéfinir les indicateurs macroéconomiques fondamentaux, comme le ratio dette/PIB ou les besoins réels de financement du budget. Certes, le principal défi réside dans la collecte de données fiables et représentatives, mais il faudra bien un jour franchir ce cap si l’on veut bâtir des politiques économiques sur une base solide.

L’article Croissance à contre-courant : que cache la chute libre des paiements par chèque en Tunisie ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Plus de 5 quintaux de produits alimentaires insalubres saisis à Tunis

19. August 2025 um 16:29

Plus de 5 quintaux de produits alimentaires insalubres saisis à Tunis | Univers News

Tunis, UNIVERSNEWS (Consommation) – Il semble que l’esprit mercantile prévaut, à tous les niveaux, actuellement en Tunisie, à tel point que certains commerçants sans vergognes osent même tenter de commercialiser des produits insalubres qui peuvent nuire à la santé et, même, à la vie des citoyens… un crime qui n’est pas sanctionné à la hauteur de préjudice et des intentions de ces criminels!!!

Les équipes de contrôle de l’Instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA) dans le gouvernorat de Tunis ont saisi une quantité estimée à 542 kg de denrées alimentaires impropres à la consommation.

Selon un communiqué de l’INSSPA publié ce mardi, les produits saisis comprennent notamment du Zgougou, des biscuits et pâtisseries, des confiseries, du chocolat, du café, des jus, des chips, de la sauce tomate et des tranches d’ananas.

Selon la même source, ces produits ont été saisis pour expiration de la date de validité, l’apparition de signes de détérioration ou l’absence de la date de péremption, ce qui représente un danger direct pour la santé des consommateurs et constitue une violation flagrante de la réglementation en vigueur.

Un procès-verbal de saisie a été dressé en attendant l’achèvement des procédures légales à l’encontre des contrevenants, indique le communiqué.

L’INSSPA a, par ailleurs, appelé les citoyens à vérifier systématiquement la date de validité des produits avant achat et à signaler toute infraction via son numéro vert gratuit 80 106 977.

❌
❌