Sept ans après les municipales de 2018 : Y a-t-il encore des communes dans nos quartiers?
Ce n’est vraiment pas évident, dans la mesure où les municipalités sont aux abonnés absents. C’est juste des hôtels de ville sans dynamique aucune ! Voire des structures administratives qui ont failli aux tâches pour lesquelles elles ont été créées.
La Presse — Le volet propreté, cheville ouvrière de l’action communale, n’est guère à l’ordre du jour. Les tas d’ordures ménagères sont entassés dans des endroits résidentiels, tel un dépotoir à ciel ouvert. A défaut d’un transport régulier, l’espace urbain ne manque pas souvent de déchets et assimilés.
Pollution à bout portant !
En été ou en hiver, la pollution plastique gagne du terrain, nuisant ainsi à l’environnement et au bien-être humain. Seuls les chiffonniers y trouvent une source de richesse et un gagne-pain quotidien. Ces décharges anarchiques sont toujours perçues comme une épine dans le pied des communes. On n’en vient pas à bout. Tant s’en faut. Et les campagnes de propreté, tenues de façon épisodique, n’ont pas, semble-t-il, porté leurs fruits. Un fiasco municipal, à vrai dire.
Nos édiles ne font pas dans la dentelle. Ils ont du mal à gérer leurs affaires locales et mieux répondre aux préoccupations majeures des citoyens. Pollution à bout portant, déchets à perte de vue, éclairage public souvent en panne, trottoirs quasiment occupés, routes et chaussées dans un état dégradé, on se perd dans un imbroglio quotidien.
A cela s’ajoute la prolifération des chiens errants dont le comportement agressif et violent menace la sécurité des passants. Leur aboiement, pendant la nuit, dérange la quiétude des habitants et perturbe leur sommeil. Etant une des solutions, l’idée de leur abattage n’a pas trouvé son chemin. Il y a péril en la demeure !
Et bien d’autres projets d’intérêt public, qui auraient dû être engagés à point nommé, ont fini par être oubliés. Leurs études, s’il y en a encore, traînent en longueur, jusqu’à devenir obsolètes. Aussi a-t-on remarqué, visiblement, une certaine nonchalance d’ordre administratif et sur le plan communication. Il y a des mois, un nombre de municipalités sont passées, sans préavis, à l’enlèvement définitif des conteneurs. On ne trouve plus où jeter les déchets. Une procédure intempestive, laissant les citoyens sur leur faim. Ce problème persiste encore, sans avoir pensé à d’autres alternatives.
Y aura-t-il de nouvelles élections municipales ?
Et jusque-là, nos communes s’enlisent dans une crise de gestion et de bonne gouvernance. Sur le registre municipal, la notion des prestations de proximité n’a plus de sens. Certes, on en a trop entendu parler dans nos campagnes municipales, sur fond des topos électoralistes pompeux. Autant d’échéances et des rendez-vous où l’on promet monts et merveilles. Les Municipales de mai 2018, se rappelle-t-on, n’étaient qu’un mauvais souvenir. A l’époque, on croyait, alors, avoir passé le cap et renouer avec une nouvelle donne communale, censée transfigurer le visage de nos quartiers. Mais ce n’est, hélas, qu’un vœu pieux. Tout projet visé est resté figé !
Certes, on a tant rêvé d’un nouveau modèle communal auquel l’on doit consacrer un budget colossal, dans le but de favoriser à nos cités un cadre de vie meilleur. Il a toujours été question d’organiser la chose municipale et l’intégrer au cœur du développement local. Ce faisant, un Plan annuel d’investissement (PAI) est un préalable à toute initiative d’aménagement urbain. Ceci étant une condition sine qua non pour une mission accomplie. Cependant, nos conseils élus n’ont pas réussi leur mandat, ayant sombré dans leur implosion et fini, en si peu de temps, par rendre le tablier. Leur dissolution a dû rebattre les cartes et peser sur le devenir de la cité. Et depuis, rien n’a été fait, au concret.
Face à tous ces défis, l’on se demande, aujourd’hui, s’il y aura, prochainement, de nouvelles élections municipales qui devraient rompre avec ce statu quo et remettre de l’ordre dans la maison. Il importe, aussi, de souligner la portée d’un changement de mode d’action communale, afin d’atteindre les objectifs du développement local.