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‘‘Iraq from revolution to dictatorship’’ : massacres, coups d’Etat et ambitions. Le rêve unitaire fracassé

24. November 2024 um 08:00

Après l’échec du rêve unitaire arabe dont sa population a longtemps été bercée, l’Irak est aujourd’hui un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones sur Israël. Et son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.

Dr Mounir Hanablia *  

L’Irak est ce pays ancien bien connu correspondant grosso modo à la Mésopotamie, peuplé d’une mosaïque de communautés. Considéré comme un jalon important sur la route des Indes devant être verrouillé pour interdire l’accès au golfe Arabo-persique aux Allemands alliés des Ottomans, durant le premier conflit mondial, son accession à l’ère moderne commence  en 1917 par sa conquête sur les Ottomans par les Anglais et par la découverte et l’exploitation du pétrole par une filiale de l’Anglo-persian Oil Company. Aux provinces de Basra et de Bagdad, ils adjoignent celle pétrolière kurde de Kirkouk, au grand dam des Turcs qui n’auront de cesse d’ambitionner de la reconquérir.

Une monarchie, celle des Hachémites originaires du Hedjaz, y est installée dans les années 1920 après l’expulsion du Roi Fayçal de Syrie par les Français. Et toutes les révoltes sont matées par la Royal Air Force, qui n’hésite pas à bombarder les populations et les habitations civiles sans aucune considération du nombre de victimes. Ainsi Sulaymaniyah dans  le Kurdistan est pratiquement détruite en 1926.

La monarchie hachémite en Irak est étroitement dépendante du pouvoir anglais, et sa principale ressource est constituée par les maigres dividendes concédées par l’Irak Petroleum Company. Cela n’empêche pas le pays d’adopter le parlementarisme britannique, mais celui-ci n’est que le reflet de la domination exercée sur la société par les classes éduquées des villes et les grands propriétaires terriens. Le pays demeure essentiellement rural et agricole, sans toutefois assurer ses besoins alimentaires.

Le paradoxe de l’Irak tout comme l’Egypte soumise à la domination anglaise, est son incapacité à produire suffisamment dans l’agriculture malgré ses immenses ressources hydriques. Quant à l’industrie, elle est, mis à part le pétrole, inexistante.

Durant la seconde guerre mondiale, un groupe d’officiers nationalistes, plus précisément anti-anglais, le carré d’or, prend le pouvoir et veut fournir une base à la Luftwaffe à Kirkouk dans l’espoir de voir la Wehrmacht débouler des montagnes du Caucase et du désert de Syrie pour libérer le pays de l’occupation anglaise. Le projet tourne court lorsque le chef de l’escadrille allemande envoyé à Kirkuk est tué accidentellement. Mais rares sont les Irakiens qui ont approuvé de voir leur pays s’associer aux Nazis.

Avènement de l’idéologie panarabiste

Après la seconde guerre mondiale, et avec la guerre froide, la Grande Bretagne veut faire de l’Irak une pièce essentielle du dispositif anticommuniste, avec la Turquie, l’Iran, et le Pakistan, dans ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de Bagdad.

Entretemps s’est formé un puissant Parti communiste irakien essentiellement au sein de la communauté chiite, la plus nombreuse mais aussi la plus opprimée. Un autre parti, le Baath, créé par le visionnaire utopiste syrien Michel Aflaq, prônant la renaissance d’une mythique nation arabe, ne fait que quelques adeptes au début des années 50. Mais l’arrivée au pouvoir en Egypte des officiers libres et  l’émergence du nationaliste égyptien, Nasser en tant que leader de la nation arabe, à son corps défendant semble-t-il, fournit à l’idéologie panarabiste une impulsion décisive dans sa revendication contre les puissances coloniales anglo-françaises, et sioniste. C’est peut être faire abstraction des événements d’Iran et de la lutte engagée par l’Anglo Iranian Oil Company contre Mossadeq sur la région. Mais en juillet  1958 se produit un coup d’État militaire issu d’ officiers nationalistes irakiens contre le régime royal anglophile dont la figure de proue est un ancien officier de l’armée ottomane, Nouri Saïd. La population de Bagdad se soulève à l’appel des putschistes et massacre les principales personnalités du régime dans les rues.

De Abdelkarim Kassem à Saddam Husseïn

Le nouveau régime militaire dirigé par Abdelkarim Kassem s’appuie sur les communistes, instaure la république, mais face aux Nassériens, se prétend avant tout nationaliste irakien. Kassem prétend réintégrer le Koweït à la mère patrie irakienne par la force et veut la réforme agraire, ce qui lui assure certes une réelle popularité dans la population mais désorganise la production agricole. Il est prudent en s’abstenant de remettre  en question le statu quo dans le domaine du pétrole, mais se place néanmoins en porte à faux contre les puissances occidentales, les pays arabes du Golfe, ainsi que et surtout, Nasser. Il refuse néanmoins de se jeter dans les bras du Parti communiste, pourtant son seul soutien, qu’il n’hésite pas à marginaliser.

En fin de compte, après le soulèvement de Mossoul dirigé par un officier, Abderrahmane Chawaf, qui se conclut par un bain de sang perpétré contre les nationalistes arabes et les baathistes, puis plusieurs tentatives d’assassinats dont l’une dans laquelle est impliquée un certain Saddam Hussein, Kassem malgré sa popularité, et malgré l’appui de la population descendue dans la rue le soutenir, est renversé et exécuté en 1963 par des officiers nassériens soutenus par des militaires du Baath, qui ne lui ont pas pardonné les exécutions de manifestants, qu’on lui attribue. Les communistes sont pourchassés dans les rues et massacrés en masse par les militants du Baath. Pourtant l’Union syro-égyptienne s’est conclue deux années auparavant par un échec retentissant.

Le nouveau président, Abderrahmane Aref, quoique nationaliste arabe, ne veut pas être sous la coupe de Nasser. Et l’union tripartite envisagée avec l’Egypte et la Syrie est cantonnée à un simple slogan. Les militaires au pouvoir sont conservateurs sur le plan économique et social et ne veulent pas du socialisme prôné par Nasser. Ils sont hostiles aux revendications autonomistes kurdes et se lancent dans une guerre absurde au Kurdistan qui se conclut par un échec retentissant.

En 1965, ces militaires s’allient aux conservateurs du Baath et à son fondateur Michel Aflaq pour réprimer l’aile gauche du parti dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Salah Saadi accusé de vouloir prendre le pouvoir et de faire le jeu de la branche syrienne du parti.

Des militants armés comprenant l’inévitable Saddam Hussein font irruption dans le siège du Congrès en scandant : «Une seule nation arabe au message éternel» au moment même où la scission au sein de leur parti est consommée.

Abderrahmane Aref meurt dans un mystérieux accident d’hélicoptère. Son frère lui succède en 1967 mais il n’a pas le charisme nécessaire. Il essaie bien d’obtenir un consensus minimum et de conférer au gouvernement une apparence civile, mais c’est peine perdue. Il est renversé par les militaires du Baath dirigés par Ahmed Hassan Al Bakr qui cette fois s’assurent de la réalité du pouvoir malgré l’instauration d’un conseil du commandement de la révolution. La suite on la connaît. Saddam Hussein qui est un parent du président s’assure progressivement le contrôle de la police secrète, du parti, de l’administration, de l’armée. En 1973 il élimine Nazem Al Kazzaz, le puissant chef de la police secrète, qui tente de prendre le pouvoir, et qui semble en l’occurrence avoir été victime d’une provocation soigneusement préparée. Cette affaire permet d’éliminer quelques autres rivaux et sert d’avertissement à tous ceux qui s’opposent à l’ascension du nouvel homme fort qui joue des communistes et des Kurdes les uns contre les autres afin de neutraliser toute opposition et incrimine le parti frère ennemi de Damas dans des complots dont la réalité n’est le plus souvent pas prouvée.

Saddam n’hésite pas à nationaliser le pétrole en 1972 en s’assurant le soutien de la France sans encourir l’hostilité des Britanniques et la hausse du prix du pétrole de 1973 sert ses intérêts en décuplant les revenus de l’État. Il a alors en main les moyens nécessaires pour transformer le pays et commence par mener une guerre coûteuse dans le Kurdistan qui n’aboutit pas du fait de l’appui apporté aux autonomistes par le Shah d’Iran, l’Amérique, et Israël. Les accords d’Alger avec l’Iran en 1975 en consacrant l’abandon des Kurdes lui fournit l’occasion de «pacifier» la région du nord par une politique d’arabisation forcée, de déportation, et de réinstallation des populations.

Contrôle total sur la population et culte de la personnalité

Il est vrai que l’époque est à la prospérité et la population irakienne jouit d’une élévation considérable de son niveau de vie dont le Baath tire profit pour assurer son contrôle total sur la population. Mais à partir de 1977, un nouvel adversaire apparaît, le clergé chiite. Les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer sur la foule des pèlerins dans les lieux saints. La capture opportune sur les lieux d’un soldat syrien permet au régime d’étoffer sa thèse du complot extérieur mais Saddam est obligé de donner des gages aux religieux au détriment de la politique officiellement laïque jusque-là pratiquée.

Il est vrai que la Révolution Islamique d’Iran survenue en 1979, année à laquelle Saddam accède à la présidence, en fait désormais l’un de ses principaux ennemis. Il enfile alors les bottes du conquérant arabe musulman face au perse païen et du défenseur des régimes du Golfe. Il envahit l’Iran en 1981 avec l’appui des Occidentaux et des régimes arabes conservateurs qui financent son armée, et ses opérations militaires. La guerre lui permet d’instaurer un véritable culte de la personnalité et d’exercer un contrôle absolu sur l’armée en nommant des personnes de sa famille et de son clan aux postes les plus sensibles.

A partir de 1983, le front se stabilise grosso modo de part et d’autre de la frontière. C’est le statu quo que plusieurs offensives iraniennes meurtrières ne parviennent pas à modifier. La guerre se termine en 1989 avec l’acceptation par l’Iran des résolutions des Nations unies, et l’usage d’armes chimiques par l’armée irakienne devenue coutumière du fait contre les populations kurdes provoque le célèbre massacre de Halabja.

L’Irak a la fin de la guerre est un pays surarmé par l’Occident qui lui a même livré des usines de fabrication de gaz de combat, et ruiné, qui doit rembourser ses créanciers arabes, alors que les prix du pétrole baissent. Saddam croit alors obtenir le feu vert des Américains pour envahir le Koweït. Il juge que c’est le seul moyen pour lui de sauver ce qui lui paraît essentiel, son propre pouvoir. Le pays est alors détruit par la campagne militaire américaine sous couverture internationale Tempête du Désert, puis soumis à un sévère embargo qui fait plus de victimes que la guerre. Le Kurdistan irakien jouit d’une sécession de fait.

Le régime de Saddam est liquidé en 2003 avec l’occupation du pays  par les troupes américaines opérant pour le compte d’Israël. Lui-même est pris, jugé et exécuté, pour des crimes dont on ne peut pas l’exonérer, et sa mort courageuse ne doit pas occulter sa responsabilité.

Un pays contrôlé par les Américains

En effet, le rêve unitaire arabe prôné par le Baath ne fut pour lui qu’un moyen de réaliser ses propres ambitions et il ne chercha jamais à masquer ses mesures expéditives, dont la plus spectaculaire reste sans aucun doute cette trentaine de personnes cueillies par la sécurité d’Etat  à l’appel de leurs noms dans la salle du Congrès du Parti, sans avoir la possibilité de se justifier et emmenées sans autre considération vers des destinations inconnues.

On peut certes l’accréditer des nombreuses réalisations économiques et sociales du pays. Mais il ne s’agissait là que d’un vernis. La société irakienne qui pouvait se targuer de posséder la classe la plus cultivée du Moyen-Orient dans les années 50, ne s’est pas sous le Baath laïc modernisée en profondeur, et la meilleure preuve en est l’irruption de Daech de ses entrailles quelques années après.

D’autre part, les succès attribués au régime exclusivement issus de la rente pétrolière n’ont pas assuré la transition vers une société sans pétrole. La réforme agraire n’a pas assuré au pays l’autosuffisance alimentaire que ses ressources en eau eussent dû lui assurer. Au contraire, les huit années de guerre contre l’Iran ont assuré à la Turquie voisine l’opportunité pour réaliser le gigantesque projet Atatürk de barrages de retenue sur les cours de l’Euphrate et du Tigre. Quant à l’industrialisation militaire dont elle avait acquis le savoir-faire avec la guerre contre l’Iran, l’occupation américaine l’en a privée.

Aujourd’hui l’Irak est toujours un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones. Et son avenir paraît plus dans un modèle de cohabitation de communautés disparates à la libanaise que dans l’émergence véritable d’une nation. Pour tout dire, son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.  

* Médecin de libre pratique.

‘‘Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship’’, de Marion Farouk-Sluglett et Peter Sluglett, éd. I. B. Tauris, 25 août 2001, 416 pages.

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Quel impact des mandats d’arrêt de la CPI sur les relations internationales

22. November 2024 um 07:38

La Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a annoncé ce jeudi 21 novembre 2024, avoir délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des «crimes contre l’humanité» présumés commis contre les Palestiniens à Gaza. Quelles implications significatives cet acte a-t-il sur les relations internationales ?

Khémaïs Gharbi

Le mandat d’arrêt de la CPI représente un mécanisme par lequel la communauté internationale cherche à poursuivre les individus pour des crimes graves tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Le Statut de Rome, adopté en 1998, établit les bases légales de la CPI et définit les crimes jugés. Et certains de ses articles pertinents méritent d’être rappelés, notamment l’Article 86 relatif à l’obligation de coopération, qui stipule que les États parties ont l’obligation de coopérer pleinement avec la CPI dans l’accomplissement de son travail. Cela comprend l’obligation d’exécuter les mandats d’arrêt.

Israël, tout comme son principal allié et protecteur, les Etats-Unis, ne figurent parmi les quelque 124 États membres de la CPI, mais cela ne minimise pas la portée juridique et symbolique du mandat d’arrêt émis hier par la CPI à l’encontre de Netanyahu et Gallant, qui réfléchiront par deux avant de quitter leur pays.   

Sanctions et pressions diplomatiques

L’Article 89 relatif à l’arrestation et la remise des personnes détaille les procédures par lesquelles un État doit remettre un individu faisant l’objet d’un mandat de la CPI. Les États sont tenus de traiter ces demandes avec sérieux et de participer activement.

Selon l’Article 27 relatif à l’immunité des chefs d’État, la qualité officielle d’une personne, y compris celle de chef d’État, ne peut pas être utilisée comme un moyen d’échapper à la compétence de la CPI pour des crimes internationaux.

Concernant l’impact d’une telle mesure judiciaire contraignante sur les relations internationales, on citera l’obligation de coopération à laquelle sont astreints les États signataires du Statut de Rome. La CPI n’ayant pas la possibilité de procéder elle-même à des arrestations, les Etats signataires sont tenus d’arrêter et de remettre les individus sous mandat d’arrêt. Cela crée une pression sur les gouvernements qui cherchent à maintenir des relations diplomatiques avec des individus ou des régimes ciblés par la Cour.

Le non-respect des mandats d’arrêt peut entraîner des sanctions économiques, des mesures diplomatiques et une pression de la part d’organisations internationales telles que l’Onu. Cela peut aussi affecter les relations bilatérales entre États.

Concernant la responsabilité pénale individuelle, notons que les individus qui facilitent le déplacement ou l’activisme d’une personne sous mandat d’arrêt peuvent être poursuivis pour complicité ou aide, ce qui dissuade certains acteurs étatiques ou non étatiques de collaborer avec ces individus devenus des parias internationaux.

Évolution des normes internationales

La CPI joue un rôle essentiel dans le développement du droit international en matière de justice pénale. L’existence de mandats d’arrêt souligne un engagement envers la responsabilité et l’imputabilité, encourageant les États à respecter les normes internationales

En somme, le mandat d’arrêt de la CPI n’est pas seulement un instrument juridique, mais également un puissant outil de justice internationale qui affecte les relations entre États. Il pousse à la coopération internationale tout en mettant en évidence les enjeux de responsabilité individuelle. Cela souligne l’importance de la communauté internationale dans la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves.

Pour rappel, on citera les chefs d’Etat ayant été visés par un mandat d’arrêt de la CPI :

– le président russe Vladimir Poutine, en raison des crimes de guerre perpétrés en Ukraine, mais son pays ne reconnaît pas la compétence de cette juridiction;  

– le vice-président du Congo Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Centrafrique, condamné en première instance à dix-huit ans de prison, puis acquitté;

– l’ancien président déchu du Soudan, Omar El-Bachir, a été le premier chef d’État en exercice poursuivi par la CPI. Inculpé en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, puis en 2010 pour génocide lors du conflit au Darfour, il sera renversé en 2019 et restera toujours au Soudan, entre prison et hôpital militaire;

– l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sera détenu pendant sept ans à La Haye, avant d’être reconnu non coupable en 2019 et acquitté en 2021;

– le guide libyen Mouammar Kadhafi, qui mourra en octobre 2011, son fils Seif Al-Islam et son chef des renseignements Abdallah Senoussi, qui sont toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI;

– le président kényan Uhuru Kenyatta est le premier chef d’État en exercice à comparaître devant la CPI en 2014, pour les violences post-électorales ayant déchiré le Kenya fin 2007 et début 2008, mais il sera acquitté faute de preuves.  

C’est ce club de criminels internationaux que Netanyahu et Gallant rejoignent. Et c’est tout dire…

*Traducteur et écrivain.

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Algérie : Un projet de loi pour criminaliser tout lien économique avec Israël ?

21. November 2024 um 11:26
Alors que le conflit israélo-palestinien divise les acteurs du monde international, le Parlement algérien souhaite activer tous les mécanismes de boycott économique contre Israël. Lundi 11 novembre dernier, un groupe composé d’une soixantaine de députés algériens a soumis au Parlement un projet de loi qui comprend l’interdiction de toute normalisation ou transaction commerciale et économique […]

Le rêve bisé de Céline Haidar, footballeuse libanaise de 19 ans, par Israël

20. November 2024 um 16:56

Céline Haidar était sur le point de réaliser son rêve de représenter le Liban en équipe nationale de football lorsqu’elle a été grièvement blessée lors d’une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.

Âgée de 19 ans, la jeune footballeuse se trouve toujours en soins intensifs, plongée dans le coma.

Selon l’AFP, la famille de la footballeuse s’était réfugiée il y a quelques semaines à Baakline, une localité pittoresque nichée dans la montagne, lorsque les bombardements israéliens ont gagné en intensité dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Cependant, Céline Haidar a été obligée de descendre à Beyrouth pour ses études et son entraînement.

Son père raconte : « Quand il y avait des appels à évacuer et des bombardements, elle quittait la maison, puis y retournait le soir pour dormir ».

Samedi, il l’avait appelée pour la prévenir d’un nouvel appel à évacuer émis par l’armée israélienne, signalant généralement des frappes à venir. Elle avait quitté la maison comme à son habitude. « Puis ma femme m’a appelé pour m’informer que Céline était à l’hôpital », dit-il, ébranlé. Elle avait été gravement blessée à la tête lors d’une frappe.

Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux a profondément touché les internautes. On y voit la footballeuse à terre, le visage ensanglanté, tandis qu’un jeune homme, agenouillé à ses côtés, hurle de douleur.

La jeune femme se préparait à prendre les rênes de son équipe, la Beirut Football Academy (BFA), en tant que capitaine. Elle devait également rejoindre l’équipe nationale pour les prochaines compétitions, dont un match contre l’Iran, qui a été annulé en octobre en raison de la guerre. En 2022, elle a remporté la coupe féminine de football de l’Asie de l’Ouest avec la sélection nationale des moins de 18 ans.

« Ils ont tué son rêve (…). Désormais, tout le monde parle d’elle parce qu’elle est blessée, dans une guerre où elle n’a rien à voir », a commenté la mère de la jeune femme.

 

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Steve Witkoff, des greens de golf de Floride au bourbier du Moyen-Orient

19. November 2024 um 11:06

Un envoyé spécial pour le Moyen-Orient qui ne connaît rien au Moyen-Orient. À l’heure où cette région bouillonne avec la guerre à Gaza qui s’éternise, où le Liban est à feu et à sang et où l’Iran et Israël sont désormais dans un conflit direct, le président élu Donald Trump a nommé son partenaire de golf Steve Witkoff comme envoyé spécial pour le Moyen-Orient.

Imed Bahri

En piochant un peu, on découvre que cette nomination a pour objectif de récompenser un ami dont la loyauté n’a jamais fait défaut pour qu’il étoffe son carnet adresses dans les pays du Golfe et en fasse profiter son business comme son prédécesseur à ce poste lors du premier mandat de Trump, Jared Kushner, qui aujourd’hui a fondé un fonds d’investissement financé par les pétromonarchies du Golfe.

Le Wall Street Journal a indiqué dans une enquête menée par Joshua Chaffin et Deborah Acosta que l’envoyé spécial du président élu américain pour le Moyen-Orient, le magnat de l’immobilier Steve Witkoff, n’a aucune expérience en diplomatie et a été choisi parce qu’il est proche de Donald Trump et qu’il est censé faire face à la crise au Moyen-Orient comme dans la négociation d’une transaction immobilière difficile. 

Les auteurs de l’enquête ont déclaré que Witkoff avait fait un long chemin dans la construction d’un empire immobilier depuis son enfance dans le Bronx à New York et son ascension dans le commerce immobilier à New York et en Floride.

Ils ont évoqué le mariage de son fils Zach Witkoff avec l’actrice Sophia Knight qui a eu lieu à la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago en 2022. Parmi les personnes présentes se trouvaient Trump et son épouse Melania, le gouverneur de Floride Ron DeSantis et des familles investies dans l’immobilier bien connues telles que Barry Strengchelt et le joueur de baseball Alex Rodriguez.

Le WSJ affirme qu’Elon Musk était peut-être l’un des nouveaux meilleurs amis de Trump mais Steve Witkoff est un ami de longue date qui est toujours resté proche du président élu. Witkoff a accompagné Trump tout au long de sa campagne électorale et jouait au golf avec lui lorsqu’il a été victime d’une seconde tentative d’assassinat en septembre.

Aujourd’hui, Trump l’a choisi pour mener à bien une mission majeure, celle de déterminer la politique étrangère américaine et comme son envoyé au Moyen-Orient. C’est une tâche qu’il a confiée lors de son premier mandat à son gendre, Jared Kushner, qui a également travaillé dans le domaine immobilier.

Une négociation complexe pour l’achat d’une propriété

Le journal ajoute que le choix par Trump d’un autre entrepreneur immobilier a renforcé le sentiment que le président élu traite la crise du Moyen-Orient comme une négociation complexe pour l’achat d’une propriété.

Witkoff partage ce point de vue, considérant la région comme une énorme transaction immobilière selon une personne familière avec la pensée du prochain envoyé. Choisir un proche de la famille signifie également que Witkoff poursuit l’approche de Kushner.

Comme Trump, Witkoff, 67 ans, est de New-York où il a grandi, y a fait fortune puis a déménagé dans le sud de la Floride, et comme Trump, il adore jouer au golf. Ses pairs le décrivent comme une personnalité avec un talent particulier dans les négociations.

Le célèbre promoteur immobilier Don Peebles qui a assisté au mariage de Mar-a-Lago a déclaré que: «Witkoff a sa propre façon de négocier et il n’est pas agressif. Il n’est pas le genre de personne qui veut voir du sang avant de signer un accord. Qu’il soit capable de connaître l’histoire complexe du Moyen-Orient est une autre affaire»

Witkoff qui est juif est considéré comme un fervent partisan d’Israël et n’a aucune expérience diplomatique bien que ses amis soulignent les relations commerciales qu’il a nouées dans la région. L’année dernière, Witkoff a vendu l’hôtel Park Lane à Manhattan à la Qatar Investment Authority pour 623 millions de dollars et l’Abu Dhabi Investment Authority a également participé à la transaction.

«Il est conscient de ce qu’il sait et de ce qu’il ne sait pas», a déclaré son ami l’avocat Paul Edelman de la compagnie Paul Hastings. Il a décrit Witkoff comme «quelqu’un qui  comprend le Rubik’s Cube et les personnes qui le déplacent».

Cependant un gestionnaire immobilier a exprimé son scepticisme quant aux qualifications de Witkoff tout en louant son intelligence. Cette personne a déclaré que le rétablissement de la paix au Moyen-Orient n’était pas le monde de Witkoff.

Outre les sensibilités de la région, Witkoff devra peut-être bien entretenir ses relations en Amérique d’autant plus que Kushner a laissé entendre qu’il continuerait à participer à la prochaine administration bien que sans position officielle. Dans une interview accordée il y a quelque temps au WSJ, il a déclaré: «Je leur donnerai mes conseils et je les aiderai de toutes les manières dont ils auront besoin.»

Witkoff espère parler, coopérer et consulter Kushner, qui, selon lui, possède une «connaissance extraordinaire de la dynamique de la région», et surtout, ce qui ne gâche rien, sur le double plan de l’investissement et de l’immobilier.

Vers la relance des accords d’Abraham

Lorsque Kushner a été nommé conseiller de Trump et chargé de la mission au Moyen-Orient, de nombreux experts de la région ont été choqués mais le gendre de Trump a réussi à parvenir aux accords d’Abraham qui ont conduit un certain nombre de pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël. L’élan de cet accord s’est depuis arrêté en raison de l’opération Déluge d’Al-Aqsa  et de la guerre à Gaza qui en a résulté.

Kushner a également révélé le potentiel commercial de ce poste. Après avoir quitté ses fonctions, il a reçu deux milliards de dollars de soutien de l’Arabie Saoudite pour son nouveau fonds de capital-investissement. Un autre milliard de dollars provenait des Émirats arabes unis et du Qatar.

Il est certain que Witkoff recevra l’attention et le soutien de Trump puisqu’ils se sont rencontrés pour la première fois en 1986 alors que Witkoff était un jeune avocat au sein du cabinet Dreyer&Traub avec lequel Trump faisait affaire. La relation a commencé, dit Witkoff, avec un sandwich, selon le témoignage qu’il a soumis l’année dernière au nom de Trump dans le cadre d’un procès pour fraude intenté par le procureur général de New York. Ils se sont rencontrés dans un restaurant après avoir travaillé ensemble sur un accord. «Trump n’avait pas d’argent alors je lui ai commandé du jambon et du fromage suisse», a témoigné Witkoff.

Selon le fils de Witkoff, Alex, Trump a été l’une des grandes inspirations qui a poussé son père à passer du droit à l’immobilier.

L’amitié entre eux s’est approfondie lorsque Witkoff a fait l’éloge de Trump et de sa position le soutenant lorsque son fils Andrew est décédé d’une overdose d’opioïdes en 2011.

Dans un discours prononcé à la Convention nationale républicaine cette année, il a déclaré à propos de Trump que sa présence apportait du réconfort dans une heure sombre. Il a ajouté: «Trump est gentil et émotif et je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui de ma vie».

Après leur arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump et son épouse Melania ont invité Steeve Witkoff à parler des dangers de l’opium mais les relations du magnat de l’immobilier avec Trump sont loin des projecteurs. Il a été le premier à se précipiter au secours de son ami et témoigner dans une affaire de fraude à Manhattan et il l’a fait lorsque ses anciens donateurs et partisans se sont éloignés de lui. Il est resté avec Trump tout au long de la campagne électorale et quand un partenaire immobilier lui a demandé quand il le verrait, il lui a répondu: «Je resterai avec le président pendant cette période» et il était l’une des personnes invitées par Trump sur scène le soir des élections pour célébrer la victoire.

Un précieux missi dominici pour Trump

Witkoff a été l’un des plus grands collecteurs de fonds de Trump ayant des liens avec des donateurs juifs très influents dont Miriam Adelson, une fervente partisane d’Israël, qui a finalement donné 100 millions de dollars à la campagne. Il a également joué le rôle de résolveur de problèmes. Après que Trump ait insulté le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, lors d’un rassemblement, Witkoff s’est envolé pour Atlanta pour calmer la situation. Quelques jours plus tard, Kemp est apparu sur Fox News pour déclarer sa loyauté envers Trump.

Lorsque le gouverneur de Floride DeSantis s’est retiré de la course, Witkoff a négocié une percée entre Trump et Santis, le candidat devenu rival. En avril, Witkoff les a réunis pour un petit-déjeuner au Shell Bay Club à Hallandale, en Floride, où les adhésions au golf coûtent plus d’un million de dollars. Une personne a décrit son complexe comme étant comme Mar-a-Lago mais en plus joli. Witkoff a également réussi à convaincre la candidate qui défiait Trump Nikki Haley de négocier une trêve et elle a raconté comment il s’est rendu chez elle en Caroline du Sud. Il lui a demandé ce qu’elle attendait de Trump et elle a répondu: «Rien». Elle a soutenu sa candidature mais ne croyait pas en lui.

Qu’il semble loin le temps de ses débuts lorsque Witkoff, le fils d’un vendeur de manteaux, et un autre avocat de Dreyer & Traub, Lawrence Glack, ont passé au peigne fin Harlem et le Bronx dans les années 1980 à la recherche d’immeubles d’habitation comme activité secondaire dans l’immobilier et nommé leur entreprise Stellar, contraction de Steve et Larry (diminutif de Lawrence). Ils travaillaient dans la location de propriétés à bas prix. À cette époque, il quittait souvent les événements familiaux pour effectuer des travaux d’entretien dans des maisons de location et portait une arme à feu pour se protéger dans ces deux quartiers difficiles.

On l’aura compris, la nomination de M. Witkoff n’aura pas pour objectif de résoudre les conflits du Moyen-Orient car les dés sont jetés et Israël aura tout ce qu’il veut avec une administration ultra-sioniste mais que ce poste lui servira pour étoffer son carnet d’adresses avec les investisseurs de la région et en faire profiter son business comme M. Kushner avant lui. Un renvoi d’ascenseur de Trump à son fidèle ami et partenaire de golf Steve qui ne l’a jamais laissé tomber et sur lequel il a pu compter pour revenir au pouvoir.

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Les colons de la Cisjordanie exultent avec «la dream team» de Trump

18. November 2024 um 08:22

«Dream Team» (équipe de rêve). C’est par cette expression que les colons extrémistes israéliens de Cisjordanie et leurs partisans désignent les membres de la nouvelle administration Trump qui comprend des extrémistes de la droite chrétienne et des partisans de l’Amérique d’abord (Amerira First). Pour eux, c’est l’occasion rêvée pour faire main basse sur la totalité de Jérusalem, rattacher la Cisjordanie et enterrer définitivement la cause palestinienne. L’heure de l’application de leur agenda messianique a sonné. (Le Palestinien Fakhri Abu Diab et son épouse Amina devant leur maison démolie par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est. Ph: Gali Tibbon/The Observer).

Imed Bahri

Jason Burke, correspondant de The Observer, version du week-end du Guardian, rapporte que les Palestiniens ont été choqués par le choix fait par Trump des extrémistes qui soutiennent Israël.

Les colons, quant à eux, ont décrit la nouvelle administration comme une équipe de rêve leur offrant «une opportunité spéciale et exceptionnelle» d’étendre de manière permanente le contrôle d’Israël sur la Cisjordanie et mettre fin ainsi à tout espoir de création d’un État palestinien. Trump a en effet nommé des partisans des projets des activistes israéliens d’extrême droite et le gouvernement de Benjamin Netanyahu gagne un soutien qu’il saura exploiter pour faire passer ses projets expansionnistes. 

Un éditorial du journal israélien Haaretz a averti que «la série de nominations annoncées par le président américain élu Donald Trump devrait inquiéter tous ceux qui se soucient de l’avenir d’Israël».

Burke a ajouté que depuis les élections américaines, Israël a multiplié les démolitions de maisons palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La semaine dernière, des habitants du quartier d’Al-Bustan à Jérusalem-Est fouillaient les ruines de leurs maisons que la municipalité de Jérusalem a décidé de démolir parce qu’elles avaient été construites sans permis. Fakhri Abu Diab, un militant chevronné qui a mené pendant des années la résistance aux efforts visant à démolir les maisons des familles palestiniennes dans le quartier d’Al-Bustan, a déclaré que les bulldozers sont revenus le jour des élections américaines pour détruire une partie de sa maison que les équipes de démolition municipales avaient laissée debout plus tôt cette année.

Avec Trump au pouvoir, plus rien ne retiendra Israël

Abu Diab, 62 ans, a expliqué que 40 personnes dont des enfants se sont retrouvées sans abri et que 115 maisons sont désormais menacées de démolition. Il a déclaré: «Israël veut démolir cet endroit depuis vingt ans et profite maintenant de l’occasion. C’est juste une façon de nous punir et de nous forcer à partir. Je suis ici, là où étaient mes parents et mes grands-parents et je resterai ici.» L’épouse de Abu Diab, Amina, a déclaré de son côté: «Avec Trump au pouvoir, il n’y a plus rien pour retenir Israël».

La municipalité de Jérusalem a déclaré que les bâtiments sont situés sur un terrain désigné comme espace public ouvert.

L’organisation israélienne de défense des droits humains Ir Amim a déclaré que le véritable objectif des démolitions est de relier les poches de colonies implantées dans les quartiers palestiniens à Jérusalem-Ouest. Elle a indiqué que les autorités locales se sentaient encouragées après la victoire de Trump, ajoutant que les opérations de démolition à Al-Bustan pourraient être un signe avant-coureur de ce qui va arriver.

La semaine dernière, un village bédouin dans le désert du Néguev a été démoli pour construire un complexe pour les juifs orthodoxes sur ordre du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et 25 bâtiments ont été détruits en Cisjordanie selon les Nations Unies.

Un cabinet infernal… pour les Palestiniens  

Le journal britannique note que les choix de Trump ont choqué même les extrémistes. Son candidat au Département d’État, le sénateur de Floride Marco Rubio, s’est déclaré opposé au cessez-le-feu à Gaza et estime qu’Israël doit détruire  tous les éléments du Hamas dont il a décrit les membres comme «des animaux féroces» tandis qu’Elise Stefanik qui a été nommée ambassadrice à l’Onu a qualifié l’organisation internationale de «foyer d’antisémitisme» pour avoir condamné la mort des civils à Gaza.

Le nouvel ambassadeur américain en Israël devrait être Mike Huckabee, un pasteur évangélique qui soutient l’occupation israélienne de la Cisjordanie et qui a qualifié la solution à deux États en Palestine d’irréalisable. Lors d’une visite en Israël en 2017, Huckabee a déclaré: «Il n’y a rien de comparable à la Cisjordanie. Les colonies n’existent pas, ce sont des communautés, des quartiers et des villes. L’occupation n’existe pas.»

Le candidat de Trump au poste de secrétaire à la Défense, Peter Hegseth, animateur de Fox News, est un autre chrétien évangélique qui porte un tatouage sur le torse représentant les croisades.

«Israël n’aurait pas pu demander plus», a déclaré visiblement très satisfait Daniel Luria, directeur d’Artit Cohanim, une organisation qui affirme que sa mission est de restaurer et de reconstruire une Jérusalem unie pour le peuple juif. Cette organisation soutient un certain nombre de projets visant à expulser les familles palestiniennes de leurs foyers et à les remplacer par des familles juives et des étudiants religieux juifs. Il a déclaré: «Il n’y a pas d’État arabe sur la Terre d’Israël et le fait qu’il y ait eu plusieurs tentatives de faire quelque chose de différent au cours des dernières années n’est pas pertinent. Nous sommes maintenant dans une situation exceptionnelle et nous le ferons. Nous obtiendrons un nouveau Moyen-Orient et nous changerons tout.»

Certains extrémistes de droite en Israël ont comparé Trump au roi perse Cyrus le Grand qui a conquis le royaume de Babylone en 539 avant J.-C. et a permis aux Juifs de revenir de leur exil à Jérusalem.

Les partis favorables aux implantations occupent des positions clés au sein du gouvernement de coalition israélien, considéré comme le plus à droite de l’histoire d’Israël. La semaine dernière, Bezalel Smotrich, ministre des Finances et défenseur de l’expansion des colonies, a déclaré que 2025 serait «l’année de la souveraineté en Judée-Samarie», le nom hébreu de la Cisjordanie utilisé par la droite en Israël, ses dirigeants ainsi que leurs partisans aux États-Unis. Il a aussi formé l’espoir d’un rattachement des territoires palestiniens occupés à Israël. 

Le journal a noté une accélération du rythme de l’expansion des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est après la guerre du 7 octobre 2023. Smotrich et plusieurs ministres ont assisté à une conférence organisée près de Gaza pour discuter du retour des colonies juives dans ce territoire après la guerre. 

Nommé ambassadeur en Israël, le pasteur Huckabee a refusé d’utiliser un terme autre que Judée-Samarie pour décrire la Cisjordanie et est un ardent partisan de la Fondation Cité de David, un parc archéologique financé par le gouvernement israélien dans un quartier palestinien de Jérusalem, géré par Elad, un groupe de colons israéliens accusé d’avoir déplacé des familles palestiniennes de Jérusalem en achetant des maisons palestiniennes et en utilisant des lois controversées qui permettent à l’État de saisir les biens palestiniens.

Un rapport de l’Union européenne de 2018 a révélé que les projets d’Elad dans certaines parties de Jérusalem-Est sont utilisés «comme un outil politique pour modifier le récit historique et soutenir, légitimer et étendre les colonies». La fondation a refusé de discuter des projets soutenus par le gouvernement israélien et l’étranger.

«Le plan de Dieu qu’Israël a révélé au monde entier»

La semaine dernière, des touristes se sont assis sous les oliviers pour écouter des conférences au centre de la Cité de David, hors les murs de la Vieille ville. «Nous croyons que Dieu a un plan pour Israël et que Dieu a dit que la terre leur appartenait», a déclaré Jack Holford, un ingénieur logiciel à la retraite de 62 ans, en visite à Jérusalem avec sa femme Debbie. «Nous nous considérons comme croyants et faisons partie du plan de Dieu qu’Israël a révélé au monde entier. Il y a des Arabes, des Palestiniens et des Juifs, et ils sont tous Israéliens», a-t-il ajouté. 

Le premier mandat de Trump a été marqué par des mesures sans précédent pour soutenir les revendications territoriales d’Israël notamment en reconnaissant Jérusalem comme sa capitale éternelle et indivisible, en y déplaçant l’ambassade américaine et en reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, territoire syrien occupé depuis 1967.

Les activistes du colonialisme estiment que les nominations effectuées par Trump signifient que la nouvelle administration ira beaucoup plus loin. Luria déclare: «Ils (membres de l’administration Trump, Ndlr) ont parlé du droit des Juifs à vivre partout, qu’il était impossible de diviser Jérusalem en deux parties et que vous ne pouvez pas permettre que la haine, le mal et le terrorisme se trouvent à votre porte et cela vient d’un contexte biblique, tout comme moi. Je vois le roi David et Abraham et ils les voient aussi.» Bref, l’extrémisme religieux juif et chrétien a désormais le vent en poupe et s’exprime ouvertement à Washington et plusieurs autres capitales occidentales.

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‘‘L’invention de Dieu’’: de l’orage aux armées d’Israël

17. November 2024 um 08:39

Rien dans l’Histoire ne confère un quelconque droit exclusif à un supposé peuple juif sur une quelconque terre ancestrale. Israël était une configuration de tribus locales identique aux autres, le temple de Jérusalem un parmi tant d’autres consacrés aux dieux, et le Judaïsme une religion élaborée par une minorité d’exilés de retour dans les fourgons d’une armée étrangère.

Dr Mounir Hanablia *

Comment est né le monothéisme que nous connaissons? Selon l’auteur de ce livre se référant au récit biblique et aux découvertes archéologiques, à partir de la croyance par Israël en un Dieu qui avait la particularité de ne pas porter de nom, et qu’on appelait «Ô, il est»,  «ياهو» «Yahvé». Mais qu’était Israël à l’origine? Une confédération de tribus locales que rien ne distinguait des autres peuples de Canaan, en dehors d’une origine commune, et qui ont adopté le nom de la tribu peut être la plus puissante comme plus tard la Gaule se nommerait France par référence aux Francs qui l’avaient conquise, ou bien l’Angleterre aux Angles. Mais à l’origine ce Dieu qui n’avait pas de nom était celui de l’orage et du tonnerre, et il était vénéré par les peuples sémites vivant  dans les terres semi désertiques à l’est du Jourdain, dans la partie de l’Arabie riveraine du bras de mer la séparant de la péninsule du Sinaï, et qu’on appelait Médian, et dans le Sud du désert du Néguev.

A partir d’un obscur dieu du tonnerre

Or ce Dieu qu’on vénérait par des autels, et des stèles en pierre, était souvent associé à une épouse nommée Asherah, l’Ashtart de Babylone, qui représentait la fertilité.

Néanmoins le culte de Yahvé, ce dieu de l’orage et du tonnerre adoré sur les montagnes, s’était propagé jusqu’au royaume sud de Judah dont la ville la plus importante était Jérusalem où il était représenté par le Soleil, et au Royaume nord d’Israël dont la capitale était Samarie, où on lui prêtait l’image du taureau, celui de Baal Melqart (Moloch) le dieu Phénicien.

Judah et Israël étaient souvent en guerre, mais finalement Israël et sa capitale Samarie furent conquis par l’Assyrie, et la population dispersée dans l’empire Assyrien vers environ 722 avant l’ère universelle (AEU), elle fut repeuplée par des Araméens et des Arabes, peuples polythéistes, qui y introduisirent les cultes de leurs dieux, ou bien adoptèrent les dieux cananéens locaux, à l’instar d’El.

Les habitants de Samarie allaient dès lors être tenus en forte suspicion par ceux de Judah, dont la capitale Jérusalem sous l’impulsion de deux rois, Ezechias et Josias, passa du polythéisme au culte d’un seul Dieu, dont la maison était le temple de Jérusalem.

En réalité et à l’origine, le temple de Jérusalem abritait plusieurs dieux, dont la déesse Asherah, mais finalement sous l’impulsion du roi Josias, un seul culte et une seule statue y furent tolérés, ceux de Yahvé, le dieu soleil, peut être dans un souci de se démarquer des royaumes voisins, d’Egypte et de Mésopotamie.

Yahvé était devenu le Dieu national du Royaume de Judah, un dieu anthropomorphe auquel on sacrifiait des animaux, et parfois des êtres humains.

En 582 AEU, Judah était envahi par Babylone et sa population déportée en Mésopotamie. La statue de Yahvé fut probablement emmenée par les vainqueurs comme butin et objet de triomphe, selon les coutumes de l’époque.

Contrairement aux Assyriens, les Babyloniens permirent aux populations déportées de Judah, en général l’élite cultivée et les prêtres, de se regrouper dans leur exil, et de prospérer. Dès lors deux préoccupations principales devaient les guider : préserver l’identité de leur communauté à Babylone, ville cosmopolite et polythéiste; expliquer la défaite et la dispersion de la population, autrement dit l’abandon par Yahvé du royaume qu’il était censé protéger.

Environ 80 années plus tard, Cyrus roi de Perse détruisait le royaume de Babylone et permettait aux différents peuples captifs de regagner leurs pays. C’est ainsi qu’Esdras et Noemiah, deux judéens, se retrouvaient à la tête de Judah pour le compte du Roi de Perse, et pour justifier le pouvoir des immigrés de retour, réécrivaient une histoire édulcorée du peuple d’Israël, faisant la part belle à l’enseignement de Moise, appelé Pentateuque.

La restauration du Temple de Yahvé à Jérusalem fut parachevée mais aucune statue n’y fut désormais tolérée; seuls le récit de l’épopée d’Israël et l’enseignement de Moïse, diététique et éthique, regroupés sous le nom de Torah dans des rouleaux écrits, seraient dès lors vénérés en tant que parole du Dieu qui n’a ni nom et ni images.

C’est ainsi que naquit la religion juive que nous connaissons, à partir d’un obscur dieu du tonnerre et de l’orage de régions semi désertiques et marginales situées entre l’Egypte, et le Croissant fertile. Par la volonté de quelques rois il devint celui des armées, et selon ses fidèles le protecteur du peuple qu’il avait élu auquel il n’imposait les épreuves que pour mieux en raffermir la foi, et qu’il n’abandonnait jamais.

Dès lors qu’il disposait ainsi de la parole divine qu’il pouvait écouter et lire à n’importe quel endroit où qu’il se trouvât, ce peuple n’avait plus besoin de territoire, de souveraineté politique, pour le protéger de l’anéantissement et de la disparition. Qui plus est le judaïsme allait faire florès grâce au Christianisme et à l’Islam, qui s’en réclameraient.

Par les temps troubles que nous vivons, il est dès lors nécessaire d’affiner certains concepts. Les tribus d’Israël ne furent en réalité dès le XIIe siècle AEU qu’un conglomérat de tribus locales que rien ne distinguait de toutes autres et qui portaient le nom d’un dieu local Cananéen, El. Une partie de ces tribus, Judah, en conquérant Jérusalem adoptèrent un dieu étranger, Yahvé, qui était celui de leur maison royale. L’autre partie, Israël, s’attacha plus aux dieux locaux traditionnels du Proche-Orient, Baal, Melqart, El, Asherat.

En fin de compte, les exilés de Judah, de retour après la déportation à Babylone, et opérant pour le compte du Roi de Perse, autrement dit une minorité, s’installèrent à Jérusalem, écrivirent selon toute probabilité une histoire religieuse justifiant leur récente prise de pouvoir politique et excluant autant les opposants qualifiés de faux prophètes, que les rois. Ils allaient dès lors s’appeler juifs et leur religion serait le judaïsme que nous connaissons actuellement. Mais le Judaïsme n’allait entrer dans le cours de l’Histoire qu’avec la conquête du pays de Canaan par les Macédoniens, la tentative des conquérants de helléniser les habitants, en introduisant des statues dans le Temple et en supprimant la circoncision, et la résistance de ces derniers contre l’occupant, lors de la révolte des Macchabées, le respect des règles du judaïsme relevant dès lors de la préservation de l’identité nationale. Mais surtout c’est la traduction de la Bible en langue grecque à Alexandrie sous les Ptolémée, une langue étrangère, qui allait impulser au judaïsme un destin international.

Vents de l’Histoire et aléas des légendes

Est-ce que cela confère un quelconque droit exclusif à un supposé peuple juif sur une quelconque terre ancestrale? Yahvé ne fut à l’origine qu’un dieu local marginal, Israël une configuration de tribus locales identique aux autres, le temple de Jérusalem un parmi tant d’autres consacrés aux dieux, comme celui de Betel, ou celui du mont Garizim jusqu’à nos jours haut lieu du culte des Samaritains, et le Judaïsme fut une religion élaborée par une minorité d’exilés de retour dans les fourgons d’une armée étrangère.

C’est uniquement durant près de 130 ans, pendant le règne des Macchabées, que la population de Canaan fut de force convertie au judaïsme, avant de voir finalement le pays occupé par les Romains. Cela ne confère évidemment aucun droit historique particulier relativement aux autres peuples, dont une grande partie furent amenés par les Assyriens, en particulier les Arabes au VIIIe siècle AEU.

Il est donc faux de dire que les Arabes ne furent que des colonisateurs venus du désert avec les armées de l’Islam. La réalité est que ce que nous nommons actuellement Palestine ne fut que très rarement, contrairement aux prétentions sionistes, un territoire exclusivement juif, et le seul Etat juif qui y fut bâti ne dura pas plus de 130 ans, le temps de la colonisation française en Algérie. Les Juifs n’y furent jamais qu’une minorité comme toutes les autres livrée aux vents de l’Histoire, aux aléas des légendes, et qui justement réussirent à survivre grâce au texte sacré, sans souveraineté politique. Leurs droits sur un territoire ne sauraient à cause de cela surpasser ceux légitimes d’une quelconque autre communauté.

* Médecin de libre pratique.  

‘‘L’Invention de Dieu’’, de Thomas Römer, éd. Seuil, Paris 2014,  352 pages.

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Onu : Une hypothétique force d’imposition de la paix

15. November 2024 um 12:27

Depuis longtemps, de nombreux pays font fi des résolutions des Nations Unies, et plus particulièrement du Conseil de sécurité. Dans ce monde où, semble-t-il, seule la force des armes compte, les Nations unies devraient-elles avoir une armée pour faire respecter le droit international et la paix ?

Samia Ladgham *

En effet, le maintien de la paix et de la sécurité internationales est l’objectif premier des Nations Unies. Ainsi, à cette fin, l’organisation peut prendre des mesures collectives militaires et non militaires en vue de prévenir les conflits, d’écarter les menaces à la paix et, enfin, de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix. Elle peut également régler les différends entre États par des moyens pacifiques.

C’est le Conseil de sécurité qui, principalement, a la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales que lui confèrent les États membres de l’organisation, et ce dernier agit en leur nom. Ces membres conviennent d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité, conformément à la Charte des Nations unies dans son article 25.

Il faut savoir que ledit article a donné lieu à interprétation et à débat, notamment autour de la question de savoir si toutes les décisions prises par le Conseil de sécurité étaient obligatoires, ou seulement celles ayant été prises dans le cadre du recours aux mesures coercitives envisagées au Chapitre VII de la Charte.

L’argument selon lequel le caractère obligatoire des décisions du Conseil de sécurité ne s’applique qu’au Chapitre VII a été défendu par Israël, par exemple, qui maintient que les résolutions la concernant ont toutes été adoptées dans le cadre du Chapitre VI (ce qui est vrai) et que, par conséquent, elles ne sont pas contraignantes et peuvent seulement être mises en œuvre par la négociation, la conciliation ou l’arbitrage entre les parties au différend.

Les Etats interprètent les résolutions au plus près de leurs intérêts

Israël semble tenir un discours différent quand il s’agit d’autres États. Elle justifie ainsi son invasion du Liban en 2006 en partie à cause de la non-application par ce pays de la résolution 1559 adoptée par le Conseil de sécurité le 2 septembre 2004 dans laquelle la dissolution et le désarmement de toutes les factions libanaises et non libanaises est demandée.

Selon l’ambassadeur d’Israël au Conseil de sécurité, la manière d’éviter la crise entre Israël et le Liban était claire : il s’agissait de remplir les obligations imposées sans condition dans les résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) adoptées toutes les deux sous le chapitre VI de la Charte. La voie à suivre exigeait le désarmement et la dissolution du Hezbollah et des autres milices, ainsi que l’exercice par le Liban de son contrôle et de son autorité sur l’ensemble du territoire national, comme le fait tout État souverain. Mais la volonté d’imposer cette solution a fait défaut et les peuples israélien et libanais ont payé cher cette inaction. Comme on n’avait pas veillé à ce que les obligations énoncées dans ces résolutions soient remplies, Israël n’a eu d’autre choix que de faire ce que le Liban n’avait pas su faire, affirment ses dirigeants.

Par ailleurs, il convient de rappeler l’avis consultatif rendu par la Cour Internationale de Justice (CIJ), l’organe principal judiciaire des Nations unies, le 21 juin 1971 en réponse à une demande faite auprès de la CIJ par le Conseil de sécurité sur les conséquences juridiques de la présence continue de l’Afrique du Sud en Namibie. À cette occasion, la CIJ, notant qu’il avait été soutenu que l’article 25 ne s’appliquait qu’aux mesures coercitives prises en vertu du chapitre VII de la Charte, a affirmé que rien dans la Charte ne venait appuyer cette idée. Pour la Cour, compte tenu du fait que cet article n’est pas placé sous le chapitre VII et qu’il existe déjà deux articles 48 et 49 sous ce chapitre qui, lus ensemble, affirment l’obligation des Etats membres d’appliquer les décisions du Conseil, alors il est clair que l’article 25 a une portée plus large. Autrement dit, toutes les décisions du Conseil de sécurité ont un caractère obligatoire.

Des contingents nationaux sous commandement international

Durant les discussions ayant conduit, en 1920, à l’établissement de la Société des Nations, précurseur de l’organisation des Nations unies, et à nouveau dans les années 1930 et début 1940, des propositions relatives à la mise en place d’une armée internationale permanente ou police internationale furent émises par la France mais rejetées à la Conférence de Dumbarton Oaks en faveur de contingents militaires nationaux en réserve qui seraient placés sous commandement international, le Conseil de sécurité décidant de leur emploi. Les détails d’une telle disposition donnèrent lieu à des opinions diverses.

Les Russes, par exemple, proposèrent d’inclure une obligation pour les États membres de mettre des bases militaires à disposition, mais l’idée fut rejetée. Le pouvoir donné au Conseil de sécurité de décider de l’emploi de ces contingents fit craindre aux Américains que leurs troupes puissent être utilisées sans leur approbation spécifique. Afin de réduire ce risque, il fut proposé sous l’article 43 de la Charte que les accords qui devaient réglementer la subordination des contingents nationaux à un commandement international devraient être ratifiés par les États contributeurs et négociés entre eux. Toutefois leur emploi serait soumis à l’approbation du Conseil de sécurité.

Le Canada, quant à lui, était préoccupé par le fait que le Conseil de sécurité puisse dicter l’envoi de troupes canadiennes pour résoudre des crises, peu importe le lieu et le moment. Cette préoccupation conduisit à l’inclusion de l’article 44 de la Charte qui réglemente la participation dans les décisions du Conseil relatives à l’emploi de la force armée, des États qui ont mis à la disposition du Conseil des contingents nationaux.

Pour les rédacteurs de la Charte, l’article 43 était l’une des pierres angulaires de ce nouveau système centralisé de sécurité collective. L’idée maîtresse sur laquelle repose la notion de sécurité collective, telle que l’envisage la Charte est la suivante : lorsque les moyens pacifiques échouent, les mesures visées au Chapitre VII doivent être utilisées, si le Conseil de sécurité le décide, pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales en cas de «menace contre la paix, de rupture de la paix, d’acte d’agression».

La Charte prévoit des mesures non militaires dans son article 41, appelées communément des sanctions. Si ces dernières sont jugées inadéquates ou qu’elles sont révélées telles par le Conseil de sécurité, celui-ci peut, selon les termes de l’article 42, décider du recours à la force. Pour ce faire, les États membres doivent s’engager à fournir au Conseil de sécurité les forces armées conformément à des arrangements spéciaux entre les États concernés et l’organisation prévues à l’article 43.

En 1946, le Conseil de sécurité a demandé au Comité d’état-major prévu à l’article 47 de la Charte de soumettre un rapport sur la mise en œuvre de l’article 43 d’un point de vue militaire. Le rapport présenté contenait 41 articles, mais seuls 25 avaient été approuvés par tous les membres du comité. Le contentieux portait notamment sur la composition et le nombre des troupes que les membres permanents du Conseil de sécurité devaient mettre à disposition, et sur le lieu où ces troupes devaient être stationnées. La question du commandement de ces troupes fut également discutée, la Charte se contentant d’énoncer que le Comité d’état-major était responsable, sous l’autorité du Conseil de sécurité, de la direction stratégique de toutes forces armées mises à la disposition du Conseil, et que les questions relatives au commandement de ces forces seraient réglées ultérieurement. Par conséquent, les accords prévus à l’article 43 devant être conclus entre le Conseil de sécurité et les États membres ne l’ont jamais été. Résultat : les États membres ne sont pas obligés de mettre des troupes à la disposition du Conseil dans une situation donnée.

Des opérations de maintien de la paix

Cela ne veut pas dire pour autant que des opérations militaires sont totalement impossibles, mais, selon le professeur Frowein et le docteur Krisch, celles-ci ne pourraient être conduites qu’avec des troupes ad hoc mises volontairement à la disposition du Conseil. L’impossibilité pour le Conseil ou le Secrétaire général de faire jouer les dispositions du Chapitre VII (surtout dans leur dimension coercitive) a conduit, selon Jacques Lefrette, ambassadeur de France, à la création de forces de maintien de la paix, construction originale située en marge de la Charte. Lefrette a ajouté que ces forces de maintien de la paix ont quelque peu sauvé les Nations Unies d’un bilan totalement négatif en matière de maintien de la paix.

Il faut savoir que les opérations de maintien de la paix ont été traditionnellement distinctes des mesures coercitives autorisées par le Conseil de sécurité sous le chapitre VII parce qu’elles ont toujours été déployées avec le consentement des parties au conflit. Toutefois, la distinction entre le maintien de la paix et l’imposition de la paix a de plus en plus été brouillée par de nouveaux types d’opération de maintien de la paix (opérations dites de maintien de la paix de seconde génération ou maintien de la paix mixtes) qui contiennent des éléments d’imposition de la paix, notamment pour la protection des civils.

Dans son rapport intitulé  «Agenda pour la paix», présenté le 17 juin 1992 à la demande du Conseil de sécurité afin de rendre ce dernier plus réactif aux menaces contre la paix et la sécurité, le Secrétaire général de l’Onu a tenté de relancer les négociations en vue de rendre l’article 43 opérationnel, estimant qu’étant donné la situation politique qui prévalait pour la première fois depuis que la Charte avait été adoptée (fin de la guerre froide et dislocation de l’URSS), les obstacles qui s’étaient toujours opposés à la conclusion de ces accords spéciaux ne devaient plus exister. Il a souligné à cet effet que le fait que des forces armées soient immédiatement disponibles pourrait, en soi, servir de moyen de dissuasion, car un agresseur potentiel saurait que le Conseil a un moyen d’action à sa disposition. Reconnaissant la possibilité que les forces prévues à 1’Article 43 ne soient jamais suffisamment nombreuses ou suffisamment bien équipées pour faire face à la menace d’une armée importante équipée d’armements modernes, il a mis l’accent sur le fait qu’elles seraient utiles en cas de menace militaire de moindre ampleur, d’agression caractérisée, en cours ou imminente. Il a par ailleurs recommandé que dans le cas où des cessez-le-feu aient été conclus mais non respectés, le Conseil envisage de faire appel, dans des circonstances clairement définies, à des unités d’imposition de la paix dont le mandat serait défini à l’avance, fournies par des Etats Membres, et tenues en réserve.

Dans son «Supplément à l’Agenda pour la paix» soumis trois ans plus tard, le Secrétaire général revient à la charge. L’un des mérites de la Charte des Nations Unies, souligne-t-il, est d’autoriser l’Organisation à prendre des mesures coercitives contre les responsables de menaces à la paix, de rupture de la paix ou d’actes d’agression. Toutefois, ni le Conseil de sécurité ni le Secrétaire général n’ont pour l’instant la capacité de déployer, diriger, commander et contrôler les opérations menées à cet effet, sauf peut-être à une échelle très limitée. Il estime souhaitable à long terme que l’Onu se dote d’une telle capacité, mais il remet cela à plus tard, estimant que l’Organisation manque désespérément de ressources à cet égard, et a du mal à faire face aux responsabilités moins ardues qui lui sont confiées.

Il y a lieu de noter que dans le Nouvel Agenda pour la paix présenté le 20 juillet 2023 sous forme d’une note d’orientation, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, ne mentionne plus l’article 43. Comme s’il avait jeté l’éponge.

Dans l’impossibilité d’activer l’article 43, le Conseil de sécurité a choisi dans certaines situations d’autoriser les États membres à prendre des mesures en son nom. Ainsi, en 1950, il a autorisé un groupe d’États Membres disposés à le faire à entreprendre une action coercitive dans la péninsule coréenne. Nouvelle autorisation en 1990, à la suite de l’agression contre le Koweït. Au cours des 30 dernières années, il a autorisé des groupes d’États à entreprendre, si besoin était, une action de ce genre pour permettre à des opérations de secours humanitaires de se dérouler en Somalie et au Rwanda, ainsi que pour faciliter le rétablissement de la démocratie en Haïti. En Bosnie-Herzégovine, le Conseil de sécurité a autorisé des États Membres (à titre national ou dans le cadre d’arrangements régionaux) à user de la force pour assurer le respect de l’interdiction des vols militaires qu’il avait imposée dans l’espace aérien de ce pays pour appuyer les forces des Nations Unies en ex-Yougoslavie dans l’accomplissement de leur mission, y compris pour défendre le personnel en danger, et décourager les attaques contre les zones de sécurité. Les États Membres concernés ont décidé de confier ces tâches à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan).

Dans son Supplément à l’Agenda pour la paix, le Secrétaire général note que l’expérience de ces dernières années montre à la fois les avantages, mais aussi les difficultés qui peuvent se poser lorsque le Conseil de sécurité confie des tâches coercitives à des groupes d’États Membres. Du côté positif, précise-t-il, cette démarche donne à l’Organisation la capacité de coercition dont elle ne disposerait pas autrement. Cela est de loin préférable à une situation où des États Membres emploieraient la force sans en référer à l’Onu.

De l’autre côté, le prestige et la crédibilité de l’Organisation peuvent en souffrir. Il y a aussi le risque que les États concernés se réclament de la légitimité et de l’approbation internationales pour des actes de force que le Conseil de sécurité n’aurait pas envisagés.

En conclusion, les difficultés rencontrées par l’Onu dans son approche du recours à la force dépassent le débat sur l’inefficacité de sa structure ou sur l’inadéquation de sa culture en ce qui a trait aux exigences du maintien de la paix moderne. Elles ont aussi pour fondement l’essence intergouvernementale de l’Organisation, c’est-à-dire sa dépendance vis-à-vis des États pour toute activité impliquant le recours à la force. L’Onu ne possède pas de force armée propre, et cette «défaillance» constitue l’une des limites de sa qualité d’organisation à dimension supranationale.

Impuissance de l’ organisation face à la puissance de certains membres

Une autre limitation est l’incapacité du Conseil de sécurité d’agir quand un de ses membres permanents oppose un droit de veto. La situation en Ukraine en est un exemple flagrant. Un projet de résolution pour condamner l’attaque militaire russe en Ukraine et demandant le retrait immédiat des troupes russes a été rejeté le 25 février 2022, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette dernière ayant posé son droit de veto. Le Conseil de sécurité, pour la première fois depuis 40 ans, avouant son impuissance, s’en est remis à l’Assemblée générale qui a également une responsabilité en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales, mais dont les décisions ne sont pas contraignantes.  Depuis, la seule action prise par le Conseil de sécurité se résume à une déclaration faite par son Président : le 6 mai 2022, le Conseil a exprimé sa profonde inquiétude concernant la situation en Ukraine, rappelant que les États membres, en vertu de la Charte des Nations unies, ont souscrit à l’obligation de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques.

Dans sa forme actuelle, le conflit israélo-palestinien est également un autre exemple des limites de l’action du Conseil en matière de sécurité collective, à qui l’on reproche souvent sa politique de deux poids deux mesures dans le traitement des conflits. Si le Conseil de sécurité a pu adopter quatre résolutions sur la question entre 2023 et 2024 portants sur un cessez-le- feu sans se heurter à un veto américain, aucune de ses résolutions n’a été votée dans le cadre du Chapitre VII de la Charte car ce chapitre précis ouvre la porte à l’adoption de sanctions et au recours à la force.  Malgré le caractère régional et explosif du conflit, le Conseil de sécurité n’a pas cru bon de caractériser la situation comme étant une menace pour la paix et la sécurité internationale.

L’on peut regretter que, pour faire face à des situations d’urgence, le Secrétaire général des Nations Unies ne puisse disposer de contingents pré-affectés, comme la Charte l’avait prévu. Cependant, une question plus cruciale demeure : la nécessaire réforme du Conseil de sécurité et, plus précisément, du droit de veto (en discussion au sein de l’organisation depuis des décennies) dont l’usage intempestif entraîne la paralysie du Conseil dans des situations d’une gravité extrême.

* Ancienne fonctionnaire des Nations-Unies à la retraite.

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Plus de 5 milliards de dollars de dégâts au Liban en un an de guerre (BM)

15. November 2024 um 09:36

Le Liban a subi plus de cinq milliards de dollars de « pertes économiques » en un an de conflit entre l’armée israélienne et le Hezbollah, selon une estimation publiée le 14 novembre par la Banque mondiale, qui affirme que près de 100 000 maisons ont été endommagées.

L’étude de la Banque mondiale couvre principalement la période du 8 octobre 2023 au 27 octobre 2024. « Le conflit a endommagé environ 99 209 maisons », précise le rapport de la BM, ajoutant que 18 % d’entre elles ont été « complètement détruites », dont 81% se situent principalement dans le sud du pays, dans les régions de Tyr, Nabatiye, Saida, Bint Jbeil et Marjayoun.

Le conflit a également causé « des pertes économiques de 5,1 milliards de dollars », notamment dans les secteurs du commerce, du tourisme et de l’hôtellerie, mais aussi dans l’agriculture.

Quant aux dégâts causés aux bâtiments, l’institution de Bretton Woods les estime à 3,4 milliards de dollars. La Banque estime également que le conflit « a réduit la croissance du PIB réel en 2024 d’au moins 6,6 % ». Cela s’ajoute à cinq années de forte contraction économique au Liban, selon la BM, faisant allusion à l’effondrement économique qui frappe le pays depuis 2019.

Entre cette crise économique et les répercussions du conflit actuel, le Liban a « perdu son « équivalent de 15 ans de croissance économique », souligne l’institution.

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Boycott et manifestations : Paris sous haute sécurité pour le match France-Israël

14. November 2024 um 20:48
Boycott et manifestations : Paris sous haute sécurité pour le match France-Israël

La police de Paris a déployé un dispositif de sécurité renforcé dans toute la capitale ce jeudi 14 novembre 2024, en vue du match de l’Euro entre la France et Israël. Ces mesures font suite aux violences survenues à Amsterdam la semaine passée après un match de la Ligue Europa impliquant le club israélien Maccabi […]

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Quand le confit au Moyen-Orient s’invite au Stade de France !

14. November 2024 um 16:23

C’est un match banal de Ligue des Nations de football, puisque sans enjeu réel sur le plan sportif. Mais il est classé à haut risque sur le plan sécuritaire, compte tenu du conflit au Moyen-Orient. Au point que la rencontre de ce jeudi 14 novembre entre l’Equipe de France et la sélection israélienne au Stade de France ravive les craintes sur la sécurisation de l’événement. Et ce, dans un contexte de tensions très vives entre les communautés israélite et musulmane vivant en France.

Exit les 150 000 victimes pour la plupart des femmes et des enfants, morts, disparus et mutilés à vie sous les bombardements de l’entité génocidaire israélienne. A croire qu’en France comme ailleurs en Occident, cette solidarité à géométrie variable exacerbe les sentiments d’injustice à l’égard des Palestiniens!

Ainsi, le président de la République, Emmanuel Macron, ainsi que son prédécesseur Nicolas Sarkozy et même l’ancien président socialiste François Hollande ont confirmé leur venue au Stade de France. Et ce, pour « envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam ».

De même, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, considère pour sa part que la tenue de ce match est « une question de principe ». D’ailleurs, il martelait à l’Assemblée nationale qu’« il n’est pas question, comme certains me l’ont demandé, d’annuler. Pas question, comme certaines me l’ont demandé, de délocaliser. Pas question que la France recule, que la France se soumette à tous les semeurs de haine ».

« Et c’est important que les valeurs du sport, qui sont des valeurs universelles, rassemblent les êtres humains, quelle que soit leur religion ou la couleur de leur peau, ou quelle que soit leur nationalité. C’est cela le message du sport », a insisté le ministre. « Est-ce qu’on pourrait, peut-être, le 14 novembre, laisser les conflits de côté et écouter ce beau message que nous offrent les sportifs? », s’est-il écrié.

En revanche, la “France insoumise“ a de nouveau formulé une demande d’annulation du match. « Nous demandons à ce que le match, qui a lieu jeudi entre la France et Israël, soit annulé ». Ainsi déclarait la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Tout en ajoutant qu’« il ne sera jamais ni normal, ni moral, ni même raisonnable d’accueillir les bras ouverts Israël en plein génocide ».

Le drapeau palestinien profané

Rappelons à ce propos que les autorités israéliennes ont, quant à elles, appelé dimanche les supporteurs à éviter de se rendre au match. « Le Conseil de sécurité nationale recommande aux Israéliens à l’étranger d’agir en prenant des précautions notamment pendant la semaine à venir, d’éviter totalement de se rendre à des rencontres sportives et événements culturels auxquels participent des Israéliens, surtout au prochain match de l’équipe d’Israël à Paris ».

Ce conseil de sécurité a aussi recommandé aux Israéliens à l’étranger de ne « pas mettre en avant des signes reconnaissables israéliens ou juifs, y compris en commandant un taxi par une application ». Cet avertissement est lancé une semaine après les violences à Amsterdam en marge de la rencontre entre l’Ajax d’Amsterdam et le Maccabi de Tel-Aviv.

A noter à ce propos que selon des plusieurs des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des supporters israéliens ont délibérément arraché un drapeau palestinien accroché à un bâtiment. Ces images montrent également des fans scandant des slogans anti-palestiniens pendant qu’un individu s’en prenait au drapeau. Durant le match, les supporters israéliens ont scandé des slogans violents et provocateurs, dont le cri de « Nous allons vaincre et violer les Arabes », accompagné d’autres expressions à caractère anti-arabe et anti-palestinien.

Au point que l’analyste politique israélien Ori Goldberg a critiqué ces événements en déclarant que « le fait que des supporters israéliens provoquent des troubles au cœur d’Amsterdam, entonnent des chants racistes et escaladent des murs pour arracher des drapeaux palestiniens reflète l’état d’esprit actuel en Israël : un détachement total entre les actions et leurs conséquences! »

Un dispositif de sécurité exceptionnel

Pourtant, selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le dispositif de sécurité autour de la rencontre de Ligue des nations de football, jeudi soir, sera « extrêmement renforcé ». Ainsi, quatre mille policiers et gendarmes seront mobilisés contre 1 200-1 300 pour les matchs de l’équipe de France à guichets fermés. Ils seront déployés aux abords du Stade de France; mais également en son sein, dans les transports en commun ou encore à Paris.

De plus, près de 1 600 agents de sécurité seront aussi présents au Stade de France et le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, sera chargé de la sécurité de l’équipe d’Israël.

Notons à cet égard que l’affiche France-Israël se tiendra devant un public réduit, puisque la Fédération française de football a estimé le nombre de billets vendus à ce jour pour la rencontre « autour de 20 000 », très loin des quelque 80 000 places que contient le Stade de France.

Des relations à fleur de peau entre la France et Israël

En définitive, ce match s’inscrit dans le cadre des relations très dégradées entre Paris et Tel-Aviv, notamment après qu’Emmanuel Macron a déclaré que « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU, par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU ».

Une déclaration qui n’a pas plu au Premier ministre israélien qui a riposté que « ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël; mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France ».

Ajoutez à cette prise de bec l’arrestation manu militari des gendarmes français à Al-Qods, dans un secteur pourtant administré par Paris, et vous obtiendrez un cocktail explosif.

Cela étant, est-ce décent que M. Macron et ses dignes prédécesseurs se déplacent au Stade de France afin « d’envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam ». Alors qu’aux alentours du stade du Stade Johan-Cruyff a Amsterdam des milliers de supporters israéliens avaient arraché la semaine dernière le drapeau palestinien et craché leur haine envers les « Arabes » qu’ils promettaient de « vaincre et de violer » ? Sans oublier les 43 000 morts ensevelis sous les bombes israéliennes à Gaza.

Honte à vous M. Macron!

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‘‘No Other Land’’: l’occupation de la Cisjordanie au jour le jour

14. November 2024 um 07:53

Le Cinéma Variétés de Marseille a récemment accueilli l’avant-première du documentaire ‘‘No Other Land’’, réalisé par Basel Adra. Ce film captivant et poignant suit l’activisme de Basel Adra, un Palestinien vivant en Cisjordanie, qui filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne, qui détruit peu à peu les villages palestiniens et chasse leurs habitants.

Depuis plus de cinq ans, Adra capture ces scènes déchirantes, devenant ainsi une voix pour les sans-voix. Mais son récit ne se limite pas à la souffrance, il introduit également l’histoire de son alliance improbable avec Yuval Abraham, un journaliste israélien, qui, au fil du temps, décide de soutenir ses démarches. Ensemble, ils forment une amitié inattendue, un symbole de solidarité au milieu du conflit israélo-palestinien.

La projection au Cinéma Variétés a été un véritable succès, attirant un public nombreux et engagé. Dans une ville aussi diversifiée que Marseille, ce film a trouvé un écho particulier. Il a permis aux spectateurs de s’immerger dans un conflit complexe à travers des images personnelles et émouvantes, tout en soulignant la possibilité d’une solidarité humaine, même au cœur de la division.

L’avant-première à Marseille a offert une occasion rare de se confronter à la réalité vécue par les Palestiniens, tout en mettant en lumière l’importance du dialogue et de l’empathie, à travers l’histoire touchante de deux hommes issus de mondes opposés.

Djamal Guettala 

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Les incidents d’Amsterdam et les mensonges des médias occidentaux

13. November 2024 um 09:42

Les incidents qui ont émaillé la fin du match de football qui s’est déroulé jeudi 7 novembre 2024 à Amsterdam entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv ont fait les manchettes de tous les journaux de la planète et ont donné du grain à moudre aux réactionnaires et aux révisionnistes de la presse à sensation, qui sont à l’affût du moindre petit détail pour verser dans le mensonge et travestir la réalité. (Illustration : ce sont les hooligans israéliens qui ont commencé par agresser les Arabes et Maghrébins).

Dr Abderrahmane Cherfouh *

Jamais dans l’histoire médiatique de la France un match de football n’a autant suscité de passion et de polémique. Et, bien entendu, une vaste campagne médiatique a été orchestrée par les  médias occidentaux totalement acquis aux thèses sionistes qui se sont déchainés et relayés  pour crier haro sur le baudet et légitimer les rancœurs à l’encontre de ceux qui ne cautionnent pas le génocide perpétré par Israël en Palestine.

Les jeunes, arabes et non arabes, étaient sous le coup de colère et du sentiment d’injustice causé par la passivité du service d’ordre néerlandais face aux provocations des supporters israéliens venus en masse pour semer le chaos. Leurs réactions ont certes été tout aussi violentes et toute violence est condamnable, mais elles étaient dictées par la discrimination raciale dont ils ont fait l’objet ve soir-là.

Les hooligans israéliens ont entonné des chants de guerre et tenu des propos provocateurs et haineux du genre «il n’y a plus d’écoles à Gaza, car il n’y a plus d’enfants à Gaza». Leurs propos faisant l’apologie des crimes de guerre israéliens ont été totalement occultés par les «journalistes» occidentaux, qui, soit dit en passant, ont également passé sous silence le non-respect de la minute de silence pour les victimes espagnoles des inondations.

Un déferlement de haine anti-arabe

A entendre le pseudo-journaliste Pascal Praud, issu de l’extrême-droite française, s’écrier «Ce qui s’est passé cette nuit est un pogrom», il y a certes de quoi être écœuré. Mais ce n’était pas la vérité. C’en était, au mieux, la moitié, l’autre moitié ayant été passée à la trappe de la censure anti-arabe, anti-musulmane et anti-palestinienne. Et dès le lendemain, dans la presse et les chaines de télévision françaises, c’était le même déferlement de haine, le même délire mensonger et les mêmes propos haineux.

«Des centaines d’antisémites descendent dans les rues pour chasser du juif», avait lancé l’animateur Arthur, dont le soutien inconditionnel à Israël est de notoriété publique. Mais la couleuvre était tellement grosse qu’elle a été difficile à avaler. Heureusement, on dispose de plusieurs témoignages et de documents à l’appui pour démentir ces mensonges.

On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants et c’est un jeune reporter de 14 ans, qui a tout filmé et tout enregistré. Un vrai héros qui mérite toute notre admiration. 

Cela pourrait être amusant si ça n’était pas dramatique. Le jeune reporter de 14 ans, du média en ligne hollandais Bender a offert une leçon de journalisme à tous les médias occidentaux.

Le jeune homme a courageusement suivi les hooligans du Maccabi Tel Aviv lors de leur déplacement dans sa ville, à Amsterdam. Il a donc filmé les fameuses victimes innocentes de l’atroce pogrom antisémite dont tout le monde parle, comme le rapporte le média en ligne Contre-attaque. Et ses images sont édifiantes : le groupe de hooligans israéliens, déjà connu pour avoir commis des agressions racistes par le passé, se déplace de façon coordonnée et armée, récupère des barres de métal et des bâtons dans les rues, tire des explosifs et charge violemment dans le but d’en découdre.

Une descente fasciste bien préparée  

Sur les images, cette milice israélienne ultra-violente n’est quasiment pas inquiétée par la police. On découvre que le groupe a même dépavé les rues pour caillasser la police, les taxis et un immeuble affichant des drapeaux palestiniens, sans réaction des autorités.

Plus le reportage avance, plus il paraît évident qu’il s’agit d’une descente fasciste préparée pour agresser et casser, en ciblant prioritairement des habitants d’origine maghrébine. Surtout quand on sait que ces hooligans scandaient, tout au long de leur séjour, des slogans appelant à tuer les «Arabes».

Mais la cerise sur le gâteau de ce feuilleton burlesque c’est l’annonce faite par le versatile président Emmanuel Macron qu’il va assister au match France-Israël prévu ce mercredi soir au Parc des Princes à Paris afin d’exprimer sa solidarité avec l’État génocidaire d’Israël. Plus rien ne nous étonne de la part de la France de Macron, un pays en déliquescence avancée, qui ne ressemble plus à celui édifié par ses leaders historiques, comme De Gaulle et Chirac, et qui se soumet désormais de plus en plus aux diktats des Etats-Unis, du mouvement sioniste mondial et de l’Etat génocidaire d’Israël.

* Médecin algérien basé au Canada.

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Ultime provocation : un ministre israélien promet l’annexion de la Cisjordanie en 2025 !

12. November 2024 um 10:26

Profitant du retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, un ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a promis hier lundi 11 novembre l’annexion par Israël, en 2025, des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Le jour même où un sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique s’est tenu en Arabie saoudite pour revendiquer l’émergence d’un Etat palestinien.

L’homme est tellement répugnant que même le journal israélien Haaretz l’aura qualifié de « criminel de guerre ». Même des personnalités de confession juive ont dénoncé dans une tribune au quotidien Le Monde, sa venue à Paris, le 13 novembre, pour participer à un gala de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite et animé par l’avocate franco-israélienne Nili Kupfer-Naouri. Cette dernière a toujours soutenu publiquement qu’il n’existe pas de population civile innocente à Gaza. Tout en prônant l’entrave de l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne bombardée quotidiennement par l’aviation israélienne! Bezalel Smotrich voulant poursuivre jusqu’en Cisjordanie occupée.

A cet égard, notons que le gala en question se tiendra dans un climat explosif à la veille du match de football France-Israël, jeudi prochain. Une rencontre jugée à haut risque par les autorités françaises après les violences qui ont émaillé, jeudi dernier dans la capitale hollandaise, un match opposant le club israélien Maccabi de Tel-Aviv à l’Ajax d’Amsterdam.

Raciste, suprématiste, colonialiste…

Le nom de l’illustre invité au gala de soutien à l’Etat hébreu? Bezalel Smotrich, ministre des Finances dans le gouvernement Netanyahou et, excusez de peu, gouverneur de la Cisjordanie occupée. Une personnalité publique qui se qualifie elle-même de raciste, suprémaciste, colonialiste, annexionniste et  révisionniste!

La preuve? Ce triste personnage, lui-même colon en Cisjordanie occupée, est le même qui, en 2017 déjà, « offrait » trois options possibles pour les Palestiniens : vivre sans droits sous occupation, quitter leur terre, ou se révolter et être éliminés!

Gravissime

Ainsi, lors de son intervention devant la Knesset, hier lundi 11 novembre, la coqueluche de l’extrême droite israélienne jeta une bombe médiatique en promettant l’annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir « une occasion dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis ».

D’autre part, il a affirmé que la « création d’un Etat palestinien mettrait en danger l’existence de l’Etat d’Israël ». Et que faire pour parer à ce « danger imminent » ? « La seule façon d’éliminer cette menace est d’appliquer la souveraineté israélienne sur les colonies de Judée et Samarie », a-t-il martelé en employant un terme biblique pour designer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et jugé illégal par l’ONU au regard du droit international où 490 000 Israéliens occupent violemment les lieux au milieu de 3 millions de Palestiniens.

Bezalel Smotrich a également affirmé que 2025 sera « l’année de la souveraineté en Judée et Samarie ». Il a ainsi annoncé qu’il avait donné instruction à l’administration de s’organiser « pour préparer l’infrastructure nécessaire à l’application de la souveraineté israélienne sur les colonies de Cisjordanie ».

Trump  attendu comme le Messie

« Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’Etat d’Israël dans cette démarche », a-t-il ajouté.

N’a-t-il pas raison de se réjouir du retour du magnat de l’immobilier à la Maison Blanche? Sachant  que lors de son premier mandat, Donald Trump, un ami indéfectible de l’Etat hébreu, aura multiplié les gestes en faveur d’Israël en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. De même qu’en reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien occupé et annexé. Et en parrainant les Accords d’Abraham qui avaient permis la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc.

Provocation

Soulignons enfin que, comble de provocation, la déclaration choc du ministre israélien des Finances intervient le même jour où un sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique s’est tenu en Arabie saoudite. Lequel a appelé Israël à se retirer totalement des territoires arabes occupés depuis 1967 pour parvenir à « une paix régionale globale ». Tout en revendiquant l’unité de tous les territoires palestiniens – bande de Gaza et Cisjordanie occupée – au sein d’un Etat palestinien, dont la capitale doit être Jérusalem-Est, occupée par Israël.

Pour sa part, dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères palestinien a condamné dans les termes « les plus forts » les propos de Bezalel Smotrich. Il les qualifie de symptomatiques d’un « colonialisme raciste par excellence » et d’un « mépris répété du droit international » encouragé par « l’échec international à faire appliquer les résolutions des Nation unies relative à la question palestinienne ».

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Les propos incohérents du président Macron

12. November 2024 um 07:38

Ce que les historiens retiendront probablement le plus de la présidence du Français  Emmanuel Macron, c’est l’incohérence de ses discours et de ses positions.

Lahouari Addi *

Par exemple, en quelques mois, il est passé de «il ne faut pas humilier la Russie» à, quelques semaines plus tard, proposer d’envoyer des troupes européennes en Ukraine.

Autre exemple: la guerre à Gaza où, d’ un côté, il appelle à un cessez-le-feu et, de l’autre côté, accuse les manifestants qui demandent un cessez-le-feu d’être des antisémites.

Enfin, récemment, il a proposé un embargo sur les armes utilisées par l’armée israélienne à Gaza, mais il annonce assister au match opposant l’équipe de France à la sélection israélienne, en solidarité avec Israël qui continue de bombarder les civils à Gaza et au Liban. Il répondra probablement à ce sujet que sa présence est l’expression de la condamnation de l’antisémitisme.

Déclarer que les manifestations, qui demandent comme lui un cessez-le-feu à Gaza, sont suscitées par l’antisémitisme relève de la mauvaise foi, sinon du burlesque.

* Professeur à l’institut des études politiques de Lyon.

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La République islamique d’Iran face à l’ouragan Trump

09. November 2024 um 11:46

C’est la séquence géopolitique la plus attendue du nouveau mandat de Donald Trump et la question qui taraude partout dans le monde: Que va-t-il se passer avec la République islamique d’Iran après le retour au pouvoir du président républicain, qui avait ordonné, début janvier 2020, l’assassinat de Qassem Soleimani, le chef des Forces Al-Quds, unité d’élite des Gardiens de la révolution, et architecte de l’influence iranienne au Moyen-Orient ? Il a aussi accusé l’Iran de vouloir l’assassiner après les deux tentatives ratées durant la campagne électorale qui vient de s’achever. En même temps, l’ennemi irréductible de l’Iran, Benjamin Netanyahu, a l’oreille de son ami américain. Qu’en sera-t-il donc pour l’Iran?

Imed Bahri

Le Wall Street Journal a publié une étude préparée par Warren Strobel, Benoit Faucon et Lara Seligman dans laquelle ils affirment que le président récemment élu prévoit d’augmenter considérablement les sanctions contre l’Iran et d’étouffer ses ventes de pétrole dans le cadre d’une stratégie agressive visant à saper le soutien de Téhéran à ses groupes mandataires considérés violents au Moyen-Orient et à son programme nucléaire, selon des personnes proches. 

Le journal américain a indiqué que Trump avait adopté une ligne dure à l’égard de l’Iran au cours de son premier mandat en faisant avorter un accord entre six pays avec Téhéran -connu sous le nom de Plan d’action global commun- qui visait à limiter le développement du programme nucléaire de l’Ira. Il a également imposé ce qui a été décrit comme une stratégie de pression maximale dans l’espoir que l’Iran abandonnera ses ambitions d’obtenir l’arme nucléaire, cessera de financer et de former ce que les États-Unis considèrent comme des groupes terroristes et améliorera son bilan en matière de droits de l’homme.

Mais lorsqu’il prendra ses fonctions, le 20 janvier, l’approche de Trump à l’égard de l’Iran sera probablement influencée par le fait que des agents de la République islamique ont tenté de l’assassiner, lui et ses anciens conseillers à la sécurité nationale, après qu’ils aient quitté leurs fonctions, ont déclaré d’anciens responsables de l’administration Trump. L’Iran chercherait à se venger d’une frappe de drone américaine en 2020 qui a tué Qasem Soleimani, le chef des opérations paramilitaires secrètes iraniennes.

L’Iran dans une position de faiblesse

Mick Mulroy, un haut responsable du Pentagone au Moyen-Orient lors du premier mandat de Trump, a déclaré que «les gens ont tendance à prendre ces choses personnellement. S’il veut adopter une ligne dure à l’égard d’un pays en particulier ou d’un adversaire majeur spécifique, c’est bien l’Iran»

Des personnes proches des projets de Trump et en contact avec ses principaux conseillers ont déclaré que la nouvelle équipe agirait rapidement pour tenter d’étouffer les revenus pétroliers iraniens notamment en s’en prenant aux ports étrangers et aux négociants qui traitent du pétrole iranien. Cela recréerait la stratégie adoptée par le président élu lors de son premier mandat avec des résultats mitigés.

Un ancien responsable de la Maison-Blanche a déclaré: «Je pense que vous verrez les sanctions revenir, vous le verrez tenter d’isoler davantage l’Iran, diplomatiquement et financièrement. Je pense que l’on a l’impression que l’Iran est définitivement dans une position de faiblesse à l’heure actuelle et qu’il [Trump] a maintenant l’occasion d’exploiter cette faiblesse.»

Les responsables familiers avec le plan de Trump n’ont pas fourni des détails sur la manière spécifique d’augmenter la pression sur l’Iran.

Le WSJ a aussi indiqué qu’au cours des derniers mois, Israël a tué des dirigeants de groupes mandataires pro-iraniens à Gaza et au Liban et causé des dommages importants à la structure de direction de groupes tels que le Hezbollah et le Hamas. Il a également lancé des frappes contre l’Iran, en réponse à la salve de missiles iraniens ayant frappé Israël, qui a infligé de graves dommages aux capacités de Téhéran à produire des missiles et des défenses aériennes.

L’Iran s’est engagé à répondre à l’attaque israélienne du 26 octobre mais il n’est pas clair si la victoire électorale de Trump cette semaine modifiera les calculs de Téhéran ou son timing.

Trump cherchera à affaiblir davantage l’Iran

Brian Hook, qui a supervisé la politique iranienne au Département d’État pendant le premier mandat de Trump et est maintenant le responsable du département en charge de la transition vers l’administration Trump, a déclaré jeudi que le président élu n’avait aucun intérêt à chercher à renverser les dirigeants iraniens.

Toutefois, dans une interview accordée à CNN, Hook a noté que Trump s’était engagé à isoler l’Iran diplomatiquement et à l’affaiblir économiquement afin qu’il ne puisse pas financer toutes les violences commises par le Hamas, le Hezbollah, les Houthis au Yémen et d’autres groupes mandataires en Irak et en Syrie.

On s’attend généralement à ce que Hook obtienne un poste de haut niveau dans la sécurité nationale au cours du deuxième mandat de Trump. Au cours de son premier mandat, il a préconisé une campagne de pression maximale sur l’Iran. Les défenseurs de cette politique affirment que cela a réduit les fonds disponibles pour les services de sécurité de Téhéran. Mais il n’a pas réussi à arrêter les opérations iraniennes par l’intermédiaire de ses mandataires ni ses travaux nucléaires.

Les exportations de pétrole iranien ont augmenté l’année dernière dans le cadre de négociations discrètes pour libérer les Américains détenus par le régime ce qui a incité les Républicains à accuser l’administration Biden de ne pas appliquer pleinement les sanctions pétrolières actuelles ce que la Maison Blanche a démenti.

L’arme du pétrole pourrait bien être utilisée

Trump a réimposé une interdiction complète sur les exportations de pétrole brut iranien en 2019 et ses exportations sont tombées à 250 000 barils par jour début 2020 ce qui est bien en-dessous de leur niveau d’il y a deux ans mais après l’entrée en fonction de Biden, il a atteint son plus haut niveau depuis six ans en septembre de cette année.

Une fois de retour à la Maison Blanche, Trump pourrait être confronté au même dilemme que celui auquel Biden a été confronté : limiter les ventes de pétrole de l’Iran et d’autres adversaires comme le Venezuela mais risquer ainsi une hausse des prix du pétrole et déclencher une inflation.

Robert McNally, un ancien responsable américain de l’énergie, a déclaré que l’administration Trump pourrait imposer un embargo américain sur les ports chinois recevant du pétrole iranien ainsi que des sanctions visant les responsables irakiens qui financent des milices soutenues par l’Iran. Il a indiqué que estimations d’une application stricte de l’embargo pétrolier suffirait à réduire d’au moins 500 000 barils par jour principalement des achats de pétrole chinois.

«Ce sera une pression maximale version 2.0», a déclaré McNally qui dirige désormais le cabinet de conseil Rapidian Energy Group basé à Washington.

Helima Croft, stratège en chef des matières premières de la société canadienne RBC Capital Market, a déclaré que les principaux conseillers de Trump avaient exprimé leur ferme soutien à une frappe israélienne sur les installations nucléaires et énergétiques iraniennes. Une autre personne en contact avec l’équipe de Trump a déclaré que le nouveau président pourrait être moins enclin à s’opposer à une telle démarche d’Israël.

Biden a demandé et obtenu l’assurance d’Israël avant son attaque contre l’Iran le 26 octobre qu’il ne frapperait pas des sites nucléaires ou des infrastructures énergétiques car les États-Unis craignaient que cela entraînerait une hausse des prix du pétrole et une escalade régionale plus large.

Le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré mercredi soir que le résultat des élections américaines n’avait pas d’importance pour son pays.

L’agence de presse de la République islamique d’Iran a cité Pezeshkian disant: «Pour nous, peu importe qui a gagné les élections américaines car notre pays et notre système dépendent de notre force interne.»

Un accord diplomatique États-Unis-Iran n’est pas exclu

Toutefois, les responsables iraniens sont divisés sur la question de savoir si la République islamique peut résister à une pression économique supplémentaire.

«La situation pourrait devenir catastrophique pour l’industrie pétrolière iranienne», a déclaré un responsable pétrolier iranien ajoutant que la Chine achète déjà du brut iranien à prix réduit tandis que l’Iran souffre d’une pénurie de gaz naturel -utilisé pour le chauffage et l’industrie- en raison des années de sous-investissement.

Pour sa part, un diplomate iranien a déclaré que Téhéran compenserait les restrictions américaines en approfondissant ses partenariats commerciaux par le biais de l’Organisation de coopération de Shanghai, axée sur l’Asie et d’autres alliances. Il a ajouté qu’elle pourrait également répondre aux pressions en intensifiant son programme nucléaire ou en menaçant les installations pétrolières du Moyen-Orient.

Malgré l’hostilité mutuelle, certains qui ont travaillé avec Trump n’excluent pas de parvenir éventuellement à un accord diplomatique entre les États-Unis et l’Iran au cours de son deuxième mandat. Toutefois, Mike Mulroy a précisé, et c’est une précision de taille, que «Trump aime conclure des accords mais seulement si c’est son accord».

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