Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 09. Juni 2025Haupt-Feeds

Arthur H fait résonner la voix d’Abdelwahab Meddeb

09. Juni 2025 um 08:57

Dix ans après la disparition d’Abdelwahab Meddeb, sa parole continue d’éclairer notre monde. Le samedi 14 juin 2025 à 20h, à la Maison de la Poésie (Passage Molière, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris), le chanteur, poète et performeur Arthur H prêtera sa voix aux ‘‘Carnets de voyage’’ de l’écrivain franco-tunisien, dans une lecture musicale portée par une création sonore originale d’Alejandro VanZandt-Escobar, et mise en espace par Hind Meddeb, fille de l’auteur.

Djamal Guettala

Abdelwahab Meddeb (1946-2014), poète, romancier, essayiste, traducteur et producteur de radio, a laissé une œuvre majeure qui explore les tensions et les fécondations croisées entre Orient et Occident. Fils de lettré, né à Tunis, il incarne cette tradition intellectuelle arabe ouverte à l’universel. Sa voix singulière, libre, lyrique et critique, n’a cessé de plaider pour un islam éclairé, une pensée en mouvement, une traversée poétique du monde.

De Marrakech à Kyoto

Les ‘‘Carnets de voyage’’, dont seront lus de larges extraits inédits, ont été retrouvés après la mort de Meddeb. Ils ont été compilés et édités par sa fille, Hind Meddeb, et sa compagne, Amina Meddeb. L’ouvrage, intitulé ‘‘Vers l’Orient – Carnets de voyage de Tanger à Kyoto’’, paraîtra au printemps 2025 aux éditions Stock. Il retrace un périple de Marrakech à Kyoto, en passant par Cordoue, Alexandrie, Jérusalem, Le Caire ou encore Tokyo. Ce texte offre une vision érudite, cosmopolite et profondément méditative de l’Orient, telle que rêvée et vécue par un écrivain nomade, poète mystique et penseur lucide.

Arthur H, avec sa voix grave et envoûtante, donnera chair à cette écriture dans un geste de transmission artistique et affective. La création sonore d’Alejandro VanZandt-Escobar accompagnera la lecture dans un dialogue subtil entre mots, musique et silences. La direction artistique est assurée par Hind Meddeb, réalisatrice et journaliste franco-tunisienne, qui, depuis la disparition de son père, œuvre inlassablement à faire vivre son héritage intellectuel et poétique. Elle conçoit cette soirée comme une passerelle entre générations, entre mémoire intime et mémoire collective.

Ce rendez-vous à la Maison de la Poésie n’est pas un simple hommage. C’est une manière sensible et vibrante de réinscrire l’œuvre d’Abdelwahab Meddeb dans notre présent, entre exil et enracinement, spiritualité et critique, Orient rêvé et monde réel.

L’article Arthur H fait résonner la voix d’Abdelwahab Meddeb est apparu en premier sur Kapitalis.

Prix Mahmoud Darwich à Sghaier Ouled Ahmed │ Hommage à la poésie engagée

09. Juni 2025 um 07:50

Le vendredi 13 juin 2025 à la libraire Al-Kitab, le Prix Mahmoud Darwich pour la création poétique et littéraire sera décerné cette année au poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed, une cérémonie dédiée à la célébration de la poésie arabe contemporaine.

Amel Fargi *

Cet événement culturel majeur se tiendra en présence de personnalités littéraires, d’intellectuels et d’admirateurs de l’œuvre du lauréat, qui viendront honorer un artiste dont les vers résonnent avec force et humanité. 

Créé à la mémoire du légendaire poète palestinien Mahmoud Darwich, ce prix, lancé par un groupe d’intellectuels et d’universitaires avec le soutien d’institutions académiques dont le Centre des arts Ksar Said, la chaire Ibn Khaldoun (Icesco) et la Faculté des Lettres de Manouba, récompense chaque session une ou plusieurs figures de la littérature arabe et internationale dont l’œuvre incarne les valeurs d’engagement, de résistance et d’innovation poétique, littéraire ou artistique.

Pour cette première session, le jury a décidé de célébrer à titre posthume le poète populaire   Sghaier Ouled Ahmed, connu pour son écriture profonde, mêlant lyrisme et critique politique et sociale, dans la droite lignée de l’esprit du célèbre poète palestinien. 

Une voix tunisienne à portée universelle

Originaire de Sidi Bouzid, dans le centre du pays, où éclata en 2011 la Révolution Tunisienne, Ouled Ahmed est l’auteur de plusieurs recueils primés (1). Certains de ses poèmes, devenus emblématiques, comme ‘‘Les femmes de mon pays’’, ou ‘‘Mon Dieu aide moi’’, sont mis en Musique et chantés en Tunisie et dans le monde arabe.

Son œuvre, ancrée dans les réalités tunisiennes tout en dialoguant avec les grandes questions humaines, explore les thèmes de la résistance, de la liberté de conscience et de la quête de liberté. 

De son vivant, le poète avait souvent rendu hommage à Mahmoud Darwich, une si vieille amitié entre deux géants de la poésie que le jury a subtilement voulu mettre en exergue, «une amitié qui sublime la mort et défie le temps», souligne le jury(2).

Ce prix, à forte symbolique souligne, également, le rôle de la poésie comme une lumière contre l’obscurantisme et comme arme pour la libération des peuples, à commencer par les Palestiniens. 

Sous le signe de la fraternité poétique

La cérémonie sera ponctuée de lectures de poèmes de Darwich et d’Ouled Ahmed, interprétés par l’artiste musicienne Aida Niati, qui va ainsi créer une passerelle entre la Palestine et la Tunisie à travers les mots, les sons et les rythmes.

Des hommages seront également rendus à la riche tradition littéraire arabe, toujours vivante et nécessaire. 

Enfin, la remise du prix à la famille du poète disparu en présence de sa femme Zouhour et de sa fille Kalimet.

Ce prix consacre une nouvelle fois la Tunisie comme terre de poésie et de résistance culturelle, et offre à Sghaier Ouled Ahmed une visibilité internationale méritée. Il rejoint désormais le panthéon des grandes voix honorées par des prix analogues, aux côtés de figures comme, Adonis, Samih Al-Qasim et autres. 

* Universitaire, femme de théâtre.

Notes :  

1- Cantiques des six jours, éd. Demeter, Tunis, 1988, Je n’ai pas de problème, éd. Cérès, Tunis, 1989, Details (prose), éd. Bayram, Tunis, 1989, Le Sud de l’eau, éd. Cérès, Tunis, 1991, Testament, éd. Manshurât Aouled Ahmed, Tunis, 2002, États de route (poésie), 2013, Conduite poétique de la révolution tunisienne (prose), 2013.

2- Le jury est constitué de trois éminents historiens et gens de lettres : Latifa Lakhdar, historienne et ancienne ministre de la Culture en Tunisie, Abdelhamid Larguèche, Historien et ancien membre du comité du patrimoine mondial auprès de l’Unesco, et Faouzi Mahfoudh, ancien directeur de l’Institut national du patrimoine et président de la Chaire Ibn Khaldoun.

L’article Prix Mahmoud Darwich à Sghaier Ouled Ahmed │ Hommage à la poésie engagée est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 08. Juni 2025Haupt-Feeds

Israël arme un gang criminel qui sème la terreur à Gaza

08. Juni 2025 um 12:26

Une milice armée par Israël dans la bande de Gaza se livre à la contrebande et à l’extorsion. Le dirigeant de ce gang criminel est un larbin du Shin Bet (les renseignements intérieurs israéliens) qui s’appelle Yasser Abou Shabab, a rapporté le Yediot Aharonot, vendredi 6 juin 2025, ajoutant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu, la veille, avoir armé une milice à Gaza prétendant l’utiliser contre le Hamas et ce, après que l’ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman ait révélé le pot aux roses. (Ph.Yasser Abou Shabab, un bandit du Sinaî au service des envahisseurs israéliens).

Imed Bahri

Le journal israélien a rapporté que le Shin Bet a orchestré, ces derniers mois, une opération secrète visant à armer une milice palestinienne à Gaza. «L’opération a été menée avec l’approbation directe de Netanyahu et visait à défier le Hamas dans le sud de la bande de Gaza en renforçant un groupe bédouin à Rafah qui s’oppose depuis longtemps au mouvement islamiste», rapporte le Yediot Aharonot

Des dizaines voire des centaines de pistolets et de fusils AK-47 ont été transférés d’Israël au groupe de Rafah. 

Une stratégie visant à affaiblir le Hamas

L’autre élément grave révélé concerne les liens entre la milice et le terrorisme international. Le journal indique que la milice ne serait pas affiliée à l’Etat islamique au Sinaï mais entretiendrait des liens économiques étroits avec cette organisation terroriste.

Un responsable israélien anonyme a affirmé que les membres de cette milice se concentrent principalement sur la contrebande, la prostitution et l’extorsion, et non sur la cause nationale palestinienne. 

Le journal précise que les responsables de la sécurité ont discuté à plusieurs reprises pendant la guerre de la gestion des grandes quantités d’armes saisies à Gaza après le 7 octobre 2023. L’une des propositions consistait à réintroduire ces armes à Gaza et à armer les factions anti-Hamas et c’est ce qui s’est effectivement produit.

Les responsables de la sécurité ont déclaré que l’initiative provenait du Shin Bet qui entretient des liens de longue date avec la milice en question et que l’armée israélienne soutenait ce plan dans le cadre d’une stratégie plus large visant à affaiblir le Hamas. 

Citant des responsables de la sécurité israélienne, sous couvert d’anonymat, le journal affirme que des membres de cette milice ont déjà porté atteinte au Hamas et l’ont défié, et continuent de le faire. 

Le Yediot Aharonot rappelle que ce n’est pas la première fois qu’Israël arme des milices avec l’approbation de Netanyahu. Selon des rapports précédents, Israël aurait fourni des milliers de fusils à des groupes armés du plateau du Golan syrien pendant la guerre civile (2011-2024). Le journal ajoute: «Certains de ces combattants notamment ceux liés à Daech près de la frontière jordanienne refusent de restituer leurs armes. Des informations de longue date font également état de la fourniture par Israël d’armes et d’expertise militaire aux forces kurdes»

La milice criminelle armée par Israël à Gaza est menée par un certain Yasser Abou Shabab, un Bédouin de 32 ans originaire de Rafah. Sa milice se fait appeler les Forces populaires et prétendent protéger les civils et distribuer de l’aide humanitaire. 

Il pillait des camions de l’Onu pour sa contrabande

Le journal rapporte qu’Abou Shabab s’est fait connaître après avoir été accusé d’avoir pillé des camions de l’Onu l’année dernière et d’avoir revendu des fournitures humanitaires destinées aux habitants de Gaza, accusations qu’il nie évidemment. 

Lors d’une interview, il a affirmé n’avoir emporté que de la nourriture pour nourrir sa propre famille mais des témoins dont un chauffeur de camion ont affirmé que ses hommes avaient saisi des cargaisons entières.

Le bureau de presse du gouvernement à Gaza a confirmé à plusieurs reprises que des gangs armés soutenus par Israël pillaient la rare aide humanitaire entrant à Gaza sous le blocus israélien.

Israël ne recule devant aucune idée diabolique pour empoisonner la vie des Palestiniens et la rendre impossible afin de les acculer à quitter leur terre. Un génocide interminable qui ne connaît pas de répit même pas le jour de l’Aïd Al-Adha, vendredi dernier, où la Défense civile de Gaza a signalé que 38 personnes ont été tuées lors de diverses attaques israéliennes lancées dès l’aube.

La famine continue de frapper de plein fouet la population, les médicaments manquent cruellement et les personnes atteintes de maladies chroniques sont en train de mourir. Et comme si tout cela ne suffisait pas, les criminels aux manettes en Israël lâchent les gangs criminels pour semer la terreur et accentuer l’enfer que vivent les Gazaouis.

L’article Israël arme un gang criminel qui sème la terreur à Gaza est apparu en premier sur Kapitalis.

Marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, victime du racisme

08. Juni 2025 um 11:47

Près de 500 personnes ont pris part ce dimanche matin, 8 juin 2025, à une marche blanche organisée à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, ressortissant tunisien, tué le 31 mai dernier à Puget-sur-Argens, dans le Var, dans des circonstances jugées violentes et racistes par ses proches.

Silencieux, vêtus de blanc, les participants ont défilé dans le calme mais avec détermination, réclamant vérité et justice. Des pancartes dénonçaient le racisme, l’impunité, le silence médiatique, et appelaient à ne pas laisser ce drame sombrer dans l’oubli. «Justice pour Hichem», «Stop au racisme», ou encore «Pas un de plus», pouvait-on lire sur les banderoles.

Âgé de 46 ans, Hichem Miraoui était coiffeur à Puget-sur-Argens. Il a été mortellement agressé, dans ce qui semble être, selon ses proches, un acte motivé par la haine raciale. «Il a été ciblé parce qu’il était arabe, tout simplement. Ce genre d’agression ne tombe pas du ciel, elle s’inscrit dans un climat de racisme latent», dénonce une manifestante.

Le salon de coiffure où Miraoui travaillait fleuri par des inconnus.  

La marche de Marseille, organisée à l’initiative de collectifs citoyens et antiracistes, précède un autre rassemblement prévu ce dimanche à 15h, à Puget-sur-Argens même, pour honorer la mémoire de Hichem là où il a perdu la vie.

Cette affaire suscite une vive émotion dans les communautés tunisienne et maghrébine de France. Plusieurs voix appellent les autorités françaises à reconnaître le caractère raciste du meurtre et à mener une enquête transparente et rapide.

Djamal Guettala, à Marseille.

L’article Marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, victime du racisme est apparu en premier sur Kapitalis.

Regard des autres et hypocrisie sociale │ Le vrai mouton à sacrifier  

08. Juni 2025 um 11:25

À chaque Aïd Al-Adha, la Tunisie se réveille au son du bêlement des moutons, entre traditions, dettes et contradictions. Mais au-delà du rituel, que sacrifions-nous réellement ? Et si le véritable mouton à égorger était notre attachement à l’image, au regard des autres, à des normes sociales vidées de leur substance ? (Ph. œuvre de Olfa Jomaa).

Manel Albouchi

Le sacrifice d’Ibrahim de son fils unique, dans la tradition abrahamique, symbolise l’acte ultime de foi : renoncer à ce que l’on croit posséder, offrir ce que l’on aime à Dieu, et se détacher du monde matériel. Pourtant, dans la société tunisienne actuelle, ce récit semble avoir été renversé : on ne sacrifie plus pour Dieu, mais pour l’apparence. 

L’Aïd Al-Adha devient spectacle. On s’endette pour acheter un mouton, on se dispute en famille, on partage des photos sur les réseaux sociaux, mais on oublie souvent l’essentiel : le sens intérieur du sacrifice.  

Une hypocrisie collective bien rodée  

Socialement, ne pas acheter de mouton est vu comme une honte, un manquement, une «sortie du rang». L’enfant est conditionné dès son plus jeune âge à associer fête, sang, viande et statut social.  

Dans cette mise en scène collective, l’hypocrisie s’installe : on prie sans y croire, on sacrifie sans réfléchir, on célèbre sans aimer. Le Coran l’exprime clairement dans la sourate Al-Hujurat

 قالت الأعراب آمنا قل لم تؤمنوا ولكن قولوا أسلمنا ولما يدخل الإيمان في قلوبكم وإن تطيعوا الله ورسوله لا يلتكم من أعمالكم شيئا إن الله غفور رحيم 

«Les Bédouins ont dit: ‘‘Nous avons la foi.’’ Dis: ‘‘Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. Et si vous obéissez à Allah et à Son messager, Il ne vous fera rien perdre de vos œuvres.’’ Allah est Pardonneur et Miséricordieux.»

L’islam invite à la sincérité intérieure, mais notre société cultive le conformisme. Le rite devient refuge contre la honte, non chemin vers le divin. 

L’habitus religieux   

Le sociologue Pierre Bourdieu nous éclaire avec le concept d’habitus religieux : un ensemble de dispositions intériorisées qui nous poussent à agir «comme il faut»  (كما يلزم), souvent sans questionner le sens profond.

L’Aïd, dans cette perspective, est moins un acte de foi qu’un automatisme social. Le rite devient gestuelle apprise, inscrite dans les corps, transmise de génération en génération sans conscience.  

L’attachement comme prison 

L’Aïd Al-Adha révèle une angoisse profonde : la peur de perdre l’appartenance. Derrière le refus de s’affranchir du mouton, se cache un attachement archaïque à la sécurité du groupe, au jugement parental intériorisé, à la peur du rejet. 

Selon John Bowlby, l’attachement est vital à l’enfant, mais devient pathologique à l’âge adulte s’il n’est pas transcendu. L’adulte qui ne peut dire non au groupe, qui préfère s’endetter plutôt que de déplaire, n’est pas libre : il est prisonnier d’un lien infantile et il le transmet à la génération suivante. 

L’offrande intérieure  

Dans la tradition hébraïque, le mot «qorban» – קרבן – souvent traduit par sacrifice, vient de la racine – ק-ר-ב – qui signifie قرب se rapprocher. Le qorban est donc une offrande symbolique, un geste destiné à rapprocher l’humain de Dieu. Sa valeur numérique en hébreu est 352 peut aussi être décomposé en 300 (ש  transformation) + 50 (נ passage, renaissance) + 2 (ב maison, dualité humain-divin) : le véritable qorban est un dépouillement pour habiter l’essence. Le vrai sacrifice est celui du désir de possession, pas celui du sang. 

Dans la symbolique chrétienne, l’«Agneau de Dieu» représente le don ultime, non pas pour satisfaire un rite, mais pour incarner l’amour divin. Ici encore, le sang n’est que symbole c’est le cœur qui importe. 

L’acte du sacrifice prend tout son sens quand il est intériorisé, vécu comme un renoncement sincère de l’ego. Le véritable sacrifice est celui de l’ego, et l’émancipation ne vient pas de la répétition du rite, mais du dépassement du Moi. 

La nécessité d’une réforme de sens  

Il est temps d’offrir à nos enfants un autre récit. Un récit où l’Aïd Al-Adha serait un moment de partage sobre, de prière sincère, de questionnement intérieur. Où l’on pourrait choisir de ne pas acheter de mouton, non par négligence, mais par lucidité. 

Un récit où le plus grand sacrifice serait celui de l’ego, du masque social, du besoin compulsif de plaire. 

L’islam est une voie de connaissance, pas une chorégraphie sociale. Osons redonner du sens à nos traditions, osons dire non à la mise en scène, osons dire oui à l’authenticité. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

L’article Regard des autres et hypocrisie sociale │ Le vrai mouton à sacrifier   est apparu en premier sur Kapitalis.

Trois films tunisiens restaurés au festival Cinéma Ritrovato

08. Juni 2025 um 10:40

Trois œuvres majeures du patrimoine cinématographique tunisien seront projetées au plus grand festival mondial dédié aux archives cinématographiques et aux classiques restaurés : «Il Cinema Ritrovato», à Bologne, en Italie.  Il s’agit de ‘‘L’Homme de cendres’’ de Nouri Bouzid, ‘‘La noce’’ du Nouveau Théâtre (Jalila Baccar, Fadhel Jaibi, Mohamed Driss, Habib Masrouki et Fadhel Jaziri), et le documentaire ‘‘Caméra arabe’’ de Férid Boughedir. (Ph. « L’homme de cendres » de Nouri Bouzid ».)

C’est ce que rapporte l’association tunisienne Ciné-Sud Patrimoine, dirigée par le réalisateur Mohamed Challouf, qui explique que la restauration de ces films a été rendue possible grâce à la collaboration entre les producteurs tunisiens et les cinémathèques et archives européennes, avec le soutien du ministère tunisien des Affaires culturelles et l’activisme de l’association Ciné-Sud-Patrimoine.

Restauration complète des images et du son

La restauration de l’un des plus importants classiques du cinéma tunisien, ‘‘La noce’’, a été réalisée par la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne, qui a entrepris une restauration numérique et photochimique complète des images et du son du film.

Outre le DCP 4K de ce film, qui sera projeté au Festival de Bologne, la Cineteca de Lisboa offrira au Nouveau Film et à la Tunisie une nouvelle copie 35 mm entièrement restaurée. ‘‘La noce’’ sera projeté à Bologne le 27 juin en présence de Jalila Baccar, représentante du célèbre collectif Nouveau Théâtre, à l’origine du film.

‘‘L’Homme de Cendre’’ de Nouri Bouzid, produit par Ahmed Baha Eddine Attia pour Cinétéléfilms, est une restauration sponsorisée par la Cinematek de Bruxelles et la Cineteca de Bologne. Ces deux organisations de premier plan, affiliées à la Fédération internationale des archives du film (Fiaf), ont collaboré pour donner un nouveau souffle à cette œuvre majeure du cinéma tunisien. La restauration est actuellement achevée au prestigieux laboratoire de restauration de films L’Immagine Ritrovato de Bologne, en vue de la première mondiale le 22 juin au Cinéma Ritrovato de Bologne.

Le documentaire ‘‘Caméra arabe’’ de Férid Boughedir a été restauré par la Cinémathèque du Centre national du cinéma (CNC) en France, grâce notamment au soutien de sa directrice des collections, Béatrice De Pastre, qui avait déjà restauré le documentaire ‘‘Caméra d’Afrique’’, autre film du réalisateur et historien du cinéma arabe et africain. ‘‘Caméra d’Afrique’’ a été présenté il y a quelques années à Cannes Classics et, cette année, ‘‘Caméra arabe’’ sera présenté en première mondiale dans sa version restaurée à Bologne le 24 juin, en présence de Férid Boughedir.

Mohamed Challouf : «Protéger ce qui nous raconte»

«Convaincus que la préservation du patrimoine culturel est un acte de souveraineté et de transmission, nous avons créé une structure associative pour contribuer activement à la sauvegarde du patrimoine cinématographique national, arabe et africain», écrit Challouf, affirmant que «préserver ces œuvres, c’est protéger ce qui nous raconte, nous définit et nous inspire. C’est aussi affirmer notre identité collective et renforcer le rayonnement culturel de la Tunisie à l’échelle régionale et internationale.» «Chaque film patrimonial restauré a la formidable opportunité de connaître une nouvelle vie et de rencontrer de nouvelles générations de spectateurs. La sortie de ces films 40 ou 50 ans plus tard, en version numérique 2K ou 4K, représente une excellente occasion pour le public d’aujourd’hui de renouer avec sa culture et son patrimoine», poursuit le réalisateur.

La présence de ‘‘La Noce’’, ‘‘L’Homme de cendres’’ et ‘‘Camera arabe’’ au Cinéma Ritrovato de Bologne honore le cinéma tunisien et offre à ces films une formidable opportunité d’être vus et redécouverts par des centaines de programmateurs de films historiques de tous les continents, ouvrant ainsi les portes d’une partie de notre patrimoine cinématographique à la rencontre des cinéphiles du monde entier.

L’œuvre de Ciné-Sud Patrimoine

Ciné-Sud Patrimoine œuvre depuis plusieurs années à la préservation, la restauration et la promotion du patrimoine cinématographique tunisien, arabe et africain. Au fil des ans, l’association a construit un solide réseau de coopération avec plusieurs institutions européennes prestigieuses : la Cinematek de Bruxelles, la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne, la Cineteca de Toulouse, la Cineteca di Bologna et la Defa Stiftung de Berlin. Ces collaborations ont permis, grâce au soutien du ministère des Affaires culturelles et à la sensibilité de certains producteurs privés, de restaurer de nombreuses œuvres emblématiques de la mémoire collective tunisienne, telles que ‘‘Les Baliseurs du désert’’, ‘‘Viva la muerte’’, ‘‘Les dupes’’, ‘‘Traversée’’, ‘‘Le camp de Thiaroye’’, ‘‘L’ombre de la Terre’’,  ‘‘H’mida’’ et ‘‘L’Homme de cendres’’.

Nombre de ces films ont été projetés dans de grands festivals internationaux tels que Venise, Cannes, Bologne, Lyon et bien d’autres, démontrant ainsi leur valeur patrimoniale et leur portée universelle.

Par ailleurs, depuis 2015, Ciné-Sud Patrimoine, avec le soutien du CNCI et de plusieurs partenaires internationaux, dont l’Institut culturel italien de Tunis, organise à Sousse Ciné-Musée, le seul événement en Afrique et dans le monde arabe entièrement dédié à la promotion et à la valorisation du patrimoine cinématographique tunisien et international.

L’article Trois films tunisiens restaurés au festival Cinéma Ritrovato est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie │ Catalogue de la faune et de la flore du parc des Dghoumes

08. Juni 2025 um 10:03

L’Association tunisienne pour la faune sauvage (ATVS) vient de publier un catalogue préliminaire de la faune et de la flore du parc national des Dghoumes, dans le gouvernorat de Tozeur. Ce catalogue met en évidence la diversité des espèces animales et végétales recensées à ce jour dans le parc, informe l’ATVS, précisant qu’une version définitive, actualisée et complète sera disponible d’ici la fin de l’année.

Ce travail est réalisé en collaboration avec l’organisation britannique Marwell Wildlife, en coordination avec la Direction générale des forêts (DGF) et le Commissariat régional au développement agricole de Tozeur.

Dans le cadre de missions conjointes entre ATVS, la DGF et Marwell Wildlife, un programme de suivi de la faune sauvage a été lancé dans le parc national des Dghoumes en janvier 2023. Dans ce cadre, plusieurs activités de recensement des espèces animales et végétales présentes dans le parc ont été menées par des équipes composées d’experts de l’ATVS.

Ces données préliminaires ont été illustrées dans ce catalogue, disponible en accès libre sur le site web de l’association. Il constituera ainsi un outil précieux pour les gestionnaires de sites et servira de référence aux chercheurs, aux gardes forestiers et à toute personne impliquée dans la biodiversité du parc.

Une grande richesse écologique

Le parc national des Dghoumes, situé dans le sud-ouest de la Tunisie, à l’est du gouvernorat de Tozeur, est une zone naturelle d’une grande richesse écologique et culturelle, entièrement dédiée à la conservation, du nom de la région des Dghoumes.

Bien que les premières propositions de création remontent aux années 1980, les premiers travaux ont débuté en février 1995, dans le cadre du programme national du ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques et du ministère de l’Environnement.

Créé entre 1995 et 1999, le parc concentre depuis ses efforts sur la restauration de l’habitat, la protection de la faune et de la flore indigènes, ainsi que la réintroduction de la gazelle dorcas (Gazella dorcas), de l’oryx à cornes de sabre (Oryx dammah) et de l’autruche d’Afrique du Nord (Struthio camelus camelus). Il est bordé au nord par les chaînes de montagnes qui marquent la frontière entre les gouvernorats de Tozeur et de Gafsa, au sud par le Chott El-Djerid, à l’est par le gouvernorat de Kébili et à l’ouest par le village de Dghoumes. D’une superficie totale d’environ 8 000 hectares, le parc est divisé en une zone montagneuse (3 000 hectares) au nord, avec une altitude moyenne de 370 mètres, une zone de piémont (3 800 hectares) qui forme la zone intermédiaire entre les montagnes et le chott, connu localement sous le nom de «Chareb», et des zones de steppe salée au sud qui se confondent avec le chott El-Djerid (1 200 hectares).

Régénération d’espèces locales

La végétation comprend des espèces typiques de montagne, des communautés végétales steppiques et des plantes halophytes (tolérantes au sel) autour du chott.

Une attention particulière a été accordée à la régénération d’espèces locales telles que l’Acacia raddiana, grâce à des interventions de conservation des sols et de reboisement. Ces initiatives ont progressivement restauré la végétation de la zone, favorisant ainsi les communautés végétales sahariennes.

Le parc abrite plus de 20 espèces de mammifères et une avifaune diversifiée, avec plus de 50 espèces d’oiseaux résidents et migrateurs recensées. Environ 16 espèces de reptiles ont également été recensées dans le parc.

Le parc national de Dghoumes constitue un excellent exemple de restauration des steppes sèches.

Consulter le catalogue sur le web.

L’article Tunisie │ Catalogue de la faune et de la flore du parc des Dghoumes est apparu en premier sur Kapitalis.

Vient de paraître │ ‘‘Les barbares, mes intimes’’ de Ghassan Zaqtane

08. Juni 2025 um 09:33

La Maison de la poésie Rhône-Alpes, qui publie la revue de poésie Bacchanales, édite un numéro hors-série, consacré à un recueil du poète palestinien, Ghassan Zaqtane, traduit par le poète marocain, Abdellatif Laâbi.

L’ouvrage, ‘‘Les Barbares, mes intimes’’ est une édition bilingue, aérée, soigneusement imprimée, regroupant des poèmes, à la teneur essentielle, sans fioritures de langage, portant la blessure de la terre et des êtres, opposant à la mort, la beauté des choses simples, attaches de résilience à l’innommable oppression.

La poésie de Ghassan Zaqtane est loin du discours manifeste, de la parole faite propagande, elle émerge comme un perce-neige dans la froidure de notre humanité coupable. Sa dimension métaphorique l’élève à l’écriture du quotidien dans une nostalgie forte, entre amour, douleur et espoir.

Par cette traduction, Abdellatif Laâbi poursuit son périple dans l’effort à rapprocher la poésie palestinienne du public de langue française. La poésie palestinienne constitue souvent un paysage humain qui déjoue la volonté de défigurer le droit des Palestiniens à avoir une vie digne et libre comme tous les peuples.

Aussi faut-il saluer la revue Bacchanales d’aider à desserrer l’étau et porter, par cet ouvrage, le poème, ce qui contribue à la clarification.

Ghassan Zaqtane, est né en 1954 à Bayt Jala, près de Bethléem, où sa famille s’esr réfugiée en 1948. Il a vécu au camp d’Al-Karamah puis en Jordanie, au Liban, au Yémen du Sud, en Syrie et en Tunisie. Il est rentré en Palestine en 1994 où il vit. Il peut être considéré comme une figure marquante de la littérature palestinienne actuelle. Il est parmi les poètes invités par Le Marché de la poésie et La Maison de la poésie à Paris au mois de juin 2025.

Tahar Bekri

وحدها في   الطريق إلى البيت

بلادي التي لا بلاد لها

 وحدها في الطريق الطويل إلى البيت

بستانها خلفها  و الطيور

التي شربت من مياه الوضوء

مرّ عليها الغبار

و مرّ بها البرد والريح مرّت

و مرّ بها عابرون قساة

و مرّ بها أنبياء رعاة

و ظلّت هناك على حافة الكون

حنطيّة في الطريق

و بيضاء ، بيضاء

.بيضاء في الحلم من غير سوء

Seul sur le chemin de la maison

Mon pays dénué de pays

Seul sur le chemin vers le foyer

Son verger est derrière lui

Ainsi que les oiseaux

Qui ont bu l’eau des ablutions

La poussière l’a quittée, et le vent

Il a connu le froid

Des étrangers de passage cruels

Des bergers prophètes

Et il est resté là au bord de l’univers

Blanc, blanc

Blanc dans le rêve

Sans penser à mal

Trad. par Abdellatif  Lâabi

« Les barbares, mes intimes », Ed. La Maison de la poésie Rhône-Alpes, Saint-Martin d’Hères, 2025, 105 p. 17 euros.

L’article Vient de paraître │ ‘‘Les barbares, mes intimes’’ de Ghassan Zaqtane est apparu en premier sur Kapitalis.

Ukraine │ Le risque d’une riposte nucléaire russe est réel

08. Juni 2025 um 09:05

La Russie considère que Volodymyr Zelenski a dépassé toutes les lignes rouges en attaquant ses bases aériennes, lors d’une opération menée par l’armée ukrainienne à l’aide de drones, le 1er juin 2025. Moscou a publié une déclaration qualifiant l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ d’attaque terroriste, atteignant des cibles militaires jusqu’en Sibérie et dans la région de l’Amour, à la frontière avec la Chine. Selon une enquête du Washington Post, appuyée par des vidéos et images satellites, au moins 13 appareils ont bel et bien été endommagés. (Ph. Quatre Tu-95 détruits à la suite de l’opération «Toile d’araignée» du SBU sur la base aérienne de Belaïa / Le chef du service de sécurité d’Ukraine Vassyl Maliouk avec des plans et photos de bases aériennes russes).

Habib Glenza, à Lodz, Pologne.

Au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue américain, Donald Trump, Vladimir Poutine a laissé entendre qu’après ces attaques, les chances d’une paix durable s’amenuisent tant que Zelenski sera à la tête d’un Etat qualifié de «terroriste».

Lors de cet entretien, le président russe, qui affectionne les symboles historiques, a comparé l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ à l’attaque japonaise contre la base de la marine américaine de Pearl Harbor à Hawaï en 1941, rappelant ainsi à son homologue américain que c’est suite cette attaque, que les Etats-Unis se sont décidés à utiliser la bombe nucléaire contre le Japon, à Hiroshima et Nagasaki, allusion limpide au droit de la Russie de riposter, en utilisant des bombes nucléaires dites «tactiques».   

S’exprimant après son entretien téléphonique avec Poutine, Trump a déclaré : «Le président Poutine a dit très clairement et très fermement qu’il estimait devoir répondre aux récentes attaques contre les aérodromes».

Une guerre existentielle pour la Russie

Selon The Kyiv Independent, certains commentateurs russes, favorables à la guerre, ont affirmé que le Kremlin devrait riposter à l’opération ‘‘Toile d’araignée’’ en lançant une attaque nucléaire contre les aérodromes des pays de l’Otan. La menace n’est pas anodine, et le risque est réel.

En effet, ceux qui connaissent la ténacité montrée par les Russes durant la seconde guerre mondiale dans leur guerre contre les Nazis allemands savent qu’il n’y aura pas de paix entre la Russie et l’Ukraine des «banderas néo-nazis», selon la terminologie russe, poussée par l’Occident, et tout particulièrement par l’Angleterre, l’Allemagne et la France, qui soutiennent son effort de guerre.  

On sait que la guerre en Ukraine est existentielle pour la Russie qui ne permettra jamais la présence de l’Otan à ces frontières directes. De son côté, l’Occident cherche, à tout prix, à gagner cette guerre, qui ne prendra fin que lorsque l’Ukraine aura capitulé où lorsque la Russie aura utilisé la bombe atomique. C’est la crainte que l’on devrait avoir, et pas seulement en Europe de l’Est, qui est aujourd’hui sur un volcan, en raison de l’enlisement des deux parties dans une logique de guerre totale.

L’article Ukraine │ Le risque d’une riposte nucléaire russe est réel est apparu en premier sur Kapitalis.

Coupe du Monde des Clubs (4-4) │ Comment la Fifa finance-t-elle le tournoi ?

08. Juni 2025 um 08:10

La Fifa, anticipant un immense intérêt pour la Coupe du Monde des Clubs, à laquelle la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis, avait initialement budgété des milliards de dollars de recettes. Mais les diffuseurs et les sponsors – les deux principales sources de revenus potentiels – étaient tièdes. Les négociations avec Apple ont échoué. À l’approche du tirage au sort, aucun partenaire télévisuel n’avait été annoncé. Et les sponsors commençaient tout juste à apparaître. Mais en décembre, la Fifa a annoncé que DAZN avait acquis les droits de diffusion mondiaux.

Deux personnes au courant de l’affaire ont confirmé que la transaction s’élevait à environ un milliard de dollars, soit le même montant que celui investi par le fonds souverain saoudien dans DAZN deux mois plus tard. Et qui a permis à la Coupe du Monde des Clubs 2025 d’avoir lieu.

Les billets sont disponibles via la Fifa et Ticketmaster. Mais à l’approche du match d’ouverture, il en reste beaucoup pour la plupart des matchs. Face à une demande relativement faible, la Fifa a réduit le prix des billets pour la plupart des matchs, parfois de plus de 50%.

Alors, la Coupe du Monde des Clubs sera-t-elle un événement majeur ?

C’est possible. À bien des égards, elle devrait l’être. Mais la plupart des experts s’attendent à ce que l’édition 2025 soit un mélange d’animations, de contretemps, de stades pleins et de ratés.

Même un mélange de situations devrait suffire à relancer la Coupe du Monde des Clubs et à la placer sur la voie du succès en 2029 et au-delà. (Elle pourrait revenir aux États-Unis en 2029.)

Calendrier complet du tournoi

Le programme complet est disponible ci-dessous. Tous les coups d’envoi sont indiqués en heure de l’Est des États-Unis.

Samedi 14 juin

20h — Inter Miami vs. Al Ahly — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride).

Dimanche 15 juin

12h — Bayern Munich vs. Auckland City — TQL Stadium (Cincinnati).

15h — PSG vs. Atlético Madrid — Rose Bowl (Pasadena, Californie)

18h — Palmeiras vs. Porto — MetLife Stadium (East Rutherford, New Jersey)

22h — Seattle Sounders vs. Botafogo — Lumen Field (Seattle)

Lundi 16 juin

15h — Chelsea vs. LAFC — Mercedes-Benz Stadium (Atlanta)

18h — Boca Juniors vs. Benfica — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride)

21h — Flamengo vs Espérance de Tunis — Lincoln Financial Field (Philadelphie). Le 17 juin à 2h heure tunisienne.  

Mardi 17 juin

12h — Fluminense vs Borussia Dortmund — MetLife Stadium (East Rutherford, New Jersey)

15h — River Plate vs Urawa Reds — Lumen Field (Seattle)

18h — Ulsan vs Mamelodi Sundowns — Inter&Co Stadium (Orlando)

21h — Monterrey vs Inter Milan — Rose Bowl (Pasadena, Californie)

Mercredi 18 juin

12h — Manchester City vs Wydad — Lincoln Financial Field (Philadelphie)

15h — Real Madrid vs Al Hilal — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride)

18h — Pachuca vs RB Salzburg — TQL Stadium (Cincinnati)

21h — Al Ain vs Juventus — Audi Field (Washington, D.C.)

Jeudi 19 juin

12h — Palmeiras vs. Al Ahly — MetLife Stadium (East Rutherford, New Jersey)

15h — Inter Miami vs. Porto — Mercedes-Benz Stadium (Atlanta)

18h — Seattle Sounders vs. Atlético Madrid — Lumen Field (Seattle)

21h — PSG vs. Botafogo — Rose Bowl (Pasadena, Californie)

Vendredi 20 juin

12h — Benfica vs. Auckland City — Inter&Co Stadium (Orlando)

14h — Flamengo vs. Chelsea — Lincoln Financial Field (Philadelphie)

18h — LAFC vs. ES Tunis — GEODIS Park (Nashville). A 23 h heure tunisienne.

21h — Bayern Munich – Boca Juniors — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride)

Samedi 21 juin

12h — Mamelodi Sundowns – Borussia Dortmund — TQL Stadium (Cincinnati)

15h — Inter Milan – Urawa Reds — Lumen Field (Seattle)

18h — Fluminense – Ulsan — MetLife Stadium (East Rutherford, New Jersey)

21h — River Plate – Monterrey — Rose Bowl (Pasadena, Californie)

Dimanche 22 juin

12h — Juventus – Wydad — Lincoln Financial Field (Philadelphie)

15h — Real Madrid – Pachuca — Bank of America Stadium (Charlotte)

18h — RB Salzburg – Al Hilal — Audi Field (Washington, D.C.)

21h — Manchester City – Al Ain — Mercedes-Benz Stadium (Atlanta).

Lundi 23 juin

15h — Atlético Madrid – Botafogo — Rose Bowl (Pasadena, Californie)

15h — Seattle Sounders – PSG — Lumen Field (Seattle)

21h — Inter Miami – Palmeiras — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride)

21h — Porto – Al Ahly — MetLife Stadium (East Rutherford, New Jersey)

Mardi 24 juin

15h — Benfica – Bayern Munich — Bank of America Stadium (Charlotte)

15h — Auckland City – Boca Juniors — GEODIS Park (Nashville)

21h — LAFC – Flamengo — Camping World Stadium (Orlando)

21h — ES Tunis – Chelsea — Lincoln Financial Field (Philadelphie). Le 25 juin à 2h heure tunisienne.

Mercredi 25 juin

15h — Borussia Dortmund – Ulsan — TQL Stadium (Cincinnati)

15h — Mamelodi Sundowns – Fluminense — Hard Rock Stadium (Miami Gardens, Floride)

21h — Urawa Reds – Monterrey — Rose Bowl (Pasadena, Californie) 21h — Inter Milan – River Plate — Lumen Field (Seattle)

Jeudi 26 juin

15h — Juventus – Manchester City — Camping World Stadium (Orlando)

15h — Wydad – Al Ain — Audi Field (Washington, D.C.)

21h — Al Hilal – Pachuca — Geodis Park (Nashville) 21h — RB Salzburg – Real Madrid — Lincoln Financial Field (Philadelphie)

D’après Yahoo Sports.  

:

L’article Coupe du Monde des Clubs (4-4) │ Comment la Fifa finance-t-elle le tournoi ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Gaza │ Rima Hassan et Greta Thunberg défient le blocus israélien

08. Juni 2025 um 07:09

Une flottille civile partie d’Europe est en route vers Gaza. À son bord, deux figures qui déchaînent passions et polémiques : la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, et la nouvelle députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan. Leur objectif : acheminer une aide humanitaire d’urgence aux civils gazaouis, dans un territoire ravagé par 8 mois de guerre et plus de 18 ans de blocus. Leur démarche, pacifique mais hautement politique, fait ressurgir des questions fondamentales sur la responsabilité internationale, la mémoire des peuples, et la légitimité de la désobéissance face au silence des dirigeants politiques, qui se font complice du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens.

Djamal Guettala

Partie du port italien de Catane, la flottille baptisée Madleen transporte plusieurs tonnes de produits et matériels de première nécessité : du lait pour enfant, des kits médicaux, des filtres à eau, des vivres. Mais ce que redoutent les autorités israéliennes n’est pas tant la cargaison que la charge symbolique de cette traversée.

Dans un contexte de guerre où Gaza est coupée du monde, tout accès maritime devient un enjeu politique. En cela, le Madleen n’est pas un navire comme les autres : il veut forcer les regards, et peut-être ouvrir une brèche dans l’indifférence.

Une Méditerranée qui relie les résistances

Greta Thunberg, déjà connue pour avoir traversé l’Atlantique à la voile pour dénoncer l’inaction climatique, assume ici un autre combat : celui du droit humanitaire.

Quant à Rima Hassan, juriste de formation, militante des droits palestiniens et nouvelle élue européenne, elle revendique un acte de présence. Fille de réfugiés palestiniens née dans un camp en Syrie, elle explique : «Ce que nous faisons n’est pas illégal. Ce qui est illégal, c’est d’affamer un peuple en toute impunité.»

Leur action résonne avec force dans l’espace euro-méditerranéen. Elle s’inscrit dans une histoire plus large, où les sociétés civiles du Nord et du Sud – du Maghreb à l’Europe – refusent de rester complices par le silence officiel des grands de ce monde.

Israël menace, l’équipage persiste

Alors que le Madleen approche de la zone maritime interdite imposée par Israël au large de Gaza, les tensions s’exacerbent. Des drones militaires israéliens ont été aperçus au-dessus de la flottille. Le gouvernement israélien, par la voix de porte-parole de Tsahal, a prévenu : tout navire s’approchant de Gaza sera considéré comme une «menace à la sécurité nationale».

L’équipage, composé de douze humanitaires et militants venus d’Espagne, de Norvège, de Suède et de France, reste déterminé. «Nous sommes en eaux internationales. Notre mission est pacifique. Nous irons jusqu’au bout, sauf si on nous arrête par la force», explique un membre de la coalition Freedom Flotilla, à l’origine de cette action.

Gaza entre blocus et abandon

Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza en octobre 2023, plus de 54 000 morts et plus de 125.000 blessés palestiniens sont à déplorer (au 5 juin 2025), selon les chiffres du ministère de la Santé à Gaza. La situation humanitaire est qualifiée de «catastrophique» par les ONG internationales. L’acheminement de l’aide par voie terrestre est soumis à des blocages, des inspections arbitraires, voire des destructions. C’est dans ce contexte que la mer redevient un canal d’accès… mais aussi un théâtre de confrontation.

En choisissant de naviguer à contre-courant des logiques d’enfermement, cette flottille réactive une mémoire méditerranéenne : celle d’une mer qui a longtemps relié les peuples, avant de devenir un espace de fermeture, de surveillance, de naufrages et de frontières meurtrières.

Et dans le monde arabe ?

La démarche de Greta Thunberg et Rima Hassan soulève aussi une question inconfortable pour les opinions publiques du monde arabe : pourquoi faut-il que ce soient des voix européennes, parfois isolées, qui s’exposent ainsi, quand tant de gouvernements arabes se contentent de protestations verbales ou de calculs géopolitiques ? Ce n’est pas une accusation, mais un constat douloureux. Les peuples, eux, continuent d’exprimer leur solidarité : à Tunis, à Alger, à Rabat ou au Caire, des comités citoyens suivent avec attention la progression du navire.

En mer, les vents sont incertains. Mais sur le rivage, une certitude émerge : Gaza n’est pas seule. Et face aux barbelés invisibles du blocus, ce sont parfois de simples voiles civiles qui portent le plus loin la parole des opprimés.

L’article Gaza │ Rima Hassan et Greta Thunberg défient le blocus israélien est apparu en premier sur Kapitalis.

Le poème du dimanche | ‘‘Gaietés lyriques’’ de Georges Perros

08. Juni 2025 um 06:34

Georges Perros, est poète, écrivain et comédien. Sa poésie est attentive aux choses quotidiennes et ordinaires.

Né à Paris en 1923, après des activités dans le théâtre, il quitte Paris en 1959, pour s’installer à

Douarnenez, en Bretagne, et s’adonner à sa passion, la création littéraire.

Lecteur chez Gallimard, il publie parallèlement son œuvre. Paraissent ainsi, son premier livre, Papiers, en 1961, où il réunit notes, aphorismes, réflexions, Poèmes bleus, Papiers collés I et II, Une vie ordinaire

Sa poésie, attentive aux choses quotidiennes et ordinaires, se distingue par une écriture limpide, sans fioritures rhétoriques ou langagières, avec distance, parfois reprend une forme traditionnelle comme le sonnet ou l’utilisation de la rime. Mais elle va droit à l’essentiel.

Il décède en 1978.

Tahar Bekri

Rivière, d’un amour que j’eus

Vous possédez toute innocence

Volupté fraîcheur innocence

Votre malice. Quand je pense

Au dur galet virevoltant

– Il est dans mon cœur maintenant –

Qui fit obstacle à ma jeunesse

J’ai bénis toute maladresse

Et je souris. Ce n’était rien

Qu’un filet d’eau qui coule, loin

De la mer, folle amertume

Ce n’était rien, mais qu’elle fume

Longtemps ; l’aube des premiers jours.

Espadrilles, belles amours.

Poèmes bleus, 1962, Poésie/Gallimard, 2019.

L’article Le poème du dimanche | ‘‘Gaietés lyriques’’ de Georges Perros est apparu en premier sur Kapitalis.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Tunisie-Tourisme │ Une saison prometteuse, oui mais…  

07. Juni 2025 um 13:01

«La saison touristique 2025 s’annonce prometteuse», a déclaré Mohamed Mehdi Houas, directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), à la radio Diwan FM, notant que plus de 3,4 millions de touristes sont arrivés en Tunisie du 1er janvier au 31 mai 2025, soit une hausse de 10,2% par rapport à la même période en 2024. Sauf que ces chiffres, s’ils sont bons à prendre, ne doivent pas cacher à nos yeux les faiblesses chroniques de notre tourisme.

«Si nous maintenons ce rythme de croissance, nous pouvons raisonnablement espérer atteindre notre objectif de 11 millions de visiteurs cette année contre 10,26 millions en 2024», a poursuivi M. Houas, se disant optimiste quant à la dynamique actuelle et soulignant que cette évolution positive confirme la validité des efforts déployés pour dynamiser le secteur.

Le DG de l’ONTT a également souligné la volonté de ne pas se limiter à une approche basée sur le volume. «Nous misons à la fois sur la quantité et sur la qualité. Nous travaillons à améliorer la qualité des services dans les hôtels et l’expérience touristique globale», a-t-il déclaré, sachant que les services restent le talon d’Achille de l’hôtellerie tunisienne.

D’un point de vue économique, les résultats sont également encourageants. En 2024, le chiffre d’affaires du tourisme a atteint 7,5 milliards de dinars (environ 2,21 milliards d’euros).

Cette année, avec la perspective de 11 millions de visiteurs, ce chiffre pourrait dépasser 8 milliards de dinars (2,35 milliards d’euros). C’est bon à prendre, mais il n’y a pas de quoi pavoiser, car ce chiffre restera en-dessous de ceux qui seront réalisés par les concurrents directs de la Tunisie au sud de la Méditerranée (et ne parlons pas des Européens), à savoir le Maroc, l’Egypte et la Jordanie, que notre pays dépassait largement dans les années 1980-1990 en termes d’entrées et de recettes.

C’est que ces pays ont beaucoup développé leur offre touristique au cours des dix dernières années alors que la Tunisie est restée portée sur le tourisme balnéaire bon marché et la formule peu rentable du all inclusive qui sert davantage les intérêts des tours opérateurs étrangers que ceux de la destination elle-même. Et cette réalité ne semble pas devoir changer de sitôt, les autorités et les hôteliers restant peu réceptifs aux critiques qui leur sont adressées depuis plusieurs années à ce sujet. Ils semblent attachés à de vieilles habitudes qui pénalisent l’activité touristique dans le pays et bradent ses atouts.

I. B.

L’article Tunisie-Tourisme │ Une saison prometteuse, oui mais…   est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisie se joint à la «Marche mondiale vers Gaza»

07. Juni 2025 um 12:31

Une caravane humanitaire tunisienne, baptisée «Convoi de la Résilience», partira lundi prochain, 9 juin 2025, du port de La Goulette, à Tunis, pour rejoindre la bande de Gaza via la Libye et l’Égypte.

L’initiative est promue par la Coordination conjointe pour la Palestine et s’inscrit dans le cadre de la «Marche mondiale vers Gaza», une mobilisation internationale impliquant des militants de plus de 30 pays, pour réclamer la fin du siège israélien du territoire palestinien occupé et l’ouverture de couloirs humanitaires.

Le convoi transportera des produits essentiels, notamment des médicaments et de la nourriture, destinés à la population palestinienne. Parmi les participants figurent des bénévoles, des médecins et des avocats tunisiens, avec le soutien d’organisations de la société civile et de syndicats comme l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a qualifié cette initiative de «devoir moral» et d’acte de solidarité concrète.

Selon les organisateurs, la caravane se joindra à d’autres délégations internationales qui convergeront vers le point de passage de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et Gaza, pour manifester pacifiquement et réclamer l’ouverture de couloirs humanitaires.

La «Marche mondiale vers Gaza», dont l’arrivée a Gaza est prévue le 15 juin courant, représente une réponse de la société civile internationale à l’inaction des gouvernements face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Le départ du convoi de La Goulette est un signe supplémentaire de l’engagement de la société civile tunisienne à soutenir la cause palestinienne et à promouvoir des actions concrètes contre le siège de Gaza, ont déclaré les organisateurs.

I. B.

L’article La Tunisie se joint à la «Marche mondiale vers Gaza» est apparu en premier sur Kapitalis.

Pour les Américains, la guerre asymétrique contre les Houthis est devenue un cas d’école

07. Juni 2025 um 11:16

Le Wall Street Journal a publié une enquête consacrée au conflit qui a eu lieu au Yémen et en mer Rouge entre la marine américaine et le groupe Ansar Allah (Houthis) avant que les deux camps ne concluent un accord de cessez-le-feu début mai grâce à une médiation omanaise. Cette guerre asymétrique avec ses affrontements entre une armée régulière et un acteur non étatique en l’occurrence un groupe armé est devenue un cas d’école à étudier pour les Américains. (Ph. À bord de l’USS Harry S. Truman en février 2025 en mer Rouge).

Imed Bahri

L’enquête indique que les responsables américains analysent actuellement ce conflit afin de déterminer comment cet adversaire coriace leur a posé sérieusement problème et a pu défier la meilleure flotte du monde en référence au porte-avions USS Harry S. Truman. Ce jour-là, un F/A-18 Super Hornet américain tentait d’atterrir sur le porte-avions Truman en mer Rouge mais l’appareil d’une valeur de 67 millions de dollars a dérapé hors de la piste du porte-avions et a coulé dans l’eau.

Les Houthis, qui ont une autre version, ont indiqué avoir abattu l’avion de chasse. Il s’agissait du troisième avion perdu en moins de cinq mois.

Selon le WSJ, les Houthis se sont révélés être un adversaire étonnamment redoutable s’engageant dans les batailles les plus féroces menées par la marine américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Le journal ajoute que les Houthis ont bénéficié de la prolifération de missiles et de drones bon marché acquis auprès de l’Iran, lançant des missiles balistiques antinavires. 

Un adversaire redoutable

Le WSJ révèle qu’une trentaine de navires ont participé à des opérations de combat en mer Rouge entre fin 2023 et mai 2025, soit environ 10% de la flotte américaine en service actif. Durant cette période, les États-Unis ont bombardé les Houthis de munitions d’une valeur d’au moins 1,5 milliard de dollars, selon un responsable américain.

Bien que la marine américaine ait réussi à détruire une partie importante de l’arsenal houthi, elle n’a pas été en mesure, comme l’affirme le journal, d’atteindre son objectif stratégique de rétablir la navigation en mer Rouge tandis que le groupe yéménite n’a pas cessé de lancer régulièrement des missiles sur Israël.

Les dirigeants de l’armée et des membres du Congrès américains ont commencé à examiner les faits entourant la campagne au Yémen afin d’en tirer les leçons. Ils craignent que le déploiement militaire ait compromis l’état de préparation global des forces américaines.

Le Pentagone enquête lui aussi sur les accidents d’avions disparus et sur une collision distincte en mer Rouge impliquant le porte-avions Truman. Les résultats sont attendus dans les prochains mois.

Selon le journal américain, le déploiement de forces pour combattre les Houthis a eu pour conséquence le retrait d’équipements militaires déployés en Asie qui ont pour mission la dissuasion de la Chine et cela a également retardé les calendriers de maintenance des porte-avions. Les effets de ce déploiement devraient se faire sentir pendant des années.

Malgré cette usure et cet épuisement, les responsables de la Marine estiment que leur combat contre les Houthis leur a apporté une expérience inestimable et le conflit en mer Rouge est perçu au Pentagone comme un entraînement avant un conflit potentiellement plus intense et plus complexe. 

En revanche, les Houthis ont acquis une puissance considérable depuis qu’ils ont pris le contrôle de la majeure partie du pays il y a dix ans. Et le WSJ rapporte que, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le groupe yéménite a commencé à attaquer les villes et les navires israéliens transitant par la mer Rouge.

Les Houthis ont lancé leur première salve de drones et de missiles le 19 octobre 2023 contre l’USS Carney en mer Rouge pendant dix heures ce qui avait pris de court les marins à bord.

Cette bataille est décrite comme l’une des plus intenses impliquant un navire de guerre américain depuis près d’un siècle. Les Houthis n’ont pas seulement attaqué mais ils ont aussi abattu plus d’une douzaine de drones et quatre missiles de croisière rapides.

Lorsque les Houthis ont menacé d’intensifier leurs attaques, les responsables militaires américains ont rapidement résolu un problème logistique. Les destroyers comme le Carney n’avaient pas participé aux combats depuis près de deux semaines car ils faisaient la navette en Méditerranée pour se réarmer et les pays voisins craignaient de devenir eux-mêmes des cibles des Houthis.

Sous le feu des Houthis

Le ministère américain de la Défense a finalement réussi à utiliser un port en mer Rouge, ce qu’un responsable a décrit comme une avancée majeure car cela a permis aux navires de la marine américaine de se réapprovisionner en armes sans avoir à quitter le théâtre des opérations.

Le journal poursuit en expliquant que le rythme des opérations a pesé lourd sur la marine qui a dû rester en alerte 24 heures sur 24 car elle était constamment sous le feu des Houthis.

Par conséquent, le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower n’a effectué qu’une seule brève traversée au cours de sept mois de combats.

Bien que la marine américaine soit habituée à opérer dans un environnement similaire dans le golfe Persique où les forces iraniennes sont présentes à proximité, cependant dissuader des milices comme le groupe Ansar Allah au Yémen est plus difficile que de dissuader une armée conventionnelle soulignant que ces groupes sont devenus plus dangereux avec la prolifération des missiles balistiques antinavires et des drones d’attaque.

L’article Pour les Américains, la guerre asymétrique contre les Houthis est devenue un cas d’école est apparu en premier sur Kapitalis.

Football │ Défaite logique de la Tunisie face au Maroc

07. Juni 2025 um 10:31

Les Aigles de Carthage se sont inclinés, en match amical, face aux Lions de l’Atlas, hier soir, vendredi 6 juin 2025, par 2 buts à 0. En toute logique. Le score aurait pu être encore plus corsé en faveur des Marocains qui s’étaient montrés plus entreprenants et ont dominé la rencontre en long et en large.  

Les protégés de Walid Regragui étaient, il est vrai, mieux armés techniquement et physiquement, gagnaient pratiquement tous les duels, dominaient dans tous les compartiments du jeu et monopolisaient le ballon, créant de nombreuses occasions de buts non transformées en première mi-temps.

Les Tunisiens, qui se contentaient de défendre et de repousser le ballon à qui mieux mieux, incapables qu’ils étaient de construire le jeu ou de mener des contre-attaques dignes de ce nom, ce que le dispositif tactique mis en place par le coach Sami Trabelsi prévoyait, présomptueusement. Que de déchets techniques ! Que de balles offertes à l’adversaire ! Que de passivité et de naïveté dans les duels !

Il a fallu aussi que Ali Abdi, censé être l’un des piliers de l’équipe, y mette du sien pour faire perdre les siens, en se jetant carrément – comme un vulgaire débutant – dans la surface de réparation marocaine, croyant pouvoir ainsi obtenir un pénalty inexistant. Deuxième carton jaune et expulsion, sanctions justement infligées par l’arbitre malien, qui était du reste excellent de bout en bout.

Il ne fallait pas tant pour que la machine, qui avait miraculeusement tenu jusque-là face au raz-de-marée marocain, se déglingue et perde pied. Encore heureux que le premier but des Lions de l’Atlas, œuvre de l’insaisissable Achraf Hakimi, laissé sans surveillance au milieu de la défense tunisienne, soit venu à la 80e minute, suivi de celui de Ayoub El Kaabi à 90+4, sur une récupération de la balle au milieu du terrain et une contre-attaque foudroyante : deux passes et but!

La Tunisie, qui n’a rien montré de bon, méritait de perdre. Le Maroc quant à lui, classé 12e mondial, invaincu en 11 matches d’affilée, aurait pu gagner avec un plus large score. Les forces en présence étaient décidément très inégales. Et les ruses tactiques habituelles – défendre à 11, casser le rythme de l’adversaire, ralentir la manœuvre, endormir le match, etc. – n’ont servi à rien, sauf à retarder l’heure de vérité, survenue à la 80e minutes du match.

Il faut se rendre à l’évidence : n’en déplaise au directeur technique national, Zied Jaziri, le football tunisien est bel et bien malade et ne produit plus de vrais talents. Sinon on l’aurait su…

I. B.

L’article Football │ Défaite logique de la Tunisie face au Maroc est apparu en premier sur Kapitalis.

Coupe du Monde des Clubs (3-4) │ Comment se déroulera le tournoi ?

07. Juni 2025 um 09:45

La Coupe du Monde des Clubs, à laquelle l’Espérance de Tunis représentera la Tunisie à partir du 14 juin courant, se déroulera comme les précédentes Coupes du Monde masculines, avec 32 équipes réparties en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les huitièmes de finale. Ensuite, des matchs à élimination directe désigneront le champion.

En quoi la Coupe du Monde des Clubs 2025 est-elle différente des précédentes ?

Pendant près de deux décennies, la Fifa a organisé un autre tournoi, également appelé Coupe du Monde des Clubs. Il s’agissait d’un tournoi plus court, à sept équipes, disputé chaque année en hiver et auquel participaient uniquement le dernier champion de chaque continent (plus un club du pays hôte).

Ce tournoi est désormais devenu la «Coupe Intercontinentale de la Fifa». Le tournoi d’été quadriennal à 32 équipes, qui débutera en 2025 et dont vous entendez parler en ce moment, est distinct et n’a aucun lien avec la version annuelle à sept équipes, si ce n’est le nom de «Coupe du Monde des Clubs».

Les favoris du tournoi sont, comme d’habitude, les géants européens.

Chez BetMGM, le Real Madrid et Manchester City sont co-favoris (+450). Le PSG et l’Inter Milan, finalistes de la Ligue des champions, ainsi que le Bayern Munich devraient également être en lice. Chelsea et l’Atlético Madrid pourraient également l’être.

Les équipes participantes

Un tirage au sort fastueux, étrange et péniblement long, organisé en décembre à Miami, a réparti les équipes dans les huit groupes suivants :

Groupe A : Palmeiras (Brésil), Porto (Portugal), Al Ahly (Égypte), Inter Miami (États-Unis);

Groupe B : PSG (France), Atlético Madrid (Espagne), Botafogo (Brésil), Seattle Sounders (États-Unis);

Groupe C : Bayern Munich (Allemagne), Auckland City (Nouvelle-Zélande), Boca Juniors (Argentine), Benfica (Portugal);

Groupe D : Flamengo (Brésil), Espérance de Tunis (Tunisie), Chelsea (Angleterre), LAFC (États-Unis);

Groupe E : River Plate (Argentine), Urawa Reds (Japon), Monterrey (Mexique), Inter Milan (Italie);

Groupe F : Fluminense (Brésil), Borussia Dortmund (Allemagne), Ulsan (Corée du Sud), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);

Groupe G : Manchester City (Angleterre), Wydad (Maroc), Al Ain (EAU), Juventus (Italie);

Groupe H : Real Madrid (Espagne), Al Hilal (Arabie saoudite), Pachuca (Mexique), RB Salzbourg (Autriche).

Quelles chances pour les clubs non européens ?

Les clubs non-européens parviendront-ils à rivaliser avec les géants du Vieux continent ? C’est la question cruciale de la Coupe du Monde des Clubs. Avec la rareté des compétitions intercontinentales, personne ne sait avec certitude comment les clubs d’Argentine, du Brésil, du Mexique, de MLS, d’Asie de l’Est, d’Afrique du Nord et d’ailleurs se mesureront à des clubs comme le Bayern, le PSG et Porto.

L’hypothèse, fondée sur les effectifs et les salaires, est que les équipes européennes sont supérieures. Mais les marchés des paris sportifs se montrent quelque peu sceptiques et suggèrent que l’écart pourrait être plus faible que ne le pensent les Occidentaux. Au moment du tirage au sort, Palmeiras était à +1900 pour remporter le titre, soit le même score que Dortmund et la Juve. Al Hilal et Flamengo étaient à +2500, soit le même score que Porto et Benfica.

Plusieurs indices, fondés sur l’analyse, tentent de classer les clubs au-delà des frontières et des mers. La plupart aboutissent à une conclusion intermédiaire : Manchester City, le Real Madrid et le Bayern dominent fièrement la discipline, mais ce n’est pas le cas de toutes les équipes européennes. Des surprises sont possibles.

Classement des clubs sur le papier

Le classement Opta, qui inclut plus de 13 000 clubs, classe les 32 équipes participant à la Coupe du Monde des Clubs comme suit :

(Classement et note mondiaux d’Opta entre parenthèses, au 29 mai. Les clubs africains et arabes sont en gras)

1. Manchester City (3, 98,6)

2. PSG (4, 98,3)

3. Inter Milan (6, 97,5)

4. Bayern Munich (7, 97,2)

5. Real Madrid (8, 96,4)

6.Chelsea (9, 96,0)

7. Atlético Madrid (14, 93,5)

8. Borussia Dortmund (15, 93,1)

9. Juventus (21, 92,0)

10. Benfica (25, 91,8)

11. Porto (56, 87,2)

12. Palmeiras (66, 86,1)

13. Al Hilal (77, 85,5)

14. Flamengo (81, 85,1)

15. River Plate (86, 84,8)

16. Al Ahly (102, 83,9)

17. RB Salzbourg (126, 82,9)

18. LAFC (127, 82,9)

19. Monterrey (130, 82,7)

20. Boca Juniors (131, 82,7)

21. Botafogo (132, 82,7)

22. Mamelodi Sundowns (137, 82,6)

23. Seattle Sounders (144, 82,2)

24. Inter Miami (166, 81,7)

25. Pachuca (229, 80,2)

26. Fluminense (238, 80,0)

27. Espérance de Tunis (258, 79,6)

28. Urawa Reds (295, 78,9)

29. Ulsan (366, 77,7)

30. Wydad (369, 77,6)

31. Al Ain (611, 74,5)

32. Auckland City (4944, 55,5)

Les clubs européens enverront-ils leurs meilleurs joueurs ?

Oui. En effet, le règlement de la Coupe du Monde des Clubs de la Fifa stipule que tous les clubs participants doivent «aligner leur meilleure équipe tout au long de la compétition».

Et la dotation en espèces – potentiellement plus de 100 millions de dollars pour un vainqueur européen – est une motivation suffisante pour les inciter à le faire.

La Fifa a également ouvert une période de transfert spéciale pour que tous les clubs participants puissent étoffer leurs effectifs avant le tournoi. Les effectifs définitifs sont attendus le 10 juin.

Il reste à voir si tous ces joueurs s’y intéresseront, au terme d’une saison exténuante de 10 mois.

On a entendu dire que la Coupe du Monde des Clubs est une question d’argent. Est-ce vrai ?

En quelque sorte, dans la mesure où tout le sport moderne est une question d’argent.

La Coupe du Monde des Clubs est une tentative de la Fifa de monétiser les plus grands clubs et les plus grands joueurs de football, qui sont également les marques les plus commerciales du sport.

Actuellement, la grande majorité des matchs de football interclubs, et donc des revenus – provenant des droits de diffusion, du sponsoring, etc. – sont contrôlés par les ligues nationales, comme la Premier League anglaise, et par les confédérations continentales, notamment l’UEFA, qui organise la très rentable Ligue des champions.

La Fifa, quant à elle, engrange des milliards grâce à la Coupe du monde, compétition quadriennale des équipes nationales. Mais comme la Ligue des champions est une véritable manne annuelle, les revenus de l’UEFA sont bien plus importants. Ces revenus ruissellent jusqu’aux clubs européens et aux fédérations nationales de football, qui utilisent cet argent pour recruter ou former des joueurs – et consolider leur suprématie.

La Fifa a donc créé la Coupe du Monde des Clubs, qui, pour la première fois, pourrait permettre à l’instance dirigeante mondiale de tirer profit de ces mêmes clubs et de partager un faible pourcentage des bénéfices avec plus de 200 fédérations nationales de football à travers le monde, plutôt qu’uniquement avec les fédérations européennes.

La Fifa affirme qu’il s’agirait d’une noble redistribution des richesses. Ses détracteurs affirment qu’il s’agit d’une «ponction financière», d’une lutte personnelle entre Infantino et le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, et d’un stratagème pour renforcer le pouvoir politique d’Infantino, car les présidents des plus de 200 fédérations nationales de football qui se partagent les bénéfices constituent également l’électorat de la Fifa.

L’UEFA et les principales ligues européennes, quant à elles, ont fustigé le projet d’Infantino et s’y sont opposées, car elles souhaitent conserver tous les revenus liés au Real Madrid ou à Manchester City.

Ne sont-ils pas tous préoccupés par la charge de travail des joueurs ?

Les joueurs et leurs syndicats, eux, le sont. La Fifpro Europe, branche du syndicat mondial des joueurs, a qualifié la Coupe du Monde des Clubs de «point de bascule» dans le contexte plus large du calendrier footballistique toujours plus chargé. Elle a intenté une action en justice contre la Fifa, qui a «unilatéralement» fixé le calendrier, prévoyant une place pour la Coupe du Monde des Clubs. Elle affirme que, notamment avec le nouveau tournoi qui prolonge les saisons d’un mois, le corps et l’esprit des joueurs sont surmenés et débordés.

Les ligues, quant à elles, se disent préoccupées par la charge de travail, mais en réalité, elles souhaitent protéger leurs parts de marché. Elles organisent déjà des dizaines de matchs par club chaque année; la Coupe du Monde des Clubs n’ajoutera que quelques matchs pour une poignée d’équipes une fois tous les quatre ans. Les ligues souhaitent préserver leur primauté sur le calendrier.

Leur problème est que la Fifa contrôle à la fois la Coupe du Monde des Clubs et le calendrier. Elles ont donc elles aussi saisi la justice et attaqué le «conflit d’intérêts de la Fifa». Elles ont fait valoir auprès de la Commission européenne que la Fifa abuse de sa position d’organisatrice et de régulatrice du football à vocation commerciale. Leur plainte, jugée fondée par de nombreux experts, pourrait compromettre l’avenir de ce nouveau tournoi.

D’après Yahoo Sports.

L’article Coupe du Monde des Clubs (3-4) │ Comment se déroulera le tournoi ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Lettre à Boualem Sansal │ Le marathon des mots

07. Juni 2025 um 09:07

Les Editions Asmodée Edern (Bruxelles) ont publié en mai, ‘‘Amorces de récit en soutien à Boualem Sansal’’, ouvrage qui regroupe les textes de 40 auteurs, réunis par Liliane Schraûwen, Pen club de Belgique. Voici la lettre que Tahar Bekri adresse à l’auteur et qui figure dans l’ouvrage.

Tahar Bekri

Cher Boualem,

La prison, les barreaux de la cellule, je connais,

La privation de la liberté, je connais, mais je sais aussi que j’ai demandé qu’on m’apportât en prison, ‘‘Les Chemins de la liberté’’ [roman de Jean-Paul Sartre, Ndlr] à relire,

Je sais ce que tu peux endurer !

On peut empêcher ton corps frêle et fragile de respirer l’air libre mais pas tes mots, ils sont dehors, ils volent de leurs propres ailes.

Ta place n’est pas là, mais derrière ta plume, vigilante, exigeante, au regard critique, ciselée, percutante, aiguisée comme un scalpel. 

Tu te souviens, j’avais écrit un article sur l’un de tes premiers romans ‘‘Harraga’’, ces «brûleurs» des mers, cherchant fortune, au prix de leur naufrage.

Puis il y a eu Toulouse et Le marathon des mots, les mots du «printemps arabe», qui tentaient d’éclore, les mots des cris des peuples contre leurs oppresseurs, les mots qui chantaient leur douleur, chargée de toute la peine du monde,

Je te retrouvais, ensuite chez moi, en Tunisie, sous l’acropole, à Carthage, où nous étions invités au Marathon des mots, tu intervenais à un débat, je faisais une lecture de poésie à laquelle tu voulais assister, tu t’es excusé, avec ta courtoisie amicale, car on t’a happé pour un autre rendez-vous, sache qu’en ton absence, les mots du poème «Epopée du thym de Palestine» furent emportés par l’écho de la cathédrale/acropole jusqu’au tombeau de Mahmoud Darwich.

Mais tu le sais, dans ce cas, nous sommes les marcheurs dans le désert, le sable couvre souvent nos mots,

Je te retrouvais le soir au Collège de philosophie, pour dîner chez notre amie Hélé Beji, si généreuse, il y avait là mes amis, le romancier égyptien, Jamel Ghitani et mon compatriote, le poète Sghaïer Ouled Ahmed que je n’ai pas vu depuis des années, paix à leur âme.

Nos échangions des mots fraternels, ces réunions de détente, sont devenues dans nos régions, de plus en plus rares, un luxe par les temps qui courent.

Nous les arrachons aux parcours sinueux et tortueux de l’écriture, car nous ne sommes jamais sûrs sous nos cieux, qu’ils ne soient emportés par les torrents comme du bois mort.  

Dans le hall de l’hôtel, avec ta valise prête, tu étais sur le point du départ, nous avions un peu de temps pour nous dire au revoir et échanger quelques mots, entre espoir et désenchantement, hélas, ceux qui «détournent le fleuve» sont plus nombreux que ceux qui irriguent la terre. 

Tu attendais un éditeur tunisien, à la hâte, pour une traduction arabe de l’un de tes romans, mais je ne sais si cela a été fait.

Tu le sais, peut-être, les Tunisiens ont depuis les années soixante-dix créé une collection «Le retour du texte» et traduit les auteurs algériens de langue française, afin que leurs mots soient compris par les arabophones, 

Ceux-là ne sont pas les islamistes extrémistes que tu condamnes, à juste titre, et qui ont causé tant de malheurs, lors de la décennie noire.

Les arabophones modernistes, de progrès, démocrates, existent.

Les musulmans tolérants, qui pratiquent leur foi, sans déranger personne, existent.

La laïcité m’a appris le respect de tous, quelle que soit la croyance de chacun.   

J’étais heureux de te revoir chez moi, l’Algérie a occupé tant d’années et de place dans ma vie, ses littératures dans ses différentes langues obligent.

L’idée de Maghreb m’a toujours paru si naturelle, une réalité évidente, pour des raisons historiques et géographiques.

Aussi, te lire, lire les auteurs algériens de langue arabe ou française, est-il pour moi comme un devoir, il nous faut réunir nos peuples dans leurs luttes pour leur liberté, leur progrès, oui, les Lumières méritent tous nos engagements et je souscris à tes craintes.  

Pour dissiper l’obscurantisme, il nous faut saisir et maîtriser la clarté,          

Cher Boualem,

En Algérie, les mots ont tué, je ne t’apprends rien, Tahar Djaout, Youcef Sebti, Abdelkader Alloula, Lounès Matoub, auteurs francophones, arabophones et berbérophones.

Si tu le permets, ce n’est ni la langue ni la religion qui les a tués, mais l’intransigeance suprême dans la course aux cimes du pouvoir, érigée en objectif sacré, juste comme échelle pour cueillir le fruit. Au nom du religieux, qui n’a rien de tel, on brandit des étendards noirs et verts, et on est à l’abri des crimes,

Je te retrouvais à Paris à l’Ambassade de Tunisie, où l’on remettait des insignes et des décorations à des Juifs amis, le pays reconnaissant. Le nouveau Chef d’Etat, était un ancien ministre et ambassadeur du Président Bourguiba,

Les années nous ont séparés, mes ennuis de santé, mon absence, presque, de la vie publique, j’ai continué à te lire, à suivre tes propos et autres déclarations sur les médias et les réseaux sociaux,

Je suis surpris, je te l’avoue, par tes prises de position, sans nuances, limitée à la seule critique de Hamas, et qui considèrent tous les Palestiniens de la sorte, comme s’ils étaient coupables des malheurs et de la tragédie de l’Histoire.

Tes mots sur le territoire national laissent perplexe.

Sur la religion musulmane dont il faut se débarrasser, dis-tu, est-ce ainsi qu’on peut aider à la paix, la paix entre les Humains?

Cher Boualem,

Tout comme les écrivains algériens qui ont chanté leur terre, les écrivains palestiniens n’ont jamais fait défaut à la leur; Fatwa Toucan, Mahmoud Darwich, Emile Habibi, Sahar Khalifa, Samih al-Qassim, Tawfik Zyad, Jabra Ibrahim Jabra, Salma Al-Jayussi, Ghassan Zaqtan, Ibrahim Nasrallah, Liana Badr, Elias Sanbar, Zakariya Mohamed, Bassem Al-Nabreece, Nathalie Handal, Deema Shehabi, etc., toutes générations confondues, ont-ils jamais existé, que faut-il en faire?

Cher Boualem,

Je ne suis pas d’accord avec tes derniers propos, parce qu’ils ne peuvent faire de la souffrance humaine une affaire sélective, de la mémoire des uns un effacement de la mémoire des autres, ou alors je me trompe.

De toutes mes forces, j’appelle à ta liberté, car tes mots ont le droit absolu d’exprimer ce que tu penses et ce que tu écris.  

C’est au lecteur de les juger, non à la police !

(Remerciements à l’éditeur).

« Amorces de récits en soutien à Boualem Sansal », ouvrage dirigé par Liliane Schraûwen, Pen Club de Belgique, Ed. Asmodée Edern, 2025. 204 p. 22 Euros.

L’article Lettre à Boualem Sansal │ Le marathon des mots est apparu en premier sur Kapitalis.

Quand Trump ressuscite la peine collective — et qu’un juge tente de sauver le droit

07. Juni 2025 um 08:14

En un seul geste, Donald Trump a ramené la justice américaine deux siècles en arrière, en décidant l’expulsion de la femme et des cinq enfants du suspect avant même que la justice ne dise son mot sur l’affaire. En cherchant à punir «préventivement» la famille d’un suspect, sans démonstration de leur implication, le chef de l’exécutif américain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut être tenu responsable des actes d’autrui. (Ph. Le suspect Mohamed Sabry Soliman/ Sa fille aînée Habiba Soliman).

Khemaïs Gharbi *

Le 1er juin 2025, Mohamed Sabry Soliman, ressortissant égyptien de 45 ans, est arrêté au Colorado après avoir lancé des engins incendiaires sur les participants à un rassemblement hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Immédiatement qualifié d’«attaque ignoble» par les autorités, l’acte déclenche une vague d’indignation. Mais c’est la réaction des plus hautes sphères de l’exécutif qui provoque un véritable séisme juridique.

Dans les heures qui suivent, la famille entière de Soliman — son épouse, Hayam Salah Alsaid Ahmed Elgamal, 41 ans, et leurs cinq enfants, est arrêtée par les services de l’immigration. Sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux à ce stade, l’administration Trump annonce leur expulsion imminente. La Maison Blanche publie même sur son compte X un message glaçant : «Six allers simples pour la femme et les cinq enfants de Mohamed». La ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, justifie cette mesure par une enquête en cours : «Nous voulons savoir ce que sa famille savait de cette attaque et s’ils y ont participé.»

Mais cette présomption diffuse, sans preuves ni inculpation, ne convainc pas la justice. Le lendemain, un juge fédéral du Colorado suspend l’expulsion «jusqu’à nouvel ordre», interdisant tout déplacement des membres de la famille hors de l’État ou des États-Unis, tant qu’un jugement n’a pas été rendu.

Mohamed et Hayam ont 5 enfants, 3 filles et 2 garçons. L’aînée, Habiba, âgée de 18 ans, a expliqué que la famille avait déménagé aux Etats-Unis parce qu’elle ne pouvait pas suivre des études de médecine au Koweït.

Le droit américain piétiné en direct

Au-delà de l’émotion légitime provoquée par l’attaque, c’est une question fondamentale qui est posée : celle de la responsabilité individuelle. En cherchant à punir «préventivement» la famille d’un suspect, sans démonstration de leur implication, l’exécutif américain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut être tenu responsable des actes d’autrui.

Ce principe n’est pas une abstraction. Il est l’un des piliers historiques du droit américain, affirmé dès la Révolution de 1776, consolidé dans la Constitution de 1787 et le Bill of Rights de 1791. Il marque une rupture avec les pratiques du droit colonial britannique, où les familles pouvaient être collectivement punies. Tout au long du XIXe siècle, les États-Unis ont renforcé ce socle :

• en limitant les peines collectives;

• en exigeant un procès équitable pour chaque accusé;

• et en ancrant la responsabilité pénale dans les actes individuels, et non dans les appartenances ou les liens familiaux.

Une dérive qui inquiète jusque dans les rangs républicains

Si la mesure a suscité les applaudissements des cercles trumpistes les plus radicaux, elle a provoqué malaise et inquiétude jusque chez certains juristes conservateurs, attachés à la tradition constitutionnelle américaine. Car il ne s’agit pas d’une simple expulsion administrative, mais bien d’un précédent grave : punir une femme et cinq enfants pour un acte qu’ils n’ont, à ce jour, ni commis ni aidé.

En agissant ainsi, le président Trump ne protège pas le droit américain : il le tord, le dénature, et l’exhibe comme un instrument de vengeance collective, au mépris de la justice individualisée que les États-Unis ont toujours prétendu incarner.

Une décision suspendue, mais pas encore annulée

Grâce à la décision conservatoire du juge fédéral, la famille Soliman reste pour l’heure protégée. Mais la menace demeure. Et au-delà de ce cas précis, une question plus large se pose : que reste-t-il de l’État de droit lorsque l’émotion politique prime sur les principes juridiques ? Que devient la démocratie lorsqu’un tweet peut valoir sentence ?

En un seul geste, Donald Trump a ramené la justice américaine deux siècles en arrière. Il faudra bien plus que l’intervention d’un juge pour éviter qu’elle n’y reste.

* Traducteur et écrivain.

L’article Quand Trump ressuscite la peine collective — et qu’un juge tente de sauver le droit est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌