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Gestern — 13. November 2024Haupt-Feeds

Donald Trump déchire le roman national américain

13. November 2024 um 08:35

L’intellectuel colombien Juan Gabriel Vázquez, écrivain, journaliste et traducteur, estime que la victoire de Donald Trump à la présidence reflète une crise d’identité aux États-Unis et donne l’espoir aux tyrans du monde entier qu’ils peuvent accéder au pouvoir s’ils réussissent à tromper leur peuple et à jouer sur leurs peurs et leurs aspirations.

Imed Bahri

L’écrivain considère dans son article publié par le journal espagnol El Pais que tous les pays fondent leur existence sur une sorte d’imagination qui peut être une identité unifiée transcendant les divisions comme «Liberté, Égalité et Fraternité» pour la France ou une histoire de l’ascension puis de la chute d’un empire ou encore un rêve ambitieux qui n’a jamais été réalisé concrètement. Cette imagination ou cet imaginaire est en quelque sorte le roman national du pays.

Parmi toutes les imaginations occidentales, celle américaine reste la plus folle car les États-Unis ont cherché depuis leur fondation à construire une identité unifiée dans l’une des sociétés humaines les plus diverses et ont promu leur expérience à travers une sorte de «rêve américain», de «lieu de rencontre des cultures» (melting pot) et de «la plus grande nation du monde», a souligné l’écrivain, ajoutant que tous les hommes politiques américains répètent ces phrases à plusieurs reprises et que les répéter est devenu une condition fondamentale pour accéder à toute position publique étant donné que l’identité américaine –contrairement à d’autres identités– se forme et se renouvelle constamment et dépend de la perception que les Américains ont d’eux-mêmes.

Dans le contexte de la compétition entre les candidats à la dernière élection présidentielle américaine pour savoir lequel d’entre eux exprime l’identité américaine, la candidate démocrate Kamala Harris a parlé dans l’un de ses discours de la différence entre sa vision et celle de Trump et a déclaré que son adversaire cherchait à diviser les citoyens et à semer la peur et qu’elle était là pour confirmer que cela ne représente pas la réalité de l’Amérique. 

Un récit de ressentiment, de vengeance et de haine

L’écrivain a souligné que la réponse est arrivée quelques jours plus tard avec 73 millions de voix en faveur de Donald Trump et une victoire républicaine au Sénat et même à la Chambre des représentants envoyant un message clair à Harris selon lequel Trump est celui qui exprime l’identité américaine à l’heure actuelle.

Vàsquez estime que la victoire de Trump reflète une crise d’identité aux États-Unis et il faudra peut-être de nombreuses années pour comprendre les raisons qui ont amené Trump de nouveau à la présidence considérant que la vérité indéniable est que ce dernier a réussi à formuler une vision basée sur le ressentiment, la vengeance et la haine et ce récit a rencontré un large écho auprès de millions d’électeurs.

La vision imaginaire promue par Trump n’était pas basée sur la restauration de l’ancienne gloire de l’Amérique mais plutôt sur la protection de la misérable réalité et sur l’idée qu’il existe un «ennemi intérieur menaçant les libertés des Américains» et que «les étrangers représentent une menace pour les valeurs de la société».

L’écrivain colombien a également souligné que la victoire de Trump aux élections présidentielles aux États-Unis envoie un message aux tyrans aspirant au pouvoir dans diverses parties du monde selon lequel les sociétés fragiles sont capables de croire n’importe quel gros mensonge, si tant est que celui qui le dise soit sans conscience.

Un dictateur pendant un jour

Selon l’écrivain, Trump considérait son retour au pouvoir comme une nécessité urgente pour échapper aux poursuites judiciaires et à la possibilité d’aller en prison, c’est pourquoi on s’attend à ce que l’une de ses premières décisions après son entrée en fonction soit de s’accorder une grâce à lui-même ce qu’il a exprimé dans une déclaration précédente disant qu’il sera un dictateur pendant un jour.

L’écrivain colombien a ajouté que les transgressions de Trump sont nombreuses et variées à un degré sans précédent dans l’histoire des présidents américains et qu’aucun autre président américain n’a atteint ce niveau de comportement controversé, ajoutant que ses adversaires ont annoncé à plusieurs reprises à chaque nouveau scandale que sa fin politique était proche mais ils se sont trompés à chaque fois.

Ce qui est plus dangereux c’est que Trump entend poursuivre ses jeux politiques. Après avoir réussi à véhiculer son récit terrifiant pour attirer les votes de ceux qui s’inquiètent des transformations économiques et sociales, il semble qu’il a encore besoin de poursuivre cette démarche afin de pouvoir consolider son pouvoir lors du deuxième mandat présidentiel.

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Avec Trump, l’Amérique fait le choix de l’ignorance, de la xénophobie et de l’outrance

06. November 2024 um 14:08

La première puissance mondiale qui porte au pouvoir une seconde fois un personnage aussi controversé que Donald Trump (affairiste véreux sans scrupule, outrancier et vulgaire mais également misogyne, raciste et islamophobe), ça en dit long sur le piteux état de ce pays et surtout sur le niveau pitoyable d’une grande frange de la population américaine où l’ignorance, l’inculture et le racisme décomplexé et désinhibé n’ont jamais été aussi forts.

Chedly Mamoghli *

À part son électorat traditionnel qui voit en lui le dernier rempart de la suprémacie blanche, Donald Trump a bénéficié du soutien des Arabes américains dont beaucoup se sont fixé pour mission de faire battre Kamala Harris soit en boycottant les élections soit en votant pour Trump.

Ils font semblant d’oublier que Trump a reconnu Jérusalem comme capitale unique et indivisible d’Israël et la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan et qu’il a monté les Accords d’Abraham pour liquider la cause palestinienne.

Ils font aussi semblant d’oublier le Muslim Ban pris par Trump dès son entrée en fonction en 2017 qui avait interdit l’entrée aux États-Unis des citoyens de plusieurs pays musulmans et qui n’a été abrogé que par l’administration démocrate en 2021.

Le Républicain a également bénéficié du vote de beaucoup d’hommes afro-américains qui ont exprimé clairement qu’ils ne voulaient pas de femme présidente (Ont-ils oublié George Floyd et les autres crimes raciaux ayant visé leur communauté sous Trump?). Voir l’État de Géorgie (où la population est majoritairement afro-américaine) voter majoritairement pour Trump est déconcertant et très décevant.

Les démocrates ont aussi leur part de responsabilité. Depuis longtemps, ils ont fortement négligé et abandonné les États de l’intérieur et du sud rendant donc à chaque fois leur victoire plus difficile.

Netanyahu laisse éclater sa grande joie

Le génocidaire israélien Benjamin Netanyahu qui a misé depuis plus d’une année sur la prolongation de la guerre pour se maintenir au pouvoir jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Trump est parvenu à ses fins et a d’ailleurs laissé éclater sa grande joie aujourd’hui de voir son ami américain revenir au pouvoir. Il convient de rappeler qu’il lui a promis qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu avant la tenue des élections ce qui a été rapporté par le journal israélien Haaretz ainsi que des médias américains.

Sincèrement, solidarité avec les femmes américaines qui vont voir le droit à l’avortement interdit à l’échelle fédérale déjà qu’il l’est dans beaucoup d’États fédérés et qu’il a été rendu difficile dans les autres. J. D. Vance, celui qui sera vice-président de Donald Trump, a déclaré que même en cas de viol et d’inceste, il fallait interdire l’avortement.

C’est aussi la fin de l’idée de la nation bâtie sur la migration et sa capacité d’absorber les différentes migrations. Trump a promis à ses électeurs de lancer la chasse aux migrants qu’il n’a cessé d’insulter et de vouer aux gémonies les qualifiant d’«animaux qui empoisonnent le sang de notre pays».

Vraiment bonne chance aux migrants qui vont subir la haine et la violence de Trump et de ses groupies et aux minorités ethniques.

* Juriste.

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Elections américaines : Ce qui fait fuir les Arabo-musulmans de Kamala Harris ?

30. Oktober 2024 um 09:22

Moins d’une semaine nous sépare de la très attendue élection présidentielle américaine. C’est la dernière ligne droite et le monde retient son souffle. Alors que Donald Trump a été au Michigan la semaine dernière et y a rencontré la communauté arabe et musulmane, Kamala Harris s’y est rendu dimanche et lundi. L’écart se rétrécit entre les deux candidats au sein de cette communauté au Michigan. La candidate démocrate ne devance désormais plus le républicain que de 0,4%. Gaza y est pour beaucoup mais pas seulement, les questions sociétales et le poids de l’idéologie woke* font fuir l’électorat arabe et musulman. 

Imed Bahri

D’après l’enquête du magazine britannique The Economist, la guerre à Gaza n’est pas la seule raison qui pousse les musulmans et les Arabes américains à abandonner les démocrates. Dans le Michigan où la candidate démocrate Kamala Harris est en avance de moins d’un point sur le candidat républicain Donald Trump, les résultats de cet État feront la différence. 

Lors des conférences de presse tenues le 27 octobre dans les locaux de la Chambre de commerce arabo-américaine à Dearborn, dans la banlieue de Détroit, l’ambiance était inconfortable. D’un côté de la table du conseil d’administration, devant une foule de caméras et de microphones, étaient assis une douzaine d’hommes et de femmes qui pèsent lourd dans les cercles arabo-américains. Ils ont pris la parole à tour de rôle et chacun a expliqué comment ils étaient directement touchés par la guerre au Moyen-Orient, comment ils se sentaient déçus et trahis par le président Joe Biden et comment, malgré tout cela, ils voteraient pour Kamala Harris.

La colère est mauvaise conseillère

James Zogby, le deuxième orateur et fondateur de l’Arab American Institute, a déclaré: «J’ai entendu des gens dans ma communauté parler de punir les démocrates à cause de cette guerre» avant d’ajouter: «Ils ne puniront pas les démocrates, ils puniront les migrants et ils puniront des innocents.» Il a terminé son discours par un plaidoyer: «Ne vous contentez pas de punir le pays, le monde, vos enfants et vos petits-enfants parce que vous ressentez de la colère.»

Pendant qu’ils parlaient, une petite foule brandissant le drapeau palestinien s’est rassemblée à l’extérieur, suggérant qu’elle fera exactement cela à savoir punir les démocrates. Ils ont scandé: «Ceux à l’intérieur sont des traîtres et approuvent notre génocide». Ils ont ensuite qualifié les participants à la réunion d’agents du sionisme. Selon Jenine Yassin, l’une des manifestants, la seule différence entre Harris et Trump est la rapidité avec laquelle chacun d’eux accepte le meurtre de tous les Palestiniens. Elle a dit que les deux étaient terribles mais elle pensait que Trump était au moins franc dans son mépris de la question palestinienne.

Le magazine note que le Michigan est l’un des États bascules où les sondages suggèrent que Harris a la plus faible avance jamais enregistrée par les démocrates, seulement 0,4%. Selon le Bureau national des statistiques, 310 000 personnes déclarent être originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord dans cet État soit environ 3% de sa population totale. Par conséquent, gagner les voix des électeurs arabes pourrait donner à Trump la victoire aux élections.

Le 26 octobre, l’ancien président est apparu lors d’un rassemblement à Novi, une banlieue de Détroit, et à ses côtés se trouvaient 21 dirigeants des communautés musulmane et arabe (tous des hommes), après avoir été soutenu par les maires de Dearborn Heights, une banlieue à forte densité arabe proche de Dearborn et de Hamtermack, une enclave de Détroit dirigée par un conseil municipal entièrement musulman. Un orateur a déclaré que «Trump parviendrait à établir la paix»

Cela n’est peut-être pas le cas car selon le sénateur républicain Lindsey Graham, Trump a déclaré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il était étonné par les récentes opérations militaires de l’armée israélienne et qu’il en voulait davantage. L’ancien président a appelé Netanyahu à «finir le travail», tel est le terme qu’il a utilisé. Tout cela n’a pas empêché certains Arabes américains du Michigan de donner leur voix à Trump. Rania Batriq, une militante palestino-américaine et démocrate qui a déjà travaillé dans la campagne de 2016 du candidat Bernie Sanders et qui est une partisane réticente de la campagne Harris, a déclaré que les Arabo-Américains qui soutiennent Trump savent que ses promesses de parvenir à la paix sont «un grand, un gros mensonge» mais elle craint qu’ils s’en moquent car ils sont très en colère contre Biden et Harris.

Un certain nombre d’entre eux ont d’abord exprimé la sympathie et la chaleur de Harris, mais ils ont été déçus que la vice-présidente ne se soit pas distanciée du discours de Biden après être devenue la candidate du parti.

Pour The Economist, il y a des raisons de croire que peu de musulmans seraient attirés par Trump même sans la guerre et que l’effusion de sang à Gaza et au Liban ne fournit qu’une excuse.

Un moment charnière pour les Démocrates

Lors d’un appel téléphonique organisé par la campagne Trump le 21 octobre, le maire de Hamtramck, Amer Ghaleb, n’a pas du tout évoqué la guerre à Gaza. L’un des imams présents a considéré que si Harris gagne: «Les garçons deviendront des filles et les filles deviendront des garçons».

Melissa Gilchrist, résidente de Hamtramck, dit qu’elle pense que le soutien de Ghalib à Trump a davantage à voir avec la politique locale. Il y a un an, elle était à l’avant-garde d’une protestation contre Ghalib après qu’il ait retiré le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBTQ de la mairie. Elle affirme que le maire et ses acolytes sont plus conservateurs sur les questions sociétales que le Parti démocrate. Le soutien du maire à Trump est une piqûre pour ses détracteurs locaux.

Dans un sondage mené par l’Institut arabo-américain au début de ce mois, il a été constaté que les Arabes américains étaient divisés à parts égales entre les candidats. Également, des Américains arabes et musulmans ont peut-être décidé de s’abstenir de participer aux élections ou de voter pour un candidat tiers. Une campagne les encourageant à le faire, intitulée «Abandonner Harris», les a appelés à voter pour la candidate du Parti vert, Jill Stein.

Hassan Abdel Salam, le fondateur de cette campagne, dit espérer que Mme Harris perdra de peu les élections dans le Michigan ce qui inciterait les démocrates à changer de position et à s’engager et désigner un candidat qui s’engage pour une politique plus ferme envers Israël. «Nous voulons écrire l’Histoire et que nos arrière-petits-enfants se souviennent de nous pour toujours», espère-t-il.

En définitive les États-Unis vivent un moment charnière où les deux camps se sont radicalisés. Entre les suprémacistes blancs qui font bloc derrière Trump en qui ils voient un sauveur contre l’immigration qu’ils voient comme une menace qui fera d’eux une minorité dans quelques décennies et qui voient également dans l’idéologie woke une menace identitaire qui ébranle les valeurs chrétiennes et d’un autre côté le camp démocrate est allé au-delà de son progressisme traditionnel pour épouser les thèses l’idéologie woke puissante au sein du parti démocrate.

Les musulmans se trouvent donc dans un dilemme cornélien car autant la question de Gaza est importante pour eux et ils savent que Trump est plus pro-israélien que Harris; cependant les musulmans, qu’ils soient attachés à la foi ou même non pratiquants, ont du mal à voter pour une candidate certes issue de la diversité mais qui défend le mariage homosexuel et dont l’idéologie woke ne cesse de monter en puissance dans sa formation politique.

La question du Moyen-Orient et principalement Gaza a son importance mais les thèmes sociétaux le sont tout autant et peuvent être le motif du divorce entre l’électorat arabo-musulman et le parti démocrate.

* Le terme anglo-américain woke («éveillé») désigne initialement le fait d’être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale. En raison de son adoption croissante au-delà de ses origines afro-américaines, le terme est devenu un fourre-tout utilisé pour désigner et généralement critiquer des militantismes souvent centrés sur la défense des droits de groupes minoritaires et s’appuyant sur les idées de courants universitaires comme la critical race theory («théorie critique de la race») qui visent à promouvoir la justice sociale. Celles-ci incluent le mouvement Black Lives Matter et des formes connexes d’antiracisme, ainsi que des campagnes sur les questions relatives à la condition féminine (comme le mouvement #MeToo) et aux droits LGBT.

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Pourquoi j’ai quitté Washington avant la fin des Annual Meetings du FMI et de la BM

25. Oktober 2024 um 09:48

Circulez, il n’y a rien à voir! Les Rencontres annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), qui se déroulent du 21 au 26 octobre 2024, sont un fiasco lamentable. Je les ai quittées amer et déçu, donnant totalement raison à ceux et celles qui pestaient contre les diktats des institutions de Bretton Woods.

Moktar Lamari *

Les massacres inhumains à Gaza et au Liban ont fait tomber les masques de ces accords de la liberté tant clamés par les accords de Bretton Woods. Ces accords qui ont perdu leur raison d’être, leur âme. Ces accords qui ont retrouvé l’esprit cow-boy, caché sous le vernis d’institutions capitalistes capables d’être crapuleuses.

Les masques sont tombés

Ce matin, entre 10 et 11h, les écrans du FMI et de la BM ont donné la parole au gouverneur de la Banque centrale de l’Ukraine. Un discours à vomir, un discours qui détourne les fonds du FMI pour une guerre qui n’a rien à voir avec l’ordre du jour de ces rencontres automnales.

Ce qui compte n’est rien d’autres que les intérêts hégémoniques américains, contre les Russes, contre les Chinois, contre les Palestiniens, et tous les autres.

C’est crapuleux, aussi parce que la campagne électorale américaine a biaisé l’ordre du jour de ces rencontres automnales, qu’on croyait capables de donner un écho pour ces dizaines de milliers et de femmes qui meurent brûlés vifs avec les bombes made in USA. Est-ce cela l’économie du bien-être ?

La chute d’un empire

Aucun discours dissonant, aucune fausse note. Tous et toutes dans les panels de ces rencontres annuelles occultent les massacres et les diktats américains pour conserver un pouvoir hégémonique, partout dans le monde. En gommant la Palestine de la carte mondiale.

La chute des Bretton Woods est manifeste dans l’ordre du jour de ces rencontres. Le fait de passer sous silence les guerres actuelles, en Palestine, au Liban, au Soudan… a terni ces rencontres, salissant les ambitions économiques d’un monde nouveau, juste et le moins destructeur possible.

On a parlé de la monnaie électronique, des transferts monétaires, du bilan du Bretton Woods, mais les salles étaient vides, désertées. Tout le monde sait que l’argent du FMI va en Ukraine, et pas ailleurs.

L’Afrique subsaharienne est encore une fois utilisée comme écran de fumée, mais ce n’est pas là que l’argent va en priorité.

Arabes, l’éternel profil bas

L’Arabie Saoudite, les Émirats, l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie… et les autres larbins sont introuvables dans les couloirs, ils ont juste disparu des écrans. On les a utilisés en masse lors des dernières rencontres ici à Washington.

À se demander quelle stratégie ont-ils adoptée? Ces pays qui financent à fonds la caisse les armées américaines, et les entreprises américaines, sont encore une fois démasqués par l’histoire, par les faits.

Ces rencontres ont aussi démontré que les postes clefs au sein des institutions du Bretton Woods sont détenus par les Américains et les Européens. Les Blancs d’abord, chacun pour soi. Aucune place de haut niveau pour cette «populace» ayant un héritage noir, musulman ou arabe.

Ma déception est totale, et le temps est venu pour le reviewing des stratégies… et des paradigmes des Bretton Woods.

Il faut dire que le sommet des Brics, qui a ouvert ses travaux à Kazan, en Russie, le 22 octobre, pèse de tout son poids sur les humeurs des argentiers occidentaux et les oblige à revoir certains de leurs dogmes, dans l’espoir de surmonter les doutes et les suspicions qu’ils inspirent désormais aux dirigeants des pays du Sud Global.

* Economiste universitaire.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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