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UGTT | Appel à se mobiliser pour la manifestation du 21 août

Von: Yusra NY
19. August 2025 um 23:08

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé à se mobiliser pour la manifestation du le 21 août 2025 afin de défendre le droit syndical et les droits des travailleurs.

Réuni ce mardi 19 août 2025, le bureau exécutif a diffusé un communiqué afin d’expliquer les motivations de la manifestation prévue jeudi prochain.

La centrale syndicale a précisé que ce rassemblement vise à défendre le droit syndical et le dialogue social, de préserver l’indépendance de l’UGTT et les droits des travailleurs dans les secteurs public privé.

La même source a ajouté que cette mobilisation vise également à exiger des négociations sociales, l’application des accords conclus, à revendiquer la revalorisation des pensions des retraités ainsi qu’à lutter contre la détérioration du pouvoir d’achat et la flambée des prix et à défendre les libertés individuelles et collectives.

Y. N.

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UGTT – Santé : appel à une mobilisation massive à Tunis le 21 août

17. August 2025 um 16:07
UGTT – Santé : appel à une mobilisation massive à Tunis le 21 août

La Fédération générale de la santé en Tunisie a appelé l’ensemble des structures syndicales et des adhérents de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) du secteur de la santé à participer massivement au rassemblement national prévu le 21 août à la place Mohamed Ali El Hammi, à Tunis. Selon la fédération, ce mouvement s’inscrit dans […]

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Sami Tahri | «L’UGTT n’a jamais appelé à la confrontation»

17. August 2025 um 13:37

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est en train de mobiliser toutes ses forces et les syndicalistes sont conscient de la nature de la crise actuelle dont se sert le pouvoir pour tenter d’enfoncer un coin entre la base de l’organisation et sa direction.

C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, lors de la réunion de la commission administrative de l’Union régionale du travail de Monastir, samedi 16 août 2025. «Ce n’est pas la première fois que l’organisation est prise pour cible par le pouvoir», a-t-il expliqué. «C’est une politique suivie par les différents gouvernements, à travers des tentatives d’infiltration, de polarisation ou de criminalisation», a-t-il poursuivi, par allusion aux attaques dont l’UGTT et ses dirigeants ont fait l’objet ces derniers jours de la part du président de la république Kaïs Saïed et de ses partisans ou des agitateurs qui se réclament de lui sur les réseaux sociaux.     

Le problème n’a rien à voir avec des personnes ou une direction particulière. C’est le rôle national de l’UGTT dans la défense des droits économiques et sociaux et des libertés publiques et individuelles qui pose problème à certaines parties, a souligné Tahri, ajoutant que la centrale syndicale n’acceptera pas de se taire face à la flambée des prix, à la détérioration du pouvoir d’achat, à l’abandon du dialogue social.

La question de la fin de la mise à disposition d’agents publics au profit de l’UGTT a été soulevée en d’autres temps par différents gouvernements, a indiqué Tahri, en précisant que le détachement pour raison syndicale n’est ni un privilège ni un cadeau. C’est un droit qui a été arraché à l’issue de longs combats des syndicalistes, dans le cadre du dialogue social, comme étant une garantie pour l’exercice du droit syndical, selon les dires de Tahri.  

La présente crise a levé le voile sur plusieurs réalités et montré l’implication de certaines parties dans les campagnes de dénigrement [contre l’UGTT], espérant ainsi se positionner en pariant sur la fin de l’organisation.

Le dirigeant syndical a averti que le pouvoir va continuer à réduire la marge de liberté dans un contexte de surendettement et de déficit extérieur, qui va conduire à des mesures douloureuses pour le peuple, comme la levée de la compensation, la privatisation des entreprises publiques, en application des injonctions des cercles financiers internationaux, a-t-il soutenu.

En réponse aux campagnes de dénigrement et d’accusation de corruption lancées contre les dirigeants de l’UGTT, Tahri a indiqué que l’organisation syndicale n’est pas responsable de la hausse des prix, de l’incapacité de l’Etat à contrôler les réseaux de distribution et à approvisionner le marché avec des médicaments de base, de la persistance de l’emploi précaire et de l’aggravation de la migration des compétences, ajoutant qu’imputer à l’UGTT la responsabilité de toutes ces défaillances participe d’un complot visant à remonter l’opinion public contre l’organisation syndicale.

L’UGTT n’a jamais appelé à la confrontation, mais elle n’épargnera aucun effort pour sauver la Tunisie et défendre les droits de son peuple et ses acquis sociaux, économiques et syndicaux, a martelé Tahri. «La crise se terminera tôt ou tard, des leçons seront tirées pour l’avenir et la Tunisie triomphera au final grâce aux sacrifices de ses enfants», a-t-il conclu, selon les propos rapportés par le site Echaâb News, organe de l’UGTT.

I. B.

 

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Tunisie | Kaïs Saïed poursuit ses assauts contre l’UGTT

16. August 2025 um 09:14

En multipliant les déclarations hostiles à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), sans la nommer, Kaïs Saïed montre qu’il cherche à en découdre sinon à en finir avec l’organisation syndicale qui, même en crise, affaiblie et divisée, constitue l’unique force politique en Tunisie pouvant contrarier la mise en œuvre de son projet politique.

Tout en affirmant qu’il n’a «absolument aucune intention de régler ses comptes avec qui que ce soit», le président de la république a affirmé, lors d’une rencontre avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, vendredi 15 août 2025, au palais de Carthage, qu’«il n’y a pas de place pour le compromis sur la responsabilité, ni sur la récupération des biens volés au peuple tunisien», indique un communiqué de la présidence. «De même, il n’y a pas de place pour quiconque se substitue au rôle de l’État, ni pour une adhésion forcée, ni pour un financement imposé», a-t-il ajouté dans une limpide allusion aux facilités dont bénéficie l’UGTT auprès de l’Etat pour collecter les cotisations de ses membres parmi les salariés de la fonction publique. La centrale syndicale, qui a toujours trouvé dans l’Etat un partenaire très coopératif, sait qu’elle a aujourd’hui, en face d’elle, un redoutable adversaire qui est déterminé à ne plus lui donner des cadeaux sinon à le combattre jusqu’au bout.  

Le président de la République a souligné que la Tunisie traverse des moments historiques, des moments de distinction entre ceux qui ont soutenu le peuple et ses revendications légitimes, et ceux qui s’y sont opposés, et c’est parmi ces derniers que, bien entendu, il classe la centrale syndicale.

Les récentes mesures et réalisations sociales visent à satisfaire pleinement les revendications légitimes du peuple, notamment en matière d’emploi, de liberté et de dignité nationale, a martelé le chef de l’Etat, par allusion aux décisions annoncées contre la sous-traitance et l’emploi précaire et aux recrutements effectués parmi certaines catégories longtemps marginalisées.   

Le chef de l’Etat a réitéré ses instructions d’intensifier les efforts de restructuration des nombreuses administrations qui ne servent à rien, soulignant la nécessité de remplacer tout fonctionnaire qui a fait preuve de négligence dans ses fonctions ou qui «rate le moment historique que vit notre chère nation».

Même si certaines personnes nommées manquent d’expérience, elles sont patriotes, sincères et capables d’apporter une réelle contribution à la lutte de libération nationale, a martelé Saïed qui ne fait plus mystère de sa volonté de remplacer de nombreux cadres et agents de l’Etat par des éléments qui montrent plus de détermination et de zèle dans la mise en œuvre du projet politique qu’il mène sous la bannière de la «lutte pour la libération nationale».

Passant en revue l’avancement des travaux du gouvernement dans de nombreux domaines publics, ainsi que le projet de loi de finances pour l’année à venir, Saïed a réaffirmé que plus les défis sont grands, plus la détermination à les relever est forte dans tous les domaines. «Aucune voix n’est au-dessus de celle du peuple», a-t-il lancé, soulignant que l’État, ses lois et ses institutions sont aux côtés du peuple tunisien, qui écrit chaque jour son histoire en déjouant toutes les tentatives désespérées de régression, qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur, et en affrontant quiconque s’y associe, agitant ainsi, comme à son accoutumée, la théorie du complot, qui expliquerait, à ses yeux, la persistance de la crise générale dans le pays. Selon lui, celle-ci, qui perdure depuis plusieurs années, n’est pas réelle, mais artificielle, provoquée par des éléments hostiles au peuple dont il croit incarner, lui, exclusivement, la volonté.

Imed Bahri

 

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Tunisie | La dissolution de l’UGTT est-elle déjà actée  ?

15. August 2025 um 12:56

Dans une circulaire publiée jeudi 14 août 2025, la Première ministre, Sarra Zaafrani Zenzeri, a annoncé la fin de la mise à disposition des salariés au profit des organisations syndicales et appelé les bénéficiaires de cette mesure à regagner immédiatement leur lieu de travail. Cette décision s’inscrit clairement dans le bras-de-fer engagé depuis quelque temps entre le pouvoir exécutif et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), et qui semble destiné à se corser au cours des prochains jours.

Latif Belhedi

En effet, suite à la grève générale qui a paralysé pendant trois jours le secteur du transport public, un groupe de partisans de Kaïs Saïed – ou se réclamant de lui – ont tenté, le 7 août, de prendre d’assaut le siège de la centrale syndicale au centre-ville de Tunis et le président de la république a, le lendemain, apporté un soutien indirect aux assaillants en adressant des critiques acerbes à l’UGTT, qu’il a accusée, assez clairement mais sans la nommer, de corruption et de nuisance à l’économie nationale, tout en menaçant ses dirigeants de poursuites judiciaires.

Un climat de suspicion généralisée

Il ne fallait pas plus pour qu’un climat de suspicion généralisée s’installe, que les positions se raidissent et que des déclarations incendiaires soient faites de part et d’autre, faisant craindre ou laissent présager une confrontation prochaine entre le Palais de Carthage et la Place Mohamed Ali.

Dans ce climat explosif, une vidéo tombée du ciel et dont personne ne semble connaître l’origine, a largement circulé hier sur les réseaux sociaux. On y voit Saïed annoncer la dissolution de l’UGTT et s’attaquer en des termes peu choisis aux dirigeants de l’organisation et les menacer de poursuites judiciaires pour corruption aggravée.

La vidéo en question, qui n’a pas été diffusée par les canaux officiels habituels, n’est pas authentique et semble avoir été générée par l’Intelligence artificielle (IA), mais le silence des autorités qui l’a entourée laisse planer un grand malaise, notamment au sein de l’UGTT dont les dirigeants ont de bonnes raisons de se sentir dans le viseur du pouvoir.

La rupture étant clairement consommée, et depuis plusieurs années déjà, aucun dialogue ne semble désormais possible, d’autant que les autorités ont décidé unilatéralement de surseoir à toute négociation sociale, du moins avec les dirigeants actuels de l’organisation avec qui elles voudraient clairement en finir, et si possible avant son prochain congrès prévu en février 2026.

L’annonce par la présidence du gouvernement de la fin de la mise à disposition des salariés au profit des organisations syndicales ne va pas changer énormément la donne, car il reste encore peu de fonctionnaires détachés auprès de l’UGTT, la majorité de ceux qui bénéficiaient de ce régime au cours des précédentes décennies sont sortis en retraite ou sont revenus eux-mêmes à leurs postes antérieurs dans la fonction publique.

Du dialogue à la soumission

La décision annoncée a cependant une portée éminemment politique. Elle vise à avertir l’organisation syndicale d’un changement radical dans les relations que le pouvoir actuel entend entretenir avec les dirigeants syndicaux, et qui seraient fondées non pas sur le dialogue mais sur la soumission.

Ces derniers n’avaient pas besoin d’un tel avertissement pour comprendre que Kaïs Saïed est déterminé à neutraliser l’UGTT pour ne pas avoir à faire face à des mobilisations sociales sur fond de blocage politique, de crise économique, de hausse des prix et de baisse du pouvoir d’achat.  

En décidant d’organiser une marche nationale à Tunis le 21 août courant, en réponse aux pressions politiques croissantes et aux attaques dont elle estime faire l’objet, l’UGTT entend ne pas se laisser faire.

Cette décision a été prise, à l’issue d’une réunion d’urgence de sa Commission administrative nationale (CAN), le 11 août, pour «défendre les droits syndicaux» et dénoncer «la rupture des négociations, l’interruption du dialogue et les attaques contre le siège du syndicat».

L’organe de presse du syndicat, Echaab News, a indiqué, de son côté, que la direction de l’UGTT a protesté contre l’«attaque brutale» menée contre son siège par des «partisans du pouvoir» scandant des slogans hostiles, tout en imputant à ce même pouvoir la responsabilité de cette «mobilisation et incitation contre le syndicat» et en affirmant sa détermination à exercer son droit de poursuivre en justice les agresseurs et leurs commanditaires.

Selon un communiqué publié à l’issue de la réunion et publié par Echaab News, la CAN a mis en garde contre «la répétition de tels actes et contre leur utilisation comme prélude pour entraîner le pays dans une spirale de chaos et le pousser vers l’inconnu.»

La Commission a, aussi, fermement condamné ce qu’elle a qualifié de «campagne de dénigrement systématique orchestrée par les autorités pour ternir la réputation des syndicalistes, les accusant de corruption dans le cadre d’une mobilisation populiste visant à saper la crédibilité du syndicat, à éroder la confiance du public et à semer la discorde parmi ses membres.»

Tout en décidant de rester en session permanente pour suivre l’évolution de la situation, la Commission administrative n’écarte pas le principe d’une grève générale nationale, dont la date serait fixée ultérieurement, «au cas où les négociations resteraient au point mort, les droits syndicaux seraient violés et le siège du syndicat attaqué», a écrit Echaab News.

Vendre chèrement sa peau

L’UGTT semble donc décidé à vendre chèrement sa peau, même si ses dirigeants savent pertinemment qu’ils n’ont aucun intérêt à croiser le fer avec un pouvoir peu porté sur le dialogue, qui voit les digues de l’opposition céder les unes après les autres devant ses assauts répétés contre les droits et les libertés et qui, face à l’absence de solutions immédiates aux problèmes socio-économiques du pays et à la sourde montée de la colère populaire, croit pouvoir passer en force en imposant le processus d’assainissement de la scène publique mis en œuvre par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.

Affaiblie par ses divisions internes, aux prises avec une crise de légitimité et de plus en plus critiquée pour la dérive non-démocratique de sa direction actuelle, qui a tripatouillé ses règlements intérieurs pour s’éterniser à sa tête, l’UGTT peut sembler comme un fruit mûr pour qui cherche à la faire tomber. Est-elle vraiment au chapitre de la dissolution ? Les prochains jours répondront à cette question que se posent aujourd’hui tous les Tunisiens.

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Faouzi Abderrahmane appelle à un nouveau contrat social

15. August 2025 um 09:55

Faouzi Abderrahmane, analyste politique et ancien ministre,  partage son expérience des relations entre le gouvernement et l’UGTT durant la décennie qui a suivi la révolution depuis 2011. Il rappelle via son post sur sa page Fb que l’UGTT a été un acteur clé de la transition démocratique, ayant une forte influence politique, notamment dans certains secteurs clés. Cette influence reposait davantage sur une stratégie de négociation et de dialogue que sur la grève.

Il souligne la conscience interne à l’UGTT de la nécessité de réforme mais rappelle que les équilibres internes ont freiné ces évolutions. Politiquement pragmatique, l’Union a su dialoguer avec tous les courants politiques, avec peu de conflits fondamentaux, contrairement aux fractures idéologiques qui ont émergé après un congrès exceptionnel marqué par des tensions accrues, surtout après les événements  du 25 juillet 2021.

Selon lui, l’UGTT n’a jamais développé un véritable projet de société ou une vision systémique du système politique et économique, se cantonnant souvent à des combats tactiques.

Il met en garde contre le déséquilibre actuel des forces entre le capital, le travail et l’État, qui fragilise la société, menace la paix sociale et la souveraineté nationale. La reconstruction de la Tunisie post-autoritarisme nécessite, selon lui, une réflexion stratégique et un nouveau contrat social pour redonner espoir au pays. 

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Tunisie : bras de fer entre l’UGTT et le gouvernement sur le détachement syndical

Von: hechmi
14. August 2025 um 19:38

UGTTLa présidence du gouvernement tunisien a publié, jeudi 14 août 2025, un décret mettant fin au détachement syndical à compter du 11 août.

Réagissant à cette mesure, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a déclaré à Diwan FM que ce texte « intervient dans un contexte de guerre contre le droit syndical » et traduit la volonté du pouvoir « de poursuivre les restrictions » en la matière.

Selon lui, il s’agit d’un geste politique destiné à envoyer un message ferme, plus qu’à répondre à une réalité, puisque « le détachement syndical a pratiquement disparu depuis 2022 ». Il estime que la décision vise surtout « à attiser les tensions ou à satisfaire une partie de l’opinion publique et des partisans ».

Le texte gouvernemental, publié sur le site officiel, demande aux ministres et secrétaires d’État de dresser immédiatement la liste des agents détachés auprès des organisations syndicales, dans l’ensemble des administrations centrales, régionales et locales, et de les rappeler à leurs postes d’origine. En cas de refus, les administrations devront engager les procédures administratives et juridiques appropriées.

Lire aussi:

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Réformer l’UGTT pour sauver la démocratie sociale en Tunisie

Von: hechmi
14. August 2025 um 14:08

SyndicatLogiquement, quelle que soit l’issue du bras de fer qui oppose actuellement l’exécutif et l’UGTT, on doit s’attendre, tôt ou tard, à de profonds changements en matière de représentation syndicale des travailleurs. Certains observateurs de la chose tunisienne estiment qu’au regard de la dégradation avancée des rapports entre le régime politique en place et l’UGTT d’une part, et de la défiance criante qui prévaut entre la centrale syndicale et le commun des usagers des services publics (santé, éducation, transport…), d’autre part, le moment semble plus que jamais propice pour refonder le syndicalisme tunisien sur de nouvelles bases mieux adaptées à la réalité socio-économique du pays.

Un monopole historique fragilisé

Le monopole qu’a exercé, depuis l’accès du pays à l’indépendance et jusqu’à ce jour, l’UGTT sur le syndicalisme tunisien n’est plus de mise. Il est important de signaler que ce monopole n’a pu perdurer plus d’un demi-siècle que grâce, non pas à la capacité militante des syndiqués et encore moins à la compétence de ses dirigeants, mais à la complicité des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays depuis l’indépendance. Sous prétexte que la centrale syndicale jouissait de l’exceptionnalité historique d’avoir contribué de manière significative à la libération nationale du joug colonial, l’UGTT a évolué dans le sillage des pouvoirs politiques et a bénéficié d’importants avantages.

Des privilèges financiers considérables

Au nombre de ces avantages figurent le monopole de représenter, de négocier seule les augmentations salariales et surtout le bénéfice de ressources financières régulières et fixes à travers les retenues à la source des cotisations des travailleurs à la centrale syndicale. Ces cotisations, qui étaient de l’ordre de 1% au temps de Bourguiba et de Ben Ali, ont été triplées par les islamistes au pouvoir (2011-2021). Une manne considérable lorsque l’on sait que l’UGTT compte environ 700.000 adhérents.

« Revendiquer des droits sans créer de richesses est une impasse. »

Dérives et immixtion dans la sphère politique

Grisée par ce confort financier et exploitant la déliquescence de l’État durant « la décennie du chaos » (2011-2021), la direction actuelle de l’UGTT, dont le mandat a duré une dizaine d’années, a fait la pluie et le beau temps. Forte de la préservation de ses structures après le bouleversement du 14 janvier 2011, elle a été responsable de multiples dérives syndicales, bien éloignées de sa mission principale : défendre les intérêts des travailleurs et les sensibiliser à leurs droits et devoirs envers leurs employeurs publics et privés.

La centrale a profité de l’instabilité politique et des difficultés financières pour s’immiscer dans les décisions politiques et économiques, normalement du ressort exclusif de l’exécutif.

Au plan politique, gonflée par le prestige acquis lors du dialogue national de 2014 — récompensé par le prix Nobel de la paix en 2015 —, l’UGTT s’est permise d’intervenir dans la nomination des ministres et d’appuyer publiquement certains partis politiques, en particulier sur le portefeuille des Affaires sociales.

Blocages économiques majeurs

Au plan économique, l’UGTT a bloqué systématiquement des réformes structurelles essentielles : éducation, compensation, entreprises publiques, transition énergétique, caisses de sécurité sociale… Son influence a été telle que le FMI avait envisagé, à un moment, d’exiger sa participation à la délégation officielle tunisienne lors de négociations pour un crédit, à l’époque de Youssef Chahed.

Une image publique dégradée

Sur le plan de l’image, la centrale a choqué l’opinion publique ces dix dernières années par des dépenses ostentatoires, alors que le pays compte plus de 600.000 chômeurs, se trouve au bord de la faillite et que de larges pans de la population vivent dans la précarité. La réhabilitation de ses anciens locaux pour environ 30 MDT ont heurté la sensibilité des Tunisiens et creusé la défiance.

« Le pluralisme syndical est la clé d’un dialogue social équilibré. »

La grève de juillet 2025, point de rupture

Point d’orgue de cette exaspération : la grève générale des transports des 30 et 31 juillet et 1er août 2025. Déclenchée en pleine canicule estivale, elle a été perçue par les usagers davantage comme une sanction que comme une revendication.

Retour aux valeurs fondatrices du syndicalisme

Face à ces dérives, de nombreux observateurs estiment que l’État doit engager d’urgence une refondation du syndicalisme tunisien, inspirée des valeurs défendues par Mohamed Ali Hammi, fondateur du premier syndicat national en 1924 : liberté, mutualisme, pluralisme.

La priorité serait de mettre fin au monopole de l’UGTT et d’instaurer un véritable pluralisme syndical, garantissant à tous — travailleurs, agriculteurs, chefs d’entreprise — le droit d’adhérer au syndicat de leur choix, conformément à la législation tunisienne et aux conventions de l’OIT.

« Des syndicats forts sont indispensables à une véritable démocratie sociale. »

Quatre réformes pour un syndicalisme rénové

  1. Réviser le droit de grève dans les secteurs sensibles (santé, éducation, transport…) en prévoyant des mécanismes atténuant l’impact sur les citoyens (réquisitions, services minimaux).
  2. Réformer la représentation au CNDS pour intégrer tous les syndicats légalement constitués, et non plus seulement les « organisations nationales » historiques.
  3. Mettre fin au corporatisme qui consiste à revendiquer sans créer de richesses, en diffusant une culture équilibrée des droits et des devoirs, notamment auprès des jeunes générations.
  4. Supprimer les retenues automatiques des cotisations syndicales au profit exclusif de l’UGTT, ou les généraliser à tous les syndicats si elles sont maintenues.

Des syndicats forts, garants de la démocratie sociale

Au-delà des dérives constatées, des syndicats puissants et bien gérés restent essentiels pour construire une véritable démocratie sociale, aux côtés d’une justice indépendante, d’une presse libre et d’un parlement élu démocratiquement dans la transparence.

Abou SARRA

EN BREF

  • Bras de fer entre l’exécutif et l’UGTT, sur fond de perte de confiance publique.
  • Monopole syndical historique et avantages financiers considérables remis en cause.
  • Dérives : ingérence politique, blocage de réformes et dépenses ostentatoires.
  • Grève des transports de juillet 2025, symbole de la rupture avec les usagers.
  • Appel à un pluralisme syndical et à quatre réformes pour moderniser le secteur.

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Témoignages sur la conception que se fait l’UGTT du syndicalisme

14. August 2025 um 07:45

Taboubi - UGTTAbstraction faite du traumatisme qu’elle a occasionné aux usagers du transport public et à l’ensemble des Tunisiens, la grève générale du transport déclenchée par la Fédération générale du transport relevant de l’UGTT et observée trois jours durant en pleine canicule (30, 31 juillet et 1er août 2025) a été fort instructive sur la gravissime conception que se fait la centrale syndicale actuelle du syndicalisme.

La grève est destinée à faire souffrir les usagers

Dans une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux et sur des chaînes de télévision, un gréviste enragé a expliqué, à gorge déployée, le non-dit de l’objectif recherché à travers cette grève. Selon lui, le choix de déclencher une grève de trois jours, durant la période caniculaire estivale, n’est pas fortuit. Il vise à faire souffrir au maximum les usagers du transport public dans le but de les pousser à se soulever contre le gouvernement et à faire pression sur lui, l’ultime objectif étant de l’amener à satisfaire les revendications des grévistes.

Comprendre : les grévistes, payés avec l’argent des contribuables — dont les usagers du transport public —, ont ainsi pris en otage de simples citoyens (travailleurs journaliers, patients ayant un rendez-vous médical…) pour monnayer la délivrance de ces derniers en échange d’une réponse positive à leurs réclamations.

« Le choix d’une grève en pleine canicule visait à faire souffrir les usagers pour les pousser à se révolter. »

L’entreprise publique fatalement déficitaire : une trouvaille de l’UGTT

Le deuxième exemple concerne une déclaration d’un haut responsable syndical. Interpellé par un journaliste sur la non-pertinence de cette grève qui intervient à un moment où les caisses de l’État sont presque vides et où l’écrasante majorité des entreprises publiques du transport, confrontées à d’énormes déficits, survivent grâce aux subventions de l’État, ce responsable a fait une déclaration étonnante, il a affirmé que « les sociétés de transport ne sont pas tenues d’assurer un équilibre budgétaire étant donné qu’elles ont un rôle social ».

En plus clair, dans l’esprit de ce responsable, toute société de transport doit être fatalement contre-performante.

Ce même responsable syndical a oublié que, dans le secteur du transport en Tunisie, plusieurs sociétés régionales de transport public bien gérées sont bénéficiaires, comme celles de Nabeul, de Bizerte ou du Sahel. Sa thèse selon laquelle les entreprises de transport public devraient être automatiquement déficitaires est donc une aberration anti-économique.

« Plusieurs sociétés régionales prouvent qu’un transport public bénéficiaire est possible. »

Les entreprises publiques, des structures féodales aux mains de l’UGTT

Morale de l’histoire : à travers ces deux témoignages, on comprend que, pour certains syndiqués affiliés à l’UGTT, le service public est leur monopole, qu’ils utilisent pour martyriser les usagers, tout en garantissant leurs emplois, salaires et autres avantages financés par l’argent du contribuable.

L’économiste Hassine Dimassi avait résumé la situation en qualifiant les entreprises publiques de « structures féodales aux mains des syndiqués de l’UGTT, dont la préoccupation consiste à réclamer constamment des avantages et des augmentations salariales, à y recruter en priorité leurs enfants et à demander des fonds de l’État en cas de déficit ».

Cette situation est, à la limite, très stressante et frustrante, au point de donner envie de s’arracher les cheveux.

Le rôle de la commission de conscientisation

La question se pose dès lors : quel rôle joue l’UGTT dans l’encadrement de ses adhérents et leur sensibilisation aux principales valeurs syndicales — solidarité, simplicité, refus des discriminations ?

La centrale syndicale compte, parmi ses commissions permanentes, une commission de la conscientisation, chargée de sensibiliser et d’informer sur les droits des travailleurs, la justice sociale et les enjeux économiques et politiques du pays.

Au regard des dérapages dont font preuve certains syndiqués, il semble que cette commission n’a rien fait pour inculquer les nobles valeurs syndicales.

Rappel du président de la République

C’est le président de la République, Kaïes Saïed, qui, le 8 août 2025, s’est chargé de les leur rappeler lors d’un entretien avec la cheffe du gouvernement. Il a cité Mohamed Ali El Hammi, père du syndicalisme tunisien, en rappelant que ce dernier tenait ses réunions dans des lieux modestes, sans prélèvements de cotisations syndicales, et qu’il y avait alors « une véritable action syndicale et patriotique ». Les réunions ne se tenaient pas dans des hôtels étoilés. Le message est désormais clair.

Abou SARRA

Lire aussi : Tensions politiques en Tunisie : le bras de fer entre le pouvoir et l’UGTT

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Tensions politiques en Tunisie : le bras de fer entre le pouvoir et l’UGTT

13. August 2025 um 10:55

UGTTC’est visible, on n’a pas besoin d’un dessin pour le constater : une vive tension règne, actuellement, entre l’exécutif et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Les frictions entre les deux parties, générées, semble-t-il, par la reprise des grèves et leur corollaire, le blocage d’importants secteurs du pays, ne cessent de se multiplier et de s’accentuer. Au regard de la gravité des accusations échangées, nous pensons qu’à l’horizon, une rupture probable et définitive est en train d’être concoctée entre le gouvernement et l’actuelle direction de la centrale syndicale.

Analyse du rapport de force

Nous nous empressons de remarquer qu’un regard d’ensemble sur le rapport de force en place montre que la centrale syndicale et sa direction actuelle seraient, cette fois-ci, les grandes perdantes, et ce, pour trois grosses erreurs commises, en cette période de démobilisation estivale, par les locataires de la place Mohamed Ali.

« Une rupture probable et définitive est en train d’être concoctée entre le gouvernement et l’actuelle direction de la centrale syndicale. »

Première erreur : la grève de fin juillet

La première a trait à la grève générale observée, en pleine canicule, pendant trois jours (30, 31 juillet et 1er août 2025). Ce débrayage dans le secteur du transport terrestre de voyageurs, lancé par la Fédération générale du transport relevant de l’UGTT, a entraîné une paralysie quasi-totale de la circulation du métro léger et des bus dans le Grand Tunis et dans les régions. Cette grève a suscité une très vive émotion, particulièrement auprès des couches sociales qui utilisent le transport public pour se rendre au travail.

Cette grève, que les syndicalistes glorifient en déclarant qu’elle a réussi à 100 %, a été, de notre point de vue, un véritable piège dans lequel est tombée la centrale syndicale. Et pour cause : le gouvernement, qui aurait pu utiliser, conformément à la loi, le mécanisme de la réquisition pour assurer un service minimum et atténuer l’acuité de cette grève jugée inhumaine et inacceptable, s’est abstenu de le faire, apparemment pour mouiller davantage la centrale et exacerber la haine que lui vouent déjà depuis longtemps les usagers du transport public et les citoyens en général.

Deuxième erreur : la reconduction de la grève

La deuxième erreur a été la décision de la même Fédération générale du transport de reconduire la grève pour les 7 et 8 août 2025, pour la Transtu et la Sntri. La grève a été néanmoins suspendue suite à des négociations avec la Direction générale des sociétés de transport. Au cours de ces négociations, le ministère du Transport aurait, selon nos informations, haussé le ton et menacé la fédération de graves représailles allant jusqu’à la dissolution.

Troisième erreur : la réaction à la manifestation du 7 août

La troisième erreur a été la réaction intempestive de la centrale syndicale à la manifestation pacifique — sans heurts — organisée le 7 août 2025, à la place Mohamed Ali Hammi, face au siège de l’UGTT, par une centaine de personnes sans ancrage politique selon les témoins (médias, blogueurs, réseaux sociaux…).

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’UGTT, qualifiée de « symbole de la corruption » et de « mafia », appelant à sa dissolution et au départ de son secrétaire général, Noureddine Taboubi. Les vidéos publiées à ce sujet ont montré une manifestation bon enfant, bien encadrée, où les forces de l’ordre séparaient dans la bonhomie les manifestants et les syndicalistes venus défendre les locaux de l’UGTT.

Réagissant à cette manifestation, la centrale a qualifié l’événement « d’attaque » et « d’agression barbare », le comparant à l’agression perpétrée le 4 décembre 2012 contre le siège de l’UGTT par la milice du parti Ennahdha, la Ligue de protection de la révolution. Pour mémoire, cette agression de 2012 avait été particulièrement violente, faisant de nombreux blessés. La comparaison, dans le cas du 7 août 2025, était à priori maladroite, la manifestation n’ayant généré aucun acte violent.

« Le syndicalisme ostentatoire pratiqué par l’actuelle UGTT est de loin en contradiction avec la simplicité et les nobles valeurs des fondateurs du syndicalisme tunisien. »

Escalade verbale et réactions politiques

Plus grave, franchissant toutes les lignes rouges, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a déclaré au lendemain que « cette attaque avait été préparée à l’avance par des partisans du président de la République », mobilisant des manifestants via les réseaux sociaux.

Cette déclaration a suscité la riposte immédiate de Kaies Saied, le 8 août 2025. Dans un communiqué publié à l’issue d’un entretien avec la cheffe du gouvernement, le président a recadré indirectement le responsable syndical et envoyé plusieurs messages. Il a rappelé que le syndicalisme ostentatoire pratiqué par l’UGTT actuelle est en contradiction avec la simplicité et les valeurs des fondateurs : Mohamed Ali Hammi, Farhat Hached et Tahar El Haddad. Il a évoqué la modestie des réunions de l’époque, sans prélèvements obligatoires, et critiqué les réunions dans des hôtels étoilés.

Il a également fait allusion aux retenues illégales à la source par l’administration des cotisations syndicales, laissant entendre qu’elles pourraient être supprimées. Or, avec 3 % prélevés sur le salaire de 700 000 adhérents, ces cotisations représentent une ressource majeure pour l’UGTT.

Conclusion et perspective

Globalement, le président semble décidé à prendre des mesures dures contre la direction actuelle de l’UGTT, affirmant qu’« il n’y aurait pas d’immunité pour quiconque aurait violé la loi » et que « la loi s’applique à tous ». L’actuelle direction doit donc s’attendre au pire.

Abstraction faite de ces échanges improductifs d’accusations, nous pensons que le moment est venu de réfléchir à une refondation du syndicalisme tunisien sur de nouvelles bases. Logiquement, avec les revers subis cet été, l’UGTT est bel et bien en fin de cycle.

Abou SARRA

EN BREF

  • Une vive tension oppose l’exécutif tunisien à l’UGTT, laissant présager une rupture définitive.
  • La centrale syndicale se retrouve en position de faiblesse à cause de trois erreurs stratégiques commises durant l’été 2025.
  • La grève des transports en pleine canicule a causé une paralysie quasi totale et suscité la colère des usagers.
  • Une réaction jugée disproportionnée du syndicat face à une manifestation pacifique a encore affaibli son image.
  • Le président Kaies Saied a riposté aux accusations du syndicat en menaçant de supprimer les prélèvements illégaux des cotisations, qui sont la principale source de revenus de l’UGTT.
  • Le président a également averti qu’il n’y aurait “pas d’immunité” pour quiconque aurait violé la loi, laissant entendre que la direction de l’UGTT pourrait s’attendre à des décisions dures.
  • Le moment semble propice pour une refondation du syndicalisme tunisien, l’UGTT étant fragilisée et ayant subi d’importants revers.

 

 

 

 

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Tunisie-Femme | Corps blessé et lutte des regards 

13. August 2025 um 11:25

La Tunisie, qui célèbre aujourd’hui, 13 août, la fête nationale de la femme, date de la promulgation du Code du statut personnel en 1956, est elle-même une femme blessée, malmenée, étouffée, mais toujours debout. Elle porte sur elle les stigmates d’une histoire tourmentée, faite de promesses trahies et de luttes tenaces. 

Manel Albouchi

Aujourd’hui, le président Kaïs Saïed incarne ce partenaire exigeant, autoritaire. Il veut reconstruire ce corps fragile à sa manière : verticalement, sans compromis. En face, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se pose comme une mère-patronne, protectrice mais parfois suffocante, revendiquant son droit de regard et sa mémoire. 

Sur cette scène, pouvoir et contre-pouvoir s’affrontent dans une chorégraphie à la fois prévisible et déroutante. Les discours s’enchaînent, les positions se durcissent. Mais derrière la façade politique se joue un théâtre psychique profond. 

Michel Foucault nous a appris que le pouvoir ne se limite pas aux institutions visibles : il se glisse dans les gestes, les mots, les silences, jusque dans les mécanismes qui façonnent notre perception du réel. Ce qui se joue ici dépasse les simples enjeux syndicaux : c’est une lutte pour la maîtrise des esprits et du récit national. 

Dissonance cognitive collective

Psychologiquement, le pays vit une dissonance cognitive collective : les discours exaltent la souveraineté, mais les pratiques en réduisent la portée. Le peuple oscille entre résignation apprise – l’habitude de subir – et élans d’affirmation, fugaces mais puissants. 

La peur qui prédomine est une peur internalisée : un outil de gouvernement qui maintient le citoyen dans une vigilance anxieuse, où toute revendication semble risquée et toute opposition, sanctionnable. 

Pourtant, comme dans tout rapport de domination, des fissures apparaissent : un discours improvisé qui dévie du script; une manifestation qui dépasse les prévisions; un mot qui échappe au contrôle. Ces fissures, accumulées, fragilisent les murs les plus solides. 

La question n’est plus : qui aura raison, l’UGTT ou le président mais : comment ce bras-de-fer reconfigure-t-il notre psyché collective ? 

Le pouvoir n’est pas un duel binaire. C’est un champ mouvant où se négocient les limites de l’autorité et de la résistance. 

Dans ce duel, la Tunisie est à la fois le champ de bataille et la combattante. Elle n’a pas besoin d’un protecteur de plus, mais d’un espace où sa voix ne soit pas capturée, où ses blessures ne soient pas instrumentalisées, et où son désir de liberté ne soit pas réinterprété par d’autres. 

Un malaise collectif

Quant au citoyen, il oscille entre transfert et désillusion. Il projette sur ses leaders l’image du père protecteur ou de l’amant passionné, mais se heurte à la froideur d’un pouvoir qui ne s’offre pas. Cette dynamique rappelle certaines pathologies relationnelles : aimer une figure tout en percevant sa toxicité, espérer sa protection tout en subissant ses manipulations. 

Ce malaise collectif se traduit par des troubles anxieux généralisés et un syndrome post-traumatique latent. La nation devient cette femme blessée qui, malgré ses plaies, continue d’espérer un geste tendre. Mais à force d’attendre, elle apprend à survivre seule, à se redresser, à nommer l’abus. 

La santé mentale d’un leader ne peut être dissociée de celle du peuple qu’il gouverne. Un pays mené par des figures instables glisse vers une normopathie, où la pathologie s’intègre à la norme, où la violence et le mensonge deviennent le quotidien accepté. 

L’urgence est donc de restituer au citoyen ses outils critiques – psychologiques et politiques – pour sortir du rôle de victime consentante. Car un peuple qui comprend les mécanismes du pouvoir devient un peuple qui choisit. Et non un peuple qui subit. 

Alors la Tunisie pourrait bien finir par se redresser non pas pour séduire ou se soumettre, mais pour marcher debout, maîtresse de son propre récit. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Gouvernement-UGTT : Croisons les doigts

13. August 2025 um 05:36

La crise – certains parlent même de bras de fer – entre le gouvernement et l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) n’est pas à négliger. La sagesse implique que cela ne ressemble qu’à un nuage qui se dissipera dans quelque temps. Et gare à ceux qui ont intérêt à attiser les braises ! 

 

What wil be the outcome ? L’expression anglaise, qui signifie « sur quoi cela va déboucher ? » est à aujourd’hui bien appropriée concernant ce qui semble être une crise entre le pouvoir et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Certains parlent de bras de fer entre les deux parties. Tant elle semble d’une certaine gravité, et ce à quelques encablures d’une rentrée politique qui pourrait secouer le train-train d’un été bien calme.

Pour l’heure, nombre d’observateurs et d’acteurs politiques observent les faits et gestes, mais aussi les déclarations, des uns et des autres, en espérant que cette crise se calmera comme un orage d’été. Et que donc les épisodes futurs – et plus ou moins attendus – ne porteront aucun tort. Il s’agit évidemment du rassemblement ouvrier prévu pour le 21 août 2025, devant le siège de la principale centrale syndicale du pays, à la rue Mohamed Ali, mais aussi de la grève générale annoncée.

Deux événements qui sont consécutifs à une manifestation, survenue le 7 août 2025, devant le siège de l’UGTT. Au cours de laquelle des slogans hostiles ont été proférés contre cette dernière. Et surtout, sans doute, ce que ce rassemblement a provoqué de réactions de part et d’autre. Suivies d’une réunion de la plus haute instance de la centrale syndicale, la Commission administrative, le 11 août 2025, au cours de laquelle son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a imputé la responsabilité de l’attaque au pouvoir.

 

Il s’agit du rassemblement ouvrier prévu pour le 21 août 2025, devant le siège de la principale centrale syndicale du pays, à la rue Mohamed Ali, mais aussi de la grève générale annoncée.

 

Les leçons d’hier

Dans l’analyse de cette crise, beaucoup voient les choses à travers trois prismes : l’état des relations entre l’UGTT et le gouvernement, d’abord, bien froides ces derniers temps. Cela fait quelques temps que le président Kaïs Saïed n’a pas rencontré notamment Noureddine Taboubi, le secrétaire général de la centrale ouvrière. Depuis le 1er avril 2022, date à laquelle le chef de l’Etat, à ce qu’on se souvienne, a rencontré une délégation du bureau exécutif de l’UGTT.

Toujours est-il qu’il arrive que les leçons d’hier nous disent que les tensions entre les deux camps peuvent s’avérer douloureuses.

Deuxième prisme, la contestation qui a cours au sein de la principale centrale syndicale du pays. On sait que depuis novembre 2024, cinq membres du bureau exécutif ont fait scission. En relation, à ce qu’on sait, de la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de l’UGTT. Cette dernière ayant fait adopter la levée de la limitation à deux mandats du Bureau exécutif. Un épisode qui ne serait plus vraiment à retenir, dit-on, aujourd’hui, avec les développements récents de crise entre l’UGTT et le pouvoir.

 

Depuis novembre 2024, cinq membres du bureau exécutif ont fait scission. En relation, à ce qu’on sait, de la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de l’UGTT. Cette dernière ayant fait adopter la levée de la limitation à deux mandats du Bureau exécutif.

 

Des suppositions

Troisième prime ? Les derniers développements concernant la grève du transport (bus et métro) dans le Grand Tunis (les gouvernorats de Tunis, La Manouba, Ben Arous et L’Ariana) qui a paralysé une partie des activités dans cette région. Et même au-delà. L’UGTT a-t-elle trouvé là un exemple de sa vigueur dans la négociation avec la sphère gouvernementale dans la défense de ses revendications ? Un capital précieux ?

Nous restons là, cependant, dans des suppositions. Ces prismes sauront-ils être pris en compte dans ce qui suivra maintenant et demain ? On sait aussi qu’ils ne sont pas les seuls à être pris en compte. L’espoir le plus ardent est que d’autres parties ne mettent pas leur nez dans une affaire qui, du reste, ne les concerne pas. Et à ne pas négliger, à ce niveau, le rôle que peuvent jouer des acteurs des réseaux sociaux. Ces derniers peuvent attiser les débats. On sait que ceux qui se cachent derrière leur message ne sont que rarement là pour la concorde. Loin s’en faut !

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L’UGTT marche sur des œufs !

L’UGTT organise une marche le 21 août et menace une grève générale après l’attaque de son siège

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L’UGTT marche sur des œufs !

12. August 2025 um 15:12

Après plusieurs mois loin des projecteurs, l’UGTT traverse l’un des moments les plus décisifs de son long vécu. Nous pensons même qu’il s’agit du tournant le plus critique de son histoire contemporaine, car ce qui se joue aujourd’hui, c’est son positionnement sur l’échiquier politique et social du pays. Comment une organisation qui se présentait comme la première force nationale a-t-elle pu se retrouver aussi affaiblie en seulement quelques années ?

Le constat est sans appel : l’UGTT de 2025 n’est plus celle de la décennie précédente. Son affaiblissement résulte principalement de trois dynamiques majeures.

1- Le péché originel des hausses salariales anarchiques

L’UGTT est aujourd’hui perçue par une large frange de la population comme partiellement responsable de la crise économique et sociale actuelle. Et ce n’est pas entièrement faux.

Aux côtés des partis politiques et des gouvernements successifs, le syndicat a joué un rôle dans la dégradation du climat économique. En défendant systématiquement les intérêts des salariés, souvent au détriment de la viabilité des entreprises qu’elles soient publiques ou privées, il a contribué à alourdir les charges d’exploitation, paralysant les structures publiques et poussant les entreprises privées à survivre sous la contrainte de l’endettement, limitant ainsi tout investissement de croissance.

Malgré cette posture, l’emploi ne s’est pas amélioré. Il suffit de comparer les chiffres actuels à ceux de 2019, une année déjà peu reluisante, pour constater un net recul.

Aujourd’hui, les Tunisiens commencent à comprendre qu’une augmentation salariale non accompagnée de gains de productivité se traduit inévitablement par une spirale inflationniste. Le coût de la vie est devenu insoutenable, et si les hausses de salaires ne sont pas la seule cause, elles en constituent un facteur aggravant majeur.

Par ailleurs, le nombre record de grèves a durablement terni l’image du pays auprès des investisseurs étrangers. La montée en puissance d’autres économies régionales — Maroc, Égypte, Turquie — nous a fait perdre de nombreuses opportunités.

Face à une succession de gouvernements fragiles, l’UGTT imposait ses revendications sans contrepoids. Conséquence ? Un surendettement massif, des milliards de dollars consommés sans retour productif réel. L’État s’est engagé au-delà de ses capacités, sans génération de recettes suffisantes pour honorer ses promesses.

2- Une crise de gouvernance interne

La deuxième faiblesse vient de l’intérieur : le non-respect du règlement propre à l’UGTT et la prolongation contestée du mandat du bureau actuel ont profondément divisé l’organisation. Au-delà des justifications avancées, le fait est que le syndicat n’est plus uni. Des divergences profondes affaiblissent son autorité et sa légitimité.

Si la prolongation n’avait duré que quelques mois, cela aurait pu passer. Mais des années plus tard, il est devenu difficile, même en interne, de défendre cette décision. D’autres syndicats, plus démocratiques et plus souples, gagnent du terrain. L’idée d’un syndicat unique en position de négociation avec les autorités n’a plus cours.

3- Un État qui a repris l’initiative sociale

Troisièmement, l’État a changé de posture, adoptant un ton plus social, parfois plus radical que l’UGTT elle-même. La réforme du Code du Travail en est une illustration. Bien qu’elle soulève des inquiétudes économiques, elle répond à une grande partie des revendications sociales historiques du syndicat.

Le règlement du dossier des enseignants vacataires est une réussite pour l’exécutif, en dépit de son impact sur les comptes publics. D’autres initiatives parlementaires vont également dans ce sens. Certes, certaines manquent de cohérence économique, mais sur le plan politique, c’est l’Etat qui marque des points.

Dans ce contexte, hausser le ton, voire appeler à une grève générale, serait une manœuvre extrêmement risquée. Et pour être direct, une grève aujourd’hui serait un échec cuisant. L’UGTT y perdrait le peu de crédit qu’il lui reste. Qui, aujourd’hui, accepterait de sacrifier une journée de salaire alors que la majorité des ménages n’arrive déjà plus à joindre les deux bouts des mois ? Et qui compensera cette perte ?

Face à un exécutif solidement installé, capable d’imposer une feuille de route conforme à ses équilibres budgétaires, l’UGTT n’a pas intérêt à tester sa force réelle. Elle risquerait d’en ressortir perdante.

Besoin de l’UGTT 2.0

Si elle veut continuer à exister, non pas comme simple structure, mais comme acteur crédible et influent, l’UGTT doit se réinventer. Elle doit s’entourer de techniciens compétents, capables d’évaluer la capacité réelle de chaque secteur à absorber des revendications salariales ou sociales. Si le syndicat veut vraiment être un partenaire du développement, il ne peut plus être un frein à la croissance.

Dans le monde d’aujourd’hui, la priorité n’est plus aux salaires, mais à la préservation de l’emploi. Oui, les salaires doivent évoluer, mais cela doit aller de pair avec une reconnaissance de la valeur du travail. Il faut oser défendre l’idée de travailler plus pour produire plus.

Multiplier les salaires sans créer de valeur, c’est une illusion dangereuse. Le travail, et uniquement le travail, crée la richesse. Dans une économie orientée vers l’exportation, si nos produits ne trouvent plus preneurs à l’étranger, nos usines fermeront, c’est inévitable.

Le monde change, et ceux qui pensent encore que la titularisation est synonyme de stabilité n’ont rien compris. Ce message doit être clairement véhiculé, et le syndicat doit jouer un rôle central non seulement dans la défense des droits des travailleurs, mais surtout dans l’accompagnement stratégique des entreprises vers leur croissance. A bon entendeur.

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L’UTT dénonce des slogans hostiles à Kais Saied lors d’une réunion de l’UGTT

Von: walid
12. August 2025 um 14:57
L’UTT dénonce des slogans hostiles à Kais Saied lors d’une réunion de l’UGTT

L’Union des travailleurs de Tunisie (UTT) a dénoncé ce qu’elle considère comme une « diffamation » du président de la République Kais Saied par certains syndicalistes avant le démarrage de la réunion de la commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à son siège lundi matin. Dans son communiqué, l’Union des travailleurs de […]

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L’UGTT organise une marche pacifique le 21 août et menace d’une grève générale

Von: walid
12. August 2025 um 08:26
L’UGTT organise une marche pacifique le 21 août et menace d’une grève générale

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décidé d’organiser un rassemblement national place Mohamed Ali, suivi d’une marche pacifique vers l’avenue Bourguiba, le jeudi 21 août prochain. Cette mobilisation fait suite à l’agression subie par le siège de l’organisation, attribuée par la centrale syndicale à des “partisans du pouvoir” ayant scandé des slogans hostiles. Dans […]

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UGTT | Grandeur et décadence d’une organisation jadis populaire

12. August 2025 um 07:58

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est une institution digne de respect. Ses hommes et ses femmes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de la Tunisie. Mais, on ne peut nier aujourd’hui la dérive de cette institution se trouvant entre des mauvaises mains. La grève générale du secteur du transport, 3 jours en pleine canicule et alors que l’économie est en pleine crise constitue une grave erreur. La goutte qui a fait déborder le vase…

Moktar Lamari *

Cinq reproches sont faits à l’équipe dirigeante actuelle. Une équipe qui s’accroche au pouvoir, sans se livrer à une autocritique, à un débat démocratique et simplement à une réélection libre, hors des clans et polarités qui rongent mortellement l’institution et éparpillent ses potentialités. Une équipe de profanes et d’aventuriers, qui est à l’origine de tous les griefs adressés au bureau exécutif actuel et aux valeurs qui régissent l’institution.

1- Corruption. C’est une monnaie courante dans les valeurs et principes retenus. Plusieurs dossiers de corruption impliquent des syndicalistes, preuve à l’appui. Il suffit de penser au syndicaliste en chef de Tunisair. Un scandale hors normes et qui en dit long sur l’épidémie et la gravité de la corruption à tous les niveaux au sein des instances syndicales. Les tribunaux sont saisis et plusieurs dossiers sont en instruction. On ne commente pas cela, même si…

2- Chantage. Cette institution a perdu le sens de l’État et le devoir de servir l’intérêt général. Plusieurs pressions et revendications dites syndicalistes, relèvent du chantage, loin de tous les principes de la lutte syndicale et de la volonté d’amélioration du pouvoir d’achat. On place les syndicalistes dans des postes clefs de la fonction publique; on leur procure des avantages, des primes, des subventions indues (même à l’Université), hors des règles du mérite et des principes de la performance mesurable à l’aune d’indicateurs objectifs. L’UGTT a fermé les yeux durant la période où les islamistes de Ghannouchi ont bourré la fonction publique par pas moins de 250 000 fonctionnaires, sans concours et souvent avec des diplômes bidouillés. L’UGTT assume une responsabilité historique dans la déchéance de la fonction publique en Tunisie post-2011.

3- Sabotage. L’UGTT a depuis longtemps arrêté de faire du vrai syndicalisme, elle s’est mise dans le corporatisme, pour défendre au cas par cas, des professions particulières, dans des régions particulières, au gré des circonstances et intérêts obscures de ses leaders et décideurs de haut niveau.

L’UGTT s’oppose systématiquement aux réformes structurelles, puisque celles-ci touchent aux intérêts de ses hommes de paille dans les organisations et ministères en question. La dernière grève du secteur du transport a été accompagnée de sabotage et occasionné un énorme coût économique, alors que l’économie cherche encore ses appuis et ses moteurs de relance.

4- Enrichissement. On a vu des membres des hautes instances de l’UGTT rouler dans des voitures de luxe, construire de belles villas, multiplier les acquisitions de terrain, ou encore organiser des fêtes de mariage ostentatoires pour des milliers d’invités. Un autre monde, un système qui saute aux yeux. On ne peut se comporter ainsi si on veut garder la confiance du citoyen. On ne peut justifier l’indifférence au contexte social, marqué par une paupérisation avancée du citoyen et des catégories particulières, par exempleles femmes rurales et les enfants dans le secteur informel.

5- Politique. L’UGTT fait aussi de la politique politicienne. Elle appuie tel ou tel parti, tel ou tel corporation, tel ou tel lobby, en tirant les ficelles. Et ce n’est pas difficile de retracer les accointances. L’incompétence avérée des hautes instances de l’organisation, la durée illégalement prolongée de leur mandat et leur arrogance et incohérence, ne font que ruiner la confiance envers cette institution historique, qui est devenue presque folklorique par ses dérives actuelles. Son actuel, l’inénarrable Noureddine Taboubi règne en maitre des lieux depuis plus 10 ans et il ne semble pas prêt à lâcher le morceau. Il faut le faire.

Le travail et la productivité que l’UGTT est censée défendre ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils devraient être.

On ne fait que faire fuir l’investissement, pousser les entreprises vers le secteur informel, pour éviter le racket et les rançons syndicales, sous toutes ses formes perverses. Le branding de l’UGTT est en ruine. Tout s’écroule dans l’indifférence des élites, syndicales ou pas. Dans l’indifférence des médias. Ce qui est dramatique…

* Economiste universitaire.

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Taboubi face aux soupçons de corruption : Pas d’accusations sans preuves !

11. August 2025 um 17:14

« Toute partie disposant de dossiers ou d’informations sur des soupçons de corruption visant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ou ses dirigeants est appelée à saisir la justice », a souligné, ce lundi 11 août 2025, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi.

Dans une déclaration précédant le démarrage des travaux de la commission administrative extraordinaire de l’UGTT tenue à Tunis pour discuter des derniers développements, notamment suite à l’attaque ayant ciblé l’organisation syndicale jeudi dernier, Taboubi a assuré que « l’UGTT n’est pas au-dessus de la loi ».

Le secrétaire général de la centrale syndicale a affirmé que le bureau exécutif accepte la critique constructive, mais rejette « la diffamation et les fausses accusations».

Le responsable syndical a dénoncé la campagne de dénigrement et de diabolisation menée contre des dirigeants de l’UGTT rappelant que les manifestants rassemblés, jeudi dernier, devant le siège de la centrale ont tenté de faire intrusion aux locaux de l’organisation et ont brandi des slogans hostiles revendiquant le gel de son activité.

Autorisations de manifester : l’UGTT dénonce le « deux poids, deux mesures »…

A cette occasion, Taboubi a rappelé le rôle historique de l’UGTT dans le mouvement national et la lutte pour l’indépendance, soulignant qu’elle a été fondée sur « l’esprit patriotique et le sens des responsabilités ».

Il a, en outre, critiqué « le deux poids, deux mesures » dans la délivrance des autorisations de manifestations, affirmant que parfois les activités de l’UGTT ne sont pas autorisées alors que « la voie reste libre » pour ses opposants.

Sous-traitance

Taboubi a souligné que l’UGTT a longtemps revendiqué la suppression de la sous-traitance et défendu les droits des travailleurs en situation précaire notamment les enseignants suppléants et les docteurs chômeurs.

La grève n’est pas une fin en soi, mais…

Déplorant l’absence de dialogue avec le gouvernement, il a réaffirmé que la grève n’est pas une fin en soi pour l’UGTT, mais un moyen de pousser à la négociation. « Plus de 97 % des préavis de grève dans le secteur public ont abouti à des solutions avant leur exécution », a-t-il précisé, accusant toutefois les autorités de chercher aujourd’hui « à forcer l’escalade pour affaiblir l’Union ».

Au-delà de l’UGTT…

Selon lui, les campagnes visant les dirigeants syndicaux s’inscrivent dans une tentative plus large de « museler les composantes de la société civile ».

Il a assuré que l’UGTT continuera à défendre les droits et les libertés « dans le respect de la loi, des institutions de l’État et dans le rejet de la violence » signalant que la commission administrative nationale prendra les décisions appropriées pour riposter.

Avec TAP

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Face à la campagne de dénigrement la visant, l’UGTT répondra par une grève

11. August 2025 um 16:56

La grève figure parmi les mesures que pourrait adopter l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour répondre à la campagne de dénigrement dont elle fait l’objet, ainsi qu’à l’attaque survenue jeudi dernier. C’est ce qu’a indiqué, lundi 11 août, Sami Tahri, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale.

Tahri a précisé que toute décision éventuelle sera prise par la commission administrative extraordinaire, à l’issue de ses travaux.

« Consciente de la nécessité d’éviter toute confrontation dans un contexte national délicat, l’UGTT agira avec responsabilité et prendra les décisions qui s’imposent », a-t-il affirmé devant des journalistes en marge de l’ouverture des travaux de ladite commission à Tunis.

Il a également rappelé le rôle historique joué par la centrale syndicale en 2012, notamment à travers son initiative du dialogue national, qui avait permis de désamorcer la crise politique et d’éviter l’escalade.

Jeudi dernier, des manifestants s’étaient rassemblés sur la Place Mohamed Ali, devant le siège de l’UGTT à Tunis, réclamant la suspension de ses activités et scandant des slogans hostiles à ses dirigeants. D’après l’organisation syndicale, certains d’entre eux auraient tenté de pénétrer dans ses locaux.

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Noureddine Taboubi : « L’UGTT n’est pas au-dessus de la loi »

11. August 2025 um 15:22

“Toute partie disposant de dossiers ou d’informations sur des soupçons de corruption visant l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ou ses dirigeants est appelée à saisir la justice », a souligné, ce lundi, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi.

Dans une déclaration précédant le démarrage des travaux de la commission administrative extraordinaire de l’UGTT tenue à Tunis pour discuter des derniers développements notamment suite à l’attaque ayant ciblé l’organisation syndicale jeudi dernier, Taboubi a assuré que “l’UGTT n’est pas au-dessus de la loi”.

Le secrétaire général de la centrale syndicale a affirmé que le bureau exécutif tolère la critique constructive, mais rejette « la diffamation et les fausses accusations».

Le responsable syndical a dénoncé la campagne de dénigrement et de diabolisation menée contre des dirigeants de l’UGTT rappelant que les manifestants rassemblés, jeudi dernier, devant le siège de la centrale syndicale ont tenté de faire intrusion aux locaux de l’organisation et ont brandi des slogans hostiles revendiquant le gel de son activité.

A cette occasion, Taboubi a rappelé le rôle historique de l’UGTT dans le mouvement national et la lutte pour l’indépendance, soulignant que la centrale syndicale a été fondée sur « l’esprit patriotique et le sens des responsabilités ».

Il a, en outre, critiqué « le deux poids, deux mesures » dans la délivrance des autorisations de manifestations, affirmant que parfois les activités de l’UGTT ne sont pas autorisées alors que « la voie reste libre » pour ses opposants.

Taboubi a souligné que l’UGTT a longtemps revendiqué la suppression de la sous-traitance et défendu les droits des travailleurs en situation précaire notamment les enseignants suppléants et les docteurs chômeurs.

Déplorant l’absence de dialogue avec le gouvernement, il a réaffirmé que la grève n’est pas une fin en soi pour l’UGTT, mais un moyen de pousser à la négociation.

« Plus de 97 % des préavis de grève dans le secteur public ont abouti à des solutions avant leur exécution », a-t-il précisé, accusant toutefois les autorités de chercher aujourd’hui « à forcer l’escalade pour affaiblir l’Union ».

Selon lui, les campagnes visant les dirigeants syndicaux s’inscrivent dans une tentative plus large de « museler les composantes de la société civile ».

Il a assuré que l’UGTT continuera à défendre les droits et les libertés « dans le respect de la loi, des institutions de l’État et dans le rejet de la violence » signalant que la commission administrative nationale prendra les décisions appropriées pour riposter.

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